AVEC MARIJO
PERLES DU LUBERON 2-
Le Luberon s’étire entre les Alpes de Haute-Provence et les plaines du Vaucluse. Cette région bénie des Dieux offre, ici réunies, toutes les particularités de la Provence : douceur du climat, blancheur des collines calcaires, flamboiement de l’ocre, gamme diversifiée de tous les verts des forêts, mas s’étirant au milieu des étendues agricoles, champs d’oliviers, de vignes ou d’amandiers, larges stries mauves de la lavande… Mais surtout, il y a le charme de tous ces petits villages, souvent perchés sur un promontoire rocheux, avec leurs maisons de pierre dorée, semblant sortir d’un autre âge et les vues magnifiques sur leur environnement… Ce sont autant de perles rares qui émaillent le paysage et il est difficile de faire un choix car si certains villages sont davantage connus, les autres n’en ont pas moins de charme !
BONNIEUX
Bonnieux fut un oppidum habité dès l´époque néolithique et à l´âge du bronze. Au premier siècle, la voie romaine de Cadix à Milan traversait le village qui s’appelait alors Bitrona, vers le Pont Julien (datant de l’an III av. J.-C). C’est pour des raisons de sécurité qu’au Moyen Âge, le village se construisit en hauteur, sur l’emplacement de l’ancien oppidum. En 972, existait déjà une forteresse et des murailles. Au XIIe siècle, les "Templiers" édifièrent la chapelle Saint-Sauveur, qui forme la partie romane de I´Eglise Haute. Aux XIIe et XIVe siècles, menacés par des bandes armées qui venaient de la plaine, les habitants se réfugièrent à l´abri du château et de I´église, au lieu-dit « Castellas » qui appartenait à la puissante famille d´Agoult. A l´époque, ce petit bourg était entouré de remparts comprenant 4 portes et des tours. Il en reste d´importants vestiges. Jusqu´en 1312, Bonnieux aurait été une Commanderie des Templiers. La cité devint ensuite terre pontificale jusqu’en Elle fut rattachée à la France lors de l´annexion du Comtat Venaissin en 1793.
Lorsque l’on arrive de la Combe de Lourmarin, après un virage, les hautes maisons de Bonnieux semblent escalader le rocher, comme si elles étaient attirées vers le haut par le soleil!
« D'azur à la clef d'or, à la lettre B capitale du même brochant sur le tout » Sur ce schéma, la partie la plus haute et la plus ancienne est soulignée en brun. Aux sud et sud-ouest, en gris, le village s’étend progressivement vers la plaine. En fait cela donne trois niveaux, reliés entre eux par des ruelles en escaliers et par la route qui serpente.
Ayant choisi le stationnement tout en haut du village, nous pénétrons par cette ancienne porte en arc brisé, la porte « des chèvres » car il fut un temps où le marché aux bestiaux se tenait là. Constituée d’une triple voûte, elle était surmontée d’une courtine et d’une tour. Une double muraille subsiste à proximité. Nous la longerons au retour.
Nous arrivons peu après au point culminant du village, au lieu-dit « Le Castellas » où se trouvait l’ancien château.. Le Calvaire érigé en 1839 et l’Oratoire se trouvent sur les ruines enfouis sous la pinède. L’antique cité était alimentée en eau par le puits central profond de 24 toises (46 m). Remblayé, sa profondeur actuelle est estimée à 28 m.
La croix, l’oratoire et le puits.
Nous nous dirigeons vers la « vieille église » ainsi nommée depuis l’érection du nouveau sanctuaire au bas du village. A l’origine, au XIIe siècle, ce ne fut qu’une chapelle romane dédiée à Saint Sauveur, construite par les Templiers. Elle devint église paroissiale au XIIe siècle et fut agrandie au XVe dans un style gothique provençal. De nouveau agrandie au XIXe siècle, on lui adjoignit la Vierge qui la domine.
A travers les branches, l’église d’en bas.
Près de l’église, on trouve les deux enclos des cimetières successifs.
Le projet de construction de « l ’Eglise neuve » vit le jour en 1856 mais il fallut 14 ans pour le faire aboutir. La cause en est que certains s’y opposaient tandis que d’autres considéraient que l’église existante était située trop haut pour les personnes infirmes…
L’église d’en Bas renferme des œuvres d'art et des tableaux qui proviennent de l'Eglise Haute, notamment les quatre tableaux du début du XVIe siècle (vers 1520) qui représentent des scènes de la Passion du Christ : Flagellation, Couronnement d’épines, Christ devant Pilate et Jésus portant la Croix.
En fait, quand on vient du village, il faut monter 86 marches pour atteindre « l’église d’en haut ».
De style très ouvragé, ce campanile charmant couronne l’ancienne mairie qui était installée dans l’hôtel de Rouvil datant du XVIIIe siècle. Dans les archives il est question de dix quintaux de fer pour sa réalisation au XVIIe siècle Cet hôtel particulier est devenu « Maison commune » en 1859 et la mairie fut une fois de plus transférée dans le bas du village en 2006 pour en faciliter l’accès car, auparavant, il fallait emprunter une rue avec escaliers en calade pour l’atteindre.
La calade donnant accès à l’ancienne mairie et son portail d’entrée.
Cette photo, montre au zoom, le village de Lacoste situé à quelques km seulement et son château où le Marquis de Sade séjourna à plusieurs reprises. Sa restauration est en cours depuis 1952 et il a été racheté en 2002 par Pierre Cardin.
Au loin, le Mont Ventoux qui n’est pas enneigé comme on pourrait le croire mais couronné d’une roche très blanche.
Tel que déjà mentionné, le village comporte trois niveaux : le haut, le bas et une partie médiane où nous allons nous promener un peu car elle comporte de très belles constructions des XVIIe et XVIIIe siècles.
Petit passage voûté et calades dont les galets sont disposés avec art!
Pour profiter de Bonnieux il faut se mettre à l’abri de toute préoccupation personnelle, oublier tous les soucis, observer les détails… Nous avons d’abord joui du paysage sur la plaine et les monts environnants. Parcourant les ruelles en calades, nous gardons maintenant notre esprit à l’affût pour vraiment découvrir tout le charme, le pittoresque, le moindre détail de ces ruelles.
Nous découvrons maintes belles portes. Et cette boîte aux lettres aménagée directement dans la pierre n’est-elle pas pleine de charme ?
Là, l’entrée est bien gardée par un lion!
Un autre passage pittoresque! C’est le Portalet qui comportait au- dessus une salle des Gardes. Et que dire de cette fenêtre ?
Toutes plus belles les unes que les autres! Celle de gauche donnait accès à la Boucherie Beranger…
Et cette autre dont la beauté classique est soulignée par la verdure…
La Fontaine des Dauphins
Nous reprenons la direction de la partie haute… Plusieurs escaliers y conduisent…
Par la rue droite, nous reviendrons à notre point de départ. En bas se trouvaient la mairie avant son transfert à l’hôtel de Rouvil en 1859, le prétoire et la prison que l’on voit ci-contre.
De multiples détails qui retiennent l’attention…
Cette fontaine à roue, ou à godets, était desservie par un ingénieux système de récupération d’eau qui fonctionnait encore il y a cinquante ans. Lorsqu’elle n’était plus alimentée, il fallait aller s’approvisionner bien plus bas à la fontaine des Dauphins.
Nous poursuivons par la rue Droite en examinant les belles maisons de pierre…
Toujours la rue Droite, en fait, pas si droite que cela!!!
Elle nous ramène vers une porte située en contrebas de celle du départ., le long de la double- muraille mentionnée. Nous reprenons ensuite la voiture et avant de quitter définitivement le territoire de Bonnieux, nous allons découvrir, à 5 km de là, le Pont Julien. C’est un pont romain dont on fixe la construction à l’an 3 av. J.-C. Permettant de traverser le Calavon, il était situé sur la Voie Domitienne. Il était formé de trois arches en plein cintre et mesurait 80 m de long.
Le Pont Julien
Musique : S'On Me Regarde, motet – Anonyme The Medieval Experience Documentation prise sur place et sur différents sites Internet Photos, conception et réalisation : M.J. Farizy-Chaussé Août 2011 D’autres diaporamas sur :
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