J’aime les enfants, pour leur innocence, Trois fillettes un jour, entre elles causaient
Elles dévoilaient, l’secret d’leur naissance, Voici mot à mot, ce qu’elles disaient :
Avec de grands gestes, une brunett’ futée Disait : mon papa, qu’avait beaucoup d’sous
A voulu m’avoir, et je fus ach’tée Par ma p’tite maman, chez l’marchand d’joujoux
Paraît que j’dormais dans d’la ouate Mais j’étais bien contente, de sortir de ma boîte.
La deuxième enfant, une blondinette, Dit : Moi, ze m’trouvais cé le zardinier
Z’étais une fleur, brillante et coquette, La rose la plus belle du plus beau rosier.
Ze m’souviens qu’papa, me trouvait trop cère, L’zardinier disait : Mais c’est un trésor !
Z’me rappelle très bien, z’vois encore p’tit père, Donner pour m’avoir, un grand sac plein d’or.
Z’étais bien contente qu’il m’acète… Ca fait qu’ma p’tite maman, elle m’a eue pour sa fête.
La troisième enfant, paraissait surprise, Des jolies histoires qu’on v’nait d’raconter
Quand la brune lui dit, il faut qu’tu nous dises Où, quand et comment on est v’nu t’ach’ter !
Elle répondit, en baissant la tête : C’est qu’on n’est pas rices, nous cé mes parents,
Et quand à maman, papa sou’aite la fête, Il n’y-a pas moyen d’ach’ter des enfants.
Mais ça n’fait rien, comme ils les aiment… Alors, ma p’tite maman, elle fait les gosses elle-même… »
Chanson interprétée par Berthe Sylva Dessins de Gorjus Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :