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Publié parYvonne Raymond Modifié depuis plus de 8 années
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1- Quelle est la disposition d’Éric- Emmanuel Schmitt à l’égard de Dieu alors qu’il était enfant ou adolescent? «La foi est venue à moi. Je n’ai jamais eu la foi parce que j’étais dans une famille où on n’avait pas la foi à part ma grand-mère alsacienne.» Il vient d’un milieu athée, anticlérical. Dès l’enfance, il confond le religieux, le surnaturel et le fantastique. Enfant hyper pragmatique et rationaliste, il lit Freud et Nietzsche à l’adolescence et se satisfait de l’athéisme dans lequel il a grandi. Il était convaincu que l’univers était dépourvu de sens.
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2- Quelle expérience universitaire vient changer sa position envers Dieu? La vraie quête de sens est devenue pure et intense au moment de ses études supérieures en philosophie à La Sorbonne. Il lit les méditations métaphysiques de Descartes et est troublé, car c’est la première réflexion philosophique sur Dieu qu’il lit. Il est ébranlé alors dans son athéisme originaire parce qu’il découvre que de grands esprits qui nourrissent sa réflexion sont des croyants qui pensent que Dieu n’est pas une chimère. À partir de cet instant (20 ans), il devient agnostique. Il est toujours agnostique, mais il ajoute, je crois. Il est devenu un agnostique croyant c’est-à-dire quelqu’un qui dit avec sa raison, je ne sais pas, mais avec son cœur je crois que oui. Selon lui aucun raisonnement ne pouvait conduire à Dieu. Quand on fait de la philosophie, il y a des arguments pour Dieu et des arguments contre Dieu. Et ce ne sont que des arguments, jamais des raisonnements définitifs. Il n’y avait qu’une expérience qui pouvait tout changer et cette expérience, ça a été le désert, ça a été un voyage qui était au début qu’un voyage d’aventures, une pure marche au désert avec une dizaine de personnes.
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3- Décris l’expérience d’Éric-Emmanuel Schmitt au désert. Pendant ce voyage, Éric-Emmanuel Schmitt se perd. Exalté, il décide de descendre le premier pour rejoindre le campement et il se perd. Arrive 7 heures du soir où il arrête de marcher. Il appelle sans réponse. Il se rend compte qu’il a froid. Il se protège derrière un rocher et se dit qu’il va peut-être mourir (rien à boire ni à manger, à 300 km du prochain village). Il se dit qu’il va passer une nuit épouvantable parce qu’il va avoir peur. Et c’est tout le contraire qui se passe. Il passe une nuit où il se sent inondé par une confiance. Il passe une nuit mystique avec le sentiment d’une présence, qu’il y a du sens dans cet univers. Il entend cette chose hallucinante et qu’il n’arrive pas à complètement admettre. Il entend que tout a un sens, tout est justifié, tout a une raison d’être même ce qu’il ne comprend pas. Il n’a pas dormi de la nuit. Au matin, il se dit qu’il va pouvoir vivre ou mourir avec la foi. Quelques heures plus tard, en remontant une montagne, il aperçoit le guide et le campement. Comme ses compagnons l’avaient cherché toute la nuit, Eric n’ose pas parler de cette nuit merveilleuse qu’il a passée. Il n’ose pas opposer cette nuit à leur nuit d’angoisse. Ça commence à être un secret au fond de lui dans lequel il y a une œuvre alchimique qui se produit. Cette nuit, qui reste un secret pendant des années, le change, le transforme, le fait lire les grands textes religieux, les textes mystiques des différentes religions, etc. Cette rencontre de Dieu est une rencontre du Dieu d’aucune religion. Ça crée donc chez lui une ouverture à toutes les religions.
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4- Est-ce que la foi pour Eric-Emmanuel Schmitt est d’abord un savoir ou un dogme (une vérité proclamée par une institution)? Qu’est-ce donc alors? L’expérience du mystique est non seulement non codifiable, mais surtout non partageable. On peut juste témoigner d’une expérience forte qu’on a vécue et qui engendre un sentiment, la foi, qui n’est pas un savoir qui n’est pas une science, qui ne se met pas en termes de raisonnement. Un croyant qui fréquente et qui accepte le doute comme partie intégrale de sa foi qui a changé sa vie. Pour Éric, la foi n’est pas un dogme, une certitude mais le sentiment d’être habité par quelque chose de plus grand. La foi est un mystère et ce n’est pas absurde. L’absurde, c’est penser que ça n’a pas de sens. Le grand problème du vingtième siècle est qu’on a pensé que l’absurde était une réponse alors que l’absurde est une question. Est-ce que ça a un sens?
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5- Aux yeux d’Éric-Emmanuel Schmitt, est-ce que la foi et le doute peuvent aller ensemble? Explique. Le mystère, c’est l’absurde à l’état de question. Toujours se demander : Est-ce que ça a un sens? Quand on a la foi, on habite le mystère avec confiance. Il y a sûrement un sens qui m’échappe, un sens que je vois scintiller dans l’expérience, dans certains événements, dans certaines valeurs, dans le sourire, dans la beauté, dans l’aspect inépuisable de la vie, dans la vie qui se répare, qui se continue. La foi est donc la façon confiante d’habiter l’inconnu, l’inconnaissable et l’interrogatif. Quand la foi se transforme en certitude par surcompensation du doute, c’est-à-dire pour supprimer tous les doutes alors la foi devient sotte, quand elle se prend pour un savoir, le savoir qu’elle n’est pas. Cela est très très courant à notre époque. C’est une tendance naturelle de l’homme de lutter contre le doute et l’incertitude. Eric essaie toujours de lier la foi et le doute. Ma raison doute toujours, je ne sais pas, mais mon cœur croit. C’est donc dans le même homme qu’il y a ce doute et la confiance.
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6- Que reproche Eric-Emmanuel Schmitt aux discours religieux contemporains? Pour lui, le problème actuel des religions se situe dans l’ère de la confrontation. Le discours religieux qui dit «il faut penser ça, il faut agir comme ça» ne favorise que des attitudes identitaires extrémistes.
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7- Qu’est-ce que la foi a changé dans la vie d’Éric-Emmanuel Schmitt? Cette sorte de révélation a complètement changé sa vie. Cette expérience du désert l’a complètement unifié. Elle a fait que ma tête, mon cœur et mon corps pensent des choses différentes, mais parlent ensemble. L’écrivain qu’on connaît n’est qu’après le désert. Il est celui qui a résolu ses contradictions internes. Il est beaucoup compassionnel qu’il ne l’était avant (Il était très égoïste). On peut s’accrocher à lui quand ça ne va pas bien parce qu’il ne tombe pas, il ne faillit pas. La foi lui a donné un bloc de confiance (avec tellement d’amour) assez inébranlable. La foi lui a donné un optimisme fondamental qu’on lui reproche. L’optimisme n’est pas l’ignorance du malheur et de l’injustice, mais le diagnostic du malheur et de l’injustice et la volonté de remonter ses manches pour changer ce qui doit être changé
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