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AUTISME ou Troubles du spectre autistique Définitions et historique :

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1 AUTISME ou Troubles du spectre autistique Définitions et historique :
« Repliement sur un monde intérieur du sujet qui refuse le contact avec le monde extérieur » La psychiatrie est à l’origine des critères de référence pour définir l’autisme, le terme a été introduit pour la première fois en psychiatrie par Eugen Bleuler (en 1911) pour désigner chez les malades schizophrènes la perte du contact avec la réalité. En 1943, deux psychanalystes Léo Kanner et Hans Asperger changent la base théorique en distinguant un trouble spécifique à l’enfance. Léo Kanner caractérise ainsi des troubles spécifiques qu’il qualifie de caractéristiques autistiques: le début précoce des troubles (généralement dans les 2 premières années de vie), l’ isolement extrême (l’attitude de l’enfant choque par son indifférence et son désintérêt pour les personnes comme les objets qui l’entourent), le besoin d’immuabilité (désir de maintenir stable son environnement), Les stéréotypies gestuelles (gestes répétés inlassablement), Troubles du langage. En 1983, Lorna Wing fait redécouvrir les travaux de Hans Asperger et conduit à la définition du syndrome d’Asperger. Elle met en évidence la continuité entre les diverses définitions cliniques et ouvre la porte à la définition d’un groupe qui prendra le nom de spectre autistique. Les troubles du spectre autistique (TSA) forment un spectre de conditions caractérisées par des anormalités des interactions sociales et de la communication, ainsi que par des intérêts restreints et un comportement répétitif. (triade autistique)

2 AUTISME ou Troubles envahissants du développement
Définitions et historique : Un autre concept retenu pour parler d’autisme, de spectre autistique, est celui de troubles envahissants du comportement qui permet de regrouper tous les autismes : l’autisme, le syndrome d’Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l’enfance et le trouble envahissant du développement non spécifié. Syndrome Asperger : Le syndrome d'Asperger se caractérise par des difficultés significatives d'interactions sociales, associées à des intérêts restreints et des comportements répétés. Le langage et le développement cognitif sont cependant relativement bien préservés par rapport aux autres troubles du spectre autistique. Bien qu'elles ne soient pas requises pour le diagnostic, une maladresse physique et une utilisation atypique du langage sont souvent rapportées. Certains chercheurs et des personnes atteintes du syndrome d'Asperger ont mis l'accent sur le fait de considérer le syndrome d'Asperger comme une différence, plutôt que comme un handicap qu'il faut traiter ou guérir. Les limitations handicapantes, socialement en particulier, sont associées à une singularité qui se révèle parfois être une compétence exceptionnelle. Syndrome de Rett : Le syndrome de Rett est une maladie génétique neurologique atteignant les filles et apparaissant après 6 et 18 mois de développement normal chez la petite fille. Le signe le plus distinctif de cette maladie est la disparition des mouvements coordonnées de la main qui sont remplacés par des mouvements répétitifs stéréotypés.

3 AUTISME ou Troubles envahissants du développement
« Le diagnostic de psychose infantile n'existe qu'en France. La classification internationale des maladies de l’OMS ne retient le diagnostic de psychose que pour les adultes. En effet, le diagnostic de psychose implique 3 conditions : la survenue de troubles mentaux sur un sujet dont le psychisme est préalablement normal, un retrait par rapport au réel avec souvent délires et ou hallucinations et, finalement une amélioration de ces troubles (en particulier les délires) par l'utilisation de médicaments que l'on appelle neuroleptiques ou antipsychotiques. Le modèle de ces psychoses est la schizophrénie qui survient après la puberté sauf exceptions rarissimes, mais jamais avant huit ans, ce qui laisse le temps à la personne atteinte d'acquérir un langage et un développement social normal. Les autres psychoses (psychoses maniaco-dépressives, délires, etc.) interviennent toujours plus tardivement. Ce qui, en France, est appelé psychose infantile (autistique ou non autistique) est appelé par la communauté internationale " Troubles envahissants du développement ". Ils sont appelés ainsi pour les raisons suivantes : - il y a, pendant la période de développement, des difficultés à construire une représentation du monde et non pas un retrait par rapport au monde - il n'y a pas de délire et d'interprétation. Au contraire l'imagination est pauvre. - les neuroleptiques, qui ont permis à tant d'adolescents ou d'adultes psychotiques de sortir de leurs délires n'ont pas d'action sur la symptomatologie de l'autisme et des troubles envahissants du développement. Dans ces troubles envahissants du développement on distingue l'autisme typique et les autismes atypiques. Ils ont en commun la même triade symptomatique : trouble de la communication (et pas seulement du langage), troubles de la compréhension et de la gestion de la relation sociale et intérêt étroit et répétitif avec déficit de l'imagination. » Docteur Genevieve Macé, ancienne présidente de l’association Autisme France

4 AUTISME et psychanalyse
Approche psychanalytique : Jacques Hochmann « La psychanalyse bien comprise et les hypothèses qu’elle permet de faire sur la psychopathologie de l’autisme n’ont aucune prétention causale. Elles cherchent à élucider les mécanismes qu’utilise un enfant, privé, pour toutes sortes de raisons, en grande partie biologiques, d’une communication normale avec son environnement, afin d’organiser sa représentation du monde. » La psychanalyse de l'enfance théorise la façon dont le psychisme de l'enfant se met en place relativement à son environnement. L’application à l'autisme consiste à situer dans ce cadre un dysfonctionnement. C'est dans le rapport à l'environnement que l'enfant peut organiser ses représentations propres, on parle en psychanalyse de symbolisation, et Lacan précise qu'il s'agit du monde de la parole. Ainsi, l'environnement est parfois désigné symboliquement comme la mère, le sein, ou l'objet primaire. Dans ce contexte théorique, l'autisme est associé à un problème dans les premiers moments de cette organisation psychique : on parle parfois de forte carence en termes de symbolisation primaire. Cela induirait une sorte de blocage interne : une part de l'expérience ne parviendrait pas à être exprimée, partagée, symbolisée par le langage. Les mots employés et les éléments plus particuliers diffèrent d'un auteur à l'autre. Mélanie Klein, pionnière en la matière, dissocie notamment l'objet interne de l'objet réel. Jacques Lacan précise, dans un même ordre d'idée, que c'est le signifié de la mère qui n'aurait pas été intégré. Klein et Lacan insistent donc sur le fait qu'il est question du monde symbolique.

5 AUTISME et psychanalyse
Divergences : elles concernent la compatibilité avec l’évolution psychiatrique de la description d'autisme, l'inclusion ou l'exclusion avec la notion de psychose infantile, et surtout l'attribution de la cause du trouble à un défaut environnemental, voire carrément à une défaillance nécessairement maternelle. La position de Bruno Bettelheim sur l'implication des mères dans l'avènement de l'autisme infantile a crée la controverse et a longtemps était considérée comme la position des psychanalystes dans leur ensemble. Ces controverses résultent en grande partie de la grande diffusion des travaux et des théories de Bruno Bettelheim, au sujet de l'enfant autiste. Selon cet auteur, l’enfant autiste serait la proie d’une véritable angoisse de mort en raison du fait qu’il serait confronté trop tôt à une situation vécue par lui comme extrêmement menaçante, l’enfant se replierait alors sur lui-même dans un retrait du monde extérieur et un désinvestissement du monde intérieur visant l’effacement de tous les affects. . L'expression populaire « refrigerator mother » caricature l’idée soutenu notamment par B Bettelheim de la responsabilité des mères. Une telle hypothèse avait déjà été soulignée par Leo Kanner, qui n'était pas psychanalyste mais qui avait observé que les parents des enfants « autistes » étaient froids ou distants. Autres aspects psychanalytiques : Frances Tustin a introduit la notion de « dépression psychotique » reprise également par Winnicott, il s’agit d’un vécu de rupture dans la continuité corporelle, sorte de trou noir persécuteur venant rompre brutalement l’illusion de la continuité corporelle. Donald Meltzer insiste sur l’absence d’espace intérieur du soi et de l’objet vécu comme pure surface : défaut de contention, incapacité à retenir les contenus mentaux et psychiques, non-élaboration d’une « peau psychique »

6 AUTISME – les causes Les causes cérébrales et neurologiques :
Les autistes n’arrivent pas à décoder leur environnement, ce qui entraîne des difficultés de communication. Différentes études ont répertorié des causes cérébrales et neurologiques possiblement responsables de l’autisme. En voici quelques-unes : Certaines connexions entre régions du cerveau ne se feraient pas correctement chez les personnes autistes. Le « cerveau social » est un "cerveau des combinaisons" » de façon à conjuguer une variété d’informations, telles que l’analyse de l’expression faciale, la compréhension du langage, l’interprétation "en temps réel" d’émotions changeantes et fugaces. Mais cette combinaison d’informations serait pratiquement impossible pour les personnes autistes. Il semble que l’aire du cerveau spécialisée dans la perception de la voix humaine (dans le lobe temporal) ne s’active pas chez les sujets atteints d’autisme lorsqu’ils écoutent un enregistrement. Donc, le cerveau des autistes traite la voix humaine comme n’importe quel autre son. Par ailleurs, des équipes de recherche ont démontré que des neurones miroirs situés dans la zone motrice du cerveau, ceux-ci étant considérés par certains scientifiques comme le support neuronal de l’empathie, ne s’activent pas chez les autistes. Désordre du traitement temporo-spatial des informations sensorielles : des études montrent que les informations sensorielles dynamiques (les mouvements de l’environnement, les mouvements humains corporels ou faciaux, la parole) sont trop rapides pour être perçues en temps réel par les personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique. Ce problème de traitement temporel de l’information dynamique expliquerait en cascade leurs troubles de compréhension du langage et des émotions, leurs troubles imitatifs, leurs troubles des fonctions exécutives, et notamment leur retard dans les réponses motrices, et in fine leurs troubles des interactions sociales. Si l’information dynamique pose des problèmes importants aux personnes atteintes de troubles du spectre autistique, ces dernières peuvent en revanche et par compensation montrer une attention accrue pour les informations spatiales statiques, les détails spatiaux ou sonores, et développer des compétences accrues dans le domaine visuo-spatial (puzzles, mémoire spatiale, graphisme), ou du calcul (les voies cérébrales dédiées au calcul sont en partie les mêmes que celles qui traitent les informations spatiales).

7 AUTISME – les causes Les facteurs biologiques, génétiques et environnementaux L’idée que l’autisme ait une base biologique fait aujourd’hui consensus. Le trouble autistique résulterait d’atteintes précoces au niveau du cerveau qui seraient dues à divers facteurs d’ordre génétique et environnemental. Ce serait dû à des atteintes au cerveau survenues en cours de gestation. L’autisme découlerait de l’interaction de diverses prédispositions génétiques (héritées) et d’autres facteurs biologiques ou environnementaux intervenant à un stade précoce du développement. Facteurs de risque : exposition in utero au virus de la rubéole ou à des substances dangereuses (éthanol, Valproïque, exposition à certains métaux lourds, etc) Les éléments en faveur de l'origine génétique de l'autisme sont : La proportion filles/garçons est identique dans tous les pays, quel que soit le niveau socioculturel (3 à 4 fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles) La probabilité de se développer avec autisme augmente avec la proximité génétique, inférieure à 1 % pour la population générale, 3 % (autisme) et 10 % (troubles envahissants du développement ou TED) chez les frères et sœurs d'enfants avec autisme et 60 à 90 % chez les vrais jumeaux La coïncidence de l'autisme est plus élevée chez les vrais jumeaux que chez les faux jumeaux Plusieurs maladies génétiques, malformations chromosomiques ou maladies infectieuses sont en lien avec l'autisme de façon statistiquement significative. Par ailleurs, des anomalies mitrochondriales, en particulier au niveau de son ADN, semblent plus fréquents chez les enfants autistiques.

8 Références : Dictionnaire de psychiatrie et de psychopathologie clinique – Larousse Les 100 mots de la psychanalyse – Jacques André – Que sais-je ? – PUF Inventaire des causes de l’autisme – article de Renée-Claude Bourchard et Carole Sénéchal La thérapie familiale au quotidien – Vincent Laupiès et Michel Rendu – L’harmattan


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