PEINTRE : Jeffry Kbedrick Séquence musicale au synthétiseur : Florian Bernard.

Anaïs sourit de ma véhémence. Mais, derrière ce sourire, son regard s’emplit de rêve. Je m’installe confortablement pour l’écouter : ce n ’est pas tous les jours qu’une de vos amies devient d ’un tour du monde !!!!

Ah ! Soupira-t-elle.. Ce fut magique. J’avais souvent l’impression de rêver, de voguer en plein ciel, de retrouver mon âme d ’enfant...

J’ai visité des palais immenses, étranges, où je pouvais me croire une belle Andalouse dans le patio de la Casa de Pilatos à Séville...

…ou une patricienne romaine, insouciante et choyée.

J’ai flâné sur les bords du Nil Majestueux, admiré le glissement nonchalant des felouques aux hautes voiles...

J’ai vu les déserts, dont la pure beauté, l’imposant silence vous obligent à un retour sur vous-même...

…et les forêts tropicales, à l’exubérante luxuriance, aux animaux étranges, aux oiseaux multicolores...

…des palais étranges où j ’ai pu admirer des danses rituelles, devant des portiques qui semblaient ne mener nulle part !

Tu connais bien, et ma passion pour les couchers de soleil, et mon horreur des lieux trop touristiques !

Cependant, le coucher du soleil au solstice d ’été sur les monolithes mégalithiques de Stonehenge… J’ai cru entendre la flûte magique, j’ai cru voir s’envoler les Esprits de la Pierre !

Sous certaines latitudes, les ciels, au crépuscule, flamboient...

Les nuages pourpres sont décoiffés et emportés par la brise parfumée...

…Ils passent du rose tendre au bleu pastel, et les arbres qui découpent leurs silhouettes à contre-jour semblaient dessiner pour moi seule ces tableaux que j’aime tant !

…et enfin les dernières lueurs crépusculaires éclairent encore l’horizon, sous un ciel où scintillent les premières étoiles… Impossible de se lasser d ’un tel spectacle !

Rien que pour moi, eut-on dit, un météore a zébré la nuit de sa fulgurance éclatante et fugace.

Et imagine des draperies de mousseline légère, de tulle diapré, d ’organdi translucide, qui ondoient doucement dans le ciel et semblent toucher la terre !

J’avais la sensation de prendre un bain de lumière...

…de m’immerger dans cette poussière d’or ! Ah ! La beauté des aurores Boréales…

J’ai pu admirer, dans un coin idyllique de la campagne grecque, ce pays aux mille merveilles, un amour de petit temple dédié à Junon.

Imagine cela ! Je me suis amusée à m’habiller en Vestale - enfin ! Comme moi j ’imagine les Vestales - pour tremper un bout de pied dans un bassin qui avait servi aux ablutions sacrées !

J’ai assisté à un spectacle rare, que je n’oublierai jamais : j’ai vu le lâcher de l’eau pour irriguer la palmeraie. L’eau, en veines de sang, en veines de vie, qui inondait peu à peu la terre assoiffée...

Au Portugal, ou en Espagne, je me suis promenée dans des villes étranges, qui semblaient sorties des anciennes légendes, dont les ruelles en escaliers aux pavés inégaux me rappelaient Sartène...

Je suis montée tout en haut du donjon de châteaux imprenables, où de belles damoiselles en hennin devaient monter aussi, bien avant moi, pour guetter le retour de leur noble chevalier...

Et pourtant, vois-tu, ajouta-t-elle en soulevant le rideau qu’agitait doucement la brise nocturne...

…je ne sais pas si j’ai jamais rien vu qui soit aussi beau que Paris qui s’endort, frileusement enveloppé de ses voiles de brume !

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix /