Thomas d’Aquin IIème partie
Lorsqu’il rentre de Rome à Paris, en 1268, Thomas d’Aquin est confronté à une querelle importante : les averroïstes, avec, à leur tête, Siger de Brabant, soutenaient la « théorie de la double vérité » selon laquelle on peut concevoir l’existence de deux catégories de vérités : philosophique et religieuse. [Cette thèse n’est pas vraiment d’Averroes qui pensait plutôt que les vérités métaphysiques pouvaient être entendues, développées, exprimées par la philosophie ou par la religion.] La controverse averroïste
L’averroïsme pouvait être considéré comme une menace pour la doctrine chrétienne puisqu’en fait, il aboutissait à dissocier philosophie et religion. Or, l’indépendance de la philosophie et de la religion est précisément à l’opposé de la pensée thomiste.
La raison et la foi Thomas d’Aquin souligne que la raison peut soutenir la foi. Pour cela, il essaie de montrer en quoi la pensée aristotélicienne peut permettre d’approcher la doctrine chrétienne. Certaines vérités ne relèvent que de la raison mais d’autres ne sont accessibles que par la foi. Mais toutes deux participent d’un même mouvement puisque la recherche de la vérité est la voie de la félicité.
Si, pour atteindre la béatitude, on doit parvenir à la vérité, on doit considérer que les vérités de la raison et celles de la foi constituent un tout harmonieux, parfait, qui est le fruit de l’intelligence divine. L’homme doit essayer de comprendre quelle est sa place dans le monde, c’est-à-dire non seulement où il se situe dans l’ordre de l’univers mais quel y est son rôle, ce qu’il doit rechercher et dans quel but.
Raison naturelle et raison née de la révélation Pour Thomas d’Aquin, la philosophie d’Aristote, permet de comprendre la foi par la raison naturelle. Mais cette compréhension des choses et du monde suppose nécessairement les dogmes chrétiens comme principes : la création, l'existence de Dieu, la Grâce.