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Deux œuvres de Jacques-Louis DAVID
HISTOIRE DES ARTS Deux œuvres de Jacques-Louis DAVID « Le serment du Jeu de Paume » 2. « Le sacre de Napoléon » Ces œuvres correspondent au chapitre : « De la Révolution à l’Empire »
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Analyse du « Serment du Jeu de Paume »
Qui est Jacques-Louis DAVID? (Paris 1748 – Bruxelles 29 décembre 1825) Il souhaite faire de la peinture très jeune. Il est admis aux cours de l’Académie royale de peinture*. Il obtient en 1774 le Prix de Rome*. Il part l’année suivante pour cette ville, pour y peindre. Il y restera jusqu’en 1780. Il y étudie les maîtres de la Renaissance, mais aussi ceux du XVIIème siècle. Il s’y inspire des sujets de l’Antiquité. A son retour à Paris, il est reçu à l’Académie. Il devient vite célèbre avec son tableau « Le serment des Horaces » (commande du Roi, qu’il réalise pendant son second séjour à Rome). Ce tableau est considéré comme le démarrage du courant « néoclassique »*. Il est un peintre à la mode, recevant commandes et prix. En 1789, il est un partisan de le Révolution. Admirateur de Robespierre, il est élu député de la Convention en Il est montagnard et jacobin, vote la mort du roi Louis XVI en 1792 (régicide). Il est l’organisateur des fêtes révolutionnaires. Il peint à cette occasion « La mort de Marat ». A la chute de Robespierre, il est arrêté car il était un des ses partisans, puis il reprend son activité de peintre. Il se rallie à Bonaparte qu’il admire. Il est le 1er peintre officiel de Napoléon. Il est décoré de la légion d’honneur en Il consacre son talent à le peindre dans toute sa gloire. Il est chargé de commémorer les grandes cérémonies du règne, comme Le Sacre. Il reste fidèle à l’Empereur, y compris pendant son retour des Cent jours, ce qui le contraint à l’exil à Bruxelles, au retour des Bourbons en 1815. Il y vécut jusqu’à sa mort. Serment du Jeu de Paume, Jacques-Louis David ( ). Ebauche, , Craie blanche, pierre noire et huile sur toile, 370 x 654 cm. Musée du château de Versailles, dépôt du musée du Louvre, département des Arts graphiques. Ce tableau n’a été jamais achevé! Il est resté à l’état d’ébauche*. L’œuvre définitive devait mesurer environ sept mètres de haut sur dix mètres de large, peinte à l’huile, dans des couleurs vives. Elle a été copiée à de nombreuses reprises. Une copie est présente au Musée Carnavalet à Paris (Musée de L’histoire de Paris). LEXIQUE ébauche : Première forme d’une peinture ou de sculpture, où les parties principales sont indiquées.
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Un des chefs-d’œuvre du néoclacissisme, peint par David à Rome
Académie royale de peinture : Institution de l’Ancien régime, chargé d’enseigner la peinture et le sculpture. Courant néoclassique ou « néoclacissisme » : Mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et l'architecture entre 1750 et Il est fondé à Rome, puis se répand très vite en France. Il s’inspire de la Rome antique. Il recherche la perfection des formes, quitte à modifier la nature pour la rendre parfaite. C’est un style marqué par le réalisme du détail et l’aspect spectaculaire du sujet peint. Il utilise les allégories et les figures mythologiques et héroïques (comme Napoléon ou Marat). David et Ingres sont les principaux peintres de ce mouvement. David inspira de nombreux peintres. Prix de Rome : C’est un prix de peinture et de sculpture attribué après un concours de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Il a été crée en 1663 sous le règne de louis XIV. Le lauréat est généralement choisi par l'administration royale pour être envoyé à Rome en y bénéficiant d'une pension, Serment des Horaces, Jacques-Louis DAVID, 1785, huile sur toile, 330 x 425 cm. Musée du Louvre. Un des chefs-d’œuvre du néoclacissisme, peint par David à Rome Il représente un épisode fondateur de l’histoire antique romaine. Les frères Horace, champions de Rome, et les frères Curiaces, champions d’Albe, s’affrontent en combats singuliers, pendant la guerre qui oppose ces deux cités ennemies. Ici ils prêtent serment à leur père de vaincre ou de mourir.
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On y voit Jean-Paul Marat, assassiné, chez lui, par Charlotte Corday.
Il est représenté dans sa baignoire, où il soignait une maladie de peau. L’inscription «A Marat, David», montre qu’il s’agit d’un hommage, car David connaissait Marat. C’est une commande de la Convention après la mort de celui-ci, à qui David l’offre le 14 novembre 1793. Marat y est représenté agonisant, la bouche entrouverte, laissant échapper son dernier soupir, sur un fond brun-vert, sur lequel la blancheur du corps se détache. Il a la tête enveloppée d’un turban, penchant sur le côté. Son visage est idéalisé, presque beau, son corps aussi, à la manière des héros antiques ou du Christ. Sa position, le bras pendant rappelle la descente de croix. Marat en fait était très laid et une maladie de peau l’handicapait. Sa main droite pendante, tient une plume, l’autre, une feuille écrite, la lettre de Charlotte Corday, qui l’a assassinée (c’était une amie des Girondins, qui souhaitait mettre fin à la Terreur) sur la planche recouverte d’un tissu vert. Le drap qui recouvre la baignoire est taché du sang de Marat. Et par terre, au pied, on voit un couteau taché de sang. C’est une œuvre du néoclassicisme, mais à portée politique, comme souvent les œuvres de David. On voit le soin porté à l’anatomie dans la représentation du corps. Marat y est représenté comme un martyr de la Révolution, dans son linceul (le drap blanc), avec l’épitaphe sur le billot de bois, comme sur sa tombe. David montre son dévouement au peuple, il a été assassiné alors qu’il écrivait pour lui et par traîtrise. On voit un encrier et la plume dont il vient de se servir. Le spectateur est dans la position de l’assassin, Charlotte Corday, hors champ, seule à avoir assisté à l’agonie de Marat. La profondeur est indiqué par le billot de bois au 1er plan qui nous « éloigne » de la scène, comme un trompe-l'œil, alors que nous pourrions avoir la sensation que nous pouvons toucher le corps. Sa largeur correspond à la distance qui nous sépare du corps. La mort de Marat ou Marat assassiné , Jacques-Louis DAVID, 1793, huile sur toile, 165x128 cm. Musées royaux des Beaux arts de Belgique, Bruxelles.
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Descente de croix, Nicolas Poussin, 1630
Descente de croix, Rubens, 1616
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En premier lieu et comme d’habitude, vous devez présenter l’œuvre.
Contexte historique : Cette toile met en scène le fameux « Serment du Jeu de paume ». QUESTIONS : En premier lieu et comme d’habitude, vous devez présenter l’œuvre. Puis vous ferez une courte biographie du peintre. Quelle est l’œuvre déjà étudiée en classe de ce même peintre? Puis vous résumerez le contexte historique (Je vous rappelle que nous l’avons déjà étudié en classe). Rédigez en répondant à des questions simples : - la date - le lieu - le pourquoi d’un tel évènement? I) La description de l’œuvre : Répondez aux questions En utilisant le livre p. 69, identifiez les personnages importants. Cherchez qui sont les plus importants. Vous allez expliquer pourquoi c’est bien une scène de la Révolution? Quel est le type de serment prononcé? Justifiez votre réponse. Analyser le décor : Le décrire. A quoi servent les fenêtres? Que fait la foule aux fenêtres? Quel est son rôle? Décrivez les personnages : Quelles sont leurs attitudes? Sont-elles toutes les mêmes? Analysez la lumière : que met-elle en valeur? Indiquez les lignes de construction du tableau? Correspondent-elles à la lumière? Justifiez votre réponse. II) Essayez d’interpréter l’œuvre : Quel est d’après vous le message du peintre?
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Jeu de paume au XVIIème siècle
CORRECTION : Contexte historique : A l’ouverture des Etats Généraux, le 5 mai 1789, à Versailles, les députés du Tiers état réclament la réunion des trois ordres et le vote par tête, plutôt que le vote par ordre, qui donnait obligatoirement la majorité au Clergé et à la Noblesse. Devant le refus du Roi, le 17 juin, les députés du Tiers se proclament « Assemblée nationale », considérant qu’ils représentent l’écrasant majorité de la Nation. Ils appellent les autres ordres à les rejoindre. Le Roi fait fermer la salle de réunion des députés. Ils se rendant dans la salle du Jeu de paume*, et y prêtent serment le 20 juin 1789. « L’Assemblée nationale […] Arrête que tous les membres de cette assemblée prêteront, à l’instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres et chacun d’eux en particulier confirmeront, par leur signature, cette résolution inébranlable. » (extrait du Serment du Jeu de paume). La salle du Jeu de paume : On y jouait à la paume, jeu de raquette, ancêtre du tennis. On y jouait sur les murs et le sol. Les murs y étaient peints en noir, pour voir mieux les balles. Le plafond était bleu avec des fleurs de lys. Elle mesure 29 m sur 10 m. On y apporte quelques chaises et en guise de table, une porte sur 2 tonneaux… La salle aujourd’hui, avec l’œuvre de David. Jeu de paume au XVIIème siècle
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CORRECTION DES QUESTIONS :
1 Bailly, c’est le Président de l’Assemblée nationale. Il lit le serment, en levant le bras avec solennité. Il est le personnage central, vers lequel convergent tous les regards. Il est en hauteur, en position de domination. Il nous fait face, le visage grave. Ils nous interpelle, nous prend à témoin. Dans la réalité, il faisait face aux députés. C’est un choix de David, pour dramatiser, théâtraliser l’évènement. 1 Robespierre, son exaltation, son amour fanatique pour la Révolution sont montrés par sa tête en arrière et ses mains sur la poitrine. 2 Mirabeau (3) et Barnave (6), députés, destinés à jouer un rôle important. Mirabeau est un des personnages les plus importants du début de la Révolution. Barnave sera le chef des Girondins à la Convention, éliminés par Robespierre. Il sera guillotiné avec ses amis. 2 4 3 6 7 3 5 6 Barrère, assis, rédige un article pour le journal « Le Point du jour ». Il symbolise la liberté de la presse. 5 Martin Dauch, assis, tête baissée, les bras croisés sur la poitrine. C’est le seul député à ne pas avoir prêté serment. Il représente l’exact opposé de Robespierre. Mais il n’est pas menacé, c’est la liberté d’expression. Il est protégé par le député derrière lui. Au 1er plan, 3 ecclésiastiques. Ils représentent les différents ordres religieux. Un moine, en blanc (clergé régulier), un abbé en noir (clergé séculier) et un protestant. Ils s’étreignent avec fraternité, montrant leur soutien à la Révolution et la tolérance religieuse (Esprit des Lumières). 7 4 La foule des 600 députés, qui prêtent serment dans l’enthousiasme et l’exaltation. Il y a une théâtralisation accentuée par les gestes des députés. On voit les bras levés, les chapeaux. C’est l’unanimité (à part Dauch). Ce sont eux les acteurs principaux du changement, de la Révolution, car ils représentent 96% de la Nation. Ce sont des bourgeois. David leur a demandé de venir poser dans son atelier. Dans ses esquisses, il les a représenté nus, avant de les habiller pour le tableau. Il étudie la perfection des corps, à la manière antique (néoclacissisme).
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Composition du tableau :
Cette ligne sépare aussi l’espace des députés et celle du peuple. Le peuple est spectateur et non acteur. Il est aux fenêtres, à gauche dans la galerie. Il soutient la Révolution. Tous les regards, les gestes (y compris les nôtres), convergent vers le personnage central, en hauteur. Il représentent l’unité autour du serment. Les lignes accentuent cette impression. La lumière vient des fenêtres et éclaire la scène. Bailly est au centre de ce rayon de lumière. David dessine la scène in situ (c’est-à-dire dans son milieu même). Le décor est sobre, quelques chaises, une planche sur des tonneaux. Ne pas oublier que les députés se sont réfugiés dans cette salle. On voit les fenêtres où se tient le peuple, avec leurs rideaux gonflés par un vent violent, signe d’orage. C’est le « vent révolutionnaire » qui va tout balayer de l’Ancien régime. Son tableau est fait en atelier, avec ses assistants, par la méthode de la « mise au carreau »* Les députés sont regroupés en dessous d’une ligne, comme sur une scène de théâtre, impression renforcée par le personnage de Bailly, qui nous fixe, le visage grave. En prêtant serment, il s’adresse au public, qui a ainsi l’illusion de faire partie des spectateurs de la scène. La couleur du décor est neutre et uniforme, ce qui fait que les personnages se détachent. David n’a pas assisté au Serment. Il fait des croquis et remplit 3 carnets de dessins préparatoires. Il a annoté ses croquis de remarques sur les expressions et des détails (beaucoup de ses personnages n’ont pas assisté au Serment).
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Interprétation du tableau :
Ce tableau est une commande. En septembre 1790, le Club des Jacobins (dont fait partie David), lui commande un tableau célébrant cet épisode fondateur de la Révolution. « Par la seconde partie de la motion on demande que le beau moment du serment prêté au jeu de Paume, fasse le sujet d’un tableau de 30 pieds de hauteur sur vingt de large (sic) et dont la société fera hommage à l’Assemblée nationale pour orner le lieu des séances. Ce tableau a été à l’unanimité, confié au talent de M. David, justement célèbre, et qui, à l’instant a témoigné sa reconnaissance et a promis le succès à cette belle entreprise, si son pinceau veut répondre à son patriotisme. » (motion proposée aux Jacobins) Il devait être exposé dans l’Assemblée nationale. Il veut renforcer l’idée de l’unité des patriotes qui est le fondement du Serment. David veut y donner l’image de l’unité nationale, de l’unanimité autour du Serment (seul un député refuse de jurer), comme dans une mise en scène. Mais en 1791, cette unité n’existe plus. Certains personnages du Serment, comme Mirabeau sont considérés comme des traitres (on a retrouvé lors de la fuite du Roi, sa correspondance secrète avec Louis XVI, qui est vue comme une trahison). Les modérés (comme Barnave et les Girondins) et les extrémistes (comme Robespierre et les Montagnards) s’opposent déjà. Ce tableau ne fut donc jamais achevé, car il n’était plus d’actualité et même dérangeant. David y renonce en 1793, dans le contexte tragique de la Terreur. En 1795, après son séjour en prison, il tente de relancer son œuvre, mais sans succès. Dès la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles, le Serment est repris et adapté par de nombreux artistes. Il devient un véritable mythe faisant partie de notre histoire. LEXIQUE : Mise au carreau : Procédé permettant de reproduire à la même échelle ou à une échelle différente un modèle original peint ou dessiné. Pour " mettre au carreau ", on trace (à la sanguine, au charbon) des lignes verticales et horizontales, régulièrement espacées et se coupant à angle droit, sur toute la surface du modèle et on reproduit les divisions ainsi obtenues, ou carreaux, sur le support destiné à la Copie. (sanguine : c’est un crayon de couleur ocre rouge).
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Diverses esquisses de David
Technique de « la mise au carreau »
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Quelques détails…
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Analyse : « Le sacre de Napoléon »
Le sacre de Napoléon, Jacques-Louis DAVID ( ), , huile sur toile, 621 x 979 cm. Musée du Louvre. C’est la plus grande toile du Musée du Louvre! Après « Les noces de Cana » de Véronèse. DAVID mit 3 ans à la réaliser! «Que cela est grand ! Ce n'est pas une peinture : on marche dans ce tableau». Citation de Napoléon, dans l’atelier de David où il voyait le tableau après deux ans de travail du peintre.
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Pour préparer votre analyse de ce tableau, vous répondrez au questionnaire distribué. Pour la biographie de Jacques-Louis DAVID, reportez-vous à ce que vous connaissez déjà… N’oubliez pas de rédigez votre contexte historique, en répondant toujours aux mêmes questions. DAVID se lance dans l’énorme tache que représente le Sacre, après une commande orale de Napoléon Ier, dès septembre 1804, avant même le sacre. Il vient d’être nommé 1er peintre de L’empereur. Il reçoit la commande de quatre tableaux retraçant les étapes de la cérémonie, dont « La distribution des aigles », est l’un des plus connus. Il devait être payé livres par Napoléon pour son travail. Mais celui-ci « oublia » de le faire! Il dut batailler dans de longues et humiliantes démarches, pour obtenir finalement un prix inférieur pour son travail! Il était présent au sacre le 2 décembre 1804. Il peint les 191 personnages présents eux-aussi lors de la cérémonie. Excepté un personnage! Il réalise, comme à son habitude, de nombreuse études ( esquisses, croquis), pour préparer cette gigantesque toile, en particulier des nus (on voit ici la »mise au carreau »).
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Le vocabulaire en rouge et souligné a été vu dans la leçon.
Voici ce qu’il dit de son travail : « J'y dessinai l'ensemble d'après nature, et je fis séparément tous les groupes principaux. Je fis des notes pour ce que je n'eus pas le temps de dessiner, ainsi on peut croire, en voyant le tableau, avoir assisté à la cérémonie. Chacun occupe la place qui lui convient, il est revêtu des habillements de sa dignité. On s'empressa de venir se faire peindre dans ce tableau, qui contient plus de deux cents figures ». Les personnages sont très ressemblants, dans leur visage et dans les détails de leurs costumes; C’est un tableau du néoclassicisme, courant artistique de David. Contexte historique : Vous pouviez vous aider du livre p. 74 et 76 En 1804, c’est l’apogée de la période napoléonienne. Bonaparte est victorieux militairement contre l’Autriche et l’Angleterre. Il a rétabli l’ordre intérieur, en réprimant les complots des royalistes et des jacobins. Il autorise les nobles émigrés à rentrer en France. Il a signé le concordat avec le Pape Pie VII, réconciliant religieusement les Français. Il a fait de grandes réformes en conservant certains acquis de la Révolution En août 1802, un plébiscite avait fait de Napoléon, le « consul à vie ». Il avait par le coup d’Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799), mit fin au directoire. Il avait pris le pouvoir, avec l’aide de son armée et avait pris le titre de « Premier consul », fondant ainsi le Consulat. En avril 1804, la création de l’Empire est adopté par le Sénat dans une nouvelle constitution qui confie le « gouvernement de la république » à Napoléon Bonaparte, empereur héréditaire. Cette décision est validée par un plébiscite. La cérémonie du sacre doit avoir lieu le 2 décembre 1804, à Notre-Dame, en présence du Pape Pie VII, qui d’ailleurs n’a pas le choix! Le vocabulaire en rouge et souligné a été vu dans la leçon.
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BOUCHOT est un admirateur de DAVID
La scène se situe dans l’orangerie du château de Saint-Cloud. Bonaparte, escorté de quelques grenadiers, affronte impassible les députés hurlant et protestant « A bas le dictateur ! A bas le tyran ! Hors la loi ! ». Le désordre règne dans la salle, comme en attestent la chaise renversée au premier plan et les députés qui se pressent autour du général. Cette peinture est commandée par Louis-Philippe en 1838, l’année du retour des cendres de l’Empereur de Sainte-Hélène. C’est une peinture de propagande pour légitimer le nouveau régime, issu de la Révolution des 3 Glorieuses. Le peintre présente l’évènement comme l’affirmation de l’ordre, incarné par Bonaparte, soutenu par l’armée, face au désordre, incarné par les députés. Bonaparte a le visage calme, impassible, les jambes écartées, en signe de stabilité. Les députés sont agités, hurlant, bras levés, l'invectivant. On note le contraste des couleurs, le rouge des robes des députés, opposé au noir et blanc de la tenue du général et des chapeaux des grenadiers. La forte lumière venant des fenêtres, éclairant la scène. La position centrale de Bonaparte, vers qui convergent regards et gestes. L’échange de regards entre Bonaparte et son frère Lucien, à sa droite, alors Président des Cinq-cents, avec qui il a préparé le coup d’Etat. Le général Bonaparte au Conseil de Cinq-cents, à Saint Cloud, 10 novembre 1799, François BOUCHOT ( ), 1840, huile sur toile, 421 x 401 cm. Musée national du Château de Versailles. BOUCHOT est un admirateur de DAVID
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La distribution des Aigles, de son vrai nom le Serment de l'armée fait à l'Empereur après la distribution des aigles, 5 décembre 1804 , Jacques-Louis David ( ), 1810, huile sur toile, 610 × 970 cm. Musée national du Château de Versailles, salle du sacre. Fait partie des quatre tableaux commandés à DAVID, avec « Le sacre de Napoléon »
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Analyse du tableau : 2 3 1 2 1 3 Joséphine, l’Impératrice.
Elle est agenouillée sur la première marche de l’autel. Elle porte un manteau long de 23 m, qui pesait très lourd. Elle a la tête baissé, les mains jointes, en signe de respect à son mari. David l’a rajeuni! Elle avait 41 ans et était plus vieille que Napoléon. C’est elle en fait qui est couronnée. 3 1 2 L’Empereur, Napoléon Ier. Il est en tenue de sacre. Il fait environ 180 cm sur le tableau. Il est déjà couronné. Il est le seul actif. Au début DAVID devait le représenter se couronnant lui-même. Mais l’idée fut abandonnée de peur qu’elle symbolise un pouvoir trop absolu, comme les rois. Napoléon a saisi la couronne et se l’ait posé sur la tête, avant l’intervention du Pape. Il porte un manteau de couleur pourpre, symbole du pouvoir impérial romain, ainsi que la couronne de lauriers On voit sur ce manteau des abeilles, symbole du travail, chez les rois mérovingiens.. Le Pape Pie VII. Il est assis sur un fauteuil et non un trône, entouré des dignitaires de l’Eglise française. Il n’a aucune activité, si ce n’est de bénir la scène. En réalité DAVID a rajouté ce geste. Le Pape a assisté passif à la cérémonie. Il n’a pas couronné Napoléon, en signe de rupture avec le sacre des Rois de France. Napoléon l’a obligé à assister au sacre. Sa présence montre la réconciliation avec l’Eglise catholique (concordat), après la période troublée de la Révolution. 1 3
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6 7 4 5 4 6 8 7 5 8 Letizia Ramolino, la mère de l’Empereur.
DAVID lui donne la place d’honneur dans les tribunes. Mais en fait elle n’a pas assisté au sacre, elle était à Rome. Napoléon ordonna au peintre de la faire figurer sur le tableau. La mère de l’Empereur, base de la famille impériale, devait être « présente »! 4 6 8 7 5 David se représente lui-même, entouré de sa famille, au dessus de la tribune où se trouve la mère de l’Empereur. Il fait les esquisses pour le futur tableau. 8 Talleyrand, ministre de Napoléon et son grand chambellan. Les sœurs et les frères de Napoléon, la famille impériale. Tous assemblés (excepté Jérôme). Les sœurs de L’Empereur ne voulaient pas porter la traine de Joséphine et firent des scènes à Napoléon. DAVID ne le montre pas, ce sont les demoiselles d’honneur à l’arrière qui le font. On voit aussi les deux enfants de Joséphine, Hortense, mais aussi Eugène, et le futur Napoléon III, encore enfant. 6 7
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Composition du tableau :
Les lignes verticales sont dans la continuité des bras levés de Napoléon. Elles donnent une impression d’élévation. N’oubliez pas que nous sommes à l’intérieur de Notre-Dame, qui a été décorée pour l’occasion. Tous les regards se portent sur l’Empereur, au centre, sur les marches, les bras levés, vers la couronne qu’il va poser sur la tête de Joséphine. Au centre de la pyramide, le coeur du tableau : l’Empereur, Joséphine, la croix que tient l’archevêque de Paris. C’est là que se concentrent les regards. La lumière venant de la droite du tableau, mais aussi d’en haut, éclairent les personnages rassemblées autour de Napoléon, en signe d’union. Elle éclaire fortement la scène centrale. Impression renforcée par les couleurs vives, l’emploi du blanc, de l’or. Le côté gauche est plus sombre, avec les personnages de gauche, seuls de dos, fermant le cercle autour de l’Empereur
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« Les piliers du régime impérial »
Les bases sur lesquelles reposent le système napoléonien L’administration. Les hauts fonctionnaires du régime. Il y a les anciens consuls, les ministres… Ils tiennent les symboles du pouvoir. Voir la page suivante. La famille impériale Napoléon au fil de ses conquêtes, les installent à la tête des pays conquis. L’armée. Les maréchaux d’Empire, anciens généraux de la Révolution, ralliés à Bonaparte. Il forment avec les hauts fonctionnaires la « Noblesse d’Empire ». La France est en guerre depuis le début de la Révolution., d’où l’importance de l’armée. Napoléon doit lui-même sa gloire à la guerre. Il fut le plus jeune général de France. Même si au moment du sacre, la France est en paix, c’est grâce à la guerre qu’elle l’a obtenue. On voit Murat, l’un des maréchaux de France, beau-frère de Napoléon au 1er rang, tenant le cousin où était posée la couronne. Il devient roi de Naples. . L’Eglise. La religion catholique est redevenue la religion officielle de la France (d’où la présence du Pape). Les évêques présents viennent d’être nommés par Napoléon, dans le cadre du concordat. Mais les autres religions sont autorisées. Même si c’est un sacre, ce n’est pas le sacre des rois de France.
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La couronne dite de Charlemagne
Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine Talleyrand Le globe terrestre La couronne dite de Charlemagne Le sceptre surmonté de l’aigle impérial La main de justice
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Cela ne vous fait pas penser à un autre tableau?
Interprétation : Le sacre est donc une œuvre de propagande napoléonienne, où l’art est mis à son service. D’ailleurs Napoléon rendit de nombreuses visites à DAVID, pour contrôler la manière dont le tableau s’exécutait. Il demanda que sa mère soit rajouté. L’idée est de montrer le rassemblement de la nation autour de Napoléon, mais aussi l’acceptation du nouveau régime. On montre aussi que la Révolution et ses désordres, sont terminés, comme le montre le rassemblement autour de l’Empereur : Eglise catholique, armée, administration, noblesse (l’ancienne et la nouvelle formant la Noblesse d’Empire). Mais ce n’est pas pour autant un retour en arrière, à l’Ancien régime. Le sacre se déroule à Paris, lieu de la Révolution et non à Reims (comme pour les rois de France). Le Pape ne couronne pas Napoléon, qui le fait lui-même et couronne l’Impératrice. Il est plus bas que l’empereur. Les symboles impériaux sont hérités de l’Empire romain (couronne de laurier, pourpre du manteau impérial, aigle), ou des empereurs francs (abeilles, sceptre et couronne de Charlemagne). C’est un Empire et non un royaume. En ce sens, Napoléon se présente comme l’héritier de la Révolution. Ce tableau fait partie du « catéchisme impérial », glorification de Napoléon. Tableau d’Ingres en 1805 Tableau de Gérard en 1805 Cela ne vous fait pas penser à un autre tableau? Réalisé par Marie-Pierre DAUTANE
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