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Publié parGilles Morel Modifié depuis plus de 8 années
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Chapitre 2 L’Etat: entre socialisme et libéralisme
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Plan du chapitre I – L’Etat à l’heure de la mondialisation II – De l’Etat-providence à l’Etat social actif III – La crise et le retour de l’Etat
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Le modèle de l’Etat-Nation Modèle classique de l’Etat : l’État-nation correspondance entre des institutions politiques et une communauté culturellement homogène construction politique délibérée, s’appuyant notamment sur l’instruction obligatoire afin d’assimiler les minorités Principe de la souveraineté de l’Etat (Traité de Westphalie - 1648) : autorité centrale souveraine c’est-à-dire dotée du pouvoir d’édicter les normes et les règles régissant les relations sociales au sein d’une communauté donnée métaphore de l’île : penser les principes de justice devant régir une société fermée sur elle-même (verticalité des relations Etat-citoyens) archipel : question des relations interétatiques distincte de la question intérieure (horizontalité des relations interétatiques) subordination de l’économie nationale au pouvoir politique L’Etat est le garant du bien commun
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Mondialisation et périphérisation de l’Etat Mondialisation : émergence d’une société mondiale Cosmopolitisation : sentiment d’appartenance conjointe de l’humanité à un seul et même monde Interconnexion des enjeux intérieurs et extérieurs Mobilités des biens, des personnes, des capitaux, de l’information… Emergence de risques planétaires : réchauffement climatique, cataclysme nucléaire, terrorisme international, modifications génétiques, crise économique et financière… Périphérisation de l’Etat : Plus des autorités centrales singulières Multiculturalisme et pluralisme Acteur particulier interagissant avec d’autres Etats, des institutions internationales, des organismes non gouvernementaux, des sociétés multinationales, des associations diverses d’individus…
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Mondialisation et périphérisation de l’Etat Interdépendance et affaiblissement de la souveraineté de l’Etat Coopération transnationale indispensable pour maintenir la sécurité intérieure et extérieure Subordination des Etats aux contraintes économiques mondiales Concurrence interétatique et syndrome TINA : dérégulation et impératif de compétitivité => réduction de l’imposition des sociétés multinationales, baisse des charges sociales, pression sur les salaires au profit de la rémunération du capital
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Le modèle de la « gouvernance » Inversion du rôle économique de l’Etat : de l’encadrement du marché à la préservation de la compétitivité Vecteur d’adaptation de la société à un contexte qui s’impose à elle >< élaboration d’un projet de société commun Gouvernance = gestion pragmatique des ressources et des conflits en vue de préserver l’ordre et de garantir la compétitivité économique Légitimité du politique : efficacité des politiques publiques : réduction des coûts et prospérité économique « Bonne gouvernance » : capacité de gestion + absence de confusion entre l’intérêt public et l’intérêt privé
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Conversion des partis de gauche au libéralisme Giddens, Blair: La Troisième Voie Adapter les intuitions de la social-démocratie au contexte du vingt-et- unième siècle => glissement du socialisme vers le libéralisme de gauche (?) Emancipation des individus via l’approfondissement des droits (via le jeu démocratique) >< lutte collective pour une meilleure répartition (via le rapport de force syndical et populaire) => l’homme est un individu unique >< l’homme n’a d’existence qu’au travers de son appartenance à sa classe sociale Confiance réduite dans l’ordre spontané du marché Acceptation pragmatique des contraintes du marché
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Conversion des partis de gauche au libéralisme Recherche d’un compromis entre efficacité et justice sociale : Maximin >< égalisation Principe de différence de John Rawls : les inégalités sont justifiées lorsqu’elles permettent d’améliorer le sort des plus défavorisés Ruissellement : l’accumulation des richesses en haut de l’échelle sociale peut s’avérer justifiée si elle est nécessaire pour favoriser le développement de l’activité économique rendant possible la création d’emplois et le financement de la sécurité sociale Rôle actif de l’Etat dans le renforcement de la compétitivité : passage de l’Etat-providence à l’Etat social actif
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Plan du chapitre I– L’Etat à l’heure de la mondialisation II – De l’Etat-providence à l’Etat social actif III – La crise et le retour de l’Etat
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Les « Trente Glorieuses » et le développement de l’Etat-providence « Trente Glorieuses »: 1945-1975 « Pacte social »: mise en place d’un modèle de protection sociale: Modèle « bismarkien » : financement par des contribution des travailleurs via des cotisations sociales assurance obligatoire et mutualisation du risque cogestion du budget de la sécurité sociale Modèle « beveridgien » financement par l’impôt assistance universel et lutte contre la pauvreté droits sociaux garantis par l’Etat Système hybride: logique assurantielle visant à préserver le pouvoir d’achat : revenu de remplacement proportionnel au salaire antérieur (et aux cotisations versées) logique redistributive: caractère obligatoire des cotisations + proportionnalité des cotisations par rapport au salaire et non par rapport aux risques
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Les « Trente Glorieuses » et le développement de l’Etat-providence Apaisement de la lutte des classes: => concertations entre les partenaires sociaux pour répartition des fruits de la croissance économique « Fordisme » : Augmentation de la productivité : innovations techniques et manageuriales, spécialisation du travail Gains de productivité largement redistribués sous forme de salaires élevés Soutien de la demande: développement d’une consommation de masse (voiture, électroménager, etc.). Croissance économique (4%/an) => croissance des recettes publiques => hausse des dépenses sociales (Etat providence) Fléchissement conjoncturel : soutien par le jeu des stabilisateurs automatiques
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La crise de l’Etat-providence Choc pétrolier de 1974 : Hausse brutale des coûts de l’énergie Perte de compétitivité dans les secteurs exposés Baisse de la demande et/ou de la rentabilité Réduction des coûts et de l’emploi Epuisement du modèle économique des biens standardisés, arrivait à saturation Arrivée massive des femmes sur le marché de l’emploi
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La crise de l’Etat-providence État providence et relance keynésienne L’Etat se substitue aux marchés défaillants Développement de l’emploi public subventionné Partage du temps de travail (réduction de la durée hebdomadaire de travail sans perte de salaire, prépensions, etc.) Hausse des prestations sociales Fin du système de « Bretton Woods » et libéralisation des capitaux Mondialisation de l’économie : plans de relance soutient les importations et non l’emploi intérieur => Importants déficits publics
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La crise de l’Etat-providence Protection sociale: Plus un élément de stabilisation Charge limitant la compétitivité => Comment préserver les acquis sociaux sans mettre à mal le dynamisme économique ? Années 80 : politiques d’austérité visant à rétablir l’équilibre de la balance commerciale et l’équilibre budgétaire Sélectivité et ciblage accrus des prestations sociales Lutte contre la pauvreté >< redistribution des revenus Fragilisation de la classe moyenne => Recherche d’un nouveau pacte social
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L’Etat social actif 1999 : Gouvernement arc-en-ciel et Etat social actif (F. Vandenbroucke) Motifs pragmatiques: coût excessif limitant la compétitivité vieillissement progressif de la population Motifs normatifs: inéquitable envers la classe moyenne inéquitable envers les bénéficiaires enfermés dans la dépendance dualisation sociale : contributeurs et bénéficiaires constituent deux groupes sociaux distincts passage d’une mutualisation du risque pour devenir un mécanisme de solidarité unilatérale hausse du financement alternatif
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L’Etat social actif Activation des politiques sociales: viser la réinsertion sociale >< assistance passive => accompagner le marché et faciliter les adaptations sociales (flexisécurité) >< se substituer au marché Participation sociale : un droit et un devoir Maximaliser les possibilités d’insertion des plus défavorisés? Sanctionner ceux qui ne contribuent pas à la production de la prospérité économique? Transformation de les causes des risques sociaux État-providence : déséquilibres macroéconomiques s’imposant aux individus Etat social actif: caractéristiques microéconomiques prévisibles(le niveau de qualification, l’hygiène de vie, etc.)
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L’Etat social actif Proactivité de l’État : Education, formation, information… Supprimer les incitants à adopter des comportements à risque: piège à l’emploi… Responsabilité individuelle Pas de droit à la protection sociale : sanction Compassion minimale ?
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L’Etat social actif Ancrage libéral: Individu = être tendant à l’indépendance, mais condamné à l’interdépendance => responsabilité de l’individu envers lui-même >< responsabilité sociale État doit veiller à « maximiner » les opportunités offertes à chaque individu de réaliser son projet de vie => égalité des chances plutôt qu’égalité des résultats Relations interpersonnelles : coopérations exigeant une juste répartition des coûts et des bénéfices => figure du contrat Acceptation de la mondialisation et de la financiarisation de l’économie Priorité au développement de l’activité et à la création de richesses Renoncement aux politiques de relance par la demande au profit d’une économie de l’offre
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L’Etat social actif Différences avec le néolibéralisme: Transformation de la sécurité sociale >< réduction des dépenses sociales qui pèsent sur la création d’emploi Activation au moyen de politiques de formation et d’encadrement des demandeurs d’emplois >< menace de suppression des revenus de remplacement Rôle de coordination de l’Etat (notamment sur le marché du travail) >< autorégulation du marché Egalité des chances dynamique : redistribution afin de rééquilibrer les opportunités futures (inégalité des talents + nécessaire correction des interactions marchandes) >< égalité des chances initiales : valorisation de la méritocratie (travail accompli + talents individuels) => libéralisme de gauche: nécessite d’importants investissements publics >< court-termisme de la financiarisation en l’absence de ceux-ci, retombée dans le néolibéralisme
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Plan du chapitre I– L’Etat à l’heure de la mondialisation II – De l’Etat-providence à l’Etat social actif III – La crise et le retour de l’Etat
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Lecture socialiste (?) de la crise « La crise est structurelle. Elle démontre la faillite de la dérégulation néolibérale. Elle est de la responsabilité des « élites économiques », mais ce sont les simples citoyens qui en supportent aujourd’hui les conséquences. Pour éviter qu’une telle crise se reproduise, le système économique doit être fortement régulé par l’Etat. »
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Un renouveau du socialisme ? Autocontradiction du libéralisme ? Lorsque l’Etat est contenu dans un rôle de régulation des relations économiques privées, la compétition économique conduit inévitablement à la concentration des ressources dans les mains d’une minorité Hausse des inégalités et perte des moyens nécessaires à la mise en œuvre des libertés Critique de la mondialisation: Un autre monde serait avant tout un monde doté d’un autre système économique Recours à une rhétorique de lutte des classes: oppression des citoyens par une élite détenant les leviers du pouvoir >< critique républicaine : perte de contrôle des hommes sur des logiques systémiques imposant aveuglément leurs contraintes spécifiques il n’y a plus de pilote dans l’avion…
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Libéralisme de gauche ou socialisme ? Quel retour de l’Etat ? Instances de coordination interétatique ou fermeture des économies (protectionnisme) ? Régulation (internalisation des externalités, incitants long-termistes) ou réglementation ? Pallier les défaillances du marché ou substituer la planification au marché (prix fixes) ? Encadrer l’initiative privée ou s’y substituer ? => Remise en cause des privatisations ? Plan de relance : amortisseur social de la crise ou réelle relance économique Banque publique : pour renforcer la concurrence ou pour créer un monopole public ? Accompagnement et formation des demandeurs d’emplois (flexisécurité et Etat social actif) ou création d’emplois publics et revenus de remplacement (Etat providence)
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