La Belle des Bayous

La Nouvelle-Orléans, ainsi nommée en honneur du duc d’Orléans, est la plus grande ville de la Louisiane. Sa population atteint 1,4 million d’habitants avec l’agglomération et les hameaux riverains des bayous. Les bayous ce sont les nombreux affluents qui partent du Mississipi pour sillonner toute la région. Située sur les rives du fleuve et construite sur un marais dont les eaux sont constamment contrôlées par des digues géantes, la Nouvelle Orléans est une ville d’eau. Son niveau est même inférieur à celui de la mer et des grands lacs de son environnement, dont l'immense lac Pontchartrain.

Chaude journée d'été dans le Quartier Français. La température atteint souvent plus de 40 centigrades.

La ville fut fondée en 1718, par des Français, sous la direction de l’explorateur Jean Baptiste Lemoyne, Sieur de Bienville. Elle fut d’abord un simple comptoir de la compagnie du Mississippi, puis elle devint la capitale de la Louisiane française en Quarante ans plus tard, en 1763, la colonie fut cédée à l’empire espagnol par un accord secret du traité de Fontainebleau, mais aucun gouverneur espagnol ne vint en prendre contrôle avant C’est alors que vinrent s’y installer, de même que dans toute la Louisiane, des centaines de réfugiés acadiens, déportés de la Nouvelle-Écosse par les Anglais.

Les élégants balcons et les corniches en dentelle de fer forgé sont l'une des caractéristiques des belles demeures d'inspiration française de la Nouvelle Orléans.

Les premiers colons français et les Acadiens ne furent jamais très heureux sous le régime espagnol. Ils firent de multiples pétitions pour retourner sous celui de la France. Un incendie détruisit 856 immeubles le 21 mars 1788 et un autre en brûla 212 en décembre C’est alors qu’un règlement d'urbanisme imposa la brique en remplacement du bois pour les maisons à étage, et les tuiles devinrent la norme pour les couvertures. Mais dans les villages des bayous, on continua de construire des cabanes en bois, avec des toits faits de végétaux.

Jusqu’en 1905, à cause de l’humidité malsaine et des chaleurs insupportables, la population souffrit de plusieurs épidémies de fièvre jaune, de malaria et de variole. En 1795, l'Espagne autorisa les États-Unis à utiliser le port. La ville revint sous le contrôle français en 1800, mais en 1803 Napoléon Bonaparte vendit toute la Louisiane aux États-Unis pour la somme dérisoire de 80 millions d’anciens Francs. A ce moment là, la Nouvelle Orléans comptait environ habitants. Sa population était majoritairement composée de Français et d’Acadiens, avec quelques Indiens, notamment les Natchez.

Louis Armstrong a fait plusieurs émules chez les Noirs de la Nouvelle Orléans.

Après la prise de possession de la Louisiane par les États- Unis, la population de la Nouvelle Orléans augmenta rapidement, notamment avec l’arrivée des Créoles qui quittaient Haïti, suite à la révolution de Pendant la guerre américano-britannique de 1812, les Anglais envoyèrent une force pour essayer de conquérir la ville, mais il furent vaincus par les troupes américaines commandées par André Jackson, à quelques kilomètres en aval de Chalmette, le 8 janvier 1815.

Les célèbres tramways rouges de Canal Street

La Nouvelle Orléans fut la capitale de la Louisiane jusqu’en 1849, puis de 1865 à À cette date, Bâton Rouge prit le relais. Le port de la ville joua un rôle majeur dans la traite des esclaves. La Nouvelle Orléans avait la plus grande communauté d'esclaves noirs de toute l’Amérique du Nord. Ceux-ci étaient surtout tenus en état de servilité par des Français riches, propriétaires de vastes plantations dans les hameaux des bayous.

Promenade en calèches dans le Quartier Français

L'histoire de Delphine La Laurie, par exemple, femme française de l'aristocratie louisianaise, est bien connue, particulièrement à cause de la façon honteuse dont elle a torturé des dizaines d’esclaves. Elle appartenait à la haute société bourgeoise de la ville. Elle accueillait de grands événements dans son opulent domicile du 1140 rue Royale. Son train de vie somptueux était servi par un grand nombre d'esclaves. A cause de sa cruauté et de ses abus, elle fut peu à peu rejetée par la bonne société. Aujourd’hui, dans toute la Louisiane, elle est le symbole de l’oppression contre les gens de race noire.

Le jazz et le blues sont nés dans cette ville. Ils sont partout présents, même lors des enterrements.

La statue équestre du général Jackson à la hauteur des clochers de la cathédrale Saint-Louis.

Au début de la guerre de sécession, La Nouvelle Orléans fut conquise par les Nordistes, sans combat, et fut donc épargnée des destructions que subirent la plupart des villes du Sud. Il reste un cachet historique avec la richesse du 19e siècle au-delà du Vieux Carré ou «Quartier Français». La ville hébergea l’Exposition Universelle dite du centenaire du coton. Mais elle a aussi ses côtés sombres. Elle mérita une réputation de débauche et de tripot à la fin du 19e siècle et au début du 20e, notamment avec le quartier interlope de Storyville.

La Nouvelle Orléans est réputée pour sa cuisine. Les plats typiques de poisson et de fruits de mer offrent un heureux mélange des cultures française, espagnole et créole. Les écrevisses sont une spécialité à côté des célèbres jumbalayas, des grillades et des fameux beignets de crabe. La ville possède quelques écoles célèbres de cuisine.

La Nouvelle Orléans est au cœur de la culture des Caraïbes, y compris le culte du Vaudou. Beaucoup de visiteurs adoptent le slogan acadien ou cajun «Laissez les bons temps rouler», notamment en flânant dans le Quartier Français, entouré par la rivière et les rues du Rampart, le Vieux Canal et l’Esplanade. Au populaire Café du Monde, on déguste encore le café au lait et les beignets comme dans l’ancienne France. Un bateau à aube, fait un tour quotidiennement sur le Mississipi, comme au temps de Huckleberry Finn.

Une boutique d'accessoires des rites du Vaudou.

PROLOGUE Ce diaporama a été terminé le 14 août Deux semaines plus tard, le 29 août 2005, un ouragan d'une rare violence, le pire dans l'histoire des États-Unis, a détruit la Nouvelle Orléans de fond en comble, faisant des milliers de morts. Ce diaporama devient donc une sorte d'hommage posthume à toutes ces malheureuses victimes. Florian Bernard – 7 septembre 2005

Lazy River – The Dukes of Dixieland Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005

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