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Publié parBernetta Munoz Modifié depuis plus de 10 années
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Marc 10, 17-27 Une méditation évangélique pour des personnes engagées
dans une action au service d’un monde plus juste et solidaire Marc 10, 17-27
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Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 10, 17-22)
Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
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Jésus accourut à genoux se mettait en route Un homme vers lui, se mit
Sur la route… un itinéraire… Jésus homme tranquille, sans précipitation. Face à lui, la fougue, l’urgence, La passion et l’empressement de la jeunesse (Mt 19) L’homme veut faire vite , trouver réponse à sa demande sans attendre…
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« La vie éternelle en héritage »
« Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » « La vie éternelle en héritage » La vie bonne, pleine et heureuse, pour aujourd’hui et pour demain, par delà la mort, dans la communion de relation avec Dieu. « Bon maître ! » L’homme reconnaît la sagesse de Jésus. Il se met dans la situation du disciple; il veut apprendre de lui. Mais….
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Avoir en héritage la vie
« Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Devoir L’homme vit encore sa vie dans le registre du devoir. dans la soumission à la loi, à l’idéal de soi. Il n’est pas encore fondamentalement libre. Faire L’homme s’imagine que vivre c’est d’abord faire. Il est encore dans l’extériorité… Avoir en héritage la vie L’homme pense que la vie éternelle est de l’ordre de l’avoir. Quelque chose à posséder qui n’implique pas vraiment son être
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« Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Déplacement subtil de Jésus… La bonté est la qualité de Dieu. Jésus laisse entendre à l’homme qu’en l’appelant bon il lui donne une identité qu’il ne soupçonne même pas. Mais quand l’homme prête à Jésus la qualité de Dieu seul le reconnaît-il comme Fils de Dieu ? Jésus ouvre déjà une fenêtre sur Dieu. Rechercher la vie éternelle n’exige-t-il pas de faire place à Dieu ? Car seul Dieu est bon. Rien n’est bon sans lui.
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Jésus lui dit : Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » Jésus ne cite que certains commandements. Ceux qui ont une forme négative « tu ne feras pas… » et celui du respect de ses parents. Ces commandements sont un minimum. Ils tracent une ligne de démarcation en deçà de laquelle on risque de sombrer dans l’inhumain. Ils n’exigent pas une implication forte de la personne qui doit les vivre, à la différence du commandement de l’amour qui sollicite celui qui le vit en le stimulant à l’action et à l’inventivité.
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L'homme répondit : « Maître,
j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » L’homme a obéi à tous ces commandements depuis son enfance. Le temps de l’enfance est le temps où l’on se construit dans le rapport à la loi et aux interdits. Mais , « d’une certaine façon, l’homme n’est pas sorti de l’enfance, il n’est pas entré dans l’âge adulte où l’existence peut devenir création », implication de soi, et pas seulement obéissance et observance.
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« Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. »
Le regard de bonté (« bon maître ») de Jésus Regard bienveillant et plein de tendresse pour cet homme . Car cet homme est attachant dans son désir et dans son impatience, dans son rêve et dans sa naïveté. Il n’est pourtant pas parvenu encore à la maturité spirituelle… Il a déjà cheminé mais il lui reste encore bien du chemin à faire. Il est sur le seuil, tout près de basculer dans la vraie vie. Encore faut-il qu’il s’engage plus loin …
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va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » L’homme avait le désir de suivre Jésus et Jésus le provoque à faire le pas qui lui manque encore. Mais suivre Jésus suppose d’abord de quitter. Depuis Abraham, telle est la loi biblique : « Yahvé dit : ‘Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je magnifierai ton nom; sois une bénédiction! ’» (Gn 12,1-2)
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va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
« Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Quitter et donner, c’est la condition déterminante , le préalable nécessaire pour suivre effectivement Jésus. La soumission à la loi ne suffit pas pour s’engager dans l’Evangile. La vérité du disciple de Jésus se révèle dans son désir de charité et c’est la solidarité en actes et le partage réel avec les plus pauvres qui donnent de reconnaître son authenticité. Là seulement se vérifie en dernier lieu la qualité réelle du désir de vie évangélique. L’invitation au partage avec les pauvres ou l’engagement concret pour la justice et la solidarité n’est donc pas une simple matière à option, une question annexe ou subsidiaire, elle est constitutive de la suite de Jésus, elle en est une condition nécessaire.
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va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
« Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Quitter et donner, c’est recevoir un trésor au ciel. L’homme qui vit dans la justice et la solidarité, c’est à dire dans la charité, a ouvert les fenêtres du ciel en lui. « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.‘… Et ils s'en iront… les justes, à la vie éternelle.» (Mt 25) « Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie » 1Jn 3,14 Vivre dans la charité suffit déjà pour vivre de Dieu éternellement…
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va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
« Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais cela suppose de prendre un risque. Celui de quitter la répétition du même, la vie que l’on connaît bien, pour entrer dans l’inconnu. Celui de quitter une vie d ’obéissance tranquille à la loi pour entrer dans la liberté exigeante du don. Il n’y a pas de plus grand maître que le Christ pour apprendre cela : viens et suis-moi !
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« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. »
L’histoire qui avait si bien commencé s’arrête, net. L’homme chute durement au dernier obstacle. Le bel élan de l’Evangile s’est brisé en lui parce qu’il avait de grands biens ! Cet homme vient de toucher à ses limites. Il partait plein d’enthousiasme mais la réalité de ses limites se rappelle à lui. Il se heurte brutalement à cela qui l’empêche d’avancer. En l’invitant à se donner davantage, Jésus l’a mis en face de ce qui le bloque: la peur de perdre et de se risquer, le refus de s’engager de tout son être, la crainte de la liberté. Malgré la force et l’authenticité de son désir, il s’est montré incapable d’aller plus loin.
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« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. »
La tristesse de celui qui sait qu’il est passé à côté du rendez vous. La tristesse de se savoir être passé si près du bonheur et de ne pas avoir su s’y risquer. La tristesse d’avoir interrompu la course de son désir le plus profond. La tristesse de ne pas accéder à une vie responsable et engagée et de rester encore un enfant « Chers jeunes, ne vous contentez pas de ce qui est inférieur aux plus grands idéaux. Ne vous laissez pas décourager par ceux, qui, déçus par la vie sont devenus sourds aux désirs les plus profonds et les plus authentiques de leurs cœurs. » Jean Paul II
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Tout est-il fini ? Tout finirait-il dans la tristesse ?
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Marc 10, (suite) Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
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« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Ce récit peut être désespérant. L’homme a fait demi tour , tout triste. Il y avait en lui le désir, la jeunesse et l’impatience, et cela n’a pas suffit. Le détachement de soi est si difficile. Comme si il y avait là un nœud, un point de crispation, une résistance aigüe à la conversion. Question de disponibilité, d’accueil, de compréhension de la misère de l’autre. Question de confiance aussi. Subsistent en nous la peur de perdre, le besoin d’assurance, le refus de nos propres faiblesses. Et plus on a, plus on craint de perdre : « comme il est difficile alors à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » ! Mais alors, qui peut être sauvé ? Comment sortir de l’enfermement sur soi ? Comment vaincre ses résistances au partage ? Comment trouver la liberté ?
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Jésus les regarde et répond :
« Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » A nouveau le regard de bonté de Jésus mais sur ses disciples cette fois. Il les invite à croire en l’impossible de Dieu. Il les appelle à faire confiance au travail de Dieu en l’homme. Le Dieu de Jésus est infiniment riche mais il est aussi totalement don de soi. Il est un Père qui se donne sans réserve à son Fils. Il est l’amour tout donné aux hommes dans son Esprit. Dans l’Esprit reçu de Jésus, ce mouvement du don divin est venu habiter les hommes. Il façonne des êtres. Il leur apprend à vivre autrement, dans la charité. Grâce à lui des hommes et des femmes se mettent en état d’imagination pour mieux partager les richesses du monde et vivre en justes.
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Pour les hommes, cela est impossible, mais… Tout est possible à Dieu
La contemplation du Christ et la disponibilité à l’Esprit de Dieu peuvent déverrouiller les cœurs endurcis. Dieu seul est bon. Lui seul est au-delà de toute générosité et de toute justice. Lui seul peut changer le cœur de l’homme. Le salut de Dieu commence dans la charité vécue en actes. Par elle c’est la vie éternelle qui naît déjà en l’homme. Il n’y a donc pas à opposer la prière et l’engagement, la contemplation et l’action, le ressourcement à la Parole et le témoignage de vie. S’ouvrir à Dieu c’est s’ouvrir à la puissance de la charité en nous.
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partir dans l’inconnu…
Au commencement de nos engagement s le désir d’une vie plus humaine et plus heureuse pour nous mêmes et pour nos frères. Le Christ nous apparaît comme un maître. Vivre selon ce désir engage, à l’exemple du Christ, à protester contre l’inhumain et agir concrètement dans le partage et la solidarité. Mais cela suppose de: quitter un peu de soi (son temps, sa disponibilité, sa bulle, sa tranquillité ou son confort…). partir dans l’inconnu… C’est un monde nouveau, des gens que l’on n’imaginait pas, une autre réalité que l’on découvre… Nous recevons déjà en cela un vrai trésor: des personnes que nous aimons, un décentrement bienheureux de nous-mêmes, un sens à notre existence, une transformation du monde. Nous devenons plus humains. Et c’est la vraie vie qui commence.
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Reconnaître que Dieu est à l’origine de ce désir.
En Jésus, il nous montre le chemin. Dans l’Esprit, il nous donne la force de le vivre. Rendre grâce pour son travail en nous et dans le monde signe déjà de son Royaume à venir. Jacques Arènes, Pierre Gilbert « Le psychanalyste et le bibliste » Bayard 2007
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« Viens et suis moi ! »
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