VERS LA COP21 QUELS ENJEUX FINANCIERS POUR L’AFRIQUE PARIS CLIMAT 2015 MAIGA MOUHAMADOU FARKA Atelier Stratégique sur la Position de la SC Malienne face aux Enjeux de la COP21 Vendredi 9 Octobre 2015 Maison du Partenariat Bamako
Introduction L’influence de l’homme sur le système climatique est clairement établie Plus nous perturbons notre climat plus nous risquons des répercussions sévères, dominants et irréversibles Nous avons les moyens de limiter les changements climatiques et de construire un avenir durable et plus prospère
L’Accord de Paris 2015 doit être celui qui finance la lutte contre les changements climatiques dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables Le rapport du Comité Permanent Finances du CCNUCC à Lima
LES BESOINS FINANCIERS POUR LUTTER CONTRE LE DÉREGLEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE Le coût et la nécessité de l’adaptation Un coût existant: Déjà, 7 à 15 milliards/an aujourd’hui En 2030: 35 milliards/an avec un réchauffement – de 2°C Des pertes très importantes : jusqu’à 7% PIB du Continent sans politiques d’adaptation Des coûts qui peuvent être évités grâce aux politiques d’adaptation nationales et locales Des couts qui peuvent être évités grâce à un financement conséquent: respect des engagements et adoptions de sources nouvelles de financement du climat
BESOINS (SUITE) Le coût et la nécessité d’un développement sobre en carbone Le surcoût du développement sobre en carbone en Afrique représente $22-30 milliards/an en 2015, et $52-68 milliards/an d’ici 2030 Un intérêt économique et financier à investir dans le potentiel en matière d’énergies renouvelables et dans les secteurs bas-carbone: création d’emplois, accès à l’énergie en milieu rural, moins de pollution atmosphérique et urbaine, gestion rationnelle des ressources naturelles
LES FLUX FINANCIERS VERS L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE 35% des financements multilatéraux « climat » 1,73 milliards de dollars approuvés en Afrique subsaharienne (chiffre de 2013), dont 93 millions $ décaissés en 2012 Via 381 projets et programmes Notamment via le Fonds pour les Technologies Propres de la Banque Mondiale 40 millions de dollars pour 6 projets via le Fonds pour l’Adaptation 320 millions de dollars via le Fonds pour les PMA 2,6 milliards/an d’APD climat en moyenne via l’aide bilatérale (OCDE) pour l’adaptation Les financements climat destines aux pays les plus vulnérables et pauvres reste le parent pauvre de la négociation sur les changements climatiques. Il est impératif que la COP21 démontre que les engagements pris seront tenus et que de nouveaux seront pris pour répondre à l’urgence climatique dans les pays les plus en difficultés.
Les questions financières dans les négociations internationales Le Mandat de Durban (2011) Adopter un accord mondial sur les changements climatiques d’ici fin 2015, qui entrera en vigueur d’ici 2020 Cet accord doit comprendre un volet « finance » Le mandat de Varsovie (2013) Tous les Etats sont invités à proposer leur « contribution » à l’effort global de lutte contre le changement climatique (« INDC ») Dans le cas de l’Afrique et des PMA, il s’agit avant tout d’une opportunité pour valoriser le potentiel en matière de développement des solutions bas carbone, les plans d’adaptation et attirer des financements internationaux L’enjeu à Paris (2015) Adopter un accord qui… Etablit une feuille de route claire et crédible sur comment et quand l’objectif des 100 milliards va être atteint Prendre des engagements nouveaux et chiffrés pour le post 2020 Rediriger les subventions aux combustibles conventionnels vers les solutions vertes créatrices d’emplois, accès à l’énergie en zone rurale, réduits la pollution etc.
LES QUESTIONS FINANCIÈRES DANS LES NÉGOCIATIONS INTERNATIONALES La promesse des 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 (Copenhague 2009) Diverses sources: publiques, privées et innovantes Aucune certitude à ce jour sur la tenue des engagements à 2020, et le contenu des 100 milliards (quelle partie de financements publics?) Des financements nouveaux mais surtout grâce à une redirection de l’APD (stagnante) Le Fonds Vert Climat (GCF) Un fonds qui se veut innovant (CA équilibrée nord/sud, accès direct) Un fonds qui garantit l’allocation de 50% pour l’adaptation dont 50% pour les PMA, îles et pays africains) 120 décisions depuis sa création + USD 10.2 milliards de capitalisation (Décembre 2014)
Les questions financières dans les négociations internationales Le Comité Permanent des Finances Travaille sur la cohérence et la coordination des flux Travaille sur la comptabilisation et l’évaluation des flux Travaille – bientôt – sur la mobilisation des ressources
Recommandations Les bailleurs peuvent et doivent : Garantir et opérationnaliser l’accessibilité directe des financements, en priorisant les populations les plus vulnérables notamment les populations autochtones et les femmes. Encourager et développer une gouvernance des financements par et pour l’Afrique via le soutien à la création ou le renforcement d’entités nationales, l’accès direct aux financements et la participation active de la société civile africaine. Élaborer une liste d’exclusion en matière de financements climat et développement pour les énergies fossiles, les « fausses solutions » telles que le nucléaire, les OGM, le captage et stockage de carbone (CCS), l’agriculture intelligente face au climat (CSA) ainsi que les projets nuisibles aux droits sociaux et environnementaux. Les gouvernements africains peuvent et doivent : Consolider le cadre institutionnel, les entités et les politiques nationales et renforcer les capacités pour élaborer des projets finançables et accéder aux financements internationaux. Intégrer les budgets climat dans les programmes de développement et de planification nationaux, locaux et communaux. Instaurer et renforcer un mécanisme de suivi et d’évaluation des flux financiers et des besoins au niveau des États. .
Recommandations La COP21 peut et doit : Consacrer a minima 50% des financements publics à l’adaptation, sous forme de dons et additionnels à l’Aide Publique au Développement. Augmenter le volume des financements climat qui transitent par les fonds de la CCNUCC, notamment le Fonds Vert et le Fonds pour l’Adaptation. Garantir l’additionnalité des engagements et la priorisation des financements publics et des dons en actant une définition et comptabilisation claire et précise des financements publics et leur articulation avec les financements privés Créer des financements innovants tels que la taxation sur les transactions financières et celle des émissions maritimes et aériennes. Mettre un terme à tous les financements climaticides des institutions financières publiques et rediriger ces financements vers le développement sobre en carbone et résilient, générant des impacts sociaux et environnementaux positifs mesurés et vérifiés. Adopter d’ici la COP21 une feuille de route permettant de clarifier comment sera atteint l’engagement des 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, et selon quels jalons intermédiaires. Cette feuille de route doit démontrer que les financements seront majoritairement publics et prioriseront l’adaptation. Pour les pays développés, garantir que leurs engagements financiers concernant l’après-2020 seront publics et prioriseront l’adaptation. Ces engagements doivent être séparés de ceux dédiés au mécanisme financier sur les pertes et dommages. Instaurer un mécanisme de suivi et d’évaluation des flux et des besoins financiers dans l’accord de Paris ainsi qu’au niveau national – dans les PANAs, les PANs et les « contributions nationales » (iNDC) notamment – et garantir leur révision périodique en fonction de la trajectoire d’atténuation et des scénarios de changement climatique