Vois-tu ce rien de bleu très doux nimbant les lointains ?
Et ces touches de vert profond habillant les pentes ?
C’est pour mieux faire ressortir la rouge gueule de ces puys.
Tu survoles maintenant les brunes solitudes,
Bruns chauds ou estompés du Puy de Dôme.
Il s’est offert un manteau tigré pour supporter le froid printanier,
Quand le cratère de Côme ne dissimule pas son ocre calvitie,
Que le frileux Louchadière se drape de vêture aux reflets rosés,
Et que le Pariou défie ton regard de son œil cyclopéen.
Tu es au cœur des brunes solitudes où rien ne semble vivre.
Terres désolées, landes calcinées, chemins désertés.
Mais vois, dans les bas, la vie verdit aux villages des hommes.
Sur les brunes solitudes gagnées par les ombres du soir,
Dans le calme morne des anciennes colères de la Terre,
Les puys se sont parés des couleurs de leurs entrailles refroidies.
Cette fin de journée d’avril ne te permettra pas de percer les secrets des brunes solitudes.
Elles s’emmitouflent de brume pour mieux se dérober à ta curiosité,
A toi de revenir si tu veux découvrir leurs mystères.