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Publié parAnatole Gaulin Modifié depuis plus de 8 années
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CULTURE GÉNÉRALE 2 CONFÉRENCES D'ACTUALITÉ Université de Montpellier Département de science politique Licence 2 – Semestre 4 Julien BOYADJIAN – julien.boyadjian@umontpellier.fr
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SOMMAIRE DU COURS PREMIÈRE PARTIE. LA QUESTION SOCIALE AUJOURD’HUI Chapitre 1. L’évolution du salariat Chapitre 2. Permanence et transformation des classes sociales Chapitre 3. La mobilité sociale Chapitre 4. La spatialisation de la question sociale DEUXIÈME PARTIE. DÉBATS ECONOMIQUES CONTEMPORAINS Chapitre 5. L’évolution des inégalités économiques sur le long terme Chapitre 6. Comprendre la crise financière TROISIÈME PARTIE. ACTUALITÉS POLITIQUES Chapitre 7. La démocratie participative Chapitre 8. La politisation de la question écologique
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction 1. Mesurer la mobilité sociale A. L’évolution de la mobilité sociale B. La mobilité sociale « par le bas » C. La mobilité sociale « par le haut » 2. L’école : facteur de mobilité ou de reproduction sociale ? A. Une massification scolaire inédite mais inachevée B. Des inégalités sociales persistantes C. L’école, une agence de sélection sociale ? D. Diplôme et mobilité sociale
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction D’après les résultats des enquêtes PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), le système éducatif français est l’un des plus inégalitaires des pays de l’OCDE L’origine sociale des élèves impacte fortement leur réussite scolaire
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction Ces résultats questionnent le caractère méritocratique de l’école et sa mission d’assurer la cohésion sociale, notamment en favorisant la mobilité sociale L’école devenue obligatoire est censée accompagnée l’avènement d’une société méritocratique dans laquelle les places se distribuent indépendamment de l’origine sociale mais en fonction des seuls mérites et capacités de l’individu Depuis les années 1950, l’INSEE réalise des enquêtes de mobilité sociale
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction La mobilité sociale intra-générationnelle mesure la trajectoire d’un individu qui change de catégorie sociale au cours de sa carrière (ex : un salarié occupant une profession d’employé devenu cadre en fin de carrière) On parle de mobilité sociale inter-générationnelle lorsqu'un individu n’occupe pas la même position sociale que celle de ses parents (ex : un enfant d’ouvrier devenu cadre) Quelle est la réalité de la mobilité sociale inter-générationnelle en France et comment a-t-elle évolué depuis 25 ans ?
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction 1. Mesurer la mobilité sociale A. L’évolution de la mobilité sociale B. La mobilité sociale « par le bas » C. La mobilité sociale « par le haut » 2. L’école : facteur de mobilité ou de reproduction sociale ? A. Une massification scolaire inédite mais inachevée B. Des inégalités sociales persistantes C. L’école, une agence de sélection sociale ? D. Diplôme et mobilité sociale
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Chapitre 3. La mobilité sociale I) Mesurer la mobilité sociale Camille Peugny, Le destin au berceau, inégalités et reproduction sociale, 2013
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) L’évolution de la mobilité sociale La manière la plus simple d’estimer la mobilité sociale est de mesurer la part des individus actifs occupant une position sociale différente de celle de leur père Depuis 25 ans, le taux d’individus appartenant à une CSP différente de celle de leur père n’a pratiquement pas varié : en 1983, 64% des individus appartenaient à une CSP différente de celle de leur père contre 66% en 2009, soit seulement deux points de plus Deux interprétations possibles : La société française est capable de redistribuer les positions entre générations puisque les deux tiers des individus occupent une position différente de celle de leurs parents La reproduction sociale s’est maintenue sur la période et reste élevée, puisque le taux d’individus occupant la même position que leur père n’a pratiquement pas varié (env. 34%)
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) L’évolution de la mobilité sociale Des arguments accréditent l’interprétation d’une forte reproduction sociale : Si le taux de mobilité brut est resté stable sur la période, le taux de mobilité net a forcément diminué, compte tenu des changements structurels de la population active entre 1983 et 2009 (diminution des emplois d’ouvriers et augmentation des emplois plus qualifiés) Les trajectoires sociales enregistrées en 1983 comme en 2009 sont en réalité de faible ampleur : parmi les enfants de salariés, 13% seulement connaissaient des trajectoires sociales de forte ampleur, ils sont 18% aujourd’hui Focus : trajectoires de forte ampleur : 1) lorsque des enfants de cadres deviennent employés ou ouvriers (mobilité descendante), 2) lorsque des enfants d’employés deviennent cadres (mobilité ascendante), 3) lorsque des enfants d’ouvriers deviennent professions intermédiaires ou cadres (mobilité ascendante)
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) La mobilité sociale « par le bas » L’« ascenseur social » fonctionne-t-il toujours pour les enfants des classes populaires ? En 1983, 49% des enfants d’ouvriers sortis de leur formation initiale depuis 5 à 8 ans exerçaient un emploi d’ouvrier, contre environ 40% en 2009 : une hausse de la mobilité sociale dans les classes populaires ? Proportionnellement, la part d’enfants d’ouvriers reproduisant la position de leur père a moins diminué (-18%) que la proportion d’ouvriers dans l’ensemble de la population active (-30%) Si les filles semblent moins reproduire la position sociale de leur père, c’est en grande partie parce que le bas de la structure sociale est très sexué (les femmes majoritairement employées, les hommes ouvriers)
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) La mobilité sociale « par le bas » Un rapprochement sur la période des conditions de vie et de travail des ouvriers et des employés les moins qualifiés : le clivage entre qualifiés et non-qualifiés tend à supplanter le clivage entre ouvriers et employés (ex. des caissières) En 2009, 73% des enfants d’ouvriers étaient ouvriers ou employés (sans distinction entre garçons et filles) : un score très élevé, bien qu’en recul de 10 points par rapport à 1983 En 2009, 62% des enfants d’employés étaient employés ou ouvriers (-7 points par rapport à 2003) « Dans le bas de la structure sociale, la reproduction demeure bel et bien une régularité statistique » (Peugny)
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) La mobilité sociale « par le haut » En 2009, 40% des enfants de cadres étaient cadres à leur tour, contre 33% en 1983 (+ 7 points) Une augmentation très largement due au rattrapage des filles (22% à 36%, + 14 points) sur leurs frères (42% à 44%, +2 points), en raison de l’augmentation de leur durée d’études Des résultats encore plus élevés si on additionne les cadres supérieurs et les professions intermédiaires (les anciens « cadres moyens » : le taux est alors de 72% pour les enfants de cadres supérieurs, contre 65% en 1983
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) La mobilité sociale « par le haut » Depuis 25 ans, la probabilité d’accéder à un emploi d’encadrement augmente pour les enfants des classes populaires, mais elle augmente aussi pour les enfants de cadres Deux interprétations possibles : Un écart énorme (45 points) continue de séparer les chances de parvenir à un emploi qualifié pour les individus selon qu’ils soient issus du haut ou du bas de la hiérarchie sociale Les enfants de cadres ont seulement 3 fois plus de chances de devenir cadres que les enfants d’ouvriers, alors ce rapport était de 1 à 4 en 1983
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Chapitre 3. La mobilité sociale Introduction 1. Mesurer la mobilité sociale A. L’évolution de la mobilité sociale B. La mobilité sociale « par le bas » C. La mobilité sociale « par le haut » 2. L’école : facteur de mobilité ou de reproduction sociale ? A. Une massification scolaire inédite mais inachevée B. Des inégalités sociales persistantes C. L’école, une agence de sélection sociale ? D. Diplôme et mobilité sociale
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Chapitre 3. La mobilité sociale II) L’école : facteur de mobilité ou de reproduction sociale ? La reproduction sociale des enfants des classes populaires n’a pas diminué de façon drastique depuis 25 ans pourtant leur durée de scolarisation a très fortement augmenté : accès des enfants des classes populaires à l’enseignement secondaire puis supérieur (massification scolaire) Comment expliquer que les progrès de la scolarisation des enfants des classes populaires n’ait pas permis de diminuer plus fortement la reproduction sociale ?
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 1) Une massification inédite… La première étape de la massification scolaire a eu lieu au début des années 1960, avec l’ouverture du collège aux enfants des classes populaires qui en étaient jusqu’alors largement exclus Au début des années 60, seuls 55% des élèves de CM2 continuaient leurs études au collège La loi Berthoin de 1959 prolonge la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans : volonté d’anticiper la pénurie de techniciens et d’ingénieurs dans un contexte de forte croissance économique Les effectifs du premier cycle du secondaire (collège) vont alors bondir de plus de 40% entre 1960 et 1985
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 1) Une massification inédite… L’étape suivante sera l’ouverture du lycée aux classes populaires, lorsque Jean-Pierre Chevènement, en 1985, fixe comme objectif « d’amener 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat » En 1985, le taux de bachelier par génération n’est alors que de 29% (mais en très nette progression depuis 1946 où il était de 4%) Les effectifs du second cycle du secondaire vont alors bondir, passant d’1,1 million d’élèves en 1980 à 1,6 millions en 1990 Après avoir longtemps stagné dans le courant des années 2000 autour des 60%, cet objectif devient en 2012 pour la première fois une réalité atteignable, avec 78% de jeunes bacheliers par génération
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 1) Une massification inédite… Dernière étape de la massification, l’accès des classes populaires à l’enseignement supérieur En 40 ans, le nombre d’étudiants a été multiplié par 7 : 300 000 en 1960, 2,3 millions d’étudiants en 2010 Entre 1984 et 2009, la part des enfants d’ouvriers diplômés de l’enseignement supérieur (au minimum avec un Bac+2) est passé de 6% à 24% (+18 points), celle des enfants de cadres est passée de 50 à 74% (+24 points), et celle des enfants de professions intermédiaires est passé de 23% à 54% (34 points)
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 2) … mais inachevée Première limite : la persistance des « décrocheurs scolaires », à savoir des élèves qui quittent un cursus de l'enseignement secondaire sans obtenir le diplôme finalisant cette formation On estime à 120 000 le nombre d’élèves qui quitte l’enseignement scolaire sans aucun diplôme (65 000), ou avec au plus le brevet des collèges (57 000), soit 20% de l’ensemble des sortants En 2010, 56% des décrocheurs étaient au chômage et seuls 7% étaient en CDI Les décrocheurs sont à 48% des enfants d’ouvriers, et seulement 5% ont un parent cadre
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 2) … mais inachevée Deuxième limite : une augmentation du taux de bacheliers par génération presque uniquement du à l’augmentation des effectifs en baccalauréat professionnel Après avoir stagné entre 60% et 65% tout au long de la première décennie du 21 ème siècle, le taux de bacheliers par génération atteint pour la première fois en 2012 la barre des 78% Mais ce résultat n’est dû qu’à la très forte augmentation des effectifs des bacheliers professionnels (14% en 2010 VS 24% en 2014), tandis que le taux des bacheliers général n’a augmenté que légèrement (34% VS 38%) et le taux de bacheliers technologiques est resté parfaitement stable (16,2%)
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Chapitre 3. La mobilité sociale A) Une massification scolaire inédite mais inachevée 2) … mais inachevée Troisième limite : la part des diplômés de l'enseignement supérieur n’augmente plus depuis une dizaine d’année, elle est même en léger recul En 2012, 42% des 25-29 étaient diplômés du supérieur (diplôme obtenu entre 2003 et 2012), contre 43,6% des 30-34 ans 27% des 25-29 ans ont un diplôme de l’enseignement long (10% un Bac+3/4, 15% un Bac +5, 1% un doctorat) 15% des 25-29 ans ont un diplôme de l’enseignement court et professionnalisant, type BTS ou DUT
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) Des inégalités sociales persistantes La massification scolaire n’a pas abouti à une réelle démocratisation scolaire, et ce pour deux principales raisons : D’une part les inégalités sociales à l’école n’ont pas disparu, elles ont simplement été repoussées plus loin dans le cursus scolaire D’autre part, ces nouvelles populations d’élèves d’origine populaire ont été en large partie « absorbées » par la création de nombreuses filières « parallèles » qui se sont développées à l’intérieur même du système scolaire
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) Des inégalités sociales persistantes 1) Des inégalités sociales repoussées plus loin dans le cursus Si la part des enfants d’ouvriers a bien augmenté à tous les niveaux du système éducatif (secondaire et supérieur), on constate cependant que cette part diminue rapidement et fortement au cours du cursus En 1995, 38% des élèves de 6 ème étaient des enfants d’ouvriers ou d’inactifs (un poids conforme à ce que l’on observe dans la population) VS 19% d’enfants d’ouvriers ou d’inactifs parmi les bacheliers généraux L’élimination des enfants issus des familles les moins favorisées se fait donc principalement lors du passage du collège au lycée : en 2011, les enfants d’ouvriers représentaient 28% des collégiens mais seulement 19% des lycéens généraux
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) Des inégalités sociales persistantes 2) La « filiarisation » de l’enseignement : une démocratisation « ségrégative » Au fur et à mesure que les taux de scolarisation ont progressé, le système éducatif s’est complexifié avec la création de nouvelles filières à tous les niveaux d’enseignement Exemple avec le baccalauréat : le bac professionnel a été créé en 1985, au moment-même où a été fixé l’objectif des 80% de bachelier par génération Les trois filières (générale, technologique et professionnelle) sont très clivées socialement : 36% candidats au bac pro. ont un père ouvrier, contre seulement 15% des candidats au bac général (2010)
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) Des inégalités sociales persistantes 2) La « filiarisation » de l’enseignement : une démocratisation « ségrégative » C’est au sein de l’enseignement supérieur que cette logique de « filiarisation » est la plus poussée Une première distinction se fait entre le supérieur court et le supérieur long : Supérieur court : création des IUT (1966) et des STS : des formations courtes de 2 ans professionnalisantes où les enfants des classes populaires sont surreprésentés Supérieur long : université ou grandes écoles : enfants d’ouvriers sous-représentés Des différences très importantes au sein du supérieur long avec : Les grandes écoles et leurs classes préparatoires : 1 étudiant sur 2 a un père cadre, seulement 4% ont un père ouvrier L’université, avec des différences importantes selon les filières (médecine VS arts du spectacle )
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Chapitre 3. La mobilité sociale B) Des inégalités sociales persistantes 2) La « filiarisation » de l’enseignement : une démocratisation « ségrégative » Le processus de « filiarisation » se fait à tous les étages du système éducatif et contribue à segmenter les étudiants selon leur origine sociale : une « démocratisation ségrégative » du système éducatif français (Pierre Merle) « Démocratisation » car les enfants qui parviennent à obtenir le bac toutes séries confondues sont de plus en plus nombreux (on peut aussi parler de « démocratisation quantitative » ou de massification) « Ségrégative » pour indiquer qu’il existe une forte inégalité des chances en fonction de la série en raison de l’origine sociale notamment : les enfants de cadre ont beaucoup plus de chances de décrocher un bac S que les enfants d’ouvriers (absence de « démocratisation qualitative »)
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) L’école, une agence de sélection sociale ? Comment expliquer ces inégalités sociales de réussite scolaire ? Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, Les Héritiers (1964) et La reproduction (1970)
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) L’école, une agence de sélection sociale ? Pierre Bourdieu : « Si l’école aime à proclamer sa fonction d’instrument démocratique de la mobilité sociale, elle a aussi pour fonction de légitimer – et donc, dans une certaine mesure, de perpétuer – les inégalités de chances devant la culture en transmuant par les critères de jugement qu’elle emploie, les privilèges socialement conditionnés en mérites ou en “ dons ” personnels. » L’école n’est pas méritocratique, elle ne contribue pas comme elle le prétend à favoriser la mobilité sociale La langue (le niveau de langue) et la culture (classique) enseignées et transmises par l’école sont en réalité celles des classes supérieures lettrées L’école favorise donc les élèves qui proviennent de milieux familiaux les mieux dotés en capital culturel
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) L’école, une agence de sélection sociale ? A l’inverse, les enfants des milieux populaires se trouvent à l’école confrontés à une langue et une culture qu’ils ne maîtrisent pas ou mal La culture scolaire se veut donc universelle en théorie mais elle est dans les faits celle d’un groupe social particulier : la bourgeoisie culturelle lettrée Si la sélection sociale s'opère aussi efficacement à l'école, c'est parce que les enseignants n’ont pas conscience du caractère « social » de la sélection qu’ils effectuent : à travers leurs notes ils croient sanctionner des compétences techniques, des savoir-faire ou des connaissances alors ils sanctionnent en réalité des degrés de proximité différents à la culture légitime
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Chapitre 3. La mobilité sociale C) L’école, une agence de sélection sociale ? « L’école n’a pas simplement consolidé la stratification sociale : elle l’a légitimée, puisqu’elle l’a fait reposer sur des critères apparemment scolaires et non plus sociaux. Elle a invité les membres des différents groupes sociaux à intérioriser leurs positions sociales respectives et à les assumer comme une conséquence de leur inégal mérite. Elle a transformé en mérite ou en incapacité personnelle ce qu’on aurait auparavant imputé aux hasards de la naissance » (Antoine Prost)
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Chapitre 3. La mobilité sociale D) Diplôme et mobilité sociale Le diplôme permet-il d’accéder à la mobilité sociale ? Le diplôme continue toujours de protéger du chômage et d’être un passeport pour l’emploi : 44% des jeunes sortis du système éducatif depuis 1 à 4 ans avec seulement le brevet des collèges étaient au chômage, contre 23% des bacheliers ou détenteurs d’un CAP/BEP et seulement 11% des diplômés du supérieur (2010) Les débouchés offerts par un même niveau de diplôme ont évolué négativement depuis 25 ans : les diplômés du supérieur long deviennent moins souvent cadres supérieurs qu’il y a 25 ans, en 1980 65% des diplômés devenaient cadres contre 45% aujourd'hui
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Chapitre 3. La mobilité sociale D) Diplôme et mobilité sociale A niveau de diplôme égal les enfants des classes populaires n’ont pas les mêmes chances d’accéder à des emplois qualifiés que les enfants issus d’autres milieux sociaux A niveau de diplôme égal (niveau Master ou Doctorat), la probabilité d’exercer un métier de cadre ou de profession intellectuelle supérieur varie sensiblement en fonction de l’origine sociale : 25% pour les enfants d’ouvriers, 37% pour les employés, 46% pour les professions intermédiaires et 55% pour les enfants de cadres Le diplôme n’est donc pas la seule variable à exercer un effet sur les trajectoires sociales : il y a aussi le capital social (qui augmente avec la position sociale) ou l’hexis corporel, le niveau langage, etc.
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