Nucourt est une commune du département du Val-d'Oise, en région Île- de-France. Ses habitants sont appelés les Nucourtois. Le village est situé au cœur du Parc naturel régional du Vexin français, à 50 km de Paris. Les habitants sont au nombre de 733 selon le recensement de Ce village possède 2 écarts : le hameau de Hardeville et l’église Saint-Quentin.
Nucourt ou Nucitum, signifiant nouvelle cité, était habitée à l’époque gallo-romaine par les tribus Galls (futurs gaulois). La situation particulière de l'église, située en plein champ, entourée de son cimetière, a provoqué des fouilles qui laissent supposer qu'il y eut, au Moyen âge, sur ce même emplacement, une église et un village. D’anciens vestiges d’époque gallo-romaine ont été relevés, non loin de là, sous forme de fondations d’arène et de bains romains, preuve de vie dans ce secteur. Dans le cimetière, plus de vingt tombes ont été découvertes, le site est classé.
La mairie a ses services dans une maison bourgeoise du XIXe siècle qui est ornée d’un beffroi et d’une lucarne.
Cette horloge, surmontée d’un curieux clocheton, habille le faîte de la mairie. C’est le don d’une famille de Nucourt dont la contrepartie est l’entretien de leur tombe sans limite dans le temps.
Le monument aux morts.
Outre la spécificité de la situation de l’église, c’est la présence sur le territoire de la commune de nombreux calvaires et croix, qui surprend le touriste.
Le portail du cimetière est muni d’une porte cochère et d’une porte piétonne, consolidé de contreforts et recouvert d’un chaperon de tuiles, c’est une entrée de ferme du village qui a été déposée pour cause d’élargissement d’une rue en Elle a été remontée sur le site du cimetière.
L’église Saint-Quentin, classée ‘monument historique’ le 24 mars 1915, est située dans les champs, à l’écart du village. Cette situation particulière témoigne, sans doute, de l’emplacement d’un lieu de culte païen. L’édifice primitif était composé d’une nef et d’un chœur séparés par une travée.de clocher. L’abside romane est remplacée au début du XIIIe siècle par un chœur à chevet plat de deux travées, puis sont ajoutées des chapelles. La nef, détruite par les Anglais en 1432, est reconstruite dans la première moitié du XVIe siècle puis complétée par deux bas-côtés. La tour imposante est édifiée sur la façade occidentale.
L’édifice possède 2 clochers. L’un est réputé pour être le tout premier du Vexin à présenter des baies en tiers-point et s’élève au-dessus de la croisée du transept. L’autre est une tour carrée massive de « style Renaissance » appliquée contre la façade occidentale.
Cette tour de 3 étages se singularise par ses dimensions imposantes et l’absence de coiffe ou flèche, car restée inachevée du fait des guerres de religion. La tour est épaulée par des contreforts biaisés strictement verticaux. Les trois niveaux sont séparés par des petits glacis et des successions de larmiers peu prononcés. Les étages ne possèdent que de rares et étroites ouvertures. Malgré l’élégance du portail Renaissance, le clocher parait d’une extrême lourdeur. Il est attribué à l’architecte Jean Grappin de Gisors.
La tombe de Jacques de Monthiers est classé ‘monument historique’. Il était le propriétaire du château de Nucourt (diapositive suivante). Il cache, en 1792, le corps de la bienheureuse sœur Marie de l'Incarnation, fondatrice de l'ordre des carmélites en France. L'ayant dissimulé dans une peau de vache pour fuir Pontoise, il le dépose dans l'autel de sa chapelle. Depuis le 7 mai 1822, le corps est restitué au carmel de Pontoise.
Ce château aurait été construit au XVIIIe siècle et a appartenu à la famille de Monthiers jusqu’en Il a été remodelé au début du XIXe siècle. Jacques, comte de Monthiers ( ), est le 1 er maire de Nucourt en tant que président et général des villes et villages de Pontoise.
La croix de cimetière est classée ‘monument historique’ depuis le 19 septembre Elle est en pierre sculptée du XVIe siècle, posée sur un long fût rond dont l’assise est un petit socle. Ce dernier lui- même prend appui sur un soubassement de trois niveaux successifs.
Ce château d’eau très élégant voisine avec cette belle croix perchée sur un long fût, posé sur un socle de pierre. Ce dernier prend appui, lui-même, sur un soubassement de marches.
L’origine de ce lavoir n’est pas prouvée mais en novembre 1861, les archives du village font mention d’une bagarre opposant les lavandières de Serans à celles de Nucourt qui leur refusent de laver le même jour qu’elles. En 1898, un autre lavoir est construit pour les seranaises. Cependant un évènement dramatique surgit en 1972, les deux lavoirs sont détruits. Celui de Nucourt est réhabilité en fin du XXe siècle grâce à la commune et au Parc Naturel Régional.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands virent l’avantage qu’ils auraient à utiliser les carrières de Nucourt pour abriter le montage de leurs fusées V1. C’est la raison pour laquelle, Nucourt fut bombardé une première fois le 22 juin 1944, lors de l'Opération Crossbow, par 70 B17 et une seconde fois le 15 juillet 1944 par 47 Lancaster et 6 Mosquito pour tenter de détruire ces dépôts. Le village a alors été détruit à 80 %.
« Le camp de César » - L’origine du nom : histoire ou légende ? Lors de la conquête des Gaules par Jules César et après la reddition de Vercingétorix en 51 av. JC, il y eut de nombreuses révoltes de tribus celtes dont celle des Bellovaques, (gaulois de la région de Beauvais). Pour mater ce soulèvement, l’empereur César envoya des cohortes qui auraient installé un campement retranché fortifié à proximité de Nucourt et du rempart celte. Par la suite, la présence des troupes romaines dans la région s’expliquerait probablement en raison de la proximité des carrières, dont les pierres auraient servi à l’édification de villas et monuments gallo-romains. Le nom « Camp de César » est en tout cas mentionné sur les cartes de France les plus anciennes connues. Actuellement ce lieu est un centre d’initiation à l’environnement, accueillant des enfants en séjours pédagogiques. Il est géré, depuis 2013, par la communauté de communes Vexin Centre, désormais propriétaire du lieu.
Le « Camp de César ».
Croix en pierre du XVIIIe siècle encastrée dans un mur, rue de la Saussaye.
Au XVIIIe siècle, l’activité agricole était plutôt orientée vers l’élevage, le vin et le blé. Au XIXe, cette ferme augmente sa récolte de blé grâce à l’apport d’engrais. Elle se tourne également vers la production de pommes de terre et de betteraves sucrières. L’arrivée du chemin de fer favorise la circulation des denrées. Nucourt et ses environs restent essentiellement une région agricole laissant loin en arrière le développement industriel.
Dans cette rue du hameau de Hardeville, on reconnait bien les bâtiments en pierre du Vexin.
Remerciements chaleureux à la mairie de Nucourt pour sa coopération. Photos : L. Cavallari. Musique : the colours of harmony interprétée par F. Delarue. Date : novembre Mes diaporamas sont hébergés sur les sites de :