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Publié parJean-Luc Lheureux Modifié depuis plus de 8 années
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CM1 Historique du statut social, médical et culturel de l’adiposité et relation avec l’activité physique L2 – S3 – CPP3 Histoire Santé Handicap & APS 1 D. Chapelot
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3 hypothèses Orientation matrilinéaire, gardienne de la maison et du foyer = gardienne du feu ; Symbole de la fécondité féminine en rapport avec la grossesse et la maternité en soulignant les parties génitales féminines ; Représentation de l’idéal féminin paléolithique I. Période préhistorique La Venus de Willendorf, sculptée environ 20 000 ans avt NE
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I. Période préhistorique Vénus de LespugueDolni Vestonice 250 venus ont été trouvées à travers le monde, toutes datées d’environ -20 000 ans avt JC Vénus de Laussel Vénus de Kostienki
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I. Période préhistorique Inscription de l’ensemble dans un losange à grand axe vertical et des seins, de l’abdomen et des fesses hypertrophiées dans un cercle. Partie centrale du corps : seins, ventre, fesses, cuisses et sexe toujours sur représentés. Mains, pieds, membres supérieurs et, à un moindre degré, les jambes sont négligés.
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I. Période préhistorique Le corps des vénus préhistoriques est désormais un corps considéré comme « anormal » ou même « malade » et toujours vécu comme handicap (physique, social, esthétique)
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I. Période préhistorique Misshyly – Portrait (2008) Pour certains, le corps des vénus préhistoriques, a conservé sa symbolique maternelle et son pouvoir de séduction Venus de Willendorf (-20 000)
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II. Egypte antique De -3100 à -30 Déesse Isis : déesse protectrice et salvatrice de la mythologie égyptienne Minceur, hanches marquées, poitrine menue, attitude figée, peu sexuée, souvent noire
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Représentation de la vie quotidienne confirme ce type de morphologie féminine NB. Hommes du peuples sont souvent nus, et domestiques ne portent qu’un collier et une ceinture de perles Pas de réelle préoccupation de beauté corporelle : attitude prédomine Chez l’homme, corps athlétique mais sans muscles saillants
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Cependant, statues égyptiennes représentant la fertilité offrent de nouveau les formes pleines des statues préhistoriques Allah Nefertiti
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Par ailleurs, bas reliefs montrant des corpulences obèses existent
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III. Grèce antique De -900 à - 200 Pour les grecs, la beauté corporelle est une préoccupation essentielle Elle ne concerne que les hommes Etablissement du modèle de l’éphèbe et de l’athlète Modèle corporel le plus proche du modèle actuel
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Pour les femmes, très peu de modèles existent Venus de Milo confirme les formes corporelles égyptiennes avec une plus forte musculature Aphrodite a des courbes plus marquées avec cuisses et mollets plutôt forts
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Pendant le moyen âge, la fréquence des disettes et des famines font de la forte corpulence un signe extérieur de santé Les « belles femmes » sont décrites comme « grasses, blanches et tendres » Difficulté à savoir aujourd’hui ce que désigne le terme gras Pour les hommes, ces vers résument tout : Bien gros étaient les clercs Car ils mangeaient beaucoup sans doute Et en ville on les prisait fort IV. Période médiévale
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François Rabelais (1483-1553, médecin) : Mythes de Gargantua et de son fils Pantagruel. Livres condamnés par la Sorbonne et le clergé Gargantua (1534) Pantagruel (1532) Vu par le peuple comme la personnalisation d’une énergie gigantesque, mais bienfaisante qui ordonne le chaos primordial. Energie non consciente mais bienfaisante
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Corpulence est systématiquement associée avec abondance de victuailles et repas copieux La symbolique de cette corpulence acquise se confond avec celle de la possibilité de posséder de quoi autant manger « Dans une société qui fait un mythe de la force physique, le puissant mange à satiété. Qui mange beaucoup domine les autres ». L’image animale de la force et de la puissance est l’ours : « lourdeur mais rapidité, agilité, aptitude à se faufiler entre les obstacles » IV. Période médiévale
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Durant le moyen âge, arrive à l’ours ce qui arrivera au « gros » => dépréciation sous l’influence de l’église Ours alors assimilé au diable par l’église Fêtes continuent à le célébrer mais illégalement
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Si corpulence n’est pas l’objet de critiques, être très gros devient critiqué Liée au fait qu’être très gros rend inapte à la guerre (monter à cheval devient notamment impossible) IV. Période médiévale Guillaume le Conquérant (1027-87) Louis le Gros (1081-1137)
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Corpulence = contenant Contenu est encore assez mystérieux au moyen âge La graisse est connue, la part des autres liquides incertaine. Autre façon d’être gros et source de confusion = IV. Période médiévale l’hydropisie qui se termine en anasarque et qui est mortelle : ventre gonflé, pieds enflés…
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IV. Période médiévale Autre façon encore : la goutte (dépôts de cristaux d’acide urique) mais limitée aux articulations Souvent chez gros mangeurs, notamment de viande
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Evolution durant le moyen âge : les clercs et les médecins se mettent à critiquer la corpulence Les clercs associent « être gros » au pêché de goinfrerie = avis moral => stigmatisation au cours des sermons. Etre gros est signe de pêché Les médecins mettent en garde contre le fait d’être gros sur les bases de la détérioration de la santé = avis sanitaire => préconisation d’hygiène de vie saine. Etre gros est signe de mauvaise santé IV. Période médiévale
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Aucune précision sur ce qui est sous-entendu par être gros sauf des descriptions de corpulence très importante L’individu est dit gros quand « il est changé en si grand amas de chair et de graisse qu’il ne peut marcher sans fâcherie, ni toucher son fondement, ni chausser ses souliers à cause de la tumeur de son ventre, ni même respirer sans empêchement » (Guy de Chauliac, 1363) « Artères et veines rendues plus étroites par la masse de chairs » (Guy de Chauliac, 1363) Le gros est donc en fait ce qu’on appelle aujourd’hui l’obésité massive IV. Période médiévale
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Autre pression contre les « gros » : la cour Le modèle masculin est celui du chevalier, à la fois fort et élancé « Gros par les épaules, frêle par le ventre » dit un texte décrivant un chevalier L’animal symbolique n’est plus l’ours mais le lion Nécessité de pouvoir être fort dans le combat et délicat à la cour
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IV. Période médiévale La pression agit aussi sur les femmes Elles doivent désormais avoir une taille excessivement fine, des seins petits et fermes
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Représentation de la corpulence absente jusqu’au XVème siècle La représentation de la corpulence s’accompagne le plus souvent d’un message négatif associant être gros à être rustique, balourd, lent d’esprit Le fait d’être gros est assimilé à des traits psychiques : être glouton et être peu intelligent Début de l’idée de culpabilité que l’on paye de sa vie IV. Période médiévale « Il prit ses plaisirs plus que devant, se fit gras et plein, et en fleur de l’âge, le vinrent ronger ses excès et mourut d’apoplexie » (Commyne, 1464, sur le roi d’Angleterre)
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Apparition progressive d’une catégorisation sociale de la corpulence valets et palefreniers sont corpulents seigneurs sont plus fins malgré leurs repas conséquents. ceinture doit être resserrée IV. Période médiévale Le Decameron de Boccace (1350)
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V. La renaissance et l’époque moderne L’association entre « grosseur » et lenteur, inintelligence et paresse se fait de plus en plus forte Le médiéval se focalisait sur la notion de pêché, la renaissance sur la notion d’efficacité En même temps que le travail est déconsidéré (cour), l’oisiveté est stigmatisée L’aspect corporel ne doit pas être celui d’un travailleur manuel (« costaud ») mais pas non plus d’un inactif (gras) Le physique chevalier est remplacé par le physique courtisan, encore plus fin et élancé : début de l’exercice physique non plus comme entraînement militaire mais pour améliorer l’aisance, le maintien. La pire injure est « lourd »
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Damoiselle Belette, au corps long et fluet, Entra dans un grenier par un trou fort étret : Elle sortait de maladie. Là, vivant à discrétion, La galante fit chère lie, Mangea, rongea: Dieu sait la vie, Et le lard qui périt en cette occasion! La voilà, pour conclusion, Grasse, mafflue et rebondie. Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl, Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou, Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise. Après avoir fait quelques tours, «C'est, dit-elle, l'endroit: me voilà bien surprise; J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours.» Un rat, qui la voyait en peine, Lui dit:« Vous aviez lors la panse un peu moins pleine. Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir. Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres. Mais ne confondons point, par trop approfondir, Leurs affaires avec les vôtres. » La Fontaine (1621-95) V. La renaissance et l’époque moderne Damoiselle Belette, au corps long et fluet, Entra dans un grenier par un trou fort étret : Elle sortait de maladie. Là, vivant à discrétion, La galante fit chère lie, Mangea, rongea: Dieu sait la vie, Et le lard qui périt en cette occasion! La voilà, pour conclusion, Grasse, mafflue et rebondie. Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl, Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou, Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise. Après avoir fait quelques tours, «C'est, dit-elle, l'endroit: me voilà bien surprise; J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours.» Un rat, qui la voyait en peine, Lui dit:« Vous aviez lors la panse un peu moins pleine. Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir. Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres. Mais ne confondons point, par trop approfondir, Leurs affaires avec les vôtres. » La Fontaine (1621-95)
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Rubens, Les 3 grâces Peter Paul Rubens (1577-1640), peintre Hollandais, est célèbre pour peindre des femmes aux morphologies qui seraient aujourd’hui considérées grasses Rubens, La vénus au miroir V. La renaissance et l’époque moderne Rubens, Hélène Fourment
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V. La renaissance et l’époque moderne La graduation des corpulences n’est pas encore établie Distinction visiblement entre le « très gros » (péjoratif) et le « gras » « Gras » peut garder, chez la femme, un caractère positif, et qui n’est pas l’objet de dévalorisation. L’habillement féminin permet une grande variété de corpulences mais la taille s’affine Les jambes ne sont jamais prises en considération car jamais montrées L’importance est la forme du tronc = conique
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V. La renaissance et l’époque moderne Le corps féminin « normal » affinait le haut (bas thorax) de façon conique mais laissait le bas (hanches) être large Utilisation de corsets rigides pour obtenir cette forme
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V. La renaissance et l’époque moderne La recherche est celle de la taille serrée, au prix de conséquences costo-rachidiennes (fractures de côtes) toutefois plus théoriques que réelles
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V. La renaissance et l’époque moderne Afin de réduire l’apparence grosse 1.Contrainte physique par corsets, lacets 2.Extraction par saignées 3.Régimes Le plus souvent suppression d’un des repas de la journée Souvent choix d’aliments sur des bases empiriques (viandes légères), souvent sensoriellement évocatrices du gras (gluant, humide, visqueux) ou même liées aux conséquences digestives (provoquant des gaz, des flatulences)
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Greuze, La paresseuse italienne Boucher, Mme de Pompadour V. La renaissance et l’époque moderne La modestie d’un milieu est aussi marqué par les peintres à l’aide de la corpulence chez les femmes
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V. La renaissance et l’époque moderne Mme de Sévigné (1626-96) trouve sa fille trop maigre, la veut grasse mais pas grosse : en fait, à l’époque, grasse signifie mince avec des courbes. Aujourd’hui on dirait « potelée », « bien en chair » ou « un peu ronde » Mme de Sévigné Fille de Mme de Sévigné
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V. La renaissance et l’époque moderne La représentation du corps féminin assume pourtant une certaine plénitude et la présence évidente d’une masse grasse surtout répartie au niveau des hanches et des fesses
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