Version François Guernier (Tichot) La chanson de Craonne Version François Guernier (Tichot) La Chanson de Craonne est une chanson antimilitariste écrite à partir de l’air de Bonsoir M’amour (Charles Sablon). Cette chanson rend hommage aux soldats qui se sont mutinés contre l’horreur de la guerre. Le contexte historique de la chanson Généralités sur la chanson Le chemin des dames (carte) Le texte de la chanson Analyse musicale sommaire Les cadences La chanson (partition) La Grande Guerre (extrait) François Guernier Chanson de Craonne - François Guernier
La chanson de Craonne : contexte historique En 1917, les pays européens sont en pleine 1ère guerre mondiale : français et allemands se battent depuis 3 ans dans le nord de la France dans une ‘’guerre de position’’ symbolisée par les tranchées, guerre qui ne donne aucun résultat mais tue tous les mois des dizaines de milliers de soldats. Les soldats sont épuisés et traumatisés par la violence des affrontements et les conditions de vie dans les tranchées, ils ont de plus en plus le sentiment d'être envoyés à la mort pour rien, des mutineries éclatent. La Chanson de Craonne entre dans la légende après l’offensive très meurtrière (environ 147 000 tués et 100 000 blessés en deux semaines) et militairement désastreuse du général Nivelle au Chemin des Dames en 1917 . Le « plateau » cité dans les paroles est le plateau de Californie qui surplombe le village de Craonne dans l’Aisne, lieu des combats lors de l’offensive du 16 avril 1917. Suite à ce désastre, le Général Pétain remplace Nivelle au poste de général en chef des armées françaises et parvient à rétablir la discipline en alliant condamnations à mort (554 dont 49 exécutions effectives pour mutinerie) mais aussi en améliorant les conditions de vie des soldats. Les mutineries
Les mutineries http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/ Après l’échec de Nivelle d’avril 1917 au Chemin des Dames, la situation paraît critique pour les Alliés. La guerre sous-marine menace le ravitaillement en matières premières, la Russie est sur le point de céder. Au printemps 1917 éclatent les mutineries, qui s’étendront du 17 avril au début juin 1917. Le point de départ des mutineries est la zone entre Soissons et Aubérive. : l’armée française est lasse, « Les mutineries ne sont pas un refus de se battre, mais le refus d’une certaine manière de le faire » (G. Pedroncini). La chanson de Craonne exprime d’ailleurs l’écart social entre ceux qui font la guerre et ceux qui en décident (cf dernier couplet et dernière strophe). Seul le général Pétain semble comprendre cette lassitude, il s’était d’ailleurs opposé aux plans des généraux Mangin et Nivelle. Le refus d’obéissance touche environ 70 divisions ; 250 cas de mutineries seront recensés. Il s’agit surtout de refuser de nouvelles offensives, non d’abandonner les tranchées. L’arrière est le cadre de ces refus collectifs d’obéissance, pas la première ligne. La directive n°1, du 19 mai 17, de Pétain conduira à la fin des mutineries : elle ordonne la fin des offensives répondant au souhait des mutins (leur nombre a été estimé entre 25.000 et 40.000 hommes). 554 condamnations à mort seront prononcées, 49 exécutions effectives. Il s’agit là du cas français, des mutineries ont aussi éclaté dans l’armée britannique. PETAIN
La chanson de Craonne : généralités Contexte historique - 1ère guerre mondiale - IIIème République, président : Raymond Poincaré. Paroles Transmis oralement, son texte diffusé clandestinement évolue entre 1915 et 1917 selon les batailles. Il est donc anonyme, fruit d’une lente élaboration de plusieurs soldats. Sa version définitive est popularisée après la guerre par Paul Vaillant-Couturier (écrivain, journaliste et politicien) en 1919. Musique Sur le timbre de Bonsoir M’amour (1911), musique de Charles Sablon. Le titre Sur le plateau de Lorette - Les sacrifiés de Craonne La vie aux tranchées - La chanson de Craonne La censure 4 la chanson est interdite pendant le conflit, une rumeur parle d’une récompense considérable et la démobilisation immédiate pour celui qui dénoncerait son ou ses auteurs. Cette interdiction durera en France jusqu’en 1974, date à laquelle le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, en a autorisé la diffusion sur les ondes. Il faudra attendre encore 24 ans et le discours du 1er ministre Lionel Jospin à Craonne en 1998, pour que soit enfin réhabilité l’ensemble des soldats qui avaient été à l’époque fusillés pour l’exemple, pour désertion et mutinerie.
Le texte INTRO (prendre une défaite écrasante) Quand au bout d’huit jours le repos terminé On va reprendre les tranchées Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile Mais c'est bien fini on en a assez Personne ne veut plus marcher Et le cœur bien gros comm' dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots [civils] Mais sans tambours et sans trompette On s'en va là-bas, en baissant la tête. (prendre une défaite écrasante) Adieu la vie, adieu l'amour Adieu toutes les femmes C'est bien fini, c'est pour toujours De cette guerre infâme C'est à Craonne, sur le plateau Qu'on doit laisser sa peau, Car nous sommes tous des condamnés Nous sommes les sacrifiés. Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, Pourtant on a l'espérance Que ce soir viendra la r’lève Que nous attendons sans trêve Soudain dans la nuit et dans le silence On voit quelqu'un qui s'avance C'est un officier de chasseurs à pied Qui vient pour nous remplacer, Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe Nos pauvres remplaçants vont chercher leurs tombes. Adieu la vie, adieu l'amour Adieu toutes les femmes C'est bien fini, c'est pour toujours De cette guerre infâme C'est à Craonne, sur le plateau Qu'on doit laisser sa peau, Car nous sommes tous des condamnés Nous sommes les sacrifiés. C'est malheureux d’voir sur les grands boul’vards Tous ces gros qui font la foire Si pour eux la vie est rose, Pour nous, c'est pas la même chose Au lieu d’se cacher tous ces embusqués Devraient bien monter aux tranchées Pour défendre leurs biens, car nous on n’a rien Nous autres les pauvres purotins Et les camarades sont étendus-là. Pour défendre les biens de ces Messieurs -là. Ceux qu'ont l’pognon, ceux-là r’viendront Car c'est pour eux qu'on crève Mais c'est fini, nous les trouffions On va se mettr' en grève Ce s’ra votre tour messieurs les gros De monter sur l'plateau Si vous voulez encore la guerre Payez-là d’votre peau. (ceux qui ne font pas la guerre) (gens qui ne possèdent rien)
Analyse musicale sommaire - 1 Version François Guernier (Tichot) TUBA VOIX TUBA VOIX TROMBONE ACCORDEON BASSE VIBRAPHONE CAISSE CLAIRE VOIX ACCORDEON TUBA VOIX TROMBONE ACCORDEON BASSE VIBRAPHONE CAISSE CLAIRE VOIX ACCORDEON puis TUBA en + VOIX TROMBONE ACCORDEON BASSE VIBRAPHONE CAISSE CLAIRE Voix – Accordéon - Trombone Vibraphone – Contrebasse – Caisse claire Formation : Forme générale : Forme rondo TEMPO : Allegro RYTHME Valse Division de la mélodie: COUPLET : a a’ b REFRAIN : a a’ Les cadences Oui, entre couplets et refrain - La formation évolue-t-elle ? Très peu (alors que le refrain parait plus rapide) - Le tempo évolue-t-il ? NON NON - L’intensité évolue-t-elle ? - La mélodie évolue-t-elle ?
Analyse musicale sommaire - 2 Version François Guernier (Tichot) - Quel instrument dans cette version donne le côté guinguette ? L’accordéon - Quelle partie semble la plus joyeuse ? Le REFRAIN - Quel instrument rappelle l’armée et la guerre dans les refrains ? La caisse claire (rappelant le tambour militaire) Voir cet instrument
Les cadences a - 16 mesures a’ - 16 mesures b - 8 mesures