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Publié parDelphine Nicolas Modifié depuis plus de 10 années
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Théâtre de lArchipel Que savons-nous ? de la santé de nos ancêtres ? Pathologies et thérapeutiques des temps passés Conférence du 9 avril 2013 dElisabeth Belmas (Historienne, Université Paris XIII) au Palais des Congrès Perpignan RIVAGES DES ARTS
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Les maladies aussi ont une histoire : elles apparaissent, se développent et évoluent au cours des siècles, voire satténuent jusquà disparaître pour certaines dentre elles. Lhistoire de la santé et des maladies sattache ainsi à retracer lémergence, les causes et les facteurs des affections des temps passés, comme à comprendre la séméiologie et la nosologie employées alors.séméiologie nosologie
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Les historiens de la santé et des maladies disposent de sources nombreuses et variées : une abondante littérature médicale o des enquêtes et délibérations des académies des sciences dès le XVIIe siècle puis des académies de chirurgie et de médecine au XVIIIe o les registres dentrées dans les hôpitaux civils et militaires à partir de lépoque moderne o lanalyse des restes humains avec la paléopathologie.paléopathologie qui commence avec Hippocrate et lécole de Cos au Ve siècle avant JC
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Dans les années 1970, les savants travaux de Mirko Grmek, médecin et historien à la fois, ont montré quexistaient des relations dinterdépendance, la pathocénose.pathocénose Cest ainsi quà lâge néolithique, la sédentarisation des hommes sest accompagnée dune révolution sanitaire, liée aux contacts permanents et étroits avec les animaux : la tuberculose bovine est passée à lhomme à linstar de la brucellose des ovins et des caprins ou des parasites de type Taenia saginata, Ascaris etc..Taenia saginata Lurbanisation et la croissance démographique ont contribué à transformer en maladies infantiles - oreillons, rougeole, diphtérie -, danciennes maladies épidémiques. http://grande-boucherie.chez- alice.fr/Hygiene-fraudes.htm
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Jusquau milieu du XVIIIe siècle, les Européens subissaient tous les dix à quinze ans en moyenne de terribles crises démographiques qui conjuguaient disette et maladies contagieuses. o la peste sous ses formes bubonique et septicémique,bubonique septicémique o la typhoïde, o le typhus, o les dysenteries, o la variole, o mais aussi la grippe, o les péripneumonies o et dautres maladies infectieuses emportaient 10 à 15 % des populations touchées. La peste bubonique a fait de nombreuses victimes au XIV e siècle.de nombreuses victimes au XIV e siècle.
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Nos ancêtres enduraient également une infinité de maux ordinaires imputables au milieu naturel, la malaria dans les régions marécageuses, o à labsence dhygiène corporelle qui favorisait la prolifération des ectoparasites, poux, puces et les maladies cutanées telle la gale, o à linexistence dune hygiène publique, en particulier linsalubrité des espaces publics et privés, la pollution des eaux, o aux carences dune alimentation qui privilégiait les céréales chez les plus pauvres et la viande chez les élites. Sy ajoutaient les déformations dues à lexercice dun travail manuel, agricole ou artisanal, sans compter les infirmités congénitales ou accidentelles. Les femmes souffraient en outre des conséquences daccouchements longs, laborieux et dautant plus risqués que dans la plupart des cas, ils étaient pratiqués par des matrones sans formation théorique ni souci des règles élémentaires dhygiène. Distribution du pain du Roi au Louvre 1693
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Pour se traiter, nos ancêtres pouvaient recourir aux services des trois corporations de métiers autorisées à soigner par leur statut professionnel : o les médecins formés à luniversité qui soccupaient de lintérieur du corps, o les chirurgiens sortis dapprentissage qui se chargeaient des soins extérieurs, fractures, saignées, plaies et « clous », o et les apothicaires qui préparaient des médicaments essentiellement à base de plantes puis de métaux (frictions mercurielles contre la syphilis). En France, dès la fin du XVIIIe siècle, les soldats étaient pris en charge dans des hôpitaux militaires, à finalité exclusivement thérapeutique à la différence des hôpitaux civils dits de charité, où sétaient développés de remarquables services de chirurgie. Barbier chirurgien
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Dans la majorité des cas cependant, nos ancêtres se fiaient aux vertus de la médecine familiale ainsi quaux talents des empiriques, des guérisseurs, des sorciers ; il leur arrivait dimplorer les saints guérisseurs tels saint Roch ou saint Laurent contre la peste ou encore saint Cloud contre les furoncles. Les historiens de la santé et des maladies soulignent aujourdhui la diversité de loffre thérapeutique proposée aux patients durant lépoque moderne, même si les corporations soignantes travaillaient à se réserver le monopole des soins. Au sein dune sorte de marché thérapeutique, les malades consultaient simultanément ou successivement o des empiriques, o des guérisseurs, o des membres de leur famille, o des chirurgiens et des médecins, o sans omettre de supplier un saint protecteur. Elisabeth Belmas Saint Roch tenant son bourdon et montrant sa plaie
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