D’après un article du Dr Anne Schillings Clinique du sein – Ottignies Glem 19/05/2010.

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Transcription de la présentation:

D’après un article du Dr Anne Schillings Clinique du sein – Ottignies Glem 19/05/2010

 Test systématique et standardisé appliqué à une population ou un individu asymptomatique afin d’identifier une probabilité élevée d’être porteur d’une maladie.  Procédure visant à isoler au sein d’une population une sous-population à haut risque d’une pathologie

 Fréquente et grave  Dépistable précocement  Examen de dépistage efficace, acceptable et d’un coût raisonnable  Traitement efficace, acceptable et d’un coût raisonnable  Sélection des candidats selon des critères préétablis et de manière continue

 Fréquent: 9400 nouveaux cas/an en Belgique soit 146/ femmes soit une femme sur 11 présentera un néo su sein et 1/25 en mourra. Belgique = pays le + touché en Europe.  Incidence en hausse: x2 en 20 ans et concerne des femmes de + en + jeunes: 1/3 avant 50 ans.  Evolution lente: 8 ans pour atteindre stade clinique dans 90% des cancers. Mammographie permet un gain de 2 ans sur la clinique.

 Mammographie = examen de dépistage simple, efficace (sensibilité de 80% et spécificité de 90% pour les 50-69ans), peu coûteux (59€) et bien accepté.  Il existe un traitement au stade précoce qui améliore les chances de guérison et diminue la proportion de mammectomie totale.  Le groupe cible idéal est bien connu: les femmes de 50 à 69 ans.

 Pour les années , la couverture du mammotest est de 10% en Wallonie et de 41% en Flandre.

Cancer présent Cancer absent Total Mammo (+)59 (vrais +)806 (faux+)865 Mammo(-)10 (faux-)5853 (vrais-)5863 Total

 Spécificité = 5863/6659 =88%  Sensibilité = 59/69 = 86%  Prévalence = 69/6728 = 1%  VPP = 59/865 = 6.8%  VPN = 5853/5863 = 99.8%  LR+ = 7.16  Taux de rappel = 865/6728 = 12.8%  Taux de détection = 59/6728 = 0.89%  Cancers<10mm = 37%  Ganglions (-) = 84%

 5 à 30% de faux(-) selon les études.  Plus élevé pour seins denses (>1/4 des cas): 30 à 50%.  Plus élevé pour femmes à haut risque (antécédents familiaux ou personnels, irradiation…): 50%  Conséquence: retard de diagnostic.

 Cancer d’intervalle: cancer survenant entre 2 examens de dépistage soit suite à un faux(-) soit sur évolution rapide.  Retard préjudiciable de diagnostique car la patiente est faussement rassurée vu examen (-)  Perte de confiance de la population dans l’efficacité du dépistage.  Nécessité d’informer correctement les femmes sur les limites du dépistage.

 En C.F.( ): 13.5% des Mammotests nécessitent un examen complémentaire par échographie soit pour anomalie (10.6%) soit pour densité élevée (2.9%). 95.3% de ces échographies seront (-).  19 femmes sur 20 convoquées subissent un stress psychologique inutile de plusieurs semaines, plus parfois investigations invasives.  Perte de confiance et de compliance.  Dépenses inutiles

 Il semblerait que dans 20 à 30% des cas, le cancer détecté n’aurait jamais évolué ou n’aurait pas mis en danger la vie de la patiente. Il s’agit surtout de cancers intra-canalaires ou « in situ » ou de bas grade, sans potentiels d’envahissement ganglionnaire et métatstatique.  La patiente va subir inutilement des traitements difficiles et mutilants (+17à84% de mastectomie) et vivre le reste de sa vie avec l’angoisse de se savoir cancéreuse.  Actuellement, il est impossible de prédire avec certitude le potentiel létal d’un cancer détecté. La biologie moléculaire le permettra peut-être.

 Risque faible et sans doute négligeable après 50 ans.  Estimation: 10 à 50 décès par cancer radio- induit pour 1 million de femmes dépistées pendant 20 ans. (=1décès provoqué pour 80 à 400 évités; calcul non certifié…)  La femme a très haut risque (prédisposition génétique) serait plus « radio-sensible »!  Le dépistage par IRM évite ce risque.

 Pour certaines femmes, le dépistage permet un diagnostic précoce mais le traitement ne modifiera pas la survie. Le dépistage allonge donc inutilement le « temps passé avec la cancer ».  La publicité, les convocations personnalisées, les articles de presse qui accompagnent un programme de dépistage organisé renforce la cancérophobie au sein de la population.  En Belgique: € par an pour l’organisation du mammotest.

 Est-il éthique de continuer à affirmer que le mammotest réduit la mortalité compte tenu des études récentes semblent infirmer ce dogme?  Est-il éthique de dépister 836 femmes pendant 6 ans pour sauver la vie d’une seule?  Les effets positifs du dépistage dépassent-ils ses effets négatifs?  Est-il éthique de dépenser un budget aussi important pour un tel résultat?

 Est-il éthique de chercher à convaincre une femme réticente de se soumettre au dépistage?  Les femmes qui acceptent le dépistage sont- elles suffisamment informées des limites et des effets négatifs du dépistage?  L’échographie systématique permettrait-elle de réduire les faux négatifs et les cancers d’intervalle et donc d’améliorer l’efficacité du dépistage?