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Mi Ré Do l’Assistant Musical Outil Pédagogique

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1 Mi Ré Do l’Assistant Musical Outil Pédagogique
année 2012 Outil Pédagogique Auteur : Antoine Mirété Diaporama interactif sur les Compositeurs Sommaire

2 SOMMAIRE 1/4 Humour ! A . E F . M N . V W . X Les Instruments Albeniz
Albinoni Auric Bach Balakirev Bartok Beethoven Bellini Berg Berio Berlioz Bernstein Adam de la Halle Bizet Boucourechliev Boccherini Boieldieu Borodine Boulanger Boulez Brahms Britten Bruch Bruckner Busoni Buxtehude Bloch Byrd Chausson Franck Chabrier Charpentier Cherubini Chopin Chostakovitch Cimarosa Constant Corelli Couperin Dallapiccola Cage Debussy Dufay D’Indy Donizetti Dowland Dukas Dunstable Duruflé Dutilleux Dvorak Eisler Elgar Enesco Delibes Chef ?! Micro ?! Clarinette ?! Cor ?! Flûte ?! Harpe ?! Timbales ?! Trombone ?! Alto ?! Tuba ?! Trompette ?! Violon ?! Contactez moi A . E F . M N . V W . X Les Instruments Quitter

3 SOMMAIRE 2/4 A . E F . M N . V W . X Les Instruments Gounod Janacek
Machaut Mozart Feldman Ferneyhough Frescobaldi Gabrieli Geminiani Gershwin Gesualdo Gibbons Glazounov Glinka Gluck Gossec Fauré Harvey Grieg Haendel Halévy Haydn Henry Henze Hindemith Holst Honegger Hummel Ibert Granados Khatchatourian Jolivet Josquin des prés Kabalevski Kodaly Kreisler Lalo Lassus Ligeti Liszt Lully Lutoslawski Janequin Massenet Marin Marais Martinu Mascagni Méhul Mendelssohn Messager Messiaen Meyerbeer Milhaud Monteverdi Moussorgski Mahler Falla A . E F . M N . V W . X Les Instruments Quitter

4 SOMMAIRE 3/4 A . E F . M N . V W . X Les Instruments Nono Ockeghem
Offenbach Orff Pachelbel Paganini Palestrina Penderecki Pergolèse Poulenc Pousseur Praetorius Nielsen Prokofiev Ravel Purcell Rachmaninov Rameau Reich Respighi Rimski-Korsakov Rodrigo Rossini Roussel Saint-Saens Salieri Puccini Sarasate Schoenberg Scarlatti Schaeffer Schmitt Schubert Schumann Sibelius Skriabine Smetana Spohr Stamitz Stockhausen Satie Strauss Johann Tchaïkovski Stravinsky Suppé Tartini Telemann Tippett Torelli Varèse Verdi Villa-Lobos Vivaldi Strauss Richard A . E F . M N . V W . X Les Instruments Quitter

5 SOMMAIRE 4/4 A . E F . M N . V W . X Les Instruments INTRODUCTION
Weill Widor Wieniawski Wolf Xenakis Webern Wagner Weber Cor Accordéon Basson Clarinette Flûte Guitare Hautbois Percussion Piano Trompette Violon Violoncelle INTRODUCTION A . E F . M N . V W . X Les Instruments Quitter

6 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

7 Adam de la Halle ( Arras v. 1237-v
Adam de la Halle ( Arras v. 1237-v. 1287 ), également appelé Adam le Bossu, trouvère picard, auteur d'une œuvre poétique importante pour le théâtre profane du Moyen Age et l'un des créateurs de l'ars nova. Adam composa, vers 1276, le Jeu de la feuillée, pièce dramatique où se succèdent scènes satiriques, burlesques et féeriques, qui préfigure, par l'intervention de la folie, la sottie, genre qui n'apparaîtra qu'au XVe siècle. D'un type différent, le Jeu de Robin et de Marion, vraisemblablement antérieur au Jeu de la feuillée, est la mise en scène d'une pastourelle, où interviennent le chant et la danse, sans accompagnement musical. Influencés par le Jeu de saint Nicolas ( v. 1200 ) de Jean Bodel qui accentuait le processus de laïcisation du théâtre, les « jeux » d'Adam constituent dans l'histoire du théâtre français les deux plus anciens exemples de théâtre d'inspiration entièrement profane. Adam fut également novateur dans le domaine de la musique en introduisant la polyphonie dans ses motets et ses rondeaux, ces derniers constituant un des chefs-d'œuvre de la musique du XIIIe siècle. Sommaire Quitter

8 ALBENIZ Sommaire Quitter

9 Isaac Albéniz, ( 1860-1909 ), l'un des principaux compositeurs espagnols du XIXe siècle.
Né à Camprodón, en Catalogne, il fut un enfant prodige du piano. Il quitta la maison paternelle à l'âge de treize ans, travaillant comme pianiste itinérant en Amérique latine. Il étudia ensuite au Conservatoire de Bruxelles ( ), puis à Budapest où il rencontra le pianiste et compositeur hongrois Franz Liszt ( 1880 ). Il s'installa à Paris en 1893, accueilli par le compositeur français Vincent d'Indy. Son chef-d'œuvre est la suite pour piano Iberia ( ), d'une grande virtuosité. Sommaire Quitter

10 Un extrait de l’Adagio en SOL mineur pour cordes et orgue
Tomaso Albinoni, ( ), compositeur et violoniste italien, connu surtout pour sa musique instrumentale et son célèbre Adagio. C'est à Venise, sa ville natale, qu'il vécut et produisit la plupart de ses opéras (une cinquantaine). Ses œuvres instrumentales, firent l'admiration de Jean-Sébastien Bach. Elles comprennent des sonates à trois instruments, des concertos pour 1 et pour 2 hautbois et le concerto pour violon soliste ( 1710 ). Un extrait de l’Adagio en SOL mineur pour cordes et orgue Sommaire Quitter

11 Georges Auric, ( ), compositeur français membre du groupe des Six, né à Lodève, dans l'Hérault. Il reçut un enseignement musical au Conservatoire de Paris et à la Schola cantorum. Auric était le plus jeune des Six, groupe formé en réaction contre la suprématie de compositeurs comme Claude Debussy et Vincent d'Indy. La musique d'Auric pour la comédie-ballet les Fâcheux de Molière, a été sa première œuvre saluée par la critique. Il composa de la musique pour plusieurs films réalisés par le poète, peintre et metteur en scène Jean Cocteau, dont le Sang d'un poète ( 1930 ), la Belle et la Bête ( 1935 ) et Orphée ( 1949 ). Auric a également écrit des musiques pour des films américains, Moulin-Rouge ( 1953 ) et Roman Holiday ( 1953 ). Sommaire Quitter

12 Jean Sébastien BACH Sommaire Quitter

13 Jean-Sébastien Bach, ( ), organiste et compositeur allemand de l'époque baroque, maître du contrepoint et du choral, l'un des plus grands génies et compositeurs de l'histoire de la musique occidentale. Johann Sebastian Bach est né le 21 mars 1685, à Eisenach, ville de Thuringe, d'un père musicien, Johann Ambrosius Bach ( ). Celui-ci lui enseigna, dès son plus jeune âge, les instruments à corde et son oncle Johann Cristoph Bach, organiste de la ville d'Eisenach, lui apprit l'orgue. Orphelin à l'âge de neuf ans, il fut élevé par son frère aîné, Johann Christoph, organiste à Ohrdruf, qui lui enseigna le clavecin et la composition. En 1700, il entra à la maîtrise de Saint-Michel de Lunebourg où il travaille la composition avec l'organiste Georg Böhm ( ). Il subit également l'influence des musiciens français comme l'organiste et claveciniste virtuose Louis Marchand ( ) auteur de superbes Pièces de clavecin ( ) et de Couperin le Grand alors qu'il fréquentait la cour de Celle, proche de Lunebourg. En 1703, à l'âge de dix-huit ans, il est engagé pour occuper l'orgue d'Arnstadt où il composa sa première cantate ( 1704 ). Il demanda un congé pour aller étudier avec Dietrich Buxtehude, célèbre organiste et compositeur allemand d'origine danoise, qui était alors à Lübeck et dont la musique d'orgue eut une influence puissante sur celle de Bach. À son retour, il perdit sa tribune à Arnstadt et s'installa alors à Mühlhausen comme organiste de l'église Saint-Blaise ( 1707 ). Il se maria alors avec sa cousine Maria Barbara Bach ( ), dont il eut sept enfants. Suite page suivante … Sommaire Quitter

14 Jean-Sébastien Bach quitta Mühlhausen pour exercer à la cour du duc de Weimar la fonction d'organiste, de violon solo et de compositeur ( ). Il composa alors de nombreuses œuvres pour orgue, Toccata en ré mineur, en ré majeur ( 1709 ), Alla breve en ré mineur ( 1709 ), Grande passacaille en ut mineur ( 1716 ), mais aussi des pièces et des concertos pour clavecin. Suite à des tensions avec le duc Wilhelm Ernst, Bach quitta la cour de Weimar pour celle du prince Léopold d'Anhalt-Köthen ( ). De véritables liens d'amitié s'établirent entre le prince Léopold et Bach qui se trouvait alors dans d'excellentes conditions matérielles pour composer. De cette période datent ses Suites anglaises ( ), ses Suites françaises ( 1722 ); des Partitas ( ), des ouvertures pour orchestres, les Six Concertos brandebourgeois ( 1721 ) et son premier livre du Clavier bien tempéré ( 1722 ). En 1721, un an après la mort de sa femme Maria Barbara, Bach se remaria avec la fille d'un trompettiste, Anna Magdalena Wilcken ( ), elle-même chanteuse à la Cour et dont il eut treize enfants. En 1723, il quitta la cour de Köthen, vraisemblablement parce qu'il n'y avait qu'un rôle de compositeur profane et, en tant que luthérien, désirait composer de la musique d'église. Il obtint la fonction de cantor à l'église Saint-Thomas de Leipzig, mais fut soumis à l'autorité du Conseil de la Ville, qui l'obligea à fournir des œuvres pour les quatre églises de la ville, chaque semaine et lors de chaque fête. De plus, il souffrit de voir ses compositions interprétées par les élèves peu appliqués de la Thomasschule et par un orchestre médiocre. Il écrivit alors près de 300 cantates, dont 200 seulement nous sont parvenues. Suite page suivante … Sommaire Quitter

15 C'est à cette période que Bach composa ses plus beaux chefs-d'œuvre,
ses Passions selon saint Jean ( 1722 ) et selon saint Matthieu ( 1729 ), des Motets ( ), la Messe en si mineur ( 1733 ), l'Oratorio de Noël, constitué de six cantates ( 1734 ), 21 Chorals ( 1739 ), son second livre du Clavier bien tempéré ( ). Il composa aussi les Variations Goldberg ( 1742 ), les Variations canoniques ( 1747 ), l'Offrande musicale ( 1747 ) et l'Art de la fugue ( ).En 1747, il se rendit en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann ( ) à la cour de Prusse pour y voir son second fils Carl Philipp Emanuel Bach, claveciniste depuis Il donna des concerts devant Frédéric II, dont il reçut les éloges pour ses improvisations. Pendant la dernière année de sa vie, Bach souffrit de troubles oculaires et mourut le 28 juillet 1750, après avoir subi sans succès une opération.L'œuvre de Bach s'inspire de traditions musicales d'Allemagne du Nord et du Sud, de France et d'Italie et en restitue une formidable synthèse.Bach fut essentiellement un autodidacte de la composition. Sa principale méthode d'apprentissage fut, comme c'était l'usage à son époque, de copier sur ses cahiers, la musique de différents compositeurs. Ainsi, Bach recopia-t-il intégralement l'œuvre du compositeur français Nicolas de Grigny ( ) et transcrivit Couperin. Il puisa dans la tradition de l'Allemagne du Nord, grâce à l'enseignement qu'il reçut de Georg Böhm, à Lunebourg, et de Buxthude à Lübeck. Bach subit aussi l'influence des compositeurs de l'Allemagne du Sud par le biais de l'enseignement de son frère aîné Johann Christoph qui était un élève de Johann Pachelbel. Enfin, Bach transcrivit pour le clavecin ou l'orgue les concertos de Vivaldi et du compositeur italien Benedetto Marcello ( ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

16 Il poursuivit cet exercice sa vie durant et réalisa souvent des arrangements d'œuvres composées par d'autres compositeurs. Il utilisait ainsi toutes les ressources du langage musical disponible à l'époque baroque et pouvait combiner les motifs rythmiques des danses françaises, la grâce des mélodies italiennes et la complexité du contrepoint allemand dans une même composition. Le contrepoint constitue la base de la grammaire musicale de Bach. Une mélodie implique pour Bach un ensemble de mélodies indépendantes ou complémentaires. En imaginant des lignes mélodiques intriquées, Bach pouvait exprimer la texture complexe d'une fugue à plusieurs voix avec un instrument à mélodie unique, comme le violon ou le violoncelle. Dans chacune de ses œuvres, il établit un ensemble de combinaisons contrapuntiques qui caractérisent son style, parfaitement illustré avec l'Art de la fugue ( 1749 ). Ainsi, Bach développait un thème en l'associant à un autre, créant ainsi une union ou une opposition d'où résulte un troisième thème. Bach s'attachait à donner une transcription musicale symbolique à chaque idée ou image d'un texte religieux, en infléchissant la mélodie ou l'harmonie. Ainsi, chaque mot devait avoir son sens retranscrit musicalement. La musique est dès lors intimement liée au texte, l'ennoblissant admirablement grâce à son expressivité et son intensité spirituelle. Suite page suivante … Sommaire Quitter

17 Bach exprima à travers toutes ses compositions sa foi luthérienne, ce qui fit écrire à l'un de ses élèves, Gottlieb Ziegler : « Pour le jeu du choral, mon professeur, le maître de chapelle Bach, me l'enseigna de telle sorte que je ne joue pas les chorals simplement tels quels, mais d'après le sentiment indiqué par les paroles. » Alors qu'il était cantor à Leipzig, Bach composa près de deux cents chorals, œuvres au cœur de l'office luthérien. La cantate de l'office liturgique du dimanche est toujours construite sur le thème d'un choral qui sert de sujet au chœur initial. En effet, la plupart des cantates s'ouvrent sur une partie pour chœur et orchestre, se poursuivent avec une alternance de récitatifs et d'arias pour voix seules et accompagnement et se concluent sur le chant du même choral basé sur un simple hymne luthérien. Il nous reste deux cents cantates d'église alors qu'il aurait, d'après son fils Carl Philipp Emanuel Bach, composé cinq années de cantates pour tous les dimanches et fêtes de l'année, soit cinq cycles. Dans les Passions, le récitatif représente l'évangéliste et tient donc une place importante dans l'œuvre. Il a un caractère méditatif ou de commentaire. Le texte se fonde sur l'Évangile que retranscrit Bach avec beaucoup de lyrisme. Dans ses Passions, Bach se servait de deux chœurs plus un chœur d'enfants, de deux orchestres et de deux orgues, chaque élément répondant à l'autre. Ainsi Bach composa 166 chorals, 202 cantates, 2 oratorios de Pâques ( 1735 ) et de Noël (1734), les Passions de Saint-Jean ( 1722 ) et de Saint-Matthieu ( 1729 ), la Messe en si mineur ( 1732, 1737, 1749 ), 4 Messes brèves ( 1735 ), le Magnificat ( 1723 ) et 7 motets ( ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

18 Bach composa des œuvres pour orgue tout au long de sa vie et fit de nombreuses improvisations sur cet instrument, ce qui lui valut les louanges de Frédéric II à Potsdam. Outre ses 166 chorals, l'œuvre pour orgue comprend 27 Préludes, Fantaisies, Toccatas et Fugues, compositions brillantes qui marquent l'influence qu'exercèrent sur Bach les organistes de l'Allemagne du Nord mais aussi, par la suite, d'Italie. Il composa aussi 6 Concertos, 6 Sonates en trio ( 1727 ), une Grande Passacaille en ut mineur ( 1716 ) et des pièces diverses. Son œuvre pour clavier est constituée principalement par le Clavier bien tempéré ( ) qui réunit deux fois 24 Préludes et Fugues et constitue une sorte de « manifeste » de la part de Bach qui joue de la modulation à l'infini. Bach écrivit encore pour le clavier trois recueils de Suites françaises ( 1722 ), anglaises ( ) et allemandes ( ), qui portent le titre de Partitas, un Concerto italien ( 1735 ), 16 Concertos transcrits d'après Vivaldi ( 1710 ), les Variations Goldberg ( 1742 ) et des pièces diverses. Bach écrivit ses œuvres pour orchestre alors qu'il était à Köthen et qu'il disposait d'un orchestre de 17 musiciens. Il écrivit tout d'abord ses quatre Suites pour orchestres ou Ouvertures ( ). Il réalisa une commande du margrave de Brandebourg avec 6 Concertos brandebourgeois ( 1721 ). Il composa par la suite 14 Concertos pour un, deux, trois, quatre clavecins et orchestre de 1727 à Enfin, son œuvre pour orchestre comprend aussi 4 Concertos pour un et deux violons et des concertos divers pour hautbois et violon, flûte, violon et clavecin.  Bach écrivit deux œuvres à la fin de sa vie qui sont la consécration et la synthèse de tout son art, l'Offrande musicale ( 1747 ), série de canons et fugues sur un même thème, et l'Art de la fugue ( 1749 ), resté inachevé, comprenant une série de 17 fugues, là encore sur un thème unique. L'œuvre de Bach, dans son ensemble, constitue le fondement de toute la musique occidentale moderne. Sommaire Quitter

19 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

20 Mili Alekseïevitch Balakirev, ( ), pianiste, chef d'orchestre et compositeur russe membre du groupe des Cinq, né à Nijni-Novgorod, et formé dans sa ville natale ainsi qu'à l'université de Kazan. Il se rendit à Saint-Pétersbourg à l'âge de dix-huit ans, où il se lia d'amitié avec le compositeur russe Mikhail Glinka. En 1861, Balakirev, avec quatre autres compositeurs, créa le groupe des Cinq. Sous l'influence de Balakirev, les Cinq brisèrent les formes musicales en vigueur, utilisant des mélodies traditionnelles russes dans leurs compositions et des contes populaires comme thèmes de leurs opéras. Les quatre autres membres étaient Modest Moussorgski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Alexandre Borodine et César Cui. En 1862, Balakirev contribua à la fondation de l'École libre de musique de Saint-Pétersbourg et en 1869, est devenu directeur de la Chapelle impériale et la Société impériale de musique. Parmi ses compositions, on trouve les poèmes symphoniques Tamara et Russie, ainsi que la fantaisie pour piano Islamey, l'une des œuvres les plus brillantes et les plus difficiles du répertoire de cet instrument. Il a également écrit pour le piano et la voix. Sommaire Quitter

21 BARTOK Sommaire Quitter

22 Béla Bartók, ( ), pianiste et compositeur hongrois marqué par la musique traditionnelle des Balkans et de Hongrie, et l’un des principaux compositeurs de la musique moderne. Né le 25 mars 1881 à Nagysentmiklós en Transylvanie ( aujourd’hui en Roumanie ), Béla Bartók étudia à Presbourg ( aujourd’hui Bratislava, Slovaquie ) et à Budapest, où il enseigna le piano à l’Académie royale ( ) puis travailla pour l’Académie des sciences ( ), qui lui demanda d’entreprendre le classement des chants populaires hongrois. En 1940, après le pacte que son pays passa avec Hitler, il émigra aux Etats-Unis. Chargé par la Columbia University de New York d’établir un recueil de musique serbo-croate ( ), il eut dans ce pays une vie difficile : il y rencontra peu de succès, donna peu de concerts et eut peu d’élèves. Influencé par le romantisme de Franz Liszt, sensible notamment dans la Symphonie Kossuth ( 1903 ), et par l’impressionnisme de Claude Debussy, dont le style se retrouve dans Image ( 1911 ), la musique de Bartók traduisit surtout un effort de synthèse et d’assimilation des influences traditionnelles. Avec son ami le compositeur Zoltán Kodály, il recueillit et analysa de façon systématique la musique traditionnelle hongroise et celle d’autres peuples. Cette collaboration aboutit à la production de douze volumes contenant des milliers de chansons traditionnelles hongroises et roumaines, ainsi que plusieurs centaines de chants de Turquie et d’Afrique du Nord, où il entreprit de nombreux voyages consacrés à la collecte de chansons. Suite page suivante … Sommaire Quitter

23 Bartók intégra rarement les chansons traditionnelles directement dans ses compositions, mais, comme dans les Danses populaires roumaines ( ) ou dans Mikrokosmos ( ), il assimila leurs caractéristiques dans un style très personnel, fait de gammes, de contours mélodiques et d’une puissance motrice reprenant les rythmes distinctifs de la musique traditionnelle des Balkans et de Hongrie.Pianiste brillant, il fut toujours très sensible aux couleurs du piano comme à celles de l'orchestre. Il écrivit de nombreuses études pour le piano. Les six volumes de Mikrokosmos, se composant de cent cinquante-trois pièces progressives pour piano, constituent une synthèse de son développement musical. Les Six Quatuors à cordes ( ) renouvellent un genre que Beethoven et Schubert avaient déjà porté à un haut degré de perfection. Bartók, alliant des mélodies marquées par leur inspiration populaire à un travail d’élargissement des harmonies, composa une musique fascinante, qui surprend. Parmi les autres compositions de Bartók figurent des œuvres vocales comme Vingt Chansons populaires hongroises ( 1911 ), la pantomime le Mandarin merveilleux ( 1919 ), des compositions pour piano comme l’Allegro barbaro ( 1911 ) et les Trois Concertos ( 1926, 1931, 1945 ), l’opéra le Château de Barbe-Bleue ( 1911 ), le ballet le Prince de bois ( ), des œuvres pour orchestre comme Concerto pour violon et orchestre ( ) et Concerto pour orchestre ( 1943 ), qui constitue, avec la Musique pour cordes, percussion et célesta ( 1936 ) et le Divertimento pour orchestre à cordes ( 1939 ), son œuvre la plus jouée.  Étranger aux écoles de son temps, Béla Bartók a suscité un mouvement d’intérêt pour les traditions populaires, qui a nourri la musique du XXe siècle. Sommaire Quitter

24 BEETHOVEN Sommaire Quitter

25 Ludwig van Beethoven, ( ), compositeur allemand, une des figures marquantes du classicisme. Né à Bonn, Beethoven grandit dans un environnement stimulant, bien que pas toujours heureux. Les signes précoces de son talent musical furent exploités de façon assez rude par son père, chanteur dans la chapelle de la cour du prince - électeur de Cologne. Il effectua au printemps 1787 un bref voyage à Vienne, où il rencontra Mozart. Sa mère mourut peu après son retour et bientôt l'alcoolisme de son père l'obligea à assurer lui-même l'entretien de la famille ( notamment de ses deux frères cadets ). Ses premières compositions furent écrites sous la tutelle de son maître Christian Gottlob Neefe ( ), organiste à la cour depuis 1782.S'en détache en particulier la Cantate sur la mort de l'empereur Joseph II( 1790 ). En novembre 1792, Beethoven se rendit une nouvelle fois à Vienne pour y étudier avec Joseph Haydn, dont il avait fait quelques mois plus tôt la connaissance à Bonn. Il ne devait plus quitter la capitale autrichienne. Il se forma également auprès du compositeur Johann Georg Albrechtsberger ( ) et d'Antonio Salieri, et s'imposa, notamment dans les milieux aristocratiques, par ses exécutions et ses improvisations au piano, composant beaucoup pour cet instrument ( sonates et concertos ). Sa première symphonie ne fut jouée qu'en 1800, et la même année fut terminée la série de six quatuors à cordes opus 18. C'est dans ces genres réputés difficiles que Haydn s'était particulièrement illustré et que Beethoven prit la relève. Les œuvres composées ensuite, dans les premières années du XIXe siècle, montrent qu'il avait parfaitement assimilé le style classique viennois, qu'il mena vers de nouveaux horizons. La période s'étendant de la symphonie n° 3 ( Eroica ), commencée en 1803, créée en privé en 1804 et en public en 1805, à la symphonie n° 8 ( 1812), est souvent qualifiée de « décennie héroïque » de Beethoven. Suite page suivante … Sommaire Quitter

26 La surdité croissante qu'il avait remarquée pour la première fois en 1789 suscita chez lui un sentiment d'isolement social de plus en plus fort. À l'automne de 1802, il rédigea son célèbre Testament de Heiligenstadt, lettre adressée à ses deux frères mais qui ne fut jamais envoyée : on le retrouva dans ses papiers après sa mort. Il en alla de même de la fameuse Lettre à l'immortelle bien-aimée ( 1812 ). Le mystère de l'identité de sa destinataire semble avoir été levé dans les années 1970 par le musicologue américain Maynard Solomon. Il s'agirait d'Antonie Brentano, épouse d'un marchand de Francfort et mère de quatre enfants. Pour d'autres, il s'agirait de Joséphine de Brunsvick, issue d'une famille aristocratique et qui, quelques années auparavant, avait apparemment répondu à l'amour du compositeur. De toute sa vie, Beethoven ne se lia cependant jamais définitivement avec une femme. Beethoven atteignit le sommet de sa gloire vers 1814, année aussi bien de la troisième et dernière version de Fidelio opéra chantant à la fois la liberté et l'amour conjugal que du congrès de Vienne. Après la mort de son frère cadet Casper Carl, en 1815, il mit toute son énergie dans une lutte juridique coûteuse avec sa belle-sœur pour obtenir la tutelle de son neveu Karl, né en La mère de Karl bénéficia tout d'abord d'un jugement favorable, mais Beethoven obtint finalement la tutelle. Il n'était cependant pas la personne idéale pour assumer un tel rôle, et Karl fit une tentative de suicide en 1826. Devenu totalement sourd vers 1818, Beethoven communiqua dans ses dernières années au moyen de ses Carnets de conversation sur lesquels les visiteurs écrivaient ce qu'ils avaient à dire, lui-même répondant oralement. Ils ont été en très grande partie conservés et constituent, de même que les esquisses qu'il laissa pour un grand nombre d'œuvres, une source précieuse de renseignements. Mais son « ami et confident » Anton Schindler n'hésita pas à falsifier certains passages des Carnets. Dans les années 1820, la gloire de Rossini porta ombrage à celle de Beethoven. La création de la Neuvième Symphonie en mai 1824 n'en fut pas moins un grand triomphe personnel. Beethoven mourut à Vienne, et plusieurs milliers de personnes suivirent son convoi funéraire. Suite page suivante … Sommaire Quitter

27 Beethoven a composé neuf symphonies, sept concertos ( cinq pour piano, un pour violon et violoncelle ), seize quatuors à cordes ( auxquels il faut ajouter la Grande Fugue ), trente-deux sonates pour piano, dix sonates pour piano et violon, et cinq sonates pour piano et violoncelle, un opéra ( Fidelio ), deux messes, plusieurs ouvertures, des musiques de scène ( dont celle pour Egmont de Goethe ), un ballet ( les Créatures de Prométhée ), de nombreuses séries de variations pour piano ( dont les Variations Diabelli ), des lieder, etc. Il mena à son terme le « style classique » de Haydn et de Mozart, mais avec une exaltation des sentiments personnels inconnue avant lui et qui le fit qualifier de « romantique ». En réalité, notamment par son côté tribun et par son idéalisme, Beethoven fut un vrai fils de la Révolution française : on ne trouve pas chez lui le repli sur soi si caractéristique d'une partie de la génération romantique en Toujours est-il que la postérité devait donner à son œuvre les prolongements artistiques et humains les plus variés. Dans ses premières années viennoises, Beethoven oscilla en quelque sorte entre la tentation mondaine et la poursuite des idéaux de Haydn et de Mozart. Les grandes œuvres de la « décennie héroïque » relèvent très nettement de la seconde tendance, qu'elles soient particulièrement vastes comme la symphonie n° 3 ( Eroica ) ou le Cinquième Concerto pour piano ( 1809, dit de l'Empereur ), ou de structure plus condensée comme la symphonie n° 5 ( 1808 ) ou la sonate Appassionata ( 1804 ), ou plus détendue, comme la symphonie n° 6, dite Pastorale ( 1808 ). L'achèvement de la symphonie n° 8 ( 1812 ) et, la même année, la fin des espoirs d'une relation heureuse avec l'immortelle bien-aimée, laissèrent Beethoven dans une grande incertitude musicale et humaine. Les quelques ouvrages des années immédiatement postérieures cycle de mélodies An die ferne Geliebte ( « À la bien-aimée lointaine », 1816 ), la Sonate pour piano en la majeur opus 101 ( 1816 )  adoptent une tournure expérimentale tout en retrouvant les structures plus lâches des années C'est dans de telles pages que Beethoven paraît le plus proche de la génération romantique naissante. En 1818 cependant, la vaste Sonate en si bémol majeur, opus 106 ( Hammerklavier ), d'une longueur et d'une difficulté inégalées, renoua avec les structures serrées du style « héroïque ». Suite page suivante … Sommaire Quitter

28 Les œuvres de la dernière période de la vie de Beethoven se définissent toutes par un caractère individuel que les compositeurs suivants ont admiré mais rarement pu imiter. La Neuvième Symphonie et la Missa solemnis reflètent sa vision globale d'une humanité idéalisée prenant racine dans une divinité suprême plutôt que dans la doctrine catholique romaine. Le style tardif de Beethoven se manifeste aussi dans les trois dernières sonates pour piano opus 109 à 111 ( ) et dans les cinq derniers quatuors à cordes ( ), qui furent d'abord jugés inaccessibles avant d'être considérés comme une des plus hautes manifestations de l'esprit humain. Un des legs de Beethoven fut le changement de l'image du compositeur, jadis considéré comme un artisan travaillant sur ordre de l’église ou d'un aristocrate protecteur ( rôle qu'à leurs débuts, Haydn et Mozart avaient adopté d'assez bon cœur ), désormais ( du moins en principe ) artiste indépendant vivant de sa production, sorte de grand - prêtre laïque. Son influence musicale fut à la fois vaste ( rares furent au XIXe siècle et au début du XXe siècle les compositeurs qui ne se réclamèrent pas d'une façon ou d'une autre de lui ) et assez limitée ( une quelconque imitation directe était hors de question ).Par beaucoup d'aspects, Franz Schubert, son contemporain à Vienne après 1815, lui tourna le dos. Johannes Brahms ne fit quant à lui jouer sa première symphonie qu'à quarante ans passés : l'exemple de Beethoven s'était révélé paralysant. De Richard Wagner il n'existe aucune symphonie de maturité : c'est dans ses opéras qu'il paya sa dette à Beethoven. Franz Liszt paya la sienne dans son unique sonate pour piano, de structure absolument radicale. Pour la symphonie et le quatuor à cordes, ce n'est que dans les dernières années du XIXe siècle et dans les premières du XXe, avec Bruckner, Mahler et l'opus 7 de Schoenberg, que l'héritage de Beethoven fut pleinement assumé. Suite page suivante … Sommaire Quitter

29 SES PRINCIPALES OEUVRES
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30 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

31 BELLINI Sommaire Quitter

32 Vincenzo Bellini, ( ), compositeur italien, l'un des maîtres du bel canto, auteur de Norma. Né à Catane, en Sicile, il fut élève du conservatoire de musique de Naples. La première de son premier opéra, Adelson e Salvina, en 1825, lui amena l'appui de Domenico Barbaja, directeur de l'Opéra de Naples, le San Carlo, et de la Scala de Milan. Barbaja commanda à Bellini deux opéras : Bianca e Fernando pour le Teatro San Carlo en 1826 et Il Pirata pour la Scala en Ces deux opéras remportèrent un vif succès, tout comme La Straniera ( L'Étrangère, 1829 ) et Capuleti ed i Montecchi ( 1830 ). En 1831 furent créés les deux opéras les plus célèbres de Bellini, la Somnambule et son chef-d'œuvre, Norma, qui lui valurent une renommée internationale. Ces opéras furent suivis, en 1833, par une œuvre moins reconnue, Beatrice di Tenda, et, en 1835, par son œuvre ultime, Puritani. Bellini était un artiste méticuleux et perfectioniste. Il composait pour des chanteurs qui étaient les maîtres du bel canto, un style de chant qui donnait la primeur à l'agilité vocale et à la précision. Il était très soucieux des liens entre texte et musique et choisissait ses livrets avec soin. Ses opéras, souvent d'inspiration romantique, doivent leur force dramatique à des mélodies simples, belles, unanimement admirées pour leur pureté. Sommaire Quitter

33 Alban Berg, ( ), compositeur autrichien, élève d'Arnold Schoenberg, auteur de Wozzeck.Né à Vienne le 9 février 1885, il fut l'élève d'Arnold Schoenberg, pionnier du système dodécaphonique. La musique de Berg se caractérise par une utilisation nuancée et personnelle de ce système.  La première œuvre terminée sans la supervision de Schoenberg fut les Altenberg Lieder ( 1912 ), d'après des esquisses poétiques du poète Peter Altenberg. On y remarque l'influence de compositeurs romantiques comme Richard Wagner et Gustav Mahler. Dans ses Trois Pièces pour orchestre, écrites en 1914 à l'occasion du quarantième anniversaire de Schoenberg, il développe une idée de son maître, celle d'écrire « une suite de pièces de caractère pour orchestre ». Son opéra Wozzeck, inspiré par le drame de Georg Büchner, fut représenté pour la première fois en Wozzeck est devenu le symbole de l'opéra expressionniste et un témoignage du premier après-guerre. Un deuxième opéra, Lulu, inachevé, fut édité à titre posthume. Sa dernière œuvre achevée est le concerto pour violon À la mémoire d'un ange, hommage à la mémoire de Manon Gropius, fille de l'architecte allemand Walter Gropius et d'Alma Mahler, veuve de Gustav Mahler. La partition est construite à partir d'une séquence à douze tons, d'une mélodie populaire autrichienne et d'un cantique du XVIIe siècle qui avait déjà été utilisé par Jean-Sebastian Bach dans sa Cantate, BWV 60. Sommaire Quitter

34 Luciano Berio, ( ), compositeur italien de musique électroacoustique. Né à Oneglia, en Italie, Berio a étudié la musique avec son père, qui était organiste, avant de s‘inscrire dans une école de musique à Milan. En 1950, il a épousé la soprano américaine Cathy Berberian, qui a été par la suite l‘interprète privilégiée de son œuvre. En 1951, il partit aux États-Unis pour étudier avec Luigi Dallapiccola, chef de file de l'avant-garde italienne. Ce séjour l‘aida à élargir le champ de ses perspectives musicales en électroacoustique. En 1954, après son retour en Italie, il participa à la fondation du célèbre centre de musique électronique de Milan, le Studio di fonologia musicale, qu‘il dirigea de 1954 à Entre 1965 et 1972, il enseigna à la Juilliard School de New York et, de 1976 à 1979, collabora régulièrement avec l‘Ircam à Paris. En 1988, il fonda le studio de musique électronique Tempo Reale à Florence.  De 1958 à 1988, Berio composa une série de onze Sequenze, œuvre pour instrument solo. Ces Sequenze ont eu pour les instrumentistes une grande importance dans l‘établissement d‘un répertoire expérimental. En 1969, il composa Sinfonia, qui a mis en lumière une autre de ses préoccupations : la fabrication d‘une œuvre qui fonctionnerait simultanément à différents niveaux  psychologique, sensuel, artistique. On peut apprécier le résultat tangible de ses recherches dans le scherzo, où il cite, en toile de fond, un mouvement de la Deuxième symphonie de Mahler, à laquelle s'ajoute un collage de fragments chantés et parlés par huit chanteurs solistes, et de brèves interventions de l‘orchestre. Ce souci de niveaux fonctionnant simultanément trouve sa pleine expression dans les opéras de Berio. Dans la Vera Storia ( 1978, sur un livret d‘Italo Calvino ), la seconde moitié de l‘œuvre illustre le même texte que la première, alors que le décor, les personnages, ainsi que la structure musicale changent totalement. La seconde moitié peut donc être considérée comme un commentaire de la première ou comme une lecture différente de celle-ci   Les autres opéras majeurs de Berio sont Opera ( 1970 ) et Un Re in ascolto ( 1983 ). Sommaire Quitter

35 BERLIOZ Sommaire Quitter

36 Hector Berlioz, ( ), compositeur français qui exerça une influence déterminante sur l'art symphonique et lyrique et qui fut l'une des figures marquantes du romantisme musical. Né à La Côte-Saint-André, dans l'Isère, le 11 décembre 1803, Louis Hector Berlioz commença l'étude de la musique à douze ans. Il se rendit à Paris en 1821 pour y faire des études de médecine, qu'il abandonna pour se consacrer à la composition. Sa première œuvre importante, la Messe solennelle, date de 1825, ainsi que la Révolution grecque, inspirée par le soulèvement des Grecs contre la domination ottomane. Il entra alors au conservatoire de Paris où il étudia la composition auprès de Jean-François Lesueur, et le contrepoint et la fugue auprès d'Anton Reicha. Après trois tentatives infructueuses, il remporta le grand prix de Rome avec la Mort de Sardanapale, créée à Paris en 1830. La même année, Berlioz écrivit la Symphonie fantastique, créée au conservatoire de Paris en décembre 1830 et qui connut un immense succès. L'œuvre, sous-titrée Episodes de la vie d'un artiste, en rupture avec le schéma traditionnel des symphonies, est structurée comme un drame en cinq mouvements, qui sont intitulés respectivement « Rêveries et Passions », « Un bal », « Scène aux champs », « Marche au supplice » et « Songe d'une nuit de sabbat », chacun d'eux évoquant une attitude émotionnelle et représentant des variations d'une « idée fixe » ( motif récurrent ). D'une forme révolutionnaire, la Symphonie fantastique mettait Berlioz au tout premier rang du romantisme européen. Grâce à la modernité de son orchestration, à la force expressive des couleurs et timbres et à l'utilisation très personnelle du contrepoint, le jeune compositeur signa ici, à vingt-sept ans, un chef-d'œuvre de l'histoire musicale du XIXe siècle, dépassant le modèle romantique beethovenien. L'obtention du grand prix de Rome, en 1830, permit à Berlioz de s'installer en Italie, où il composa deux ouvertures, le Roi Lear ( 1831 ) et Rob Roy ( 1832 ). Son monodrame lyrique pour soli, chœur et orchestre, intitulé Lélio ou le Retour à la vie ( 1831 ), fut conçu comme une continuation de la Symphonie fantastique. Il écrivit sur une commande de Paganini Harold en Italie ( 1834 ) pour alto solo et orchestre, inspiré d'un poème de George Byron. Suite page suivante … Sommaire Quitter

37 De 1834 à 1837, Berlioz travailla à l'opéra Benvenuto Cellini, créé sans succès à l'Opéra de Paris en Parallèlement, il devint critique musical au Journal des débats de 1833 à 1863 et, à partir de 1834, à la Gazette musicale. Berlioz, qui aborda la direction d'orchestre en 1835, dirigea un grand nombre de ses œuvres par la suite. En 1837, il composa, sur commande du gouvernement, la Grande Messe des morts ( Requiem ), pour laquelle il exigea un effectif choral et instrumental exceptionnel. En 1839, il obtint le poste de bibliothécaire au conservatoire de Paris et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il acheva cette même année sa symphonie dramatique Roméo et Juliette, d'après Shakespeare. L'année suivante, répondant à une commande du gouvernement, il dirigea sa Symphonie funèbre et triomphale, pour le dixième anniversaire des Trois Glorieuses. En 1845, Berlioz remania une œuvre de jeunesse, les Huit Scènes de Faust, d'après Goethe, qui devint la Damnation de Faust, « légende dramatique » créée sous sa direction à l’Opéra-comique, sans grand succès. À partir de 1847, il connut un grand succès en Europe, notamment en Russie, en Angleterre ( 1848 ), à Weimar (1852), sur l'invitation de Franz Liszt, à Berlin, à Vienne et à Prague. À Paris, il dirigea l'oratorio l'Enfance du Christ ( 1854 ), accueilli par un triomphe, son Te Deum ( 1855 ) et l'Impériale ( 1855 ) pour la remise des prix par Napoléon III lors de l'Exposition universelle. Pour diriger l'Impériale, Berlioz requit 1 200 instrumentistes, d'importants chœurs et un orchestre de musique militaire. Il poursuivit son travail de critique et de musicologue, publiant un Traité d'instrumentation et de chef d'orchestre ( 1843 ) et l'Art du chef d'orchestre ( 1856 ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

38 Un musicien incompris dans son pays
Berlioz se consacra ensuite avec génie à l'art lyrique. Cependant, ses opéras les Troyens à Carthage ( , représenté en 1863 ), tiré de l'Énéide de Virgile, Beatrix et Benedict ( 1862 ), d'après Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare, ne rencontrèrent à Paris qu'un accueil réservé voire hostile, tandis que ses œuvres connaissaient un triomphe à l'étranger. La Damnation de Faust remporta un immense succès à Vienne en Incompris de la plupart de ses contemporains, Berlioz mourut frappé de congestion cérébrale le 8 mars 1869, à Paris. Romantique et dramatique, l'œuvre de Berlioz révèle un talent poétique et visionnaire. Décrié par certains de ses contemporains, il exerça une influence notable sur les plus grands compositeurs de son temps, notamment Richard Wagner, Franz Liszt et le groupe des Cinq en Russie. Sommaire Quitter

39 BERNSTEIN Sommaire Quitter

40 Leonard Bernstein, ( ), compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain. Né à Lawrence Massachusetts ), il étudia à l'université Harvard et au Curtis Institute of Music de Philadelphie. Il étudia la composition auprès de Walter Piston et, après y avoir été encouragé par Dimitri Mitropoulos, la direction d'orchestre auprès de Fritz Reiner et de Serge Koussevitzky. En 1943, Bernstein fit ses débuts en tant que chef d'orchestre. Il eut brièvement l'occasion de diriger l'orchestre philarmonique de New York en remplacement de Bruno Walter, souffrant. Par la suite, il dirigea en titre le New York City Center Orchestra pendant la période , enseigna au Berkshire Music Center ( ) et à Brandeis University ( ), puis dirigea le New York Philharmonic Orchestra ( ), avec lequel il réalisa de nombreux enregistrements, en tant que chef d'orchestre et pianiste solo. Lorsqu'il prit sa retraite en 1969, le titre de « chef d'orchestre lauréat » lui fut décerné à vie. Il joua un rôle important dans l'établissement de la popularité moderne de Gustav Mahler ( en procédant au premier cycle complet d'enregistrements de ses symphonies ) et de Charles Ives, dont la 2e symphonie avait été donnée pour la première fois en 1952. Les compositions éclectiques et passionnées de Bernstein furent créées dans une grande variété de formes; elles incluent trois symphonies écrites pour des comédies musicales : On the Town ( 1944 ), Wonderful Town ( 1953 ) et West Side Story ( 1957 ). Il a également composé l'opérette Candide ( 1956 ); l'opéra Trouble in Tahiti ( 1952 ), plus tard repris dans A Quiet Place ( 1984 ); Chichester Psalms ( 1965 ), pour chœur et orchestre; les ballets Fancy Free ( 1944 ) et The Dybbuk Variations ( 1974 ); une messe ( 1971 ) pour « chanteurs, danseurs et instrumentistes » ; et le cycle de chansons Arias and Barcarolles ( 1989 ). En 1985, il se vit décerner le prix Grammy Lifetime Achievement Award. Bernstein est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages dont The Joy of Music ( 1959 ); Young People's Concerts for Reading and Listening ( 1962, révisé en 1970 ), adaptation d'un spectacle télévisé du même nom; The Infinite Variety of Music ( 1966 ); et The Unanswered Question : Six Talks at Harvard ( 1976 ), recueil de conférences qu'il avait données à Harvard. Sommaire Quitter

41 Georges Bizet, ( ), compositeur français, dont la postérité a retenu deux œuvres écrites à la fin de sa vie, la suite d’orchestre l’Arlésienne et l’opéra Carmen. Né dans une famille de musiciens  son père, Adolphe Bizet, était professeur de chant et compositeur, sa mère, Aimée Delsarte, pianiste , Georges Bizet obtint en 1852 un premier prix de piano au Conservatoire de Paris. Il travailla la composition dans la classe de Jacques Halévy et sous la direction de Charles Gounod. Il épousa en 1869 Geneviève Halévy qui, des années plus tard, servit de modèle à Marcel Proust pour le personnage de la duchesse de Guermantes.    Bizet chercha sans cesse à se perfectionner, allant jusqu’à détruire des œuvres comme la Guzla de l’Émir ( 1862 ), un opéra en un acte, parce qu’elles ne répondaient pas à ses ambitions musicales. Dès sa Symphonie n° 1 en ut majeur ( 1855 ), chacune de ses œuvres, notamment ses pièces pour piano (nocturnes, valses), ses mélodies ( Chanson d’avril, Chanson de la rose ), ses opérettes ( le Docteur miracle, 1856 ; Malbrough s’en va-t-en guerre, 1867 ), ses opéras ( Don Procopio, 1859 ; les Pêcheurs de perles, 1863 ; la Jolie Fille de Perth, 1866 ; Djamileh, 1871 ), marqua une étape nouvelle qui inaugurait une technique inédite et des perspectives plus vastes. Musique de scène, composée pour accompagner le drame d’ Alphonse Daudet, l’Arlésienne ( 1872 ) connut un échec lors de ses premières représentations. La formule du drame musical ne touchait plus le public qui attendait davantage d’action et moins de paroles. Cependant Bizet trouva dans ce travail l’occasion d’approfondir les relations entre le texte et la musique. De plus, le nombre restreint de musiciens dans l’orchestre l’obligea à soigner particulièrement ses effets. Encouragé par Massenet, l’un de ses pairs, à ne pas abandonner son œuvre, Bizet tira de sa partition une suite d’orchestre qui s’imposa rapidement par la beauté de ses thèmes et la qualité de son orchestration. Suite page suivante … Sommaire Quitter

42 La gloire posthume Comme l’Arlésienne, Carmen ( 1875 ) fut d’abord accueillie froidement. Halévy et Meilhac avaient écrit le livret à partir d’une nouvelle de Mérimée. S’ils avaient su tirer du personnage de Carmen un véritable mythe, la musique de Bizet leur était restée étrangère. Ils la jugeaient étourdissante et trop complexe. Seul Théodore de Banville eut, dès les premières représentations, l’intuition de la grandeur de cet opéra. Il publia dans le National, le 8 mars 1875, un article de fond, dans lequel il analysait la transformation des conventions lyriques à l’œuvre dans Carmen : le réalisme de la passion, la fonction dramaturgique de la musique, qui devenait un véritable porte-parole des tourments et emportements des personnages. Le succès n’arriva qu’après la mort du compositeur, le 2 juin Les musiciens les plus célèbres rendirent hommage à son œuvre inventive : Wagner vanta la qualité des idées musicales de Bizet et Tchaïkovski déclara que Carmen traduisait « les efforts de toute une époque musicale » et qu’il était persuadé que dans dix ans ce serait « l’opéra le plus populaire ». Cette prédiction se réalisa en effet. Dépassant les limites du monde occidental, Carmen triompha en Chine et au Japon, et c’est l’opéra le plus joué aujourd’hui. Il fut adapté au cinéma par Cécil B. DeMille et par Charlie Chaplin et Roland Petit en tira un ballet.La musique de Bizet a inspiré des pianistes prestigieux, dont Ferrucio Busoni, qui reprit dans sa Sixième sonatine ( 1920 ), sous forme de fantaisie, les thèmes de Carmen. Nietzsche, pour sa part, exprima son enthousiasme au sujet de l’opéra de Bizet par cette phrase : « Cette musique me semble parfaite » Sommaire Quitter

43 Ernest Bloch, ( ), compositeur américain d'origine suisse, célèbre pour ses œuvres fondées sur des thèmes empruntés à la musique juive et qui exerça une grande influence sur la musique américaine en tant que pédagogue. Né à Genève, Bloch étudia le violon avec l'artiste belge Eugène Ysaye et la composition avec, entre autres, le compositeur et pédagogue suisse Emile Jaques-Dalcroze. Abandonnant sa carrière européenne d'enseignant et de chef d'orchestre, il se rendit aux États-Unis en 1916 et acquit la nationalité américaine en En 1917, il commença à enseigner à la David Mannes School of Music ( aujourd'hui Mannes College of Music ) de New York. Il fonda le Cleveland Institute of Music en 1920, qu'il dirigea jusqu'en 1925 avant d'assumer la direction du Conservatoire de San Francisco de 1925 à Au cours de la décennie suivante, il travailla en Europe. De 1940 à 1952, il fut professeur de musique à l'université de Californie à Berkeley. Les compositions les plus achevées de Bloch sont celles qui explorent le langage chargé d'émotions de la musique traditionnelle hébraïque, mais toute sa musique est marquée par une grande intensité de sentiments et par une rare complexité technique. Parmi ses œuvres principales figurent l'opéra Macbeth ( 1910 ), la symphonie Israel ( 1915 ), la rhapsodie hébraïque pour violoncelle et orchestre Schelomo ( 1916 ), une œuvre pour violon et piano Baal Shem ( 1925 ; nouvelle version, 1941 ) ; le Concerto Grosso, pour cordes et piano ( 1925 ) ; le Service sacré, une musique pour le service du sabbat ( ) ; Voice in the Wilderness, pour violoncelle et orchestre ( 1937 ) et cinq quatuors à cordes ( entre 1916 et 1956 ). Bloch eut parmi ses élèves les compositeurs américains Roger Sessions, George Antheil et Randall Thompson. En 1942, il fut le premier musicien à recevoir la médaille d'or de l'American Academy of Arts and Letters. Sommaire Quitter

44 Luigi Rodolfo Boccherini, ( 1743-1805 ), compositeur italien connu pour sa musique de chambre.
C'est l'un des premiers virtuoses du violoncelle. Né à Lucques et formé à Rome, il fit un bref passage dans l'orchestre du compositeur italien Giovanni Battista Sammartini avant d'être nommé compositeur de l'infant don Louis d'Espagne et compositeur de la chambre du roi de Prusse Frédéric-Guillaume II. La majorité de ses plus de trois cent cinquante œuvres sont des trios, des quatuors et des quintettes pour cordes. Ses compositions, caractérisées par une grande élégance et par le raffinement du style léger du post-baroque populaire à cette époque, donnent une place importante au violoncelle. Le quintette en mi majeur ( op. 13 n° 5, également numéroté op. 11 ) est particulièrement connu pour son menuet. Ses œuvres pour violoncelle incluent six sonates pour violoncelle et basse continue et quatre concertos. Il composa également deux opéras et une messe. Sommaire Quitter

45 François Adrien Boieldieu, ( 1775-1834 ) compositeur français, célèbre auteur d'opéras-comiques.
Né à Rouen, il fit jouer dans sa ville natale la Fille coupable ( 1793 ), puis s'installa à Paris, où il débuta avec la Famille suisse ( 1797 ). Sa production instrumentale (sonates, concerto pour piano, concerto pour harpe) cessa dès lors pratiquement. Après le succès du Calife de Bagdad ( 1800 ) et de Ma tante Aurore ( 1803 ), il devint directeur de la musique à l'Opéra impérial à Saint-Pétersbourg, durant sept années calmes mais improductives ( ). De retour en France, il donna Jean de Paris ( 1812 ) et, en 1817, succéda à Méhul comme professeur au Conservatoire de Paris. Son chef-d'œuvre, la Dame blanche ( 1825 ), est un sommet non seulement de l'opéra-comique français, dont il constitue la dernière manifestation d'envergure, mais aussi du romantisme légendaire et féerique, souvent inspiré par le Moyen Âge et illustré également par le célèbre compositeur allemand Carl Maria von Weber, des années 1820. Sommaire Quitter

46 Alexandre Borodine, ( 1833-1887 ) chimiste et compositeur russe, membre du groupe des Cinq.
Il fut l'un des premiers compositeurs russes à jouir d'une vraie renommée internationale. Né à Saint-Pétersbourg, il y fit des études de chimie et de médecine à l'Académie médico-chirurgicale et publia d'importants articles scientifiques. En 1872, il participa à la fondation d'une école de médecine pour femmes. La composition était pour lui un passe-temps. Pourtant, il commença assez tôt l'étude de la musique et composa un concerto pour flûte dès l'âge de treize ans. Quelques années plus tard, il adhéra au cercle de musique du compositeur russe Mili Balakirev et devint l'un des membres du groupe des Cinq (avec Balakirev, Cui, Moussorgski, et Rimski-Korsakov), un groupe de musiciens qui défendait la culture et la conscience nationale russe. Il composa sa première œuvre célèbre, la 1re Symphonie en mi bémol entre 1862 et En 1869, il commença l'écriture de l'opéra le Prince Igor, dont le livret s'inspire d'une épopée, le Dit de la bataille d'Igor. Il le laissa inachevé mais en réutilisa les parties terminées dans sa Symphonie en si mineur ( ). Il reprit l'écriture du Prince Igor mais mourut avant de l'avoir terminé. L'opéra fut achevé et monté par les compositeurs Nikolaï Rimski-Korsakov et Alexandre Glazounov. Citons, parmi les œuvres importantes de Borodine, les Bogatirs ( opéra, 1867 ), Dans les steppes de l'Asie centrale ( poème symphonique, 1880 ), deux quatuors à cordes ( 1879 et 1881 ) et plusieurs mélodies. Sommaire Quitter

47 André Boucourechliev, ( 1925- ), compositeur et musicologue français d'origine bulgare.
Installé à Paris en 1949, il travailla au studio di Fonologia de la RAI ( ), à Milan, et s'imposa avec Grodek ( 1963 ), œuvre pour soprano, flûte et 3 percussions d'après Georg Trakl, puis avec la série des cinq Archipels, composée d'Archipels I.IV et d'Anarchipel ( ). En 1978 fut créé à Avignon son opéra le Nom d'Œdipe. Assistant d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris ( ), il enseigna la musicologie à l'université d'Aix-en-Provence ( ) et publia Schumann ( 1956 ), Beethoven ( 1963 ), Igor Stravinsky ( 1982 ), Essai sur Beethoven ( 1991 ), le Langage musical ( 1993 ) et Dire la musique ( recueil d'articles, 1994 ). Il composa récemment les Cheveux de Bérénice ( Genève 1988 ), Quatuor III ( 1993 ) et Trois fragments de Michel-Ange pour soprano, flûte et piano ( 1995 ). Sommaire Quitter

48 Nadia Boulanger, ( ) professeur, compositeur et chef d'orchestre français, qui influença de nombreux compositeurs de renom, en particulier américains. Née à Paris, elle fut l'élève du compositeur français Gabriel Fauré. En 1918, après la mort de sa sœur Lily, qui était aussi un compositeur doué, elle cessa de composer et se consacra à l'enseignement. Nadia Boulanger a donné des cours au Conservatoire de Paris ( de 1909 à 1924 et après 1946 ), à l'École normale de musique à Paris ( ) et au conservatoire américain de Fontainebleau, qu'elle dirigea en Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle enseigna dans divers collèges américains et compta parmi ses élèves de nombreux compositeurs, notamment Elliott Carter, Aaron Copland, Walter Piston, Roger Sessions et Virgil Thomson. Elle eut également pour élèves les compositeurs français Jean Françaix et Michel Legrand, et le compositeur anglais sir Lennox Berkeley. En tant qu'enseignante, elle n'imposait aucun style de composition spécifique. Sa démarche consistait, au contraire, à identifier et à développer chez chacun de ses élèves son style propre en les soumettant à un large éventail d'influences esthétiques, une approche qui se reflète dans la diversité des styles de ceux qui suivirent son enseignement. En tant que chef d'orchestre, elle fut parmi les premiers à remettre au goût du jour la musique baroque, dont celle de Monteverdi dans les années 1930, et la première femme à diriger de grands orchestres comme la Royal Philarmonic Society de Londres ( 1937 ), l'Orchestre symphonique de Boston ( 1938 ) et l'Orchestre philharmonique de New York ( 1939 ). Sommaire Quitter

49 BOULEZ Sommaire Quitter

50 Pierre Boulez, ( ) compositeur et chef d'orchestre français contemporain, fondateur de l'IRCAM. Né le 26 mars 1925 à Montbrison, il étudia au Conservatoire de Paris, où son professeur le plus marquant fut Olivier Messiaen. En 1948, Boulez devint directeur musical de la compagnie Renaud-Barrault au théâtre Marigny à Paris. Pendant les années 1950, il composa un grand nombre de pièces très complexes, s'appuyant sur le système dodécaphonique ( Structures , pour 2 pianos, ) et devint l'un des principaux compositeurs étendant les principes sériels à tous les paramètres de la musique : dynamique, rythme, timbre, ainsi que hauteur sonore. Lors des séminaires d'été organisés chaque année à Darmstadt, il exerça une profonde influence (avec Karlheinz Stockhausen) sur la musique avant-gardiste européenne de l'après-guerre, contribuant à la création d'un nouveau langage fait de techniques et de gestes musicaux. Outre plusieurs compositions pour piano, ses œuvres comprennent notamment Le Visage nuptial pour chœur et orchestre ( ), Le Soleil des eaux pour soli, chœur et orchestre ( 1948 ), Polyphonie X pour 18 instruments (1951), Le Marteau sans maître pour contralto et six instruments ( ), un cycle de chansons orchestrales Pli selon pli ( ), Domaines ( 1968 ), pour clarinette solo et 21 instruments.  Dans les années 1960, il s'est fait connaître en tant que chef d'orchestre « invité » de l'orchestre de Cleveland. Il a été chef et directeur musical du New York Philharmonic ( ) et de l'orchestre de la BBC ( ). Sa direction d'orchestre a toujours été axée sur sa propre œuvre et sur celle de ses contemporains, mais il est également connu pour ses interprétations du répertoire standard, en particulier de Stravinsky et Debussy. En 1976, il a dirigé la production du centenaire du cycle Der Ring des Nibelungen de Wagner à Bayreuth.  Depuis les années 1970 Boulez assume d'importantes responsabilités dans la vie musicale française : en 1974, il a fondé à Paris l'Institut de recherche et de coordination acoustique musique (IRCAM), l'un des studios de musique électronique les plus avancés du monde, qu'il dirigera jusqu'en En 1976 il a été nommé à la tête d'un prestigieux groupe instrumental français, l'Ensemble Inter Contemporain. Sommaire Quitter

51 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

52 BRAHMS Sommaire Quitter

53 Johannes Brahms, ( ), compositeur allemand, l'un des plus grands maîtres de la musique du XIXe siècle, dont l'œuvre associe classicisme et romantisme. Né à Hambourg le 7 mai 1833, Johannes Brahms étudia le violon et le violoncelle avec son père, contrebassiste à l'orchestre de la Société philharmonique de Hambourg. Il apprit le piano avec le professeur Otto Cossel et joua en public, à l'âge de dix ans, dans un ensemble de musique de chambre. Il commença à composer ( deux Sonates pour piano, op. 1 et op. 2, Gesänge op. 3 ) sur les conseils du professeur de musique Eduard Marxsen. Pour gagner sa vie, Brahms joua du piano dans les tavernes et brasseries de la ville. En 1853, Brahms partit pour une tournée de concerts, en tant qu'accompagnateur du violoniste hongrois Eduard Reményi ( ). Au cours de cette tournée, il rencontra Joseph Joachim, un autre violoniste hongrois qui l'introduisit à Düsseldorf auprès de Robert Schumann. Après cette rencontre, Schumann nota dans son journal intime : « Visite de Brahms, un génie !!! » et rédigea un article élogieux pour la revue Neue Zeitschrift für Musik ( « Nouveau Journal pour la musique » ), paru en octobre Brahms s'attacha d'une affection profonde à Schumann et à sa femme Clara Schumann, pianiste célèbre dont il reçut toujours de nombreux encouragements. Des biographes prétendent que Brahms était profondément amoureux de Clara, mais il ne la demanda jamais en mariage après la mort de Schumann, en 1856, et il resta célibataire.Tout en se consacrant à ses travaux de composition, Brahms continua à effectuer des tournées dans les grandes villes d'Allemagne. En 1857, il obtint le poste de maître de chapelle de la cour du prince de Lippe-Detmold, qu'il conserva jusqu'en Il voyagea ensuite pendant plusieurs années en Allemagne et en Suisse. Suite page suivante … Sommaire Quitter

54 Le compositeur se rendit à Vienne en 1863 pour s'y installer définitivement. Il occupa la fonction de chef d'orchestre de la Singakademie ( « Académie chorale » ), poste qu'il quitta un an plus tard pour se consacrer exclusivement à la composition. En 1872, il accepta la direction de la Gesellschaft der Musikfreunde ( « Société des amis de la musique » ). Mais, en 1875, il démissionna de ce poste pour à nouveau se consacrer à la composition. Opposé aux innovations de Liszt et de Wagner qui rompaient avec les règles du classicisme musical, Brahms fut la cible de nombreuses attaques de la part des partisans du «!modernisme!» de ces deux compositeurs romantiques. Il mourut d'un cancer du foie, et une grande foule assista à son enterrement.   Brahms composa la Sonate op. 5 pour clavier d'inspiration romantique en 1853 et ses Quatre Ballades op. 10 avant de se lancer dans l'écriture de la musique de chambre avec le Trio pour piano et cordes op. 8 ( 1854 ).La première œuvre majeure qu'il présenta au public fut le Concerto en ré mineur pour piano n° 1, qu'il donna à Leipzig en Cette composition, imprégnée d'un romantisme exacerbé, subit un échec. Brahms composa à cette même époque trois autres œuvres majeures, les Variations et Fugue sur un thème de Haendel pour piano, op. 24 ( 1861 ), le Sextuor à cordes op. 18 ( ) ainsi que deux Quatuors pour piano et cordes, op. 25 et 26 ( ). En avril 1868, Brahms créa son Requiem allemand, qui obtint un succès considérable. Cette partition est composée de sept parties établies par Brahms à partir de textes de la Bible traduits par Luther et dont le sujet est centré sur la Résurrection. Chaque partie a un caractère propre. Ainsi les 1er, 2e, 4e et 7e mouvements sont des parties chorales, alors que les mouvements 3 et 6 sont pour baryton solo et le 5e pour soprano solo. Par la suite, Brahms composa des œuvres dans la même veine que son Requiem allemand, le Schicksalslied ( Chant du destin ) op. 54 ( 1871 ), le Gesang der Parzen ( Chant des Parques, 1882 ) sur un poème de Goethe, et Nänie ( ) sur un texte de Schiller. Suite page suivante … Sommaire Quitter

55 Jusqu'en 1873, Brahms écrivit principalement pour le piano, instrument qu'il connaissait le mieux, et pour chœurs et orchestre. En 1873, il produisit les Variations sur un thème de Haydn, arrangées pour orchestre. Démontrant une maîtrise croissante de la grande forme orchestrale, ces Variations annoncent déjà ses plus grandes œuvres. Ses chefs-d'œuvre sont la grandiose Symphonie n° 1 en ut mineur ( 1876 ), la plus délicate et mélodieuse Symphonie n° 2 en ré majeur ( 1877 ), l'Ouverture du Festival académique ( 1880 ), comportant des chansons d'étudiants allemands, la sombre Ouverture tragique ( 1881 ), la poétique Symphonie n° 3 en Fa majeur ( 1883 ) et la Symphonie n° 4 en mi mineur ( 1885 ), avec son final brillant et débordant de sentimentalité. Toutes ces œuvres laissent apparaître une structure issue de la tradition classique viennoise. Contrairement à ses contemporains, Brahms évitait l'exploitation de nouveaux effets harmoniques et de nouvelles couleurs sonores. Il s'attachait surtout à la création d'une musique caractérisée par l'unité, n'utilisant des effets nouveaux ou inhabituels que pour améliorer les nuances structurelles internes. Ainsi, ses meilleures œuvres ne contiennent aucun passage superflu!; chaque thème, chaque figure, chaque modulation est implicite dans tout ce qui l'a précédé. Le classicisme de Brahms était un phénomène unique en son temps, aux antipodes des tendances de la musique de l'époque, en particulier telle qu'elle était représentée par Richard Wagner. Toutefois, bien que Brahms fît revivre une tradition à laquelle aucun compositeur important n'avait adhéré depuis Ludwig van Beethoven, il ne se trouvait pas complètement isolé de son propre milieu, et la gamme des émotions enflammées de l'esprit romantique transparaît dans sa musique. Suite page suivante … Sommaire Quitter

56 SES PRINCIPALES OEUVRES
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57 BRITTEN Sommaire Quitter

58 Benjamin Britten, ( ), compositeur britannique dont les opéras figurent parmi les œuvres lyriques de langue anglaise les plus achevées du XXe siècle. Né le 22 novembre 1913 à Lowestoft ( Suffolk ), il étudia au Royal College of Music de Londres. De 1939 à 1942, il vécut au Canada et aux États-Unis où il composa un concerto pour violon ( 1939 ) et la Sinfonia da requiem en Son premier opéra, Peter Grimes ( 1945 ), d'après une pièce du poète anglais George Crabbe, connut un grand succès. Il fut suivi de The Rape of Lucretia (le Viol de Lucrèce, 1946 ), d'Albert Herring ( 1947 ), de Billy Budd ( 1951 ), d'après une nouvelle de l'écrivain américain Herman Melville, de Gloriana ( 1953 ), écrit à l'occasion du couronnement d'Élisabeth II, The Turn of the Screw ( le Tour d'écrou, 1954 ), d'après un roman de l'écrivain américain Henry James et A Midsummer Night's Dream ( le Songe d'une nuit d'été, 1960 ), d'après Shakespeare. Parmi ses derniers opéras, citons Owen Wingrave ( 1971 ), d'après une nouvelle de James, et Death in Venice ( Mort à Venise, 1973 ), inspirée du roman de l'écrivain allemand Thomas Mann. Britten a qualifié certaines de ses compositions tardives d'opéras de chambre, car elles ne nécessitent que douze instrumentistes.  Britten a également composé d'autres formes de musique, comme ses morceaux de type cantate qu'il appelait paraboles pour l'église, dont Noye's Fludde ( l'Arche de Noé, 1958 ) The Prodigal Son ( le Fils prodigue, 1968 ). Son War Requiem ( 1962 ) est une œuvre chorale sur des vers du poète britannique Wilfred Owen. De plus, il a composé de la musique de scène pour le théâtre et le cinéma, des cycles de mélodies et de la musique pour les enfants, dont The Young Person's Guide to the Orchestra ( 1946 ), variations et fugues sur un thème de Purcell. Le style de Britten s'étend de la tonalité lyrique la plus simple à l'atonalité complexe mais très efficace sur le plan dramatique.  En 1947, il fonda le festival d'Aldeburgh avec le ténor anglais sir Peter Pears, devenu depuis un centre permanent de concerts et d'enseignement. En 1976, Élisabeth II l'a élevé au rang de pair d'Angleterre. Il mourut à Aldeburgh le 4 décembre 1976. Sommaire Quitter

59 Max Bruch, ( 1838-1920 ), chef d'orchestre et compositeur allemand.
Né à Cologne, il étudia la musique à Francfort et à Cologne. Il dirigea le Liverpool Philharmonic et le Breslau Orchesterverein, et il fut maître de musique au Hochschule für Musik de Berlin. On retiendra de son œuvre la Fantaisie écossaise, pour violon et orchestre, le Concerto en sol mineur pour violon, et Kol Nidrei ( 1881 ) pour violoncelle et orchestre, inspiré de mélodies hébraïques, ainsi que ses quatuors à cordes. Sommaire Quitter

60 BRUCKNER Sommaire Quitter

61 Anton Bruckner, ( 1824-1896 ), compositeur et organiste autrichien,
né à Ansfelden. Originaire d'une famille paysanne, Bruckner fut un véritable autodidacte de la composition musicale. Sa première œuvre, un requiem, date de Profondément religieux, il fut organiste au monastère de Saint-Florian, près d'Ansfelden, en 1851 et, de 1856 à 1868, organiste à la cathédrale de Linz. Pendant son séjour à Linz, il étudia quelque temps avec le spécialiste du contrepoint Simon Sechter, un Viennois, et composa trois de ses principales œuvres chorales : la Messe n° 1 en ré mineur ( 1864 ), la Messe n° 2 en mi mineur ( 1866 ) et la Messe n° 3 en fa mineur ( 1867 ), ainsi que sa Symphonie n° 1 en ut mineur ( 1866 ). En 1861, il obtint le titre de « maître de musique » à Vienne. De 1868 à 1892, il fut organiste à la cour et professeur au conservatoire de Vienne. Il a composé huit autres symphonies et de nombreuses œuvres sacrées, orchestrales, chorales, ainsi que des pièces pour orgue et pour piano. À sa mort, il travaillait à sa Symphonie n° 9 en ré mineur. Parce qu'il était influencé et soutenu par le compositeur allemand Richard Wagner, il déclencha l'hostilité des musiciens et critiques antiwagnériens de Vienne. Cependant, à la fin de sa vie, Bruckner fut reconnu par l'Autriche, qui le couvrit d'honneurs et lui attribua une rente.  Bruckner a contribué à l'évolution de la forme sonate en élargissant la thématique des premiers mouvements de ses symphonies. Il a également amplifié la portée globale de la symphonie, en utilisant une structure beaucoup plus étendue qu'auparavant. Son orchestration se caractérise par l'intervention alternée de familles complètes d'instruments, créant des effets de type choral qui montrent l'influence tant de Wagner que de son propre instrument, l'orgue. Sommaire Quitter

62 BUSONI Sommaire Quitter

63 Ferruccio Benvenuto Busoni, ( ), pianiste et compositeur italien, qui s’opposa à l’esthétique des romantiques comme à celle de l’impressionnisme musical et qui fonda le « nouveau classicisme ». Né à Empoli, Ferrucio Benvenuto Busoni fut initié à la musique par ses parents avant d’étudier la composition en Autriche et en Allemagne et d’enseigner le piano et l’écriture musicale à Berlin, Helsinki, Moscou et Boston. Depuis son premier concert, donné à l’âge de sept ans, jusqu’à ses dernières prestations, au cours desquelles il forçait l’admiration de ses élèves par ses gammes ou arpèges, qu’il pouvait jouer dans tous les tons et avec toutes les nuances, Busoni consacra sa vie au perfectionnement de la technique pianistique.  Maître du clavier, dans la lignée de Franz Liszt, Busoni déconcerta la plupart des critiques parce qu’il ne cherchait pas à exprimer des sentiments. On le trouvait impressionnant, mais peu émouvant. Il mit au point une technique pianistique particulière, grâce à laquelle toutes les notes étaient détachées, comme si la main survolait le clavier. Ainsi les différentes parties musicales ressortaient avec une grande netteté, chacune selon sa dynamique. Le piano devenait sous ses doigts une réplique d’orchestre. Aucun témoignage direct ne subsiste des interprétations virtuoses de Busoni, mais sa « technique volante » fut abondamment décrite et commentée, ainsi que le fait qu’il cherchait à créer un effet polyphonique aussi bien dans les œuvres de Bach que dans celles de Chopin ( qui en devenaient méconnaissables ). Parmi les pianistes contemporains, Glenn Gould élabora un jeu très proche de celui de Busoni.  Avec l’Ébauche d’une nouvelle esthétique musicale ( 1907 ), Busoni réussit le tour de force de publier une œuvre théorique qui anticipait quelques-uns des traits les plus caractéristiques de l’évolution du goût et des conceptions musicales de la période contemporaine. Se livrant à une critique du « bon goût », il incitait les pianistes à supprimer tous les éléments de jeu pouvant engendrer une sensation agréable pour les oreilles et les invitait à multiplier les dissonances. Dans ses recherches sonores, il explora les modes et la polytonalité, et annonça l’introduction des micro-intervalles (quarts et sixièmes de ton) ainsi que la transformation du piano en un instrument de percussion. Busoni conçut une machine à produire des sons, le « dynamophone », dont un exemplaire fut réalisé à titre expérimental aux États-Unis, et déclara que l’usage de nouvelles machines serait un élément décisif de l’évolution musicale de ce siècle. Suite page suivante … Sommaire Quitter

64 Sans prendre complètement le parti de la modernité, Busoni était à la recherche d’un art « à la fois ancien et nouveau », qu’il nomma « nouveau classicisme » ou « jeune classicisme » ( pour le distinguer du néoclassicisme ). L’ouverture de son Turandot ( 1917 ) offre une illustration de ce mouvement. Busoni y utilise une écriture faite de plans sonores hétérogènes, qui s’enchaînent avec pour seule transition une note tenue par l’orchestre. Des motifs rythmiques, repris en écho d’un instrument à l’autre, ou en ostinato par les basses, caractérisent chaque moment. Les thèmes s’effacent derrière cette pulsation, jusqu’à se réduire parfois à des gammes ou à des cellules répétées comme des pas de danse. Il composa dans cet esprit d’autres œuvres lyriques, notamment Arlecchino ( 1917 ) et Doktor Faust ( 1925 ), ainsi que des pièces pour orchestres de chambre, dont la Fantasia contrapuntistica ( ) qu’il remania plusieurs fois, avant de l’adapter pour deux pianos ( 1922 ).  Ferrucio Busoni laissa à la postérité des œuvres peu connues du public, mais il demeure une référence mythique pour les pianistes et pour les artistes contemporains qui proclament avec lui que le devoir du créateur est « d’établir des lois, non pas de les suivre ». Sommaire Quitter

65 Dietrich Buxtehude, ( v.  ), organiste et compositeur allemand d'origine danoise, l'un des plus grands compositeurs d'orgue de l'école allemande du XVIIe siècle, qui influença Jean-Sébastien Bach.  Fils d'un organiste d'église, Dietrich Buxtehude devint organiste de la Marienkirche à Lübeck, en Allemagne, en Il instaura une manifestation annuelle, les Abendmusiken ( « concerts du soir » ), pendant la période qui précède Noël. Ses plus importantes compositions comprennent des toccatas, des préludes et des fugues. Elles influencèrent en particulier Jean-Sébastien Bach, qui, en 1705, parcourut plus de 320 km pour entendre les Abendmusiken. Buxtehude composa également plus de cent cantates, dont Membra Jesu nostri, des suites pour clavier et des sonates pour instruments à cordes.     Sommaire Quitter

66 William Byrd, ( v.  ), célèbre compositeur de la période élisabéthaine. Il fut organiste à la cathédrale de la ville de Lincoln, où il naquit vraisemblablement, de 1563 à 1572, date à laquelle il devint organiste de la chapelle royale. En 1575, la reine Elisabeth I offrit à Byrd et à son ancien professeur Thomas Tallis le monopole de l'émission et de la vente des partitions et du papier à musique. À la mort de Tallis en 1585, il en devint l'unique propriétaire. Catholique dans une Angleterre résolument protestante, il fut néanmoins vénéré de ses compatriotes. Il mourut le 4 juillet 1623, à Stondon, Essex. Il se distingua par son aisance et excella dans pratiquement tous les genres de composition, aussi bien pour chœur que pour orchestre. Il composa six services anglicans et environ soixante motets, mais ses œuvres pour l'Église catholique sont à n'en pas douter les plus belles. L'ampleur et l'intensité de son œuvre restent inégalées dans l'histoire de la musique anglaise. En 1575, il publie avec Tallis les Cantiones sacrae, puis seul, deux autres volumes de Cantiones ( 1589 et 1591 ) et deux recueils de Gradualia, ( 1605, 1607 ), contenant des motets spécialement destinés à la messe. Il fut l'un des premiers à composer des fantaisies pour viole. Il écrivit plus de cent quarante pièces pour virginal ( épinette en usage en Angleterre à l'époque ) qui donnèrent naissance à l'école anglaise d'épinette. Ces œuvres furent retranscrites dans son manuscrit My Lady Nevells Booke ( 1951 ) et dans l'anthologie Fitzwilliam Virginal Book ( v.  ). Ses partitions pour chœur, et en particulier pour soliste et viole, ont traversé les siècles. À l'instar de ses compatriotes musiciens, il écrivit dans un langage harmonique et stylistique assez conventionnel en comparaison des changements qui s'opéraient alors en Italie. Il fut l'un des premiers à s'intéresser au madrigal italien. Cependant, il fit preuve d'un talent accompli dans l'écriture de la polyphonie. Sommaire Quitter

67 CAGE Sommaire Quitter

68 John Milton Cage, ( ), compositeur américain, qui exerça une profonde influence sur la musique et la danse d'avant-garde. Né le 5 septembre 1912 à Los Angeles, John Milton Cage étudia avec les compositeurs américains Henry Cowell et Adolph Weiss, ainsi qu'avec le compositeur d'origine autrichienne Arnold Schoenberg. Il s'établit à New York en Influencé par le bouddhisme zen, Cage utilisa souvent le silence comme élément musical, en le ponctuant de sons composés d'entités suspendues dans le temps, pour réaliser une musique parfaitement aléatoire. Dans Music of Changes (1951), pour piano, la combinaison des sons se produit dans un ordre déterminé par des jets de pièces de monnaie. Dans 4’33” (1952), les exécutants ne doivent produire aucun son avec leur instrument, la musique étant constituée par les bruits ambiants. À l'instar de Theatre Piece (1960), où musiciens, danseurs et mimes exécutent une série d'actions aléatoires, 4’33” efface les frontières séparant la musique, les sons et les phénomènes non musicaux. Dans les pièces de Cage pour piano préparé, comme Amores (1943), des objets étrangers placés entre les cordes modifient le son du piano. Cage a composé des musiques de ballet pour le chorégraphe américain Merce Cunningham. Il a écrit plusieurs ouvrages dont Silence (1961), Empty Words (1979) et X (1983). Sommaire Quitter

69 FRANCK Sommaire Quitter

70 César Franck, ( ), compositeur et organiste français, marqué par Berlioz et le romantisme, dont le style et les méthodes de composition influencèrent l'évolution de la musique française et en particulier les œuvres de ses élèves Vincent D'Indy et Ernest Chausson.  César Auguste Franck est né à Liège en Pianiste précoce, il effectua dès l'âge de onze ans une tournée de récitals. Après avoir étudié à Liège, il entra au Conservatoire de Paris où, de 1837 à 1842, il développa de grands dons d'organiste et de compositeur. Avant d'être nommé professeur au Conservatoire en 1872, il donna des leçons privées. De 1858 à 1890, il fut aussi titulaire de l'orgue de l'église Sainte-Clothilde où tout Paris vint l'entendre. Franck adopta la nationalité française en Certains de ses élèves au Conservatoire, comme Vincent D'Indy ou Ernest Chausson, devinrent des musiciens importants. César Franck mourut à Paris en 1890, des suites d'un accident de rue.  L'œuvre de Franck se caractérise par l'emploi de formes classiques comme la symphonie ou la sonate, mais largement imprégnées d'influences romantiques. Sa musique alterne la plus grande religiosité et un remarquable sens dramatique. Il a pratiqué la forme cyclique, où un même thème réapparaît sous différentes formes tout au long d'une partition, en évoluant comme dans un cycle. Cette technique, qui rappelle celle du leitmotiv de Wagner et encore davantage celle que Beethoven avait utilisée dans ses derniers quatuors à cordes, provient surtout de l'influence de Berlioz.  Négligée de son vivant, l'œuvre de Franck fait désormais partie du répertoire des organistes et des orchestres les plus prestigieux. Sa Symphonie en ré mineur (1888), la plus célèbre, a servi de modèle à la musique française de la fin du XIXe siècle. Parmi ses autres compositions majeures figurent son oratorio les Béatitudes (1879), trois poèmes symphoniques, les Variations symphoniques (1885) pour piano et orchestre et la Sonate pour piano et violon (1886). Son œuvre pour orgue et harmonium fut importante, notamment les Six Pièces pour grand orgue (1862) et les Trois Chorals (1890). Sommaire Quitter

71 Alexis Emmanuel Chabrier, ( ) compositeur français d'opéras et de mélodies marqué par Wagner. Il a laissé une œuvre pleine d'humour, de vivacité et de rythmes, riche en couleurs. Autodidacte, Chabrier est né à Ambert, en Auvergne. Ayant occupé pendant dix-huit ans un petit poste de fonctionnaire, il choisit de consacrer sa retraite à la composition. Marqué par Wagner, il composa Gwendoline en 1886 pour en arriver à des opéras plus légers comme le Roi malgré lui ( 1887 ) ou, auparavant, l'Étoile ( 1877 ), et à des suites pour orchestre pittoresques comme España ( 1883 ) et la Joyeuse Marche ( 1888 ). Il composa aussi des mélodies pour chant et piano, des œuvres pour piano seul et des œuvres chorales. Son style, sa fantasie influencèrent des musiciens comme Satie ou Ravel. Sommaire Quitter

72 Marc-Antoine Charpentier, ( v
Marc-Antoine Charpentier, ( v.  ), compositeur français, grand maître de la musique sacrée au XVIIe siècle. Parti en Italie pour étudier la peinture, Charpentier y rencontra le compositeur Carissimi dont il devint l'élève pendant trois ans à Rome. Auprès de lui, il étudia particulièrement le contrepoint, la polyphonie, le dialogue à deux chœurs, le style et la forme des histoire sacrées dont Carissimi était le créateur. De retour en France en 1662, Charpentier interpréta les œuvres de son maître dans les milieux italianisants de la capitale. À partir de 1772, il composa la musique de trois pièces de Molière, alors fâché avec Lully, le Malade imaginaire, le Mariage forcé, la Comtesse d'Escarbagnas. Charpentier poursuivit sa collaboration avec le Théâtre français jusqu'en 1685 avec Polyeucte, Médée et Andromaque de Pierre Corneille, Circé, l'Inconnu, la Pierre philosophale de Thomas Corneille. En 1679, il fut chargé par le Grand Dauphin de composer des messes pour la chapelle de Saint-Germain, et en 1680, devint le maître de musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise et cousine de Louis XIV, pour qui il écrivit principalement des cantates et des pastorales. Charmé par ses œuvres, Louis XIV lui versa une pension en 1683, alors qu'il était malade. En 1684, Charpentier devint maître de musique chez les jésuites de Saint-Paul-Saint-Louis. Il composa et fit interpréter dès lors ses œuvres religieuses au collège des jésuites de Clermont. Charpentier réalisa également des commandes pour l'Académie française, l'Académie royale de sculpture et de peinture et pour l'abbaye de Port-Royal. De 1698 à sa mort, en 1704, il occupa le poste de maître de musique de la Sainte-Chapelle.  La musique de Charpentier joue des modulations, des mélodies amples, dont le relief souligne les contrastes verbaux. Avec Orphée descendant aux Enfers ( 1683 ), Charpentier donna un caractère profane à ses cantates et des formes spécifiques que reprirent ses successeurs, Nicolas Bernier ( ), claveciniste, organiste et maître de musique à la Sainte-Chapelle à Paris, auteur de motets et de nombreuses cantates profanes et André Campra. Son opéra Médée ( 1693 ) est d'une grande richesse harmonique. Dans ses nombreuses compositions religieuses, Te Deum, Magnificat, douze messes, vingt-huit Leçons de ténèbres, de nombreux hymnes, psaumes, antiennes, répons, litanies, Charpentier s'attache particulièrement à exprimer musicalement les nuances subtiles du texte sacré, ce qui rend sa musique très riche. Sommaire Quitter

73 Ernest Chausson, ( ), compositeur français, dont l’œuvre marque le passage entre le romantisme de César Franck et l’impressionnisme de Claude Debussy. Né à Paris, Amédée-Ernest Chausson fit des études de droit, avant d’entrer, en 1879, au Conservatoire, où il fut l’élève des compositeurs Jules Massenet et César Franck. Ce dernier influença particulièrement l’œuvre de Chausson qui comprend des opéras, de la musique chorale, des chansons, de la musique de chambre, de la musique sacrée et des compositions pour orchestre et piano. Ses œuvres de jeunesse doivent également beaucoup à Claude Debussy, dont il fut un ami proche, et à Richard Wagner, dont il découvrit les opéras à Munich et à Bayreuth au début des années 1880, et dont l’influence est palpable dans son langage musical, comme en témoignent les Sept Mélodies ou le poème symphonique Viviane ( 1882 ), dédié à sa femme.  Devenu secrétaire de la Société nationale de musique en 1886, Chausson partagea désormais sa vie entre sa famille, la composition et la promotion des musiciens français. Certaines de ses œuvres majeures datent de cette période, comme le célèbre Poème de l’amour et de la mer pour voix et orchestre ( 1890 ), la Légende de sainte Cécile ( 1891 ) et l’opéra le Roi Arthus ( ), ainsi que la Symphonie en si bémol ( 1890 ), qui rappellent, par leur intensité lyrique et leur forme, les compositions de César Franck.  Homme d’une grande culture littéraire, Chausson tint également un salon fréquenté par l’élite artistique de son temps, tels le poète symboliste Stéphane Mallarmé, l’écrivain russe Ivan Tourgueniev, ou des compositeurs comme Isaac Albéniz ou Claude Debussy. Sa passion pour les écrivains russes, notamment Fedor Dostoïevski et Alexis Tolstoï, explique le profond pessimisme qui se dégage des œuvres telles que le cycle les Serres chaudes (1896), composées sur des poèmes de Maurice Maeterlinck, et le Poème pour violon et orchestre ( 1896 ), dédié au violoniste et compositeur belge Eugène Ysaye, et écrit à partir d’une nouvelle de Tourgueniev, ou la Chanson perpétuelle ( 1898 ), sur un texte de Charles Cros. Ernest Chausson laissa inachevé le Quatuor à cordes, op. 35. Parmi ses œuvres marquantes figurent encore le Trio pour violon, violoncelle et piano ( 1882 ), le Concert pour violon, piano et quatuor à cordes ( 1889 ) et le Quatuor pour cordes et piano ( 1897 ). Sommaire Quitter

74 CHERUBINI Sommaire Quitter

75 Luigi Cherubini, ( ) compositeur italien dont l’œuvre marque le passage entre le classicisme et le romantisme. Né à Florence, fils d’un claveciniste, Luigi Cherubini reçut une éducation religieuse rigoureuse. Il commença par écrire de la musique sacrée, avant de se tourner vers l’opéra sous l’influence du compositeur Giuseppe Sarti, dont il fut l’élève à Bologne. Une douzaine d’œuvres lyriques, qu’il conçut dans un style conventionnel et dont Finta Principessa ( 1785 ) et Giulio Sabino ( 1786 ) furent représentées à Londres, lui assurèrent une renommée honorable. En 1787, Cherubini s’installa à Paris, où il fut, de 1789 à 1792, codirecteur du théâtre de Monsieur ( devenu ensuite le théâtre Feydeau ). Il y créa avec grand succès son opéra la Lodoïska en Nommé inspecteur de l’enseignement au Conservatoire, il en devint directeur en Après la création en 1833 d’Ali-Baba qui fut sa dernière œuvre lyrique, il se consacra à la pédagogie et à d’imposantes compositions religieuses.L’œuvre de Cherubini, marquée par une grande maîtrise du contrepoint, comprend la Messe en la majeur à trois voix ( 1808 ), la Messe en ut majeur ( 1816 ) et les Requiems en ut mineur ( 1817 ) et en ré majeur (1836).  Outre la musique sacrée, il écrivit près de trente opéras, dont Médée ( 1797 ) et les Deux Journées (ou le Porteur d’eau, 1800), qui s’apparente à Fidelio de Ludwig van Beethoven par sa tension dramatique, de nombreux motets, des cantates et des œuvres chorales, ainsi que plusieurs quatuors à cordes.Son Cours de contrepoint et de fugue ( 1835 ) fut édité par le compositeur français Jacques Halévy.  Sommaire Quitter

76 CHOPIN Sommaire Quitter

77 Frédéric Chopin, ( ), compositeur et pianiste polonais dont les deux concertos pour piano sont la meilleure traduction de l'école romantique.  Né le 4 mars 1810, à Zelazowa-Wola, près de Varsovie, de père français et de mère polonaise, Chopin commença très jeune à étudier le piano. Tout en poursuivant ses études au lycée de Varsovie, il continua à travailler le piano. En 1825, il donna deux concerts devant le tsar et publia sa première œuvre, le premier Rondo en ut mineur.Par la suite, il entra au Conservatoire de Varsovie ( ) où il étudia le contrepoint et l'harmonie. Il composa à cette époque ses premiers chefs-d'œuvres : Valses en la bémol majeur et en si bémol majeur, Polonaise en ré mineur, Mazurka en la mineur, Nocturne en mi mineur, Variations sur un thème de « Don Juan » de Mozart et ses deux Concertos pour piano en mi mineur et en fa mineur ( 1830 ).En , il effectua ses deux premiers voyages hors de Pologne, à Berlin puis à Vienne, Prague et Dresde. De retour à Varsovie, il donna en mars 1830 son premier grand concert public où il remporta un grand succès. Il décida alors d'effectuer un long voyage d'étude et de perfectionnement à l'étranger. Le 2 novembre 1830, Chopin quitta Varsovie pour Vienne. Le 29 du même mois se déclencha l'insurrection polonaise. C'est lors de son voyage pour Paris, en juillet 1831, qu'il apprit l'écrasement de l'insurrection, la chute et le sac de Varsovie par les troupes russes. Arrivé à Paris en septembre 1831, Chopin rencontra beaucoup de sympathie pour la révolution polonaise. Il resta dès lors fixé à Paris, sauf pour quelques voyages, jusqu'à sa mort dix-huit ans plus tard. Il y connut un rapide succès auprès de l'aristocratie, parmi laquelle il rencontra l'élite cultivée à qui il donna des cours de piano. Lors de son premier concert à la salle Pleyel, en février 1832, il interpréta ses Variations sur un thème de Don Juan qui eut un grand succès. Dès lors, Chopin s'attacha particulièrement à composer. Suite page suivante … Sommaire Quitter

78 George Sand et la fin de sa vie
Le piano représentait pour Chopin le moyen d'expression musical par excellence. Ses Études, pourtant œuvres de jeunesse, sont la consécration de la révolution pianistique ébauchée par Beethoven et qu'acheva Chopin. Il s'attacha à donner une autonomie à chacun de ses doigts afin que chaque son conserve sa pleine indépendance. Il étudia de manière systématique l'univers sonore du clavier en utilisant tous ses registres. Le piano focalisa dès lors toutes les richesses orchestrales. Ainsi, les douze Études, ( opus 10 ), dédiées à Liszt, traduisent toutes les potentialités de l'instrument, mettant en exergue ses facultés hamoniques et polyphoniques. Chopin use avec fluidité du mouvement harmonique et donne à chacune de ses œuvres une couleur qui lui était propre.  George Sand et la fin de sa vie   En 1837, il fit la connaissance de George Sand avec qui il noua en 1838 une liaison qui durera neuf ans avant de s'achever, après plusieurs crises, en Pour tenter de rétablir sa santé défaillante, ils partirent à Majorque, aux îles Baléares, en hiver 1838, séjour durant lequel Chopin acheva ses vingt-quatre Préludes. De retour en France dès février 1839, Chopin et George Sand alternèrent les séjours à Paris l'hiver et à Nohant, chez George Sand, l'été. Pendant toute cette période, Chopin composa beaucoup, Nocturnes, Ballades, Polonaises, etc. Il effectua son dernier voyage à Londres, en février 1848, et est finalement emporté par la tuberculose le 17 octobre 1849, à Paris. Presque toutes les compositions de Chopin sont destinées au piano. Ses Mazurkas reflètent les rythmes et traits mélodiques de la musique folklorique polonaise, et ses Polonaises sont marquées par l'esprit héroïque. Ses Ballades, Scherzos et Études font partie de ses importantes œuvres pour piano solo. Sa musique de nature romantique et lyrique est caractérisée par une mélodie délicate et de grande originalité, une harmonie raffinée souvent audacieuse, un rythme subtil et une beauté poétique. Les nombreuses compositions publiées de Chopin comprennent cinquante-cinq Mazurkas, vingt-sept Études, vingt-quatre Préludes, dix-neuf Nocturnes, treize Polonaises et trois Sonates pour piano ainsi que ses deux Concertos pour piano en mi mineur et en fa mineur. Sommaire Quitter

79 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

80 CHOSTAKOVITCH Sommaire Quitter

81 Dmitri Dmitrievitch Chostakovitch, ( ), le plus grand compositeur russe du milieu du XXe siècle.  Né à Saint-Pétersbourg, Dmitri Chostakovitch suivit de 1919 à 1925 les cours du conservatoire de Petrograd, dirigé par Alexandre Glazounov. La création de sa Symphonie n° 1 ( 1925 ), où se fait sentir l'influence de Prokofiev et de Rimski-Korsakov, lui apporta dès 1926 une reconnaissance internationale. Outre son engagement dans le courant esthétique de l'avant-garde révolutionnaire soviétique, Chostakovitch se disait influencé par les représentants de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) mouvement artistique né en Allemagne dans les années 1920 qui prôna la rupture avec la vision subjective du monde , en particulier par Paul Hindemith. Avec sa Symphonie n° 2, commandée en 1927 par l'État soviétique pour commémorer la révolution d'Octobre, Chostakovitch entama une carrière de compositeur officiel. Son parcours fut pourtant entaché par de multiples interventions de la censure qui sanctionnait l'indépendance musicale et parfois idéologique du compositeur. Le premier opéra de Chostakovitch, le Nez (1929), œuvre modelée selon les principes de l'expressionnisme et de l'atonalité de compositeurs occidentaux comme Paul Hindemith et Alban Berg, fut bien accueilli par les critiques et le public, mais censuré par le pouvoir communiste qui le jugea bourgeois et décadent. Son opéra suivant, Lady Macbeth de Mtsensk (1934), révisé sous le titre Katerina Ismaïlova en 1963, reçut également les faveurs du public et de la critique, mais les publications officielles soviétiques le condamnèrent comme une œuvre contre-révolutionnaire. Les attaques de ce type conduisirent le compositeur à choisir avec prudence ses principes esthétiques. En 1962, il dénonça directement le stalinisme dans sa Symphonie n° 13, utilisant des textes du poète Ievgueni Evtouchenko, mais il dut remanier son œuvre pour conserver le droit de composer.La Symphonie n° 5 (sous-titrée « Réponse d'un artiste soviétique à une juste critique », 1937) et la Symphonie n° 6 reçurent en revanche un accueil favorable ; sa 7e Symphonie (1942), dite « de Leningrad », composée lors du siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale, fut un grand succès populaire. Chostakovitch mourut d'une attaque cardiaque à Moscou en 1975. Suite page suivante … Sommaire Quitter

82 Innovations stylistiques
   Le style de Chostakovitch se distingue particulièrement par la vitalité du rythme et la richesse mélodique. Optant tantôt pour l'atonalité, tantôt pour la polytonalité, le compositeur n'hésita pas, en particulier dans ses œuvres de jeunesse, à utiliser les musiques populaires russe et tsigane, le jazz, la satire musicale. Après avoir été accusé par les autorités de formalisme, Chostakovitch eut recours à des formes traditionnelles et à un style harmonique direct et plus simple, et finit par revenir à la tonalité tout en continuant à développer son exceptionnelle maîtrise technique de l'orchestre. Durant toute sa vie de créateur, Chostakovitch dut faire des concessions à l'académisme esthétique exigé de lui en cultivant simultanément son goût pour la modernité du langage musical.  Les quinze quatuors à cordes de Chostakovitch ( ) sont reconnus pour leur caractère novateur. Parmi ses autres œuvres figurent six concertos (deux pour piano, deux pour violon et deux pour violoncelle), quinze symphonies, de la musique de ballet, des chansons et des musiques de film.  Malgré l'utilisation de l'atonalité dans ses œuvres de jeunesse, la production de Chostakovitch peut être globalement considérée comme un apport important à la musique tonale, à une époque où ses contemporains les plus influents se tournaient vers le sérialisme ou le néoclassicisme. En témoignent ses symphonies, qui sont dans la droite ligne de Gustav Mahler, aussi bien dans la forme que dans le langage harmonique. Sommaire Quitter

83 Domenico Cimarosa, (1749-1801), compositeur italien, connu pour ses opéras bouffes. 
Domenico Cimarosa est né à Aversa, près de Naples, où il étudia au conservatoire San Maria di Loreto. Son premier opéra, Le Stravaganze del Conte fut monté en 1772 à Naples. Il demeura fidèle à la veine pathétique et humoristique de l'opéra napolitain jusqu'en 1781, date à laquelle il présenta alors à Venise sa première œuvre d'importance, un opéra bouffe à l'intrigue sentimentale riche et complexe, Giannina et Bernadone.  Le compositeur circula beaucoup entre Naples et Rome, écrivant et montant des opéras pour Gênes, Milan, Florence ou Turin : Ballerina amante (1782), Marito disperato (1785) ou l'Impresario in angustie (1786), à la veine comique et imprégné par la langue populaire. En 1787, il fut invité à Saint-Pétersbourg par l'impératrice Catherine II de Russie, et devint le compositeur de la cour. En 1791, de retour de Russie, Cimarosa fut nommé maître de chœur à Vienne, où il composa son chef-d'œuvre, l'opéra Il Matrimonio segreto (le Mariage secret, 1792), un modèle d'écriture dramatique et musicale.  Il retourna à Naples en 1793 et se compromit politiquement en se rangeant aux côtés des Français lors de l'occupation de la ville à la fin du siècle. Emprisonné par les Italiens en 1800 puis exilé, il mourut durant le trajet qui devait le conduire à Saint-Pétersbourg.  Domenico Cimarosa écrivit plus de 60 opéras, des musiques de messe, des cantates et des oratorios ; sa production instrumentale est également impressionnante avec notamment 38 sonates pour clavecin et 81 pour le pianoforte. Cependant, aujourd'hui, il doit sa célébrité à ses opéras comiques, caractérisés par une orchestration rapide et brillante. Sommaire Quitter

84 Marius Constant, (1925- ), compositeur et chef d'orchestre français d'origine roumaine. Né à Bucarest, Marius Constant émigra à Paris où il poursuivit ses études au conservatoire national. Élève de compositeurs prestigieux Arthur Honegger, Olivier Messiaen, Nadia Boulanger , il fut directeur musical de l'ORTF, directeur des Ballets de Paris de Roland Petit, puis responsable de la musique de ballet à l'Opéra de Paris jusqu'en Il fonda en 1963 l'ensemble Ars Nova, l'une des plus importantes formations dédiées à la musique contemporaine en France, et composa la musique de plusieurs ballets pour Roland Petit. Sans adopter la doctrine de la musique sérielle en vogue parmi ses contemporains, Marius Constant, compositeur prolifique, se passionna plutôt pour le timbre de l'instrumentation et les structures des pièces musicales ; intéressé par la musique aléatoire et l'improvisation, il a conduit plusieurs expériences entre musiciens contemporains et de jazz, notamment avec Martial Solal. Sommaire Quitter

85 CORELLI Sommaire Quitter

86 Arcangelo Corelli, ( ), compositeur et violoniste italien, dont le style de jeu servit de base à la technique du violon des XVIIIe et XIXe siècles, sa musique de chambre exerçant une grande influence sur ses successeurs. Né à Fusignano, il étudia à Bologne, puis s'installa à Rome à partir de Parmi ses protecteurs, il compta la reine Christine de Suède, qui avait trouvé refuge dans la Ville éternelle après son abjuration, puis, à partir de 1690, le cardinal Pietro Ottoboni, neveu du pape Alexandre VIII. Compositeur le plus édité avant l'arrivée de l'Autrichien Joseph Haydn, Corelli fut également le premier à acquérir une réputation internationale grâce à sa seule musique instrumentale, et l'un des précurseurs dans l'utilisation du système de tonalité majeure et mineure. Virtuose du violon, il fut le professeur d'illustres violonistes-compositeurs du XVIIIe siècle, parmi lesquels l'Italien Francesco Geminiani. Le catalogue de musique de chambre de Corelli comprend 4 volumes de sonates en trio ( op. 1-4 ), un volume de 12 sonates ( op. 5 ) pour violon solo et continuo dont la dernière inclut les célèbres variations sur la Follia , ainsi qu'un ensemble de 12 concertos ( op. 6 ), qui figurent parmi les premières formes de concerto grosso jamais publiées. Sommaire Quitter

87 COUPERIN Sommaire Quitter

88 François Couperin, (1668-1733), une des plus importantes figures de la musique baroque française.
Neveu de Louis Couperin, il naquit à Paris. Son père, Charles, qui avait succédé à Louis en tant qu'organiste à l'église Saint-Gervais de Paris (poste occupé par les membres de la famille Couperin jusqu'en 1826), mourut en François Couperin reçut la formation nécessaire pour prendre la succession, qu'il assura à l'âge de dix-sept ans et, quelques années plus tard, devint également organiste à la chapelle royale et musicien de la cour. Ses quatre Livres d'œuvres pour clavecin ( ), véritable monument à la gloire de la musique française pour clavier, ne manquèrent pas d'influencer Jean-Sébastien Bach. Ils contiennent des pièces courtes aux titres évocateurs, bâties sur des rythmes de danse variés, de caractère élégant, satirique ou profond. Son traité d'interprétation l'Art de toucher le clavecin ( ) est un document majeur comparable à celui de Carl Philipp Emanuel Bach (1753).  Couperin introduisit en France la sonate en trio italienne, en apportant à ce genre une touche française dans le traitement à la fois de la mélodie et de l'ornementation. Parmi ses œuvres marquantes figurent le Parnasse ou l'Apothéose de Corelli (1724), le recueil les Nations (1726) ; les Concerts royaux (1714), les Nouveaux Concerts « les Goûts réunis » (1724) pour clavecin et instruments et le Concert instrumental « Apothéose de Monsieur de Lully » (1725) ; dans le domaine religieux, les trois Leçons de ténèbres (v.  ) pour voix solistes, orgue et instruments, les deux Messes d'orgue, composées en 1690, au début de sa carrière ; et des Pièces de viole (1728). Sommaire Quitter

89 Luigi Dallapiccola, ( ), compositeur italien qui introduisit dans son pays la musique sérielle et dont les compositions d’une grande complexité sont marquées par l’utilisation de divers langages musicaux et une conception humaniste du monde. Né à Pisino ( Istrie ), Luigi Dallapiccola s’installa avec sa famille à Graz, en Autriche, où il découvrit les opéras de Mozart, de Weber et de Wagner. Il acquit sa formation musicale d’abord à Trieste, puis à Florence, où il entra au conservatoire avant de devenir professeur de piano. Après la Seconde Guerre mondiale, il fit de nombreux séjours à l’étranger, notamment à New York et à Berkeley, en Californie. Au lieu de multiplier les écarts et les heurts rythmiques, comme le firent ses contemporains, Dallapiccola, dans des œuvres vocales, comme le Volo di Notte ( Vol de nuit, 1940 ), d’après Antoine de Saint-Exupéry, ou les Canti di Prigionia ( Chants de captivité, 1941 ), esquissa, avec les frottements des dissonances, une pulsation qui donne à l’auditeur un sentiment de détachement où se mêlent l’inquiétude et l’émerveillement. La musique de Luigi Dallapiccola se caractérise par une structure dramatique où des forces opposées s’affrontent. En témoigne Il Prigioniero ( le Prisonnier, 1948 ), sa deuxième œuvre théâtrale, qui contient sous le thème modal du Dies Irae des séries dodécaphoniques introduites dans la mélodie plus que dans l’accompagnement. Bien que le nom de Luigi Dallapiccola ait été associé aux recherches formelles de l’école sérielle, son œuvre, nourrie de littérature, est particulièrement appréciée pour la réponse esthétique qu’elle apporta aux sentiments nihilistes issus de la guerre. Sommaire Quitter

90 DEBUSSY Sommaire Quitter

91 Claude Debussy, ( ), compositeur français, un des principaux précurseurs de la musique du XXe siècle.Né à Saint-Germain-en-Laye, Debussy fut formé au Conservatoire de Paris, où il entra à l'âge de dix ans. Il voyagea à Florence, Venise, Vienne et Moscou en 1879, comme musicien particulier de Nadejda von Meck, protectrice du compositeur russe Piotr Tchaïkovski. Pendant son séjour en Russie, il se familiarisa avec la musique de compositeurs russes comme Tchaïkovski, Aleksandr Borodine, Mili Balakirev et surtout Modest Moussorgski. Debussy remporta le prestigieux Grand Prix de Rome en 1884 avec sa cantate l'Enfant prodigue. Il étudia ensuite à Rome pendant deux ans, continuant à soumettre régulièrement de nouvelles compositions au jury du Grand Prix. Parmi ces œuvres figurent la suite symphonique Printemps et la cantate la Demoiselle élue, d'après un poème de l'écrivain britannique Dante Gabriel Rossetti.Au cours des années 1890, Debussy gagna une certaine notoriété, notamment avec le Quatuor à cordes en sol mineur ( 1893 ) et le Prélude à l'après-midi d'un faune ( 1894 ), sa première partition orchestrale, inspirée par un poème de Stéphane Mallarmé, qui fit date.L'opéra Pelléas et Mélisande, d'après la pièce du même nom de Maurice Maeterlinck, créé en 1902, projeta Debussy dans la gloire. L'œuvre à nouveau fit date, car elle conservait et enrichissait le côté abstrait et quasi onirique de la pièce de Maeterlinck, et aussi par son traitement de la mélodie, reproduction fidèle du rythme de la parole dont elle représente une extension naturelle.Jusqu'en 1914, Debussy écrivit principalement pour le piano et pour l'orchestre. Pour le piano succédèrent Estampes ( 1903 ), l'Isle joyeuse ( 1904 ), Images ( deux séries, 1905 et 1907 ) et les deux livres de Préludes ( , ).Pour orchestre, les Trois Nocturnes ( 1879 ), le triptyque symphonique la Mer ( 1905 ), les trois volets d'Images : Gigues, Ibéria, Rondes de printemps ( ) et le ballet Jeux ( 1913 ). En 1909, Debussy apprit qu'il était atteint d'un cancer, maladie dont il mourut neuf ans plus tard. Ses dernières années furent essentiellement consacrées aux douze Etudes pour piano ( 1915 ) et aux trois sonates pour violoncelle et piano, pour flûte, alto et harpe et pour violon et piano ( ), dans lesquelles l'essence de son style est disséminée dans des structures presque néoclassiques. Suite page suivante … Sommaire Quitter

92 Le précurseur du style moderne
Dans sa maturité, le style de Debussy fraya la voie à une grande partie de la musique moderne. Ses innovations furent d'ordre aussi bien harmonique que syntaxique et sonore. Il n'inventa pas la gamme par tons entiers, mais fut l'un des premiers à l'exploiter avec succès. Chez lui, les accords affaiblissent l'illusion d'une tonalité donnée au lieu de l'appuyer ; il les utilise pour leur couleur propre et leur effet, et non pour leur fonction dans une progression harmonique. C'est ce qui donne à sa musique un côté rêveur, qui lui a valu la qualification, fortement réductrice d'ailleurs, d'impressionniste, par analogie avec l'effet pictural obtenu par les peintres de l'école de ce nom. Debussy n'a pas lui-même créé une nouvelle école de composition : il haïssait les « debussystes » mais a libéré la musique des contraintes de l'harmonie et des formes traditionnelles, et aujourd'hui il est de ceux dans lesquels se reconnaissent des compositeurs comme Pierre Boulez. Sommaire Quitter

93 Léo Delibes, ( ), compositeur français né à Saint-Germain-du-Val, qui fit ses études musicales au Conservatoire de Paris et, de 1855 à 1869, écrivit des opérettes et des opéras-comiques pour la scène populaire française. En 1866, alors qu'il était chef de chœur assistant à l'Opéra de Paris, il établit sa réputation de compositeur de musique de ballet avec la Source, pour laquelle il avait collaboré avec le compositeur austro-russe Léon Minkus. Delibes composa le ballet Coppélia (1870), son chef-d'œuvre, et Sylvia (1876), ballet sur un thème mythologique. Il est également auteur de plusieurs opéras célèbres dont Lakmé (1883), qui est régulièrement donné. Ses œuvres comptent aussi un recueil de chansons (1872), avec notamment Bonjour, Suzon et Les filles de Cadiz. Sommaire Quitter

94 D’INDY Sommaire Quitter

95 Vincent D'Indy, (1851-1931), compositeur, pédagogue et écrivain français.
Né à Paris, élève de César Franck au Conservatoire, admirateur de Richard Wagner, il se fit connaître avec la légende symphonique la Forêt chantante (1878) et la trilogie symphonique Wallenstein ( ), d'après Schiller. Originaire du Vivarais, il utilisa des chansons de cette province dans sa célèbre Symphonie cévenole (1886) et dans Jour d'été à la montagne (1906). Pour le théâtre, il composa notamment Fervaal (1897) et l'Étranger (1903). En 1890, il devint président de la Société nationale de musique, qu'il avait contribué à fonder en 1871 et, à partir de 1896, il enseigna la composition à la Schola Cantorum, qu'il avait fondée en 1894 avec Charles Bordes ( ) et Alexandre Guilmant ( ). Il y forma de nombreux élèves (en particulier, Erik Satie, Albert Roussel, Arthur Honegger). De son enseignement nous est resté son Cours de composition musicale (1903, 1909 et 1933) et de son amour de la musique germanique ses livres sur Beethoven (1911) et Wagner (1930). Il écrivit également un ouvrage sur Franck (1906), Rameau et Monteverdi. Après 1914, il se consacra surtout à la musique de chambre. Sommaire Quitter

96 Gaetano Donizetti, ( ), compositeur italien, l'un des plus grands auteurs d'opéras de son époque, dont l'œuvre la plus connue est Lucia di Lammermoor. Il composa 65 opéras seria et opéras bouffes et fut l'un des principaux représentants du bel canto.  Né à Bergame, Gaetano Donizetti étudia le clavecin et la composition dans sa ville natale, puis le contrepoint au lycée musical de Bologne. Sa première œuvre mise en scène fut son quatrième opéra, Enrico di Borgogna (1818), suivi de Zoraide di Granata (1822), qui obtint un réel succès.  Il ne devint réellement célèbre qu'avec son trente-troisième opéra, Anna Bolena, tragédie passionnelle inspirée de Vincenzo Bellini et représentée en Son œuvre la plus célèbre est l'opéra Lucia di Lammermoor (1835), composée d'après la Fiancée de Lammermoor de Walter Scott. Dans ce registre romantico-historique, Donizetti produisit des œuvres comme Torquato Tasso (1833), Lucrezia Borgia (1833) ou Marie Stuart (1834). Grâce au soutien du compositeur Gioacchino Rossini, Donizetti s'installa en 1838 à Paris, où il donna des opéras en français, comme la Fille du régiment (1839), la Favorite et les Martyrs (1840). Après un séjour à Vienne où il fut nommé compositeur impérial, il revint présenter à Paris les opéras Dom Sébastien et Don Pasquale en 1843.  Le style musical de Donizetti, largement inspiré de celui de Rossini, mais également influencé par Bellini et Verdi, se caractérise par des mélodies brillantes et légères, écrites principalement pour des chanteurs et cantatrices virtuoses. Il écrivit également 28 cantates, de la musique instrumentale, dont 19 quatuors à cordes, et de la musique sacrée. Sommaire Quitter

97 John Dowland, ( ), luthiste, chanteur et compositeur anglais, l'un des plus grands musiciens de l'époque élisabéthaine, et l'un des plus importants compositeurs de chansons de la musique occidentale. Il voyagea en France et en Allemagne et, de 1598 à 1606, il fut luthiste à la cour du roi Christian IV de Danemark. En 1612, il fut nommé luthiste du roi Jacques Ier d'Angleterre, nomination qu'il attendait depuis longtemps. Il passa la fin de sa vie au service du monarque et de son successeur, Charles Ier. Ses chansons utilisent des textes d'une grande sensibilité, dont les accompagnements possèdent une certaine indépendance mélodique. Son First Book of Songs or Ayres ( 1597 ) fut le recueil le plus souvent réédité de son temps. La gamme descendante mélancolique qui débute sa chanson «Flow my tears» fut largement imitée à l'époque par d'autres compositeurs, devenant un motif immédiatement reconnaissable. Les chansons de Dowland ont exercé une influence déterminante sur l'établissement du genre de la chanson au sens moderne du terme. Sommaire Quitter

98 Guillaume Dufay, ( v.  ), compositeur français, l'un des premiers maîtres du contrepoint et de la polyphonie à quatre voix, il a contribué à l'établissement du langage harmonique symétrique des compositions de la Renaissance. Peut-être né à Cambrai, il y fut enfant de chœur, avant de partir pour l'Italie, d'abord à la cour des Malatesta, puis, entre 1428 et 1437, au sein de la chapelle pontificale. Devenu chanoine à la cathédrale de Cambrai en 1436, il n'y prit définitivement ses fonctions qu'à la fin des années 1440, après avoir séjourné à la cour de Savoie et, peut-être, à celle de Bourgogne. Il fit alors de Cambrai sa résidence permanente et un centre de rayonnement musical. Son œuvre comprend des magnificats, des messes, des motets ( environ 80 ) et des chansons ( environ 75 ) qui réalisent une formidable synthèse entre les influences française, italienne et anglaise. Le motet Nuper rosarum flores, écrit pour la consécration de la cathédrale de Florence, en 1436, adopte une structure directement liée aux proportions du tout nouveau dôme, dessiné par Brunelleschi. Dufay a été le premier compositeur à s'inspirer de mélodies profanes pour ses messes ( l'Homme armé, par exemple ), pratique qui allait devenir courante au cours du siècle suivant. Son influence a contribué à établir la prédominance d'une harmonie plus chaleureuse, fondée sur l'accord parfait, privilégiant les intervalles de tierce et de sixte ( tendance dérivée des compositeurs anglais de l'époque ) à la place des quartes et des quintes, beaucoup plus austères, en vigueur jusqu'alors. Sommaire Quitter

99 Paul Dukas, ( ), professeur, compositeur et critique musical français, influencé par Debussy et Wagner, auteur notamment de l'Apprenti sorcier et de plusieurs opéras. Élève au Conservatoire de Paris, il y fut nommé professeur de composition de 1910 à Sa réputation de compositeur s'est forgée à partir de deux œuvres majeures : l'Apprenti sorcier (1897), un magnifique scherzo symphonique inspiré d'une ballade du poète allemand Johann Wolfgang von Goethe, et Ariane et Barbe-Bleue (1907), l'un des plus grands opéras modernes français. Citons également l'ouverture le Roi Lear (1883), le ballet La Péri (1912) et le Sonnet de Ronsard (1924), pour piano et chant. Il eut pour élèves Olivier Messiaen et Maurice Duruflé.  Il fut également critique musical à la revue hebdomadaire, la Gazette des Beaux-Arts et la Revue musicale. Il a par ailleurs participé à l'édition et à la révision des œuvres de Rameau.  Sommaire Quitter

100 John Dunstable, ( v.  ), compositeur anglais du début de la Renaissance. Les données biographiques sont très limitées mais on pense qu'il serait entré au service du duc de Bedford avant 1427, ayant peut-être voyagé avec lui quand il était régent de France ( ), puis il travailla pour la reine Jeanne de Navarre ( ) et pour Henri, duc de Gloucester ( v. 1438 ). Son épitaphe dit de lui qu'il était « prince de la musique, mathématicien et astronome ». Ce que l'on connaît de son œuvre est essentiellement constitué de musique sacrée pour trois ou quatre voix, notamment des motets, des mouvements de musique liturgique et peut-être deux des tout premiers cycles de messes dans lesquels chaque mouvement est construit sur le même matériel musical Rex seculorum et Da gaudiorum premia. La technique médiévale de l'isorythmie ( la superposition de structures rythmiques et mélodiques qui se répètent ) et le plain-chant furent des outils d'unification souvent employés par le compositeur. La musique de Dunstable incarne le style euphonique que Martin le Franc appelle la contenance angloise, tant louée par le théoricien Tinctoris. Egalement présent dans nombre des pièces du manuscrit de Old Hall ( source principale de sa musique ), notamment celles de son contemporain Leonel Power, ce style affectionne un mouvement parallèle en tierces et en sixtes, des mélodies sur des accords parfaits et des harmonies consonantes. Les œuvres de Dunstable eurent une renommée internationale et une influence profonde sur certains compositeurs du début de la Renaissance tels les Bourguignons Guillaume Dufay et Gilles Binchois. Sommaire Quitter

101 Maurice Duruflé, ( 1902-1986 ), compositeur et organiste français.
C'est à Rouen qu'il reçut sa formation musicale, en entrant pendant la Première Guerre mondiale à la maîtrise de la cathédrale. Il étudia le piano, l'orgue et la composition. En 1919, il gagna Paris où il suivit l'enseignement des organistes Tournemire et de Vierne. Premier prix d'orgue et de composition au conservatoire, il y reçut l'influence du compositeur Paul Dukas. Comme lui, Duruflé composa peu ( neuf œuvres au total ) et se consacra surtout à sa charge d'organiste de Saint-Étienne-du-Mont puis, à la mort de Vierne, de Notre-Dame de Paris. Sa grande virtuosité l'amena à donner des concerts dans le monde entier et à enseigner l'orgue et l'harmonie au Conservatoire de Paris jusqu'en Fortement marqué par l'œuvre de Fauré, de Ravel, de son professeur Paul Dukas ainsi que par la redécouverte du chant grégorien, il aimait par-dessus tout la composition pour orgue et orchestre. Parmi ses œuvres les plus célèbres, citons le Prélude, Adagio et Choral varié ( 1929 ) et le très beau Requiem ( 1947 ). Sommaire Quitter

102 Henri Dutilleux, (1916- ), compositeur français, l'un des plus grands musiciens du XXe siècle, dont l'œuvre est marquée à la fois par l'impressionnisme musical français et par l'atonalité viennoise.  Né en 1916 à Angers, Henri Dutilleux fit ses études à Douai, puis entra en 1933 au conservatoire de Paris. Il obtint le grand prix de Rome en 1938, mais dut interrompre son séjour à la villa Médicis au début de la Seconde Guerre mondiale. Sa première œuvre d'importance, une Sarabande pour orchestre, fut jouée à Paris en 1941, suivie par la Geôle, pièce pour chant et orchestre sur un poème de Jean Cassou.  Travaillant pour l'ORTF, Dutilleux composa à partir de 1945 pour le cinéma, la radio et la scène. Sa Sonate pour piano fut créée en 1948 et la Symphonie n° 1 en Sa Symphonie n° 2, dite le Double, qui organise une nouvelle répartition de l'orchestre, fut dirigée en 1959 à Boston par Charles Munch. En 1965, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch lui commanda un concerto pour violoncelle et orchestre, intitulé Tout un monde lointain. Après avoir reçu le grand prix national de la musique en 1967, Dutilleux devint professeur de composition au conservatoire de Paris en 1970, tout en continuant à composer, notamment un Concerto pour violon (1985).  Dutilleux, qui n'appartient à aucune école, s'est imposé comme l'une des grandes figures de la musique contemporaine. La musique revêt pour lui un caractère sacré et magique ; empreinte de poésie, elle exige une grande rigueur d'écriture. Passionné de Proust et de Baudelaire, Dutilleux a beaucoup travaillé sur le temps et le silence. Son langage atonal, particulièrement expressif, ne dédaigne pas la polytonalité et la polyrythmie.  Parmi les autres œuvres majeures de Dutilleux figurent Interrogations musicales, Métaboles, le quatuor à cordes Ainsi la nuit composé en 1977 pour le quatuor Julliard, le concerto pour violon l'Arbre des songes (1985) dédié au violoniste Isaac Stern, Timbres, Espace, Mouvement, la Nuit étoilée (1978), œuvre orchestrale sans violon ni alto conçue d'après un tableau de Van Gogh, et Trois Strophes sur le nom de Sacher ( ). Sommaire Quitter

103 DVORAK Sommaire Quitter

104 Antonín Dvorák, ( ), compositeur tchèque, dont la musique a renouvelé le goût pour l’exaltation romantique de la grandeur d’âme. Né à Nelahozeves, un petit village proche de Prague, en Bohême, Antonín Dvorák apprit le violon et joua, dès son enfance, pour les clients de l’auberge que tenait son père. Il étudia à l’école d’orgue de Prague de 1857 à 1859, avant d’intégrer, au pupitre d’alto, l’ensemble de concert de Komzák puis l’orchestre du Théâtre national de Prague, où il joua sous la direction de Franz Liszt, de Richard Wagner et de Bedrich Smetana. Dvorák connut son premier succès auprès du public tchèque lors de l’exécution de la cantate Hymnus ( 1873 ), dont le livret et la musique flattaient les sentiments nationaux de ses contemporains. À partir de 1884, il se rendit régulièrement en Angleterre pour interpréter ses œuvres. De 1892 à 1895, il dirigea le Conservatoire national de musique à New York, puis il rentra en Bohême, où il devint en 1901 directeur du Conservatoire de Prague.  Certaines œuvres de Dvorák ont acquis une grande célébrité. Sa Neuvième Symphonie, dite du « Nouveau Monde » ( 1893 ) est inscrite au répertoire de tous les grands orchestres symphoniques. Les Danses slaves ( 1878 et 1886 ) pour deux pianos, transcrites plus tard pour orchestre, le Quatuor en Fa, dit « Quatuor américain » ( 1893 ) et l’Humoresque ( 1894 ) furent également bien reçus par le public ; les violoncellistes du monde entier intégrèrent dans leur programme son Concerto pour violoncelle en si mineur ( 1895 ). Cependant Dvorák composa de nombreuses œuvres qui sont restées dans l’ombre. Outre ses premières symphonies, des concertos, quintettes et quatuors, il consacra une part importante de sa vie à l’écriture de plusieurs opéras, notamment Alfred ( 1870 ), Vanda ( 1875 ), le Jacobin ( ), Rusalka ( 1901 ) et Armide ( ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

105 Le style de composition adopté par Dvorák explique l’hétérogénéité de son œuvre. Ses plus belles réussites tiennent à un équilibre mystérieux et instable, qu’il a parfois su établir entre un thème et son contexte musical. Le Stabat Mater ( 1874 ) illustre cet art fragile qui s’évertuait à donner une impression de grandeur. Une note  un Fa dièse  reprise sur quatre octaves par les instruments à vent introduit l’œuvre, escalier à quatre marches immenses, que les cordes redescendent par un thème chromatique, répété et modulé par chaque pupitre de l’orchestre. La suite est faite de vagues, ponctuée par les pizzicati ( pincements des cordes ) des violoncelles, sur lesquelles viennent se poser les voix. L’effet saisissant de ces premières mesures est dû à une étonnante ellipse musicale. Il y a là toute une fugue, suggérée depuis le thème réduit à une note jusqu’à la strette, cet enchaînement des phrases qui se superposent dans un accord final. L’art de Dvorák se manifeste davantage dans ce qui précède l’exposition des thèmes que dans leur développement, souvent emphatique, voire monotone. Ses œuvres les plus achevées furent les Danses slaves ( 1878 et 1886 ), qui trouvèrent dans le folklore tchèque une matière qu’il transforma admirablement, et le Concerto pour violoncelle ( 1895 ), dont le lyrisme et la fougue tiennent en haleine l’auditeur du début à la fin de l’œuvre. Sommaire Quitter

106 Hanns Eisler, ( ), compositeur allemand, collaborateur du poète et dramaturge Bertolt Brecht. Né à Leipzig le 6 juillet 1898 il fut élevé à Vienne par ses parents autrichiens. De 1916 à 1918, il participa en tant que soldat à la Première Guerre mondiale puis retourna à Vienne où il travailla comme correcteur musical et étudia avec les compositeurs Arnold Schönberg et Anton Webern. En 1925, il partit à Berlin où, en 1926, il entra au parti communiste et collabora à partir de 1930 avec le poète et dramaturge Bertolt Brecht, composant de la musique vocale influencée par le jazz et de la musique d'accompagnement pour ses pièces Die Massnahme ( 1930 ) et Die Mutter ( 1931 ), et son film Kuhle Wampe ( 1931 ). Il s'opposa alors farouchement à la musique dodécaphonique et à Schönberg. Il quitta l'Allemagne en 1933 après l'accession au pouvoir du parti nazi. En 1937, il émigra aux États-Unis où il composa de la musique pour le film Hangmen Also Die ( 1942 ) de Fritz Lang, d'après un script de Brecht et la pièce de Brecht Galileo Galilei ( 1947 ). Il revint à Vienne en 1948 avant de partir pour Berlin ( dans la partie sous occupation soviétique ) en Il continua d'écrire de la musique pour le cinéma et le théâtre et mit en musique le poème de Brecht Auferstanden aus Ruinen qui devint l'hymne national de l'ex-République démocratique allemande. Johannes Faustus, créé en 1953, fut le seul opéra qu'il acheva; parmi ses autres œuvres figure un Deutsches Requiem ( 1937 ). Il mourut à Berlin le 6 septembre 1962 Sommaire Quitter

107 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

108 ELGAR Sommaire Quitter

109 Sir Edward Elgar, (1857-1934), compositeur britannique influencé par la période pré-romantique. 
Elgar est né le 2 juin 1857, près de Worcester. Autodidacte, il apprit une partie de son métier dans le magasin de musique de son père en lisant partitions et traités, et lui succéda en 1885 comme organiste de l'église catholique Saint-George de Worcester. En 1889, il se maria et démissionna pour se consacrer à la composition. Par la suite, il vécut alternativement à Londres et dans les environs de Worcester. Son ouverture, Froissart, jouée en 1890, le fit connaître un peu, mais ce n'est qu'en 1899, lorsque le chef d'orchestre hongrois Hans Richter dirigea à Londres ses Variations sur un thème original qu'il parvint à la notoriété. Cette œuvre, mieux connue sous le nom d'Enigma Variations (« Variations énigmatiques »), parce que le thème central en est suggéré mais jamais ouvertement exposé, est l'une de ses plus populaires et de ses plus admirées. Le Rêve de Gérontius, d'après un poème de John Henry Newman, ecclésiastique anglais, et généralement considéré comme le chef-d'œuvre d'Elgar, assit définitivement sa réputation. L'œuvre d'Elgar, un exemple de la fin du romantisme dans lequel transparaît l'influence de Wagner et de Brahms, est remarquable pour son esprit, sa beauté lyrique et sa forme originale. Elgar a également écrit les cantates le Chevalier noir (1893) et Caractacus (1898), les oratorios les Apôtres (1903) et le Royaume (1906), un concerto pour violon (1910) et un autre pour violoncelle (1919), devenu ces dernières années son œuvre la plus populaire, et les cinq marches bien connues des Pompes et Circonstances ( , 1930). Ses œuvres pour orchestre regroupent l'ouverture de Cockaigne (1902), l'étude symphonique Falstaff (1913) et deux symphonies, l'une en la bémol (1908), avec laquelle sa réputation internationale se confirma, l'autre en mi bémol (1911). Au moment de sa mort, à Worcester, le 23 février 1934, il était en train de travailler à une troisième symphonie et à un opéra, The Spanish Lady  Sommaire Quitter

110 ENESCO Sommaire Quitter

111 Georges Enesco, (1881-1955), pianiste, violoniste, compositeur et chef d'orchestre roumain.
Né à Liveni en Moldavie,(aujourd'hui Enescu), son nom s'écrit en roumain Enescu. Il commença l'apprentissage du violon, entra au Conservatoire de Vienne à sept ans et intégra le Conservatoire de Paris à treize ans. Ses professeurs furent les compositeurs français Jules Massenet et Gabriel Fauré. Il entreprit une tournée en Europe comme virtuose violoniste en En 1923, il fit ses débuts de chef d'orchestre à New York à la tête du Philadelphia Orchestra. Il dirigea le New York Philharmonic en Il fit une carrière de grand virtuose et de professeur et compta parmi ses élèves le violoniste Yehudi Menuhin. Après la Seconde Guerre mondiale, il s'installa à Paris. On dit de lui qu'il fut le plus grand violoniste roumain de son époque. Compositeur versatile, il composa dans tous les styles : romantique, néoclassique, atonal. Il doit sa renommée à des œuvres telles que les deux Rhapsodies roumaines, dans lesquelles il inclut des mélodies traditionnelles. Citons également la suite symphonique Poema Româna (1898), 3 symphonies, de la musique de chambre, et l'opéra Œdipe (1936). Sommaire Quitter

112 Manuel de Falla, (1876-1946), compositeur espagnol du XXe siècle.
Falla est né à Cadix le 23 novembre Dans son enfance, il fut initié au piano par sa mère et divers professeurs locaux. Il étudia ensuite la composition avec le célèbre musicologue et pédagogue Felipe Pedrell. De 1905 à 1907, Falla enseigna le piano à Madrid et, de 1907 à 1914, il étudia et travailla à Paris. Il vécut et composa essentiellement en Espagne de 1914 à Il quitta sa patrie après la guerre civile et s'installa en Argentine. Il mourut le 14 novembre 1946 à Buenos Aires.  Sous l'influence de Pedrell, qui prônait le retour aux sources folkloriques et traditionnelles de la musique, Falla développa un style national qui est devenu caractéristique de ses compositions. À vrai dire, il utilisait non pas les chansons traditionnelles elles-mêmes, mais puisait ses thèmes dans le folklore. Il subit aussi l'influence de l'esthétique impressionniste par l'intermédiaire des compositeurs français Claude Debussy et Maurice Ravel, qu'il rencontra à Paris. Falla fut l'un des meneurs de la révolte contre l'influence allemande et italienne dans l'opéra espagnol et lutta pour créer un orchestre de chambre à Séville, l'Orchestre bétique. Parmi ses compositions, citons Noches en los jardines de España (Nuits dans les jardins d'Espagne, ), pour orchestre et piano, l'opéra La vida breve (la Vie brève, 1905), les ballets El amor brujo (l'Amour sorcier, 1915) et El sombrero de tres picos (Tricorne, 1919), l'opéra pour marionnettes et chanteurs, El retablo de Maese Pedro (les Tréteaux de Maître Pierre, 1924), le concerto pour clavecin ( ) et de la musique pour guitare. Sommaire Quitter

113 FAURE Sommaire Quitter

114 Gabriel Fauré, ( ), compositeur et organiste français, auteur notamment de quatuors et d’un Requiem d’inspiration contemplative, dont la musique se distingua des tendances de son temps. Né à Pamiers, Gabriel Fauré fit ses études musicales à l’école Niedermeyer, où il fut l’élève de Camille Saint-Saëns. De 1866 à 1905, il fut l’organiste de plusieurs églises, notamment de Saint-Sulpice et de la Madeleine. En 1896, il devint professeur de composition au Conservatoire de Paris, avant de le diriger de 1905 à Parmi ses élèves figuraient Nadia Boulanger, Maurice Ravel et le compositeur roumain Georges Enesco. Avec Saint-Saëns, Fauré aida à maintenir les valeurs musicales françaises en fondant la Société nationale de musique française, qui se donnait pour but de « faire connaître les œuvres […] des compositeurs français », par réaction aux excès flamboyants de la musique romantique allemande de Wagner. Si les premières œuvres de Fauré, notamment ses recueils de mélodies, gardaient les traits des compositeurs romantiques,  l’accompagnement en arpèges à la manière de Schumann, et de nombreuses références à Chopin , Fauré révéla cependant, dès le Cantique de Jean Racine (1865), l’objet de sa quête musicale. La mélodie, construite sur les notes stables de la tonalité de ré bémol, va de la médiante (troisième degré de la gamme) à la dominante (cinquième degré), puis de celle-ci à l’octave, avant de redescendre sur la tonique. Simplement animé par une pulsation des cordes, qui se balancent doucement de la dominante à l’octave, le cantique s’élève progressivement, avant de retrouver la paix du dernier accord. Toute l’œuvre de Fauré est ainsi tournée vers le mouvement de la grâce. Suite page suivante … Sommaire Quitter

115 École française Fauré a écrit près de cent mélodies, dont la Bonne Chanson (1892), tirée d’un poème de Verlaine, et l’Horizon chimérique (1922). Ces chants, accompagnés par le piano, se distinguent des lieder du romantisme allemand, par leur aspect feutré et leur caractère évocateur en demi-teinte. L’écriture harmonique elle-même semble toujours retenue par la pudeur des sentiments ; les modulations (passage d’une tonalité à une autre) sont souvent arrêtées par des jeux d’enharmonies (noms différents donnés à un même son, exemple : do dièse et ré bémol), qui donnent l’impression d’interrompre une phrase et d’en faire l’ellipse .Le style développé par Fauré, qui devint celui de l’école française, se retrouve dans ses nombreuses compositions pour piano : les 4 Valses caprices, les 6 Impromptus, les 13 Nocturnes, les 13 Barcarolles, les 9 Préludes, la Ballade et la Fantaisie, et sa musique de chambre, principalement ses trios et quatuors, d’une grande richesse musicale. Son Requiem (1887) est une œuvre sereine et forte, d’une mélodie claire et très pure. Fauré composa aussi des musiques de scène parmi lesquelles Pelléas et Mélisande (1898), Masques et Bergamasques (1920), et deux tragédies lyriques, Prométhée (1900) et Pénélope (1913).Associé à Claude Debussy dans le renouveau de la musique française, Gabriel Fauré fut à l’origine d’une nouvelle sensibilité musicale à la transition du XIXe et du XXe siècle. Sommaire Quitter

116 Morton Feldman, ( ), compositeur américain de musique contemporaine de caractère extrêmement statique. Morton Feldman est né à New York où il passa la plus grande partie de sa vie jusqu'à ce qu'il accepte un poste d'enseignant à l'université de New York à Buffalo en Elève de Wallingford Riegger et de Stefan Wolpe, sa musique se distingue par son style expérimental, instinctif, en partie influencé par sa longue fréquentation d'autres compositeurs d'avant-garde comme John Cage, Earle Brown et Christian Wolff et des peintres Jackson Pollock, Robert Rauschenberg et Mark Rothko. Plusieurs de ses œuvres furent directement influencées par l'art visuel, soit dans leur thème, soit dans le procédé de notation graphique. Atlantis ( 1958 ) et Out of Last Pieces ( 1960 ) sont deux œuvres orchestrales écrites en notation graphique qui exigent des interprètes un certain degré d'improvisation; Rothko Chapel ( 1971 ) est une œuvre pour alto, ensemble et voix, inspirée par des peintures de Mark Rothko, où il revint à la notation traditionnelle. Vers la fin de sa vie, Morton Feldman s'intéressa plus particulièrement à la nature du temps et des proportions dans la musique, et ses compositions devinrent beaucoup plus longues. For Philip Guston ( 1984 ) pour formation de chambre dure quatre heures; l'exécution du Quatuor à cordes II ( 1983 ) peut durer jusqu'à cinq heures et demie. La musique de Morton Feldman se caractérise par son goût prononcé pour des sonorités extrêmement tranquilles, isolées, alternant avec plusieurs secondes de silence soigneusement agencées. Sommaire Quitter

117 Brian Ferneyhough, ( ), l'un des principaux compositeurs britanniques contemporains. Sa première expérience de la musique fut le monde de la fanfare. Il découvrit les œuvres de Webern, de Stockhausen et de Boulez alors qu'il était à l'École de musique de Birmingham ( ) et étudia la composition à l'Académie royale de musique avec sir Lennox Berkeley ( ). Assistant au festival Gaudeamus Week à Bilthoven, aux Pays-Bas, il y rencontra ses deux futurs professeurs. Il rejoignit la classe du premier, Ton de Leeuw, à Amsterdam ( 1968 ), puis celle du second, Klaus Huber, à Bâle ( ). Compositeur actif depuis le début des années 1970, il a enseigné à Fribourg ( ), lors des classes d'été de Darmstadt ( depuis 1976 ), au Conservatoire de La Haye ( ) et à l'université de Californie de San Diego depuis Il a eu une grande influence sur les compositeurs britanniques James Dillon, Michael Finnissy, Chris Dench et Richard Barrett. Très respecté et très joué sur le continent européen, il n'est vraiment reconnu au Royaume-Uni que depuis une rétrospective donnée au Festival de Huddersfield en La production musicale de Ferneyhough a évolué à partir d'un dodécaphonisme intégral et combine des détails superficiels redoutables, une virtuosité à la limite de l'injouable et, en toile de fond, un sens du drame très expressif. Elle est dominée par les quatre quatuors à cordes ( 1967, 1980, 1987, 1990 ), les trois études Time and Motion Studies ( ) et les sept œuvres qui constituent les Carceri d'Invenzione ( «Prisons d'invention» , ), inspirées par Piranèse. Sommaire Quitter

118 Girolamo Frescobaldi, ( ), claveciniste, organiste et compositeur italien qui marqua le développement de la musique baroque.  Né à Ferrare, Girolamo Frescobaldi étudia la musique avec son père et avec l’organiste Luzzasco Luzzaschi. En 1604, il s’installa à Rome, où il fut nommé organiste de l’académie Sainte-Cécile puis, en 1607, de la cathédrale Santa Maria in Trastevere. Son Premier Livre de madrigaux à cinq voix (1608) fut publié à Anvers, où il accompagna le cardinal Bentivoglio, son protecteur. En 1608, Frescobaldi devint maître de chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome, titre qu’il garda jusqu’à la fin de sa vie. Grâce à ses voyages à Bruxelles, en 1607, à Mantoue, en 1615, et à Florence, où il séjourna de 1628 à 1634, il se rendit célèbre dans toute l’Europe à la fois comme organiste et comme compositeur de musique instrumentale.  L’œuvre de Frescobaldi représente une étape importante entre les formes strictes de la musique de la Renaissance et la musique baroque, osant des chromatismes et des dissonances, usant de variations et adoptant souvent la forme de la fugue. Ses pièces instrumentales intitulées Fantasie a quattro se caractérisent par une grande richesse rythmique et révèlent le goût du compositeur pour le contrepoint. L’essentiel de sa musique vocale est contenue dans les Arie musicale (1630) pour une à trois voix accompagnées de clavecin ou de théorbe.  Son abondante production instrumentale fut publiée en plus de douze volumes, qui contiennent notamment deux livres de Toccate (1615, 1627), Canzoni alla francese (1645), ainsi que des fantaisies, ricercari et autres formes de musique pour clavier. Son œuvre la plus célèbre, Fiori musicali (1635), influença notamment les compositeurs Dietrich Buxtehude et Jean-Sébastien Bach. Sommaire Quitter

119 Giovanni Gabrieli, ( v.  ), important compositeur vénitien de la fin de la Renaissance. Il étudia la musique avec son oncle, Andrea Gabrieli, et travailla à Munich ( ) avec le compositeur wallon Roland de Lassus. À partir de 1585, il fut organiste à la basilique Saint-Marc de Venise. Ses multiples ensembles de solistes, choristes et instruments, avec leurs combinaisons et leurs tonalités variées, aidèrent à établir le principe du contraste qui imprégna la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Son traitement de l'harmonie annonçait également l'usage qui allait en être fait au baroque. Sa Sonata pian'e forte ( 1597, dans Sacrae Symphoniae, vol. I ) fut parmi les premières œuvres imprimées à spécifier l'intensité et l'instrumentation. Gabrieli était célèbre aussi pour ses motets et sa musique d'orgue. Son élève le plus célèbre fut le compositeur allemand Heinrich Schütz. Sommaire Quitter

120 Francesco Geminiani, ( ), compositeur italien, parmi les meilleurs violonistes de son époque. Né à Lucques, il étudia avec le compositeur violoniste italien Arcangelo Corelli et, en 1714, s'installa en Angleterre, où il fit une brillante carrière de violoniste. Parmi ses compositions les plus connues figurent ses concerti grossi, opus 2 et opus 3. Au travers de son enseignement, il a transmis la technique et le style de Corelli aux générations suivantes. C'est à lui qu'on attribue The Art of Playing on the Violin, traité inestimable sur la manière de jouer du violon, dont la première édition date de 1730 et qui présente de nos jours un intérêt considérable pour la connaissance des techniques de jeu du XVIIIe siècle. Sommaire Quitter

121 GERSHWIN Sommaire Quitter

122 George Gershwin, ( ), compositeur américain, dont les comédies musicales et les chansons populaires figurent parmi les plus achevées du genre. Ses compositions pour le théâtre musical puisent dans le langage du jazz et de la musique populaire.  Gershwin est né à Brooklyn ( New York ), où il étudia avec les compositeurs américains Rubin Goldmark, Henry Cowell et Wallingford Riegger, ainsi qu'avec le compositeur et théoricien d'origine russe Joseph Schillinger. Gershwin débuta à l'âge de seize ans comme pianiste, assurant la promotion de chansons pour une maison d'édition américaine, mais c'est sa chanson intitulée Swanee ( 1918 ) qui le rendit célèbre dans la Tin Pan Alley (nom donné au quartier de New York où étaient situés les éditeurs de musique). Les paroles de presque toutes ses chansons sont dues à son frère Ira Gershwin, avec qui il collabora pour plusieurs spectacles et comédies musicales dont George White's Scandals ( ), Lady Be Good ( 1924 ), Funny Face ( 1927 ) et la satire politique Of Thee I Sing ( 1931 ), la première comédie musicale à remporter le prix Pulitzer. Les chansons de Gershwin qui révèlent un génie harmonique peu commun furent les premières à intégrer les rythmes et les formules mélodiques du jazz. Les plus connues sont The Man I Love, I Got Rhythm et Someone to Watch Over Me. C'est à la demande du chef d'orchestre Paul Whiteman que Gershwin composa la Rhapsody in Blue ( 1924 ) pour piano et orchestre de jazz, qui fut ensuite orchestrée par le compositeur américain Ferde Grofé. Cette pièce influença profondément l'utilisation du langage du jazz par les compositeurs européens et américains. Les autres œuvres de concert de Gershwin comptent notamment le Concerto pour piano en Fa ( 1925 ), le poème symphonique An American in Paris ( 1928 ), la Second Rhapsody ( 1931 ) pour piano et orchestre et l'opéra Porgy and Bess ( 1935 ). Inspiré d'un roman de l'écrivain américain DuBose Heyward, Porgy and Bess, qui intègre à la fois le langage de la musique folk noire, du jazz, de la Tin Pan Alley et de la musique classique européenne, est une composition unique en son genre. Sommaire Quitter

123 Carlo Gesualdo, (v.  ), luthiste et compositeur italien célèbre pour les harmonies chromatiques hardies de ses madrigaux. À la mort de son père, en 1586, il hérita de la principauté de Venosa. Après avoir fait assassiner sa femme, son amant et leur enfant en 1590, il quitta sa Naples natale pour le nord de l'Italie. En 1594, il épousa Éleonore d'Este et s'installa à la cour de Ferrare. À la mort du duc Alfonso II d'Este en 1597, qui marqua la fin de l'aura culturelle de Ferrare, Gesualdo retourna à Naples. Sur ses six volumes de madrigaux à cinq voix, les deux derniers sont particulièrement révélateurs d'un style harmonique original dégageant une forte puissance émotionnelle par le biais du recours aux dissonances et aux brusques changements de rythme. Sommaire Quitter

124 Orlando Gibbons, ( ), compositeur anglais de la fin de la Renaissance, un des plus importants représentants de la musique élisabéthaine. Né à Oxford, il devint successivement organiste de la chapelle royale en 1604, virginaliste à la cour en 1619 et organiste à Westminster Abbey en 1623. Les motets de Gibbons sont parmi les plus belles pièces de la musique sacrée anglicane. Parmi ses motets pour chœur seul, on peut citer Hosanna to the Son of David et O Clap Your Hands et parmi ceux pour chœur et solo de voix, This is the Record of John et Behold Thou Hast Made My Days. Parmi ses madrigaux, on trouve l'émouvant The Silver Swan et le sombre What Is Our Life Il écrivit pour le virginal des danses stylisées, comme la pavane, Lord Salisbury, des fantaisies contrapuntiques et des variations sur des thèmes populaires. C'était un musicien conservateur pour l'époque, ses madrigaux eux-mêmes possédant une texture contrapuntique austère rappellent les techniques de composition les plus strictes de la musique d'église. On lui doit de nombreuses chansons pour petit ensemble, dans lesquelles une voix et quatre violes jouent à parts égales afin d'obtenir une texture comportant cinq interventions équilibrées plutôt qu'un solo accompagné. Sommaire Quitter

125 Alexandre Konstantinovitch Glazounov, ( ), compositeur russe né à Saint-Pétersbourg, le dernier compositeur important de l'École nationale russe fondée par Mikhaïl Glinka. Glazounov suivit les cours du célèbre compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov. Son œuvre porte les empreintes du compositeur hongrois Franz Liszt et du compositeur allemand Richard Wagner. En 1889, il acheva avec Rimski-Korsakov l'opéra le Prince Igor, qui avait été laissé inachevé par le compositeur russe Alexandre Borodine, mort en Glazounov enseigna au Conservatoire de Saint-Pétersbourg entre 1900 et 1906, avant de le diriger de 1906 à Il quitta l'Union soviétique en 1928 et, outre un séjour aux États-Unis, vécut par la suite à Paris. Parmi ses compositions figurent huit symphonies, les poèmes symphoniques Stenka Razine et le Kremlin (1892), les ballets Raymonda (1898) et les Saisons (1901), le concerto pour violon op. 82 (1904), de la musique de chambre, des pièces pour piano et des œuvres lyriques. Sommaire Quitter

126 GLINKA Sommaire Quitter

127 Mikhaïl Ivanovitch Glinka, ( ), compositeur russe né à Novospasskoïe et formé à Saint-Pétersbourg.  Glinka étudia avec différents professeurs en Russie, en Italie et en Allemagne. Jusqu'en 1835, ses compositions comprirent essentiellement des chansons. Son opéra la Vie pour le tsar ( 1836 ), dont le thème et la musique sont issus des chants et contes populaires russes, a été le premier opéra russe de caractère national. La musique de son deuxième opéra, Russlan et Lioudmila ( 1842 ), d'après un poème de l'écrivain russe Alexandre Pouchkine, est également largement inspirée de la musique traditionnelle russe. Glinka s'est imposé comme le fondateur de l'école nationale russe de musique, mouvement poursuivi par des compositeurs comme Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski et Nikolaï Rimski-Korsakov. Glinka s'est également intéressé à la musique populaire et à la danse en Espagne, où il vécut de 1845 à 1847, et dont s'inspirent les ouvertures Jota Aragonesa et Une nuit d'été à Madrid ( 1851 ). Ses autres œuvres incluent la fantaisie pour orchestre Kamarinskaïa ( 1848 ), de la musique de chambre, des pièces pour piano et des mélodies. Sommaire Quitter

128 GLUCK Sommaire Quitter

129 Christoph Willibald von Gluck, ( ), compositeur allemand en rupture avec le style italien et français de l'art lyrique qui inaugura une réforme profonde de l'opéraNé à Erasbach ( Haut-Palatinat ), Gluck était le fils d'un garde forestier. Il étudia la musique au collège jésuite de Komotau ( aujourd'hui en République tchèque ), ainsi qu'à Prague où, dès 1732, il gagnait sa vie en tant que violoniste et violoncelliste de divers orchestres animant des bals populaires. Après avoir servi dans l'orchestre de musique de chambre du prince Lobkowitz à Vienne en 1736, il se rendit à Milan, auprès du compositeur italien Giovanni Battista Sammartini ( ), grand maître du style galant, qui lui enseigna pendant quatre ans la technique de composition. Le premier opéra de Gluck, Artaserse, fut créé à la Scala de Milan en 1741.  Pendant les neuf années suivantes, il composa et créa seize opéras dans diverses villes d'Europe, notamment à Londres où il rencontra Georg Friedrich Haendel pendant son séjour de 1745 à Parmi ces œuvres figuraient la Sofonisba ( 1744 ) et Artamene ( 1746 ). En 1750, il s'installa à Vienne, qu'il ne quitta par la suite que pour de brefs séjours à Naples et à Rome. Nommé en 1754 maître de chapelle de la cour de l'impératrice Marie-Thérèse, Gluck composa La clemenza di Tito ( la Clémence de Titus, 1752 ) et Antigono ( 1756 ). Arrivé à Paris en 1774 pour présenter les versions françaises d'Orfeo et d'Alceste, il y resta cinq ans. Mais en dépit de la protection que lui assura Marie-Antoinette, à qui il enseignait le chant et le clavecin, Gluck fit l'objet de querelles théoriques et d'intrigues incessantes. Paralysé à la suite d'attaques d'apoplexie, il retourna à Vienne en 1779 où il mourut huit ans après. Suite page suivante … Sommaire Quitter

130 Œuvre   Jusqu'en 1762, Gluck composa dans le style alors en vigueur en Italie, caractérisé par une musique surtout destinée à donner aux chanteurs virtuoses l'occasion de démontrer leur talent. Toutefois, de plus en plus lassé des conventions de l'opéra italien, de son clinquant superficiel et de sa lourde ornementation mélodique, Gluck se décida à réformer l'art lyrique de son temps. Le nouveau style qu'il développa visait à rétablir l'objectif initial de l'opéra : exprimer par la musique l'émotion portée par les mots, en veillant à l'unité dramatique par la suppression de la frontière entre le récitatif et l'aria ainsi que par l'absence de changements de scène trop fréquents. C'est dans cette optique qu'il travailla avec le grand réformateur du ballet classique Jean-Georges Noverre.  Vers 1760 débuta une collaboration avec le poète italien Ranieri di Calzabigi, qui écrivit pour Gluck un livret servant admirablement les théories du compositeur sur l'équilibre entre les mots et la musique. Cette association aboutit à Orfeo ed Euridice, opéra qui surpassait en grandeur, en inspiration, en qualité dramatique et en naturel tout ce qui avait été écrit auparavant. Créé à Vienne en 1762, il connut un immense succès. Parmi les autres grands opéras de Gluck composés selon les principes de la réforme de l'opéra dont il fut l'initiateur figurent Alceste ( 1767 ) et Paride ed Elena ( Pâris et Hélène, 1770 ), sur des textes de Calzabigi ; Iphigénie en Aulide ( 1774 ) et Armide ( 1777 ). Les réformes introduites par Gluck dans l'art lyrique rencontrèrent une violente opposition particulièrement à Paris où, de 1774 à 1781, une polémique virulente s'engagea entre les partisans de Gluck et les défenseurs de l'opéra italien et du compositeur napolitain Niccolò Piccinni. Le directeur de l'Opéra de Paris avait commandé aux deux rivaux un opéra sur le même texte, Iphigénie en Tauride. La version de Gluck se révéla être un chef-d'œuvre. Créée à Paris en 1779, elle rencontra un succès retentissant, tandis que la version de Piccinni, créée en 1781, fut considérée comme inférieure. Les réformes de Gluck ont fortement marqué l'histoire de l'opéra. Les principes qu'il a défendus ont influencé l'œuvre de nombreux compositeurs, dont Wolfgang Amadeus Mozart, Luigi Cherubini, Ludwig van Beethoven et Richard Wagner. Sommaire Quitter

131 François Joseph Gossec, ( ) compositeur français, républicain, créateur de la symphonie et introducteur de l'œuvre de Haydn en France. Né à Vergnies, actuellement dans le Hainaut belge, il étudia à Anvers, puis se rendit à Paris (1751), où Rameau le fit entrer comme chef d'orchestre au service du fermier général La Pouplinière. Son premier grand succès fut sa Messe des morts (1760). Engagé par les princes de Condé et de Conti, il écrivit pour la scène, mais fut surtout un des créateurs de la symphonie en France. Fondateur du Concert des amateurs (1770), il y dirigea pour la première fois en France, une symphonie de Haydn (1773). De 1773 à 1777, il fut codirecteur du Concert spirituel puis directeur associé de l'opéra de Paris ( ). Républicain convaincu, il composa pour les fêtes et cérémonies révolutionnaires de nombreuses pages de circonstance (Offrande à la liberté, Le Triomphe de la République, Marche lugubre, Hymne à l'Être suprême) et participa en 1795 à la fondation du Conservatoire. Il acheva en 1809 une grande symphonie « à dix-sept parties », puis cessa toute activité à partir de Ses quatuors à cordes sont à l'origine de la musique de chambre française. Sommaire Quitter

132 GOUNOD Sommaire Quitter

133 Charles Gounod, ( ), compositeur français d'opéras, notamment du célèbre Faust, qui donna également des œuvres majeures dans le domaine de la musique sacrée.  Né à Saint-Cloud, Charles Gounod fut élevé par une mère musicienne et passa son baccalauréat de philosophie tout en étudiant la musique avec Antonin Reicha. Il entra au conservatoire de Paris, où il fut l'élève de Jacques Halévy, Jean-François Lesueur et François Paer. Gounod obtint le second prix de Rome en 1837, puis le grand prix en En Italie, où il demeura deux ans, il explora la musique religieuse ancienne, en particulier la tradition polyphonique romaine et les œuvres de Giovanni Palestrina qui l'influencèrent profondément. Il étudia également les compositions de Mozart, Lully, Gluck et Rossini. Il se lia au peintre Ingres et fit la rencontre du mystique Lacordaire, dont la pensée lui inspira ses premières œuvres religieuses : Hymne, Requiem (1842), Te Deum et deux Messes brèves. Avant de rentrer à Paris, Gounod passa par l'Autriche, où il découvrit la musique de Bach et dirigea lui-même deux de ses œuvres à Vienne.  De retour à Paris, il fut nommé organiste et maître de chapelle aux missions étrangères en Sombrant dans le mysticisme, Gounod entreprit des études de théologie, mais renonça à entrer dans les ordres. Sa rencontre avec la cantatrice Pauline Viardot lui inspira son premier opéra, Sapho (1851). Poursuivant ses compositions pour le théâtre, il écrivit la Nonne sanglante (1854) puis le Médecin malgré lui (1858), d'après Molière. Durant ces années, son succès ne cessa de s'amplifier et sa musique s'épanouit avec l'Ange et Tobie (1854) et ses deux symphonies (1855 et 1856). Suite page suivante … Sommaire Quitter

134 Œuvres de maturité Après une nouvelle crise mystique qui fut à l'origine de son internement en 1857, Gounod triompha avec son Faust (1859), adaptation intimiste de l'œuvre de Goethe, qui est considérée comme son chef-d'œuvre. Parmi ses autres opéras figurent également Philémon et Baucis (1860), Mireille (1864) et Roméo et Juliette (1867), son dernier succès.  Dans ses dernières années, il se consacra à la musique sacrée, avec notamment la Messe solennelle de sainte Cécile (1855), la Messe des Orphéonistes (1870), de nombreux motets dont Gallia, pour soprano, orchestre et orgue (1871), des oratorios comme Jésus sur le lac de Tibériade (1878) et deux trilogies sacrées, la Rédemption (1882) et Mors et vita (1885). Son Ave Maria (1852), également intitulé Méditations sur le premier prélude de Bach, pour violon, piano et orgue, est inspiré du Clavecin bien tempéré de Jean-Sébastien Bach. Entre autres œuvres de musique symphonique et de chambre, Gounod a composé de nombreuses mélodies pour chant et piano, une Suite concertante pour piano et orchestre (1888) et une Petite Symphonie (1885). Il a également écrit plusieurs livres : Autobiographie (1875), le Don Juan de Mozart (1890) et Mémoires d'un artiste (1896).  Le compositeur subtil a su mêler des formes nouvelles dans la musique française aux harmonies et modes anciens, et influença des compositeurs comme Georges Bizet et Jules Massenet. Sommaire Quitter

135 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

136 Enrique Granados, ( ), compositeur et pianiste espagnol, célèbre pour ses pièces pour piano évocatives. Né à Lleida, en Catalogne, il étudia à Barcelone avec Felipe Pedrell, le père du nationalisme musical en Espagne. Il vécut à Barcelone à partir de 1889 et partagea son temps entre les récitals et l'enseignement de la musique. Ses deux suites pour piano, Goyescas (1912, 1914), inspirées de l'œuvre du peintre du début du XIXe siècle Francisco Goya, triomphèrent à Paris en Certains thèmes de ses suites pour piano furent réutilisés pour un opéra, ayant aussi pour titre Goyescas (1916), et comprenant le célèbre Intermezzo pour orchestre. Citons également les 12 Danzas españolas pour piano. Il périt le 24 mars 1916, à bord du Sussex, torpillé par un sous-marin allemand alors qu'il revenait de la création de son opéra Goyescas à New York. Sommaire Quitter

137 GRIEG Sommaire Quitter

138 Edvard Hagerup Grieg, ( ), figure éminente de la composition musicale de la Norvège du XIXe siècle. Né à Bergen le 15 juin 1843, il étudia au Conservatoire de Leipzig après les cours que lui avait dispensés sa propre mère, une pianiste professionnelle de talent. Grieg fut encouragé à écrire de la musique par le compositeur danois Niels Gade ; son intérêt pour la musique folklorique norvégienne fut suscité par le compositeur norvégien Rikard Nordraak. De 1866 à 1876, Grieg vécut à Christiania ( aujourd'hui Oslo ), où il enseigna la musique et devint chef d'orchestre de la Philharmonic Society. En 1867, il épousa sa cousine, Nina Hagerup, éminente soprano. Grieg, partisan d'une école de musique s'appuyant sur la musique folklorique norvégienne, se heurta à l'opposition de musiciens et de critiques conservateurs ; de ce fait, ses propres œuvres eurent du mal à connaître une notoriété. Le premier musicien d'envergure internationale à encourager son œuvre fut le compositeur hongrois Franz Liszt. En 1874, le gouvernement norvégien accorda à Grieg une bourse annuelle qui lui permit de consacrer tout son temps à la composition. Il devint mondialement célèbre pour sa musique de théâtre révélée à travers le drame poétique Peer Gynt ( 1875 ) d'Henrik Ibsen. En 1877, Grieg s'installa dans un studio isolé, à Lofthus, et en 1885 construisit la villa Troldhaugen près de Bergen, où il passa le reste de ses jours. Il mourut le 4 septembre 1907.  Bien que la musique de Grieg ait été fortement influencée par celle des compositeurs romantiques allemands, en particulier Robert Schumann, mais également par les œuvres du compositeur franco-polonais Frédéric Chopin, Grieg créa ses mélodies dans le style de la musique folklorique norvégienne et devint un maître du style harmonique qui eut le pouvoir d'évoquer l'atmosphère de son pays natal. Parmi ses compositions figurent Heart Wounds et The Last Spring ( inspiré par un poème norvégien ) et la suite Holberg, toutes deux pour orchestre à cordes ; andsighting et Olaf Trygvason, toutes deux pour chœur et orchestre ; un quatuor à cordes ; et de nombreuses pièces pour le piano, dont la Ballade en sol mineur et le célèbre Concerto pour piano et orchestre en la mineur. Grieg était un éminent auteur de textes de chansons. Sommaire Quitter

139 Groupe des Cinq Groupe des Six
Groupe des Cinq , groupe de compositeurs russes du XIXe siècle qui transposèrent en musique l'idéal nationaliste. Le critique musical Vladimir Stasov, porte-parole esthétique du groupe, lui donna en 1867 le nom de « moguchaya kuchka » : « la poignée sacrée ». Chacun des membres poursuivit une carrière parallèle : Alexandre Borodine était professeur de chimie, Mili Balakirev, Modest Moussorgski et Cesar Cui ( ) étaient officiers de l'armée et Nikolaï Rimski-Korsakov élève-officier dans la marine. Autodidactes en musique, ils surent tirer profit des conseils et critiques mutuels qu'ils échangeaient au sein du groupe. Sous l'impulsion de Balakirev, ils développèrent une nouvelle approche de la composition dans un style résolument russe, voulant se libérer des contraintes académiques occidentales. Ce genre nouveau prit toute son ampleur dans leurs opéras (tels que le Coq d'or, de Rimski-Korsakov), ou encore dans l'utilisation de la musique à programme, dont Une nuit sur le mont Chauve de Moussorgski est l'exemple le plus éloquent. Leur œuvre se caractérisa par le choix des sujets, tirés de l'histoire russe comme l'opéra Boris Godounov de Moussorgski, ou encore inspirés du poète russe Alexandre Pouchkine, et une inspiration puisée aux sources de la musique folklorique russe teintée parfois d'un certain exotisme oriental, tels les opéras le Prince Igor de Borodine et Islamey de Balakirev. Ce dernier ouvrit une école de musique en 1862 et Rimski-Korsakov transmit à ses élèves du conservatoire de Saint-Pétersbourg son savoir en matière d'orchestration, influençant toute une génération de jeunes compositeurs, parmi lesquels Igor Stravinsky.  Groupe des Six, , réunion de six compositeurs français, qui doivent leur nom au critique Henri Collet (1920) qui, dans un article, les compara au groupe de musiciens russes dénommé « les Cinq ». Le groupe était formé de Louis Durey, d'Arthur Honegger, de Darius Milhaud, de Germaine Tailleferre, de Francis Poulenc et Georges Auric. N'appartenant à aucun courant musical précis, ce fut leur passion commune pour Erik Satie et Jean Cocteau qui les rassembla. Privilégiant le jazz et le music-hall, « les Six » s'opposèrent diamétralement aux compositeurs romantiques qui les avaient précédés. Sommaire Quitter

140 HAENDEL Sommaire Quitter

141 Georg Friedrich Haendel, ( ), compositeur anglais d'origine allemande de la fin de la période baroque qui se distingua en particulier dans l'art de l'oratorio et qui, synthétisant aussi bien les influences anglaises, allemandes que françaises ou italiennes, fut apprécié dans toute l'Europe de son temps.  Georg Friedrich Haendel, suivant la forme allemande de son nom, est né le 24 février 1685, à Halle, en Allemagne, dans une famille sans éducation musicale. Son père, barbier devenu chirurgien, le vouait à une carrière juridique. Cependant, son talent musical se manifesta si clairement qu'il reçut, avant même son dixième anniversaire, une formation musicale formelle, prodiguée par le célèbre organiste et compositeur de Halle, Friedrich Wilhelm Zachau ( écrit également Zachow ). Ce fut la seule instruction musicale formelle qu'il ait jamais reçue.Bien que son premier poste, juste après son dix-septième anniversaire, fût celui d'organiste d'église à Halle, les préférences musicales de Haendel furent tout autre. Ainsi, en 1703, il partit pour Hambourg, centre de l'opéra allemand ; il y composa, en 1704, son premier opéra, Almira, qui connut un grand succès l'année suivante. Mais Haendel ressentit le besoin d'aller plus loin et, poursuivant son désir de devenir compositeur d'opéra, il partit pour l'Italie, s'arrêta tout d'abord à Florence, au printemps 1707, puis s'installa à Rome, bénéficiant de la protection de la noblesse et du clergé. Il y fit la connaissance d'Alessandro et Domenico Scarlatti. Il composa des opéras, des oratorios, parmi lesquels on peut citer la Résurrection, donnée à Rome le 8 avril 1708, et de nombreuses petites cantates profanes. Son séjour italien se termina par un succès spectaculaire : celui de son cinquième opéra, Agrippina, créé le 26 décembre 1709 à Venise. Suite page suivante … Sommaire Quitter

142 En 1710, Haendel quitta l'Italie pour occuper un poste de maître de chapelle ( compositeur et chef d'orchestre ) à la cour de Hanovre, en Allemagne. À la fin de l'année 1710, il partit pour Londres, où il connut, avec Rinaldo ( 1711 ), un second triomphe à l'opéra. De retour à Hanovre, il obtint la permission d'un deuxième court voyage à Londres, où il resta jusqu'à la fin de ses jours. En effet, en 1714, son précédent employeur, l’Electeur de Hanovre, fut couronné sous le nom de George Ier d'Angleterre. La pension de Haendel fut doublée et il devint précepteur des enfants du roi. En 1717, il écrivit pour le roi George Ier la Water music pour une fête nautique. Sous la protection du duc de Chandos, il composa l'oratorio sacré Esther, l'oratorio profane Acis et Galatée ( 1718 ), onze Anthems Chandos, des grands motets pour chœur, soli et orchestre ( ). En 1719, Haendel fut nommé Master of Music à la Royal Academy of Music, récemment créée et qui entendait promouvoir l'opéra. C'est sous l'égide de cette institution que furent créés certains des plus grands opéras de Haendel : Radamisto ( 1720 ), Jules César (1724), Tamerlan ( 1724 ) et Rodelinda ( 1725 ). En 1726, Haendel obtint la nationalité britannique et anglicisa son nom se faisant désormais appeler George Frideric Handel. En 1728, la Royal Academy of Music fut dissoute. L'année suivante, il forma une nouvelle compagnie, au King's Theatre, mais, à la suite d'un conflit qui l'opposa à un chanteur, un certain nombre de musiciens suivirent ce dernier et fondèrent une compagnie rivale, Opera of the Nobility. Les deux compagnies firent faillite en Haendel monta alors sa propre troupe à Covent Garden, où il fit jouer ses opéras jusqu'en 1737, année où, après une attaque de goutte, il se retire quelque temps à Aix-la-Chapelle. Suite page suivante … Sommaire Quitter

143 En 1738, Haendel entama une nouvelle période fervente de composition d'opéras, qui prit fin avec Deidamia, en Toutefois, pendant les années 1730, les deux grands axes suivis par Haendel furent, tout d'abord, la composition d'oratorios dramatiques en langue anglaise, en particulier Athalia ( 1733 ) et Saul ( 1739 ), puis l'écriture de grands concertos, les Solos concertos, op. 4 ( 1736, cinq pour l'orgue et un pour la harpe) et les douze Concerti grossi, op. 6 ( 1739 ). En 1742, il écrivit en moins d'un mois l'oratorio le Messie, qui est la plus célèbre de ses œuvres. Donné pour la première fois à Dublin le 13 avril 1742, cet oratorio connut un immense succès également à Londres, en mars Haendel continua de composer des oratorios au rythme de deux par an environ. Il écrivit des œuvres magistrales telles que Samson ( 1743 ), Musique pour les feux d'artifice royaux ( 1749 ), Salomon ( 1749 ) ou le splendide et méconnu Théodora ( 1750 ). En 1751, il se fit opérer de la cataracte, mais l'opération échoua. Il commença alors à perdre la vue. La dernière représentation musicale à laquelle il assista, le 6 avril, à Londres, fut celle du Messie. Il mourut à Londres le 14 avril Il est enterré à l'abbaye de Westminster. Suite page suivante … Sommaire Quitter

144 Compositeur de plus de quarante « opere serie », de vingt-deux oratorios et de deux passions, Haendel maîtrisait dans la musique vocale la souplesse mélodique, l'intensité dramatique dans l'expression des sentiments et l'amplitude des chœurs. Sa musique instrumentale est d'égale qualité. Influencée par l'école italienne, elle donne aux violons des parties fluides et virtuoses et tempère l'amplitude, voire la grandiloquence de certains passages, comme dans Musique pour les feux d'artifice royaux ou Water music, par la finesse d'une ligne mélodique ou la chaleur d'un timbre, comme dans les concerti grossi. Inventive, elle joue de grandes variétés de mouvements, dans l'élégance et la souplesse, loin de la structure mathématique adoptée par Bach.Son art, qui s'inscrit pleinement dans la musique baroque en cela, est un art de synthèse autant que d'invention : il mêle les influences italienne, pour la technique harmonique des concertos et des trios, française, dans l'opéra et les oratorios, dont les ouvertures évoquent fréquemment Rameau ou Lully, anglaise, dans l'art des odes et des hymnes, allemande, dans la musique religieuse, qui évoque parfois Buxtehude, à la chaire duquel Haendel voulut succéder au début de sa carrière, en 1703, à Lübeck.Pendant toute sa vie, Haendel évita les rigoureuses techniques du contrepoint de son compatriote et exact contemporain Jean-Sébastien Bach. Il sut produire ses effets par les moyens les plus simples, faisant toujours confiance à son propre sens de la musique. L'héritage laissé par Haendel se caractérise par la puissance dramatique et la beauté lyrique inhérentes à toute sa musique. Ses opéras sont passés d'une utilisation rigide de schémas conventionnels à un traitement plus flexible et dramatique des formes du récitatif, de l'arioso, de l'aria, et des chœurs. Sa capacité à imaginer de grandes scènes, centrées autour d'un personnage unique, fut imitée plus tard dans certaines scènes dramatiques de compositeurs tels que Wolfgang Amadeus Mozart et Gioacchino Rossini.La plus grande contribution de Haendel à l'histoire de la musique fut la création d'un nouveau genre : l'oratorio dramatique, qui s'appuie, d'une part, sur les traditions existantes de l'opéra et, d'autre part, sur la force de sa propre imagination musicale ; il ne fait aucun doute que les oratorios de Joseph Haydn et de Felix Mendelssohn doivent beaucoup à ceux de Haendel.Haendel fut l'un des premiers compositeurs dont la biographie fut écrite ( en 1760 ), dont les centenaires sont fêtés, et dont la musique complète a été publiée ( 40 volumes, ). Selon divers témoignages, Ludwig van Beethoven tenait beaucoup à l'édition de ses œuvres, qu'il possédait pour sa part. Bien qu'aujourd'hui, comme au XIXe siècle, Haendel soit surtout célèbre pour un petit nombre de ses œuvres telles que Water Music et le Messie, des tentatives de plus en plus nombreuses sont faites pour faire connaître au public ses autres compositions, en particulier ses opéras. Suite page suivante … Sommaire Quitter

145 SES PRINCIPALES OEUVRES
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146 Jacques Halévy, ( ) compositeur français, auteur de l'opéra la Juive. Jacques Fromental Lévy étudia avec le compositeur italien Luigi Cherubini au Conservatoire de Paris, où lui-même devint plus tard professeur d'harmonie et de composition, comptant parmi ses élèves Georges Bizet et Charles Gounod. Son grand opéra la Juive, produit à l'Opéra de Paris en 1835, établit la réputation d'Halévy en tant que compositeur d'opéra. Halévy composa plus de trente opéras, et, bien qu'un grand nombre d'entre eux aient été écrits à la hâte et soient desservis par des livrets de qualité médiocre, ses meilleures œuvres révèlent un talent certain pour la mélodie, une vraie caractérisation dramatique et une grande efficacité théâtrale. Sommaire Quitter

147 Jonathan Harvey, (1939- ) grand compositeur britannique de musique instrumentale, électroacoustique et chorale marquée par des préoccupations mystiques ou religieuses. Jonathan Harvey fit ses études supérieures à Cambridge et Édimbourg, avant de passer une année à l'université de Princeton en Ses professeurs de composition furent notamment Erwin Stein, Hans Keller et Milton Babbitt. Il fait souvent allusion à sa formation première de choriste et à l'influence qu'elle eut sur sa musique vocale qui comprend de courtes œuvres pour chœurs d'église, comme Come Holy Ghost (1984), mais aussi des œuvres exubérantes comme Forms of Emptiness (1986), qui met en musique des textes de E.E. Cummings. Depuis les années 1980, il est associé à l'Ircam, le centre parisien de musique électroacoustique fondé par Pierre Boulez. Mortuos Plango, Vivos Voco (1980) est une œuvre qu'il a composée pour bande magnétique dans laquelle la voix de soprano d'un jeune garçon est mêlée à des sons de cloches pour former un collage lyrique. Des ouvrages comme Bhakti (1982) ou The Madonna of Winter and Spring (1986) sont des exemples de la démarche de Jonathan Harvey qui aime à associer sons d'orchestre et sons électroniques. Jonathan Harvey est l'un des rares compositeurs à avoir été reconnu aussi bien pour sa musique instrumentale que pour sa musique électroacoustique et chorale. La quasi-totalité de ses œuvres sont marquées par des préoccupations mystiques ou religieuses, de la trilogie déjà ancienne Inner Light ( ) au récent opéra Inquest of Love (1992). Sommaire Quitter

148 HAYDN Sommaire Quitter

149 Franz Joseph Haydn, ( ), compositeur autrichien qui joua un rôle fondamental dans le développement du style classique en musique et, notamment, de la forme - sonate.  Issu d'une famille humble, Haydn naquit dans le village de Rohrau, près de Vienne, le 31 mars À l'âge de huit ans, il fut admis comme enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, où il reçut sa seule véritable éducation musicale formelle. À partir de l'âge de dix-sept ans, il mena pendant plusieurs années la vie hasardeuse d'un musicien indépendant. Autodidacte, il étudia les ouvrages théoriques sur le contrepoint et prit quelques cours auprès du célèbre maître de chant et compositeur italien Nicola Porpora. En 1755, Haydn travailla pendant une courte période pour le baron Karl Josef von Fürnberg, pour lequel il semble qu'il ait composé ses premiers quatuors à cordes. Il obtint en 1759 un poste plus important, en tant que directeur de musique au service du comte Ferdinand Maximilian von Morzin. Il se maria en 1760 avec Maria Anna Keller. Il ne fut toutefois guère heureux en ménage et n'eut pas d'enfant. Suite page suivante … Sommaire Quitter

150 Le tournant dans la carrière musicale de Haydn se situe en 1761, date à laquelle il fut nommé adjoint au maître de chapelle du prince Paul Anton Esterházy avant de devenir lui-même maître de chapelle en Haydn se trouvera ainsi au service de trois princes successifs de la famille Esterházy. Le second d'entre eux, le prince Nicolas József Esterházy dit le Magnifique, frère de Paul Anton, fut un grand amateur de musique, fort cultivé. À Eszterháza ( en Hongrie ), sa vaste résidence d'été, le prince Nicolas pouvait se vanter de disposer d'un établissement musical sans égal. Outre les symphonies, opéras, opérettes pour le théâtre de marionnettes, messes, pièces de musique de chambre et musique de bal qu'Haydn dût composer pour les divertissements du prince, il fut également chargé d'organiser les répétitions et représentations de ses propres œuvres et de celles de ses collègues ; de faire travailler les chanteurs ; de surveiller les instruments et les partitions ; d'intervenir en tant qu'organiste et violoniste chaque fois que nécessaire. Bien qu'il déplorât fréquemment la lourdeur de sa charge et son isolement à Eszterháza, Haydn occupa une position enviable dans le contexte du XVIIIe siècle. L'un des aspects les plus remarquables de son contrat, à partir de 1779, fut la possibilité pour lui de vendre sa musique à des éditeurs et d'accepter des commissions. C'est ainsi qu'une grande partie de son œuvre des années 1780 pût toucher une audience beaucoup plus large, contribuant ainsi à sa réputation.Après la mort du prince Nicolas, en 1790, son fils, le prince Antal, réduisit fortement l'établissement musical des Esterházy. Bien qu'Haydn conservât son titre de maître de chapelle, il se trouva alors libre de voyager au-delà des environs de Vienne. L'audacieux violoniste et impresario britannique Johann Peter Salomon ne tarda pas à l'engager comme compositeur pour une série de concerts à Londres. Les deux voyages d'Haydn en Angleterre, en et , lui valurent un immense succès pour ses dernières symphonies, les « symphonies Londoniennes », qui comprennent plusieurs de ses œuvres les plus célèbres : La Surprise ( n° 94, 1791 ), Militaire ( n° 100, ), L'Horloge ( n° 101, ), Le Roulement de timbales ( n° 103, 1795 ) et Londres ( n° 104, 1795 ) dite aussi « Salomon ». De passage à Paris ( ), il composa également des symphonies « Parisiennes » ( n° 82-87 ). Au cours de ses dernières années à Vienne, Haydn écrivit des messes et composa ses grands oratorios, La Création ( 1798 ) et Les Saisons ( 1801 ) ; s'appuyant sur un poème de même nom du poète écossais James Thomson, Les Sept Dernières paroles du Christ sur la croix. C'est également à cette époque qu'il composa son « Hymne de l'Empereur » ( 1797 ), qui deviendra plus tard l'hymne national autrichien. Haydn s'éteignit à Vienne, le 31 mai 1809, dans la célébrité et la richesse. Suite page suivante … Sommaire Quitter

151 Haydn fut prolifique dans presque tous les genres, vocaux et instrumentaux, sacrés et profanes. Une grande partie de ses œuvres ne sortit jamais du château d'Eszterháza, en particulier ses cent vingt-cinq trios, intégrant le baryton, variété de basse de viole dont jouait le prince Nicolas. De même, la plupart des dix-neufs opéras et opérettes pour marionnettes de Haydn furent écrits pour accomoder les talents de la compagnie d'Eszterháza. Haydn reconnaissait ouvertement la supériorité des opéras de son jeune ami Wolfgang Amadeus Mozart. Toutefois, dans d'autres genres musicaux, ses œuvres furent largement diffusées et son influence s'avéra profonde. Les cent sept symphonies (dont le nombre était initialement de cent quatre, trois autres lui ayant été attribuées depuis) et les quatre-vingt-trois quatuors à cordes qui jalonnent sa carrière prouvent une approche toujours nouvelle des matériaux et de la forme thématique, ainsi qu'une grande maîtrise de l'instrumentation. Ses soixante-deux sonates pour piano et ses quarante-trois trios pour piano permettent de suivre son évolution depuis l'élégance initiale qui convient à la musique des amateurs, jusqu'à la virtuosité publique de ses dernières œuvres. Haydn exerça une influence marquante dans le développement de la forme-sonate. Il s'agissait de la forme musicale prédominante du style classique, à travers laquelle les compositeurs ont pu, jusqu'au début du XXe siècle, construire des structures musicales toujours plus larges. Haydn l'a influencée de deux façons : du point de vue de l'organisation thématique, par la transformation et les enrichissements successifs des motifs initiaux, pour parvenir à une interaction complexe entre différents groupes de thèmes dont les tons opposés définissent l'architecture globale du mouvement, et par la recherche d'une économie toujours plus grande dans les groupes thématiques qui reviennent sans cesse. Cette tendance semble s'être poursuivie après Haydn, jusqu'à l'extraordinaire économie thématique des dernières symphonies de Sibelius, cent vingt ans plus tard.  La productivité de Haydn va de pair avec une originalité intarissable. L'habileté avec laquelle il pouvait transformer une simple mélodie ou un simple motif, pour atteindre des développements d'une complexité inattendue, fut admirée de ses contemporains et considérée comme particulièrement novatrice. Chez Haydn, la force dramatique se transforme souvent en effet humoristique, ce qui est l'une des caractéristiques de son style, de même que son goût pour les mélodies populaires. Un écrivain contemporain de Haydn parla de sa musique comme un « art populaire ». L'équilibre qu'il trouva entre la composition pure et les expériences audacieuses transforma littéralement l'expression musicale du XVIIIe siècle. Suite page suivante … Sommaire Quitter

152 SES PRINCIPALES OEUVRES
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153 Pierre Henry, (1927- ), compositeur français de musique électroacoustique, fondateur de la musique concrète. Après des études musicales classiques, il réalisa avec Pierre Schaeffer, qui venait de commencer ses expériences de musique concrète à la radio, quelques œuvres marquantes : Symphonie pour un homme seul ( ), Orphée 51 (1951), remaniée en Orphée 53 (il en tira le Voile d'Orphée). Après s'être séparé du groupe de Pierre Schaeffer en 1958, il s'imposa comme l'un des plus grands compositeurs de musique électroacoustique avec notamment Variations pour une porte et un soupir (1963), la Reine verte (1963), composé pour un ballet de Béjart et trois œuvres « à texte » : Messe de Liverpool ( ), l'Apocalypse de Jean (1968) et Hommage à A. Artaud ( ). La 10e Symphonie, hommage à Beethoven (1979) est un immense collage d'extraits manipulés des neuf symphonies de ce compositeur. Ont été créés ensuite Paris l'Eau (1985), Hugo Symphonie (1985) et le Livre des morts égyptiens (1990). Sommaire Quitter

154 Hans Werner Henze, ( ) l'un des plus importants compositeurs allemands de la seconde moitié du XXe siècle. Il est né à Gütersloh, et a fait ses études à Heidelberg, sous la direction du compositeur allemand Wolfgang Fortner, et à Paris. Après avoir travaillé dans divers théâtres allemands, il s'est finalement installé à Marino, en Italie. Compositeur prolifique, il a généralement choisi de travailler dans les formes traditionnelles de la musique classique, produisant sept symphonies, six concertos, de la musique de chambre ( dont cinq quatuors à cordes ), des opéras et des ballets. Son langage harmonique a traversé une phase sérielle vers la fin des années 1940, avant de devenir plus lyrique après son installation en Italie en Depuis lors, il a écrit dans divers styles, montrant l'influence de Stravinski ou de compositeurs expérimentaux comme Schoenberg. La nature cosmopolite de Henze est particulièrement manifeste dans ses opéras, dont les livrets sont écrits aussi bien en anglais qu'en italien ou en allemand. Les deux plus remarquables sont probablement ceux issus de ses collaborations avec W.H. Auden et Chester Kallman, Elegie für junge Liebende ( « Élégie pour de jeunes amants », 1961 ) et Die Bassariden ( 1965 ), d'après les Bacchantes d'Euripide, qui représentent le sommet de son style lyrique. Il s'inspire souvent de la littérature, comme le montrent des œuvres telles que Seven Love Songs pour violoncelle et orchestre ( 1985 ), où la mélodie est «chantée» par le violoncelle, mais où aucun texte n'apparaît, Royal Winter Music ( 1976 et 1979 ), deux œuvres pour guitare sous-titrées Sonates sur des personnages shakespeariens, et Prison Song ( 1971 ) pour percussions, qui met en musique des poèmes de Hô Chí Minh. Ce dernier ouvrage souligne un autre aspect de la production de Henze, reflétant ses convictions communistes, qui se manifestent également dans les musiques de scène datant des années 1960 et 1970, La Cubana ( 1973 ), We Come to the River ( 1976 ) et l'oratorio dramatique Das Flossder Medusa ( Le Radeau de la Méduse, 1968 ), dédié à Che Guevara. Fervent défenseur de l'ouverture de la musique à tous, il a fondé et dirigé un festival de musique annuel dans le village italien de Montepulciano, où il s'est installé. La plupart des exécutants sont des habitants du village. Sommaire Quitter

155 HINDEMITH Sommaire Quitter

156 Paul Hindemith, ( ), compositeur et violoniste américain d'origine allemande, l'un des novateurs de la musique du XXe siècle, dont il inculqua les valeurs modernes à ses élèves.Né à Hanau le 16 novembre 1895, Paul Hindemith étudia la musique à la Hochschule für Musik de Francfort. À l'âge de treize ans, il jouait dans des orchestres de danse ainsi que dans des théâtres et des salles de cinéma afin de payer ses études. De 1915 à 1923, il dirigea l'orchestre de l'opéra de Francfort dont il était le premier violon puis, en 1921, il participa à la création du célèbre quatuor Amar, dans lequel il jouait de l'alto. Ce fut durant les années 1920 qu'il se forgea une réputation de grand compositeur. Il devint professeur de composition à la Hochschule für Musik de Berlin en En 1929, il fut le soliste du Concerto pour alto de William Walton lors de la première londonienne.En 1936, malgré le fidèle soutien du chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler, son œuvre fut interdite par le gouvernement d'Hitler pour cause de « modernisme extrême ». Peu de temps après, il se rendit en Turquie où il restructura le programme national d'études de musique. Parti pour les États-Unis en 1940, il enseigna à l'université Yale et devint citoyen américain en En 1953, il retourna en Europe pour occuper un poste de professeur à l'université de Zurich. Il mourut à Francfort le 28 décembre 1963.À l'instar de ses contemporains, Hindemith dut faire face au vide laissé par l'effritement des règles de composition classiques. Même si certaines de ses partitions de jeunesse ont un caractère atonal, le gros de son œuvre reste tonal. Il développa son propre système d'écriture musicale en matière d'harmonie et de tonalité, système régi par la hiérarchisation des tensions (dissonance) et des relâchements (consonance).Mathis le peintre (1934), d'après la vie du peintre allemand Matthias Grünewald, est le plus important de ses opéras. Une symphonie inspirée des thèmes de cet opéra figure parmi ses partitions pour orchestre les plus célèbres. Il composa également des symphonies, des sonates, des concertos pour alto (Der Schwanendrehrer, 1935), de la musique de chambre, des pièces chorales, ainsi que des études pour alto. Fervent défenseur de la Gebrauchmusik (« musique à l'usage de tous »), il tenta à travers elle de rapprocher le compositeur et le public et écrivit des partitions à l'usage des groupes scolaires et des amateurs telles que Wir bauen eine Stadt (« Nous édifions une ville », 1931). Dans Ludus tonalis (1943), une série de fugues dans chaque clé, il rassembla plusieurs études pour piano destinées à travailler la maîtrise du clavier. Dans cette œuvre, il expose ses conceptions du contrepoint et de l'organisation tonale. Il se consacra aussi à l'écriture d'essais théoriques tels que The Craft of Musical Composition (« l'Art de la composition », 1941), A Concentrated Course in Traditional Harmony (« Manuel d'harmonie traditionnelle », 1943) et A Composer's World (« l'Univers du compositeur », 1952), ses mémoires. Sommaire Quitter

157 Gustav Holst, ( ), compositeur britannique, célèbre pour ses compositions s'appuyant sur la littérature hindoue et sur la chanson folklorique anglaise pour sa suite orchestrale Les Planètes. Né à Cheltenham, il étudia auprès du compositeur britannique sir Charles Villiers Stanford, tout en gagnant sa vie comme tromboniste et chef d'orchestre. À partir de 1919, il enseigna au Royal College of Music de Londres. Ses œuvres importantes d'avant 1912 sont des adaptations d'écrits brahmanes, dont il tira, en particulier, un opéra de chambre Savitri (1908) et quatre groupes de chœurs appelés Hymns from the Rig Veda ( ), qu'il avait lui-même traduits du sanskrit. Leur instrumentation est variée ; une partie est même mise en musique pour voix de femme et harpe solo. Son intérêt pour le mysticisme apparaît également dans sa suite orchestrale The Planets (1916), dans laquelle chaque mouvement décrit les caractéristiques attribuées à une planète de l'astrologie grecque antique. Associant une orchestration très colorée à des mélodies au rythme puissant, cette suite est devenue son œuvre la plus célèbre. Son grand sens mystique atteignit son apogée dans son chef-d'œuvre choral, The Hymn of Jesus (1920), dont le texte est tiré de textes apocryphes du Nouveau Testament.  Par la suite, comme son ami le compositeur britannique Ralph Vaughan Williams, il s'intéressa aux chansons folkloriques anglaises ; ses nombreux arrangements de folksongs pour orchestre et chœur culminent dans l'opéra en un acte At the Boar's Head (1924). Dans les années 1920, sa musique devint sensiblement plus austère, utilisant même la bitonalité dans des œuvres comme le Concerto pour deux violons (1929). Enfin, au cours des toutes dernières années de sa vie, un nouveau lyrisme apparut dans ses œuvres telles que Hammersmith (1931) et The Brook Green Suite (1933), une nouvelle voie à laquelle sa mort mit fin en 1934, au terme d'une vie marquée par la maladie. Sommaire Quitter

158 Arthur Honegger, ( ), compositeur suisse, figure marquante de la musique française de la première moitié du XXe siècle.  Né au Havre de parents suisses, Arthur Honegger fit ses études au conservatoire de Zurich ( ) puis au Conservatoire de Paris, alors dirigé par les compositeurs Charles Marie Widor et Vincent d'Indy.  Ses premières compositions, Six Poèmes extraits d'Alcools de Guillaume Apollinaire pour piano et chant ( ), et le Premier Quatuor à cordes (1916) montrent déjà une solide maîtrise du contrepoint. En 1916, il devint membre, aux côtés des compositeurs Darius Milhaud, Georges Auric, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc et Louis Durey, du groupe des Six (appellation qui ne date que de 1920), dont les œuvres étaient influencées par Erik Satie et Jean Cocteau. Anti-impressionniste et antiromantique comme ses pairs, Honegger évolua progressivement vers un style plus personnel, caractérisé notamment par la dissonance, la polytonalité, ainsi que la suprématie du contrepoint. Il eut pour modèles Claude Debussy, Jean-Sébastien Bach et utilisa même la musique symphonique du romantisme allemand. Ces influences se révèlent pleinement dans ses troisième, quatrième et cinquième symphonies (Symphonie liturgique, ; Deliciae Basilienses, 1946, et Di tre re, 1950).  Certaines de ses compositions orchestrales, comme Pacific 231 (1923), description musicale d'une machine à vapeur destinée à accompagner un film, et Rugby (1928), puisent leur thème dans la vie contemporaine. Ses œuvres pour orchestre, particulièrement abondantes, notamment les oratorios comme Cris du monde (1931), Amphion (1931), sur un texte de Paul Valéry, la Danse des morts (1938) ou Jeanne d'Arc au bûcher (1938), sur des textes de Paul Claudel, véhiculent à travers leur caractère parfois descriptif le souci du compositeur de toucher un large public. Parmi ses autres œuvres importantes figurent l'oratorio le Roi David (1921), l'opéra Judith (1925), une quinzaine de ballets en collaboration avec Auric, Poulenc, Tailleferre et Milhaud, de la musique de chambre, dont trois quatuors à cordes et deux sonates pour violon et piano, de nombreuses mélodies sur des textes de poètes comme Apollinaire, Claudel ou Cocteau, de la musique pour le théâtre et pour le cinéma. Sommaire Quitter

159 Johann Nepomuk Hummel, ( ), pianiste et compositeur allemand, ayant joué un rôle important dans la transition entre la tradition du clavecin du XVIIIe siècle et les innovations du XIXe siècle. Né à Presbourg (aujourd'hui Bratislava, Slovaquie), il fut élève de son père et de Wolfgang Amadeus Mozart. Il succéda au compositeur autrichien Joseph Haydn comme maître de chapelle à la cour du prince Esterházy puis à la cour de Stuttgart et de Weimar. Son œuvre comprend sept concertos pour piano, qui influencèrent fortement Chopin, et différentes pièces pour piano solo ; une grande variété d'œuvres de musique de chambre, en particulier le septuor en ré mineur ; des opéras et des messes. Sa carrière contribua au culte des pianistes virtuoses une tradition qui se poursuivit, au XIXe siècle, avec Chopin, Thalberg et Liszt puis s'étendit à Van Cliburn et Horowitz au XXe siècle. Sommaire Quitter

160 Jacques Ibert, ( ) compositeur français qui aborda, dans un style très personnel, tous les genres de musique, de l'opéra au cinéma, en passant par la danse et la mélodie. Né à Paris, il fit ses études au Conservatoire national supérieur de musique et remporta le prix de Rome, en Directeur de l'Académie de France, à Rome ( , puis ), il fut également administrateur de l'Opéra de Paris et de l'Opéra-Comique ( ). Ibert était un compositeur ingénieux et spirituel, qui échappait à toute classification, même si l'on sentait une certaine influence de Claude Debussy et Maurice Ravel. Son catalogue comprend six opéras (dont Angélique, 1927), le même nombre de ballets, des musiques de scène (dont le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare), des pièces pour piano, violon, violoncelle, orgue, harpe, des suites symphoniques, des concertos et quelque quarante partitions pour le grand écran (Don Quichotte de Pabst, Macbeth d'Orson Welles).    Sommaire Quitter

161 Leoš Janácek, ( ), compositeur tchèque, auteur de l'opéra Jenufa et de la célèbre rhapsodie Tarass Boulba.  Né à Hukvaldy, en Moravie, Leoš Janácek étudia à Brno, puis à Prague, à Leipzig et à Vienne. Il dirigea l'Orchestre philharmonique tchèque ( ), fonda l'école d'organistes de Brno, où il enseigna de 1882 à 1920, puis donna des cours au Conservatoire national de Prague de 1920 à 1925.  Son opéra de jeunesse Sarka, écrit en 1887 et remanié en 1924, porte encore l'influence romantique de Bedrich Smetana et d'Antonín Dvorák. Parmi les plus belles pages de la musique instrumentale du début du siècle figurent ses pièces pour piano, en particulier Par les sentiers herbeux ( ) et Dans le brouillard (1912). Janácek se consacra également, avec le musicologue František Bartoš, à l'étude de l'acoustique musicale et des traditions populaires moraves. Une version légèrement révisée de son opéra Její Pastorkyna, écrit en 1904, fut représentée pour la première fois à Prague en 1916, sous le nom de Jenufa (du nom de l'héroïne), et lui valut une renommée internationale. Cette œuvre, tout comme sa Messe glagolitique (1926), évoque les accents de la langue morave.  Critique de la société bourgeoise, notamment dans ses opéras Voyage de Monsieur Broucek dans la lune (1920), Voyage de Monsieur Broucek au XVIe siècle (1920) et Katia Kabanova (1921), mais aussi nationaliste passionné, Janácek cherchait à participer à travers ses œuvres lyriques aux débats moraux et politiques de son temps.Durant les dix dernières années de sa vie, il fut particulièrement prolifique, composant des chefs-d'œuvre comme le cycle de pièces mélodiques Journal d'un disparu ( ) ou la Sonate pour violon n° 3 (1921). Parmi ses œuvres les plus marquantes figurent aussi le Premier Quatuor (1923), la suite Mladi (Jeunesse, 1924), le Concertino (1925), les pièces pour orchestre Tarass Boulba ( ), Sinfonietta (1926), et les opéras Katia Kabanova ( ), le Rusé Petit Renard ( ), hommage lyrique à la nature, l'Affaire Makropoulos ( ) et la Maison des morts ( ), inspirée de Dostoïevski et marquée par un pessimisme sombre qui l'apparente à l'expressionisme musical. Sommaire Quitter

162 Clément Janequin, (v.  ), compositeur français, l'un des plus grands auteurs de musique profane et polyphonique de la Renaissance.  Originaire de Châtellerault, Clément Janequin fut ordonné prêtre et exerça dans le Bordelais jusqu'en 1531, puis dans l'Anjou, où il fut nommé professeur de musique à la cathédrale d'Angers de 1533 à En 1549, il s'installa à Paris, où il poursuivit des études universitaires ; il fut nommé chantre de la chapelle du roi et, l'année de sa mort, compositeur ordinaire du roi Henri II.  Janequin écrivit près de 250 chansons, en publia 125 ainsi qu'un recueil de motets (aujourd'hui perdu). La musique religieuse n'occupa chez lui qu'une place très secondaire. Maître de la chanson profane, il est l'auteur du célèbre Chant des oiseaux. Il renouvela le genre, en simplifiant la polyphonie pour la rendre plus accessible. La richesse rythmique de ses compositions, une adéquation parfaite de la musique au texte et une atmosphère joyeuse et lyrique, comptent également parmi les innovations que Janequin apporta au chant profane. Il y célébrait la nature, l'amour, les plaisirs de la table et les événements majeurs de son temps. Ses pièces dites descriptives eurent un succès particulier, la plus connue étant la Guerre (v. 1528), baptisée plus tard la Bataille de Marignan. Celle-ci fut également l'objet de versions instrumentales pour luth ou instruments à claviers. Citons également parmi ses succès la Chasse au cerf et les Cris de Paris. Clément Janequin composa également de la musique sacrée : il écrivit deux messes, dont l'une est inspirée de la Bataille de Marignan, quatre-vingts psaumes, ainsi qu'une cinquantaine de chansons spirituelles. Sommaire Quitter

163 André Jolivet, ( ), compositeur et chef d'orchestre français, disciple de Varèse, qui tenta, dans une œuvre originale, de retrouver la signification religieuse de la musique.Dans sa jeunesse, André Jolivet se passionna pour la peinture, le théâtre et la musique. Il étudia le violoncelle. Sa toute première composition Romance barbare, dont il écrivit lui-même le texte, date de Élève de Paul Le Flem de 1927 à 1932, puis d'Edgard Varèse de 1930 à 1933, il créa le groupe Jeune-France avec Olivier Messiaen, Daniel-Lesur et Yves Baudrier en Ce groupe lui permit de se désolidariser de la musique de son temps, qu'il jugeait froide et impersonnelle.  Sous l'influence de Varèse, il se libéra du système tonal, s'initia au dodécaphonisme (son Quatuor à cordes de 1934 en est un exemple célèbre), avant de s'en dégager rapidement.  Pour Jolivet, la musique possède une fonction religieuse et sociale. Il puise ses sources dans la prière et la danse. Son écriture est essentiellement atonale (à partir de 1935), modale et rythmique, avec des emprunts aux rythmes antiques, aux mélopées grecques ainsi qu'aux modes africains et extrême-orientaux. Un grand lyrisme imprègne ses œuvres.  De 1935 à 1939 son intérêt se porta essentiellement sur le langage. Il écrivit Mana (cycle de six pièces pour piano, avec une polarisation autour des phénomènes de résonance naturelle), les Cinq Incantations pour flûte seule, les Cinq Danses rituelles et des Danses incantatoires (dont une pour orchestre, deux pour ondes Martenot, et six percussions). Il fut mobilisé en Pendant la guerre, sa musique devint plus proche de l'homme, sa violence rythmique s'atténua et son lyrisme s'accrut. Il composa alors les Trois Complaintes du soldat et Poèmes intimes, et la Messe pour le jour de la paix et une suite liturgique. Après la guerre naquirent des œuvres orchestrales (trois symphonies) des concertos, de nombreuses sonates pour flûte, de la musique de chambre et des pièces lyriques. Serge Lifar lui commanda Guignol et Pandore qui fut joué à l'Opéra de Paris en En 1945, il dédia une sonate pour piano à la mémoire de Bartok décédé. En hommage à Varèse, il écrivit le Cérémonial pour six percussions. Il composa également pour les plus grands interprètes de son temps : un concerto pour harpe (1952) pour Lily Laskine, un concerto pour trompette le Chant du linos (1944), pour Maurice André. Sommaire Quitter

164 Josquin des Prés (v.  ), l'un des compositeurs les plus influents et les plus reconnus du début de la Renaissance. On présume qu'il est né dans le nord de la France. Il travailla pour le duc Galeazzo Maria Sforza à Milan, fut chantre à la chapelle pontificale, puis à la cour de Louis XII et enfin se mit au service d'Hercule Ier de Ferrare. Vers 1505, il devint prieur de l'église Notre-Dame à Condé (aujourd'hui Condé-sur-l'Escaut), qui dépendait alors de la Bourgogne, où il finit ses jours. On retrouve dans sa trentaine de messes, toutes les techniques de son époque, du style strict et structuré du début de l'école hollandaise, illustré par le compositeur Ockeghem (qui fut peut-être son professeur), aux techniques de la fin de la Renaissance fondées sur la répétition mélodique, l'harmonie et les variations sur des éléments empruntés, que l'on retrouve dans l'œuvre de Palestrina et de Roland de Lassus. Dans ses motets, la répétition mélodique est prépondérante, mais, surtout, ils reflètent la tendance de l'époque, humaniste et respectueuse d'une expression personnelle, en opposition avec l'époque antérieure qui ne laissait que peu de place à l'individualité. Dans ses compositions profanes, principalement des chansons françaises polyphoniques, il appliqua aussi différentes techniques.  Considéré de son vivant comme le plus grand compositeur de sa génération, il laissa un testament fondé sur le respect de l'individualité qui marqua la composition musicale de l'époque. Luther écrivit à son sujet : « Il maîtrisait les notes quand les notes maîtrisaient les autres. » Sommaire Quitter

165 Dmitri Borisovitch Kabalevski, ( ) compositeur soviétique dont la musique, qui utilise souvent des mélodies traditionnelles russes, est extrêmement nationaliste. Né à Saint-Pétersbourg, il fut formé à l'école de musique Scriabine et au conservatoire de Moscou. Sa dernière symphonie n° 3 est sous-titrée Requiem à la mémoire de Lénine (1957) et son opéra Au feu, non loin de Moscou, écrit en 1942 à l'occasion du 25e anniversaire de la Révolution russe, commémore la défense de la capitale pendant la Seconde Guerre mondiale. Kabalevski composa également des cantates, Notre grande patrie (1942) ou les Léninistes (1959). Artiste du Peuple d'URSS en 1963, il signa la musique de plusieurs films, ainsi qu'une série de pièces enfantines pour piano. Sommaire Quitter

166 Aram Ilitch Khatchatourian, ( ), compositeur russe d'origine arménienne, dont la musique traduit l'influence du folklore caucasien. Né à Tbilissi (aujourd'hui en Géorgie), il fut formé au conservatoire de Moscou. Ses œuvres de jeunesse, tels le Trio pour clarinette, violon et piano (1932) et la Symphonie n° 1 (1934) révèlent une grande puissance lyrique, une utilisation habile des dissonances et des techniques traditionnelles, ainsi que l'influence de la musique populaire arménienne, encore plus évidente dans ses partitions ultérieures. Son Concerto pour piano (1936), écrit dans une veine héroïque, marqua l'un des plus grands succès de ses premières années. Avec la Symphonie n° 2 (1943) et le Concerto pour violoncelle (1946), le style de Khatchatourian devint légèrement plus expérimental sur le plan harmonique. En 1948, avec un groupe de compositeurs, dont Prokofiev et Chostakovitch, il fut sévèrement critiqué par les autorités soviétiques, pour cause d'écriture « formaliste », ne reflétant pas l'optimisme et la simplicité des principes du « réalisme socialiste ». Artiste du Peuple de l'URSS en 1954, lauréat du prix Lénine en 1959, il enseigna pendant de longues années au conservatoire de Moscou. En dehors de ses concertos, Khatchaturian reste surtout célèbre pour ses ballets : Gayaneh (1942), qui comprend la célèbre Danse du sabre et Spartacus (1954), salué comme son chef-d'œuvre dès la première représentation. Sommaire Quitter

167 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

168 KODALY Sommaire Quitter

169 Zoltán Kodály, ( ), compositeur hongrois, amateur et professeur de musique folklorique, né à Kecskemét. Il fit ses études à Budapest. À partir de 1905 environ, il popularisa avec son ami Béla Bartók la musique traditionnelle hongroise, qui n'avait jusqu'alors jamais fait l'objet de recherches musicologiques approfondies. Il s'en inspira pour ses compositions, reprenant les formes, les harmonies, les rythmes, et les phrases mélodiques. Ses œuvres les plus renommées sont : Psalmus Hungaricus (1923), pour ténor, chœur et orchestre, Háry János (opéra, 1926), Danse de Galánta (1933), pour orchestre et la Missa Brevis (1945). À partir de 1945 il s'employa à promouvoir un programme de pédagogie musicale pour l'enseignement de la musique dans les écoles publiques hongroises. Sa méthode s'appuie sur la pratique du chant populaire. Elle fut adoptée par de nombreux pays.  Sommaire Quitter

170 Fritz Kreisler, ( ), violoniste et compositeur d'origine autrichienne. Né à Vienne, il fut élève des conservatoires de Vienne et de Paris. Il effectua sa première tournée de concerts aux États-Unis à l'âge de quatorze ans. À son retour à Vienne, il interrompit la musique pour se consacrer à des études d'art et de médecine et s'engagea brièvement dans l'armée autrichienne en tant qu'officier. Sa carrière musicale débuta en 1899, et sa technique exceptionnelle lui valut la renommée de plus grand violoniste de son époque. La plus grande entreprise à laquelle il participa fut le concerto pour violon d'Elgar, qu'il monta et interpréta pour la première fois en 1910. Il composa de nombreuses pièces pour violon telles que la Précieuse, prélude et allegro, et les Variations sur un thème de Corelli, qu'il publia sous le nom de compositeurs du XVIIe et du XVIIIe siècle pour troubler la critique. Citons également Caprice viennois, Liebesfreud, Liebeslied, et Tambourin chinois, pièces pour violon, un quatuor à cordes et plusieurs opérettes. Il interrompit à nouveau sa carrière d'interprète durant la Seconde Guerre mondiale pour servir son pays. En 1938, il devint citoyen français, puis, en 1943, fut naturalisé américain et vécut principalement aux États-Unis. Sommaire Quitter

171 Édouard Lalo, ( ), compositeur français dont l'œuvre est appréciée pour sa clarté musicale, la richesse de son orchestration et pour un indéniable charme mélodique. Né à Lille, au sein d'une famille d'origine espagnole, il étudia aux conservatoires de Lille puis de Paris. En 1855, jouant avec autant de talent du violon et du violoncelle, il entra dans le quatuor Armingaud-Jacquard formé à Paris pour promouvoir les œuvres des maîtres allemands. Ses propres compositions comprennent le Concerto pour violon en fa majeur (1874) ; la Symphonie espagnole (1875), écrite pour violon et orchestre, œuvre vibrante dans le style du concerto ; la Symphonie en sol mineur (1887), qui est la plus aboutie des œuvres orchestrales de Lalo et l'opéra le Roi d'Ys (1888), inspiré d'une légende celtique. Sommaire Quitter

172 Roland de Lassus, ( ), compositeur flamand, l'un des maîtres les plus connus et les plus polyvalents de la Renaissance, qui adopta à la fois le style polyphonique dominant dans la musique religieuse européenne de l'époque (qui commençait à intégrer le chromatisme expressif issu des madrigaux) et les styles profanes modernes apparus en Allemagne, en France et en Italie. De la musique de Lassus, largement publiée de son vivant (ce qui était un signe de grande notoriété durant ce premier siècle de l'imprimerie), il nous reste plus de deux mille compositions.  Lassus est né à Mons (aujourd'hui en Belgique). Il débuta comme enfant de chœur et, selon la tradition, il aurait été kidnappé à trois reprises en raison de la beauté de sa voix. Il entra au service du vice-roi de Sicile à l'âge de douze ans et séjourna en Italie pendant environ dix ans, se rendant à Milan, Naples et Rome, avant de retourner à Anvers en À partir de 1556, il fut employé à Munich par le duc de Bavière Albert V, qui l'anoblit en 1570.  La musique sacrée en latin de Lassus comprend des messes et des motets. Ses motets, en particulier, comptent parmi ses œuvres les plus achevées, témoignant d'un goût prononcé pour le texte et d'une immense sensibilité. Les plus connus sont les sept Psaumes de pénitence (composés vers et publiés en 1584), ainsi que les douze Prophetiae Sibyllarum (« Les Prophéties des Sibylles », 1560, publiées en 1600 après sa mort). Sa musique profane comprend des mélodies françaises. Parmi elles, le recueil Susanne un jour (qui suit le Livre de Daniel) connut la célébrité dans plusieurs pays pendant des décennies. Le lied (mélodie allemande), écrit sur des textes tant profanes que religieux, est également présent dans son œuvre. Enfin, il excellait dans le madrigal. Sa dernière œuvre, Lagrime di San Pietro (« Les larmes de saint Pierre », 1594), est un recueil de madrigaux composés sur des textes sacrés. Ses messes montrent à quel point il sut intégrer les styles musicaux des différents genres apparus depuis la première messe inspirée de thèmes profanes de Dufay, composée cent ans auparavan. Les messes de Lassus sont directement inspirées de ses propres chansons. Sommaire Quitter

173 György Ligeti, ( ), compositeur hongrois contemporain célèbre par son Requiem pour chœur et orchestre. Il étudia à Budapest, où il enseigna jusqu'en Il travailla ensuite dans des centres de musique électronique à Cologne et Darmstadt, bien qu'il n'ait pas utilisé l'électronique depuis Une grande partie de sa musique, notamment ses Atmosphères ( 1961 ) pour orchestre, fait appel à des masses sonores complexes et à des mouvements de couleurs sonores. Son «concerto pour violoncelle» ( 1966 ) explore des textures musicales d'évolution lente. Son Continuum pour clavecin ( 1968 ) joue de la répétition martelée d'une même séquence progressivement accélérée. Ses pièces Requiem ( 1965 ) et Lux aeterna ( 1966 ) ( toutes deux utilisées dans la musique du film 2001 : l'Odyssée de l'espace ) emploient la voix pour produire un effet similaire, d'immenses blocs sonores passant d'une forme à une autre, créant une impression d'espace. Une autre approche de la voix est illustrée dans Aventures ( 1962 ) et dans Nouvelles Aventures ( 1965 ), dans lesquels les voix solo font appel à des techniques vocales poussées pour produire une vaste gamme de sons parodiant la production vocale traditionnelle et les inflexions du discours. Dans ses œuvres chorales plus tardives, en particulier Hungarian Studies ( 1983 ), Ligeti revint à des techniques de chant plus traditionnelles. L'opéra le Grand Macabre ( 1978 ) résume tous ses résultats de l'époque, allant de l'expérimental ( prélude joué sur des klaxons de voiture ) au traditionnel, en couvrant toute la gamme des techniques instrumentales et vocales. Depuis cette époque, il a surtout produit des œuvres chorales et pour piano, en particulier une série d'études pour le piano ( ) et un concerto pour cet instrument ( 1988 ) dans lequel l'influence rythmique des études de piano de Conlon Nancarrow est manifeste. Sommaire Quitter

174 LISZT Sommaire Quitter

175 Franz Liszt, ( ), pianiste et compositeur hongrois, un des initiateurs du récital de piano solo. Par lui-même et à travers ses très nombreux élèves, il fut le pianiste le plus influent du XIXe siècle. Né, dans le village de Raiding, alors en Hongrie et aujourd'hui en Autriche, Liszt commença le piano avec son père et poursuivit ses études avec Carl Czerny à Vienne, où il étudia également la théorie auprès d'Antonio Salieri. De 1823 à 1835, il vécut principalement à Paris. Il y étudia avec Ferdinando Paër et Antoine Reicha et s'y imposa rapidement comme pianiste.  En il séjourna à Paris, où il fit la connaissance d'Hector Berlioz et de Frédéric Chopin ainsi que, dans le milieu littéraire, de Victor Hugo, de Lamartine, de Félicité Lamennais et de Heinrich Heine. Ses relations avec Lamartine et Lamennais influencèrent profondément sa carrière, tout comme, à partir de 1831, les concerts parisiens de Nicolò Paganini. C'est en effet pour se mesurer à lui que Liszt souhaita conférer au piano une technique aussi brillante, aussi « transcendante » que celle de Paganini au violon. En 1833, il rencontra la comtesse Marie d'Agoult, qui écrivait sous le pseudonyme de Daniel Stern. De leur liaison, qui devait durer jusqu'en 1844, naquirent trois enfants, dont Cosima, qui épousera le pianiste et chef d'orchestre Hans von Bülow puis Richard Wagner. De 1839 à 1847, Liszt se produisit dans toute l'Europe, de Lisbonne à Moscou et de Dublin à Constantinople, célébrité auparavant jamais égalée par un interprète. Mais en 1847, il abandonna sa carrière de virtuose, ne jouant plus que très rarement en public. Il prit cette décision sous l'influence de la princesse russe Carolyne Sayn-Wittgenstein, qui allait demeurer très proche de lui jusqu'à la fin de sa vie. De 1848 à 1861, il dirigea la musique de la cour du grand-duché de Weimar, interprétant ses propres œuvres ainsi que celles de Berlioz, de Wagner, etc., et faisant de cette ville, où il accueillit de nombreux élèves, un centre musical de premier plan. Sous sa direction y fut présenté le Lohengrin de Wagner. Suite page suivante … Sommaire Quitter

176 Après avoir quitté Weimar en 1861, Liszt vécut pendant près de dix ans à Rome, où il étudia la théologie et prit en 1865 les ordres mineurs. À partir de 1871, il partagea son temps entre Rome, Weimar et Budapest, continuant à diriger, à enseigner et à composer. Il mourut à Bayreuth, pendant le festival, trois ans après Wagner.  Homme d'une grande générosité, Liszt fut l'une des personnalités les plus remarquables de son temps. Pianiste et chef d'orchestre, il forma en outre plus de quatre cents élèves, composa plus de trois cent cinquante ouvrages et rédigea, en totalité ou en partie, huit volumes de prose, sans compter sa correspondance. Il réalisa également plus de deux cents arrangements et transcriptions pour piano d'œuvres d'autres compositeurs ( lieder de Schubert, extraits d'opéras de Mozart ou de Verdi ). Très audacieux dans le domaine de l'harmonie ( emploi d'accords chromatiques complexes ), il innova également sur le plan de la forme, aussi bien dans ses treize poèmes symphoniques, genre dont il fut le véritable créateur, que dans sa Sonate en si mineur ( 1853 ) en un seul mouvement, d'une architecture complexe. Par là, il influença fortement Wagner et Richard Strauss. Ses compositions pour piano ont inauguré une technique de jeu révolutionnaire et difficile dont l'instrument a tiré une palette nouvelle de textures et de sonorités. Parmi les plus connues figurent les trois volumes d'Années de pèlerinage ( ), les douze Études d'exécution transcendante ( 1851 ), les Vingt Rhapsodies hongroises ( ), les Six Études d'exécution transcendante d'après Paganini ( 1851 ), le Concerto n° 1 en mi bémol majeur ( 1849, révisé en 1853 ), le Concerto n° 2 en la majeur ( 1848, révisé en ). Certaines pages pianistiques tardives comme la Gondole lugubre ( 1882 ) ou la Bagatelle sans tonalité ( 1884 ) annoncent Bartók, Debussy ou Schoenberg. Ses œuvres orchestrales incluent, outre la Faust Symphonie ( ) et la Dante Symphonie ( ), treize poèmes symphoniques : le plus connu, les Préludes ( 1854 ), s'inspire d'un poème de Lamartine. Citons aussi Mazeppa ( 1851, révisée en 1854 ), Hamlet ( 1858 ), Du berceau à la tombe ( ). On lui doit aussi d'importantes œuvres religieuses : Messe de Gran ( 1855 ), Via Crucis ( ), les oratorios la Légende de sainte Elisabeth ( ) et Christus ( ). Sommaire Quitter

177 LULLY Sommaire Quitter

178 Jean-Baptiste Lully, ( ), compositeur français d’origine italienne, qui a contribué à l’essor de l’opéra en France et mis en musique plusieurs ballets des comédies de Molière.  Né à Florence, le 28 novembre 1632, Giovanni Battista Lulli arriva en France à l’âge de quatorze ans. Il resta attaché à la maison de la duchesse de Montpensier, fille de Gaston d’Orléans, jusqu’en Aucun témoignage de ses activités ni de sa formation pendant ces sept années ne nous est parvenu, cependant lorsqu’il entra au service de Louis XIV en 1653, comme danseur de ballet, il était capable de composer de la musique et de tenir une place de violoniste dans un orchestre de la cour. Remarqué pour ses qualités de danseur et la beauté de ses mélodies, il obtint la direction de l’un des orchestres royaux et, en 1662, devint maître de musique de la famille royale.  Lully modifia l’écriture de son nom, reniant l’orthographe italienne Lulli, afin de pouvoir passer, auprès du roi, pour le représentant de la musique française. Courtisan subtil, il sut conserver la faveur du souverain toute sa vie durant, n’hésitant pas à faire écarter, parfois sans beaucoup de scrupules, ses rivaux potentiels, dont Marc-Antoine Charpentier. Lully composa d’abord des ballets, tel Alcidiane (1658), pour la cour, et dansa aux côtés du roi dans bon nombre d’entre eux. Collaborant avec Molière, il écrivit la partie musicale et chorégraphique de plusieurs comédies-ballets, notamment les Plaisirs de l’isle enchantée et le Mariage forcé (1664), Monsieur de Pourceaugnac (1669) et le Bourgeois gentilhomme (1670).  Exerçant un véritable monopole sur la vie musicale en France, il sut exalter les fastes et la pompe presque théâtrale de la cour de Louis XIV. En 1672, ses intrigues lui permirent d’obtenir la direction  et l’exploitation exclusive  de l’Académie royale de musique. Suite page suivante … Sommaire Quitter

179 L’ouverture du ballet Alcidiane inaugura le style que l’on nomma français. Lully utilisa l’opposition lent-vif qui caractérisait le ballet de cour depuis le XVe siècle avec l’alternance des danses (pavane-paillarde, allemande-courante). Son originalité fut de réunir ces deux mouvements en une seule structure harmonique. Il accentua fortement la pulsation binaire du premier, le commençant à la tonique (premier degré de la gamme) et l’achevant sur la dominante (cinquième degré) ; il confia au second, généralement ternaire et fugué, la tâche de ramener le morceau à la tonalité initiale. La complémentarité des deux mouvements assura l’équilibre et le dynamisme de l’ensemble. Au lieu de danses séparées, Lully composa une unité qui conservait la variété des moments tout en pouvant prétendre à la grandeur. En reproduisant le premier mouvement en guise de cadence (la conclusion d’un morceau), il assura à ses œuvres une symétrie qui allait servir de référence à l’esprit classique.  Jusqu’à Lully, la musique était, à la cour de France, au service de la danse. Elle jouait les utilités, en explicitant par un ou deux couplets ce que le thème du ballet pouvait avoir d’obscur. Lully parvint, dès le Ballet de Flore (1669), à composer une musique qui occupait le devant de la scène et dirigeait l’action. Reprenant le rythme caractéristique de la démarche royale (une note longue, une note brève), il créa des airs qui se retenaient facilement. Il inséra des parties chantées, dépourvues d’actions dansées, et changea progressivement le ballet de cour en opéra dansé. Prenant pour modèle les tragédies classiques de ses contemporains, Pierre Corneille et Jean Racine, il se lança dans une série d’opéras, intitulés tragédies en musique — une quinzaine environ —, dont on retiendra Cadmus et Hermione (1673), Alceste (1674), Atys (1676), Persée (1682), Amadis de Gaule (1684), Armide (1686) et Acis et Galatée (1686). Ces partitions majestueuses et solennelles visaient avant tout à mettre en valeur la prosodie de la langue française, leurs ballets élaborés et leurs chœurs grandioses trouvant leur origine dans les danses de cour.  L’écriture vocale, jamais virtuose, privilégiait la déclamation du texte, l’orchestre jouant un rôle essentiel dans le dispositif. Il codifia ainsi les règles de l’opéra français, qui devaient lui survivre pendant plus d’un siècle. Sommaire Quitter

180 Witold Lutoslawski, ( ), compositeur polonais célèbre pour sa technique dodécaphoniste propre et ses éléments aléatoires. Né à Varsovie, il y étudia le piano, la composition et les mathématiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, après s'être échapppé d'un camp de prisonniers, il gagna sa vie comme pianiste de café et composait pendant la nuit. Ses premières œuvres, en particulier son Concerto pour orchestre (1954), indiquent l'influence du compositeur hongrois Béla Bartók dans leur utilisation d'idiomes populaires ; sa Musique funèbre (1958) est d'ailleurs dédiée à la mémoire de Bartók. La rencontre de Lutoslawski avec le compositeur américain d'avant-garde John Cage en 1961 l'influença fortement, l'amenant peu à peu à inclure des sections ad libitum dans ses compositions, dans lesquelles chaque instrument joue indépendamment des autres. Toutefois, tous les éléments sont composés et non improvisés ; seule la coordination rythmique précise des instruments est affectée. Ce principe devint alors l'une des composantes de la musique de Lutoslawski. La Symphonie n°2 (1967) fait apparaître un autre élément courant : une forme à deux mouvements, le premier étant une introduction et le second, plus riche, une ascension menant à une apogée. La série d'œuvres appelée Chain (1, 1983; 2, 1985; 3, 1986) reprend l'idée de parties indépendantes résonant simultanément mais pas ensemble : ici, chaque section de la musique empiète sur le début de la section suivante, comme les maillons d'une chaîne. Épitaphe pour hautbois et piano (1979) marque un tournant majeur dans l'évolution de Lutoslawski et le début d'un langage harmonique plus simple et moins dense. Bien que sa musique n'ait jamais été totalement gouvernée par le système dodécaphonique, elle utilisait jusque-là librement les douze notes, comme celle de Bartók, en particulier par petites cellules de trois notes. L'évolution de son œuvre dans les années 1980 correspond à un dépouillement de cette harmonie pour en arriver à l'essentiel plutôt qu'à un passage à un style plus tonal comme dans le cas de son compatriote Penderecki. Cette approche trouva sa réalisation dans la Symphonie n°3 (1983), le Concerto pour piano (1988) et la Symphonie n°4 (1992) qui fut sa dernière œuvre importante.  Sommaire Quitter

181 Guillaume de Machaut (v
Guillaume de Machaut (v.  ), important compositeur et poète français de la fin du Moyen Âge, principal défenseur du mouvement de l'Ars nova, qui voulait moderniser la musique polyphonique.  Né à Machaut, en Champagne, il fut le chapelain et le secrétaire du roi Jean de Bohême ( ), avant de servir le roi de France, Charles V. En 1337, il devint chanoine à Reims. Ses longs poèmes narratifs et didactiques reflètent la rhétorique et les thèmes courtois de son époque. Ses courts poèmes lyriques firent mieux connaître les rondeaux, ballades et virelais, formes poétiques qui restèrent en faveur pendant plus d‘un siècle. Il composa également des musiques pour accompagner nombre de ses poèmes. La plupart des virelais qu‘il mit en musique sont monophoniques (avec une seule ligne mélodique). Ses gracieux rondeaux et ballades polyphoniques (avec deux ou trois voix chantant des parties différentes) sont à la base de ce que fut le chant profane pendant le siècle suivant : une mélodie chantée, plutôt dans l'aigu, accompagnée de deux instruments jouant dans les graves. Sur ses vingt-trois motets, six sont basés sur des textes latins tirés de la liturgie et dix-sept sur des textes français profanes. Ils se composent de trois parties, avec des structures rythmiques complexes et des structures mélodiques imbriquées les unes dans les autres. On parle de structure isorythmique, c‘est-à-dire basée sur des cycles mélodiques et rythmiques indépendants et se superposant. Sa Messe de Notre-Dame à quatre voix (il fut le premier à écrire pour quatre voix) est la première messe polyphonique connue entièrement écrite par un seul musicien (les messes de ce type que l'on a pu retrouver sur des manuscrits antérieurs étaient toutes écrites par des groupes de compositeurs dont les copistes réunissaient les différentes partitions). Isorythmique elle aussi, elle est à la fois grandiose et austère, avec toutefois des rythmes dansants et des dissonances voulues. Sommaire Quitter

182 MAHLER Sommaire Quitter

183 Gustav Mahler, ( ), compositeur et chef d'orchestre autrichien dont l'œuvre, en conciliant avec une sensibilité unique le wagnérisme et la tradition viennoise, ouvrit la voie à la modernité musicale du XXe siècle.  Né à Kalischt, dans la partie tchèque de ce qui était encore l'Empire autrichien, Gustav Mahler fut élève au conservatoire de Vienne de 1875 à 1878, et fit des études d'histoire et de philosophie à l'université de cette ville. Nommé dès 1880 assistant puis chef d'orchestre dans divers opéras de l'Empire ( Bad Hall, en 1880 ; Ljubljana, en 1882 ; Olmütz, en 1883 ; Prague, de 1885 à 1886 ; Budapest, de 1888 à 1891 ) et dans des théâtres lyriques allemands ( Leipzig, de 1886 à 1888 ; Hambourg, de 1891 à 1897 ), il devint le directeur artistique de l'opéra de Vienne en Resté en fonction pendant dix ans, qui comptent parmi les grandes périodes de cette institution de renommée internationale, il fut acculé à la démission en raison de ses conflits incessants avec les musiciens hostiles à ses méthodes autoritaires et des attaques virulentes dont il fut l'objet dans la presse viennoise. Sa notoriété internationale l'amena à diriger dans toute l'Europe et même à New York en Marié à l'une des muses de la Sécession viennoise, Alma Schindler, il côtoya toute sa vie le monde artistique de cette capitale musicale, non sans souffrir de l'antisémitisme ambiant. Il y mourut le 18 mai 1911. Suite page suivante … Sommaire Quitter

184 Prolongeant la tradition symphonique de Beethoven et de Brahms en y insufflant la modernité de Wagner et de Bruckner, les œuvres purement symphoniques de Mahler sont souvent de véritables récits. Il n'hésita pas à utiliser dans quatre de ses neuf symphonies et dans le célèbre Chant de la Terre ( 1908 ), des chœurs ou des voix de solistes, pour en accentuer l'aspect narratif. La Symphonie n°10 resta inachevée. Grand amoureux des textes et des voix, il composa des cycles de lieder orchestraux dont le Knaben Wunderhorn ( 1888 ) et les Kindertotenlieder ( « Chants des enfants morts », 1902 ) représentent de superbes illustrations. Il écrivit également des lieder pour voix et piano seul. Comme chez Wagner ou Bruckner, la musique de Mahler, même chantée, donne priorité à l'orchestre. Moins systématique que Wagner, il a su exploiter les ressources de chaque instrument, allant jusqu'à utiliser l'harmonium ou la mandoline. L'orchestration était pour lui un moyen de mettre en valeur les lignes mélodiques et de les combiner délicatement dans la plus grande clarté. Les symphonies de Mahler marquent l'apogée du postromantisme viennois. Divisées en larges mouvements, comme les chapitres d'un roman, elles durent souvent plus d'une heure et développent amplement chaque thème musical proposé, contrairement à ce que faisaient d'autres compositeurs à la même époque comme, par exemple, Sibelius. La musique de Mahler, fondée sur les innovations de Wagner, laisse cependant plus de place à la surprise et à l'accident. Une symphonie peut se terminer dans une clé différente de celle dans laquelle elle a commencé. Ce sont des constructions progressives et la musique ne cesse d'y évoluer selon de véritables parcours psychologiques où se heurtent des sentiments contradictoires, tels que le désespoir, l'optimisme ou l'ironie. La personnalité complexe de Mahler, analysée par Freud, se reflète dans ce dialogue perpétuel. La mélancolie de l'Adagietto de la Symphonie n°5, utilisé par Visconti dans son film Mort à Venise, contraste, par exemple, avec l'énergie du mouvement suivant. Longtemps méconnue, l'œuvre de Mahler est le miroir de la vulnérabilité humaine. Sommaire Quitter

185 Marin Marais, ( ), violiste et compositeur français, musicien ordinaire de la chambre du roi de 1679 à Élève du violiste français Augustin Dautrecourt dit Sainte-Colombe (deuxième moitié du XVIIe siècle) pour la basse de viole et de Jean-Baptiste Lully pour la composition, il fut un virtuose de la viole de gambe et publia de 1686 à 1725 cinq Livres de pièces à une ou deux violes avec basse continue, totalisant plus de cinq cents œuvres. Contrairement à son rival Forqueray, adepte du style italien, il cultiva le style français : dans sa Défense de la basse de viole (1740), Hubert le Blanc le compara à un ange, et Forqueray à un diable. Il composa aussi des opéras, dont la tragédie lyrique Alcione (1706), célèbre pour sa « Tempête ». Il eut dix-neuf enfants, parmi lesquels Roland (né en 1680), qui publia deux recueils de Pièces de violes (1735 et 1738), et Vincent, qui lui succéda à la cour. Sommaire Quitter

186 Bohuslav Martinú, ( ), probablement le plus célèbre compositeur tchèque de ce siècle après Leoš Janácek. Martinú, né à Policka fut l'élève du violoniste et compositeur Josef Suk et étudia en 1923 à Paris avec le compositeur français Albert Roussel, qui exerça sur lui une influence déterminante. Martinú vécut aux États-Unis de 1940 à 1946, période durant laquelle il commença à écrire la série de six symphonies qui combinent la tonalité dissonante et le style néoclassique de Roussel avec une sensibilité pour la musique populaire tchèque. Son Memorial à Lidice (1943), pour orchestre, sa sixième symphonie (1953) et son opéra Passion grecque (1958) sont parmi les plus appréciées de son œuvre. Sommaire Quitter

187 Pietro Mascagni, ( 1863-1945 ), compositeur italien né à Livourne
Pietro Mascagni, ( ), compositeur italien né à Livourne. Il étudia avec le compositeur italien Alfredo Soffredini. L'ouvrage le plus important de Mascagni est l'opéra Cavalleria rusticana ( 1890 ). Fondé sur une pièce de l'écrivain italien Giovanni Verga, c'est le type même du style d'opéra italien appelé vérisme ( ou «réalisme» ), dont Mascagni fut le chef de file et Ruggero Leoncavallo l'un des représentants. Mascagni a écrit dix-sept opéras, mais seuls Cavalleria rusticana et L'Amico Fritz ( 1891 ) sont régulièrement donnés et enregistrés aujourd'hui. Sommaire Quitter

188 Jules Massenet, ( ), compositeur français, auteur de nombreux opéras alliant simplicité et virtuosité, qui se distinguent par une solide construction dramatique.  Né à Montaud, près de Saint-Étienne, Jules Massenet étudia d'abord le piano avec sa mère, avant d'être admis en 1851 au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix en Concertiste dès 1858, il dut, pour gagner sa vie, accompagner au piano des chanteurs et tenir des pupitres de percussions (triangle et timbale) dans des orchestres symphoniques. Poursuivant l'étude de la composition au Conservatoire sous la direction d'Ambroise Thomas, Massenet fut récompensé en 1863 du premier prix de fugue et du premier Grand Prix de Rome pour sa cantate David Rizzio, qui fut jouée devant un jury dont Berlioz faisait partie. Durant les deux années qu'il passa à la villa Médicis, il composa un Requiem, des pièces symphoniques (Grande Ouverture de concert) et des mélodies (Poèmes d'avril). Grâce à sa pension, il entreprit des voyages qui lui inspirèrent notamment les Scènes napolitaines (1864) et les Scènes hongroises (1871).  De retour à Paris, Massenet écrivit des suites orchestrales (Scènes pittoresques, 1871 ; Scènes dramatiques, 1873), ainsi qu'un opéra comique, Don César de Bazan, dont la présentation en 1872 n'eut que peu d'échos. Il fallut attendre 1873 et l'exécution au théâtre de l'Odéon de l'oratorio Marie-Magdeleine, une œuvre de jeunesse remaniée, pour que le compositeur connaisse enfin le succès. L'opéra le Roi de Lahore, auquel Massenet travailla de 1872 à 1877, renforça la notoriété du musicien ; il lui permit d'obtenir une chaire de composition au Conservatoire de Paris et d'entrer à l'Institut de France. Suite page suivante … Sommaire Quitter

189 Après avoir donné sa dernière suite orchestrale (Scènes alsaciennes, 1881), Massenet se consacra surtout à l'écriture d'opéras, souvent inspirés de grandes œuvres littéraires ou d'événements historiques. Parmi ses nombreux opéras figurent Manon (1884), le Cid (1885), Esclarmonde (1889), qui révèle l'influence de Richard Wagner, Werther (1892), Thaïs (1894), dont la « Méditation » devint un succès populaire, Sapho (1897) et Don Quichotte (1910). En 1894, le Portrait de Manon marqua le retour de Massenet à l'opéra-comique, tandis qu'au début du XXe siècle le compositeur puisa son inspiration dans l'Antiquité (Ariane, 1906 ; Bacchus, 1908 ; Roma, 1912 ; Cléopâtre, 1914).  Werther et surtout Manon demeurèrent longtemps des œuvres aussi populaires que Carmen de Bizet. Parmi les 290 mélodies de Massenet, Élégie, tirée de sa suite les Érinyes (1873), est une des plus célèbres mélodies de la Belle Epoque. Ses mémoires, Mes souvenirs, publiés en 1912, sont un précieux témoignage sur l'art lyrique et la vie de son temps. Sommaire Quitter

190 Etienne Méhul, ( 1763-1817 ), compositeur français
Etienne Méhul, ( ), compositeur français. Arrivé à Paris en 1778, encouragé par Gluck, il obtint le succès avec Euphrosine et Corradin ( 1790 ), point de départ d'une production considérable. Auteur pendant la Révolution du célèbre Chant du départ ( 1794 ), inspecteur au Conservatoire et membre de l'Institut dès leur fondation ( 1795 ), il créa sous le Directoire, le Consulat et l'Empire ses ouvrages dramatiques les plus célèbres : le Jeune Henri ( 1797 ), les Deux Aveugles de Tolède ( 1806 ) et surtout Joseph ( 1807 ). Il utilisa la technique du leitmotiv dans Ariodant ( 1799 ) et influença Weber, Mendelssohn et Berlioz. Dans la première décennie du XIXe siècle, il fut le seul en France à se consacrer à la symphonie dont quatre nous sont parvenues intégralement ( en sol mineur, ré majeur, mi majeur et ut majeur ). Sommaire Quitter

191 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

192 MENDELSSOHN Sommaire Quitter

193 Felix Mendelssohn-Bartholdy, ( ), compositeur allemand, l'une des figures dominantes du romantisme du début du XIXe siècle en Europe.  Né à Hambourg, d'origine juive, Jakob Ludwig Felix Mendelssohn-Bartholdy était le petit-fils du célèbre philosophe Moses Mendelssohn. ( Le nom de Bartholdy, tiré d'une propriété familiale, ne fut jamais d'usage courant. ) Pendant son enfance, en même temps que ses parents, il se convertit au protestantisme. Dès 1811, la famille s'installa à Berlin.  Mendelssohn se produisit en public dès l'âge de neuf ans et exécuta ses premières compositions à onze ans. Deux de ses chefs-d'œuvre sont des pages d'extrême jeunesse : l'Octuor pour cordes ( 1825 ) et l'ouverture du Songe d'une nuit d'été ( 1826 ). Parmi ses professeurs, il compta le pianiste et compositeur tchèque Ignaz Moscheles ( ) et surtout le compositeur allemand Carl Zelter ( ), une personnalité dominante de la vie musicale berlinoise. C'est essentiellement grâce à l'action menée par Zelter que Mendelssohn put diriger en 1829 la première exécution depuis la mort de Jean-Sébastien Bach de la Passion selon saint Matthieu, dans une version fortement remaniée, il est vrai. Mendelssohn se produisit en tant que pianiste et chef d'orchestre surtout en Allemagne et en Angleterre, où il fut très apprécié par la reine Victoria et le prince Albert. Il fut directeur de la musique à Düsseldorf de 1833 à 1835, chef de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig ( à partir de 1835 ), et directeur de la musique du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV ( à partir de 1841 ). En 1842, il participa à la fondation du célèbre conservatoire de Leipzig. Sa santé commença à se détériorer gravement à la suite du décès de sa sœur, Fanny Mendelssohn Hensel, et il mourut quelques mois après elle, à Leipzig. Suite page suivante … Sommaire Quitter

194 Son intense activité de pianiste, de chef d'orchestre et d'enseignant n'empêcha pas Mendelssohn d'être un compositeur prolifique. De ses cinq symphonies, les plus connues sont la Symphonie italienne (1833) et la Symphonie écossaise ( 1843 ). Ses œuvres chorales comptent parmi les plus abouties du XIXe siècle, avec notamment les oratorios Paulus ( 1836 ) et Elijah ( 1846 ), qui ont joué un rôle important dans l'essor du chant choral amateur en Grande-Bretagne, ainsi que la cantate Die erste Walpurgisnacht ( « la Première Nuit de Walpurgis » ), d'après Goethe, composée en 1832 et révisée en Ses sonates, préludes et fugues pour orgue constituent la contribution la plus importante au répertoire de cet instrument depuis Jean-Sébastien Bach. Parmi ses œuvres majeures figurent également les Variations sérieuses ( 1841 ) pour piano ; diverses ouvertures, dont les Hébrides ( 1832 ), un Concerto en mi mineur pour violon ( 1844 ), deux concertos pour piano ( 1831, 1837 ) et les huit volumes de Romances sans paroles pour piano ( , dont certaines sont dues à sa sœur Fanny ).  Mendelssohn utilisa les formes classiques, mais fut un des premiers à évoquer en musique le monde des fées et des elfes. Wagner vit en lui un « peintre de paysages de premier ordre », et il fut un des principaux artisans, en son temps, du « retour à Bach ». Sommaire Quitter

195 André Messager, ( ), compositeur et chef d’orchestre français, qui favorisa la diffusion des œuvres contemporaines. Né à Montluçon, André Charles Prosper Messager fit des études de piano, d’orgue et de composition à l’école Niedermeyer de Paris, où il fut l’élève de Camille Saint-Saëns et de Gabriel Fauré, à qui il succéda en 1874 en tant que titulaire des orgues de Saint-Sulpice. Directeur musical de l’Opéra-Comique de 1898 à 1903, il dirigea l’Opéra de Paris de 1907 à Après une longue tournée aux États-Unis et en Argentine avec la Société des concerts du Conservatoire en 1918, il reprit la direction de l’Opéra-Comique. En 1924, il se mit pour une saison au service des Ballets russes de Diaghilev. André Messager consacra sa carrière de chef d’orchestre à la musique de son temps. Premier à monter en France le Crépuscule des dieux de Richard Wagner, il créa, en 1902, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, à l’Opéra-Comique, et exécuta, pour la première fois à Paris, Salomé de Richard Strauss. Comme compositeur, après sa Symphonie ( 1875 ) et son Prométhée enchaîné ( 1876 ), des œuvres récompensées par la Société des compositeurs et la Ville de Paris, il se tourna vers l’opérette. George Bernard Shaw décrivit la «charmante vivacité» de la Basoche ( 1890 ) d’André Messager, dont la musique sait «tenir le juste milieu» entre le grand opéra et l’opéra bouffe. Comme en témoignent d’autres œuvres à succès ( Véronique, 1898; Fortunio, 1907 ), il fut l’un des principaux représentants de la comédie musicale adaptée au «goût français». Sommaire Quitter

196 MESSIAEN Sommaire Quitter

197 Olivier Messiaen, ( ), compositeur français contemporain dont l'œuvre est marquée à la fois par le thème de la nature et par une forte inspiration mystique chrétienne.   Né à Avignon, Olivier Messiaen entra à onze ans au Conservatoire de Paris, où il eut pour maîtres Maurice Emmanuel, Paul Dukas (composition) et Marcel Dupré (orgue). Après avoir obtenu le premier prix dans trois disciplines (orgue, composition et improvisation), il fut nommé en 1931 organiste à l'église de la Trinité à Paris, où bientôt on se presserait pour entendre ses improvisations inédites.  Prisonnier pendant la guerre à Görlitz, il y composa un de ses chefs-d'œuvre, le Quatuor pour la fin du temps (1941). Olivier Messiaen commença sa carrière de professeur en 1936 à l'École normale de musique et à la Schola cantorum. À partir de 1942, il dispensa son enseignement au Conservatoire de Paris où l'on créa pour lui, en 1947, une classe d'analyse et d'esthétique musicales qui se transforma assez vite en classe de composition.  Son enseignement joua un rôle prépondérant dans l'histoire de la musique européenne d'après-guerre. En effet, il compta parmi ses élèves, de jeunes compositeurs tels que Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen et Yannis Xenakis.  Il épousa en 1961 la pianiste Yvonne Loriod qui devint l'interprète de ses œuvres. Il mourut à Clichy en 1992. Suite page suivante … Sommaire Quitter

198 Dans ses œuvres, Messiaen, en gardant et même en amplifiant certaines normes classiques de la composition, a toujours cherché à suivre des règles universelles, celles qui s'appliquent à la fois à la mélodie, à l'harmonie et au rythme. Dans son livre, Technique de mon langage musical (1944), il explique l'utilisation systématique qu'il fit des « modes de transposition limitée », dont les structures harmoniques et rythmiques sont inspirées directement par la musique grecque et indienne. Les compositions écrites entre 1948 et 1952 reflètent un intérêt accru de Messiaen pour les techniques de composition sérielle, surtout appliquées à la division du temps et à la dynamique (Mode de valeurs et d'intensités, 1949). La nature représente cependant la principale source d'inspiration du compositeur : il parcourut le monde, en écoutant et transcrivant les chants de centaines d'oiseaux, qu'il intégra dans ses œuvres (Réveil des oiseaux, 1953, Oiseaux exotiques, 1956, Catalogue d'oiseaux, ). Son œuvre est également marquée par une intense foi catholique et par des méditations sur le mystère de l'amour humain (mythe de Tristan et Iseult). Ces sources différentes se rencontrent souvent, par exemple dans sa Turangalîla-Symphonie ( ), qui constitue le point culminant d'une série de compositions comprenant le Quatuor pour la fin des temps, Visions de l'Amen (1943), Trois Petites Liturgies de la présence divine (1944), Vingt Regards sur l'Enfant Jésus (1944). Turangalîla (du sanskrit lîla, « le jeu », surtout dans le sens du jeu de la vie et de la mort, et turang, « le temps qui court ») est une symphonie en dix parties, dans laquelle Messiaen enrichit l'orchestre classique avec de larges sections de percussions, donne un rôle clé au piano et ajoute la sonorité ésotérique des ondes Martenot, instrument électronique inventé dans les années 1920 par Maurice Martenot ( ).  Parmi les autres œuvres majeures de Messiaen figurent la Nativité du Seigneur (1935) pour orgue, ainsi que les Offrandes oubliées (1930), Chronochromie (1960), Couleurs de la cité céleste (1963) pour orchestre et son unique opéra, Saint François d'Assise (1983). Sommaire Quitter

199 Giacomo Meyerbeer, ( ), compositeur allemand dont le sens dramatique exerça une certaine influence sur Richard Wagner. Meyerbeer, de son vrai nom Jakob Liebmann Beer, naquit à Berlin et eut pour principal professeur de composition un organiste allemand, l'Abbé George Joseph Vogler. Meyerbeer se rendit à Venise en 1815, et il y adopta le style mélodique du compositeur italien Gioacchino Rossini. Il écrivit par la suite six opéras de style italien dont le plus célèbre est Il Crociato in Egitto ( le croisé en Egypte, 1824 ). Il cessa alors de composer et s'installa à Paris où il étudia l'opéra français qui différait alors de l'opéra italien à cause de l'importance qu'il accordait aux cadres somptueux et aux ballets ( qui servaient d'interludes entre les différents actes ) et par la prédominance de la musique chorale et instrumentale sur les arias en solo. Il aborda également des sujets plus sérieux, généralement historiques. Dans la dernière partie de sa vie, Meyerbeer composa six opéras français qui établirent le style du «grand-opéra» qui devint célèbre dans toute l'Europe. Parmi ces opéras figurent Robert le Diable ( 1831 ), les Huguenots ( 1836 ), le prophète ( 1849 ) et, publié après sa mort, l'Africaine 1865 Sommaire Quitter

200 MILHAUD Sommaire Quitter

201 Darius Milhaud, (1892-1974) compositeur et pédagogue français, membre du groupe des Six.
Né à Aix-en-Provence, formé au Conservatoire de Paris, il accompagna au Brésil, en qualité de secrétaire, Paul Claudel, qui y était ambassadeur. Sont issues de cette période certaines de ses œuvres comme les ballets le Bœuf sur le toit (1918), l'Homme et son désir (1921) et la Création du monde (1923). Suivirent notamment deux opéras, le Pauvre Matelot (1926), sur un livret de Jean Cocteau, Christophe Colomb (1930), sur un livret de Paul Claudel. Dans une veine plus populaire, il faut citer notamment la Suite provençale (1936) et Scaramouche (1937). En 1940, Milhaud s'embarqua pour les États-Unis. Il enseigna la composition au Mill's College (Californie) et ne regagna la France qu'en Nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, il se partagea jusqu'en 1971 entre les deux pays. Il attacha son nom à la polytonalité et utilisa des structures rythmiques dérivées du jazz. Milhaud fut un des compositeurs les plus féconds de tous les temps (environ 450 numéros d'opus) ; il écrivit notamment douze symphonies, dix-huit quatuors à cordes, d'innombrables concertos et œuvres de chambre, mélodies, cantates, opéras, etc. Il rédigea une autobiographie, Notes sans musique (1949). Sommaire Quitter

202 Claudio Monteverdi, ( ), compositeur italien, figure de proue de la transition de la Renaissance au baroque, dont l'œuvre influença l'évolution de l'histoire de l'opéra.  Né à Crémone, Claudio Monteverdi étudia la musique avec le célèbre théoricien Marco Antonio Ingegneri ( ), qui lui enseigna les techniques d'écriture, l'orgue, le violon, l'art vocal et l'art des madrigalistes. À l'âge dequinze ans, Monteverdi composa sa première œuvre, un ensemble de vingt motets à trois voix.  Joueur de viole et chanteur, il entra en 1590 dans l'orchestre de la cour du duc de Mantoue. Dix ans plus tard, il y obtint le poste de maître de musique, ce qui le conduisit à redoubler son activité. Outre l'art des madrigalistes italiens de son temps, comme Carlo Gesualdo, des musiciens flamands influencèrent Monteverdi, qui accompagna le duc Vincent de Gonzague lors de son voyage dans les Flandres et dans ses campagnes contre les Turcs, notamment en Autriche et en Hongrie.  En 1599, il épousa Claudia Cattaneo, une chanteuse à la cour de Mantoue, avec qui il eut trois enfants.  En 1613, Monteverdi fut nommé maître de chapelle à Saint-Marc de Venise, l'un des postes musicaux les plus importants d'Italie, qu'il conserva jusqu'à la fin de sa vie. À partir de ce moment, il écrivit des motets, des madrigaux et des messes, mais aussi de nombreux opéras (dont beaucoup ont maintenant disparu), commandes des notables de Venise et des villes voisines.  Ordonné prêtre en 1632, Monteverdi mourut à Venise à soixante-seize ans. Suite page suivante … Sommaire Quitter

203 En 1587, Monteverdi écrivit son Premier Livre de madrigaux où prédomine une atmosphère pastorale et, en 1605, il avait déjà composé cinq livres de madrigaux. Ceux-ci montrent une brusque transition entre la texture fluide et lisse des deux premiers livres (1587 et 1590), influencés par Marenzio, et l'approche plus dissonante, incisive et irrégulière des troisième et quatrième (1592 et 1603), mettant en évidence la signification de chacun des mots du texte, qui révèle l'influence de Jacques de Wert (v.  ), avec qui il fut en contact lorsqu'il entra au service du duc de Mantoue. À cette époque, il commença à s'intéresser aux expériences inaugurées par le compositeur de drames musicaux Jacopo Peri ( ), alors directeur de la musique à la cour des Médicis, et à des œuvres d'autres compositeurs novateurs. Le langage harmonique de Monteverdi fut l'objet de controverses, lorsque le chanoine Giovanni Maria Artusi écrivit en 1600 un essai attaquant, entre autres œuvres, deux de ses madrigaux qu'il qualifiait d'« insupportables à l'oreille ». Ces œuvres dépassaient les limites de la polyphonie équilibrée vers laquelle tendait la composition à la Renaissance. Les dissonances créées par l'ornementation et l'indépendance des voix étaient, selon lui, contraires aux règles strictes du contrepoint. Avec ses nouvelles combinaisons harmoniques qui alliaient le diatonique  l'emploi de la gamme de sept notes qui ne contient que deux demi-tons  et le chromatique, il rompait, en effet, avec l'unité modale qui, pour Artusi, devait être l'essence même de l'œuvre. Dans ses compositions, Monteverdi cherchait à lier l'harmonie, le rythme et le texte afin de produire une melodia dont l'expression épouse la poésie du texte.  En 1607 fut représenté le premier drame musical de Monteverdi, Orfeo. Cet opéra, qui surpassait toutes les tentatives de drames musicaux précédentes, représente probablement la contribution la plus importante au développement de l'opéra et le fit reconnaître comme une forme sérieuse d'expression musicale et théâtrale. À travers une utilisation habile des inflexions de la voix, Monteverdi cherchait à exprimer l'émotion comme elle aurait été exprimée par un bon acteur, pour obtenir un langage chromatique d'une grande liberté d'harmonie. L'orchestre, considérablement agrandi et varié, était employé non seulement pour accompagner les chanteurs, mais aussi pour créer l'atmosphère des différentes scènes et renforcer l'évolution du drame. La partition elle-même contient quatorze pièces orchestrales indépendantes. Orfeo obtint un grand succès auprès du public et, avec son opéra suivant, Arianna (1608), dont ne subsiste que l'admirable lamento, la réputation de Monteverdi comme compositeur d'opéra fut définitivement établie. Suite page suivante … Sommaire Quitter

204 Sa musique religieuse puisait dans toute une gamme de styles, depuis la polyphonie à l'ancienne de la Messe de 1610 jusqu'à la musique vocale virtuose venue de l'opéra et à l'écriture des chorals (dérivée des compositions des prédécesseurs de Monteverdi à Venise, Andrea Gabrieli et Giovanni Gabrieli). On trouve ces deux derniers styles dans les Vêpres de la Vierge, qui datent aussi de 1610 et constituent une de ses œuvres les plus connues de nos jours. Dans ses Sixième, Septième et Huitième Livres de madrigaux ( ), Monteverdi s'éloigne encore plus de l'idéal de la polyphonie à voix égales de la Renaissance pour aborder de nouveaux styles mettant l'accent sur la mélodie, la ligne de basse et le support harmonique, ainsi que sur la déclamation personnelle ou théâtrale. Son Huitième Livre de madrigaux comprend, entre autres, les admirables Madrigali guerrieri e amorosi (1638), véritables cantates qui constituent davantage des scènes lyriques que des madrigaux à proprement parler, dont le Combat de Tancrède.  En 1637 s'ouvrit, à Venise, le premier théâtre lyrique public, et Monteverdi écrivit une nouvelle série d'opéras, dont deux nous sont parvenus : le Retour d'Ulysse (1641) et le Couronnement de Poppée (1642). Composés à la fin de sa vie, ils comportent des scènes d'une grande intensité dramatique dans lesquelles la musique, tant vocale qu'orchestrale, reflète les pensées et les émotions des personnages. Avec le Couronnement de Poppée, les principes de l'opéra apparaissent clairement définis. Scènes comiques, chansons populaires, duos, etc. témoignent, de par leur diversité, d'un genre qui veut s'ouvrir à un public de plus en plus large. Ces deux opéras influencèrent par la suite nombre de compositeurs d'opéras, dont Gluck et Wagner. Sommaire Quitter

205 MOUSSORGSKI Sommaire Quitter

206 Modest Petrovitch Moussorgski, ( ), compositeur nationaliste russe comptant parmi les plus originaux et les plus influents du XIXe siècle.  Né le 21 mars 1839, à Karevo, Moussorgski reçut ses premières leçons de piano de sa mère puis d'Anton Herke professeur au Conservatoire impérial à Saint-Pétersbourg. En 1852, il entra à l'école des Cadets de la garde impériale et écrivit la même année une partition pour piano, Porte-enseigne Polka. Son diplôme obtenu ( 1856 ), il entra au régiment de la Garde qu'il quitta en 1858 pour se consacrer à la composition. En effet, Moussorgski avait rencontré le compositeur nationaliste russe Alexandre Dargomyjski qui l'avait introduit auprès de Balakirev et de César Cui ( ), relations d'amitié qui s'étendirent à Borodine et à Rimski-Korsakov constituant ainsi un cercle qui fut plus tard appelé les Cinq. Le porte-parole de ce groupe était le critique musical Vladimir Stassov, ardent défenseur de la musique nationale russe. Ce groupe des Cinq, influencé par les compositeurs Glinka, Schumann, Berlioz, Liszt et Wagner, contribua au renouveau de la musique russe. À partir de 1863, suite à l'abolition du servage qui ruina sa famille, Moussorgski dut travailler en tant qu'employé administratif pour subvenir à ses besoins. L'insuccès que connurent ses œuvres, sa situation difficile l'incitèrent à s'adonner à l'alcoolisme. Il mourut à l'hôpital militaire de Saint-Pétersbourg le 28 mars 1881. Suite page suivante … Sommaire Quitter

207 D'un point de vue musical, Moussorgski fut essentiellement un autodidacte, à l'exception de certains enseignements qui lui avaient été prodigués par Mily Balakirev pour les questions de forme et Nikolaï Rimski-Korsakov pour les problèmes d'harmonie. Ses harmonies audacieuses et peu orthodoxes s'appuyaient sur les gammes de la musique folklorique russe. Ses chansons, qui figurent parmi les plus belles du XIXe siècle, reflètent son désir de reproduire les rythmes et les contours de la langue russe en utilisant une mélodie naturelle. Il en est de même de son chef-d'œuvre, l'opéra Boris Godounov, d'après la tragédie de l'auteur russe Alexandre Pouchkine. Terminé en 1868 et produit pour la première fois, après des modifications considérables, en 1874, cet opéra est une œuvre monumentale, inhabituelle dans son utilisation musicale et dramatique du chœur et fort admirée pour sa finesse psychologique et son évocation du peuple russe. Beaucoup des œuvres de Moussorgski ont été revues et finalement ré-orchestrées et parfois réharmonisées par Rimski-Korsakov. Ces dernières années, de nombreux interprètes ont repris les originaux de Moussorgski.  Parmi les autres œuvres de Moussorgski figurent la suite pour piano Tableaux d'une exposition ( 1874, orchestrée en 1922 par le compositeur français Maurice Ravel ), le poème symphonique Une nuit sur le mont Chauve (1867), les cycles de chansons la Chambre d'enfants ( 1872 ) et Chants et danses de la mort ( 1875 ) ainsi que deux opéras inachevés : Khovanchtchina, terminé par Rimski-Korsakov et la Foire de Sorotchinsky, terminé par Cui. Sommaire Quitter

208 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

209 MOZART Sommaire Quitter

210 Wolfgang Amadeus Mozart, ( ), compositeur autrichien, parmi les grands musiciens de la période classique. Son œuvre inépuisable et son extrême sensibilité ont fait de lui l'un des génies marquants de la musique occidentale. Né le 27 janvier 1756 à Salzbourg, il y fut baptisé sous le nom de Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart. Son père, Leopold Mozart, se chargea de son éducation musicale. Il était chef d'orchestre à la cour de l'archevêque de Salzbourg ainsi que violoniste et compositeur. Dès l'âge de six ans, Mozart devint un virtuose du pianoforte, l'ancêtre du piano, et du violon. Il étonnait par sa capacité à improviser, à déchiffrer et à mémoriser les partitions. Il composa cinq courtes pièces pour pianoforte qui sont restées célèbres. En 1762, son père décida de l'emmener en tournée dans les cours d'Europe, où on lui fit un triomphe. Ces voyages furent éprouvants pour l'enfant. De cette époque datent les premières sonates pour clavecin et violon ( 1763 ), une symphonie ( 1764 ) et un premier essai d'opéra bouffe, La Finta Semplice ( 1768 ). Décoré par le pape de l'ordre de l’Eperon d'or, il fut aussi nommé maître de concert auprès de l'archevêque de Salzbourg en Cette année-là, il composa Bastien et Bastienne, un Singspiel, sorte d'opéra miniature en allemand et, en 1770, on lui commanda son premier opera seria, un opéra sérieux, d'inspiration antique. Ce Mithridate, Re di Ponte, créé à Milan, assura à Mozart un succès international en tant que compositeur.De retour à Salzbourg, Mozart réussit à s'imposer, malgré le peu d'intérêt pour la musique du nouvel archevêque. Les larges loisirs que lui laissaient sa charge de maître de concert lui permirent de se consacrer à la composition. Mais la survie financière de la famille n'allait pas sans mal et, en 1777, Mozart, accompagné de sa mère, repartit en tournée dans les cours allemandes et à Paris. Suite page suivante … Sommaire Quitter

211 La pauvreté et la maladie rythmèrent la vie du nouveau couple Mozart.
À la recherche d'un poste stable dans une cour d'Europe, Mozart connut plusieurs déceptions. Attiré par le prestige musicale de la ville, il gagna Mannheim où il espérait être reconnu. Il y tomba amoureux de la chanteuse Aloysia Weber. Incompris, rejeté, Mozart et sa mère rejoignirent Leopold à Paris. Echec amoureux, difficultés financières, Mozart fut marqué par l'arrogance des aristocrates et vécut la mort de sa mère à Paris comme un drame intime. Le retour à Salzbourg en 1779 mit fin à la période la plus sombre de la vie du compositeur.  Messes, sonates, concertos, symphonies, Mozart fut au fait de sa maturité musicale. Il sut inventer un style particulier et se mit à exploiter de nouveaux moyens musicaux. Le succès d'Idoménée ( 1781 ) lui assura les faveurs de la cour salzbourgeoise jusqu'à ce que les intrigues l'obligent à partir pour Vienne. Aidé par quelques amis, il espérait y vivre en donnant des leçons. C'est à cette époque que l'empereur d'Autriche, Joseph II, lui passa commande d'un nouveau Singspiel en allemand. Mozart, s'inspirant des « turqueries » alors en vogue, composa L'Enlèvement au sérail en 1782, année où il épousa finalement la sœur d'Aloysia, Constance Weber.  La pauvreté et la maladie rythmèrent la vie du nouveau couple Mozart. En collaboration avec le grand librettiste Lorenzo Da Ponte, Mozart put enfin donner la pleine mesure de son talent avec des opéras comme Les Noces de Figaro ( 1786 ), Don Juan ( 1787 ) et Cosi fan tutte ( 1790 ).  Si le succès à Prague de Don Juan fut retentissant, Mozart continua de souffrir de l'indifférence viennoise. Seule une commande impériale, l'opera seria La Clémence de Titus ( 1791 ), sur un livret de Métastase, rendit à Mozart un peu d'espoir. Alors qu'il travaillait à un nouveau Singspiel sur un thème féerique, La Flûte enchantée ( 1791 ), Mozart reçut, selon la légende, la visite d'une femme vêtue de noir qui lui commanda un requiem. Il laissa inachevé cette œuvre ultime et sombre, et mourut à Vienne le 5 décembre 1791 des suites d'une insuffisance rénale. Sous une pluie battante, le maigre cortège des fidèles se dispersa, abandonnant le corps de Mozart à la fosse commune. Ses dernières symphonies furent créées sous la direction d'un autre compositeur et son élève Franz Xaver Süssmayr ( ) paracheva la composition du Requiem. Suite page suivante … Sommaire Quitter

212 Sa mort prématurée et le relatif insuccès de sa carrière n'ont pas empêché Mozart de devenir l'un des musiciens les plus célèbres au monde. L'importance quantitative ( plus de 600 œuvres ) et qualitative de la musique mozartienne démontra une immense puissance d'imagination et ce, dès son plus jeune âge. Il a abordé tous les genres avec talent : symphonies, musique de chambre, œuvres pour pianoforte et concertos, mais aussi musique vocale, des fameux « Airs de concert » aux œuvres religieuses, sans oublier bien sûr l'opéra. Il composait avec une facilité déroutante et souvent sans corriger ses partitions, son intuition première étant souvent la meilleur. Son œuvre a su réconcilier la légèreté italienne et le savoir-faire contrapuntique des Allemands pour inventer cette synthèse musicale que l'on a appelée le style « classique », typique de la fin du XVIIIe siècle. Claire, concise, équilibrée, il souffle la vie dans la musique de Mozart, au travers de ce que l'on appelle la pulsion mozartienne, une puissance de rythme et d'inspiration qui rappelle les battements du cœur. Passant de la légèreté à la gravité, les concertos sont de beaux exemples de contrastes et de la richesse des couleurs. Dans ses opéras, Mozart a su créer pour la première fois de vrais personnages, humains et fragiles, loin des chevaliers emplumés de l'opéra baroque. Entre force et tendresse, entre gaieté et tragédie, le langage de Mozart est universel. Suite page suivante … Sommaire Quitter

213 SES PRINCIPALES OEUVRES
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214 Carl August Nielsen, ( ), compositeur danois, célèbre pour son opéra-comique Mascarade. Né à Nørre Lyndelse, près d'Odense, il étudia avec le célèbre compositeur danois Niels Gade, au Conservatoire de Copenhague (Royal Conservatory), où il enseigna à partir de Il dirigea l'Opéra royal de Copenhague et joua comme violoniste dans l'orchestre de la Chapelle Royale. Nielsen est surtout connu pour ses six symphonies (écrites entre 1892 et 1925 ), qui reflètent son intérêt croissant pour le contrepoint (superposition de dessins mélodiques) et le chromatisme (utilisation d'accords étrangers à la clé), qui se fondent dans des harmonies non chromatiques à des points culminants, et pour la tonalité progressive (également utilisée, dans une certaine mesure, par Mahler), dans laquelle la musique commence dans une clé et s'en écarte progressivement pour finir dans une autre, au lieu de revenir dans la clé initiale, ce qui pourtant fut considéré, au cours du siècle précédent, comme un moyen essentiel d'unification d'une œuvre symphonique. La symphonie n° 5 (1922) fait appel à une technique aléatoire avant l'heure : à un point précis, la caisse claire doit improviser et étouffer l'orchestre. Tout comme Sibelius, Nielsen démontrait ainsi qu'il était toujours possible, après la Première Guerre mondiale, d'écrire des œuvres tonales de grande ampleur sans avoir recours au néoclassicisme. Parmi ses autres œuvres figurent sa première cantate Hymnus Amoris (1896), sur son propre texte traduit en latin ; deux opéras, Saül et David (1901) et Mascarade (1906) de la musique de chambre des hymnes danois et des chansons scolaires. Il écrivit un ouvrage biographique, Mon enfance (1927).  Sommaire Quitter

215 NONO Sommaire Quitter

216 Luigi Nono, ( ), compositeur italien, célèbre pour ses techniques avancées et son engagement politique à gauche, adhésion qu'il exprima totalement au travers de sa musique. Né à Venise, il reçut une formation musicale des compositeurs italiens Gian Francesco Malipiero et Bruno Maderna. Nono fut mondialement reconnu pour ses cantates dodécaphoniques. Il canto sospeso ( le Chant suspendu, 1956 ). Dans les années 1960, il se tourna vers la musique électronique. Pour dénoncer l'exploitation de la classe ouvrière, il utilisa des enregistrements réalisés dans des fonderies et les intégra à son œuvre La fabbrica illuminata ( l'Usine illuminée, 1964 ) pour voix et bande magnétique. Sa protestation politique s'exprima dans ses opéras Intolleranza ( 1960; révisé en 1970 ), dédié à son beau-père, le compositeur autrichien Arnold Schoenberg, et dans Song for Vietnam ( 1973 ). Sommaire Quitter

217 Johannes Ockeghem, ( v. 1420-v
Johannes Ockeghem, ( v. 1420-v. 1497 ), compositeur franco-flamand, l'un des maîtres de l'école flamande de sa génération, qui domina la musique des débuts de la Renaissance. On pense qu'il fut l'élève du célèbre compositeur de la même école, Gilles Binchois. Ockeghem servit en tant que premier chanteur auprès de trois rois de France : Charles VII, Louis XI et Charles VIII. À sa mort, son élève Josquin des Prés composa, selon la tradition, une Déploration ( lamento ) et une épitaphe du philosophe Érasme fut mise en musique par le compositeur français Johannes Lupi. Les messes, motets et chansons ( mélodies profanes ) d'Ockeghem témoignent d'une grande maîtrise de l'art du contrepoint imitatif. Sur les quatorze messes qui nous sont parvenues, la Missa prolationum est entièrement bâtie sur des canons, qui représentent la forme la plus parfaite de l'imitation. Une autre, la Missa cujusvis toni, est écrite sans clés, c'est-à-dire qu'elle peut être transposée dans n'importe quel mode. Ockeghem aurait écrit un motet pour trente-six voix, mais qui ne nous est pas parvenu. En revanche, sa Missa pro defunctis est le requiem polyphonique le plus ancien qui soit conservé ( celui de Dufay, qui lui est antérieur, est perdu ). Environ dix motets et vingt chansons d'Ockeghem ont survécu, mais il ne s'agit probablement que d'une toute petite partie de l'œuvre qui fit de lui l'un des compositeurs les plus renommés de son temps.    Sommaire Quitter

218 OFFENBACH Sommaire Quitter

219 Jacques Offenbach, ( ), violoncelliste et compositeur français auteur d'opérettes qui constituent une satire de la politique et des travers du second Empire.  Né à Cologne, en Allemagne, Offenbach étudia le violon puis le violoncelle dès l'âge de neuf ans. Il arriva à Paris en 1833, continua ses études de violoncelle au Conservatoire de Paris ( ) et devint violoncelliste à l'orchestre de l'Opéra-Comique de Paris avant d'avoir une carrière de soliste de musique de chambre. Par la suite, il dirigea la musique à la Comédie-Française ( ) où sa Chanson de Fortunio pour l'œuvre le Chandelier d'Alfred de Musset connut un vif succès. Puis il dirigea les Bouffes-Parisiens ( ) et le théâtre de la Gaîté-Lyrique ( ).  Offenbach conquit le public parisien avec ses œuvres Orphée aux enfers (1858) et avec la Belle Hélène (1864). Il collaborait pour l'écriture de ses livrets avec les écrivains français Ludovic Halévy ( ) et Henri Meilhac ( ) : Barbe-Bleue (1866), la Vie parisienne (1866), la Grande Duchesse de Gérolstein (1867) et la Périchole (1868). Toutes ces opérettes remportèrent un immense succès dans le public parisien du second Empire. La défaite de 1870 et la chute du second Empire firent perdre à Offenbach un public féru de satire sociale. Il fit une tournée aux États-Unis en 1876 et publia à son retour des Notes d'un musicien en voyage (1877) et Offenbach en Amérique (1877). Offenbach mourut le 5 octobre 1880 avant d'avoir achevé son chef-d'œuvre les Contes d'Hoffmann qui fut représenté à l'Opéra-Comique en février 1881 et remporta un vif succès qui s'étendit rapidement à l'étranger.  Le style musical d'Offenbach est essentiellement léger et drôle. Grâce à ses opérettes, terme qu'il inventa pour la Rose de Saint-Flour en 1856, le genre se répandit dans le monde, et Offenbach fit des émules comme Johann Strauss fils, Arthur Sullivan et Franz Lehár et finalement les auteurs de comédie musicale au XXe siècle. Toutefois, certaines œuvres orchestrales d'Offenbach, et notamment son concerto pour violoncelle, révèlent des surprises : on y décèle une fibre douloureuse et sentimentale troublante, car quasiment romantique etc. Sommaire Quitter

220 Carl Orff, ( ), compositeur allemand, célèbre pour son œuvre théâtrale et pédagogique. Né le 10 juillet 1895 à Munich, il fit ses études musicales dans la capitale de la Bavière et, en 1924, fonda avec Dorothea Günther la Günther Schule, afin de former les enfants à la musique, la danse et la gymnastique. Son Schulwerk (recueil d'éducation musicale, , révisé en ) est une série d'exercices gradués qui vont des rythmes simples à des pièces d'ensemble pour xylophones, carillons et autres instruments à percussion. Dans son célèbre oratorio scénique Carmina burana (1937), il utilise des poèmes du XIIIe siècle et crée une musique délibérément simple, pour grand orchestre et chœur, articulée autour de pulsations et de rythmes vigoureux, aux sonorités riches. Cette œuvre constitue la première partie d'une trilogie intitulée Trionfi (les Triomphes), qui comprend les Catulli carmina « cantate d'après Catulle », 1943), pour chœur, voix solo, pianos et percussions, dans laquelle le chœur fournit un accompagnement quasi instrumental aux solistes, et Trionfo di Afrodite (le Triomphe d'Aphrodite, 1953), pour grand orchestre et chœur. Cette trilogie est fondée sur des textes glorifiant l'amour. Parmi ses autres titres, citons les opéras Der Mond (la Lune, 1939) et Die Kluge (la Femme avisée, 1943), tous deux inspirés par les Contes de Grimm, et l'austère Antigonae (1949) qui, sur le texte de Sophocle (traduit en allemand par Hölderlin), cherche à retrouver la dimension de la tragédie grecque Sommaire Quitter

221 Johann Pachelbel, ( ), organiste et compositeur allemand, auteur d'un canon resté célèbre. Précédant la génération de J.S. Bach, il eut sur ce dernier une influence considérable. Ce dernier s'inspira beaucoup de son œuvre. Il occupa des fonctions importantes à Vienne (il fut, entre autres, titulaire de l'orgue de la cathédrale Saint Stephen), ainsi qu'à Eisenach, où il fit la connaissance du père de Bach, et à Nuremberg, sa ville natale. Il réalisa une synthèse heureuse entre les diverses esthétiques en introduisant, dans le sud de l'Allemagne, région catholique, un style virtuose pour piano typiquement autrichien et des pièces chorales d'Allemagne du Nord, région protestante. Son œuvre est composée de suites, de variations chorales et de cantates chorales.    Sommaire Quitter

222 PAGANINI Sommaire Quitter

223 Niccolò Paganini, ( ), compositeur italien et violoniste, qui marqua de nombreux compositeurs de son temps par sa virtuosité.  Né à Gênes en octobre 1782, il apprit les premiers éléments du violon avec son père « qui était d'oreille fausse, mais passionné pour la musique », écrira Paganini. Il composa, à l'âge de huit ans, des Variations sur la Carmagnole ( 1790 ) et donna son premier concert public dès l'âge de douze ans. En 1795, il partit à Parme pour étudier le violon avec Rolla et la composition avec Paër ( ). Il repartit pour Gênes ( 1796 ) et donna des concerts à Livourne, Modène. En 1801, il s'installa à Lucques et devint violon solo de l'Orchestre national. À l'arrivée de la sœur de Napoléon, la princesse Elisa Baciocchi grande duchesse de Toscane, la vie musicale fut réorganisée. Paganini occupa le poste de second violon avant de devenir violon solo de la Cour ( 1807 ). En 1809, il quitta la cour de Lucques pour entamer une tournée en Italie où il connut un immense succès. Il eut un fils, Achille, en En 1827, il est fait chevalier de l'Éperon d'or par le pape Léon XII. En 1828, il fit sa première tournée à Vienne, où il obtint le titre honorifique de virtuose de chambre par l'empereur, et à Berlin. En 1831, il donna ses premiers concerts parisiens et londoniens, avant de faire une tournée dans toute l'Angleterre ( ). À partir de 1834, Paganini, malade, ne donna plus que des concerts sporadiques avant de mourir auprès de son fils, à Nice, le 27 mai 1840. Paganini était d'une très grande virtuosité et influença de nombreux compositeurs de son temps, ainsi Schubert, Chopin, Schumann, Liszt, Rossini. Sa virtuosité, sa technique prodigieuse, son utilisation particulière de son instrument, en accordant par exemple la corde de la de son violon un demi-ton plus haut, ou encore en jouant la Danse des sorcières sur une seule corde, lui assurèrent un immense succès. Ses œuvres les plus importantes sont les vingt-quatre Caprices pour violon seul ( 1805 ), la Danse des sorcières ( 1813 ), le Moto perpetuo pour violon et orchestre, ses six Concertos pour violon et ses trente Sonates « de Lucques » pour violon et guitare ( ). Toutes ses compositions sont d'une rare difficulté d'interprétation. Sommaire Quitter

224 Giovanni Pierluigi da Palestrina, ( v
Giovanni Pierluigi da Palestrina, ( v.  ), compositeur italien, l'un des plus grands compositeurs de la Renaissance. Il naquit dans la ville de Palestrina, au sud-est de Rome. Il étudia le chant à l'église Sainte-Marie-Majeure de Rome à partir de 1537 environ. En 1544, il fut nommé organiste et chef de chœur à la cathédrale de Palestrina, fonction qu'il quitta en 1551 pour devenir maître de la chapelle pontificale, à Saint-Pierre de Rome. Il occupa ensuite plusieurs autres postes à Rome, à Saint-Jean-de-Latran ( ), à Sainte-Marie-Majeure ( ), ainsi que dans un collège de jésuites ( ). De 1567 à 1571, il organisa les concerts du cardinal Hippolyte d'Este à la villa de Tivoli. En 1571, il reprit son poste à Saint-Pierre, où il resta jusqu'à sa mort. Sa musique est imprégnée du caractère mystique et rituel de l'Église.  La sérénité du style de Palestrina s'explique par plusieurs raisons techniques. Sa musique est vocale. Aucune partie n'est écrite spécifiquement pour des instruments. Toutes les voix présentent un caractère similaire, ce qui produit un son homogène. Cette musique est presque toujours contrapuntique, homophonique, avec des lignes mélodiques d'égale importance. Bien que Palestrina n'ait utilisé qu'un nombre restreint d'accords, il a modifié l'espacement des notes de chaque accord à l'intérieur des différentes voix. Il a ainsi introduit des variations subtiles tout en maintenant un sentiment général d'homogénéité. Sur le plan rythmique, il a évité l'impression d'une pulsation marquée en donnant à chaque partie ses propres accents indépendamment des autres et en plaçant subtilement les notes dissonantes, ou instables, sur les temps faibles d'une mesure et les notes consonantes, ou stables, toujours sur des temps forts. Enfin, ses lignes mélodiques se déroulent en longues volutes douces dans lesquelles les écarts importants sont compensés par un retour au centre de la courbe.  La musique religieuse de Palestrina inclut 102 messes, 250 motets, 35 magnificats, 68 offertoires, 45 hymnes et bien d'autres pièces. Son second mariage avec une riche veuve en 1581 lui permit de publier une quantité impressionnante de sa musique de son vivant ( seize collections dans les treize dernières années de sa vie ). Ses œuvres profanes comprennent de nombreux madrigaux.  Sommaire Quitter

225 Krzysztof Penderecki, (1933- ) compositeur éclectique polonais, qui fut l'un des plus importants de la seconde partie du XXe siècle. Né à Débica, il fit ses études puis enseigna à Cracovie. Ses œuvres, admirées pour eur puissance et leur humanité, utilisent aussi bien les techniques instrumentales d'avant-garde, la musique aléatoire, le quart de ton et les harmonies traditionnelles, que le contrepoint de la Renaissance. Thrène (1961), écrit à la mémoire des victimes d'Hiroshima et composé pour 52 instruments à cordes, doit une partie de son impact à des effets comme des notes étranges jouées aléatoirement mais toujours dans les aigus et à des glissandi de demi-tons groupés. Pour des œuvres du même ordre ainsi que pour la Symphonie n° 1, il a mis au point de nouveaux modes de notation musicale. Parmi d'autres œuvres importantes, on trouve Dimensions du temps et du silence (1961), pour orchestre et chœur, qui comporte des parties sifflées, des chuintements et des rythmes vocaux fondés sur la percussion ; Dies Irae (1967, à la mémoire des victimes d'Auschwitz) ; et la Passion selon saint Luc (1966), qui exploite le système dodécaphonique comme des éléments tirés du grégorien et du baroque. Une suite à la Passion selon saint Luc, Utrenia ( ), rappelle le rituel orthodoxe. Penderecki a écrit plusieurs opéras, dont les Diables de Loudun (1968) et le Paradis perdu (1978), inspiré du célèbre poème de John Milton. Dans des travaux récents, dont la Symphonie n° 2 (1980) et la Messe, il a exploré une esthétique romantique en utilisant un cadre harmonique néo-tonal.    Sommaire Quitter

226 Jean-Baptiste Pergolèse, ( ), compositeur italien, qui contribua à l’essor de l’opéra-comique et dont le Stabat Mater compte parmi les plus belles œuvres sacrées du XVIIIe siècle.  Né à Jesi, près d’Ancône, Giovanni Battista Pergolesi, dit en français Jean-Baptiste Pergolèse, étudia au conservatoire de Naples. Après un drame sacré, la Conversion de saint Guillaume d’Aquitaine (1731), il composa un opéra, Alessandro Severo (1732). La qualité mélodique et la limpidité de ses phrases musicales lui permirent d’inaugurer un nouveau genre, l’opera buffa, ou opéra-comique, dont il donna un modèle dans il Prigioniero superbo (1733). L’intermezzo de cette œuvre, la Serva padrona (la Servante maîtresse, 1732), fut à l’origine, lors de sa représentation à Paris, vingt ans plus tard, de la célèbre querelle des Bouffons, au cours de laquelle s’affrontèrent, en 1752, les partisans de l’opera buffa italien (défendu par les encyclopédistes), et ceux de l’opéra français, hérité de Lully.  En 1734, Pergolèse fut nommé chef de chœur à l’église de Loreto, mais la tuberculose le força à se retirer à Pouzzoles, au couvent des Capucins, où il mourut à vingt-six ans. Les œuvres de ses deux dernières années comprennent les opéras Adriano in Siria (1734), l’Olimpiade (1735), il Flaminio (1735) et des œuvres religieuses, comme la Messe en fa (1734), le Salve Regina (1736) pour voix de sopranos, et le Stabat Mater (1736), sa composition pour chœur et orchestre probablement la plus achevée.  Après sa mort, sa musique est devenue si populaire que de nombreuses œuvres écrites par d’autres lui ont été faussement attribuées par les éditeurs. En 1919, Stravinski s’inspira de Pergolèse pour son ballet Pulcinella Sommaire Quitter

227 POULENC Sommaire Quitter

228 Francis Poulenc, ( ), compositeur et pianiste français, membre du groupe de compositeurs connu sous le nom de « groupe des Six » et auteur du Carnaval des animaux.  Né à Paris, Poulenc avait étudié le piano avec plusieurs professeurs célèbres, dont Ricardo Viñes, mais il était autodidacte en ce qui concerne la composition. Sa première œuvre publiée, Rapsodie nègre (1917), pour solo vocal et orchestre de chambre, parut alors qu'il servait dans l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Elle fut jouée au Théâtre du Vieux-Colombier.  En 1920, Poulenc, fortement influencé par les œuvres d'Erik Satie ( ), forma avec cinq autres compositeurs, Georges Auric ( ), Louis Durey ( ), Arthur Honegger ( ), Darius Milhaud ( ) et Germaine Tailleferre ( ), le groupe des Six, en rébellion contre l'influence de compositeurs français conservateurs comme Vincent d'Indy, l'impressionnisme de Debussy et de Ravel, et César Franck ( ). Le porte-parole du groupe des Six était Jean Cocteau ( ) pour qui ils composèrent collectivement la musique pour les Mariés de la tour Eiffel (1921).  Les œuvres de Poulenc suivent une conception traditionnelle de l'harmonie. Elles sont légères, satiriques et mélodieuses. Dans les années 1920, elles furent fortement influencées par le jazz dansant, qui était alors très à la mode à Paris. Poulenc eut du succès avec nombre de ses mélodies, dont le cycle le Bestiaire (1919), et il devint célèbre pour son habileté à adapter sa musique aux rythmes du texte. Parmi ses œuvres pour la scène, on peut citer le ballet les Biches (1924), produit par l'imprésario russe Serge de Diaghilev, le ballet les Animaux modèles (1941) d'après La Fontaine, l'opéra bouffe les Mamelles de Tirésias (1946) et l'opéra sérieux Dialogues des carmélites (1957) d'après Georges Bernanos ( ) et la Voix humaine (1958) d'après Jean Cocteau. Son retour à la foi catholique, en 1936, l'amena à composer de nombreuses œuvres religieuses dont les Litanies de la Vierge noire de Rocamadour (1936), le Concerto pour orgue (1938), Quatre Motets pour un temps de pénitence (1939), la cantate Figure humaine (1943) d'après un poème de Paul Éluard, un Stabat Mater (1950) et un Gloria (1959). Sommaire Quitter

229 Henri Pousseur, (1929- ) compositeur belge
Henri Pousseur, (1929- ) compositeur belge. Il fit partie, avec Boulez, Stockhausen, Berio et Nono, de l'avant-garde internationale des années Ses premières œuvres témoignent de son admiration pour Webern (Symphonie à 15 solistes, ). En 1967, il acheva l'opéra Votre Faust (en collaboration avec Michel Butor). Il devint en 1970 professeur à l'université de Liège et directeur du Centre de recherches musicales de Wallonie et, en 1975, directeur du conservatoire de Liège. Il a écrit récemment Leçons d'enfer (1991), à la mémoire de Rimbaud et Dichterliebesreigentraum, paraphrase du Dichterliebe de Schumann pour 2 pianos, soprano, baryton, chœur et orchestre de chambre (1993). On lui doit de nombreux écrits, parmi lesquels Musique, sémantique, société (1972) et Schumann le poète, 25 moments d'une lecture du « Dichterliebe » (1993). Sommaire Quitter

230 Michael Praetorius, ( ), compositeur, théoricien et éditeur de musique allemand, qui a contribué à définir le style de la musique allemande du début du XVIIe siècle. Né sous le nom de Michael Schultheiss à Kreuzberg, il étudia l'orgue à Francfort-sur-l'Oder avant d'entrer au service de Heinrich Julius, duc de Brunswick à Wolfenbüttel dont il fut le secrétaire et le maître de chapelle. Son abondante production de musique chorale sacrée comprend les Musae sioniae ( ), un recueil de 1 244 motets. Son œuvre principale est le Syntagma musicum ( ), véritable encyclopédie en quatre volumes, écrite en latin, qui constitue une source inestimable d'informations sur la musique du début du baroque et sur les instruments de cette époque. Sommaire Quitter

231 Sergueï Sergueïevitch Prokofiev, ( ), compositeur et pianiste russe dont les œuvres figurent parmi les plus importantes de la première moitié du XXe siècle.  Né le 23 avril 1891, à Sontsovka, près de Iekaterinoslav, en Ukraine, Prokofiev reçut les premières leçons de piano de sa mère, pianiste amateur. Il suivit les cours du compositeur russe Reinhold Glier qui lui enseigna en particulier la théorie et l'harmonie. En 1904, à l'âge de treize ans, il entra au conservatoire de Saint-Pétersbourg et étudia l'orchestration avec le compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov et le piano avec Anna Essipova.  Prokofiev quitta la Russie en 1918 pour le Japon, puis les États-Unis et la France. De 1918 à 1933, il effectua de nombreuses tournées internationales, en Italie, en Allemagne, aux États-Unis, au Canada et à Cuba, jouant particulièrement ses cinq concertos pour piano et les cinq premières de ses sonates pour piano. Après deux tournées en Union soviétique en 1927 et en 1932, il retourna s'installer définitivement dans sa patrie en 1934.  Marié en 1923 à la soprano espagnole Lina Llubera dont il eut deux fils, il se sépara d'elle et vécut dès 1947 avec la poétesse Mira Mendelson avec qui il écrivit plusieurs de ses livrets, dont celui de Guerre et Paix (1952).  Ses relations avec le pouvoir soviétique se dégradèrent au fil du temps. Les autorités étaient peu disposées à lui accorder des visas de sortie du territoire afin qu'il puisse poursuivre ses tournées à l'étranger dont la dernière date de En fait, la pression idéologique qui pesait sur lui devint de plus en plus forte à partir de 1936 : Prokofiev fut accusé de « formalisme » ainsi que Chostakovitch. À partir de 1943, certaines de ses œuvres furent interdites à la publication. En 1948, à la suite du « Rapport Jdanov », il fut officiellement censuré en raison non seulement de son « formalisme excessif », mais aussi pour ses « tendances antidémocratiques en musique ». On l'accusa de s'être « montré incapable de refléter la grandeur du peuple ». Son opéra l'Histoire d'un homme véritable (1948), écrit dans le but de contenter le pouvoir, fut de nouveau censuré. Il retrouva les faveurs des autorités soviétiques avec sa Symphonie n° 7 (1952, prix Staline). Il mourut le 5 mars 1953, à Moscou, le même jour que Staline. Suite page suivante … Sommaire Quitter

232 Dès l'âge de neuf ans, Prokofiev écrivit un opéra pour enfant, le Géant (1900), suivi rapidement par trois autres opéras, Sur les îles désertes (1902), le Festin de la peste (1904), d'après un poème de Pouchkine, et Ondine ( ). Il joua sa première sonate pour piano à Moscou en 1910, puis fit une tournée à Paris, à Londres et en Suisse en C'est avec son Concerto pour piano n° 1 qu'il obtint en 1914 son diplôme au conservatoire et le prix Anton Rubinstein décerné aux pianistes-compositeurs.  Prokofiev s'engagea dans l'écriture symphonique avec la Suite scythe (1914), inspirée de l'ancien culte russe du Soleil, et la Symphonie classique (1917). Il écrivit la même année sa cantate pour ténor, chœur et orchestre Sept, ils sont sept, évocation des Titans, maîtres de l'univers, ainsi que son Concerto n° 1 pour violon et les Vingt Visions fugitives pour piano.  Ses œuvres de jeunesse, en particulier son Concerto n° 1 pour piano (1911) et la Suite scythe pour orchestre (1914), valurent à Prokofiev une réputation d'iconoclaste musical. À Paris, il composa pour l'imprésario des ballets russes Serge de Diaghilev les ballets Chout (le Bouffon, 1921) et le Pas d'acier (1927), description de l'évolution industrielle qui touchait alors la Russie soviétique. Il composa aussi ses célèbres opéras l'Amour des trois oranges (1921), l'Ange de feu (1927) et le Joueur (1927), d'après Dostoïevski. Ses œuvres les plus populaires, écrites après son retour en Union soviétique, sont le conte de fée symphonique Pierre et le Loup (1934), pour narrateur et orchestre ; les ballets Roméo et Juliette (1936) et Cendrillon (1944), l'opéra Guerre et Paix (1952) et la puissante Symphonie n° 5 (1944). Prokofiev composa aussi pour le cinéma la suite Lieutenant Kijé (1934) et, pour les films du metteur en scène soviétique Sergueï Eisenstein, la cantate historique Alexandre Nevski (1939) et Ivan le Terrible (1945). Sommaire Quitter

233 PUCCINI Sommaire Quitter

234 Giacomo Puccini, ( ), compositeur italien dont les opéras associent des sentiments et un sens dramatique intenses à un lyrisme tendre, à une orchestration colorée et à une riche ligne vocale.Né le 22 décembre 1858 à Lucques, Giacomo Puccini est issu d'une longue lignée de musiciens d'église. Son père, qu'il perdit très jeune en 1864, était organiste et maître de chapelle à la cathédrale de Lucques. Puccini étudia tout d'abord à l'Institut musical de Lucques en 1874, où il composa dès 1876 un Prélude symphonique et d'autres pièces religieuses, dont une messe.Puccini, influencé par le théâtre, reçut comme une véritable révélation l'Aïda de Verdi et décida de se consacrer à l'opéra. Il obtint une bourse et passa le concours d'entrée au conservatoire de Milan, où il fut l'élève des compositeurs Amilcare Ponchielli et Antonio Bazzini. Son premier opéra, le Villi, sur un livret inspiré de Heinrich Heine et Théophile Gautier, fut joué dès 1884 à Milan. Il travailla ensuite pendant quatre ans à un deuxième opéra, Edgar ( ), inspiré de la Coupe et les Lèvres d'Alfred de Musset, qui marqua le début d'une longue collaboration avec Giulio Ricordi, important éditeur de musique. Une liaison amoureuse difficile avec Elvira Bonturi commença à cette époque. Le compositeur, qui lui resta lié toute sa vie malgré une passion pour le moins mouvementée, ne put l'épouser qu'en 1904.Malgré sa modernité et son originalité, Edgar fut un échec public lorsqu'il fut créé à la Scala de Milan en Son troisième opéra, Manon Lescaut ( 1893 ), qui reprenait le thème du Manon de Jules Massenet, connut en revanche un vif succès. L'opéra fut exécuté dans toute l'Europe et jusqu'en Amérique latine et aux États-Unis, notamment à Philadelphie et à New York. La Bohème, créée par Arturo Toscanini à Turin en 1896, fut le premier chef-d'œuvre de Puccini. Bien qu'il contienne certains des airs les plus populaires de son répertoire, ses audaces harmoniques et dramatiques, tranchant avec le sentimentalisme de Manon Lescaut, ne parvinrent pas à séduire le public de la première. Les représentations suivantes assurèrent cependant au compositeur un succès mondial, qui ne fut pas démenti. Son opéra suivant, Tosca, créé en 1900 à Rome, évoque un contexte politique marqué par la ferveur nationaliste, mais il relate un drame amoureux sans s'engager sur le terrain idéologique comme les opéras de Verdi. Suite page suivante … Sommaire Quitter

235 L'intérêt de Puccini pour les sujets passionnels se mêla à l'attrait de l'exotisme lorsqu'il découvrit le récit dramatique de John Luther Long, Madame Butterfly. Il tira de cette intrigue chinoise un opéra du même nom, sifflé le soir de sa création en 1904 à la Scala de Milan, mais qui triompha après remaniements. Lors d'un voyage aux États-Unis pour la production de ses opéras, Puccini se passionna pour un autre genre d'exotisme, celui de l'Ouest sauvage des pionniers américains. La Fanciulla del West ( la Fille du Far West, 1910 ), dont le livret est tiré de la pièce de D. Belasco, The Girl of the Golden West, fut triomphalement créée au Metropolitan Opera de New York, avec Caruso et Emmy Destinn dans les rôles principaux, et Arturo Toscanini à la direction. Les années suivantes, Puccini écrivit une opérette, la Rondine ( 1917 ), transformée peu après en opéra, et le Triptyque ( 1918 ), réunissant trois opéras : la Houppelande, Suor Angelica et Gianni Schicchi, dans la grande tradition de l'opéra bouffe italien, pour lequel le Falstaff ( 1893 ) de Verdi avait provoqué un regain d'intérêt. Le Triptyque était inspiré de thèmes musicaux et narratifs variés : la Houppelande reflétait l'influence orchestrale del'impressionnisme, Suor Angelica ressortissait du drame amoureux cher à Puccini et Gianni Schicchi était tiré de l'Enfer de Dante. Puccini travaillait sur Turandot lorsqu'il mourut le 29 novembre 1924, à Bruxelles. Cet opéra à l'harmonie avant-gardiste, tiré d'un conte chinois et d'une légende persane, dépassait cette fois l'exotisme de façade pour atteindre la dimension du drame lyrique. L'œuvre fut achevée par Franco Alfano, et créée en 1926 à la Scala de Milan.  La Bohème, Tosca, Madame Butterfly et Turandot sont tous de grands succès du répertoire lyrique actuel. Ils illustrent une maîtrise de l'orchestration exceptionnelle, aux multiples innovations harmoniques, et un langage théâtral profondément original. Ce langage qui contribua au succès de Puccini se rattachait au courant littéraire du vérisme italien, représenté par des compositeurs de la fin du XIXe siècle, comme Mascagni, Leoncavallo ou Franchetti. Puccini échappe pourtant au réalisme tragique du vérisme, grâce à sa passion pour les romantiques comme Alfred de Musset ou Heinrich Heine, mais aussi en raison de sa modernité théâtrale et musicale, illustré par les chromatismes de Tosca ou les accords impressionnistes de la Houppelande qui annonçaient les audaces de Debussy et de Ravel. Sommaire Quitter

236 PURCELL Sommaire Quitter

237 Henry Purcell, ( ), compositeur baroque anglais, auteur de l'opéra Didon et Énée. Ses compositions associent aux formes traditionnelles de la musique anglaise divers éléments de la musique baroque française et italienne. Né à Westminster (Londres), Purcell est le fils d'un musicien de la cour. Dès l'âge de dix ans, il fut admis comme choriste à la chapelle royale. Après la mue de sa voix, il quitta le chœur mais resta cependant à la chapelle royale en qualité d'apprenti du conservateur des instruments du roi et accordeur de l'orgue de l'abbaye de sa Majesté, puis comme accordeur des orgues de l'abbaye de Westminster. En 1677, à la mort de Matthew Locke, Purcell fut nommé compositeur des « Violons du roi ». Trois ans plus tard, il succéda à John Blow en tant qu'organiste de Westminister Abbey et, en 1682, dut concilier sa charge d'organiste de la chapelle royale et celle de compositeur ordinaire de la musique du roi (1683), un poste majeur sous le règne de Charles II ; plus tard, il devint claveciniste de la cour de Jacques II. Purcell enseigna la musique à l'aristocratie ; il écrivit, au service du roi, des odes d'apparat et des hymnes (anthems) pour les événements royaux et composa, en outre, de la musique profane, de la musique religieuse et des œuvres pour le théâtre. Il mourut à Londres le 21 novembre 1695 et fut enterré sous l'orgue de l'abbaye de Westminster. Suite page suivante … Sommaire Quitter

238 Parmi les premiers chefs-d'œuvre de Purcell, les fantaisies pour violes (1680) apportent une sorte de paraphe final à cette forme musicale appréciée pendant la période élisabéthaine. Elles démontrent déjà, de la part du jeune compositeur, une parfaite maîtrise de tous les procédés de contrepoint de l'ancienne polyphonie ainsi que de la profondeur et un emploi expressif de la dissonance qui avait caractérisé les meilleures œuvres du style Renaissance. Ces caractéristiques se retrouvent dans les hymnes composés par Purcell à la même période, notamment Remember not, Lord, our offences (1682) et dans ses premiers offices funèbres (v. 1683).  En 1685, il démontra son talent en matière de musique de grande cérémonie, avec l'hymne de couronnement My Heart is Inditing, tout en commençant à écrire de la musique de chambre, en particulier les 12 Sonatas of three parts (1683) et les 10 Sonatas of four parts (publiées en 1697) dans lesquelles apparaît une influence italienne, en particulier celle des sonates de Corelli. Dans les hymnes, l'influence française prédomine (il ne faut pas oublier que les goûts musicaux de Charles II s'étaient formés à la cour de Louis XIV) mais la contribution personnelle de Purcell résidait surtout dans le style qu'il avait mis au point pour mettre en valeur les mots anglais en s'appuyant sur la rythmique et une certaine irrégularité, rompant avec les traditions polyphoniques de la Renaissance, mais toujours avec beaucoup de grâce et de facilité. Cette caractéristique se retrouve dans les différents genres de musique vocale qui sont au centre de son œuvre. Outre ses compositions pour le théâtre, Purcell écrivit quelque 80 chansons et duos qui couvrent toute la gamme des émotions humaines, souvent à l'intérieur d'une même chanson puisque la musique suit tous les mouvements du texte. Il a souvent utilisé cette technique pour créer un accroissement d'intensité, tandis que le sens de l'irréversibilité est représenté par la basse continue, dans laquelle l'harmonie et la mélodie varient continuellement sur une ligne de basse qui se répète ; ce développement atteint sa suprême expression dans la complainte When I am laid in Earth de Didon et Énée. Suite page suivante … Sommaire Quitter

239 Purcell est sans doute plus célèbre encore pour ses œuvres pour le théâtre qui commencèrent à l'occuper davantage à mesure que se faisaient plus rares les occasions de musique religieuse, dans la cour plus « sérieuse » de William et Mary. Son seul véritable opéra est Didon et Énée, chef-d'œuvre fondé sur une tragédie de Nahum Tate, joué pour la première fois vers Les autres œuvres dramatiques de Purcell sont des pseudo-opéras (parfois appelés semi-opéras), c'est-à-dire des masques de musique instrumentale et vocale qu'il écrivit pour accompagner des pièces telles que Dioclesian de Thomas Betterton (1690) ; King Arthur de John Dryden (1691) ; The Fairy Queen (1692), masque adapté du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare (1692) et The Indian Queen de Dryden et Sir Robert Howard (1695 ; complété par le frère de Purcell, Daniel), qui contient une partie des airs les plus célèbres composés par Purcell.  Des chorals tels que Soul of the World datant de 1692 et extraits de l'Ode on St Cecilia's Day prouvent que Purcell aurait pu rivaliser avec Haendel dans la musique d'apparat et de cérémonie. Sommaire Quitter

240 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

241 RACHMANINOV Sommaire Quitter

242 Sergueï Vassilievitch Rachmaninov, ( ), compositeur et chef d'orchestre russe, l'un des plus brillants pianistes du XXe siècle, dont les quatre concertos pour piano sont d'une intense virtuosité.  Né à Oneg, près de Novgorod, en avril 1873, Rachmaninov suivit des études de piano au conservatoire de Saint-Pétersbourg ( ) avec Demianski, puis à celui de Moscou ( ) avec Zverev. Il obtint son diplôme de pianiste en Par la suite, il étudia la composition et réalisa alors son Prélude en ut dièse mineur et son opéra en un acte Aleko, pour lequel il obtint son prix de composition en Il commença dès lors une carrière de virtuose et de compositeur en Europe. Il dirigea de 1904 à 1906 les représentations lyriques du théâtre Bolchoï et s'établit par la suite à Dresde ( ), tout en travaillant principalement à Moscou. En 1909, il fit sa première tournée aux États-Unis où il obtint un immense succès. On lui proposa alors le poste de chef permanent de l'orchestre symphonique de Boston, offre qu'il déclina, de même en 1918. En 1917, il quitta la Russie, s'établit à Paris, puis en Suisse, pour finalement se fixer aux États-Unis en 1935, à New York puis à Los Angeles et enfin à Beverly Hills, en Californie, où il mourut le 28 mars Chaque année, il effectua des tournées en Europe et aux États-Unis. Ses compositions sont largement inspirées de la tradition romantique de la musique russe du XIXe siècle et Tchaïkovski exerça une grande influence sur son œuvre, qui s'appuie sur une ligne mélodique élancée, rhapsodique, avec des sonorités larges et des harmonies résonantes. Son œuvre comprend des opéras dont Aleko ( 1893 ), Francesca da Rimini ( 1900 ), le Chevalier ladre ( 1905 ), Liturgie de saint Jean Chrysostome ( 1910 ), trois symphonies ( 1895, 1907, 1935 ), quatre concertos pour piano ( 1891, 1901, 1909, 1926 ), Rhapsodie sur un thème de Paganini pour piano et orchestre ( 1934 ), le poème symphonique l'Île des Morts ( 1909 ), de la musique de chambre et des pièces pour piano. Sommaire Quitter

243 RAMEAU Sommaire Quitter

244 Jean-Philippe Rameau, ( ), compositeur français qui figure parmi les plus grands musiciens du XVIIIe siècle et qui fut un théoricien majeur de la musique.  Né à Dijon, où son père était organiste, Rameau voyagea en Italie à l'âge de dix-huit ans puis vécut à Paris où il composa son Premier Livre de pièces de clavecin (1706). Il fut employé comme organiste dans plusieurs villes françaises, notamment à Clermont-Ferrand, où il demeura jusqu'en 1722, et rédigea son Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels (1722). En 1723, établi de nouveau à Paris, il enseigna le clavecin et la théorie musicale, publiant en 1726 le Nouveau Système de musique théorique.  Ses débuts de compositeur ne lui valurent qu'un succès limité. Il écrivit cependant des cantates, de la musique sacrée et les Pièces pour clavecin avec une méthode (1724). En 1731, il devint chef de l'orchestre privé d'un riche mécène, le fermier général Le Riche de La Pouplinière, ce qui lui permit de se lancer dans l'opéra, genre auquel il se consacra de 1733 jusqu'à la fin de sa vie et qui lui apporta enfin la reconnaissance de ses contemporains. Son premier opéra, Samson (1731), sur un livret proposé par Voltaire, fut censuré. Rameau se trouva ainsi involontairement mêlé à plusieurs controverses au long de sa carrière. Sa musique fut d'abord violemment critiquée par les admirateurs de Lully, qui considéraient le modernisme de Rameau comme une trahison de son prédécesseur, bien que la forme des opéras de Rameau soit en fait dans la continuité des œuvres de Lully. La « tragédie en musique » Dardanus fit éclater en 1739 la polémique entre lullistes et ramistes, dont Diderot donna une description savoureuse dans le Neveu de Rameau. Plus tard, dans les années 1750, Rameau fut de nouveau pris à parti lors de la querelle des Bouffons (1752) par Rousseau et d'autres partisans de la musique italienne nouvelle, représentée par Pergolèse. S'il délaissa parfois le théâtre pour revenir à la théorie, ces péripéties ne diminuèrent en rien la force créatrice de Rameau. Il mourut à quatre-vingts ans passés, pendant les répétitions de son dernier opéra, les Boréades (1764). Suite page suivante … Sommaire Quitter

245 Outre les tragédies lyriques comme Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737), Zoroastre (1749), Rameau composa des opéras-ballets, dont les Indes galantes (1735), une de ses œuvres les plus célèbres, les Fêtes d'Hébé (1739) et la Princesse de Navarre (1745), des pastorales héroïques comme Naïs (1749), Daphnis et Églé (1753), ainsi qu'une comédie lyrique intitulée Platée (1745). Les orchestrations expressives de Rameau et ses harmonies audacieuses constituèrent une avancée fondamentale de l'opéra « à la française ». Il fut habité également par le génie de la danse. Outre ses opéras-ballets, il écrivit des partitions de ballet pur, et ses quelque trente ouvrages scéniques font une large place à la chorégraphie.  Dans les autres domaines musicaux abordés par le prolifique talent de Rameau figurent la musique sacrée, avec les motets In convertendo et Quam dilecta ( ) ; des cantates profanes écrites dans les années 1720, comme les Amants trahis ou Aquilon et Orithie ; et les trois Livres de pièces pour clavecin (1706, 1724 et 1728). Ses Pièces de clavecin en concert (1741), pour flûte, violon et clavecin, comptent parmi les premières œuvres à avoir traité le clavier à la manière d'un orchestre et à avoir abandonné le rôle de basse continue qu'on lui réservait auparavant. Les traités de Rameau explorèrent le système tonal et en firent le fondateur de l'harmonie moderne. Sommaire Quitter

246 RAVEL Sommaire Quitter

247 Maurice Ravel, ( ), compositeur français, célébré pour la perfection de ses compositions et pour la virtuosité de ses orchestrations, auteur du Boléro. Né le 7 mars 1875 à Ciboure ( Pyrénées-Atlantiques ), Maurice Ravel fit ses études ( ) au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Gabriel Fauré. Après avoir obtenu le second prix de Rome en 1901, il subit deux échecs consécutifs et fut finalement éliminé du concours en 1905 ayant atteint la limite d’âge. À cette époque, Ravel avait déjà écrit un certain nombre d’œuvres ( Habanera pour deux pianos en 1895, l’ouverture de Shéhérazade en 1898, Pavane pour une infante défunte pour piano en 1899, Jeux d’eau pour piano en 1901, Quatuor en Fa en 1902, les mélodies de Shéhérazade en 1903 ) qui en firent une personnalité musicale marquante du début du siècle, avec le compositeur impressionniste Claude Debussy. Souvent comparé à celui-ci, principalement en raison de leurs univers harmoniques, Ravel fut, cependant, plus attiré par les structures musicales abstraites. Grâce à ses couleurs orchestrales vivantes et transparentes, il devint l’un des maîtres modernes de l’orchestration. L’adaptation qu’il fit en 1922 des Tableaux d’une exposition ( 1874 ) de Moussorgski est restée une référence incontournable dans la compréhension des timbres et des équilibres instrumentaux. Mais l’œuvre qui le consacra, dans ce domaine, est le Boléro ( 1928 ). Considéré d’abord par Ravel comme un simple exercice, le Boléro est composé d’un seul thème, répété du début à la fin, sans autre modification qu’une variation de timbres, un crescendo et, in extremis, une modulation ( changement de tonalité ).Ravel lutta contre toute tentation des chefs d’orchestre, y compris du célèbre Arturo Toscanini, d’accompagner le crescendo d’une accélération du tempo. L’immuabilité des roulements des caisses claires était le fondement de cette œuvre. Contrairement à l’opinion d’Arthur Honegger, le monothématisme n’avait pas pour fonction de mettre en valeur la modulation finale, qui devait signifier à l’auditeur la fin d’un mouvement perpétuel. Suite page suivante … Sommaire Quitter

248 Le philosophe contemporain Clément Rosset parla de l’« étrangeté » de l’œuvre de Ravel. Dans le Boléro, Ravel changea la matière musicale. Ce qui était considéré comme une couleur ajoutée à la ligne mélodique le timbre de l’instrument, sa qualité sonore devint la substance même de la composition. Quelques années auparavant, Edgar Varese concevait avec Amériques ( 1918 ) et Hyperprisme ( 1922 ) une musique fondée sur les déterminations propres des objets sonores. Le génie de Ravel fut de retrouver, au sein d’un discours musical mélodique, accessible à tous, cette métamorphose de la composition.  Ravel ne se fixa pas sur un style d’écriture. Il fut inspiré par le classicisme dans la Pavane pour une infante défunte, le Quatuor à cordes ( 1903 ), la Sonatine ( 1905 ) ou les Valses nobles et sentimentales ( 1911 ). Il rejoignit l’école impressionniste avec les pièces pour piano Jeux d’eau ( 1901 ) et Miroirs ( 1905 ), Gaspard de la nuit ( 1908 ), la suite pour le ballet Daphnis et Chloé ( 1912 ), commandée par l’imprésario des Ballets russes Serge de Diaghilev, et la Sonate pour violon et violoncelle à la mémoire de Debussy ( ). Ravel sacrifia au pastiche dans Habanera ( 1895 ), dans l’opéra l’Heure espagnole ( 1911 ) et dans la Rhapsodie espagnole ( 1908 ). De sa rencontre avec George Gershwin, il tira une Sonate pour violon et piano ( 1924 ), dont le second mouvement reproduit certaines formules du blues. Après avoir essayé d’achever un Concerto en sol (1929) pour piano, dans le style héroïque et brillant, il composa pour le pianiste viennois Paul Wittgenstein ( ), qui avait perdu la main droite au cours de la Première Guerre mondiale, un Concerto pour la main gauche (1931). Le philosophe Vladimir Jankélévitch insiste sur la rapidité avec laquelle Ravel assimila les différents genres musicaux. Qu’il s’inspirât de l’univers des contes, dans Shéhérazade ( 1898 ) et Ma mère l’Oye (1910), qu’il reprît des mélodies anciennes, dans le Tombeau de Couperin ( 1917 ), qu’il relevât, comme il le fit régulièrement dans les années 1920, des phrases musicales improvisées par des musiciens de jazz dans les cabarets, Ravel parvint chaque fois à y apposer la marque de son style et à donner à l’auditeur le sentiment de la perfection.  Souffrant d’une maladie cérébrale à partir de 1933, Maurice Ravel mourut le 28 décembre 1937. Sommaire Quitter

249 Steve Reich, ( ), compositeur et instrumentiste américain, acteur essentiel de l'avant-garde musicale du mouvement artistique minimaliste. Stephen Michael Reich fit ses études à l'université Cornell et à la Julliard School.Reich inventa la musique minimaliste. Ses œuvres inaugurent la grande idée de la musique de Reich, dans laquelle le souci essentiel a été de développer un contrepoint basé sur le rythme plutôt que sur la mélodie. Ce genre de musique, dite «minimaliste» triompha à New York dans les années 1960, en particulier dans les œuvres du compositeur américain Terry Riley ( ), qui eut une influence déterminante sur Reich et, plus tard, sur Philip Glass.À la fin des années 1960, Reich mit au point la technique dite du phasing dans laquelle deux instruments ou plusieurs jouent une phrase musicale identique mais à une vitesse très légèrement décalées, de telle sorte que l'unedes parties «dépasse» petit à petit l'autre. On en a un exemple dans Piano phase ( 1967 ) pour deux pianos, et un autre, plus significatif encore, avec l'œuvre principale de cette période, Drumming ( 1971 ), pièce de soixante-dix minutes en quatre mouvements qui est écrite pour bongos, marimbas et glockenspiels. Dans les années 1970, cette méthode de travail évolua vers un système de chevauchement de phrases rythmiques jouées à une vitesse identique mais en canon, ce qui permettait d'obtenir une texture complexe à partir d'éléments musicaux simples. Ce système est mis en œuvre dans Music for 18 Musicians ( 1976 ), Vermont Counterpoint pour onze flûtes dont dix préenregistrées sur bande ( 1982 ), et atteint son apothéose dans The Desert Music ( 1984 ), pour grand orchestre et chœur. Tehillim ( 1981 ), une mise en espace musicale de quatre psaumes en hébreu, combine une base rythmique forte, des accords soutenus et une libre mélodie vocale influencée par les ornementations de la musique juive traditionnelle. Dans ses œuvres récentes, Reich est revenu à l'utilisation de voix enregistrées sur bande. Mais cette fois, les lignes mélodiques, les phrases chantées, ainsi que le rythme sont réemployés également comme motifs par les instruments d'accompagnement. La première œuvre de Reich écrite avec cette technique est Different trains ( 1988 ), pour bande et quatuor à cordes. C'est également cette méthode qui sous-tend l'un des projets les plus ambitieux de Reich, The Cave ( 1993 ), une œuvre multimédia réalisée en collaboration avec sa femme, l'artiste vidéaste Beryl Korot. Sommaire Quitter

250 Ottorino Respighi, ( 1879-1936 ), compositeur italien né à Bologne
Ottorino Respighi, ( ), compositeur italien né à Bologne. Il étudia avec le compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov à Saint-Pétersbourg et le compositeur allemand Max Bruch à Berlin. Il donna également de nombreux concerts comme pianiste et dirigea sa propre musique. Parmi les nombreuses compositions de Respighi, les plus connues sont les trois suites de Danses et Airs antiques pour luth, des arrangements orchestraux de la musique italienne ancienne ( 1916,1923,1931 ), l'opéra Belfagor ( 1923 ), le ballet la Boutique fantasque ( 1919 ), mis en scène par le chorégraphe russe Serge de Diaghilev, les suites orchestrales Rossiniana ( 1925 ) et les Oiseaux ( 1927 ), les poèmes symphoniques les Fontaines de Rome ( 1924 ), les Pins de Rome ( 1924 ) et les Fêtes romaines ( 1929 ). Chacune des compositions de Respighi est marquée par une orchestration d'une grande originalité. Sommaire Quitter

251 RIMSKI KORSAKOV Sommaire Quitter

252 Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov, ( ), compositeur et théoricien russe, l'un des membres du groupe des Cinq et grand maître de l'orchestration.  Rimski-Korsakov est né le 18 mars 1844, à Tikhvin, près de Novgorod. Il prit des cours de piano durant son enfance. En 1856, il entra comme élève à l'École des cadets de la marine de Saint-Pétersboug, tout en poursuivant parallèlement ses études musicales. En 1861, il s'associa avec le compositeur russe Mili Balakirev, la figure dominante d'un groupe de jeunes compositeurs russes comprenant Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski et César Cui, le futur groupe des Cinq, à l'origine du renouveau de l'école russe. Ayant abandonné la carrière navale en 1873, Rimski-Korsakov devint inspecteur des orchestres militaires de la marine. Les connaissances qu'il acquit dans le cadre de cette charge furent un atout considérable pour ses compositions. De 1871 jusqu'à sa mort, il fut professeur d'instrumentation et de direction d'orchestre au conservatoire de Saint-Pétersbourg (aujourd'hui Conservatoire d'État Rimski-Korsakov) et, de 1886 à 1890, il dirigea les concerts de l'Orchestre symphonique de Russie à Saint-Pétersbourg. Il termina également l'opéra inachevé de Borodine le Prince Igor en 1889 et réorchestra l'opéra de Moussorgski Boris Godunov en 1896 après la mort du compositeur. Rimski-Korsakov mourut le 21 juin 1908 à Saint-Pétersbourg.  Aujourd'hui, on reconnaît plus à Rimski-Korsakov la fraîcheur et l'éclat de son instrumentation que l'originalité de ses idées musicales. Il a exercé son influence directement sur ses élèves, notamment les compositeurs russes Igor Stravinski et Alexandre Glazounov, et indirectement au moyen de son traité Éléments d'orchestration, publié après sa mort en 1913.  Les œuvres de Rimski-Korsakov comprennent les opéras Snegourotchka (Flocon de neige, ) et le Coq d'or ( ), ainsi que les œuvres symphoniques Capriccio espagnol (1887), Schéhérazade (1888) et l'ouverture la Grande Pâque russe (1888). Son autobiographie, Chronique de ma vie musicale, a été publiée après sa mort, en 1909, et éditée en français en 1938. Sommaire Quitter

253 Joaquín Rodrigo, (1901- ), compositeur espagnol le plus populaire de l'époque de Franco, célèbre pour son Concierto de Aranjuez. Aveugle dès l'enfance, Joaquín Rodrigo entreprit des études musicales relativement jeune. Une de ses œuvres de jeunesse fut exécutée par l'orchestre de Valence et il entra à la Schola Cantorum à Paris en Il y étudia avec Paul Dukas et reçut les encouragements de son compatriote Manuel de Falla. Pendant toute la durée de la guerre d'Espagne, il séjourna en France et en Allemagne, soutenu en partie par des subventions envoyées par l'Espagne où il retourna en Peu après son retour, le Concierto de Aranjuez, concerto pour guitare et petit orchestre, fut donné pour la première fois et remporta un tel succès que son auteur fut immédiatement salué comme le plus grand compositeur espagnol de l'après-guerre.  Les honneurs affluèrent. Un poste fut créé pour lui à l'université (1947), il fut élu à l'Académie des beaux-arts de San Fernando (1950) ; il reçut la croix d'Alphonse le Sage (1953) ; la croix de la Légion d'honneur (1963) et fut élu à l'Académie du monde latin (1968).  Joaquín Rodrigo continua à composer des pièces instrumentales et vocales marquées par des emprunts au folklore espagnol, sans grande évolution de style. Il est surtout connu pour sa musique pour guitare, bien qu'il ait composé pour d'autres instruments et écrit des œuvres lyriques et chorales. Aucune de ses autres œuvres ne connut le succès du Concierto de Aranjuez (écrit en 1939), bien que des pièces pour guitare seule, sa zarzuela et la Fantaisie pour un gentilhomme pour guitare et orchestre, aient eu la faveur du public.  Si l'on sent, dans ses œuvres, l'influence de l'un de ses premiers maîtres, Paul Dukas, on trouve aussi des touches d'atmosphère typiquement espagnole qui relèvent essentiellement du néoclassicisme. Meilleur représentant d'une certaine période de la musique espagnole, personne n'a cependant marché sur ses traces et il est accusé par certains d'avoir étouffé le développement de la création musicale espagnole. Sommaire Quitter

254 Gioacchino Rossini, ( ), compositeur italien, le plus célèbre auteur d’opéra de son époque, qui réforma l’art lyrique de son pays et qui fut également l’un des plus grands illustrateurs du bel canto au XIXe siècle, style qui s’attache plus à la beauté de la ligne mélodique qu’à l’intrigue ou aux sentiments.  Né le 29 février 1792 à Pesaro, Gioacchino Rossini accompagna son père au violon, dans des orchestres de village dès son plus jeune âge. Il s’initia au cor d’harmonie, au chant, et suivit les cours de violoncelle, de piano, puis d’écriture au conservatoire de Bologne. Il signa à douze ans ses premières Sonates a quattro (1804) pour violons, violoncelle et contrebasse. À quinze ans, il complétait son apprentissage en recopiant les grands airs des opéras de Mozart, en travaillant lui-même les harmonisations.  Rossini quitta le conservatoire en 1810, révélant bientôt la fécondité de son inspiration. Le premier succès du compositeur, le Barbier de Séville (1816), qui demeure le plus célèbre de ses opéras, fut écrit en treize jours. En dix-neuf ans, Rossini écrivit quarante opéras, dont les plus joués et les plus appréciés de nos jours sont l’Italiana in Algeri (l’Italienne à Alger, 1813), Il Turco in Italia (le Turc en Italie, 1814), La Cenerentola (Cendrillon, 1817), Semiramide (1823) et le Comte Ory (1828). Comme Mozart le fit avant lui, Rossini n’hésita pas, pour faire face à tant de commandes, à reproduire d’une œuvre à l’autre des passages entiers. Ses mélodies, qui frappent l’attention de l’auditeur, eurent immédiatement un grand succès. Mais ses opéras bouffes séduisirent ses contemporains pour bien d’autres raisons. Un des secrets de composition de Rossini réside en effet dans l’emploi qu’il fit du crescendo : grâce aux élancements qui en résultaient, il parvenait à emporter littéralement ses auditeurs, mais aussi les musiciens de l’orchestre, eux-mêmes saisis par l’effervescence joyeuse de sa musique. Suite page suivante … Sommaire Quitter

255 À Paris, où il prit en 1823 la direction du Théâtre-Italien, le compositeur fut accueilli avec enthousiasme, comme en témoigne la première Vie de Rossini que publia en 1824 Henri-Marie Beyle sous le pseudonyme de Stendhal. Rossini devint en 1825 premier compositeur du roi et inspecteur général du chant en France. Il était alors célèbre et riche, mais il écrivait moins. Quatre ans plus tard, il donna au public un opéra, Guillaume Tell (1829), dont l’exécution durait plus de quatre heures et qui n’a obtenu qu’un succès d’estime, sans pouvoir atteindre le grand public.  Rossini, qui avait alors trente-sept ans, décida de ne plus écrire pour le théâtre. De même que Rimbaud, il quitta la scène littéraire en pleine gloire. On chercha alors à expliquer la retraite du musicien. Pour certains, l’inspiration l’avait abandonné, pour d’autres, il avait préféré jouir du luxe qui s’offrait à lui. Il fut en effet un bon vivant et donna des soirées cullinaires où il invitait le tout-Paris (une recette de tournedos au foie gras porte son nom). En fait, Rossini avait probablement découvert un univers musical, celui de Wagner ou de Verdi, qui l’incita à recréer son propre art musical avec Guillaume Tell. Découragé par les difficultés d’écriture et le manque de chaleur du public, il finit par choisir la position d’observateur.  Durant le reste de sa vie, Rossini composa deux œuvres importantes, le Stabat Mater (1842) et la Petite Messe solennelle (1864), ainsi que treize recueils de courtes pièces ironiques, parfois étonnament modernes, intitulés Péchés de vieillesse (1869), qu’il refusa de publier de son vivant. En dépit de cette longue retraite, il demeura l’une des personnalités les plus influentes du monde musical. Il mourut à Passy, le 13 novembre 1868.  Les œuvres lyriques de Rossini sont les derniers et les meilleurs opéras bouffes italiens, dont la musique est empreinte de bonne humeur et de vivacité. Se servant du bel canto, le compositeur façonnait des mélodies brillantes, que les chanteurs pouvaient interpréter avec des effets saisissants et beaucoup d’expression. Sommaire Quitter

256 Albert Roussel, ( ), l'un des principaux compositeurs français de la période qui a suivi la Première Guerre mondiale. Officier de carrière dans la marine jusqu'en 1894, il étudia (de 1898 à 1907) avec le compositeur français Vincent d'Indy à la Schola cantorum de Paris, où il occupa plus tard la chaire de contrepoint ( ). Il a laissé quatre symphonies, des concertos, de la musique vocale et de nombreuses pages de musique de chambre. Sa musique rejoint l'impressionnisme par sa couleur et ses références poétiques, mais sa conception et sa clarté formelle évoquent le néoclassicisme du compositeur russe Igor Stravinski. Les œuvres de Roussel comme l'opéra-ballet Padmâvatî (1918) reflètent sa fascination pour la culture orientale. Sommaire Quitter

257 SAINT - SAENS Sommaire Quitter

258 Camille Saint-Saëns, ( ), compositeur, pianiste et organiste français, qui remit à l'honneur la musique française en créant la Société nationale de musique.  Né à Paris, il fut très jeune un pianiste virtuose et eut pour professeurs Charles Gounod et Jacques Halévy. Il mena parallèlement une carrière d'organiste, de compositeur et de chef d'orchestre. Il fut organiste à Saint-Merri dès 1853 puis à la Madeleine de 1857 à Il fut aussi professeur à la célèbre école de Niedermeyer ( ), destinée à former les musiciens d'églises, où il eut pour élèves Gabriel Fauré et André Messager ( ). En 1871, il cofonda avec César Franck, Édouard Lalo, Jules Massenet, Georges Bizet, Henri Duparc et Gabriel Fauré la Société nationale de musique, dont le but était de promouvoir la musique française en réaction contre l'engouement que le public avait alors à l'égard de la musique étrangère, en particulier de l'œuvre de Wagner. Sa musique, écrite dans la tradition classique française, est élégante et précise dans le détail et la forme ; elle associe le style lyrique de la musique française du XIXe siècle et une qualité plus formelle. Son œuvre comprend douze opéras, dont le plus connu reste celui de Samson et Dalila (1877), des œuvres religieuses, dont une Messe solennelle et un Requiem, de nombreux oratorios, des poèmes symphoniques (le Rouet d'Omphale, 1871 ; Phaéton, 1873 ; la Danse macabre, 1875) et des compositions chorales. Enfin, Saint-Saëns a composé cinq symphonies dont la dernière, dite n° 3, avec orgue (1886), cinq concertos pour piano, trois pour violon et deux pour violoncelle, de la musique de chambre, des pièces pittoresques (le Carnaval des animaux, 1886), des pages pour piano et des mélodies. Sa musique aux sonorités chaudes et riches annonce les œuvres de Claude Debussy et de Maurice Ravel. Sommaire Quitter

259 Antonio Salieri, ( ) compositeur italien très admiré à son époque et connu pour sa rivalité avec Wolfgang Amadeus Mozart. Né à Legnago, il étudia avec les compositeurs autrichiens Florian Gassmann et Christoph Willibald Gluck, avant de devenir compositeur et maître de chapelle impériale à Vienne. Son œuvre comprend essentiellement des opéras (il en a composé plus de quarante dont Axur, re d'Ormus et Falstaff), de la musique d'église et des cantates. Il connut un succès considérable à son époque et compta le Hongrois Franz Liszt et l'Autrichien Franz Schubert parmi ses élèves. Salieri intrigua contre Mozart, qu'il considérait comme un formidable rival. La légende selon laquelle il aurait empoisonné Mozart a fait l'objet d'un opéra du Russe Nikolaï Rimski-Korsakov, tiré d'une pièce du poète russe Alexandre Pouchkine. C'est également le sujet d'une pièce du dramaturge britannique Peter Schaffer et d'un film de Milos Forman, Amadeus. Sommaire Quitter

260 Pablo de Sarasate, ( ), violoniste et compositeur espagnol, né à Pampelune. Pablo Martín Melitón Sarasate y Navascuez fit ses études musicales au conservatoire de Paris. Sarasate consacra la plus grande partie de sa carrière à des tournées en Europe, en Amérique et en Orient. Plusieurs œuvres furent composées pour lui, notamment l'Introduction et rondo capriccioso ( 1870 ) de Camille Saint-Saëns et la Symphonie espagnole ( créée en 1875 ) d'un autre compositeur français, Édouard Lalo. Parmi les propres compositions de Sarasate figurent les très populaires Airs bohémiens ( Zigeunerweisen, 1863 ). Sommaire Quitter

261 Erik Satie, ( ), compositeur français qui marqua l'écriture musicale moderne. Né à Honfleur, il étudia au Conservatoire de Paris et travailla comme pianiste de cabaret au Chat-Noir puis à l'auberge du Clou, où il rencontra Debussy. Il composa dans les années 1880 et 1890 de nombreuses pièces pour piano, dont les célèbres Gymnopédies (1888) et les Gnossiennes (1890). Conscient néanmoins que sa formation en contrepoint était insuffisante, il décida à l'âge de quarante ans de reprendre ses études à la Schola Cantorum sous la houlette de Vincent d'Indy et d'Albert Roussel. Il reprit ensuite la composition, écrivant essentiellement des œuvres pour piano auxquelles il attribua, comme naguère, des titres surréalistes qui avaient apparemment peu de rapport avec la musique : Trois Véritables Préludes flasques (pour un chien) (1913), Sonatine bureaucratique (1917), ou encore Trois Morceaux en forme de poire (1903, pour piano à quatre mains). Procédant à l'innovation de certains procédés harmoniques par réaction à la lourdeur et à la complexité de la musique de son temps, il fraya la voie à l'esthétique des années Plusieurs jeunes compositeurs, en particulier les novateurs du groupe des Six qui l'avaient découvert grâce à Jean Cocteau, le considéraient comme un maître. Admiré par Maurice Ravel, estimé par Claude Debussy, il écrivit également Sports et Divertissements pour piano (1914), les ballets Parade (1917), monté par Diaghilev et Cocteau avec des décors conçus par Picasso, et Mercure (1924), ainsi que Socrate (1919) pour quatre sopranos et orchestre de chambre, d'après les dialogues de Platon.    Sommaire Quitter

262 Domenico Scarlatti, ( ), compositeur et claveciniste italien qui marqua l'histoire de la musique avec ses œuvres vocales et surtout avec ses sonates pour clavecin.  Né à Naples, Domenico Scarlatti étudia d'abord avec son père, Alessandro Scarlatti, puis avec le compositeur italien Francesco Gasparini à Venise, où il rencontra Vivaldi et Haendel. Nommé en 1701 organiste à la chapelle royale de Naples, il composa deux premiers opéras (Ottavaia ristituita al trono, 1702, et Giustino, 1703). Le remaniement de l'opéra Irene (1710) de Carlo Francesco Pollarolo, qu'il entreprit en 1704, lui apporta son premier succès. Au cours des années suivantes, Scarlatti vécut successivement à Rome, à Naples et à Lisbonne, où il délaissa l'opéra pour la musique sacrée. En 1729, il suivit à Séville Maria Barbara, l'infante du Portugal, puis fut appelé en 1733 à la cour d'Espagne, à Madrid, où il fut nommé maître de musique lorsque le prince Ferdinand monta sur le trône en 1746 sous le nom de Ferdinand VI le Sage.  Auteur d'environ 550 sonates pour clavecin et grand virtuose du clavier, Scarlatti développa des figures d'un style novateur et d'une difficulté technique extrême : arpèges, batteries (répétition rapide d'une note), sauts, croisements de mains, dissonances. Ses sonates, écrites en un seul mouvement à deux parties et dont un grand nombre révèlent une inspiration espagnole, sont souvent monothématiques, c'est-à-dire qu'elles contiennent deux parties semblables. Nombre d'entre elles sont cependant « ouvertes » ou plurithématiques, et opposent des tonalités différentes, faisant montre d'une audace harmonique poussée jusqu'à la frontière de la polytonalité.  Influencé par la musique populaire andalouse de son pays d'adoption dans l'écriture de ses sonates, et usant d'ornementations comme l'acciacatura (exécution rapide d'une ou de plusieurs notes accessoires) ou les chromatismes, Scarlatti est considéré comme le compositeur annonciateur du classicisme musical et est comparé aux compositeurs romantiques tels Schumann, Brahms et même Albéniz ou Ravel. Il a également laissé une quinzaine d'opéras, de la musique sacrée, dont sa dernière composition, Salve Regina (1756), et des œuvres instrumentales. Sommaire Quitter

263 Pierre Schaeffer, ( ) professeur, théoricien de la musique, écrivain et compositeur français à l'origine de la musique concrète et de la radiophonie expérimentale. Sorti de l'École polytechnique en 1934, Pierre Schaeffer occupa un poste d'ingénieur en télécommunications à Strasbourg, puis de conseiller technique à la Radiodiffusion française. En 1944, il fonda le Studio d'Essai destiné à la formation et à l'expérimentation radiophonique. En 1948, il définit la musique concrète comme un «collage et un assemblage sur bande magnétique de sons préenregistrés à partir de matériaux sonores variés et concrets», définition qu'il illustra avec son Concert de bruits ( 1948 ). Il composa la Symphonie pour un homme seul ( 1950 ) en collaboration avec Pierre Henry puis, en 1951, l'opéra concret Orphée Il fonda au sein de la Radiodiffusion, en 1951, le Groupe de musique concrète qui devint en 1958 le Groupe de recherches musicales ( GRM ) qui reste l'un des plus grands centres de musique électronique et auquel participèrent les compositeurs P. Boulez ( 1925 ), J. Barraqué ( ) et M. Philippot ( 1925 ). De 1968 à 1980, Schaeffer fut professeur au Conservatoire de Paris de musique expérimentale et appliquée à l'audiovisuel. À partir de 1974, il fut membre du Haut Conseil de l'audiovisuel et il reçut en 1976 le Grand Prix des compositeurs de la SACEM. Par la suite, Schaeffer abandonna la composition expérimentale pour se tourner vers la littérature et publia des essais, des nouvelles et des romans dont Prélude, choral et fugue ( 1983 ). Ses premières compositions bénéficièrent de l'avancée des techniques d'enregistrement dans les années 1950, et témoignent d'une approche théorique fondée sur la perception musicale. Ses travaux théoriques suscitèrent l'admiration de jeunes compositeurs de musique électronique et le Traité des objets musicaux ( Paris, 1966 ) est un écrit majeur dans son œuvre. Ce traité est fondé sur la théorie de «l'écoute réduite», qui appréhende certains bruits insolites tels que «le son des objets», une conversation, des bruits divers, des cris d'animaux ou encore une porte qui claque, comme des éléments musicaux à part entière. Sommaire Quitter

264 Florent Schmitt, (1870-1958), compositeur français
Florent Schmitt, ( ), compositeur français. Grand Prix de Rome avec la cantate Sémiramis (1900), il s'installa à Paris en 1906 et connut la célébrité avec ses trois chefs-d'œuvre : le Psaume XLVII (1906), le ballet la Tragédie de Salomé (1907) et le Quintette pour piano et cordes (1909). Il signa de nombreuses critiques musicales au Temps ( ), dirigea le conservatoire de Lyon ( ) et succéda à Paul Dukas à l'Institut (1936). D'un tempérament puissant, très intéressé par les questions rythmiques, il a beaucoup composé : son Quatuor à cordes fut créé à Besançon en 1947 et sa seconde Symphonie dans la même ville sous la direction de Charles Munch en 1958, peu avant sa mort. Sommaire Quitter

265 SCHOENBERG Sommaire Quitter

266 Arnold Schoenberg, ( ), compositeur d'origine autrichienne, créateur de la musique dodécaphonique et l'un des compositeurs les plus influents du XXe siècle.Schoenberg est né dans une famille juive de Vienne. En grande partie autodidacte, il reçut néanmoins pour le contrepoint les conseils du compositeur Alexander von Zemlinsky. En 1899, il donna sa première œuvre majeure, le sextuor à cordes Verklärte Nacht ( « La nuit transfigurée » ), d'après un poème de Richard Dehmel. En 1901, il épousa la sœur de Zemlinsky, Mathilde, dont il eut deux enfants. Le couple s'installa à Berlin, où Schoenberg gagna sa vie pendant deux ans en orchestrant des opérettes et en dirigeant un orchestre de cabaret.En 1903, Schoenberg revint à Vienne pour y enseigner. C'est alors qu'il rencontra deux jeunes musiciens qui allaient devenir ses élèves, ses amis intimes et des compositeurs célèbres : Anton Webern et Alban Berg.Également peintre, Schoenberg exposa ses œuvres avec un groupe d'artistes dans la mouvance de Kandinsky. En 1911, l'année de la parution de son Traité d'harmonie, Schoenberg accepta un poste d'enseignant à Berlin. Il y composa l'une de ses œuvres majeures, Pierrot lunaire ( 1912 ). Revenu à Vienne en 1915, il fut mobilisé. Devenu veuf, Schoenberg épousa Gertrud Kolisch, la sœur d'un grand violoniste autrichien. En 1925, il fut nommé professeur de composition à l'Académie des arts de Berlin, un poste prestigieux qui lui garantissait la sécurité financière. En 1932, l'année de la naissance de sa fille Nuria, il termina le second acte de son opéra Moïse et Aaron, demeuré inachevé mais une de ses plus grandes réussites. En 1933, Schoenberg et sa famille s'enfuirent de l'Allemagne nazie pour Paris, et de là, émigrèrent en octobre aux États-Unis, où il occupa un poste d'enseignant à Boston. L'année suivante, il s'installa à Los Angeles pour des raisons de santé, où naquirent ses deux plus jeunes fils. Il enseigna de 1936 à 1944 à l'université de Californie à Los Angeles, acquérant la nationalité américaine. De cette époque datent notamment le Concerto pour violon opus 36 ( ) et le Quatuor à cordes opus 37 ( 1936 ), deux grandes œuvres sérielles, ainsi que le Kol Nidre opus 39 ( 1938 ) et l'Ode à Napoléon opus 41 ( 1942 ), d'après Byron, dirigée contre Hitler. En 1946, Schoenberg tomba gravement malade, et un jour, son cœur s'arrêta de battre : expérience retracée dans le Trio pour cordes opus 45 ( 1946 ), composé après son rétablissement. L'année suivante fut composé Un survivant de Varsovie opus 46, d'après le récit d'un témoin. Il continua à enseigner et à composer jusqu'à sa mort. Suite page suivante … Sommaire Quitter

267 Le style musical de Schoenberg évolua du post-romantisme au dodécaphonisme. Ses premières œuvres tonales rappellent la musique de Johannes Brahms, mais il allait rapidement assimiler le chromatisme de Richard Wagner. Dans des pièces telles que la Nuit transfigurée, Schoenberg parvint à une très grande intensité de sentiments en employant des harmonies riches et de longues mélodies plaintives soutenues par une texture contrapuntique formée de thèmes en constante variation. À partir de 1907 environ, ces caractéristiques sont devenues encore plus prononcées dans ses œuvres expressionnistes, où la tonalité était abandonnée et la forme musicale condensée. Le meilleur exemple de cette période est Pierrot lunaire ; dans ces vers macabres mis en musique, l'orchestre de chambre d'accompagnement emploie des combinaisons d'instruments différentes pour chacun des vingt et un chants du cycle, et le chanteur soliste utilise la Sprechstimme ( terme allemand pour « voix parlée » ), ou Sprechgesang ( « chant parlé » ), un mélange de parole et de chant. Dans le poème symphonique Pelléas et Mélisande ( 1903 ) et dans le Quatuor à cordes n° 1 (1905), Schoenberg parvint aux limites du monde tonal ; avec la Symphonie de chambre n° 1, opus 9, il écrivit sa première partition « expressionniste ». Les suivantes, parmi lesquelles le Quatuor à cordes n° 2, opus 10 ( ), les Cinq Pièces pour orchestre, opus 16 ( 1909 ), le monodrame Erwartung ( « Attente », 1909 ), il franchit la frontière de l'atonalité. Il suscita alors des enthousiasmes durables et des haines violentes. Tout à sa recherche d'un moyen d'assurer une logique et une unité à la musique atonale, Schoenberg produisit peu entre 1914 et Toutefois, en 1923, il rendit publique sa « méthode de composition avec douze sons n'ayant de rapport qu'entre eux », passée à la postérité sous le nom de « dodécaphonisme sériel » et concrétisée notamment par la Suite pour piano, opus 25 ( ), le Quatuor à cordes, opus 30 ( 1927 ) et les Variations pour orchestre, opus 31 ( 1928 ).  À la fin de sa vie, Schoenberg revint parfois à la composition tonale, ou tenta la synthèse de l'atonalité et de la tonalité ainsi que des principes formels qui avaient régi cette dernière. En définitive, sa démarche prit racine dans certaines des traditions les plus profondes de la musique occidentale, et lui-même se définit comme « un conservateur qu'on a forcé à devenir révolutionnaire », voulant dire par là qu'il avait consciemment, poussé par l'histoire, mené cette tradition ( primauté des hauteurs par rapport aux autres paramètres musicaux, division de l'octave en douze demi-tons égaux ) jusqu'à ses plus extrêmes conséquences. Il n'eut jamais une audience populaire, mais sa musique est des plus stimulantes pour l'esprit, et il en va de même de ses nombreux écrits. Sommaire Quitter

268 un peu d'humour ! Sommaire Quitter

269 SCHUBERT Sommaire Quitter

270 Franz Schubert, ( ), compositeur autrichien, le premier chez qui le lied occupa une place centrale. Né à Vienne, fils d'un instituteur, Schubert entra en 1808 dans le chœur de la Chapelle impériale et commença ses études au Konvikt, école de formation pour les chanteurs de cour. Il joua du violon dans l'orchestre de l'école.  Ses premiers lieder, dont Hagars Klage ( « les Lamentations de Hagar », 1811 ) et Der Vatermörder ( « le Parricide », 1811 ), impressionnèrent fortement ses maîtres, notamment Salieri. Lorsque sa voix mua, en 1813, Schubert quitta le Konvikt pour enseigner dans l'école de son père. L'année suivante, il écrivit son premier opéra, Des Teufels Lustschloss, sa première messe ( en Fa majeur ) et dix-sept lieder dont des chefs-d'œuvre comme Der Taucher ( « le Plongeur » ) et Gretchen am Spinnrade ( « Marguerite au rouet » ).  En 1815, Schubert termina ses symphonies n° 2 et n° 3, deux messes ( en sol et en si bémol majeur ), d'autres pièces religieuses, de la musique de chambre, et cent quarante-six lieder parmi lesquels Erlkönig ( « le Roi des aulnes » ), d'après Goethe, et dont le thème est une représentation mythologique de la mort. La même année, il travailla également sur cinq opéras. En 1816, il composait sa Symphonie n° 4 en ut mineur, dite Tragique, la Symphonie n° 5 en si bémol majeur, d'autres œuvres sacrées, un opéra et plus de cent lieder. En 1818, il acheva la Symphonie n° 6 en ut majeur. Il avait alors abandonné l'enseignement pour se consacrer exclusivement à la composition. De son vivant, Schubert ne connut que peu de succès publics, mais il fut assez vite reconnu comme un génie par un petit cercle d'amis, dont le poète et dramaturge Franz Grillparzer, le musicien Anselm Hüttenbrenner et le chanteur Johann Michael Vogl. Suite page suivante … Sommaire Quitter

271 De 1818 à 1822, Schubert vécut une période de crise marquée par de nombreuses tentatives inabouties dans tous les genres, en particulier ceux du quatuor à cordes et de la symphonie. Son oratorio Lazare est de 1820, la grande messe en la bémol majeur, commencée en 1819, ne fut menée à bien que trois ans plus tard. De la Symphonie n° 7 en mi majeur ( 1821 ), Schubert n'acheva jamais l'orchestration. La Symphonie n° 8 en si mineur ( 1822 ) est la célèbre Symphonie inachevée Un nouveau départ eut lieu en 1823, avec notamment le cycle de lieder Die schöne Müllerin ( « la Belle Meunière » ), suivi en 1824 de lieder sur des textes de Walter Scott et de l'Octuor en Fa majeur. Les trois derniers quatuors à cordes sont de et les deux grands trios avec piano de Il faut citer aussi la Symphonie n° 9 en ut majeur, dite la Grande Symphonie ( 1825 ), et le cycle de lieder Die Winterreise ( « Voyage d'hiver », 1827 ). La Messe n° 6 en mi bémol majeur, le Quintette à cordes en ut majeur, les trois dernières sonates pour piano et les lieder publiés après la mort du compositeur sous le titre de Schwanngesang ( « Chant du cygne » ) datent de Schubert mourut à Vienne de la fièvre typhoïde.  Les six dernières années de Schubert virent naître dans tous les domaines, sauf peut-être l'opéra, une profusion de chefs-d'œuvre. Ses premières pages instrumentales suivent les principes utilisés par Mozart et Haydn, mais s'imposent par des sonorités nouvelles et une démarche harmonique et mélodique qui les teintent de romantisme. Pour Schubert, Beethoven fut un modèle très présent dont il lui fallait se « libérer ». Le moule de ses symphonies et de ses sonates reste classique, mais bien souvent sans la logique déductive et la tension dramatique qui avaient constitué l'essence de la forme sonate classique. Schubert inventa une nouvelle conception du temps musical : marqué par de vastes plages d'immobilité ( ses « divines longueurs » ), son discours adopte volontiers une allure de quête. Il n'était pas, comme Beethoven, l'homme des certitudes, mais celui du doute ou de l'extase.  Pour ses quelque six cents lieder, Schubert eut recours à une multitude de poètes, parmi lesquels les plus grands de son temps ( Goethe, Schiller, Heine ). Les éléments musicaux et littéraires y sont parfaitement équilibrés, placés sur le même plan intellectuel et émotionnel. Certains lieder sont strophiques, d'autres pas, mais Schubert ne suivit jamais de modèle fixe, utilisant des formes audacieuses et libres lorsque le texte le demandait. Le premier, il donna un poids décisif à ce qui n'avait été, même entre les mains de Haydn, de Mozart et de Beethoven, qu'un genre secondaire, et fit du lied le reflet fidèle de sa personnalité. Le héros de « la Belle Meunière » s'enfonce dans la solitude et le désespoir, sentiments qui sont des données de départ dans le « Voyage d'hiver ». Suite page suivante … Sommaire Quitter

272 SES PRINCIPALES OEUVRES
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273 SCHUMANN Sommaire Quitter

274 Robert Schumann, ( ), compositeur allemand dont la musique et la vie fut marquée par une quête de l’infini, qui a fait de lui l’une des figures marquantes du romantisme allemand.  Né le 8 juin 1810 à Zwickau, en Saxe, Schumann baigna dès l’enfance dans un univers littéraire. Son père étant libraire, il découvrit vite les grands auteurs romantiques et partit faire des études à Leipzig et à Heidelberg. Il mit toute son énergie à l’étude du piano sous la direction de Friedrich Wieck. Passionné et souvent excessif, il voulut s’étirer les doigts afin de pouvoir plaquer sur le clavier de plus grands accords. Résistant facilement à la douleur, il poursuivit l’expérience jusqu’à ce que sa main soit irréversiblement paralysée. Ayant ainsi perdu l’espoir d’accomplir une carrière de concertiste, il se tourna vers la composition et la critique musicale. Il créa la très contestataire Nouvelle Revue musicale en Son mariage en 1840 avec Clara Wieck (voir Schumann, Clara Josephine), la fille de son professeur, elle-même pianiste virtuose, fut le seul bonheur de sa vie. Peu doué pour l’enseignement, Schumann quitta son poste de professeur à Leipzig et devint, en 1850, directeur musical pour la ville de Düsseldorf. Dès 1854, ses accès de démence et de désespoir l’amenèrent à démissionner. Après une tentative de suicide par noyade, il fut interné près de Bonn où il mourut le 29 juillet 1856.  Personnalité romantique aux multiples facettes, Schumann aimait à s’identifier à deux héros complémentaires : le vaillant Florestan et le rêveur Eusebius, dont il fit dans Carnaval (1835) le portrait pianistique. On retrouve ces deux caractères dans toute son œuvre, ainsi que dans ses écrits qu’il signait souvent par l’un ou l’autre de ces deux noms.  Cherchant à se cacher derrière des masques, Schumann trouva dans l’écriture des lieder la possibilité de traduire son obsession du double. Il composa 248 mélodies, dont les Liederkreis sur des textes de Heinrich Heine et Joseph von Eichendorff, le cycle des Amours du poète d’après Heine, et l’Amour et la Vie d’une femme sur les poèmes d’Adelbert von Chamisso. D’une grande liberté de composition, donnant fréquemment au piano la partie du chant et laissant la voix se glisser entre les harmonies de l’accompagnement, ces lieder servent subtilement les nuances des textes et explorent toute la complexité de la psychologie humaine. Suite page suivante … Sommaire Quitter

275 Un extrait de Fantaisie en Ut Majeur opus 17
Imprégnée de littérature, l’œuvre pour piano de Schumann transposa sur le clavier une grande variété de sentiments. Comme d’autres romantiques, il exprimait tantôt l’espoir, tantôt la peine, notamment dans son Concerto pour piano (1845), la Fantaisie en ut majeur (1836) ou les Études symphoniques (1854), mais il évoquait également avec une grande simplicité et une apparente légèreté des émotions plus secrètes dans des recueils comme Papillons (1831), Scènes d’enfants (1838), Kreisleriana (1838) et l’Album pour la jeunesse (1848). Comprenant également quatre symphonies, de nombreuses œuvres de musique de chambre, un oratorio, le Paradis et la Péri (1843) et un opéra méconnu, Genoveva (1848), l’œuvre de Robert Schumann marque l’apogée du romantisme musical allemand.    Un extrait de Fantaisie en Ut Majeur opus 17 Sommaire Quitter

276 SIBELIUS Sommaire Quitter

277 Jean Sibelius, ( ), compositeur finlandais, auteur de symphonies et de poèmes symphoniques empreints de romantisme et exaltant les thèmes nationalistes. Il est considéré comme le plus grand compositeur de son pays et l'une des figures majeures de la musique du XXe siècle.  Né à Hämeenlinna en Finlande centrale, Johan Julius Christus Sibelius commença à étudier le piano à l'âge de neuf ans, puis le violon avec le chef de la fanfare locale. Il fit des études de droit qu'il interrompit pour entrer au conservatoire d'Helsinki ( ), où il étudia le violon mais aussi la composition avec Martin Wegelius ( ). Il obtint une bourse suite à la création de son Quatuor à cordes (1889), ce qui lui permit de poursuivre ses études à Berlin ( ) où il étudia le contrepoint et la fugue avec Albert Becker, et enfin à Vienne ( ) où il apprit la composition sous la direction du compositeur hongrois Karl Goldmark ( ). En 1892, il se maria avec Aino Järnefelt.  Sibelius enseigna la théorie de la musique au conservatoire d'Helsinki de 1892 à En 1897, il reçut du gouvernement une rente annuelle qui lui permit finalement de se consacrer uniquement à la composition. Il passa le reste de sa vie à Järvenpää, dans la banlieue d'Helsinki. En 1901, Sibelius fut invité à Heidelberg pour y diriger ses œuvres au festival annuel. Il se rendit aux États-Unis en juin 1914 pour y diriger la création de son poème symphonique Aallottaret, commande du mécène américain Carl Stoeckel. Enfin, il créa la Symphonie n° 7 à Stockholm en Il abandonna la composition en 1929 et mourut le 20 septembre 1957 à l'âge de quatre-vingt-onze ans. Suite page suivante … Sommaire Quitter

278 Sa musique lui fut en grande partie inspirée par la nature et par les légendes de Finlande, en particulier par la mythologie du Kalevala. Bien qu'il n'ait pas cité de chansons folkloriques dans ses compositions, Sibelius utilisa les structures mélodiques et rythmiques propres à la poésie et à la musique folkloriques finnoises. L'une de ses pièces les plus célèbres, le poème symphonique Finlandia ( ), traduisait l'aspiration à l'indépendance nationale et fit donc naître une grande ferveur patriotique parmi les Finnois. À plusieurs reprises, l'œuvre fut interdite par le gouvernement tsariste lors de périodes de troubles politiques.  L'une des principales caractéristiques du style de Sibelius est l'utilisation fréquente de courts motifs qui sont continuellement modifiés et qui se transforment finalement en mélodies complètes. Sa vision de la symphonie prolonge celle de Gustav Mahler, qui avait dit à Sibelius qu'il s'agissait, pour lui, d'un « monde qui doit tout embrasser ». En revanche, pour Sibelius, l'important était « la logique profonde créant des liens entre tous les motifs ». Ainsi, ses symphonies tendent vers l'austérité et vers une compression de la forme qui devient de plus en plus prononcée tout au long de son œuvre. Les deux premiers mouvements de la Symphonie n° 5 sont finalement condensés en un seul mouvement et, dans la Symphonie n° 7, la structure traditionnelle en quatre mouvements est ramenée à un seul mouvement. Particulièrement brillant dans ses symphonies et poèmes symphoniques, il fut également un grand maître de l'orchestration.  Les principales œuvres de Sibelius sont ses sept symphonies ( ) et les poèmes symphoniques En Saga (Une légende, 1892 ; révisé en 1901), le Cygne de Tuonela (1893), Nocturne et lever du soleil (1907), les Océanides (1914) et Tapiola (1926). Sibelius a également écrit un Concerto pour violon (1903), de la musique de chambre, de la musique chorale, ainsi que des pièces pour piano et des chansons. Sommaire Quitter

279 Aleksandr Nikolaïevitch Skriabine, ( ), pianiste et compositeur russe post-romantique d'inspiration mystique. Il naquit à Moscou. Sa musique se caractérise par une grande complexité rythmique et des mélodies envolées qui révèlent sa passion pour la mystique orientale. Il fut élève au conservatoire de Moscou, où il enseigna le piano quelques années plus tard. À partir de 1903, il se consacra à la composition et donna des concerts à l'étranger, interprétant ses propres pièces pour piano.  Très influencé par la théosophie, il rechercha une synthèse artistique globale au service de la religion. Il tenta de refléter dans son œuvre le lien entre le ton et le chromatisme en inventant le clavier à lumières, sur lequel les couleurs correspondaient à des tons. Cet instrument ne fut jamais mis au point et Prométhée, ou le Poème du feu (poème symphonique, 1910), fut joué sur fond de diapositives de couleurs. Il alla au-delà de l'harmonie tonale grâce au principe unificateur de l'« accord mystique » : do fa dièse si bémol mi la ré. Son œuvre comprend dix sonates pour piano, sa troisième symphonie, le Poème divin (1903) et le Poème de l'extase (1908), pour orchestre.  Sommaire Quitter

280 Bedrich Smetana, (1824-1884), compositeur tchèque, fondateur de l'école nationale tchèque.
Né le 2 mars 1824, à Litomyšl, en Bohême (aujourd'hui république Tchèque), Smetana reçut une formation de pianiste à Prague. Avec l'aide du compositeur et pianiste hongrois Franz Liszt, il fonda en 1848 une école de musique qui devint très en vogue à Prague. Pour échapper à la domination autrichienne, il accepta un poste à Göteborg, en Suède, comme chef d'orchestre de la Philharmonic Society, poste qu'il occupa de 1856 à En 1863, Smetana s'établit de façon permanente à Prague ; il ouvrit une autre école de musique et devint chef d'orchestre de la Choral Society Hlahol. En 1866, il fut nommé chef d'orchestre du nouvel opéra tchèque de Prague, et démissionna en 1874, brutalement atteint de surdité. Toutefois, en dépit de ce handicap, il continua de composer, et produisit certaines de ses plus grandes œuvres au cours des dernières années de sa vie. Il mourut le 12 mai 1884, à Prague.  Smetana confectionna sa musique, en particulier son riche style mélodique, à partir des chansons et danses folkloriques de son pays et dressa un portrait de la vie nationale tchèque à travers des œuvres telles que son opéra comique la Fiancée vendue (1866) et le cycle de six poèmes symphoniques Ma patrie (Ma Vlast, ) ; deux œuvres célèbres de ce cycle, la Moldau et From the Fields and Groves of Bohemia, sont souvent jouées séparément.  Smetana a écrit sept autres opéras, dont les Brandebourgeois en Bohême (1866), Dalibor (1868), les Deux Veuves (1874 ), le Baiser (1876), et le Secret (1878) ; des poèmes symphoniques dans le style de Liszt, dont Richard III et Hakon Jarl (1861) ; un trio pour piano en sol mineur (1855) ; deux quatuors à cordes, dont l'un en mi mineur (1876 ; souvent appelé De ma vie) et l'autre en do mineur (1882) ; et de nombreuses compositions au piano, ainsi que des chansons et chœurs. Sommaire Quitter

281 Ludwig Spohr, ( ), compositeur, violoniste et chef d'orchestre allemand, l'un des compositeurs les plus populaires du début du XIXe siècle. Contemporain de Ludwig van Beethoven, il fut aussi son rival dans le domaine musical. Né à Brunswick, il est célèbre pour sa maîtrise technique, et son style est caractéristique de la période transitoire entre classicisme et romantisme. L'opéra Jessonda (1823) est considéré comme la plus belle œuvre de Spohr. Il composa en tout plus de 200 œuvres, dont 10 opéras, 9 symphonies et 15 concertos pour violon. Son huitième Concerto pour violon (Gesangscene) est toujours joué. En tant que chef d'orchestre, il fit partie des premiers à utiliser une baguette et il fut un précoce défenseur de Richard Wagner, dont les œuvres The Flying Dutchman en 1842 etTannhäuser en 1853 furent jouées sous sa direction.    Sommaire Quitter

282 Johann Wenzel Anton Stamitz, ( ), compositeur, chef d'orchestre et violoniste originaire de Bohême, fondateur de l'école de composition symphonique dite de Mannheim. Né à à Deutschbrod (aujourd'hui Havlíckúv Brod, République tchèque), il fut directeur de la musique instrumentale à la cour de Mannheim à partir de À deux reprises (1751, 1754), il séjourna à Paris, exerçant une influence considérable sur la préparation technique des orchestres français. En introduisant l'indication de nuances dynamiques fait totalement nouveau pour l'époque —, et en exigeant une cohésion infaillible entre les différents instrumentistes, Stamitz fit de l'orchestre de Mannheim l'un des meilleurs, sinon le meilleur, en Europe. Dans ses concertos et symphonies, il contribua à l'instauration définitive de la forme classique de la symphonie, en quatre mouvements, que glorifièrent plus tard Haydn et Mozart. Fidèle à la forme sonate, il en exploita les contrastes expressifs, accordant une importance accrue au développement du thème. Ses fils, Carl Philipp ( ) et Anton ( ) furent à la fois ses élèves et ses successeurs. L'école de Mannheim compta encore, parmi ses membres, Ignaz Holzbauer, Franz Xavier Richter et Johann Christian Cannabich.    Sommaire Quitter

283 STOCKHAUsEN Sommaire Quitter

284 Karlheinz Stockhausen, (1928- ), compositeur allemand de musique sérielle, auteur d'une œuvre originale et novatrice, qui a profondément marqué la création musicale contemporaine. Né près de Cologne, en Allemagne, il étudia avec le compositeur suisse Frank Martin, et les compositeurs français Olivier Messiaen et Darius Milhaud. En 1953, il participa à la fondation du Studio de musique électronique expérimentale de la Radio ouest-allemande, à Cologne, où il réalisa des chefs-d'œuvre de la musique électronique et concrète, comme Gesang der Jünglinge ( ), composé à partir d'enregistrements de la voix d'un jeune garçon, mêlés à des sons électroniques.Profondément influencé par l'œuvre d'Anton Webern, Stockhausen évolua du style pointilliste de ses premières compositions vers un sérialisme extrême (Kontra-Punkte, Klavierstücke I-IV, ), puis très vite, expérimenta l'indétermination (usage du hasard et de l'improvisation) et la liberté pour les interprètes (Zeitmasse, ), jusqu'aux confins d'une « musique intuitive » (Für kommende Zeiten, ). Dans Gruppen pour trois orchestres ( ), son propos était d'immerger les instrumentistes, isolément ou par groupes, dans un assemblage multiple pour créer un nouvel organisme acoustique. Parmi ses autres œuvres figurent Zyklus (1959), pour percussionniste solo, Carré ( ), pour quatre orchestres et chœurs, et des compositions de musique électronique et concrète comme Telemusik (1966) et Hymnen ( ).À partir des années 1960, les œuvres de Stockhausen baignent souvent dans une atmosphère méditative, qui se développe sur une longue durée, comme Mantra (1970) pour deux pianos, et Stimmung (1968) pour quatre voix, une œuvre de 70 minutes construite sur différentes sonorisations d'un même accord. Une personnalité fascinante ainsi qu'une profusion d'idées éclectiques, jaillissant de diverses sources spirituelles et littéraires et inspirant des œuvres de grande ampleur, ont valu à Stockhausen un public beaucoup plus large que le cercle relativement étroit des amateurs de musique contemporaine.Plus qu'aucun autre compositeur contemporain, Stockhausen rédige et suit méticuleusement, en tout point, les enregistrements et les réalisations de sa musique complexe, réalisations qui demandent, sans exception, un engagement total des interprètes, qui, souvent, se trouvent parmi ses proches. À partir des années 1980, son fils Marcus (trompette) et sa fille Majella (piano) jouent un rôle majeur dans la réalisation de son univers musical.Depuis le milieu des années 1970, il s'est lancé dans son projet ultime, Licht (Lumière), un cycle de sept grands opéras, destinés à être joués pendant sept soirs consécutifs, fondés sur le mythe de la création et évoquant comme personnages principaux Ève, Lucifer et l'archange Michel, afin de réaliser ce qui est, selon Stockhausen, le but grandiose de la musique humaine : la manipulation, la maîtrise et, finalement, l'annihilation du temps. Donnerstag (jeudi), (1980), Samstag (samedi), (1983), Montag (lundi), (1988), Dienstag (mardi), (1991) et Freitag (vendredi), (1994) sont déjà achevés. Sommaire Quitter

285 STRAUSS JOHANN Sommaire Quitter

286 Johann Strauss ( ), né à Vienne, se produisit pour la première fois à la tête de son propre orchestre à l'âge de dix-neuf ans. Après la mort de son père, il fusionna la formation de ce dernier avec la sienne. Il effectua de multiples tournées en Europe, ainsi qu'une aux États-Unis en 1876, au cours desquelles il interprétait sa propre musique de danse, en particulier des valses. Il composa des valses très célèbres comme le Beau Danube bleu ( 1867 ), Histoires de la forêt viennoise ( 1868 ), la Valse des fleurs ( 1878 ) et Voix du printemps ( 1881 ). Entre 1871 et 1897, il écrivit seize opérettes pour les théâtres de Vienne dont les plus connues sont Die Fledermaus ( la Chauve-Souris, 1874 ) et Der Zigeunerbaron ( le Baron tsigane, 1885 ). Ses deux frères, Josef Strauss et Eduard Strauss, le remplacèrent souvent à la tête de son orchestre et composèrent de nombreuses danses.    Sommaire Quitter

287 STRAUSS RICHARD Sommaire Quitter

288 Richard Strauss, ( ), compositeur et chef d'orchestre allemand, l'un des plus grands compositeurs post - romantiques, pionnier de l'opéra moderne, pour lequel il composa des rôles féminins inoubliables.Né le 11 juin 1864 à Munich, il y fit ses études à l'université. Fils d'instrumentiste, il baigna dès l'enfance dans un milieu musical. À vingt et un ans, il était déjà célèbre comme chef d'orchestre à Munich. Il ne cessa d'ailleurs jamais de se produire dans toute l'Allemagne et en Autriche, à la tête des plus grands orchestres. Il fut même nommé codirecteur de l'orchestre de l'Opéra, à Vienne, entre 1919 et Grand favori du régime nazi, il fut nommé, entre 1933 et 1935, directeur honoraire du bureau musical du Troisième Reich. Préférant s'effacer, Strauss resta cependant en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale et se retira par la suite à Garmisch-Partenkirchen où il mourut le 8 septembre On peut diviser l'œuvre de Richard Strauss en trois périodes distinctes. Les compositions de la première période ( ) sont sans doute les moins jouées, même si on les redécouvre actuellement. Encore très influencées par les grands maîtres romantiques allemands, Mendelssohn et Schumann notamment, les œuvres majeures du jeune Strauss, la Fantaisie symphonique d'Italie et la Burlesque pour piano et orchestre, heurtèrent violemment le public munichois, plutôt conservateur. Mais déjà, les couleurs chatoyantes et raffinées de ses orchestrations séduisirent les amateurs. La seconde période, qui va de 1888 à 1904, est marquée par la création de plusieurs poèmes symphoniques. Maîtrisant de plus en plus les techniques de la composition, Strauss, très imprégné de littérature, se lança dans la musique à programme, transposition de concepts littéraires en thèmes musicaux. Il en vint à reprendre l'idée wagnérienne du leitmotiv pour composer de véritables peintures sonores, exploitant toutes les possibilités de l'orchestre. Parmi ces poèmes symphoniques, on peut citer Don Juan ( 1888 ), Mort et Transfiguration ( 1890 ), Les facéties de Till l'Espiègle ( 1895 ), Don Quichotte ( 1897 ), La Vie d'un héros ( 1898 ) et le très célèbre Ainsi parlait Zarathoustra ( 1896 ), inspiré par Nietzsche. Suite page suivante … Sommaire Quitter

289 De 1904 à 1949, Richard Strauss se consacra surtout à l'Art lyrique
De 1904 à 1949, Richard Strauss se consacra surtout à l'Art lyrique. Avec Salomé ( 1905 ), un opéra à la sensualité étouffante, conçu d'après la pièce d'Oscar Wilde, Strauss se libéra de Wagner en inventant de nouvelles sonorités : le scandale fut retentissant. Avec Elektra, il accentua encore la désagrégation des harmonies traditionnelles et commença son étroite collaboration avec le librettiste et poète Hugo von Hofmannsthal qui devint dès lors son grand complice. Délaissant peu à peu le style moderniste et provocateur de Salomé, Richard Strauss élabora un style néoclassique, plein de clins d'oeil à Mozart ou à l'opérette viennoise, dont Le Chevalier à la rose ( 1911 ) est le plus bel exemple. D'une irrésistible séduction, les autres opéras importants de ce nouveau genre furent Ariane à Naxos ( version définitive en 1916 ), La Femme sans ombre ( 1919 ) et Arabella ( 1933 ) qui connurent un immense succès. Après le décès d'Hofmannsthal, Strauss collabora avec Stefan Zweig pour La Femme silencieuse ( 1935 ) et Clemens Kraus pour Capriccio ( 1942 ). Auteur également de plus de cent lieder dont Morgen ( 1894 ) et les célèbres Quatre derniers Lieder ( 1948 ), de ballets, et d'œuvres symphoniques comme la Symphonia domestica ( 1904 ) et la Symphonie alpine ( 1915 ), Richard Strauss fut un musicien complet, même si sa carrière de touche-à-tout surdoué a pu irriter la critique. Son indifférence aux problèmes politiques, sa volonté de séduire le public, lui ont été reprochées. En refusant la modernité à tout prix et en utilisant intelligemment le pastiche, il a cependant inauguré une démarche musicale qui est plus que jamais d'actualité.    Sommaire Quitter

290 STRAviNSKI Sommaire Quitter

291 Igor Stravinski, ( ), compositeur français d'origine russe qui fut l'une des personnalités les plus influentes de la musique du XXe siècle.Stravinski est né le 17 juin 1882 à Oranienbaum (aujourd'hui Lomonosov), près de Saint-Pétersbourg. Il est le fils d'un grand chanteur de basse. Bien qu'il fût un étudiant médiocre, Stravinski étudia le droit à l'université de Saint-Pétersbourg. C'est là qu'il rencontra le fils du compositeur russe Nikolai Rimski-Korsakov, lequel guida Stravinski tout au long de ses premiers travaux de composition.  En 1908, l'imprésario russe Serge de Diaghilev, impressionné par les œuvres orchestrales de Stravinski, Scherzo fantastique (1908) et Fireworks (1910), demande au compositeur d'écrire pour ses Ballets russes ; ainsi s'engagea une collaboration qui durera pendant de nombreuses années. Les premiers ballets qu'il composa pour Diaghilev, l'Oiseau de feu (1910) et Petrouchka (1911), remportèrent un succès immédiat et furent fortement admirés pour leur effet dramatique, leur orchestration très riche et leurs mélodies évoquant le chant folklorique russe. Toutefois, lors d'une première représentation du Sacre du printemps (1913), la chorégraphie peu conventionnelle (de Nijinski), les dissonances très dures et les rythmes entraînants, asymétriques et mouvants de la musique provoquèrent un tollé tel que les danseurs ne purent entendre l'orchestre. Par la suite, les différentes représentations furent mieux accueillies.  La guerre rendant pratiquement impossible l'organisation de représentations d'œuvres de grande envergure, Stravinski, installé alors en Suisse, composa des œuvres nécessitant des ressources limitées, ainsi l'Histoire du soldat (1918) qui requiert sept instrumentistes, trois acteurs et un danseur. De cette œuvre ressortent la désillusion des années de guerre et l'influence du jazz, qui est également évident dans Ragtime (1918) pour onze instruments et dans Piano Ragtime music (1919). En 1920, Stravinski s'installa à Paris. C'est pendant les années qui suivent cette installation en France qu'il composa les importantes Symphonies d'instruments à vent (1920), l'opéra bouffe Mavra (1922) et la cantate-ballet Noces (inspirée d'un poème folklorique russe et jouée pour la première fois par les Ballets russes en 1923). Écrite pour quatre pianos, percussion et voix, et influencée par le style de la mélodie folklorique russe, Noces laisse apparaître une liberté des accents naturels de la langue qui devient caractéristique des œuvres de Stravinski. Suite page suivante … Sommaire Quitter

292 Bien qu'il vécût à Paris, Stravinski commenca également à se produire en tant que pianiste et chef d'orchestre pour aider financièrement sa famille. Il écrivit alors des pièces adaptées à ses propres capacités pianistiques, en particulier le Concerto pour piano et instruments à vent (1924). Au début des années 1920, il tombe amoureux de l'actrice Vera de Bosset Soudeikine, qu'il épousera en 1940, après la mort de sa première femme. À partir de 1923, Stravinski composa des œuvres néoclassiques, caractérisées par un intérêt pour les formes des XVIIe et XVIIIe siècles. Les pièces de cette période sont également marquées par un idéal d'objectivité, qui est, en partie, une réaction contre le sentimentalisme de la fin de la période romantique. Ce dernier idéal est sensible dans son Autobiographie (1935) : « La musique est, de par sa véritable nature, dépourvue de la capacité d'exprimer quoi que ce soit. » Il affirma également que les interprètes devraient suivre les intentions du compositeur, sans chercher à ajouter leurs propres idées ou leur « auto-expression »  un point de vue esthétique qui eut une profonde influence sur l'évolution de la musique moderne. Les principales œuvres de cette période sont l'oratorio Œdipus Rex (1927) et le mélodrame Perséphone (1934), ainsi que le ballet Apollon Musagètes (1928, plus tard renommé Apollon), qui fait partie des premières des nombreuses œuvres de Stravinski, écrites pour le chorégraphe d'origine russe George Balanchine.  Au milieu des années 1920, Stravinski traversa une crise spirituelle et, en 1926, il rejoignit l'Église orthodoxe russe (qu'il avait quittée à l'âge de dix-huit ans). Peu après, en 1930, il composa sa Symphonie de psaumes, pour chœur et orchestre.  En 1939, Stravinski quitta l'Europe pour les États-Unis et s'établit à Hollywood, en Californie. Il y reçut des commandes, parmi lesquelles Circus Polka (1942), destinée à être dansée avec des éléphants de cirque, Danses concertantes (1942) pour orchestre, et Scènes de ballet (1944) pour une revue de Broadway. Parmi les œuvres plus importantes produites pendant ces années figurent la Symphonie en trois mouvements (1945), la Messe (1948) et le très célèbre opéra The Rake's Progress (1951, sur un livret de Wystan Hugh Auden et Chester Kallman), une œuvre qui peut être considérée comme la synthèse de sa période néoclassique. Suite page suivante … Sommaire Quitter

293 En 1948, le jeune chef d'orchestre américain Robert Craft devint l'ami et l'assistant musical de Stravinski. Craft encouragea Stravinski à écouter la musique des sérialistes, qui traitaient la mélodie atonale comme une série de hauteurs sonores sans relation harmonique ou mélodique liée à la clé. Cette technique a pour point de départ le système dodécaphonique du compositeur autrichien Arnold Schoenberg. Bien que Stravinski ait préalablement rejeté les théories de Schoenberg, il fut intéressé par la musique de son disciple, le compositeur autrichien Anton Webern. Peu à peu, il s'inspira de plus en plus des techniques sérielles, les intégrant à sa propre démarche musicale, comme il l'avait fait pour les influences musicales précédentes. Il en ressort des œuvres telles que la cantate Threni (1958), les Mouvements pour piano et orchestre (1959) et sa dernière œuvre majeure, le Requiem Canticles (1966). En 1967, âgé de plus de quatre-vingts ans, et malgré une santé de plus en plus fragile, Stravinski réalise les derniers enregistrements de sa musique, avant de mourir le 6 avril 1971, à New York. On l'enterra à Venise, non loin de la tombe de Diaghilev.  Au cours de sa vie, Stravinski utilisa de nombreux styles musicaux : tout d'abord un style opulent, influencé par le nationalisme russe, puis le primitivisme, le jazz, le néoclassicisme, la bitonalité (utilisation simultanée de deux clés), l'atonalité et enfin le sérialisme. Brillant compositeur, il eut l'intelligence d'évoluer sans cesse, à une époque où le style de la plupart des autres compositeurs était plutôt figé, et de s'imprégner de chaque nouvelle technique pour la faire sienne. Stravinski estimait que « continuer dans une seule et même voie, c'est aller à reculons ». Ses œuvres ont influencé les plus grandes tendances de la musique du XXe siècle. Leur importance durable provient de l'originalité, de la puissance et la rationalité qu'il a su leur apporter. Sommaire Quitter

294 Franz von Suppé, de son véritable nom Francesco Ezechiele Ermenegildo Cavaliere Suppe-Demelli ( ), compositeur autrichien d'opérettes né à Spalato, en Dalmatie ( aujourd'hui Split, Croatie ). Chef d'orchestre à Presbourg et à Baden, puis au Theater an der Wien de Vienne ( ), au Kaitheater ( ) et au Carltheater ( ). Il composa une trentaine d'opéras-comiques et opérettes, et cent quatre-1866) vingts autres pièces scéniques, dont la plupart ont été créées à Vienne. Parmi ses opérettes les plus 1867) importantes, on trouve Leichte Cavallerie ( Cavalerie légère, 1866 ), Fatinitza ( 1876 ) et Boccaccio 1868) ( Boccace, 1879 ). L'ouverture de son opérette Dichter und Bauer ( Poète et Paysan, 1846 ) est un morceau 1869) de concert resté très populaire. Sommaire Quitter

295 Giuseppe Tartini, ( ), violoniste et compositeur baroque italien influencé par Corelli et Vivaldi, célèbre pour sa technique et son écriture violonistique. Né à Pirano, Istrie (aujourd'hui Piran, en Slovénie), il fit ses études à Assise et, en 1721, fut nommé premier violon et chef d'orchestre à la cathédrale Saint-Antoine de Padoue. En 1728, il fonda une école de violon à Padoue. Tartini est considéré comme l'un des plus grands maîtres du violon. On lui attribue la découverte indépendante du phénomène acoustique des « sons résultants » ; il avait en effet observé, en 1714, qu'une troisième note (« terzo suono », troisième son) est audible chaque fois que deux notes sont produites régulièrement. Il perfectionna l'archet du violon en l'allongeant. Tartini composa près de cent cinquante concertos et cent sonates pour violon dont la plus célèbre est l'œuvre publiée après sa mort, la Trille du diable. Il écrivit plusieurs traités théoriques, en particulier les Principes de l'harmonie musicale (1767, traduit en anglais en 1771). Sommaire Quitter

296 TCHAIKOVSKI Sommaire Quitter

297 Piotr Tchaïkovski, ( ), compositeur russe, une des figures les plus importantes de la musique post-romantique. Né à Votkinski, dans l'ouest de l'Oural, Tchaïkovski fit des études de droit à Saint-Pétersbourg tout en suivant des cours de musique au conservatoire de la ville. Il eut notamment pour professeur le compositeur et pianiste Anton Rubinstein, auprès de qui il devait continuer à prendre des cours d'orchestration. En 1866, le compositeur et pianiste Nikolaï Rubinstein, frère d'Anton, lui obtint le poste de professeur d'harmonie au Conservatoire de Moscou. Il y rencontra le dramaturge Aleksandr Nikolaïevitch Ostrovski, auteur du livret de son premier opéra, le Voïvode ( 1868 ). De cette période datent aussi les opéras Ondine ( 1869 ) et Opritchnik ( 1872 ), le Concerto pour piano n° 1 en si bémol mineur ( 1875 ), les symphonies n° 1 ( « Rêves d'hiver », 1866, révisée en 1874 ), n° 2 ( « Petite russienne », 1872 ) et n° 3 ( « Polonaise », 1875 ), ainsi que l'ouverture Roméo et Juliette ( , révisée en 1880 ). Le concerto pour piano avait été initialement dédié à Nikolaï Rubinstein, qui l'avait jugé injouable. Profondément mortifié, Tchaïkovski remania considérablement l'ouvrage et le destina à Hans von Bülow, qui le créa à l'occasion de sa première tournée aux États-Unis ( ). Rubinstein reconnut plus tard le mérite de la partition révisée et l'inscrivit à son répertoire. Célèbre pour son premier mouvement dramatique et l'utilisation habile de mélodies de type populaire, il est devenu l'un des concertos pour piano les plus fréquemment joués.  En 1876, Tchaïkovski entama une correspondance suivie avec Nadejda von Meck, une riche veuve, qui, enthousiasmée par sa musique, lui versa une rente annuelle qui lui permit de se consacrer entièrement à la composition. Tchaïkovski entretint avec elle des relations épistolaires, mais ne la rencontra jamais. Cependant, quatorze ans plus tard, madame von Meck, se croyant ruinée, cessa brutalement son soutien financier. Suite page suivante … Sommaire Quitter

298 La période de sa relation avec madame von Meck fut l'une des plus productives de Tchaïkovski. Naquirent alors les opéras Eugène Onéguine ( 1878 ) ; la Pucelle d'Orléans ( 1879 ), Mazeppa ( 1883 ), l'Ensorceleuse ( 1887 ) ; les ballets le Lac des cygnes ( 1876 ) et la Belle au bois dormant ( 1889 ) ; les Variations sur un thème rococo pour violoncelle et orchestre ( 1876 ) et le Concerto pour violon en ré majeur ( 1878 ), la Marche slave ( 1876 ), Francesca da Rimini ( 1876 ), la Symphonie n° 4 en fa mineur ( 1877 ), l'ouverture l'Année 1812 ( 1880 ), le Capriccio italien ( 1880 ), la Sérénade pour cordes ( 1880 ), la Symphonie Manfred ( 1885 ), la Symphonie n° 5 en mi mineur ( 1888 ), l'ouverture-fantaisie Hamlet ( 1885 ) et de nombreuses mélodies. Dans l'intervalle, en 1877, Tchaïkovski, espérant apaiser les conflits intérieurs dus à son homosexualité, avait épousé Antonina Milioukova, une étudiante en musique au Conservatoire de Moscou, qui lui avait écrit une déclaration d'amour. Dès le début, cette union fut un échec et le couple se sépara. De 1887 à 1891, Tchaïkovski effectua plusieurs tournées triomphales, dirigeant ses propres œuvres devant des publics enthousiastes dans les grandes villes d'Europe et des États-Unis. En 1890, il donna l'un de ses opéras les plus achevés, la Dame de pique. En 1893, il entreprit sa Symphonie n° 6 en si mineur, intitulée ensuite Pathétique par son frère Modeste. La première de cet ouvrage, donnée à Saint-Pétersbourg le 28 octobre 1893 sous la direction du compositeur, laissa le public indifférent. Neuf jours plus tard, Tchaïkovski mourait du choléra, officiellement du moins. Des chercheurs ont en effet laissé entendre qu'il se serait suicidé sur ordre à la suite d'une possible liaison avec un membre de la famille impériale.  De nombreuses compositions de Tchaïkovski, dont Casse-Noisette ( ballet et suite, ), le Concerto pour piano n° 2 en sol majeur ( 1880 ), le Quatuor à cordes n° 3 en mi bémol mineur ( 1876 ), et le Trio en la mineur pour violon, violoncelle et piano ( 1882 ), sont restées très populaires. Chez lui, des épisodes richement mélodiques ou profondément mélancoliques alternent avec des mouvements dansants issus de la musique traditionnelle. Entré dès 1868 en relation avec le « groupe des Cinq », Tchaïkovski sympathisa avec Balakirev, ne se départit jamais d'une certaine méfiance envers Rimski-Korsakov et manifesta toujours une franche hostilité à l'égard de Moussorgski. Contrairement à eux, il se tourna vers l'Occident, en particulier dans le choix de ses sujets. Mais il se considérait « russe, russe jusqu'à la moelle des os », et Stravinski devait voir en lui le représentant le plus typique de la musique de son pays natal. Un thème parcourt sa production : le destin de l'homme, la lutte de ce dernier pour en venir à bout et son échec final. Sommaire Quitter

299 Georg Philipp Telemann, ( ), compositeur allemand dont l'œuvre constitue une passerelle entre le style de l'époque baroque et celui des débuts de l'époque classique. Né en Prusse, à Magdeburg (actuellement en Allemagne) d'une lignée de pasteurs luthériens, il fit ses études à l'université de Leipzig. Essentiellement autodidacte dans le jeu de nombreux instruments, Telemann occupa divers postes dans des églises et des orchestres privés de Leipzig, Sorau (de nos jours Zary, en Pologne) et Eisenach jusqu'en 1721, année où il s'installa à Hambourg (il y finit ses jours en tant que directeur de la musique).  Compositeur des plus prolifiques, Telemann laisse une œuvre importante à mi-chemin entre le style du haut baroque, dont les compositions de Jean-Sébastien Bach sont les plus représentatives, et le style des débuts de l'époque classique, dont les œuvres de Carl Philipp Emanuel Bach ou de Gluck forment des exemples caractéristiques. Une partie de son talent réside dans la faculté qu'il eut à combiner le contrepoint conventionnel du baroque avec la grâce de la mélodie italienne et la richesse de l'orchestration française.  L'œuvre de Telemann comporte 40 opéras, 44 passions, 12 cycles annuels de cantates, de nombreux oratorios, une quantité de mélodies et une profusion d'œuvres instrumentales, qui firent de lui l'un des compositeurs les plus populaires de sa génération. Après sa mort, Telemann ne fut plus à l'ordre du jour ; toutefois, sa musique connut un regain de succès dans les années Depuis, une grande partie de son œuvre a fait l'objet d'enregistrements et sa musique continue à être interprétée en public Sommaire Quitter

300 TIPPETT Sommaire Quitter

301 sir Michael Tippett, ( ), compositeur britannique, auteur de nombreuses œuvres instrumentales et lyriques. Il étudia avec R.O. Morris au Royal College of Music où il montra un grand intérêt pour la musique de Beethoven, de Bach et des compositeurs anglais du XVIe siècle. Dans des œuvres comme la sonate pour piano n° 3 ( 1973 ), on retrouve l'influence de Beethoven. Michael Tippett se fit connaître dans les années 1930 avec le Concerto pour double orchestre à cordes ( 1939 ), où il développe déjà son style contrapuntique et l'oratorio antinazi A Child of Our Time ( 1941 ), qui révèle des arrangements de negro spirituals. Son enthousiasme pour le jazz et le blues est également manifeste dans la symphonie n° 4 ( 1977 ) et dans le triple concerto ( 1979 ). L'influence du philosophe Carl Gustav Jung est particulièrement évidente dans son opéra de , The Knot Garden, tandis que son dernier opéra, New Year ( ), montre une exubérance et une fraîcheur de style remarquables pour un compositeur de plus de quatre-vingts ans. Il a dernièrement achevé son quatuor à cordes n° 5 ( 1991 ) et une œuvre orchestrale, The Rose Lake ( 1994 ). Anobli en 1966, il est devenu membre de l'ordre du Mérite, en 1983, la plus haute distinction britannique. Sommaire Quitter

302 Giuseppe Torelli, ( ), compositeur et violoniste italien, qui eut une grande influence sur l'évolution du concerto grosso et qui fut l'un des premiers à composer des concertos de soliste. Né à Vérone, il fut formé à Bologne où il passa la majeure partie de sa vie comme simple violoniste à la basilique San Petronio, à l'exception de quelques brèves périodes à Ansbach, en Allemagne ( comme violon solo de l'orchestre du margrave de Brandenbourg ) et à Vienne. Son opus 8 ( publié après sa mort en 1709 ) est considéré comme l'une des grandes œuvres de la musique baroque. Il contient six concertos grosso et six concertos de soliste, les premiers à être structurés en trois mouvements rapide - lent - Sommaire Quitter

303 Edgar Varese, ( ), compositeur américain d’origine française, pionnier de la musique électroacoustique, qui a transformé la musique contemporaine en la représentant comme une architecture mobile, ou comme l’art de faire se mouvoir des corps sonores dans l’espace.  Né à Paris, élevé en France et en Italie, Edgar Varese fit des études d’ingénieur qu’il abandonna, contre la volonté de son père, pour étudier la musique. Passionné par la musique du Moyen Âge, il rentra en 1906 au Conservatoire de Paris, dans la classe de composition de Charles Widor. Il passa rapidement maître dans la technique du contrepoint et chercha dès lors à forger un style nouveau. Il fréquenta un grand nombre d’artistes, toujours en quête d’idées nouvelles. Parmi les musiciens qu’il rencontra, il admirait principalement Debussy et Richard Strauss pour leur connaissance de l’orchestration. De 1907 à 1915, il vécut à Berlin, puis s’installa de façon permanente à New York. En 1918, Varese conçut sa première œuvre majeure, Amériques. Écrite pour un grand orchestre, de près de cent cinquante instruments (dont deux sirènes), cette œuvre créait un monde sonore inédit, dans lequel les différents accords et sonorités étaient traités comme des entités distinctes, et non comme les simples composants d’une séquence mélodique ou harmonique. Varese déclara qu’il s’agissait d’une méditation et qu’il cherchait à donner « la représentation d’un état d’âme, et non la description sonore d’un tableau ». La fonction des sirènes n’était pas de reproduire un climat sonore entendu dans la réalité quotidienne. L’intervention de sons purs, sans richesse harmonique, devait mettre en relief la qualité propre des instruments de l’orchestre. Par rapport à la matière sonore instrumentale, les sirènes jouaient le même rôle de diffraction que le prisme placé en pleine lumière. Suite page suivante … Sommaire Quitter

304 Dans les années 1920 et 1930, Varese mit ces idées en pratique dans de nouvelles œuvres telles que Hyperprisme (1922) pour petit orchestre et percussion, Arcane (1927) pour grand orchestre, Ionisation ( ) pour 13 percussionnistes, et Densité 21.5  (1935) pour flûte seule. La démarche que Varese poursuivit consistait à projeter, dans l’univers musical, des figures visuelles, telles que les courbes (paraboles, hyperboles), ou à développer des processus de formation calqués sur la cristallisation. Dans ses œuvres plus tardives, Varese eut recours au traitement électroacoustique. Déserts (1954 révisée en 1961) associe des sons préenregistrés, des instruments à vent et à percussion et un piano. Le Poème électronique fut créé, à la foire mondiale de Bruxelles, à partir d’un enregistrement sur bande magnétique diffusé sur 425 haut-parleurs disposés à différents points du pavillon de la société Philips (conçu par l’architecte et compositeur grec Iannis Xenakis). Retrouvant et systématisant les pratiques des musiciens de la Renaissance, comme Claudio Monteverdi, qui exploitaient dans leurs œuvres les possibilités offertes par l’acoustique des églises, Varese intégra les données de l’architecture dans sa composition. Il fut cofondateur de la Guilde internationale des compositeurs, créée en 1921. Sommaire Quitter

305 Un extrait de Rigoletto
VERDI Un extrait de Rigoletto Sommaire Quitter

306 Giuseppe Verdi, ( ), compositeur italien dont le sens du théâtre révolutionna le bel canto et l'art lyrique, et dont les opéras sont parmi les plus joués au monde.Issu d'une modeste famille de paysans, Verdi est né le 10 octobre 1813 à Roncole, près de Parme, alors sous domination française. Après ses premières études musicales dans la petite ville de Busseto, il put partir, grâce à l'aide de son futur beau-père Antonio Barezzi, pour Milan, où il fut refusé au conservatoire du fait que sa technique pianistique laissait à désirer (1832). Remarqué en revanche pour ses dons de compositeur, Verdi fit ses premières armes comme élève de Vincenzo Lavigna, qui lui fit découvrir Mozart et Haydn. Il regagna Busseto en 1833 pour y diriger la Société philharmonique.À vingt-cinq ans, Verdi retourna à Milan où son premier opéra, Oberto conte di San Bonifacio, commandé par le théâtre de la Scala, ne connut qu'un succès d'estime. Son deuxième essai, l'opéra bouffe Roi d'un jour (1840) fut un échec. Ayant perdu sa jeune femme et deux de ses enfants, découragé par son insuccès, Verdi pensa un moment abandonner la composition. La Scala lui commanda pourtant un opéra, Nabuccodonosor, en Ce fut un triomphe et le public y reconnut, derrière le sujet biblique  la lutte des Hébreux contre l'hégémonie de Babylone , une critique de l'occupation autrichienne en Italie du Nord. Dans cette œuvre, rebaptisée plus tard Nabucco, apparaît également le génie novateur de Verdi : un langage lyrique violent et populaire, où le peuple émerge à travers les chœurs comme un personnage épique et indestructible. Suivirent deux grands succès, les Lombards (1843) et surtout Ernani (1844), écrit d'après Victor Hugo, où s'affirment le romantisme et l'innovation lyrique ébauchés dans Nabucco.Verdi, désormais célèbre, reçut des commandes de toutes les grandes scènes d'Italie et se mit à composer au rythme d'un ou plusieurs opéras par an. Parmi ceux-ci, Macbeth (1847) et Luisa Miller (1849) marquèrent un premier tournant dans la structure dramatique de ses œuvres, confirmant également le rôle grandissant de l'orchestre dans sa conception de l'art lyrique. Il fallut pourtant attendre la « trilogie populaire » : Rigoletto (1851), le Trouvère (1853) et la Traviata (1853), pour voir Verdi accéder à une renommée internationale, même si la Traviata ne fut pas un succès immédiat. Le compositeur y accordait à l'orchestre, ainsi qu'à l'analyse psychologique, une place prépondérante, remettant en cause la suprématie vocale si chère aux Italiens. Ses détracteurs l'appelaient « tedeschino » (« le petit allemand ») ; mais les goûts évoluèrent et Verdi imposa au monde sa nouvelle vision de l'opéra et de la spécificité italienne. Une commande de l'Opéra de Paris pour la première Exposition universelle de 1855 lui permit de triompher en France avec les Vêpres siciliennes, tandis qu'il connaissait un revers avec Simon Boccanegra (1857) à Venise, toujours confronté à une certaine incompréhension du public face à la nouveauté de son art. Suite page suivante … Sommaire Quitter

307 Homme de théâtre, Giuseppe Verdi approfondit les relations entre livret et musique et s'inspira des grands classiques shakespeariens comme du drame romantique allemand. Avec Un bal masqué (1859), la Force du destin (1862), créée à Saint-Pétersbourg, ou Don Carlos (1867), écrit en français pour l'Opéra de Paris, il affirma son souci de la dramaturgie, là où ses prédécesseurs ne se souciaient que de prouesses vocales. Consacré plus grand compositeur d'opéras au monde, Verdi allait créer des œuvres dans tous les pays, y compris hors de l'Europe. C'est au Caire, pour l'inauguration du canal de Suez, que fut créé Aïda (1871) sur un livret d'Antonio Ghislanzoni, avec une mise en scène et des décors d'un luxe exceptionnel. Aïda, peut-être par son exotisme et ses danses inspirées de l'orientalisme français, mais surtout par son orchestration raffinée et son intensité dramatique, reste encore de nos jours son œuvre la plus populaire.Vint alors une période de doute et de réflexion durant laquelle Verdi, vieillissant, critiqué par la nouvelle génération de musiciens italiens, s'éloigna de l'opéra. Il se lança dans la composition de son Requiem (1874), œuvre religieuse d'une gravité inattendue dédiée à la mémoire d'Alessandro Manzoni, et dans l'écriture de cantates et de musique instrumentale comme le Quatuor à cordes en mi mineur (1873). Il se réconcilia pourtant avec l'un de ses adversaires, le librettiste Arrigo Boito, avec lequel il remania Simon Boccanegra (1881), qui connut enfin le succès.Après l'abandon presque total de la scène lyrique pendant plus de dix ans, Verdi se remit au travail pour deux œuvres ultimes. Avec Otello (1887) et surtout Falstaff (1893), son seul opéra comique, sur des livrets d'Arrigo Boito d'après Shakespeare, le compositeur octogénaire fit preuve d'une incroyable capacité à se renouveler. Il acheva également en 1898 une série de Pièces sacrées dédiées à sa seconde femme, la cantatrice Giuseppina Strepponi, décédée en À la suite de ce testament musical plein de fraîcheur et de fantaisie, Verdi s'éteignit en 1901 dans la maison de repos pour musiciens qu'il avait fondée à Milan. En donnant à la dramaturgie une importance et une profondeur inédites et en conférant aux personnages une véritable épaisseur, Verdi a apporté à l'opéra italien une nouvelle intensité émotionnelle. Ses œuvres de jeunesse conservent certes des structures figées, rythmées par des arias tripartites, mais elles recourent surtout à une orchestration qui se contente de seconder les prouesses vocales des protagonistes, suivant par là Gaetano Donizetti et Giuseppe Mercadante qui furent ses premiers modèles. Sans pour autant rompre avec la tradition comme le fit Wagner, Verdi a ensuite transformé l'art de l'opéra, évoluant progressivement vers la mise en place de drames lyriques d'une intensité continuelle, à la structure fluide, servis par la dynamique conjuguée de l'orchestration et de la dramaturgie. Il a ainsi créé des personnages lyriques et tragiques d'une richesse exceptionnelle, violents, passionnés et héroïques, comme Aïda, Macbeth ou Othello, qui ne cessent de séduire le public. Sommaire Quitter

308 VILLA - LOBOS Sommaire Quitter

309 Heitor Villa-Lobos, ( ), compositeur, guitariste et violoncelliste brésilien, passionné par la musique populaire afro-brésilienne. Villa-Lobos est né le 5 mars 1887, à Rio de Janeiro, et sa formation fut celle d'un autodidacte. En 1912, il accompagna une expédition scientifique à l'intérieur du Brésil pour s'imprégner de la musique des tribus indiennes d'Amérique, qui devait plus tard avoir une influence importante sur sa propre musique. Villa-Lobos se trouva également au contact de la musique européenne contemporaine au cours de ses études à Paris de 1922 à 1930, après avoir obtenu une bourse d'études du gouvernement brésilien. Il assimila alors des éléments du style néo-classique, alors en vogue en France, sous l'influence de Stravinski et de Satie mais surtout de Milhaud, qui s'était lié d'amitié avec lui au Brésil en À partir de 1931, il fut nommé surintendant de l'Éducation musicale dans les écoles publiques de Rio de Janeiro. À ce poste, il révolutionna l'éducation musicale au Brésil. Il supervisa également la constitution systématique d'un important fonds de partitions de musique folklorique et musique populaire brésilienne, qui permit d'attirer l'attention de la nation sur cette riche source de culture musicale. Il dirigea des orchestres au Brésil, aux États-Unis et en Europe.  Compositeur prolifique, Villa-Lobos a écrit quelque 2 000 œuvres, employant à cet effet presque toutes les formes existantes de la composition musicale. Il n'utilisa généralement pas de mélodies folkloriques brésiliennes, mais en composa lui-même, dans le style folklorique brésilien, pour les développer à sa façon. C'est à partir d'une danse populaire brésilienne qu'il créa le chôros (« sérénade »), depuis sa forme initiale jouée à la guitare solo pour l'adapter aux larges ensembles orchestraux et choraux des chôros les plus tardifs. Dans les Bachianas Brasileiras ( ), neuf suites variées dans leur instrumentation, le style musical de Jean-Sébastien Bach se trouve ingénieusement mélangé aux puissants rythmes et styles mélodiques de la musique folklorique du nord-est du Brésil. Les autres œuvres de Villa-Lobos comprennent des opéras, des ballets, des symphonies, des concertos, de la musique de chambre, des œuvres pour piano et des chansons Sommaire Quitter

310 VIVALDI Sommaire Quitter

311 Antonio Vivaldi, ( ), compositeur et violoniste italien, qui écrivit plus de quatre cent cinquante concertos, dont les célèbres Quatre Saisons. Né le 4 mars 1678 à Venise, Vivaldi fut initié à la musique par son père, violoniste à la basilique Saint-Marc ( ). Il reçut la tonsure à l’âge de quinze ans ( 1693 ) et fut ordonné prêtre en Il renonça cependant très vite à dire la messe, invoquant des troubles de la respiration, qui étaient sans doute des crises d’asthme. La même année, Vivaldi occupa la fonction de professeur de violon à l’Ospedale della Pietà, séminaire musical qui accueillait de jeunes orphelines déshéritées, et, en 1705, il fut chargé « d’instruire les jeunes filles dans la composition et l’exécution des concertos ». Il exerça les activités de compositeur et d’imprésario du théâtre Sant’Angelo à Venise. En 1716, il fut nommé maître de chapelle à la Pietà. Après avoir fait jouer ses œuvres en Italie, en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, Vivaldi devint, en 1718, maître de chapelle du prince Philippe de Hesse-Darmstadt à Mantoue, puis, en 1720, maître de chapelle de François Stéphane, duc de Lorraine, avant de retrouver ses fonctions à la chapelle de la Pietà en Trois ans plus tard, il dirigea la partie musicale de la célébration du centenaire du théâtre de Schouwburg à Amsterdam. Après un nouveau séjour à Venise, il partit pour Vienne, en juin 1741, où il mourut dans la pauvreté, un mois après son arrivée, le 28 juillet 1741. L’œuvre instrumentale de Vivaldi est considérable et comporte 456 concertos dont 223 concertos pour violon et orchestre, 22 pour deux violons, 27 pour violoncelle, 39 pour basson, 13 pour hautbois et d’autres concertos pour la viole d’amour, le luth, le théorbe, la mandoline, la flûte piccolo, ainsi que 73 sonates.Vivaldi composa de nombreuses œuvres chorales, 16 grands motets pour solistes, chœur et orchestre, 28 motets à une ou deux voix, et 3 oratorios. Ses œuvres religieuses les plus connues sont le Gloria en ré majeur ( 1708 ), Stabat Mater et l’oratorio Juditha Triumphans ( 1716 ). Il est également auteur d’œuvres profanes, de 30 cantates profanes, de centaines d’airs et de sérénades, et de 47 opéras, dont 21 ont été conservés, parmi lesquels l’Olimpiade ( 1734 ) et Foraspe ( 1739 ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

312 Dans son écriture musicale, Vivaldi fut le premier compositeur à utiliser systématiquement la forme du ritornello qui devint par la suite une norme pour les mouvements rapides des concertos. Le ritornello est une section qui revenait dans différentes clés et était jouée par l’orchestre entier. Elle alternait avec les « épisodes », sections dominées par le soliste. Vivaldi s’éloigna ainsi de la conception fuguée développée par Corelli, pour écrire une musique en forme de mosaïque, dont les thèmes s’accordaient entre eux par la proximité de leurs mélodies et la constance de leur pulsation rythmique. Vivaldi s’intéressa aux techniques instrumentales et aux moyens de les faire évoluer. Dans le sixième et le douzième concerto du recueil, la Cetra ( 1725 ), le compositeur fit accorder la quatrième corde du violon une tierce mineure au-dessus de sa note habituelle. Cette substitution du si bémol au sol lui permit d’adoucir le timbre du violon, d’utiliser les ressources de la corde à vide et de développer des effets inédits. Pour renouveler ses orchestrations, il chercha des instruments peu communs, comme le théorbe, sorte de grand luth. Il fut le premier à écrire pour la claren, ancêtre de la clarinette. Il s’intéressa à la flûte traversière, qui était alors bien moins jouée que la flûte à bec, et donna plusieurs fois la première place à des instruments réputés d’accompagnement, comme le basson.  Dès le recueil l’Estro Armonico ( 1711 ), Vivaldi établit le format ternaire du concerto ( vif, lent, vif ). Avec la Stravaganza ( 1715 ), il instaura l’opposition entre l’orchestre et un soliste. Il fut parmi les premiers à introduire des cadenza pour les solistes. Il amplifia, dans Il cimento dell’ armonia e dell’ inventione, recueil dont sont extraites les Quatre Saisons ( 1724 ), les contrastes entre les parties. Composant les mouvements lents de ses concertos à l’imitation de l’aria d’opéra, et réduisant leur accompagnement à une écriture en trio, il parvint, notamment dans la Cetra ( 1725 ) et dans le recueil de concertos pour flûtes ( 1729 ), à une simplicité et une beauté mélodique que seules certaines œuvres de Mozart parviendront à égaler. Les premières mesures du largo ( mouvement lent ) de la Notte ( 1729 ), concerto pour flûte à bec, où la sonorité de la flûte se détache sur l’accompagnement du basson, illustrent la perfection de cet art. L’ampleur du spectre sonore valorise chaque note et permet de simplifier à l’extrême la phrase musicale. Une note, la tonique ( premier degré de la gamme ), est répétée cinq fois, sur la même pulsation ( une longue, une brève ), puis la flûte gravit les degrés de la gamme mineure, jusqu’à la dominante ( cinquième degré de la gamme ). Suite page suivante … Sommaire Quitter

313 Appliquant le principe de la ritournelle, Vivaldi reproduit le même air à la quarte ( deux tons et demi plus aigus ), la sous-dominante ( quatrième degré ) est alors répétée cinq fois, sur la même pulsation, et la mélodie achève sa déclinaison de la gamme mineure en allant jusqu’à l’octave. Le ravissement de l’auditeur tient à cette mélodie réduite au plus simple mouvement. Le principe du concerto moderne, construit sur le contraste entre la virtuosité de l’interprète et la perfection de la composition, est tout entier compris dans les dernières œuvres de Vivaldi. Celui que l’on surnommait le « prêtre roux » passait pour avoir signé un pacte avec le diable, tant sa technique du violon dépassait celle de ses contemporains. Ses concertos ont fortement influencé l’évolution du jeu des violonistes, par l’écriture intercordes et la mise au point de différentes techniques d’archet. Un temps oubliée, l’œuvre de Vivaldi fut d’abord connue à travers les transcriptions qu’en fit Jean-Sébastien Bach au cours de sa formation musicale. Sommaire Quitter

314 WAGNER Sommaire Quitter

315 Richard Wagner, ( ), compositeur allemand, dramaturge et théoricien de la musique, dont les œuvres et les idées influencèrent toute l'Europe jusqu'au début du XXe siècleNé le 22 mai 1813 à Leipzig dans un milieu modeste, Richard Wagner poursuivit des études universitaires dans sa ville natale. Entre 1833 et 1839, il travailla dans différents opéras d'Allemagne : il fut chef des chœurs à Würzburg puis directeur musical à Magdeburg, où il composa ses premiers opéras, les Fées et la Défense d'aimer, dans le style romantique de Weber.Après son mariage avec l'actrice Minna Planer en 1836, il se rendit à Königsberg. Il se lança dans la composition et dans l'écriture du livret de son premier grand opéra, Rienzi, à Riga, où il vécut de 1837 à 1839. Wagner se fixa en 1839 à Paris, où il écrivit le Vaisseau fantôme, opéra qu'il acheva en 1841 et dont le sujet lui fut inspiré par la tempête à laquelle il assista en arrivant de Londres. Vivant très pauvrement tout en rêvant de faire carrière, il y découvrit la musique de Berlioz, rencontra Heine et Franz Liszt, avec qui il se lia d'amitié.Il s'installa à Dresde en 1842 lorsque Rienzi fut programmé au Théâtre royal où il remporta un vif succès, ainsi que le Vaisseau fantôme, qu'il dirigea lui-même lors de sa création en 1843. Tannhäuser, vaste fresque historique et romantique sur le Moyen Âge allemand, fut monté également à Dresde en Mais la musique de Wagner, novatrice, ambitieuse et complexe, fut mal comprise par le public et la critique. Seul Franz Liszt sut alors repérer le génie de Wagner et l'invita à venir diriger Tannhäuser à Weimar. Leur amitié ne cessa jamais et Liszt défendit toute sa vie la musique de son protégé. Craignant un nouvel échec, l'opéra de Dresde refusa de monter Lohengrin, le premier opéra véritablement wagnérien, et c'est Liszt, une nouvelle fois, qui imposa l'œuvre à Weimar en 1850. Impliqué dans le mouvement révolutionnaire de 1848 en Allemagne, Wagner dut fuir Dresde et la Prusse. En exil à Paris puis à Zurich, il commença à ébaucher les textes et les thèmes de son grand projet, l'Anneau du Nibelung, fondé sur la mythologie germanique. À partir de 1852, ce projet prit une ampleur sans précédent dans l'histoire de l'opéra et, en 1857, il acheva les deux premières parties de ce qui devint plus tard la Tétralogie ( du grec tétra : « quatre », logos : « récit » ) : l'Or du Rhin et la Walkyrie. Suite page suivante … Sommaire Quitter

316 Dès 1852, le riche marchand Otto Wesendonck et sa femme prirent Wagner sous leur protection. Ce fut dans la douce atmosphère de leur chalet de Suisse, l'« Asile », que l'exilé put enfin travailler librement. Peu à peu, Wagner et Mathilde Wesendonck tombèrent éperdument amoureux l'un de l'autre. Le compositeur lui dédia les Wesendonck Lieder et, fuyant le scandale, gagna Venise où il acheva la composition de Tristan et Isolde ( 1859 ), une œuvre lyrique passionnée, symbole de leur amour impossible . Mais l'errance continua, entre un échec à Paris, celui de Tannhäuser en 1861, et des demi-succès dans toute l'Europe.   Wagner put enfin regagner l'Allemagne en Invité à Munich par le jeune roi Louis II de Bavière, passionné de musique, le compositeur se remit au projet de l'Anneau du Nibelung. Sa liaison avec Cosima, fille de Liszt et femme du chef d'orchestre Hans von Bülow ( ), dévoué à la cause de Wagner, créa d'énormes difficultés. Les jalousies politiques et personnelles se multiplièrent. Cependant, Tristan et Isolde fut créé en 1865 dans une fièvre enthousiaste et les Maîtres chanteurs de Nuremberg, un opéra plus léger et pétillant, véritable hymne à l'Allemagne profonde, vit le jour en C'est à la même période que Wagner fit la connaissance du jeune philosophe Friedrich Nietzsche. En 1870, il dédia la suite pour orchestre Siegfried Idyll à Cosima, qui lui avait donné trois enfants.  En 1871, la ville de Bayreuth adopta le projet d'un théâtre uniquement consacré à l'œuvre de Wagner dont parlait l'Europe entière, et Cosima devint enfin Mme Wagner. En 1874, les quatre parties de l'Anneau du Nibelung, appelé également le Ring ( l'Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried, le Crépuscule des dieux ), furent terminées. La première de cette Tétralogie, en 1876, fut un événement culturel majeur, inaugurant ce théâtre de Bayreuth, spécialement conçu pour et par Wagner. Ce dernier y écrivit par la suite son opéra Parsifal, un drame mystique inspiré par la légende du Graal et créé en Parti pour Venise afin de se soigner, c'est au Palais Vendramin, sur le Grand Canal qui lui avait inspiré Tristan, que Wagner trouva la mort le 13 février Il fut inhumé dans le jardin de Wahnfried, sa villa de Bayreuth qui ne tarda pas à devenir un lieu de pèlerinage. Suite page suivante … Sommaire Quitter

317 Wagner influença toute la pensée musicale de son temps et fut aussi l'un des premiers compositeurs à affirmer son engagement politique, en 1848 notamment. Son essai Opéra et drame reflète sa volonté de créer l'« art total », qu'il définissait comme l'union du théâtre, de la musique et des arts plastiques. Wagner écrivit la plupart des livrets de ses opéras et supervisa toutes les étapes de la création de ses œuvres, jusqu'à désirer un théâtre uniquement dédié à ses créations, le Festspielhaus de Bayreuth. Parmi ses nombreux essais et travaux théoriques, citons l'Œuvre d'art de l'avenir ( 1849 ), Opéra et drame ( 1851 ), Une communication à mes amis ( 1859 ) ainsi que sa vaste autobiographie, Ma vie.La personnalité de Wagner peut parfois sembler irritante : il n'hésitait pas à utiliser le chantage affectif sur ses proches ou ses admirateurs comme Louis II ou von Bülow. Ses écrits antisémites nourris par des rancœurs personnelles et son nationalisme romantique furent largement récupérés par l'idéologie nazie. Cela a longtemps nui à la reconnaissance de son génie musical.  Les œuvres de Wagner sont à la fois les dernières expressions d'une vision romantique du monde et les premières formes d'une musique nouvelle. Si, au début de sa carrière, il respecta les formes traditionnelles de l'opéra romantique, il les fit éclater en concevant des œuvres aussi amples et riches que le cycle de l'Anneau du Nibelung. Le drame wagnérien se veut héritier du théâtre grec antique, de Shakespeare et du théâtre romantique allemand. La musique de Wagner aborde souvent les limites du système tonal romantique. Les accords se chevauchent, créant de larges nappes sonores envoûtantes aux tonalités inhabituelles. Ces nouvelles couleurs de l'orchestre inaugurèrent un système chromatique qui influencera toute la musique moderne occidentale jusqu'à l'atonalité. Avant Wagner, l'opéra se découpait en airs et en récitatifs. Wagner considérait en revanche que ce découpage nuisait à l'efficacité dramatique du récit et lui préféra un flot musical continu. Le chanteur ne devait plus être une vedette mais un acteur - chanteur au service de la musique. Dans son œuvre, chaque personnage, chaque sentiment est symbolisé par une phrase musicale, et la partition de l'orchestre, comme celle des interprètes, est un chassé-croisé de toutes ces phrases, ces thèmes conducteurs que l'on appelle des leitmotive. Selon les nécessités de l'action, l'évolution et la fusion des leitmotive contribuent à créer une émotion profonde tout au long du drame. Cette conception radicalement nouvelle de l'opéra, mais aussi de la musique pour orchestre, a bouleversé toute l'histoire de la musique après Wagner, de Mahler à Richard Strauss, et de Berg à la musique de films hollywoodiens. Suite page suivante … Sommaire Quitter

318 SES PRINCIPALES OEUVRES
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319 WEBER Sommaire Quitter

320 Carl Maria von Weber, ( ), compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand, qui contribua à l'épanouissement du romantisme dans la musique et l'opéra allemands. Weber est né le 18 novembre 1786, à Eutin, près de Lübeck. Le compositeur allemand Michael Haydn, frère de Joseph Haydn, fut l'un de ses professeurs. À l'âge de treize ans, Weber fit ses débuts comme pianiste et écrivit son premier opéra. À dix-huit ans, il fut nommé chef d'orchestre de l'opéra de Breslau. Il travailla ensuite pour la noblesse allemande et fut nommé directeur musical de l'opéra de Prague (1813), puis maître de chapelle (1816) et enfin directeur de l'opéra de Dresde, qu'il réorganisa pour mettre fin au règne de l'opéra italien. Conjointement, il effectua de nombreuses tournées en tant que pianiste virtuose.  La réputation de Weber se fonde principalement sur trois opéras, Der Freischütz (1821), Euryanthe (1823) et Oberon (1826). Avec Der Freischütz, inspiré d'un ancien récit germanique mêlant légende et éléments surnaturels, Weber créa véritablement l'opéra allemand romantique. Oberon, commandé pour le théâtre Covent Garden de Londres, est fondé sur un livret shakespearien ; Weber apprit spécialement l'anglais pour cette commande. Il mourut en pleine gloire à Londres le 5 juin 1826, juste avant la première de cet opéra.  Parmi les innovations musicales de Weber, citons le leitmotiv et, dans Euryanthe, les récitatifs chantés à la place des dialogues parlés qui étaient de coutume dans l'opéra allemand. Weber est surtout admiré pour sa brillante et très expressive palette orchestrale. Il a exercé une grande influence sur le compositeur allemand Richard Wagner. Parmi les autres œuvres de Weber, citons deux symphonies, des chansons, deux concertos pour piano, des cantates, des messes et de la musique pour piano, dont la fameuse Invitation à la danse (1819). Ses deux concertos pour clarinette (1811) constituent un classique du répertoire de cet instrument. Sommaire Quitter

321 Anton von Webern, ( ), compositeur autrichien, qui contribua au développement du dodécaphonisme introduit par Arnold Schoenberg et influença toute une génération de compositeurs au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.  Né à Vienne, Webern étudia auprès du musicologue autrichien Guido Adler à l'université de Vienne. Ensuite, à partir de 1904, il prit des cours particuliers avec Schoenberg. De 1908 à 1934, il mena une carrière de chef d'orchestre à Prague, à Vienne et dans plusieurs villes allemandes, tout en enseignant la composition à l'Académie de musique fondée par Schoenberg à Vienne, où il présentait les œuvres des musiciens contemporains novateurs. Sa carrière fut brutalement interrompue par la montée du nazisme : après l'assassinat de Dollfuss, en 1934, il fut contraint de vivre de travaux d'édition. En 1945, il s'installa à Salzbourg, où il fut tué accidentellement par un soldat américain le 13 septembre 1945.  Webern et Alban Berg furent les principaux disciples de Schoenberg. Les premières œuvres de Webern, comme la Passacaille pour orchestre (1908) sont des compositions richement orchestrées, marquées par un chromatisme postromantique. Pendant la période située entre ses Six Pièces (1910) pour orchestre et les Cinq Canons (1924) pour soprano et deux clarinettes, sa musique se caractérise par une texture transparente, de petits ensembles instrumentaux et une construction musicale très concise. Avec Drei geistliche Volkslieder (1924), il adopta le nouveau système dodécaphonique de Schoenberg. Ses œuvres suivantes, remarquables de concision, de brièveté, de limpidité et de délicatesse, sont composées de fragments mélodiques. Webern étendit le principe dodécaphonique de sérialisation des sons à la sérialisation du rythme, de la dynamique et des timbres. Cette innovation influença considérablement des compositeurs aussi divers de l'après-guerre que Stockhausen, Messiaen, Stravinski et Boulez. La succession des couleurs sonores caractérise particulièrement son orchestration de l'Offrande musicale de Jean-Sébastien Bach, qui date de Les principales œuvres dodécaphoniques de Webern incluent la Symphonie, op. 21 (1928) pour orchestre de chambre, la Ire Cantate, op. 29 ( ) et la IIe Cantate, op. 31 ( ) et les Variations, op. 30 (1940) pour orchestre. Il édita également les Choralis Constantinus II du compositeur flamand Heinrich Isaac (v.  ), que Webern admirait pour sa maîtrise du contrepoint. Sommaire Quitter

322 WEILL Sommaire Quitter

323 Kurt Weill, ( ), compositeur américain d'origine allemande, dont les œuvres inspirées de thèmes contemporains associent des techniques musicales avancées et des éléments de musique populaire. Né à Dessau, en Allemagne, Weill étudia auprès du compositeur italien Ferruccio Busoni et du compositeur allemand Engelbert Humperdinck. Avec le poète et dramaturge allemand Bertolt Brecht, il créa une nouvelle forme de théâtre musical dans deux œuvres à la fois satiriques et didactiques, musicalement brillantes, qui ont été saluées dans le monde entier : l'Opéra de quat'sous ( 1928 ), qui est une paraphrase moderne de l'Opéra des gueux ( 1728 ) de l'auteur britannique John Gay, et Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny ( 1930 ). Dans les années 1920 et 1930, il composa plusieurs pièces instrumentales, dont deux symphonies ( 1921, 1934 ), un quatuor à cordes ( 1923 ) et un concerto pour violon ( 1924 ), qui témoignent d'un langage, presque atonal, influencé par l'expressionnisme de Schoenberg. Après que les œuvres de Weill furent qualifiées de subversives par les nazis, Weill et sa femme, l'actrice et chanteuse Lotte Lenya, se rendirent à Paris en 1933, puis aux États-Unis en Weill a composé plusieurs comédies musicales pour Broaway, dont Knickerbocker Holiday ( 1938 ), Lady in the Dark ( 1941 ), One Touch of Venus ( 1943 ), Street Scene ( 1947 ) et Lost in the Stars ( 1949 ), ainsi que l'opéra folk Down in the Valley ( 1948 ). Sommaire Quitter

324 Charles Marie Widor, (1845-1937), organiste et compositeur français
Charles Marie Widor, ( ), organiste et compositeur français. Né à Lyon, il fut organiste de Saint-Sulpice et enseigna au Conservatoire de Paris. Il collabora avec son élève, le pasteur protestant français et organiste Albert Schweitzer, à une édition des œuvres pour orgue de Jean-Sébastien Bach. Les organistes apprécient souvent les œuvres d'orgue de Widor, en particulier ses dix symphonies, ou suites, qui exploitent presque toutes les possibilités de cet instrument et mettent en évidence ses plus grands effets. Sommaire Quitter

325 Henryk Wieniawski, ( ), violoniste et compositeur polonais, l'une des figures les plus éminentes de son temps. Né à Lublin, il fit ses études au Conservatoire de Paris, puis effectua de nombreuses tournées. Il fut violoniste du tsar Alexandre II et enseigna au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Wieniawski répandit l'utilisation du vibrato (tremblement rapide d'un son à l'intérieur d'une plage étroite, permettant d'ajouter de l'expressivité à une longue note) en tant qu'élément de coloration sonore dans le jeu du violon. Ses deux concertos pour violon et la Légende pour violon et orchestre (1859) sont très appréciés en raison de leurs couleurs slaves et de leur virtuosité qui relève de la bravoure. Sommaire Quitter

326 Hugo Wolf, ( ), compositeur autrichien, né à Windischgrätz (aujourd'hui Slovenjgradec, en Slovénie), élève du Conservatoire de Vienne. En 1884, il devint critique musical pour le magazine viennois Salonblatt. À partir de 1887, il se consacra entièrement à la composition et à l'étude musicale. En 1897, il perdit ses facultés mentales et dut passer la plus grande partie du reste de sa vie dans une institution.  Wolf, qui a porté le lied allemand (ou la chanson d'art) à de nouveaux sommets de subtilité et de complexité, est parvenu, dans ses quelque 300 chansons, à synthétiser, de façon harmonieuse et subtile, la poésie à la musique. Il utilisa, pour ses textes, les ouvrages de poètes allemands éminents, en particulier Eduard Mörike, Joseph von Eichendorff et Johann Wolfgang von Goethe. Ses Spanisches Liederbuch (1891) et Italienisches Liederbuch (2 vol.; 1891, 1896) sont des adaptations de poèmes allemands comportant des thèmes espagnols et italiens. En dehors de cette forme, les œuvres de Wolf comprennent un quatuor à cordes ( ), la Italienische Serenade (1892) et l'opéra Der Corregidor (The Governor, 1895). Sommaire Quitter

327 Iannis Xenakis, (1922- ), compositeur français d'origine grecque ayant appliqué des principes mathématiques dans la musique. Né à Bräila, en Roumanie, Xenakis grandit en Grèce, où il fit des études d'ingénieur. Engagé dans la résistance grecque pendant la Seconde Guerre mondiale, il perdit un œil à la suite d'une blessure au visage. Après la guerre, il dut fuir la Grèce en raison de ses activités politiques et se réfugia en France, où il vit depuis lors (il a acquis la nationalité française en 1965). Il étudia à Paris avec Arthur Honegger, Darius Milhaud et Olivier Messiaen, et fut, de 1948 à 1960, assistant de l'architecte Le Corbusier, participant à ce titre, en 1958, à la conception du pavillon Philips de l'Exposition universelle de Bruxelles, dont le plan s'inspirait partiellement de son œuvre orchestrale Metastasis (1954). Il tenta d'établir des liaisons entre la composition musicale et les concepts de la physique, de l'architecture et, surtout, des mathématiques. Sa méthode de musique stochastique est fondée sur des principes mathématiques tels que la théorie des ensembles, la logique symbolique et le calcul des probabilités, qui tendent vers un but, le stokhos. Il a eu recours à l'aléatoire, mais dans un cadre global, contrôlé de telle sorte que la musique qui en résulte soit entièrement écrite. Il a fondé en 1966 le Centre d'études mathématiques et automatiques musicales. Il excelle aussi dans l'évocation de certains rituels anciens, comme dans l'Oresteia (1966), musique de scène pour la tragédie d'Eschyle, Medea (1967), ainsi que dans Persepolis (1971), spectacle son et lumières avec musique électro-acoustique, organisé dans les ruines de la ville iranienne du même nom. Pour les titres de ses œuvres, il emploie des mots grecs. Parmi ses ouvrages les plus récents figurent de vastes partitions orchestrales avec ou sans voix et avec ou sans bande : Aïs (1979), Nekuia (1981), Ata (1987) et Kyania (1990). Sommaire Quitter

328 LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE
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329 ACCORDEON Sommaire Quitter

330 Accordéon, instrument de musique tenu à la main, comprenant un soufflet attaché à deux cadres oblongs, sur lesquels sont montés des boutons et, sur certains modèles, des touches semblables à celles d'un piano. On joue de l'accordéon en tirant ( détente ) et en poussant ( compression ) sur les soufflets, forçant ainsi l'air à passer sur des languettes de métal appelées anches. Ce flux d'air les fait vibrer, ce qui produit le son. Le musicien modifie les notes en appuyant sur les boutons et les touches. Les anches et les boutons pour les notes graves se trouvent à la main gauche de l'instrumentiste, tandis que les anches et les boutons ou touches pour les notes aiguës sont à sa main droite. Il existe trois types d'accordéon : les accordéons unisonores, bisonores et chromatiques. Pour les accordéons bisonores ( dits aussi diatoniques ), chaque bouton produit deux notes, l'une quand on pousse et l'autre quand on tire. Dans les accordéons unisonores, chaque touche ( ou bouton ) produit la même note dans les deux phases. Le type le plus répandu, l'accordéon chromatique, est un accordéon à double action ; il est pourvu d'une rangée de touches semblables à celles d'un piano à la place de boutons pour la main droite, les boutons de la main gauche commandant les basses fixes. Un instrument qui ressemble à l'accordéon, appelé le Handäoline, fut inventé à Berlin dans les années Cyril Demian déposa le brevet de l'accordéon actuel en 1829, à Vienne, en Autriche. Les premiers accordéons avaient dix boutons mélodiques et deux boutons de basse. Dans les versions suivantes, des boutons supplémentaires permirent aux musiciens de produire une plus grande variété de notes et d'accords. L'accordéon-piano fut développé dans les années 1850. L'accordéon est un instrument classique de la musique traditionnelle et populaire, notamment en France. Il fut également utilisé en musique classique par le compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski et par le compositeur autrichien Alban Berg dans son opéra Wozzeck ( 1921, représenté en 1925 ).  Le concertina est un petit instrument hexagonal similaire à l'accordéon. Il existe en modèles à simple et à double action. Charles Wheatstone l'inventa en 1829, en s'inspirant du sheng, un ancien orgue à bouche chinois. Sommaire Quitter

331 BASSON Sommaire Quitter

332 Basson, instrument à vent de tessiture basse, de la famille des bois, à anche double. Il est composé d'un tube de bois d'environ 2,4 m, divisé en quatre parties, ou branches. La branche légèrement évasée est emboîtée dans la branche antérieure basse, ou grande branche, qui est à son tour  de même que la petite branche ou pavillon  adaptée à un double raccord, ou culasse. Le basson est généralement muni de huit perces (habituellement contrôlées par des clés) et de dix perces supplémentaires ou plus (également contrôlées par des clés). L'anche est placée dans un tuyau de métal incurvé, ou bocal, inséré dans la petite branche. Créé vers 1650, le basson a une étendue d'environ trois octaves et une quinte partant du si bémol grave au do naturel. Introduit dans l'orchestre à la fin du XVIIe siècle pour soutenir les cordes les plus basses, l'instrument finit par occuper une position indépendante en tant qu'instrument de basse de la section des instruments à vent, grâce à des compositeurs tels que Joseph Haydn et Mozart. Au XIXe siècle, la technologie permit d'améliorer encore le basson : les fabricants allemands lui ajoutèrent des clés et modifièrent la disposition des perces, créant le modèle que nous connaissons aujourd'hui. Le contrebasson est d'une octave plus basse que le basson. Son timbre profond fut utilisée par Beethoven dans ses symphonies et dans la scène lugubre de la prison de son opéra Fidelio. Sommaire Quitter

333 CLARINETTE Sommaire Quitter

334 Clarinette, instrument à vent, de la famille des bois, composé d'un tuyau à perce cylindrique muni d'une anche simple fixée sur la table du bec. La partie inférieure de l'instrument (corps du bas) se termine par un pavillon évasé. Les clarinettes modernes sont généralement en ébène . Certains sont ouverts et peuvent être obturés par le doigt du Clarinettiste ; d'autres sont contrôlés par des clés munies d'un tampon .La clarinette la plus commune est la clarinette en Si bémol .Les autres clarinettes sont la clarinette en Mi bémol, la clarinette en La , la clarinette basse . La clarinette fut mise au point vers 1700 par le flûtier allemand Johann Christian Denner ( ), désireux de perfectionner un instrument à anche populaire constitué d'un simple tuyau : le chalumeau médiéval. Aux alentours de 1840, deux systèmes de clétage complexes furent mis au point : le système Böhm, utilisé dans la plupart des pays et breveté en 1844 par le Français Auguste Buffet, qui adapta les améliorations apportées à la flûte par Theobald Böhm, et un système à sonorité plus sombre, aux trous plus étroits, développé vers 1860 par le Belge Eugène Albert. Les clarinettes firent leur entrée dans l'orchestre vers 1780, dans le groupe des bois. L'ouverture pour deux clarinettes et cor ( 1748 )de Georg Friedrich Haendel, le concerto en La majeur ( 1791 ) et le quintette pour clarinette de Wolfgang Amadeus Mozart, l'ouverture de Freischütz ( ) ainsi que plusieurs concertos de Carl Maria von Weber furent les premières pièces qui mirent véritablement en valeur la clarinette. Très appréciée pour la couleur de sa sonorité, elle fut également utilisée par Verdi, Wagner, Brahms, Schubert, Weber, Ravel, Debussy. La clarinette est également présente dans la musique populaire d'Europe centrale, notamment en Bulgarie ou dans la musique klezmer, ( musique Juive ), et dans le jazz des années 1930, avec notamment le clarinettiste virtuose Benny Goodman. Sommaire Quitter

335 COR Sommaire Quitter

336 Cor, classe d'instruments à vent constitués d'un tube en cuivre enroulé sur lui-même débouchant généralement sur une ouverture conique . Le son est créé grâce à la vibration des lèvres dans un bassinet métallique appelé embouchure (comme pour la trompette). Les cors étaient faits à l'origine de cornes ou de défenses d'animaux. Parmi les autres instruments qui ont pour ancêtres des cornes d'animaux, on trouve le cor des Alpes, le clairon, le cornet à pistons, et le cornet de la Renaissance, qui est un cor en bois avec des trous pour les doigts. Le cor d'harmonie fut introduit vers 1650 en France ; c'est une version agrandie des cors en croissant de lune, désormais constitués de tubes s'enroulant sur eux-mêmes. Le cor de chasse français, entré dans les orchestres au début des années 1700, produisait environ vingt harmoniques de la gamme naturelle. Le cor gagna en flexibilité à partir de 1750 grâce à l'invention de la technique du « hand-stopping » (« boucher avec la main »), qui consiste à mettre une main dans le pavillon pour modifier la qualité ou la hauteur des notes naturelles jusqu'à un ton entier. Malgré ce progrès, des longueurs de tubes encombrantes, appelées « rallonges », étaient nécessaires pour jouer dans plusieurs tonalités. L'invention des pistons au début du XIXe siècle révolutionna le cor, en permettant au musicien de changer la longueur du tube, donc la tonalité de base, simplement en bougeant un doigt. Un cor en clé de fa avec trois pistons peut produire la gamme chromatique sur plus de trois octaves. En musique contemporaine, on utilise le hand-stopping pour modifier l'intonation et le timbre des notes. Le cor moderne en fa a trois pistons, des bobines circulaires de tubes étroits s'évasant à une de leurs extrémités en un large pavillon, et un bec en forme d'entonnoir, qui donne au cor un son doux et velouté. De nombreux orchestres modernes possèdent quatre ou même huit cors. Il existe aujourd'hui une vaste littérature destinée à cet instrument ; Mozart, Strauss ou plus récemment Hindemith ont écrit des concertos pour cor et orchestre. Quant au cor anglais, c'est en fait un hautbois grave. Sommaire Quitter

337 FLUTE Sommaire Quitter

338 Flûte, instrument de musique à vent, de forme tubulaire, actionné par le souffle que l'interprète dirige contre le bord de la plaque de l'embouchure, mettant en vibration l'air enfermé dans le corps. On produit des sons différents en laissant ouverts ou en fermant les autres trous disposés le long de la tige. Les flûtes traversières, qui sont tenues horizontalement, telles que les flûtes utilisées dans l'orchestre occidental , sont munies d'une embouchure taillée directement dans le corps. Les flûtes à bec, qui sont tenues verticalement, disposent d'une embouchure à l'extrémité de la tige. L'embouchure du pipeau et de l'ocarina canalise le souffle contre le bord d'un trou. La flûte traversière, la flûte la plus répandue dans la musique occidentale, apparut en Chine vers 900 av. J.-C. Vers 1100 apr. J.-C., elle gagna l'Europe, où elle devint un instrument de musique militaire dans les pays de langue allemande  d'où son nom ancien de « flûte allemande ». Au XVIe et au XVIIe siècle, dans la musique de chambre, les familles de flûtes en usage avaient une tessiture allant de la soprano à la basse. Faites d'une seule pièce, ces flûtes avaient un corps cylindrique percé de six trous. La flûte fut remodelée vers la fin des années 1600 par la famille de luthiers français Hotteterre. Ils construisirent l'instrument en trois parties, ou branches, avec une clé et un corps conique. Cette flûte remplaça la flûte à bec dans l'orchestre à la fin des années Progressivement, d'autres clés furent ajoutées afin de perfectionner la sonorité de l'instrument. Alors que la flûte à quatre clés devint un instrument courant vers 1800, les flûtes à huit clés ne furent créées qu'au cours du XIXe siècle. En 1832, le luthier allemand Theobald Böhm élabora une flûte avec un corps conique perfectionné et, en 1847, il fit breveter sa flûte à corps cylindrique, qui est le modèle le plus répandu au XXe siècle. La flûte cylindrique de Böhm est en métal ou en bois et possède treize trous ou plus, contrôlés par un système de clés. Son étendue est de trois octaves. D'autres flûtes utilisées dans l'orchestre comprennent le piccolo (qui sonne à l'octave supérieure de la flûte ordinaire) ainsi que les flûtes alto et basse. Sommaire Quitter

339 GUITARE Sommaire Quitter

340 Guitare, instrument de musique de la famille des luths, à caisse plate, aux bords incurvés, avec une ouïe ronde et un manche muni de frettes et de six cordes. Les cordes sont attachées aux chevilles du haut du manche et, à l'autre extrémité, à un chevalet collé sur la table d'harmonie ou ventre. Les trois cordes hautes sont généralement en boyau ou en nylon, alors que les autres sont en métal. Les doigts de la main gauche du guitariste pressent les cordes sur les frettes appropriées afin de produire les sons désirés les doigts de la main droite pincent les cordes. On joue de certaines guitares munies de cordes en métal à l'aide d'un petit plectre plat, ou médiator. Origines espagnoles Des instruments semblables à la guitare existent depuis les temps anciens, mais le premier document qui atteste l'existence de la guitare date du XIVe siècle. Dans sa forme la plus ancienne, elle était munie de trois chœurs (paires) de cordes et d'une corde unique (la plus aiguë). La guitare apparut probablement en Espagne, où vers le XIVe siècle les classes moyennes et inférieures en faisaient leur instrument favori, à l'instar de l'aristocratie qui privilégiait son équivalent, la vihuela, un instrument de forme similaire considéré comme son ancêtre et muni de six doubles chœurs. La guitare devint populaire dans les autres pays d'Europe aux XVIe et XVIIe siècles ; vers la fin du XVIIe siècle, un cinquième chœur de cordes basses fut ajouté aux quatre autres. La guitare moderne fut conçue au milieu du XVIIIe siècle : les doubles cordes furent alors remplacées par des simples et une corde haute fut ajoutée aux cinq autres. Au XIXe siècle, les luthiers agrandissent la caisse, l'incurvent davantage, réduisent l'épaisseur du ventre et changent l'intérieur de la caisse. Les anciennes chevilles en bois sont remplacées par une tête mécanique moderne. Suite page suivante … Sommaire Quitter

341 LA GUITARE : Du classique au jazz
En Espagne et en Amérique latine, on joue de plusieurs sortes de guitares, dont la tessiture va de la contrebasse à la soprano et qui possèdent un nombre de cordes variable. La guitare à douze cordes est munie de six chœurs de cordes dans sa tonalité normale. La guitare hawaïenne, ou guitare à cordes d'acier, se tient sur les genoux du guitariste, qui presse les cordes métalliques de l'instrument en faisant glisser une barre en métal le long du manche. Les cordes sont généralement accordées selon les notes d'un accord. La guitare électrique, conçue pour la musique populaire aux États-Unis dans les années 1930, a habituellement une caisse pleine sans résonance. Le son de ses cordes est amplifié et manipulé électroniquement par le guitariste. Ce fut l'inventeur et musicien américain Les Paul qui créa des prototypes de guitare électrique à caisse pleine et rendit populaire cet instrument au début des années En tant qu'instrument de musique classique, la guitare fut popularisée grâce aux efforts déployés par le compositeur espagnol Francisco Tarrega et par le guitariste espagnol virtuose Andrés Segovia. Le plus célèbre guitariste et compositeur de jazz est le virtuose français d'origine tsigane Django Reinhardt, initiateur d'un style original. Sommaire Quitter

342 HAUTBOIS Sommaire Quitter

343 Hautbois, instrument à vent à anche double avec un corps en bois constitué d'un tuyau conique. Le hautbois fut inventé au XVIIe siècle par les musiciens français Jean Hotteterre et Michel Philidor, qui modifièrent le chalumeau, instrument plus grave à anche double. Leur hautbois a un tuyau plus étroit que celui du chalumeau, un corps en trois parties au lieu d'une seule et une anche plus petite, serrée entre les lèvres de l'exécutant. Vers 1700, la plupart des orchestres avaient deux hautbois. Les premiers hautbois avaient sept perces et deux clés. Vers les années 1700, on employait également des modèles à quatre clés. Dans les années 1800, des clés supplémentaires furent ajoutées, atteignant le nombre de quinze ou plus, et le tuyau ainsi que les perces furent redessinés. Les hautbois de l'école française (dont on joue dans la plupart des pays aujourd'hui) ont un tuyau très étroit et un son pénétrant. Ceux de l'école allemande (dont on joue également à Vienne et dans les pays marqués par la culture viennoise) ont un tuyau plus large et un son plus harmonieux. La tessiture du hautbois moderne s'étend sur deux octaves et demie à partir du si en dessous du do naturel. Haendel, Joseph Haydn, Mozart, Beethoven, Schumann et Nielsen figurent parmi les compositeurs qui écrivirent des solos pour hautbois. Le cor anglais est un hautbois alto d'une tonalité inférieure d'une quinte. Il est probablement identique à l'oboe da caccia (« hautbois de chasse » en italien) utilisé par Jean-Sébastien Bach. L'oboe d'amore (« hautbois d'amour »), créé vers 1720 et également utilisé par Bach, a une tonalité d'une tierce en dessous du hautbois. Le heckelphone, conçu en 1904, est un hautbois baryton perfectionné, d'une tonalité inférieure d'une octave à celle du hautbois. Le terme de hautbois fait également référence de manière générique à n'importe quel instrument à anche double, tel que les chalumeaux européens folkloriques (par exemple le zurla des Balkans), l'aulos de la Grèce antique, le nagasvaram indien et le hichiriki japonais. Sommaire Quitter

344 BATTERIE Sommaire Quitter

345 Tambours, instruments à percussion, formés d'un fût (ou caisse) cylindrique ou en forme de cuvette aux extrémités duquel sont tendues une ou deux peaux mises en vibration par percussion avec les doigts ou avec des baguettes. Le fût maintient la ou les membrane(s) en place et agit comme une caisse de résonance. Fondamentalement tubulaire, la forme du fût peut varier. Il peut être cylindrique, comme la grosse caisse, avoir la forme d'un tonneau (comme certains tambours de Chine et d'Inde), d'un vase sans fond, comme le darabuka (ou darbuqqa) à une seule membrane du Moyen-Orient, ou d'un sablier, comme le tsuzumi japonais à deux peaux. Les tambours dont la caisse n'est pas suffisamment profonde pour servir de caisse de résonance (comme le cas du tambourin) sont dits « sur cadre ». Les tambours pourvus d'une membrane en forme de bassin demi-sphérique sont appelés timbales. Elles sont généralement accordables et jouées deux par deux. On compte parmi elles les timbales utilisées dans l'orchestre européen depuis le XVIIIe siècle, les naqqâra des pays islamiques ainsi que leur parent médiéval, les nakers et les bamacrya, utilisées dans la musique classique indienne. Les fûts de tambour sont généralement en bois, en métal ou en terre cuite. La membrane (en peau d'animal ou en plastique) est fixée à la caisse au moyen de clous, colle, boutons, pinces, d'un laçage ou d'une corde recouvrant les bords de la peau tout autour de la caisse. Les tambours d'orchestre occidentaux à deux membranes tels que la caisse claire, la caisse roulante et la grosse caisse, sont généralement pourvus de deux colliers (un pour chaque membrane) autour desquels sont enroulés les bords de la peau. Serrés l'un contre l'autre, ces deux colliers maintiennent la membrane tendue. Les laçages de tension peuvent rendre la forme d'un W ou d'un Y. Sur les tambours modernes, le laçage peut être remplacé par des vis de tension fixées au collier supérieur. Suite page suivante … Sommaire Quitter

346 LES PERCUSSIONS Des formes de tambours existent dans le monde entier et pratiquement dans toutes les cultures. L'origine de cet instrument remonte au moins à 6000 av. J.-C. Presque partout, les tambours revêtent un caractère cérémonial, sacré ou symbolique. Dans certains pays d'Afrique, les tambours symbolisent et protègent la royauté tribale et sont souvent placés dans des lieux ou demeures sacrés. Dans l'ensemble de l'Asie centrale, en Sibérie, et dans certaines tribus indigènes d'Amérique du Nord, les tambours sur cadre peu profonds, à une ou deux membranes, sont utilisés comme instruments rituels par les sorciers ou les guérisseurs. Le tambourin, tambour sur cadre à une seule membrane, muni ou non de cymbalettes, est un instrument traditionnellement réservé aux femmes dans les pays islamiques, comme il le fut, semble-t-il, souvent dans l'Antiquité et dans l'Europe médiévale. Par ailleurs, le tambour est souvent utilisé comme moyen de communication. En Afrique, les tam-tams imitent les intonations de la voix humaine et permettent de transmettre des messages à plusieurs kilomètres à la ronde. La caisse claire, utilisée dans les régiments d'infanterie européens, servait à communiquer des instructions aux soldats et cadençait leur marche à pied. Le rôle musical des tambours varie, allant du simple marquage des temps aux rythmes et contre-rythmes les plus complexes. Dans la musique classique islamique et indienne, les tambours fournissent des rythmes compliqués pour accompagner une mélodie. En Afrique, les ensembles de tambours jouent des rythmes élaborés, superposés les uns aux autres, avec des longueurs et des temps différents. Leur coordination est assurée par un « tambour maître ». Suite page suivante …  Sommaire Quitter

347 Tambours les plus courants
LES PERCUSSIONS Tambours les plus courants La caisse claire possède huit à dix boyaux, regroupés en une corde fixée sous la peau inférieure ou peau de timbre ; cette corde vibre contre les membranes lorsque ces dernières sont frappées. La caisse claire est apparentée au tabor, un tambour à deux membranes, souvent doté d'un boyau simple, joué en association avec un chalumeau à trois trous dans la musique populaire européenne « moderne », comme il l'était au Moyen Âge. La grosse caisse de la musique militaire turque a fait son apparition dans la musique européenne au XVIIIe siècle. Les bongos en forme de godets, que l'on joue par deux, et le conga cylindrique, ou en forme de tonneau, sont des tambours à une membrane provenant d'Afrique et de Cuba. Le tom-tom est un tambour à deux membranes peu profond, utilisé par les tribus indiennes d'Amérique du Nord. Classification Les tambours font partie des instruments membranophones, ce qui signifie que leur son est produit par une membrane vibrante. Le tambour à friction (rommelpot) est membranophone, mais il ne fait pas partie des instruments à percussion. Il se compose d'une peau tirée sur le haut d'un pot et traversée par un bâton que l'on tire de bas en haut pour faire vibrer la membrane. Certains tambours tels que les tambours en acier des Caraïbes ne s'apparentent pas aux membranophones ; ils sont entièrement constitués de matériaux solides qui résonnent et sont donc classés dans la famille des idiophones. Le tambour à fente qui se retrouve dans de nombreuses cultures tribales est également un idiophone ; il est réalisé à partir d'un tronc d'arbre fendu dans sa longueur et évidé inégalement. Sommaire Quitter

348 PIANO Sommaire Quitter

349 Piano (ou pianoforte), instrument à cordes frappées, muni d'un clavier à l'instar du clavecin et du clavicorde et dont les cordes sont actionnées par des petits marteaux, comme le tympanon. Sa principale différence avec les instruments dont il dérive consiste dans un système de marteau et de levier qui permet au pianiste de modifier le volume sonore par un toucher plus ou moins fort. Pour cette raison, le premier modèle connu (1709) était appelé gravicembalo col pian e forte (en italien, « clavecin à clavier pouvant jouer doux et fort »). Il fut construit par Bartolomeo Cristofori, facteur de clavecin à Florence, auquel on attribue généralement l'invention du piano. Deux de ses pianos existent toujours : l'un, datant de 1720, se trouve au Metropolitan Museum of Art, à New York ; l'autre, datant de 1726, est exposé dans un musée de Leipzig, en Allemagne. Débutant vers 1725, lorsque l'organier allemand de Freiberg, Gottfried Silbermann, adopta le système de Cristofori, les principaux développements eurent lieu en Allemagne. Celui qui semble avoir contribué le plus à cette évolution fut Johann Andreas Stein, le facteur de piano d'Augsbourg auquel on attribue l'invention d'un nouvel échappement qui constituait la base du « piano viennois » ; celui-ci fut particulièrement apprécié par Mozart et devint l'instrument préféré des plus grands compositeurs allemands de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Un certain nombre de facteurs du centre de l'Allemagne s'établirent à Londres vers 1760 et fondèrent une école anglaise qui, sous la direction de John Broadwood et d'autres, fut orientée vers la fabrication de pianos plus robustes, semblables aux pianos actuels. Le facteur français Sébastien Érard fonda l'école française dans les années 1790 et créa, en 1823, le système à double échappement, lequel est employé jusqu'à nos jours. À partir de cette époque, de nombreux facteurs de pianos européens travaillèrent à l'amélioration du pianoforte. Dès lors, de nombreuses améliorations furent apportées à la mécanique et à la forme de l'instrument, qui continue à être perfectionné. Les pianos fabriqués en Allemagne et aux États-Unis, notamment ceux qui sortaient des ateliers allemands fondés par Karl Bechstein et des ateliers américains fondés par Steinway et Chickering, sont considérés depuis longtemps comme les plus aboutis. Les pianos produits par la firme autrichienne Bösendorfer sont également hautement appréciés. Suite page suivante … Sommaire Quitter

350 L'étendue des premiers pianos, comme celle du clavecin, était seulement de quatre ou de cinq octaves, tout au plus, mais elle augmenta progressivement pour s'étendre à plus de sept octaves, à mesure que les changements structurels permettaient d'augmenter la tension de plusieurs tons. Un modèle de Bösendorfer a une partie basse étendue, il dispose donc d'une étendue de huit octaves.Le pianoforte moderne se compose de six parties (voir l'illustration) : (1) Le cadre est habituellement en métal. À l'arrière se trouve le sommier d'accroche, sur lequel sont fixées les cordes. Sur le devant se trouve le sommier de chevilles, dans lequel sont enfoncées les chevilles, ce qui permet l'accordage. On passe autour de celles-ci les boucles pratiquées à l'extrémité des cordes, et on règle la tension des cordes en tournant ces chevilles. (2) La table d'harmonie, pièce en épicéa à grain fin placée sous les cordes, renforce le son par des vibrations sympathiques. (3) Les cordes, en fil d'acier, deviennent plus longues et plus épaisses à mesure que l'on passe des aiguës aux basses. Les notes les plus hautes sont données par deux ou trois cordes accordées à l'unisson. Les notes les plus basses sont des cordes simples, plus épaisses, enroulées dans un fin fil de cuivre. (4) Les mécanismes ont pour fonction de propulser les marteaux sur les cordes (voir Principes de mécanique). La partie immédiatement visible du mécanisme est le clavier, une rangée de touches actionnées par les doigts. Les touches correspondant aux sons naturels sont en ivoire ou en plastique blanc. Celles qui correspondent aux tons altérés, dits chromatiques, sont en ébène ou en plastique noir. (5) Les pédales sont des leviers abaissés par les pieds. La pédale sostenuto (ou forte) lève tous les étouffoirs pour que les cordes frappées continuent à vibrer même après que les touches ont été relâchées. La pédale sourdine rapproche tous les marteaux des cordes pour que la distance de frappe soit diminuée de moitié, ou tourne légèrement les marteaux sur un côté et réduit leur surface de contact avec les cordes. Certains pianos ont une pédale centrale supplémentaire qui ne prolonge que les notes déjà jouées au moment où l'on abaisse la pédale. L'emploi de ces pédales produit des modifications subtiles de la tonalité du son. De nombreux pianos droits sont construits avec une pédale qui, lorsqu'elle est abaissée, applique une bande de feutre entre les marteaux et les cordes pour que les touches ne produisent qu'un son très faible. (6) Selon la forme de la caisse, on distingue les pianos à queue, les pianos carrés et les pianos droits. On ne construit plus aujourd'hui de pianos carrés. Cette forme a été remplacée, pour l'usage domestique, par le piano droit, qui prend moins de place. Les pianos à queue sont construits dans des tailles différentes : du piano à queue de concert, 2,69 m de long, au crapaud, moins de 1,8 m de long. Suite page suivante … Sommaire Quitter

351 Les pianos droits comprennent le virginal de la fin du XVIIe siècle, forme plus petite du piano droit. L'épinette et le piano-table sont des petits pianos droits dérivés du virginal. Dans les pianos droits, les cordes sont disposées verticalement ou en diagonale, du haut vers le bas de l'instrument. Dans les pianos droits et les crapauds, les cordes de basse sont tendues diagonalement sur les cordes plus courtes des aiguës, pour gagner de la place et pour effectuer une tension égale : la tension totale des cordes d'un piano à queue est d'environ 30 tonnes, elle est de 14 tonnes pour un piano droit. Lorsque l'on appuie sur la touche d'un piano, sa queue pivote vers le haut et lève un levier qui envoie un marteau sur les cordes correspondant à cette touche. Simultanément, un autre étouffoir est enlevé de ces cordes pour permettre à celles-ci de vibrer librement. (Pour la description détaillée du mécanisme, voir l'illustration.) La touche du piano est un levier qui pivote sur une pointe de balancier. Lorsque le pianiste appuie sur une touche, le pilote de la touche se lève et fait actionner le chevalet qui propulse le marteau sur la corde et lève l'étouffoir. L'extrémité libre de la butée de réglage du levage de la touche entraîne avec elle l'équerre d'échappement (5), et le levier de répétition (9). L'équerre d'échappement pousse le rouleau (6), bourrelet de feutre qui est fixé au manche du marteau (7) ; alors le marteau se lève. Le mouvement vers le haut de l'équerre d'échappement s'arrête lorsque son ergot arrive en contact avec le bouton butoir de l'échappement (8). Le marteau s'élève par rapport à l'équerre d'échappement et vient frapper la corde. Le levier de répétition (9) s'élève également mais seulement jusqu'à ce que l'ergot de l'équerre d'échappement passe au travers et touche la vis de réglage de la hauteur du double échappement (10) ; ce levier reste levé jusqu'à ce que la touche soit relâchée. Suite page suivante … Sommaire Quitter

352 Le marteau retombe, mais seulement partiellement
Le marteau retombe, mais seulement partiellement. Il est arrêté par le rouleau (6) frappant le levier de répétition (9). L'équerre d'échappement (5) peut alors revenir dans sa position originale, sous le manche du marteau partiellement levé. En même temps, la contre-touche (11) empêche le marteau de rebondir sur la corde. Si la touche n'est que partiellement relâchée, le marteau bouge librement sur la contre-touche, et le levier de répétition reste levé. Si le pianiste frappe de nouveau la touche relâchée partiellement, l'équerre d'échappement (5) peut à nouveau pousser le rouleau (6) et le feutre du marteau (7) vers le haut. (Ce système permet une répétition rapide des notes avant que la touche et le marteau aient le temps de retrouver leur position initiale. Son invention fut une amélioration importante des premiers systèmes plus simples, et fut très exploitée par des virtuoses tels que Hummel et Liszt.) Cependant, la queue de la touche a également poussé le levier de l'étouffoir (12), qui soulève l'étouffoir (13) des cordes de cette touche. Lorsque la touche est relâchée, même partiellement, l'étouffoir retombe sur les cordes et interrompt la note. Lorsque la touche est complètement relâchée, toutes les parties du mécanisme retrouvent leur position initiale grâce à la force de gravitation. Contrairement aux pianos à queue, les pianos droits ne peuvent pas compter sur la pesanteur pour ce retour en position initiale. Dans un piano à queue, le mécanisme se trouve dans une position horizontale sur la touche ; dans un piano droit, le mécanisme est adapté pour qu'il soit plus ou moins vertical. C'est parce qu'il ne peut pas compter entièrement sur la gravitation qu'il emploie plusieurs suspensions et petites sangles de tissu pour rappeler certaines parties du mécanisme. Suite page suivante … Sommaire Quitter

353 Les plus grands solistes
Le piano fut toujours un instrument pour virtuoses. Les compositeurs tels que Mozart, Beethoven, Chopin et Liszt jouaient eux-mêmes leurs compositions. La remarquable pianiste allemande Clara Schumann interprétait les compositions de son mari Robert Schumann. La fin du XIXe siècle fut dominée par le pianiste et compositeur russe Anton Rubinstein et à partir du début du XXe siècle de nombreux interprètes donnèrent des récitals en Europe occidentale et aux États-Unis. Parmi ces interprètes figurent le Polonais Ignacy Paderewski et les artistes américains d'origine polonaise Josef Hofmann et Arthur Rubinstein. Dans l'entre-deux-guerres, le compositeur et interprète américain d'origine russe Sergueï Rachmaninov et le pianiste et compositeur américain d'origine autrichienne Artur Schnabel, l'artiste anglaise Dame Myra Hess, l'interprète allemand Walter Gieseking et l'artiste brésilien Guiomar Novaes étaient les concertistes les plus célèbres. Après la Seconde Guerre mondiale, les pianistes russes tels que Sviatoslav Richter et Emil Gilels retournèrent en tournée en Europe et aux États-Unis. Sont considérés comme les plus grands maîtres de tous les temps le Chilien Claudio Arrau, dont le répertoire fut particulièrement étendu, l'interprète et pédagogue américain d'origine tchèque Rudolf Serkin, le virtuose américain d'origine russe Vladimir Horowitz et l'Espagnole Alicia de Larrocha. Parmi les autres interprètes les plus accomplis apparus après la Seconde Guerre mondiale figurent le pianiste autrichien Alfred Brendel, dont l'approche savante suscita des controverses, le pianiste canadien Glenn Gould, dont les enregistrements des œuvres de Bach inaugurèrent un nouveau style d'interprétation, l'artiste américain Murray Perahia et le pianiste et chef d'orchestre d'origine russe Vladimir Ashkenazy. Aujourd'hui, avec l'évolution incessante de la technique pianistique, les concours de piano internationaux éveillent un grand intérêt et permettent de découvrir de nouveaux talents. Sommaire Quitter

354 TROMPETTE Sommaire Quitter

355 Trompette, instrument à vent de la famille des cuivres dont le son provient des vibrations des lèvres de l'interprète placées sur une embouchure. La famille des trompettes comprend les instruments dérivés de la corne animale et ceux composés d'un tuyau plus ou moins cylindrique (en bambou, en bois ou à anche). On trouve dans de nombreuses cultures une trompette faite d'une grande conque, qui est un instrument rituel. Les trompettes en bronze et en argent à long tube droit conique ont survécu de l'Égypte ancienne et ressemblent à d'autres trompettes anciennes comme la hasosra hébraïque, la buccina des Romains et le salpinx grec. Dans l'Europe médiévale, la longue trompette rectiligne appelée bucine fut remplacée, vers 1300, par une version plus courte. Vers 1400, l'instrument fut plié en forme de S, et, vers 1500, il fut enroulé en une boucle allongée. Fabriquée en cuivre ou en argent, la trompette de cette forme fut utilisée dans les cérémonies et dans les orchestres jusqu'à environ Ses tuyaux cylindriques étroits lui donnaient une sonorité brillante, mais ses notes étaient limitées à des harmoniques de la note fondamentale déterminée par la longueur de l'instrument. Les luthiers, au début des années 1800, cherchèrent à construire une trompette qui pouvait jouer une gamme chromatique complète dans son étendue. Un mécanisme de clés pour ouvrir et fermer des ouvertures latérales dans le tuyau servit de solution éphémère. Vers 1820, les pistons furent ajoutés à la trompette. Le piston ouvre une valve qui ajoute une longueur supplémentaire de tuyau. La tonalité de base de l'instrument est abaissée et donne, par conséquent, des séries d'harmoniques différentes. Pour exécuter les parties de tonalité aiguë dans les œuvres de J.S. Bach, comme le Deuxième Concerto brandebourgeois, une trompette plus petite, nommée trompette de Bach, apparaît maintenant dans les ensembles baroques. La trompette moderne a trois pistons et un tuyau en partie cylindrique et en partie conique. La trompette d'orchestre standard, en si bémol, possède une étendue d'environ trois octaves allant du fa dièse jusqu'en dessous du do naturel. Il existe des modèles en ré, en do et dans d'autres tonalités. On écrit pour toutes ces trompettes comme si leur tonalité était en do (un morceau écrit en do donne des sonorités en si bémol lorsqu'une trompette est en si bémol, ce qui permet aux interprètes de changer d'instrument sans apprendre de nouveaux doigtés). Sommaire Quitter

356 VIOLON Sommaire Quitter

357 Violon, instrument de musique à cordes frottées à l'aide d'un archet ; le plus célèbre des instruments de l'orchestre. L'archet est une fine baguette, légèrement incurvée, d'environ 75 cm de long, réalisée dans un bois provenant du Brésil, tendant de la pointe au talon une mèche de crins de cheval enduite résine (colophane). Le violon possède quatre cordes accordées à la quinte (sol, ré, la, mi, appelée également chanterelle) : Les cordes des premiers violons étaient en boyau d'animal. Aujourd'hui, elles peuvent également être en métal. La famille des violons comprend la viole, l'alto, le violoncelle et la contrebasse). Le violon est l'instrument le plus aigu de la famille. Les principales parties du violon sont la table d'harmonie (aussi appelée corps ou caisse), généralement en épicéa, le fond, en érable, les éclisses, le manche, la touche, en ébène, le chevillier, la volute, le chevalet, le sillet, le cordier, les ouïes (ou esses) en forme de « f ». Il est composé de près de quatre-vingts pièces. La table, le fond et les éclisses sont assemblés entre eux pour former une caisse creuse. Cette dernière contient l'âme du violon, petit cylindre d'épicéa, placée entre la table et le fond, un peu en arrière du côté droit du chevalet (près des cordes aiguës) et la barre, qui est une petite tige de sapin collée à l'intérieur de la caisse, sous le côté gauche du chevalet. L'âme et la barre jouent un rôle important du point de vue acoustique (transmission du son) et renforcent la structure. Les quatre cordes (sol, ré, la, mi) sont tendues depuis le cordier, de part et d'autre du chevalet, et passent par-dessus la table d'harmonie pour finir au chevillier où elles sont retenues par des chevilles réglables. Le violoniste, qui tient le violon entre la clavicule et le menton, obtient des sons de hauteur différente en plaçant les doigts de la main gauche sur la corde et en l'appuyant contre la touche. Lorsqu'il frotte l'archet sur les cordes, en formant un angle droit avec celles-ci au niveau du chevalet, elles vibrent et émettent un son. Suite page suivante … Sommaire Quitter

358 De sonorité chantante, le violon se prête aussi bien à des pièces brillantes et rapides qu'à des mélodies lyriques. Les violonistes peuvent également produire des effets par différentes techniques : pizzicato, en pinçant les cordes ; trémolo, en déplaçant rapidement l'archet sur une corde ; sul ponticello, en maintenant l'archet extrêmement rapproché du chevalet pour produire un son fin et cristallin ; col legno, en utilisant la baguette de l'archet au lieu de la mèche ; harmoniques, en appuyant légèrement les doigts de la main gauche sur certains points de la corde, pour obtenir un son élevé, proche de celui de la flûte et glissando, en faisant glisser les doigts de la main gauche de haut en bas, le long de la corde, pour produire une série de sons ascendants ou descendants. Le violon a fait son apparition en Italie, au début des années Il semble être issu de deux instruments à archet du Moyen Âge, la vielle (vièle) et le rebec. Il est également apparenté à la lira da braccio, instrument ressemblant au violon, à cinq cordes mélodiques et deux bourdons. Bien qu'elle ne soit pas son ancêtre direct, la viole, instrument à six cordes, muni de frettes, est également proche du violon. Apparue en Europe avant le violon, elle cohabita avec lui pendant près de deux cents ans. Plus probablement a-t-il pour ancêtre la cithare. Les premiers fabricants de violons étaient des Italiens du Nord : Gasparo da Salò ( ) et Giovanni Maggini (v.  ) de Brescia et Andrea Amati de Crémone. L'art de la fabrication du violon atteignit son apothéose au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle dans les ateliers des Italiens Antonio Stradivari, dit Stradivarius, et Giuseppe Guarneri, tous deux de Crémone, et de l'Autrichien Jacob Stainer. Comparés aux violons modernes, les premiers violons avaient un manche plus court et plus épais, placé moins en arrière de la table, la touche était plus courte, le chevalet plus plat et les cordes étaient en boyau naturel. Les premiers archets étaient également différents de ceux que nous connaissons aujourd'hui. Les principales modifications sont intervenues aux XVIIIe et XIXe siècles, pour donner au violon une tonalité plus forte et plus brillante. Un certain nombre de violons des XVIIe et XVIIIe siècles ont d'ailleurs été restaurés au XXe siècle par des instrumentistes soucieux d'utiliser des instruments proches de ceux qu'avaient connus les compositeurs de l'époque. Suite page suivante … Sommaire Quitter

359 Utilisé originellement pour l'accompagnement de danses ou de chants à deux voix, le violon fut d'abord considéré comme un instrument de faible niveau social. Cependant, dans les années 1600, il acquit ses titres de noblesse avec des opéras tels qu' Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, et à travers les musiciens du roi de France Louis XIII, les Vingt-Quatre Violons du roi, formés en Cette ascension du violon se poursuivit pendant toute la période baroque, avec notamment les œuvres de nombreux violonistes-compositeurs : Arcangelo Corelli, Antonio Vivaldi et Giuseppe Tartini en Italie, et Heinrich Biber, Georg Philipp Telemann et Johann Sebastian Bach en Allemagne. Le violon devint alors l'instrument majeur des principaux genres musicaux de l'époque : solo concerto (pièce de concert pour violon seul), concerto grosso, sonata, trio sonata et suite, ainsi que dans l'opéra. Au milieu du XVIIIe siècle, le violon devint l'un des instruments solistes les plus populaires de la musique européenne. Les violons constituèrent progressivement la section majeure de l'orchestre, et devinrent l'ensemble instrumental le plus important des âges baroque et classique. Dans l'orchestre occidental moderne, il est toujours l'ensemble instrumental le plus important et la famille des violons continue de représenter plus de la moitié des musiciens. Au cours du XIXe siècle, des violonistes virtuoses de renommée internationale, se produisirent dans toute l'Europe. Parmi eux figurent les artistes italiens Giovanni Viotti et Niccolò Paganini, allemands Louis Spohr et Joseph Joachim, l'artiste espagnol Pablo de Sarasate, et belges Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe. Au XXe siècle, le violon a atteint de nouveaux sommets artistiques et techniques entre les mains de virtuoses tels que Jascha Heifetz, Fritz Kreisler, Joseph Szigeti, Mischa Elman, Nathan Milstein, Yehudi Menuhin, David Oïstrakh, Isaac Stern et, plus récemment, Itzhak Perlmann et Shlomo Mintz. Présent dans la musique de chambre, les sonates, symphonies, concertos, le violon, soliste ou d'accompagnement, s'identifie à la musique classique occidentale dans son ensemble. Depuis les débuts de la période baroque et jusqu'à ce jour, presque tous les compositeurs ont écrit pour le violon : les quatuors de Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, les concertos de Mozart, Beethoven, Brahms, Mendelssohn, Bruch, Tchaïkovski, Berg, Schönberg lui ont donné un répertoire unique.Il est néanmoins et également présent dans de nombreuses cultures traditionnelles : juive, tzigane, notamment. Ces cultures ont parfois façonné des interprètes qui ont enrichi le style violonistique. Le violon a également connu un certain développement dans le jazz. Sommaire Quitter

360 VIOLONCELLE Sommaire Quitter

361 Violoncelle, grand instrument de musique de tessiture basse de la famille du violon, tenu entre les genoux du violoncelliste. Il a quatre cordes accordées selon le schéma do sol ré la . Les deux violoncelles les plus anciens qui existent datent des années 1560 et furent fabriqués par le luthier italien Andrea Amati. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le violoncelle était d'abord un instrument d'accompagnement qui jouait les lignes de basse et remplissait des structures musicales. Jean-Sébastien Bach a composé six suites pour violoncelle uniquement, vers 1720, et au XVIIIe siècle, Antonio Vivaldi et Luigi Boccherini écrivirent également des concertos pour violoncelle. Au XIXe siècle, les œuvres pour violoncelle comprennent des concertos composés par Johannes Brahms et le compositeur tchèque Antonín Dvorák. Au XXe siècle, des compositeurs tels que Serge Prokofiev et Dmitri Chostakovitch explorèrent davantage les capacités du violoncelle en tant qu'instrument soliste. Les plus grands Violoncellistes du XXe siècle sont l'Espagnol Pablo Casals et le musicien d'origine russe Mstislav Rostropovitch. Sommaire Quitter

362 Antoine Mirété Professeur de Clarinette Compositeur
Adresse : « SYGALAN », route du Cros CHANAC Tél / Messagerie : wanadoo.fr Sommaire

363 Concept : Antoine MIRETE 06 81 60 67 63
Merci d’avoir fait un bout de chemin dans le pays musical… C’est avec un réel plaisir que j’ai élaboré ce mince parcours initiatique. à bientôt pour de nouvelles aventures … Musicalement vôtre … Concept : Antoine MIRETE Antoine Mirété Quitter Sommaire


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