2 - LE VOYAGE DU LINCEUL (33? – – ) La présence du linceul est attestée avec certitude à Lirey depuis Avant cette date une image du visage du Christ (Mandylion) est signalée à Edesse, puis à Constantinople, le lien entre ces deux reliques est vraisemblable mais pas certain. Lirey Chambéry Turin St Charles Borromée (à gauche) reçoit le Linceul à Turin des mains du duc Emmanuel-Philibert de Savoie (à droite) le 14 septembre Donation du Linceul au Saint Siège par Humbert II de Savoie (18 mars 1983). Chambéry Lirey Athènes Constantinople Edesse – 544 Jérusalem (33- ?) Turin Jérusalem Édesse Constantinople Athènes Lirey – Chambéry Turin /2013 fondée sur la traditions probable connue possible certaine Les textes qui nous parlent du linceul avant 1357 Cartularium Culisanense (folio CXXVI). « L’an dernier, au mois d’Avril, détournée d’une prétendue libération de la Terre Sainte, l’armée croisée est venue dévaster la ville de Constantinople. Au cours de cette dévastation, les soldats de Venise et de France se sont livrés au pillage des édifices sacrés. Ils ont pris les trésors d’or, d’argent et d’ivoire et se les sont partagés : aux Vénitiens, les reliques des Saints ; aux Français ce qu’il y avait de plus sacré parmi ces derniers : le linceul où fut enveloppé après sa mort et avant sa résurrection Notre Seigneur Jésus Christ. Nous savons que ces choses sacrées sont conservées à Venise, en France et autres pays des pillards, le sacré linceul étant à Athènes » Lettre de Théodore Ange Doukas Commène, cousin d’Isaac II Ange (l’empereur détrôné par les Croisés en 1204) adressée au Pape Innocent III datée du 1er Août Homélie de Grégoire le Référendaire le 15 Août 944 lors de l’arrivée du Mandylion/Linceul à Constantinople Traduction 1 Et entre ches autres en eut un autre des moustiers que on apeloit medame Sainte Marie de Blakerne, ou li sydoines, la ou Nostre Sires fu envelepés, i estoit qui cascuns des venres se drechoit tous drois, si que on i pooit bien veir le figure Nostre Seigneur. Traduction 2 Et entre ces Autres [monastères] il y en eut un autre qu’on appelait Madame-Sainte-Marie-des- Blachernes, où était le sidoine [linceul] là où Notre Sire fut enveloppé qui chaque vendredi était dressé [exposé] tout droit, si [bien]qu’on y pouvait bien voir la figure de Notre Seigneur. Robert de Clari (1203) Un Templier nommé Jean Taylafer décrit lors d’un interrogatoire, une image monochrome, aux lignes mal définies, d’une teinte rosâtre, montrant un visage de la taille humaine. Un autre Templier, Arnaut Sabbatier parle de la figure entière d’un corps d’un homme sur un drap de lin qu’il lui fut ordonné d’adorer trois fois en lui baisant les pieds. quoddam lineum habentem ymaginem hominis, quod adoravit ter pedes obsculando Les Templiers et le suaire du Christ (Barbara Frale page 110) « (L’autre disciple), se penchant, voit (blepô en grec =observer) les bandelettes (othonia), posées là, mais il n’entra pas. Alors arrive aussi Simon Pierre, qui le suivait, et il entra dans le tombeau; Il voit (théoreô en grec= contempler) les bandelettes (othonia) posées là, Et le suaire [serre tête] (soudarion) qui était sur la tête : Non pas posées là avec les bandelettes (othonia) Mais roulé à l’écart dans un seul lieu. Alors donc entra aussi l’autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Et il vit (oraô, forme eiden en grec =comprendre) et il crut. Ils ne comprenaient pas encore, en effet, l’écriture (disant) Qu’il faut que lui se lève des morts. (Jn ) [Traduction: MNTV 27, 9 (2002)] 33 Enluminure montrant l’arrivée du Mandylion /Linceul à Constantinople (15 Août 944) Constantinople Jérusalem Comparaison de l’image d’Edesse et du Mandylion Abgar V, Toparque d’Edesse (15-50) (à droite) reçoit le Mandylion des mains d’Annan (à gauche). (Peinture: monastère Ste Catherine vers 940) Edesse