5 – LE LINCEUL DE TURIN N’EST PAS L’ŒUVRE D’UN FAUSSAIRE III - L’œuvre d’un faussaire ? Du Vè au XIIIè siècle: Christ triomphant (Christus triumphans) jusqu’au XVIIè siècle en orient yeux ouverts, pas de couronne d’épines, bras et janmbes parallèles (4 clous). I - La technique du crucifiement n’était pas connu au Moyen-age En 1968, lors des fouilles entreprises à Giv’at ha-Mivtar près de Jérusalem, on a trouvé dans une urne les restes d’un homme qui fut crucifié en 70 (Fig 7). Fig 7 Fig 6 Fig 11 2 positions : haute (1) et basse (2) (Fig 8). La position (1) demande un effort insoutenable mais on peut respirer et parler. La position (2) (étouffement et crampes) incite à passer en position (1) (Fig 9). Fig 9 21 Fig Les mains étaient alors clouées [mort en quelques heures] sur le patibulum (Fig 4) (dans le poignet et non dans la paume de la main) ou fixées par des cordes [mort en quelques jours] (Fig 6). Le patibulum était alors hissé en haut du stipes (Fig 5) avant l’enclouage des pieds (1 clou pouvait suffire). Fig 4 Pour mettre fin au supplice, on pouvait briser les jambes. (fig 10: urne Giv’at ha-Mivtar). Le supplicié mourait alors par asphyxie. Sinon la mort était constatée en perçant le côté droit avec une lance (Fig 11). Fig 10 La datation au carbone 14 ( ) et la détection de trace de peinture (Mac Crone) suggèrent qu’un faussaire aurait pu peindre ce linceul au Moyen-Age avant Pour réaliser cette œuvre il avait comme modèle ce que l’on savait sur la technique de crucifiement (I) et l’iconographie religieuse (II) :l’Art en croix. CONCLUSION: Pour réaliser un faux, le faussaire du Moyen Âge n’avait comme modèle que la représentation de l’iconographie religieuse avant 1204 puisqu’on ignorait la technique de crucifiement (supplice interdit depuis 330). On a considéré, ici, la représentation des 4 éléments suivants: les mains (1), la coiffure (2), le vêtement (3) et le portement de la croix (4) dans 120 représentations de la crucifixion du 5è au 12è siècle. Sur le linceul de Turin, ces 4 éléments sont conformes à la technique de crucifiement (voir ci-dessus: [ I ]) mais pas à l’iconographie religieuse du Moyen Âge (voir ci-contre: l’Art en croix [ III ]). L’Art en croix (Vè-XIIIè) Nimbe couronne tête nue pas un casque d’épines ! 2 Enclouage Enclouage Enclouage Enclouage des mains: des pieds des mains des pieds dans la paume 2 clous dans le poignet 1 clou 1 Le Linceul Croix entière Poutre excoriations sur les épaules excoriations sur le dos ! 4 Le Linceul L’Art en croix (Vè-XIIIè) 3 Représentation du corps habillé et pas un corps nu ! SubligacalumPerizoniumDalmatiqueColobium Fig 3 Après une éventuelle flagellation (Fig1) [pas systématique car la loi romaine prescrivait «non bis in idem » « pas 2 châtiments pour une seule faute »] le condamné devait porter l’élément transversal de la croix [(le patibulum = 40 kg) « « Patibulum ferat per urbem, deinde affigatur cruci » « Qu’il porte son patibulum à travers la ville, puis qu’il soit cloué à la croix (Carbonaria)] (Fig 2) jusqu’à la sortie de la ville où était planté le 2ème élément de la croix (80 kg) (Stipes) (Fig 3). II - L’Art en croix montrait un Christ triomphant Fig 2Fig 1 Fig 5Fig 4 A partir du XIIIè siècle (et du XVIIè en Orient: Christ soufrant (Christus patient): Yeux fermé, cournne d’épines,, bras en V, Jambes croisées (3 clous) XIIèEvangeliaire de Rabula (VIè) XIIè Puy en Velay (Xè)Cologne (Xè) Suger (XIIè) Matthias Grünward (1515)