La parenté L3-Sciences de l’Education Anthropologie de l’Education Silvia Macedo.

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Transcription de la présentation:

La parenté L3-Sciences de l’Education Anthropologie de l’Education Silvia Macedo

Parenté: reproduction biologique? – Une relation complexe de continuité et de rupture Contraintes incontournables =>conditions bisexuelles de l’engendrement (paternité/maternité) et l’exclusion de certains partenaires sexuels (évitement de l’inceste) Et distinctions spécifiquement humaines entre sexualité et mariage, entre maternité et paternité, etc. et d’un grande variété des dispositifs familiaux élaborés « la parenté ne consiste pas en une simple expression des liens ‘naturels’ »

Ambition d’appréhender les phénomènes de – consanguinité =>filiation – et d’affinité =>alliance dans la construction des groupes d’appartenance Deux types d’approche ‘classiques’: Filiation =>anglo-saxon où la filiation définit des identités collectives exclusives (filiation où la transmission de l’appartenance est déterminée par un seul parent ( type patrilinéaire; type matrilinéaire) Alliance=>complémentarité ou opposition entre consanguinité et affinité où les règles matrimoniales répondent à une répartition de l’ensemble social en consanguins et affins. Prohibitions de mariage traduites en prescription matrimoniale Et un troisième qui doit associer les deux approches associant modèles formels et régularités statistiques, principes d’organisation globaux et choix particuliers. Source: Bonte et Izard (ed). Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie. Paris, PUF, 1991.

Le frère de la mère en Afrique du Sud de Radcliffe-Brown (1924) L’objet: la relation particulière du fils de la mère au frère de la mère chez des sociétés de l’Est de l’Afrique (BaThonga [Tsonga, groupe Batnou, Afrique du Sud et Mozambique) – Droits spécifiques, rigolades, proximité ou distance Réfuter la thèse avancée qui affirme que cette relation est caractéristique d’une société matrilinéaire ou d’une société patrilinéaire qui a été matrilinéaire dans le temps

La grammaire sociale de la parenté: « Dans les sociétés les plus primitives, la réglementation des relations sociales entre les individus est, pour l'essentiel, fondée sur la parenté, et se manifeste par la formation de modèles de comportement fixes, plus ou moins définis pour chacun des types de parenté reconnue » Et le système classificatoire: où on a un même comportement avec un homme et son frère/une femme et sa soeur

Définitions: =>Dans toute société la descendance est bilatérale L’unilinárité=>certaines sociétés se segmentent et quand ce le principe de héréditaire qui détermine on a une appartenance définit par le côté du père (patrilinéarité) ou de la mère (matrilinéarité) Le patriarcat: « patriarcale, une société où la descendance est patrilinéaire (les enfants appartiennent au groupe du père), où le mariage est patrilocal (l'épouse vient habiter dans le groupe local du mari), où l'héritage (des biens) et la succession (dans le rang social) se font selon la lignée masculine et où l'autorité sur les membres de la famille est entre les mains du père et de ses parents ». Et la relativité de l’unilinéarité.

Les ‘coutumes’ chez les BaThonga observés ailleurs=>une grande liberté du fils de la mère vers le frère de la mère « Pendant toute sa vie, le neveu utérin est l'objet de la sollicitude toute particulière de son oncle. 2- Lorsque le neveu est malade, le frère de la mère offre un sacrifice en sa faveur. 3- Le neveu est autorisé à prendre de grandes libertés avec le frère de sa mère ; par exemple, il peut aller chez son oncle et manger la nourriture qui a été préparée pour ce dernier. 4- Le neveu peut prétendre à une partie des biens du frère de sa mère et parfois à une de ses veuves quand celui-ci meurt. 5- Quand le frère de la mère offre un sacrifice à ses ancêtres, le fils de la sœur dérobe et consomme la portion de viande ou de bière offerte aux dieux. »

la relation frère de la mère/enfant de la sœur est souvent couplée par la relation soeur du père/fils du frère respect et obéissance LIBERTE ET PROXIMITE

Pour la question posé: – Les termes vocatifs permettent de éclairer la position de la sœur du père comme un père féminin et du frère de la mère comme une mère masculine Quelle est le comportement envers le père et la mère dans ces sociétés patrilinéaires? père: obéissance et respect Mère: tendresse et indulgence Il faut ajouter a ce type de relation les comportements liés au sexe de la personne (homme/femme) et l’âge

-Les exemples des sociétés matri montrent la relation de respect et la place d’honneur du frère de la sœur/fils de la sœur chez les sociétés matrilinéaires. Cela ébranle l’explication courante d’un héritage matrilinéaire chez ces sociétés patrilináires. Un même type de comportement envers le frère de la mère et le père de la mère. « Le modèle de comportement envers la mère, qui s'est constitué dans la famille en raison de la nature du groupe familial et de sa vie sociale, s'étend, avec les modifications appropriées, de la sœur et du frère de la mère au groupe maternel consanguin considéré globalement, et finalement aux dieux maternels, ancêtres de ce groupe ». D’autres situations qui rendent les comportements envers son lignage évidents: Les dots de mariage; les cultes aux ancêtres et esprit d’ancêtres; les rituels de guérison

Et la synthèse de son hypothèse: « 1 - Dans la plupart des sociétés que nous appelons primitives, la parenté est la base essentielle de la réglementation des conduites des individus les uns envers les autres, grâce à des modèles de comportement déterminés et correspondant à chaque type de relation de parenté. 2 - On trouve quelquefois associée à cette caractéristique, une organisation segmentaire de la société globale (lignées, clans). 3 - Tandis que la relation de parenté est toujours et nécessairement bilatérale (cognatique), l'organisation segmentaire exige l'adoption d'un principe unilinéaire impliquant un choix entre les institutions patrilinéaires ou matrilinéaires. 4 - Dans un type déterminé de sociétés patrilinéaires, le modèle particulier de comportement du fils de la sœur à l'égard de l'oncle maternel et réciproquement, découle du modèle de comportement liant l'enfant à sa mère, lui-même produit de la vie sociale à l'intérieur de la famille restreinte. 5 - Ce même type de comportement s'étendra à tous les parents maternels, c'est- à-dire à la famille entière ou au groupe auquel l'oncle maternel appartient Dans les sociétés où existe le culte de l'ancêtre patrilinéaire (telles que les BaThonga et les habitants des îles Friendly), le même type de comportement s'étendra aussi aux dieux de la famille maternelle. 7 - Le type spécifique de comportement envers les parents maternels (vivants et morts) ou envers le groupe maternel, ses dieux et ses objets sacrés, s'exprime dans des coutumes rituelles précises ; la fonction du rituel est, ici comme ailleurs, de fixer et de rendre permanents certains types de comportement, avec les obligations et les sentiments qu'ils impliquent ».

Les Structures élémentaires de la parenté Claude Lévi-Strauss, la distinction nature/culture => une valeur logique comme un instrument de méthode =>L’homme: un être biologique et un individu social « la culture n'est, ni simplement juxtaposée, ni simplement superposée à la vie. En un sens, elle se substitue à la vie, en un autre elle l'utilise et la transforme, pour réaliser une synthèse d'un ordre nouveau ».

Où finit la nature? Où commence la culture? Quelques essais de réponse – isoler un nouveau-né? Difficultés méthodologiques et réponses non-conclusives. L’homme est le seul animal qui s’est domestiqué lui-même (en opposition aux animaux qui reviennent à leur ‘état de nature’). – Chercher chez les espèces animales les plus complexes l’origine (singes anthropoïdes)? Les irrégularités, ‘l’échec’ du développement langagier et l’absence des règles

La nature et la culture -la règle: où il y a règle, il y a culture; c’est qui est universel, constant à tous les hommes, relève de la nature « Posons donc que tout ce qui est universel, chez l'homme, relève de l'ordre de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier ». =>Quoi faire de la prohibition de l’inceste qui est à la fois une règle, mais une règle qui présente un caractère d’universalité? -La comparaison entre cultures n’est pas pour » savoir s'il existe des groupes permettant des mariages que d'autres excluent, mais plutôt s'il y a des groupes chez lesquels aucun type de mariage n'est prohibé ». -Dans les sociétés où les exceptions existent, elles sont souvent très encadrées et permises par certains groupes restreints (élites, noblesse…). « la prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions ».

La prohibition de l’inceste: -les thèses pour l’expliquer contestées par LS. 1.l’eugénie: les travaux d’East sur l’endogamie du mais 2.‘la voix du sang’: l’horreur ‘instinctif’ d’une relation sexuelle avec un consanguin=>1. l’horreur apparaît quand on connaît la relation, et non l’inverse;2.la fréquence assez grande de l’inceste La prohibition doit être comprise par’ le rapport social, au-delà du lien biologique, impliqué par les termes de père, de mère » (35).

La prohibition, la prescription et l’échange: la création de la société -La prohibition crée les appartenances et mène à l’échange entre hommes (des biens, nourriture, des femmes=), =>l’échange de femmes et sa relation a la production économique dans les sociétés ‘traditionnelles’ =>gestion par les groupes de leurs biens rares-les femmes « l'exogamie (…) affirme l'existence sociale d'autrui, et qu'elle n'interdit le mariage endogame que pour introduire, et prescrire, le mariage avec un autre groupe que la famille biologique: non, certes, parce qu'un péril biologique est attaché au mariage consanguin, mais parce qu'un bénéfice social résulte d'un mariage exogame » - le fait de l’interdiction est de créer le don, l’échange, la réciprocité et le vie sociale « La prohibition de l'inceste est moins une règle qui interdit d'épouser mère, sœur ou fille, qu'une règle qui oblige à donner mère, sœur ou fille à autrui. C'est la règle du don par excellence », elle crée le lien social, les relations sociales et évite la guerre. Prohibition de l’inceste et langage: « exogamie et langage ont la même fonction fondamentale : la communication avec autrui, et l'intégration du groupe »