La musique est pour moi porte de l’évasion. Les images en moi dansent leur tourbillon quand j’écoute Mozart, ou Wagner, ou Messeian. Je revois la nature, lorsque je les entends !
Les Yeux fermés, je vois… Là, au-dessous des saules, un cygne immaculé évolue lentement.
Dans un claquement d ’aile, un grand oiseau s ’envole et s’évade bien haut dans le bleu firmament.
La terre de là-haut apparaît magnifique : là, plus de prédateurs : tout et calme et serein.
Voilà qu’il monte encor, dans un élan magique… La terre, ronde et bleue, lui apparaît bien loin !
Il est des mélodies qui charment doucement, tendres, mélancoliques, nous entraînant au rêve comme feuille d ’automne emportée par le vent, tombée sur le ruisseau qui l’entraîne sans trêve...
Comme un bébé s ’endort dans les bras de sa mère, bercé contre sa joue, oubliant ses tourments, la musique nous fait oublier nos misères, calmant notre douleur par son rythme apaisant.
La musique est parfois joyeuse, luxuriante, pleine de cris joyeux et de rires d ’enfants, éclairée de lampions, de lueurs rutilantes, nous inondant de joie, de lumière et de chants.
Elle est parfois appel, musique lancinante, comme une main tendue par un peuple en danger, une plainte suprême, une demande ardente nous poussant vers autrui et troublant notre paix….
Elle est fleur de printemps, épanouie, sereine, des beaux fruits de l’été nous apportant l ’espoir.
Elle est parfum d’été, quand les foins sur la plaine embaument l’air tiédi dans le calme du soir.
Mais elle peut aussi, âpre, ardente, fière, nous emmener très haut sur des monts inconnus, et, nous redevenant soudain plus familière, nous laisser retomber, cœur et esprit rompus !
La musique moderne ? Je ne la comprends pas, car je la trouve aride : falaises et ravins ! Nul animal n’y vit, l’herbe n’y pousse pas, ni l ’oreille ni l’œil n’y trouvent leur chemin !
Certains morceaux sont traîtres : on a beau les connaître, on oublie chaque fois où ils vont nous mener. Ca commence tout doux : un nuage, peut-être, flocon blanc comme neige dans un beau ciel d ’été;
Mais insidieusement se gonfle la musique, au grondement des cors, au tam-tam des tambours. Le nuage est bien noir, et toute l’harmonique me dit que le soleil est parti sans retour.
Et lorsque éclate enfin le bruit sec des cymbales et qu l’éclair soudain zèbre le ciel noirci, j’ai peur, j’ai froid, j’ai mal, je me sens toute pâle, je me dis que jamais ce ne sera fini...
Cependant aussitôt se calme la tempête, la lune, calme et claire, est là-haut dans le ciel. Avec ses voiles d’or, le soir paraît en fête : tout semble différent, tout est portant pareil !
Je ris de mes frayeurs, je ris de mes nuages, je me dis que, demain, j ’écouterai encore la complainte du vent, le fracas de l’orage, la gloire du soleil dans son flamboiement d’or.
La musique est cela… Elle est bien plus encore ! Elle est vie de nos vies, pulsations de nos cœurs; Et, tant que, dans ce monde, elle pourra éclore, elle reste pour l ’homme promesse de bonheur.
Car elle est don de Dieu pour charmer tous les cœurs !!!
Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Texte :Jacky Photos prses sur le Net, libres de droit Musique : Strauss - Légendes de la Forêt viennoise