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Publié parJérôme Delorme Modifié depuis plus de 10 années
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UNE VENISE ONIRIQUE Photographies argentiques dorigine prises en JANVIER 2001 puis numérisées et retravaillées sur logiciel de retouche dimage par Jean-Paul BARRUYER Textes du photographe et de différentes signatures
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CETAIT AU TEMPS DE LA PHOTOGRAPHIE ANCIENNE… Début janvier 2001, par un hiver froid mais ensoleillé, alors que le soleil bas sur lhorizon scintillait avec bonheur sur la lagune, jeffectuais un séjour merveilleux de plusieurs jours à Venise. Si ma mémoire est bonne, cétait au temps de mes dernières photographies en argentique sur papier, juste avant lapparition de la nouvelle technologie du numérique. Les boutiques de développement proposaient déjà, moyennant un léger supplément, une version numérisée sur CD-Rom en plus du tirage papier. Cette photographie sur papier avait un coût non négligeable, et lon se contentait alors de ramener un nombre relativement limité de clichés sur quelques pellicules seulement. Jai dû prendre de la cité des Doges une bonne centaine de photos au total, ce qui paraît peut au regard du numérique actuel, alors quaujourdhui je prends facilement plusieurs milliers de clichés en une seule semaine sous le feu de la passion et de lémerveillement sur les lieux de découverte. Mais, à cette époque, tant que la pellicule navait pas été travaillée en laboratoire, il était impossible de contrôler le résultat de limage et il subsistait une grande interrogation quant à la réussite ou non du reportage. Et si cétait léchec, il ny avait plus que lespoir dun hypothétique et peu probable retour sur les lieux à brève échéance… Les photographies argentiques dorigine que vous allez voir, numérisées sur CD-Rom par un laboratoire, sont dune grande banalité car elles représentent les sites classiques et incontournables de la cité à ne manquer sous aucun prétexte, images maintes fois représentées jusquà satiété à la télévision, dans les livres dart, de voyage ou dans les catalogues touristiques. Plutôt que de vous les montrer telles quelles étaient à lorigine, au risque de mentendre dire « Bof ! Venise et ses éternelles gondoles, cest vraiment un sujet bateau ! », jai préféré vous en livrer une version sortie de mon imagination et de mes rêves, une version irréelle et onirique tout à la fois… En réalité, et pour être plus prosaïque, il sagit dune version sortie de ma curiosité informatique par quelques clics de souris à laide dun logiciel graphique de retouche dimage. Le résultat est fort surprenant et donne une vision toute personnelle et parfois même artistique pour certaines vues. Je vous laisse juger… Jean-Paul BARRUYER
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Jardin enchanté pour Marcel Proust, lieu poétique pour Lord George Byron, terre promise pour Auguste Renoir, Venise a de tout temps attiré poètes et artistes qui, charmés, ont exploré les méandres mystérieux dessinés par ses calli, ses vicoli et ses canaux. Chateaubriand, Hemingway, Mozart, Monet, Goethe, Turner, autant de noms dillustres visiteurs étrangers qui se mêlent à ceux des vieilles familles, des palais un brin orientaux, des lieux les plus anciens de la ville qui appartient à la culture littéraire et poétique de lEurope… Raffaella RUSSO Raffaella RUSSO « Palais de Venise » « Palais de Venise » Editions Hazan, 1998 Editions Hazan, 1998
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Venise est une diva, Venise se donne en spectacle ! De la piazza San Marco au quartier perdu de Cannaregio, la ville entière est un conglomérat de palais qui affichent leurs ors, leurs marbres et leurs dentelles de pierre. Cà et là, des églises, baroques en diable, dressent leurs étroits campaniles dont les affolantes inclinaisons nont rien à envier à la célébrissime tour de Pise. Non loin, un canaletto laisse apercevoir une gondole qui glisse sur les eaux irisées pour rejoindre le Grand Canal. « La plus belle avenue du monde », sémerveillait déjà lécrivain Commines, au XVIe siècle… On a beau sy attendre, même les plus blasés ne peuvent que ressentir un vrai choc devant la beauté à couper le souffle de cette cité unique, immuable depuis le Moyen Age ou presque. Ici, pas une voiture, mais des demeures gothiques, Renaissance ou baroques et des rues emplies deau en perpétuel mouvement, aigue-marine le jour, couleur encre au crépuscule… Un caprice darchitecte, un véritable musée à ciel ouvert et surtout une magistrale leçon dHistoire, avec un grand H. Car chaque détail de la ville, demeuré miraculeusement intact, rappelle les splendeurs et les misères de cette cité qui fut, durant des siècles, la plus puissante de la Méditerranée. Lydia BACRIE VENISE, Guides Mondéos VENISE, Guides Mondéos Editions Comex, 2000 Editions Comex, 2000
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UNE VILLE-MUSEE ROMANTIQUE QUI SE MEURT LANGOUREUSEMENT… Venise est lune des rares villes dont on puisse dire quelle est vraiment unique. Construite sur des rives envasées au milieu des eaux de lAdriatique, sur une mosaïque de plus de cent îles, soumise aux marées et régulièrement inondée, elle a connu les pires vicissitudes. Venise était autrefois une grande puissance commerciale en Méditerranée. Son rôle, aujourdhui, est différent. Ses palazzi sont devenus des boutiques, des hôtels ou des appartements, les entrepôts sont des musées et les couvents des centres de restauration dœuvres dart. Pourtant le visage de Venise na guère changé depuis deux cents ans. Un guide ancien de la ville serait encore utilisable aujourdhui, chose presque inconcevable sur le continent. Plus de 12 millions de visiteurs succombent chaque année au charme de cette cité improbable, où le passé est plus réel que le présent. Mais Venise paye tout cela très cher. Les appartements y sont très convoités et les loyers prohibitifs dépassent souvent les moyens des Vénitiens eux-mêmes. Beaucoup dappartements de la ville appartiennent à de riches étrangers qui ny passent que deux ou trois semaines par an. En 1994, la ville comptait 70.000 habitants contre 150.000 en 1950, et on dénombre chaque année 2.000 décès. Lâge moyen de la population de Venise avoisine 50 ans. Les écoles et les maternités ferment les unes après les autres. On ne voit pas dans les rues de Venise ces enfants rois que lon croise partout ailleurs en Italie. Tout ferme très tôt le soir. Cest aussi parce que les serveurs, les cuisiniers et les vendeurs doivent prendre le dernier train pour rentrer chez eux, à Mestre, ville aussi laide que Venise est belle… VENISE, Guide « Voir » Hachette, 1999 Hachette, 1999
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VENISE EN QUELQUES MOTS, QUELQUES DATES ET QUELQUES CHIFFRES… VENISE EN QUELQUES MOTS, QUELQUES DATES ET QUELQUES CHIFFRES… Avec ses 70.000 habitants, Venise se trouve au cœur dune lagune, fermée au sud par un cordon littoral appelé «Lido», qui communique avec la mer Adriatique. Au nord, elle est reliée au continent par un immense pont routier et ferroviaire de près de 4 km qui la mène à lagglomération de Mestre, 300.000 habitants, dont elle dépend administrativement. Sur 550 ha, Venise est une mosaïque de 118 îlots séparés par 200 canaux quenjambent 400 ponts. Les édifices ont été à lorigine, pour la plupart, construits sur de solides pieux de bois qui senfoncent insensiblement mais inexorablement au fil des siècles, ce qui ne permet pas dattribuer à la ville, contrairement à celle de Rome, le qualificatif « déternelle ». Elle est traversée en son centre par le prestigieux Grand Canal, la plus belle avenue du monde, qui dessine deux boucles majestueuses sur 3,8 km de long et 70 mètres de large, enjambé par 3 ponts, dont celui du Rialto (fin XVIe siècle) en son centre. Lautomobile y étant bannie, ce qui nest pas le moindre des charmes de Venise, on se déplace dans les ruelles et sur les places à pieds, ou sur leau en gondole (pour le touriste romantique), en motoscafo (vedette-taxi à moteur) ou en vaporetto collectif (bus fluvial). On y dénombre pas moins de 90 églises, recelant des chefs-dœuvre, dont les plus représentées sont la basilique Saint-Marc, la «Salute» (Santa-Maria-della-Salute) et San-Giorgio-Maggiore sur lîle du même nom, mais aussi une centaine de palais prestigieux de styles gothique, Renaissance ou baroque, le long du Grand Canal, et de nombreux musées dune richesse inouïe. Le centre vital et touristique reste lincontournable et romantique place Saint-Marc, avec son campanile (XVIe siècle, 98 m), sa basilique de style byzantin (à partir du XIe siècle, 5 dômes et de remarquables mosaïques dorées extérieures et intérieures) et le palais des Doges de style gothique (XIVe et XVe siècles), siège du pouvoir autrefois. Jean-Paul BARRUYER Fuyant les Barbares sur le continent, des Vénètes se réfugièrent dans la lagune en 452 après JC et devinrent les premiers Vénitiens qui acceptèrent un chef unique élu, le doge, dès 697… jusquen 1797 ! La République aristocratique de Venise fut une puissance maritime et commerciale qui domina longtemps le bassin méditerranéen et dont lapogée se situe au XVIe siècle (Renaissance). Le doge était, à lorigine, élu par la population. Mais il devint de plus en plus autoritaire et éloigna le peuple du pouvoir. La terreur politique se fit jour alors que la cité était la plus ouverte culturellement, mais aussi la plus licencieuse… En 1797, la Révolution française, avec Bonaparte, mit fin à la République de Venise qui revint à la France en 1805, puis tomba sous tutelle autrichienne en 1815. Venise est enfin rattachée au royaume dItalie en 1866. Jean-Paul BARRUYER
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QUAND VENISE SE CONJUGUE A TOUS LES TEMPS… Venise est la cité du passé, pourtant pas si simple, présent partout et à chaque instant. Le présent nous apparaît ici plus que parfait. Mais alors que la ville lutte depuis des siècles contre les eaux, le futur devient de plus en plus conditionnel et pourrait réserver aux prochaines générations un visage imparfait, celui du passé antérieur à sa fondation, quand leau régnait partout en maîtresse absolue. Alors, plus que jamais, il est impératif que chacun participe à sa sauvegarde, ne serait-ce pour que Venise devienne elle aussi une ville éternelle, une ville infinie, une ville… de linfinitif ! Jean-Paul BARRUYER février 2009 février 2009
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