Habiter la création, revenir à l’essentiel
Une rétrospective sur les interventions des jeudis de carême
L’enjeu actuel 900 millions de personnes souffrent de malnutrition, un milliard vit dans la misère.
raréfaction des terres cultivables, déforestation, surpêche, eau confisquée
dérèglements climatiques, fonte de la banquise, pollutions.
menaces sur la biodiversité,mauvaise répartition des richesses, accaparement des sols, des biens et des pouvoirs par une minorité, chômage, montée de la pauvreté et des inégalités…
Solution: Le développement durable Passer de l’économie actuelle à une économie durable. Autrement dit : -changer notre modèle de production, de consommation et notre style de vie. -Changer de politiques publiques aussi.
Les chrétiens ne sont-ils pas de doux rêveurs ?
C’est l’évidence même de notre foi et de la foi en l’homme
Le premier jeudi de carême, Jean, dans son intervention a commenté le respect de la création : L’eau, la terre sont nourriture et richesse pour l’homme.
La nature est une source d’enseignement, de plaisir, de découverte.
Le développement de la civilisation dépend donc de la nature. Son respect est une question de survie pour l’homme. L’homme est le gardien de la terre.
Etre gardien c’est respecter toute créature, avoir soin de tous, de ceux qui sont les plus fragiles. Face à l’avenir la responsabilité ne fait pas de doute pour le bien de notre génération et de celles à venir.
2 ème semaine
Est-ce un effet de mode s’interrogeaient Magalie et Michel Cholet : L’argumentaire de Michel : « Je n’accepte pas, disait-il, que notre génération mette en danger l’avenir de l’humanité pour son confort personnel … Nos enfants et petits- enfants devront gérer… ».
Vivre avec nos déchets
Croyants nous nous plaçons dans le projet divin de Création et de louange de cette création. L’humain est le gardien de cette création. Magalie et Michel citent un jésuite ( François Euvet rédacteur à la revue Etudes) : « Créer pour Dieu, ce n’est pas faire des créatures mais engendrer des créateurs »
« Le salut définitif, que Dieu offre à toute l’humanité par son propre Fils, ne s’accomplit pas en dehors de ce monde » (extrait du compendium de la doctrine sociale, référence n° 453)
Les pistes : Et Michel et Magalie de nous dire : « l’urgence d’une mobilisation individuelle et collective, d’une conversion des individus et de la société car la crise écologique est aussi ou plutôt d’abord une crise spirituelle ».
Cette réflexion sur la planète doit être au cœur de notre foi, être nourrie par notre prière pour initier notre action dans la compréhension, le respect, l’adhésion à des groupes qui s’engagent sur ce thème de l’homme au sein de la création qui nous a été confiée.
3 ème semaine
« Maintenant, du pôle Nord au pôle Sud, il y a des hommes partout, des hommes qui se multiplient de plus en plus vite. Ils ne peuvent plus, comme autrefois, se répandre dans les espaces vides de la Terre. Si bien que, pour survivre, ils n’ont plus qu’une solution : s’organiser »
Les pistes : Une agriculture durable pour notre avenir commun. Augmenter de 70 % la production agricole d’ici Accepter de manger autrement Opter pour une énergie durable
Les pistes : Se déplacer autrement. Aménager autrement les villes.
L’Homme devient ainsi, dit Teilhard, la flèche de l’évolution. En lui repose la capacité de co-créer le monde avec Dieu. Il est donc responsable de cette Terre et de son devenir. La mondialisation de nos flux d’activités et de nos réseaux d’information nous lie tous à une même obligation de coopération, si nous ne voulons pas périr. L’homme est partie intégrante de la nature à laquelle il doit s’allier pour amener la Création à son aboutissement.
4 ème semaine
La situation est grave et nous concerne tous. Le moment est opportun pour bâtir un monde commun : revoir nos modèles de développement et nos modes de vie.Une préoccupation que l’on retrouve dans la doctrine sociale de l’Eglise. En brossant un historique des différentes encycliques des papes on trouve les clés de cette doctrine.
Voyons ce qui s’ajoute au fil des années dans la doctrine sociale de l’Eglise: - Les peuples ont droit à un plein épanouissement humain et spirituel dont ils sont les acteurs. Il s’agit d’un développement personnel («toute vie est vocation») et communautaire les hommes ont un devoir de solidarité à ce propos.
Ces principes fondamentaux sont bouleversés par : L’abus de possession des biens et des terres par certains qui imposent des modèles de développement et des techniques entrainant des crises alimentaires et des catastrophes écologiques. Par son pouvoir destructeur de la planète l’homme en subit les conséquences mondiales dramatiques que nous connaissons aujourd’hui.
Les peuples solidaires sont confrontés à leurs choix sur l’utilisation des ressources de la terre. Le développement humain appelle donc une dimension morale pour apprécier la gestion du bien commun. Cette dimension morale qui concerne l’homme comme gestionnaire de la terre est une condition essentielle pour la paix.
Les choix du futur sont donc ancrés sur des valeurs humaines fondamentales qui appellent : - une réforme de nos styles de vie. Dieu argent, consumérisme - une économie solidaire. - une justice sociale notamment à l’égard des plus fragiles et des pauvres. Le Christ en est le modèle. - Pour nous chrétiens ces choix appellent à trouver une cohérence à tous les niveaux de responsabilité entre vie et Foi.
Chrétiens doux rêveurs ? Face à la réalité que nous avons quotidiennement sous les yeux, notre foi en la création telle que nous l’avons reçue de la Bible (Ancien et Nouveau Testament) et de l’Eglise n’est –t-elle-pas une utopie ?
Chrétiens doux rêveurs ? A cette interrogation Michel réponds OUI ! Car sans rêves et sans relations à plus grand que soi (Dieu ou idéal) on est mal parti dans la vie ! Le problème ce n’est pas la Création, mais c’est l’homme.
« S’il existe un consumérisme orchestré et outrageant à la face des plus pauvres (dit-il), c’est, je crois, lié à la combustion de l’ETRE, dans tous les sens du mot, un appauvrissement du savoir, de la culture, de la responsabilité ou tout simplement du civisme au profit d’un immédiat souvent dérisoire. A ce propos notre modèle occidental devient alors tromperie, voire imposture pour ceux qui dans les autres pays cherchent à copier ce modèle et espèrent pouvoir ainsi sortir de leur pauvreté (ou croient voir en nous l’espoir de se sortir de la misère) ».
« Je ne me mets pas à part car, comme les autres je suis embarqué, complice peut être de mes habitudes et de cet espace de masse quotidien médiatisé qui nous abêtit et façonne nos héritiers à la baisse. Ainsi Il faut une sacré résistance pour transmettre les valeurs qui peuvent tenir le monde debout, dont celles de l’Evangile : à tous les niveaux de notre vie que ce soit en famille ou en société. Là est l’engagement concret de ma foi et de mes doutes. L’urgence que nous avons décrite au fil de ces jeudis nous rappelle à l’ordre dans notre démarche vers Pâques ».