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Publié parDavid Lachance Modifié depuis plus de 8 années
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Le savoir sur le texte Aleksandra Chrupała La première règle de la cohérence textuelle
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Aleksandra Chrupała Université de Silésie à Katowice Institut d’Études Romanes
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Comme le titre de notre présentation comporte deux notions- clés, à savoir : texte et cohérence, il faudrait tout d’abord les définir. Parmi de nombreuses définitions du terme texte, on trouve celle qui paraît suffisante pour les besoins de cet exposé : suite d’énoncés, de préférence écrits, constituant une unité de sens La cohérence, à son tour, peut être considérée comme : ensemble des relations sémantiques, même non exprimées, assurant la continuité d’un texte
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La cohérence est l’un des traits caractéristiques des textes que les gens perçoivent intuitivement comme des unités cohérentes, logiques et pragmatiques (A. Wilkoń, 2002, p.30). Quels sont donc les principes assurant la cohérence textuelle? Dans son article Introduction aux problèmes de la cohérence des textes, M. Charolles (1978) présente quatre règles qui garantissent cette propriété capitale du texte : 1.règle de répétition 2.règle de progression 3.règle de non-contradiction 4.règle de relation
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La première règle de la cohérence textuelle Pour qu’un texte soit cohérent, il faut que certaines informations soient régulièrement répétées. Deux choses sont à souligner ici: premièrement, il ne s’agit pas de répéter toutes les informations mais seulement certaines d’entre elles; deuxièmement, la langue dispose de différents mécanismes permettant de reprendre un mot ou une idée tout en évitant des répétitions fâcheuses du type : Ma femme est tombée malade. Ma femme est allée chez le médécin. Le médecin a examiné ma femme et a dit que ma femme devrait garder le lit.
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Les mécanismes de répétition Les mécanismes de répétition englobent, entre autres : - la pronominalisation - l’emploi de déterminants et de déictiques contextuels - la substitution lexicale - l’anaphore conceptuelle
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PRONOMINALISATION Le texte cité ci-dessus devient plus naturel, si l’on remplace les syntagmes nominaux qui se répètent par les pronoms convenables, p.ex. : Ma femme est tombée malade. Elle est allée chez le médécin qui l’a examinée et lui a dit qu’elle devrait garder le lit.
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Dans cet exemple, tous les pronoms soulignés sont des pronoms anaphoriques, car ils suivent l’élément remplacé. ma femme ← elle ← la ← lui ← elle le médecin ← qui Il existe aussi des pronoms cataphoriques (utilisés surtout dans la langue parlée), qui précèdent dans l’énoncé l`élément qu’ils remplacent, p.ex. : Quand il sortit de son bain, Archimède cria : Eureka. il ← Archimède
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Parmi les pronoms qui permettent d’assurer la règle de répétition il y a : - pronoms personnelsMa femme est tombée malade. Elle est allée chez le médecin. - pronoms relatifsElle est allée chez le médecin qui l’a examinée. - pronoms démonstratifsMa femme est allée chez le médecin. Celui-ci lui a conseillé de garder le lit. - pronoms possessifsLa femme de Pierre est tombée malade. Heureusement la mienne est en bonne forme. - pronoms réfléchisMa femme a rencontré son médecin. Ils se sont dit bonjour.
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EMPLOI DE DÉTERMINANTS ET DE DÉICTIQUES CONTEXTUELS Pour rappeler un substantif d’une séquence à une autre, on a souvent recours à l’emploi des déterminants définis, p.ex. : Mon oncle avait beaucoup de livres. Quand on entrait dans son appartement, les livres traînaient partout. N’oublions pas que parmi les déterminants définis on range non seulement les articles définis mais aussi les adjectifs possessifs. Ainsi, dans notre phrase exemplaire, il faudrait souligner également la forme son qui reprend l’idée de mon oncle:
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Mon oncle avait beaucoup de livres. Quand on entrait dans son appartement, les livres traînaient partout. Parfois, l’emploi des déictiques contextuels est plus naturel, surtout quand le nom répété suit immédiatement le mot remplacé, p.ex. : Mon oncle avait beaucoup de livres. ?Les livres traînaient partout dans son appartement. Mon oncle avait beaucoup de livres. Ces livres traînaient partout dans son appartement.
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SUBSTITUTION LEXICALE L’emploi des déterminants ou des déictiques contextuels s’accompagne souvent d’une substitution lexicale. C’est une opération de remplacement basant sur l’une des relations suivantes : synonymie- rapport entre les mots de sens identiques ou proches, p.ex. femme / épouse; auto / bagnole antonymie- rapport entre les mots de sens opposés, p.ex. haut / bas; jour / nuit; acheter / vendre hyperonymie / hyponymie- rapport entre les mots de sens emboîtés, p.ex. animal / chien l’hyperonyme est un mot de sens plus général donc moins précis (animal) et l’hyponyme est un mot de sens plus spécifique (chien) méronymie- rapport entre les mots renvoyant à des objets dont l’un fait partie de l’autre, p.ex. main / doigt
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En parlant de la synonymie, il faudrait souligner qu’on distingue généralement deux sortes de synonymes : synonymes fidèles et synonymes partiels. Les premiers sont des mots interchangeables, qu’on peut substituer l’un à l’autre dans tous les contextes possibles (p.ex. lingwistyka et językoznawstwo). Les seconds sont équivalents seulement dans certains contextes précis, donc la relation de synonymie qui les lie ne concerne qu’une partie des sens (p.ex. jugement et verdict). Remarquons que jugement peut être remplacé par verdict dans la phrase : Le tribunal a rendu son jugement Le tribunal a rendu son verdict mais cette substitution n’est pas possible dans la phrase : Cette personne a du jugement *Cette personne a du verdict
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On observe aussi l’absence de l’identité sémantique absolue d’un caractère stylistique, p.ex. voiture et bagnole; agent de police et flic etc. Actuellement la plupart des linguistes considèrent qu’au niveau lexical la synonymie fidèle ne s’observe presque pas, car le principe d’économie de la langue fait que les synonymes fidèles disparaissent de l’usage. Ainsi le mot polonais reż, qui s’est avéré moins concurrent que son équivalent żyto, a été finalement éliminé du lexique et subsiste seulement dans son dérivé rżysko.
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Si la synonymie, l’hyperonymie / l’hyponymie et la méronymie semblent assurer la répétition d’une manière tout à fait naturelle, le cas d’antonymie (qui apparaît souvent comme le contraire de la synonymie) ne paraît pas si évident. Comment peut-on reprendre une idée en employant justement son opposé?
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Premièrement, il importe de distinguer deux types d’antonymie : antonymies polaires et antonymies graduelles (scalaires). Relevant du principe « de deux choses l’une », les antonymes polaires n’admettent pas de cas intermédiaires, p.ex. : homme / femme; marié / célibataire, vivant / mort etc. Les antonymes graduels, au contraire, se trouvent aux extrémités d’une échelle, séparées par des intermédiares plus ou moins nombreux, p.ex. : brûlant - chaud - frais / tiède - froid – glacé. Les antonymes graduels peuvent être utilisés au comparatif ou au superlatif (plus chaud, très chaud, le plus froid etc.), ce qui n’est pas possible avec les antonymes polaires (*moins vivant, *très mort etc.). Pour différencier ces deux types d’antonymie, on peut aussi se servir du test de négation : la négation de l’un des antonymes polaires implique l’emploi de l’autre (non marié veut dire célibataire, non vivant veut dire mort etc.). Ce principe n’est pas valable pour les antonymes graduels (l’eau qui n’est pas chaude n’est pas forcément froide, elle peut être fraîche ou tiède).
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Certains linguistes proposent d’ajouter à ces deux types une troisième classe d’antonymes qu’ils appellent expressions converses. Celles-ci représentent une même structure prédicativo- argumentative où les prédicateurs impliquent l’ordre inverse des expressions argumentatives. Autrement dit, ce sont des expressions illustrant la même situation mais observée de deux points de vue différents, p.ex. : Pierre est le fils des Dupont / Les Dupont sont les parents de Pierre Jacques achète une voiture à Paul / Paul vend une voiture à Jacques Dans les phrases ci-dessus, les paires fils / parent et acheter / vendre sont considérés comme converses.
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En revenant à la question posée plus haut : comment ça se fait que les antonymes permettent d’assurer la règle de répétition? on peut constater que la répétition est possible grâce au fait que les antonymes, quoique opposés, reprennent toujours une idée commune, en véhiculant un contenu sémantique sur un trait précis. Ainsi chaud / froid parlent tous les deux de la température; haut / bas – de la hauteur, petit / grand – de la taille etc. Cette propriété s’observe le mieux dans les cas des antonymes graduels, mais elle est aussi valable pour les antonymes polaires et converses : marié / célibataire nous renseignent sur l’état civil et fils / parent sur les relations familiales.
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ANAPHORE CONCEPTUELLE L’anaphore conceptuelle est une procédure de répétition spécifique qui consiste à remplacer un syntagme, une phrase, un fragment de texte ou même tout le texte entier par un seul substantif. L’anaphore conceptuelle (dite aussi résomptive) résume, c’est-à-dire réduit un contenu complexe en le remplaçant par un nom abstrait général, assez pauvre sémantiquement, tel que p.ex. fait, histoire, situation, événement etc.
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Observons les exemples suivants : Aujourd’hui matin, Jacques a manqué le premier cours. Ce fait n’a pas plu à sa mère. Monsieur Dupont n’est pas rentré à la maison hier soir. Il est allé au casino et a perdu toutes ses économies. Cette histoire a beaucoup attristé sa femme.
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Les portes s’ouvrirent à nouveau. Une jeune femme s’avança, tenant d’une main une valise de cuir vert et de l’autre un petit garçon qui serrait sur son coeur un sac de vol marqué T.W.A. L’hôtesse jeta un coup d’oeil circulaire à la foule et trouva Bob presque tout de suite. -Professeur Beckwith? -Oui -Bonjour. Je n’ai pas besoin de faire les présentations, je suppose. (Elle se tourna vers l’enfant, dit :Amuse-toi bien, et le laissa). Soudain, ils furent seuls tous les deux. Bob jeta un regard à l’enfant. Est-ce qu’il me ressemble? - Jean-Claude? Le petit garçon acquiesça et tendit la main. Bob la prit et la serra. - Bonjour monsieur, dit l’enfant poliment. La situation devint un peu embarrassante.
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Il est à souligner que l’anaphore conceptuelle ne devrait pas être confondue avec l’emploi des pronoms ceci ou cela. Aujourd’hui matin, Jacques a manqué le premier cours. Ceci n’a pas plu à sa mère. Aujourd’hui matin, Jacques a manqué le premier cours. Ce fait n’a pas plu à sa mère. Bien que les deux séquences aient un sens pareil, elles ne sont pas identiques du point de vue du mécanisme de répétition utilisé. Dans la première séquence, le contenu de la phrase initiale est repris par le pronom anaphorique ceci, tandis que dans la deuxième, ce contenu est résumé par un substantif abstrait fait, illustrant bien l’emploi de l’anaphore résomptive.
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Toutes les procédures qui viennent d’être examinées, à savoir : a) la pronominalisation b) l’emploi de déterminants et de déictiques contextuels c) la substitution lexicale d) l’anaphore conceptuelle sont des moyens linguistiques explicites (c’est-à-dire perceptibles à la surface textuelle) assurant la règle de répétition.
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Cependant la langue nous offre aussi d’autres mécanismes grâce auxquels nous pouvons reprendre certaines informations d’une façon implicite (c’est-à-dire non-manifestée à la surface du texte). Parmi les moyens linguistiques implicites il faut ranger : a) la présupposition b) l’implication c) l’inférence L’exemple ci-dessous nous permettra d’illustrer les différences entre ces trois types d’implicite :
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Monique est belle À partir de cette phrase, on peut constater que p.ex. : Monique n’est pas laide, elle est jeune, est heureuse, est mince, s’habille bien, a de longs cheveux, a de nombreux adorateurs etc. À réfléchir plus profondément, on constate aussi que Monique doit exister. Tous ces contenus sémantiques ne sont pas de même nature, ils pourraient être disposés de la manière suivante :
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Monique est belle
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PRÉSUPPOSITION La présupposition est définie comme introduction d’un sens logiquement antérieur au sens posé (autrement dit ordinaire). C’est donc l’ensemble des hypothèses que l’émetteur admet comme vraies avant même l’acte de produire l’énoncé. Les présuppositions sont inaliénables de l’énoncé et résistent à certaines épreuves linguistiques, telles que négation ou interrogation. Cela veut dire que les présuppositions ne changent pas, même si l’énoncé est mis à la forme négative ou interrogative :
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Monique existeMonique est belle Monique existeMonique n’est pas belle Monique existeMonique est-elle belle?
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Dans l’exemple cité ci-dessus, on a affaire à un type spécifique de présupposition qu’on appelle présupposition existentielle. Elle fait partie de chaque énoncé dans lequel on évoque une personne, un objet ou un événement. Si l’on dit p.ex. Mon chien est grand Mon fils est parti Ma voiture est tombée en panne on transmet également les informations suivantes (respectivement) : j’ai un chien j’ai un fils j’ai une voiture
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Les présuppositions d’existence sont tellement évidentes que souvent on ne se rend pas compte de leurs présence dans l’énoncé. Il s’avère que les présuppositions accrochées aux verbes sont plus faciles à reconnaître, p.ex. :
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auparavant Marie Marie a perdu la clé avait une clé auparavant Pierre Pierre est rentré à la était sorti maison auparavant MarcMarc a terminé son devoir avait commencé à faire son devoir
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IMPLICATION Contrairement à la présupposition qui précède l’énoncé, l’implication est une conclusion que l’on tire de l’énoncé à la base des connaissances linguistiques. Le contenu impliqué n’est pas si fort que le présupposé et ne se maintient pas sous négation. Il s’ensuit que le test de négation est un bon moyen pratique permettant de distinguer la présupposition de l’implication.
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Monique est belleMonique n’est pas laide Monique n’est pas belle?? Monique n’est pas laide Dans le cas de l’implication, le contexte n’a pas d’importance et seule la connaissance de la signification des mots suffit. Pour illustrer cette propriété de l’implication, prenons les exemples suivants : Marc est petitil n’est pas grand Cet arbre est petitil n’est pas grand Cet appartement est petitil n’est pas grand
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Il est à souligner qu’on distingue deux types d’implication : implication lexicale et implication logique. La première est une conclusion tirée de l’énoncé à la base de la connaissance de la signification des lexèmes, la deuxième base sur la connaissance de la signification des opérateurs, c’est-à-dire des éléments destinés à délimiter l’extension et réalisés dans le système linguistique par des formes telles que : personne, tout le monde, chaque, chacun(e), tout(e), tou(te)s, aucun(e) etc. Tout le monde est partipersonne ne reste Chaque enfant est beauaucun enfant n’est laid
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INFÉRENCE Le dernier des contenus implicites, l’inférence, est défini comme une conclusion tirée de l’énoncé à la base des connaissances extralinguistiques. Les inférences, qui n’ont pas de forme de jugement logique du type « si p alors non q » (p → ~ q) caractéristique pour les implications, sont beucoup plus nombreuses que celles-ci et en même temps, plus subjectives. Elles varient selon les individus et selon les facteurs sociaux, historiques ou même géographiques.
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Monique est belle Monique est jeune elle est heureuse elle est mince elle a de longs cheveux elle s’habille bien elle a de nombreux adorateurs Les inférences citées peuvent exprimer la façon dont on perçoit une belle femme dans notre société. Il est à remarquer que cette image ne doit pas être identique dans tous les groupes sociaux. Ainsi les Arabes peuvent mettre en doute le trait d’être mince, les Africains – celui d’avoir de longs cheveux etc etc.
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Les inférences se divisent en trois catégories : inférence d’illocutoire, gradation et ironie. L’inférence d’illocutoire est un contenu implicite reconstruit par l’interlocuteur qui accepte de coopérer avec l’émetteur dans une situation de communication donnée. Prenons l’exemple d’une élève qui s’adresse à son voisin en disant : J’ai oublié mon stylo. Si, en guise de réponse, celui-ci lui prête le sien, c’est parce qu’il a pris cette phrase pour une requête et non pour une simple information. Il est évident que l’émetteur aurait pu exprimer explicitement l’impératif, p.ex. : Prête-moi ton stylo, s’il te plaît, mais en choisissant l’implicite, il laisse à son interlocuteur la possibilité de ne pas satisfaire la requête sans avoir à refuser. Si l’auditeur n’a pas envie de rendre ce service, il suffit qu’il fasse mine de ne pas comprendre l’implicite, en répondant p.ex. : Ah, c’est dommage!
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La gradation, à son tour, consiste à affaiblir ou à intensifier un trait qui aurait dû être attribué à l’objet. Selon qu’il s’agit de l’affaiblissement ou de l’intensification du trait, on parle de la litote ou de l’hyperbole. On a affaire à la litote, que l’ancienne rhétorique appelait aussi diminution, quand l’émetteur décide de dire moins qu’il ne pense, mais sans l’intention de tromper l’interlocuteur, p.ex. : Par suite d’un accident de voiture, on a actuellement un petit ralentissement sur l’autoroute A4. Le dégagement de la route va durer quelques trois heures encore. On parle de l’hyperbole, quand l’émetteur décide de dire plus, c’est-à- dire d’augmenter le degré du trait qu’il attribue à l’objet, p.ex. : Maman, c’est une catastrophe : je me suis cassé un ongle!
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L’ironie (dite aussi antiphrase) est une autre figure de style consistant à prendre un mot dans un sens opposé au sens habituel. Nous voyons donc que, contrairement à la gradation, ce n’est plus la question du degré du trait attribué à l’objet mais de sa valeur, p.ex. (en s’adressant à une dame malicieuse) : Vous êtes vraiment trop aimable!
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Il paraît nécessaire de souligner que contrairement à la présupposition et l’implication, l’hyperbole et l’ironie exigent de la part des participants de l’acte de communication un travail conscient sur le langage : de la part de l’émetteur c’est le travail de construction (c’est lui qui choisit d’affaiblir, d’augmenter ou de renverser l’ordre), de la part du recepteur c’est le travail de reconstruction.
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RÉCAPITULATION La première règle de cohérence textuelle formulée par M. Charolles dit que : pour qu’un texte soit cohérent, il faut que certaines informations soient régulièrement répétées.
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Deux types de moyens linguistiques permettant d’assurer cette règle : Moyens explicites: -la pronominalisation -l’emploi de déterminants et de déictiques contextuels -la substitution lexicale -l’anaphore conceptuelle Moyens implicites: -la présupposition -l’implication -l’inférence
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En concluant, il faut constater que la règle de répétition est sûrement une condition nécessaire mais non suffisante de la cohérence textuelle. Les séquences du type : Mon oncle a perdu ses lunettes. Le frère de mon père ne possède plus ses lunettes. Il avait des lunettes mais actuellement il ne les ai pas. peuvent en être la preuve. Malgré plusieurs mécanismes de répétition observés (substitution lexicale, pronominalisation, présupposition, implication lexicale), on considère le texte apporté ci-dessus comme mal rédigé et peu cohérent. Il s’ensuit que pour qu’un texte soit cohérent, il ne peut pas se contenter de répéter infiniment les mêmes informations, mais il doit aussi se développer constamment. C’est ainsi qu’on annonce la deuxième règle de cohérence textuelle, celle de progression.
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Exercice 1 Lisez le texte, retrouvez les informations qui se répètent explicitement et précisez à chaque fois le moyen linguistique assurant la répétition. Produit original ou contrefaçon. Winnie l’ourson. Seules les marques populaires sont victimes de contrefaçons et, dans le domaine des jouets pour enfants, le fameux petit ours arrive en première ligne. Comme tous les personnages du groupe Disney, on en retrouve la contrefaçon sur des tee-shirts, des tasses, des montres ou des horloges. Mais ce sont surtout les matériaux peu sécuritaires ou carrément dangereux à l’intérieur des peluches qui inquiètent les spécialistes.
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Exercice 2 Lisez le texte, retrouvez les informations qui se répètent explicitement et précisez à chaque fois le moyen linguistique assurant la répétition. La maladie poursuit ses ravages, malgré les médicaments. Papa n’ose plus prendre ses petits-enfants dans ses bras, lui qui raffole d’eux autant qu’ils raffolent de lui. Sa femme et ses enfants souffrent aussi. J’en veux parfois au destin qui inflige à cet homme si bon une pareille épreuve.
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Exrecice 3 Lisez les séquences suivantes et précisez le type d’implicite reconstruit par l’interlocuteur. Anne dit : La route est mouillée Bernard pense :(1) La route n’est pas sèche (2) Il a plu (3) Elle veut que je roule prudemment Anne dit :Ma maison est grande Bernard pense :(4) Elle a une maison (5) Sa maison n’est pas petite (6) Elle a peut-être un grenier
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Anne dit :J’ai lu ce livre mille fois Bernard pense :(7) Quelle exagération! Anne dit :Mon oncle est chauve Bernard pense :(8) Son oncle n’a pas de cheveux (9) Auparavant son oncle avait des cheveux (10) Elle a un oncle
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Solutions Exercice 1 ( 1) Produit original ou contrefaçon. (2) Winnie l’ourson. Seules les marques populaires sont victimes de contrefaçons et, dans le domaine des (3) jouets pour enfants, (4) le fameux petit ours arrive en première ligne. Comme tous (5) les personnages du groupe Disney, on (6) en retrouve la contrefaçon sur des tee-shirts, des tasses, des montres ou des horloges. Mais ce sont surtout les matériaux peu sécuritaires ou carrément dangereux à l’intérieur des (7) peluches qui inquiètent les spécialistes. 1←2 : substitution lexicale basée sur l’hyponymie 2←3 : substitution lexicale basée sur l’hyperonymie 3←4 : substitution lexicale basée sur l’hyponymie 4←5 : substitution lexicale basée sur l’hyperonymie 5←6 : substitution lexicale basée sur l’hyponymie 6←7 : substitution lexicale basée sur l’hyperonymie
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(1) Produit original ou (2) contrefaçon. Winnie l’ourson. Seules les marques populaires sont victimes de (3) contrefaçons et, dans le domaine des jouets pour enfants, le fameux petit ours arrive en première ligne. Comme tous les personnages du groupe Disney, on en retrouve (4) la contrefaçon sur des tee- shirts, des tasses, des montres ou des horloges. Mais ce sont surtout les matériaux peu sécuritaires ou carrément dangereux à l’intérieur des peluches qui inquiètent les spécialistes. 1←2 : substitution lexicale basée sur l’antonymie 2←3 : reprise 3←4 : substitution lexicale basée sur l’hyponymie
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Produit original ou contrefaçon. Winnie l’ourson. Seules les marques populaires sont victimes de contrefaçons et, dans le domaine des jouets pour enfants, le fameux petit ours arrive en première ligne. Comme tous les personnages du groupe Disney, on en retrouve la contrefaçon sur des tee-shirts, des tasses, des montres ou des horloges. Mais ce sont surtout les matériaux (1) peu sécuritaires ou carrément (2) dangereux à l’intérieur des peluches qui inquiètent les spécialistes. 1←2 : substitution lexicale basée sur la synonymie
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Exercice 2 (1) La maladie poursuit (2) ses ravages, malgré les médicaments. Papa n’ose plus prendre ses petits-enfants dans ses bras, lui qui raffole d’eux autant qu’ils raffolent de lui. Sa femme et ses enfants souffrent aussi. J’en veux parfois au destin qui inflige à cet homme si bon une pareille (3) épreuve. 1←2 : emploi de l’adjectif possessif 2←3 : substitution lexicale basée sur l’hyperonymie
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La maladie poursuit ses ravages, malgré les médicaments. (1) Papa n’ose plus prendre (2) ses petits-enfants dans (3) ses (4) bras, (5) lui (6) qui raffole d’eux autant qu’ils raffolent de (7) lui. (8) Sa femme et (9) ses enfants souffrent aussi. J’en veux parfois au destin qui inflige à (10) cet homme si bon une pareille épreuve. 1←2 : emploi de l’adjectif possessif 2←3 : emploi de l’adjectif possessif 3←4 : substitution lexicale basée sur la méronymie 4←5 : emploi du pronom anaphorique, pronom personnel 5←6 : emploi du pronom anaphorique, pronom réfléchi 6←7 : emploi du pronom anaphorique, pronom personnel 7←8: emploi de l’adjectif possessif 8←9 : emploi de l’adjectif possessif 9←10: substitution lexicale basée sur l’hyperonymie
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La maladie poursuit ses ravages, malgré les médicaments. Papa n’ose plus prendre ses (1) petits-enfants dans ses bras, lui qui raffole d’ (2) eux autant qu’ (3) ils raffolent de lui. Sa femme et ses enfants souffrent aussi. J’en veux parfois au destin qui inflige à cet homme si bon une pareille épreuve 1←2 : emploi du pronom anaphorique, pronom personnel 2←3 : emploi du pronom anaphorique, pronom personnel
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Exercice 3 (1 (1)– implication lexicale (2)- inférence (3)- inférence d’illocutoire (4)- présupposition existentielle (5)- implication lexicale (6)- inférence (7)- inférence – gradation – hyperbole (8)- implication lexicale (9)- inférence (10)- présupposition
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Bibliographie Baylon Ch., Mignot X., 1995, Sémantique du langage. Initiation, Édition Nathan, Paris. Charrolles M., 1978, « Introduction aux problèmes de la cohérence des textes », Langue Française, 38, pp.7-41. Wilkoń A., 2002, Spójność i struktura tekstu, Universitas, Kraków.
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