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Les Wisigoths, c’est notre histoire!

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1 Les Wisigoths, c’est notre histoire!
Leur insertion dans notre contrée

2 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Les Wisigoths marquèrent durablement l’histoire de notre contrée. Selon l’historien des Goths Jordanès, évêque Ostrogoth de Ravenne, qui écrivait en 551, ils venaient de l’île de Scanzia. En fait, du Sud de la Suède dont on ignorait à l’époque, qu’il s’agissait du continent Européen. A la recherche de terres plus hospitalières, à travers le Danemark, ils atteignirent l’embouchure de la Vistule (Pologne, Pays Baltes). Au premier siècle avant notre ère, Jules César repoussant les Germains qui franchissaient le limes1 déclencha la migration des Wisigoths et des autres peuples dits barbares, leurs cousins. Cette Grande Marche les emmena d’abord sur la rive Nord du Danube et au bord de la Mer noire où les Romains les toléraient et les utilisaient comme mercenaires. A la différence des autres peuples dits barbares, les Wisigoths recherchèrent des accords avec l’Empire Romain dont ils appréciaient l’efficacité (armée, administration, droit, création de richesses, arts et architecture, etc.). Ils se convertirent au Christianisme ( ) au contact des soldats romains .Le Culte Arien2 était alors dominant en Orient. Les Romains, eux, ne les distinguaient guère des autres barbares et omettaient de tenir leurs engagements à leur égard. C’est ainsi que le roi des Wisigoths Alaric 1er s’empara de Rome en 410, mais mourut peu après. C’est son fils Athaulf, qui entra en Gaule en 412. Il y épousa Galla Placidia sœur de l’Empereur Honorius le 1er Janvier 413, à Narbonne. Entre 416 et 418 fut élaboré un traité (foedus3) qui fit des Wisigoths un peuple fédéré à l’Empire. Toulouse devint leur capitale, leur royaume comprend l’Aquitaine et la plus grande partie de l’Hispanie. L’accès à la Méditerranée leur est refusé, ils ne disposeront de Narbonne et de ses Ports qu’à partir de 462.

3 Les Wisigoths, c’est notre histoire
En 507, Clovis, roi des Francs leur inflige une défaite à Vouillé, près de Poitiers, Théodoric II est tué. Les Wisigoths se replient sur Narbonne, puis Barcelone. Tolède devient leur Capitale en 554. La Narbonnaise ou Septimanie deviendra une dépendance du Royaume de Tolède. Les Goths d’Hispanie se convertiront au Catholicisme. Les évêques catholiques intransigeants pousseront à la persécution des Juifs et des minorités. La Septimanie deviendra le refuge de la noblesse arienne et des Juifs déjà fortement implantés dans le Port de Narbonne, de même que les autres peuples commerçants tels les Grecs. Après l’invasion Arabe commencée en Avril 711 depuis le Sud de l’Hispanie, ceux qui refusèrent de se soumettre, les militaires en particulier, refluèrent vers nos régions. Les musulmans firent chèrement payer leur résistance, aux Narbonnais notamment, qui cédèrent en 719. Charles Martel repoussa les Arabes à Poitiers en 732, puis lors de la Bataille de la Berre en 737, mais Narbonne ne fut reprise qu’en 759 par Pépin le Bref. Ni les Francs, ni les Carolingiens ne cherchèrent à annexer cette terre qui se défendait si bien. Charlemagne ( /814) laissa en place les Comtes et les Ducs Goths qui se révélèrent ses meilleurs serviteurs. Les Septimans continuèrent à vivre sous la loi Gothique (Lex Wisigothorum), la Narbonnaise qui avait accueilli les populations hispaniques (aprisions) connut un renouveau culturel et religieux avec les Abbayes de Lagrasse, Aniane, Saint Guilhem. La liturgie élaborée à Narbonne à cette époque prévalut jusqu’au Concile de Vatican II ( ).

4 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Comme les Wisigoths furent les continuateurs des Romains, de Rome ou de Byzance, les Carolingiens intégrèrent aussi les hommes, la culture et les arts de la tradition Romano-Wisigothique, l’archéologie en témoigne. Les vestiges typiquement Wisigoths demeurent rares, mais il en existe dans l’Aude et les départements voisins, et dans notre proche environnement. Commune de Villesèque : La vieille église Notre Dame du Bon Secours de Gléon Face à la porte de la vieille église, une vigne. Elle recouvre la base des murs d’une chapelle wisigothique du VIème siècle. Une plaque de marbre gravée, exposée dans l’église voisine, raconte la fondation de cette chapelle par les propriétaires wisigoths de la « villa » voisine, Diusvirus et Wilzende. La fin du texte « ils se firent locataires de l’atrium4 dans la demeure du Christ éternel » suggère que la dalle provient du lieu de leur sépulture. Notre Dame du Bon Secours possède une nef unique aux murs très épais, les blocs de sa voute d’origine ont été coulés dans du béton. Le chœur surélevé est éclairé par une fenêtre à profond ébrasement, il s’ouvre sur la nef par un arc triomphal datable du VIIème siècle. Ces caractéristiques la rattachent à un groupe d’églises de tradition wisigothique jalonnant nos départements du Languedoc-Roussillon: voir

5 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Arc triomphal reposant sur des piliers monolithes : Notre Dame du Bon Secours Gléon

6 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Epitaphe trouvée vers 1870 à Mandourelle. Cette évocation du Calvaire est conservée au Musée de Narbonne. Domaine de Mandourelle Il est construit sur l’emplacement d’une ancienne chapelle Saint Etienne dont ne subsiste qu’un lieu dit « le cimetière ». C’est ici qu’a été trouvée l’épitaphe chrétienne de Trasemirus, datée des environs de 600. A cette période, les Wisigoths du Royaume de Tolède sont devenus Catholiques, la Septimanie recueille les dissidents et trouve son unité autour de la foi Arienne, signe d’appartenance au peuple Goth. Mandourelle : à rapprocher d’amande, mandorla en Italien, ou de mandorle, l’auréole ovale qui enveloppe les représentations du Christ roi qui a vaincu ses douleurs.

7 Les Wisigoths, c’est notre histoire
1-Limes : frontière de l’empire face aux peuples barbares. Le limes Rhénan dont on a pu retrouver les traces se composait d’une large bande de terrain défriché jalonné de fortins dont certains étaient des points de passage. 2-Arien : du nom du prêtre d ‘Alexandrie Arius, condamné comme hérétique en 325. Il soutenait que la personne du Christ n’était pas de même nature divine que le Père ou le Saint Esprit, contrairement au dogme défini de la Sainte Trinité. 3-Foedus : du latin foedus signifiant traité, origine des mots fédéré, fédération. 4-Atrium : cour intérieure pouvant précéder l’entrée d’un sanctuaire.

8 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Nous avons retracé sommairement l’histoire des Wisigoths et de la Narbonnaise dans le dernier Lurio (n° 28). Par « Narbonnaise », il faut entendre la région située entre les évêchés d’Elne au sud et Nîmes au nord, appelée aussi Septimanie (Sidoine Apollinaire). Ce territoire accueillit les populations hispano-wisigothiques soumises à la pression des Musulmans. Lors de la conquête de la péninsule ibérique par les Arabes à partir de 711, les Wisigoths cachèrent leurs trésors : objets du culte, ex-votos, reliques, etc. C’est ainsi qu’en 1859 fut retrouvé à Guarrazar un trésor qui contenait entre autres, les très riches couronnes votives offertes par les rois Wisigoths à la Basilique de Tolède. Parmi les reliques qui furent sauvées figurent les corps de Just et Pasteur, deux frères martyrisés en 304 en Espagne, à Complutum. Complutum était le siège d’un évêché et les corps étaient conservés dans la crypte de la cathédrale. Un moine, Urbisso, les mit à l’abri. Complutum deviendra Alcala de Henares lors de la conquête arabe « Al Quazat » = Le Fort. Trésor de Guarrazar: détail couronne Receswinthe, Croix Votive

9 Les Wisigoths, c’est notre histoire
En 759, Charles Martel reprit Narbonne sans parvenir à soumettre les Wisigoths, mais il dévasta la région. Les populations hispaniques fuyant leur pays furent ensuite autorisées à s’installer dans nos contrées pour les repeupler et les remettre en valeur. L’église métropolitaine de Narbonne qui avait du souffrir des dévastations de Charles Martel fut vraisemblablement rénovée, puis reconsacrée en 782. Les nouveaux patrons, les Saints Just et Pasteur étaient des saints hispaniques, comme l’étaient les nouvelles populations. On retrouve les Saints Patrons de Narbonne dans notre contrée. Le village de Durban, bien que révélant des indices d’occupation bien plus anciens, a commencé à se former au confluent de la Berre et du Barrou, sur la rive gauche, sur un site qui porte toujours le nom de Saint Just. Ce site peut être considéré comme l’une de ces implantations destinées à repeupler et à remettre en valeur les terres agricoles. A partir de 778, l’Abbaye de Lagrasse recevra de Charlemagne, outre de nombreux fiefs, la mission de faciliter l’installation de ces colons et c’est ainsi que de nombreux territoires, même fort reculés furent mis en valeur.

10 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Village agricole de Saint Just prés de la Berre L’histoire de Jean l’Espagnol, le soldat entouré de ses compagnons, qui reçut en aprision, le domaine de Fontjoncouse est fort bien connue, car elle figure sur les rares documents des Archives de l’Archevêché de Narbonne qui furent épargnés par la Révolution de L’histoire de Durban se situe dans le même contexte. Malgré l’absence d’écrits, d’autres éléments probants nous sont parvenus : la famille seigneuriale de Durban portait le surnom d’ « Ibrinus ». Derrière le latin médiéval, il est clair que cela signifie qu’ils sont d’origine Ibérique. D’autre part, les aînés se prénommaient systématiquement Guillaume : difficile de ne pas y voir une trace du Wilhelm   germanique et d’une ascendance Wisigothique. Just et Pasteur patrons du lieu de culte de saint Just devinrent, les saints patrons de l’église de Durban, bâtie au XIème siècle, en pleine époque féodale.

11 Les Wisigoths, c’est notre histoire
En 778, Charlemagne tenta de prendre Saragosse, mais ne put y parvenir. Sur le chemin du retour il pilla Pampelune, mais les basques reprirent leur butin dans les défilés de « Roncevaux ». Au cours de cette expédition, Charlemagne avait « recouvré » les reliques de saint Just et saint Pasteur, mais il fut contraint de les cacher à nouveau dans le nord de l’Espagne alors qu’il comptait en faire présent à l’église de Narbonne. En 1058, l’archevêque de Narbonne, Guifred de Cerdagne, prétendit savoir où étaient cachées les reliques et les ramena à Narbonne. Ces reliques suscitèrent de nombreux dons de la part des fidèles et les clercs en vinrent à se disputer ces subsides. Guifred se retira à Durban où il transféra son siège épiscopal. Il avait emporté les objets sacrés de la cathédrale et les précieuses reliques. Les dons qu’elles suscitaient profitaient à ses soldats. Garsinde, sœur du vicomte Berenger de Narbonne, vint de nuit récupérer les reliques. Elle osa le faire car l’église, en 1058, n’avait pas encore été consacrée. Quant à l’archevêque Guifred, cadet du Comte de Cerdagne, convaincu de trafic de sacrements et de charges ecclésiastiques, excommunié à deux reprises, il ne voulut pas entendre raison (Histoire Générale de Languedoc). Le gros œuvre de l’église actuelle, toujours dédiée aux saints Just et Pasteur est considéré comme construit au XIIIème siècle.

12 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Sur le territoire de Durban se trouve également l’église isolée des Saintes Juste et Ruphine, également martyrisées en Espagne. Les archéologues, tels l’Abbé Giry ou André Bonnery, la situent parmi les constructions d’inspiration wisigothique précarolingiennes, soit le VIIIème siècle. Certains éléments du bâti, tels l’appareil en épi et son orientation vers l’est évoquent une époque plus ancienne. Son implantation en un lieu isolé et les tombes wisigothiques dispersées dans les parages confirment qu’il s’agit d’une église arienne, c'est-à-dire remontant à la première implantation des Wisigoths dans notre contrée (après 462). Voir sur ces sujets : En remontant le cours de la Berre, on rencontre donc une série d’implantations Wisigothiques, à savoir : la vieille église de Gléon, l’ancien village de Saint Just, l’ancien village de Rouffia prés de Villeneuve, Saint Julien et Sainte Basilysse de Cascastel, Sainte Léocadie de Quintillan.

13 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Jean L’Hispani 711 Invasion de la péninsule Ibérique par les cavaliers berbères de Tarik. Le dernier roi Wisigoth de Tolède, Rodéric, est vaincu à Guadalete. 719 Prise de Narbonne par Al Samah qui fit payer cher aux Narbonnais leur résistance. 737 Bataille de la Berre. Charles Martel surprend les Musulmans dans les gorges de la Berre et met en déroute les armées d’Umar venues au secours de Narbonne. Cependant la ville résiste et ne peut être prise. 759 Pépins le Bref prend Narbonne. Les Wisigoths armés par les Arabes affaiblis, lui ouvrent les portes. 778 L’armée Franque pénètre en Espagne, mais Charlemagne (roi , empereur ) doit se retirer pour aller combattre les Saxons. Une partie tente de prendre Saragosse et subira un mauvais sort dans les vallées de Roncevaux. Une partie occupe la Catalogne. Charlemagne cherchait a y établir une Marche. Les Espagnols qui s’étaient ralliés à la cause de Charlemagne s’exposaient aux représailles du cruel Emir Abd Alraham et s’enfuirent en Septimanie. Les autres Espagnols poussés par les exactions dont ils étaient victimes et la misère, firent de même. 792 L’Emir Hescham proclame «l’algihad ».

14 Les Wisigoths, c’est notre histoire
L’occupation Arabe Les armées Arabes pillaient et rançonnaient les populations. A cela s’ajoutaient charges et impôts qui aboutissaient à une confiscation complète. Le plus souvent, ils émigraient dans les montagnes ou les contrées voisines. Mais on a vu des pères vendre leurs enfants pour se créer des ressources et il n’était pas rare qu’on e fit des eunuques de ces enfants. Rien ne pouvait égaler l’infortune de ces habitants (E.Cauvet). Un désert d’hommes Le Pays déjà épuisé par les dévastations Arabes, devint un « désert d’hommes ». Le domaine du fisc arabe fut augmenté de toutes les propriétés qui appartenaient aux Sarrazins et de tous les biens abandonnés. Les Wisigoths s’étaient déjà attribué les deux tiers des propriétés privées. Les Comtes Goths à qui Pépin avait laissé l’administration du Pays s’occupèrent d’abord de la restauration et de la reconstitution de l’Eglise. Les terres ne rapportant rien , des revenus fixes lui furent concédés (salines, autres).

15 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Immigration des Espagnols Quel que soit le propriétaire de la terre, il fallait des bras pour la travailler. Les Espagnols, fuyant la guerre, arrivèrent très opportunément. Les nobles Wisigoths furent richement dotés. La foule des migrants pauvres (minores) choisit la région de Narbonne où il y avait le plus de terres libres. Théodulfe, Ostrogoth d’origine, envoyé par Charlemagne ( missi dominici ) à Narbonne (après 781) décrit ainsi son arrivée: Récit de Théodulfe « Bientôt, nous touchons les murs de Narbonne, dont la splendeur fixe mon regard (*).Un cortège nombreux vient à ma rencontre, joyeux de mon arrivée. J’y vois les débris des Wisigoths, qui faisaient partie de la population de Narbonne, avant que les malheurs des temps les eussent décimés, et une foule d’émigrants espagnols que le tyrannie des sarrasins a rejetés dans ce pays. Tous reconnaissent en moi un compatriote et acclament un protecteur ».

16 Les Wisigoths, c’est notre histoire
de l’occupation à l’aprision La mise en valeur des terres occupées se transformait en un droit de propriété. Les tenants de ces manses ne payaient pas le cens et ne devaient que ce qui était du à l’empereur et/ou au Comte. Les nobles Hispani, dont un bon tiers de Wisigoths, occupèrent de grands domaines retournés à la friche et devaient régulièrement justifier de leurs titres, surtout s’ils n’avaient pas entièrement restauré leur territoire. Les minores, vu leur manque total de ressources, ne pouvaient rapidement mettre en valeur des terres. Les monastères, déjà eux-mêmes bénéficiaires de donations de terres, constituèrent des colonies d’aprisionnaires à qui ils apportaient, vivres, outils, semences, et les consolations spirituelles.

17 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Jean L’Hispani Il faisait partie de ces nobiliores, à qui les Franks avaient confié un commandement militaire. Il est d’origine Wisigothique. Il combattit les Arabes lors de la tentative de création d’une Marche d’Espagne par Charlemagne en 778. En 792, le vizir Abd Almaleck concentre une armée en Catalogne. Jean fait partie de ceux qui harcèlent cette armée afin de retarder son arrivée en Septimanie ou Gothhie. Jean fut victorieux lors d’un engagement au lieu dit ad pontes, non loin de Barcelone. Il enleva un important butin à l’ennemi.

18 Vue générale de Fontjoncouse

19 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Jean l’Hispani Jean se rendit auprès de Louis le Pieux, en Bavière pour lui remettre un cheval de prix, un haubert et une épée indienne à fourreau garnie d’argent et lui demander formellement la concession du domaine de Fontjoncouse. Louis écrivit à Sturmion, Comte de Narbonne, pour que Fontjoncouse soit remis à Jean. En 793 Jean demande confirmation à Charlemagne qui le reçoit comme son vassal, ce qui lui donnait une position considérable.

20 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Jean L’Hispani Le diplôme de 793 Le diplôme se trouvait dans les archives de l’archevêché de Narbonne, suite à l’acquisition qu’ils firent de la seigneurie de Fontjoncouse en 963. Ces archives furent détruites lors de la révolution française (elles contenaient les preuves de tous les ancien privilèges). Seuls quelques volumes furent épargnés par le feu. La copie du diplôme de 793 que détenaient les archevêques fut sauvée et c’est ainsi que l’histoire singulière de Jean l’Hispani nous est parvenue. Histoire singulière par la personnalité de Jean, mais pas unique dans les Corbières. Ainsi, les Ibérinus, devinrent seigneurs de Durban dans les mêmes conditions que Jean, mais avec moins d’éclat et pour une plus longue durée.

21 Les Wisigoths, c’est notre histoire
La Fondation de Fontjoncouse Muni de son diplôme délivré par Charlemagne, Jean repart pour Narbonne et remet au Comte Sturmion la lettre de Louis le Pieux. Sturmion, accompagné de ses juges se rendit à Fontjoncouse qui était en friches. Il fit planter des bornes aux quatre orientations du domaine afin que d’autres migrants n’y fassent point d’aprisions. Les travaux de mise en valeur furent très lents à cause de la famine qui sévissait. Les compagnons de Jean Jean avait amené un de ses frères Wuillemir et son fils, Teofred. Il semble qu’il était veuf. Il fit venir d’Espagne un certain nombre de colons qu’il attacha à son domaine : Christian, Fedance et Ildebone étaient mariés et avaient amené leur famille. Atonelle, Ele, Mancion, Amunne et Aserrar, plus jeunes, étaient célibataires. Un prêtre nommé Ombolat, fut adjoint à la petite colonie. Ces vingt cinq personnes se mirent à l’œuvre et construisirent en peu de temps des maisons et des bâtiments agricoles, mirent en culture les terres. Les Wisigoths, c’est notre histoire

22 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Les compagnons de Jean Les Wisigoths, c’est notre histoire

23 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Les compagnons de Jean Plaid de 834: « Ces hommes (ceux que Jean avait établis sur le domaine de Fontjoncouse) s’étaient recommandés à lui et l’avaient pour patron; tout ce qu’ils avaient construit ou mis en culture, les maisons , les locaux, les jardins, les champs et les vignes, ils l’avaient fait par suite des dons et des libéralités que Jean leur avait consentis, mais non par leur aprision, ni par la libéralité du Comte, du Vicomte ou de toute autre personne ». Les Wisigoths détenteurs de vastes domaines et soucieux de disposer d’une influence morale sur les populations, choisirent des clients a qui ils donnaient des armes, des objets mobiliers ou des terres. Les donataires (buccellarii) devaient à leur patron obéissance, fidélité et assistance. Cette relation entre Jean et ses compagnons témoigne de leur origine Wisigothique. Les Septimaniens conservèrent l’usage de leurs lois après la conquête Franque pour plusieurs siècles encore.

24 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Les compagnons de Jean Jean et son fils Teofred, firent l’objet de confirmations de leurs droits en 814, lors de l’Avènement de Louis le Pieux, en 844 et 849 par Charles le Chauve. Le diplôme de 814 confirme Jean dans ses possessions, mais il le met aussi à l’abri des entreprises des Comtes ou des Fonctionnaires contre sa personne ou ses biens. Sur son domaine, Jean est dépositaire du pouvoir judiciaire de manière absolue et règle en maître les différends sur son domaine. Cette trace est la plus ancienne d’une telle immunité. Sainte Léocadie Les colons espagnols construisirent une église dédiée à Sainte Léocadie (reconstruite depuis). Sainte Léocadie est la patronne de la cathédrale de Tolède et Jean un noble Wisigoth , cette dédicace accrédite l’idée que Jean et ses affidés étaient originaires de Tolède, dernière capitale du Royaume Wisigoth. Des célébrations avec les Tolédans ont eu lieu à Fontjoncouse en 2004.

25 Relique Sainte Léocadie église actuelle Sainte Léocadie

26 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Les églises de Fontjoncouse E. Cauvet attribue aux descendants de Jean la construction de l’église de saint Victor. Remaniée par Pierre de Lerce au 12ème siècle, la construction d’origine est rattachée par les archéologues aux églises de tradition Wisigothique. Ceci étant acquis, le site de cette chapelle intrigue: est-ce un mémorial suite à l’installation réussie à Fontjoncouse? Est-ce un site plus ancien remontant à l’implantation wisigothique systématique dirigée par Frederic à partir de 462 et jouant un rôle de vigie? Outre l’aventure monastique, on sait qu’il y avait encore un chapelain à saint Victor au 13ème siècle. Etait-il le pasteur des bergers? La construction de Saint Christol non loin de la Villa de Palats, mais à l’écart, la rattache à la première arrivée des Wisigoths dans nos contrées, lorsqu’il étaient ariens et enterraient leurs morts au chevet de leurs églises. Jean avait donc choisi Fontjoncouse, un lieu certes abandonné et désert, mais bien nommé et localisé et non vierge de toute trace d ’occupation humaine.

27 Saint Victor

28 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Saint Victor La seule travée restante de l’édifice à chevet carré des 6ème ou 7ème siècle est encore visible avec la masse de sa voûte soutenue en sous-œuvre par des arcs du 12ème siècle. La proximité des sites de Gléon, de saint Cristol, de sainte Ruphine, l’Olive, Rouffia, donne une idée de la densité de l’insertion wisigothique avant les raids des musulmans. L’église Sainte Léocadie de Jean L’Hispani, aujourd’hui reconstruite ne relevait pas de cette architecture wisigothique primitive et devait représenter un art hispanique plus élaboré.

29 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Ce qui reste de San Cristol Un lieu dit, une source

30 Les Wisigoths, c’est notre histoire
De Jean L’Hispani à Jean de Fontjoncouse En 963, l’unique descendant de Jean l’Hispani s’appelle Jean de Fontjoncouse, où il réside avec son épouse Ode et ils n’avaient pas d’héritier. Ce qui pouvait être considéré à l’époque comme un péché ou sa conséquence. Le 17 Avril 963, ils firent donation de leur propriété à l’archevêque Aimeri de Narbonne, sous réserve de l’usufruit au dernier vivant. Ayant pendant 200 ans résisté à bien des attaques dont faisaient l’objet les aprisionnaires, la première famille de Fontjoncouse succomba faute de descendants. Les évêques percevaient de quoi mener un train de vie princier, mais de nombreuses charges leur incombaient (travaux publics: ponts, fortifications; œuvres hospitalières; etc.) a la fin de l’ancien régime de nombreux évêques dirigeaient les états des provinces.

31 Les Wisigoths, c’est notre histoire
L’histoire de Fontjoncouse allait se poursuivre paisiblement sous la houlette des archevêques ou de leurs affiliés, puis sous nos institutions modernes. L’emprise viticole s’est considérablement amoindrie et le territoire s’ouvre à d’autres aprisionnaires: gastronomie, sports mécaniques, escalade, géologie, randonnées, asinerie, ainsi qu’à ceux qui sont sensibles à la magie de ces lieux, à leur fabuleuse genèse…

32 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Notre remontée du cours de la Berre en suivant les anciennes traces des Wisigoths, après Durban, nous amène à Rouffia, prés de Villeneuve les Corbières. Sur un terrain élevé de quelques mètres au dessus du lit de la Berre le sol a été fouillé et parmi les amas de pierres remuées, apparaît une base de mur, tout ce qui reste de l’ancien Rouffia qui fut habité jusqu’au 18ème siècle. En 1672, les habitants de Villeneuve sont autorisés à prendre la pierre de l’église de Rouffia pour construire une église à Villeneuve, de l’autre côté de la rivière. Cette église était terminée en Son emplacement est toujours appelé le Christ. Elle-même ruinée à la fin du 19ème siècle, cette église dédiée à Saint Saturnin fut remplacée par l’église actuelle et ses décombres furent enlevés pour agrandir la courbe du virage afin de permettre au Tramway, en 1902, de continuer sa route vers Tuchan.

33 Les Wisigoths, c’est notre histoire
La modeste ruine ci-dessus, est peut-être celle de la construction la plus soignée du village de Roffian, l’église. L’origine de ce village que ses habitants quittèrent pour rejoindre Villeneuve, est probablement un domaine Gallo-romain, appartenant à un nommé Ruffius. La présence d’un cimetière Wisigothique en ces lieux est mentionnée par l’Abbé Giry (Les Corbières) et par Gauthier Langlois (Vilatges al Pais). Ces cimetières se signalent le plus souvent par des tombes dites « à coffre » ou à « lauzes ». Il n’en reste plus aucune trace sur le site de Roffian. Ces tombes Wisigothiques sont souvent dispersées dans la nature car lors de leur première arrivée dans la vallée de la Berre, vers 462, les Wisigoths observaient encore cette coutume qui était celle des peuples nomades qui enterraient leurs morts dans des lieux sauvages, comme fût enterré Alaric 1er, sous le lit d’une rivière.

34 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Encore très nombreuses dans les années 1960, les modestes sépultures « à lauzes » sont souvent effacées à cause de la méconnaissance de leur antiquité et de leur signification. Si vous en découvrez, vous pouvez nous les signaler, en prendre une photo. L’église de Roffian était dédiée à Saint Marcel, pape et martyr en 309. Il n’est pas cité parmi les saints du sanctoral Wisigothique. Les Wisigoths de Roffian ont peut-être été à l’origine, les protecteurs militaires du domaine du Gallo-romain Ruffius.

35 Les Wisigoths, c’est notre histoire
En poursuivant la remontée du cours de la Berre, nous arrivons à Cascastel. Les diverses transcriptions de ce nom en bas latin (cascio castello, etc.) nous ont éloignés d’une hypothèse plus évidente, quant à son origine : en occitan, le château ou réside le seigneur terrien est appelé « cap castel » (Gauthier Langlois, Affirmation de la seigneurie castrale dans le Midi). C’est en effet en ce lieu et Château de Cascastel que résidait le seigneur de Cascastel, Villeneuve et Roffian, puis Baron de Castelmaure. L’origine de ce Village situé au dessus du lit de la Berre, comme Saint Just à Durban et comme Roffian près de Villeneuve, et au milieu de condamines fertiles, résulte probablement d’une installation agricole très ancienne. En l’absence de vestiges, constructions ou mobilier, nous avons un indice qui peut faire remonter la création de Cascastel bien avant les premières mentions (861), il s’agit de la dédicace de l’église. L’église actuelle date pour sa plus grande partie du 11ème siècle, elle est dédiée à Saint Julien et Sainte Basilysse. Ces Saints appartiennent eux aussi , au sanctoral Wisigothique. Comme Just et Pasteur, Juste et Ruphine, Estève, ils ont accompagné le reflux des Hispani vers nos régions sous la pression Arabe au VIIIème siècle. Le site de Cascastel a été occupé en permanence, les constructions s’empilant sur le même site, au fil du temps, et il y a peu de chances de découvrir des indices archéologiques vu la forte densité d’occupation actuelle. On peut cependant admettre dans le contexte, que les Saints Patrons Hispaniques de l’église y ont été installés par les populations qui les vénéraient. Julien et Basilysse sont les patrons d’églises très anciennes (Fitou, Cucugnan) dans notre contrée, il en va de même pour les Félix (de Gérone) que l’on retrouve à Castelmaure, Sigean, Paziols. Mais ceci fera l’objet du prochain et dernier volet de « Les Wisigoths, c’est notre Histoire ». Les Wisigoths, c’est notre histoire

36 Les Wisigoths, c’est notre histoire
En remontant le ruisseau de St Martin, affluent de la Berre, se trouve le lieu dit Sainte Eulalie, sainte appartenant au sanctoral wisigothique primitif. Au bord du ruisseau de St Martin se trouve une vigne, répertoriée par Julien Mantenant (Économie et histoire de l'arrière-pays narbonnais à la fin de l'âge du Fer et au début de la période romaine) comme un lieu de traitement du minerai de fer. Au dessus de cette vigne s’étend une zone boisée et caillouteuse dite Ste Eulalie. Les cartes IGN mentionnent des ruines en ce lieu, mais rien de significatif n’est décelable aujourd’hui. Par contre la colline voisine de St Martin (476m) réserve une surprise. A son sommet, située comme à la proue d’un navire, se trouve la base d’une construction en forme d’abside à l’est, complétée d’une nef à plan rectangulaire. Son implantation en ce lieu nommé St Martin, rappelle l’église de St Victor, qui est d’ailleurs bien visible de ce sommet, comme l’est aussi la Récaoufa.

37 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Avec St Martin et St Victor nous avons quitté la piste Wisigothique, mais sans nous égarer pour autant. En effet, le village de Quintillan était à l’origine un enclos ecclésial. Les habitants des nombreux lieux dispersés dans un vaste secteur sont venus s’y rassembler sous la protection divine, dans un enclos sacré, autour d’une église. C’est la loi Wisigothique qui accordait l’immunité dans un périmètre autour des églises. (Gauthier Langlois, Affirmation de la Seigneurie Castrale) Cette loi, toujours vivante en particulier en Catalogne, allait d’ailleurs déboucher sur l’institution de la trêve de Dieu dans le Midi, au 11ème siècle. Ceux qui respectaient le périmètre sacré, ou plus tard la trêve de Dieu, avaient la vie éternelle et les autres étaient voués au châtiment éternel. Au départ, la protection s’appliquait aux environs immédiats du lieu de culte et au cimetière. Les paysans y construisent des silos et des cabanes. Encouragés par l’église, toujours en conflits d’intérêts avec les seigneurs laïcs, ces enclos formèrent de véritables villages. Mais la plupart devinrent des castra au bénéfice de Seigneurs laïcs, et c’est ainsi que disparut cette tradition Wisigothique…

38 Les Wisigoths, c’est notre histoire
Sur la commune d’Embres, de nombreuses sépultures à lauzes auraient été recensées, il y en aurait jusque dans le village dont les pierres sont récupérées. Mais la perle Wisigothique de la commune d’Embres, c’est le site de Notre Dame de l’Olive. L’abbé Giry mentionne des tombes Wisigothiques dans son cimetière ainsi que des murs dont subsiste l’appareil en épi attribué aux Wisigoths. La situation isolée et le cimetière permettent de supposer une implantation Wisigothique ancienne (après 462) alors que ce peuple était de confession arienne. Malgré de nombreuses reconstructions, l’église a conservé son chevet carré que toujours l’abbé Giry, considère comme caractéristique de ces très anciennes églises. Enfin ce lieu de culte n’est pas consacré à un saint patron d’origine hispanique comme le furent les sanctuaires construits par les « Hispani » réfugiés en Septimanie (après 780), mais consacré à Marie, ce qui fut le sort des plus illustres lieux de culte arien (Rome, Recopolis, La Daurade à Toulouse). Les récits légendaires entourant la fondation de Notre Dame de l’Olive tentent d’accréditer une origine plus auguste que celle qui est la plus probable. Aussi le peuple Wisigoth n’a-t-il laissé qu’une empreinte, que nous vous avons invités à retrouver….

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Le chœur actuel du sanctuaire de Notre dame de l’Olive

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Saint Martin des Puits

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Saint Martin des Puits Le chœur carré ouvre sur la nef par un arc outrepassé soutenu par des colonnes antiques et des chapiteaux mérovingiens de remploi. Les colonnes s’enfoncent à un mètre au dessous du niveau actuel du sol. L’arc triomphal fortement outrepassé est caractéristique de la permanence de foyers de peuplement et de résistance wisigothique en Septimanie. Toutefois les archéologues se bornent à parler d’art Asturien, Carolingien ou préroman pour cette architecture dont on trouve de nombreux exemples en Catalogne, dans l’aude et dans l’Hérault. Il est fait mention en 897 d’un monastère carolingien de Saint Martin de Montredon ou des Puits. L’archéologie du chœur ( arc outrepassé, piètre qualité des murs et chainages d’angles soignés) révèle une antériorité wisigothique du site. La nef et ses bras sont du 11ème siècle, les fresques du début du 12ème siècle. L’annonciation Nabuchodonosor

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Sources Emile Cauvet: Etude historique sur l’établissement des Espagnols dans la Septimanie et sur la Fondation de Fontjoncouse. Louis Lapeyre: Histoire de Fontjoncouse. Histoire Générale de Languedoc, Claude de Vic et Joseph Vaissète, Edition 1783 Bulletin Commission Archéologique de Narbonne, Tome 1, Jordanès, Histoire des Goths Dictionnaire topographique Aude, Abbé Sabarthès La Septimanie au regard de l'Histoire, André Bonnery, Loubatières 2005 Les Wisigoths: Première puissance organisée dans l'Empire éclaté de l'Occident Romain: de la Baltique aux Colonnes d'Hercule, de Toulouse à Tolède, huit siècles d'épopée. Georges Labouysse, Loubatières 2006 Toulouse, première capitale du Royaume Wisigothique, Article par Jean Guyon Al-Andalous , Pierre Guichard, Hachette 2006 Prieurés de l’Aude, R. Aymard, Lacour 2007 Noms de lieux du Languedoc, Paul Fabre, Bonneton 1995 Le Détroit de Tuchan, Georges-Edouard Pous, chez l’auteur à Tuchan Pyrénées Cathares, Juillet 2011 Données Wikipédia


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