QU’EST-CE QUE LA COP21 ? La France va accueillir et présider la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 », du 30 novembre au 11 décembre 2015. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dite « CCNUCC » (« UNFCCC » en anglais), a été adoptée au cours du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 « parties » prenantes à la Convention. Cette Convention-cadre est une convention universelle de principe, qui reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène. La Conférence des parties (COP), composée de tous les États « parties », constitue l’organe suprême de la Convention. Elle se réunit chaque année lors de conférences mondiales où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques. Les décisions sont prises à l’unanimité ou par consensus. La COP, qui se tiendra à Paris, sera la 21e d’où le nom de « COP21 ».
LE PROBLEME DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE Dans son 5e rapport remis en 2014, le groupe d’experts du GIEC explique que le réchauffement climatique est « sans équivoque » et sans précédent au cours du dernier millénaire. L’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique est jugé « extrêmement probable » : ces activités seraient d’ores et déjà responsables d’une hausse de température de 0,85°C depuis l’époque préindustrielle.
Le GIEC a présenté deux scénarios : un scénario dit « émetteur » sans action particulière pour lutter contre le réchauffement, dans la lignée des 20 dernières années. Sur cette base, un réchauffement climatique pouvant atteindre(3) 4°C à 5°C est attendu d’ici à 2100 avec de nombreuses conséquences jugées irréversibles : acidification des océans, perte de biodiversité, problèmes alimentaires et de ressources d’eau, augmentation du nombre de « réfugiés climatiques », etc. ; un scénario dit « sobre » dans lequel les actions des États permettraient de limiter le réchauffement climatique à une hausse de température globale de 2°C d’ici à 2100 par rapport à la période 1861-1880(4), objectif énoncé lors du Sommet de Copenhague en 2009. Les effets ne seraient alors pas nuls mais plus « supportables » selon les travaux du GIEC.
Le scénario sobre du GIEC implique une réduction drastique des émissions de GES : pour respecter l’objectif des 2°C, les émissions cumulées de GES dues aux activités humaines, dites « anthropiques », devraient être inférieures à 2 900 milliards de tonnes équivalent CO2entre l’ère préindustrielle et 2100. Il faudrait limiter les émissions d’ici à 2100 à environ 1 000 milliards de tonnes, soit l’équivalent d’environ 20 ans d’émissions mondiales au rythme actuel. Or, les émissions mondiales continuent actuellement d’augmenter de près de 2% par an depuis 2000.
QUELS SONT LES OBJECTIFS ? Elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays (qui devront donc le signer et le ratifier), dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) couvertes par le protocole de Kyoto ont augmenté de 80% entre 1970 et 2010. Autre objectif essentiel visé à Paris : la mobilisation de 100 milliards de dollars par an par les pays développés, de source publique et privée, à partir de 2020. Cet engagement, formulé lors de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009, doit permettre aux pays en développement de lutter contre le dérèglement climatique tout en favorisant un développement durable et juste. Une partie de ces financements transitera par le Fonds vert pour le climat, dont la première capitalisation a atteint 10,2 milliards de dollars, dont près d’un milliard abondé par la France.Retrouvez le décryptage sur "Financement et Fonds vert climat" Plus largement, la conférence de Paris doit permettre aux acteurs non gouvernementaux (entreprises, banques, ONG, collectivités) de présenter des engagements concrets.
QU’EST-CE QUI EST ATTENDU DES ETATS ? COMMENT ATTEINDRE CET OBJECTIF ? Chaque pays doit publier, dès que possible et avant la COP21, une contribution présentant ses efforts nationaux. À la veille de la conférence de Paris, le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies rendra publique une synthèse de ces contributions, ce qui permettra de voir l’effet cumulé de tous ces efforts. Les contributions nationales regroupent 2 volets d’objectifs : - Les objectifs de réduction, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre(GES). - Les objectifs d’adaptation, qui visent à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux effets des changements climatiques réels ou prévus.
QUELS ACTEURS ? Lors de la COP 21, plus de 40 000 personnes sont attendues : les négociateurs bien sûr mais aussi les ministres et délégations des Etats parties, des entreprises, des ONG, des syndicats, des journalistes, etc. Mais toutes ces personnes n’y ont pas le même statut. Seuls les Etats sont autorisés à négocier par le biais de leurs négociateurs, souvent des hauts fonctionnaires qui travaillent sur les questions techniques.Mais ces négociateurs n’ont pas toujours la latitude de prendre les décisions politiques. C’est pourquoi les ministres de l’Environnement et/ou des Affaires étrangères interviennent dans la deuxième semaine de négociation des COP et lors de certaines réunions préparatoires. Les chefs d’Etat ne sont eux, pas toujours présents lors des COP classiques. D’autres acteurs ont un rôle d’observateurs, parmi lesquels les entreprises, regroupées au sein du groupe BINGO, les Organisations non gouvernementales environnementales (ENGO), les syndicats (TUNGO), les peuples autochtones (IPO), les collectivités locales (LEGMA), les organismes de recherche (RINGO), les jeunes (YUNGO), les organisations religieuses (Faith) ou les femmes (Gender). Dans ce cadre, ces organisations peuvent se coordonner pour faire valoir leur point de vue auprès des négociateurs et autres organisations mais aussi discuter de façon informelle avec les représentants de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et les représentants des autres groupes, Etats ou encore journalistes.