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TC Économie du développement - IUED
Processus d’accumulation Modèle de G.A. Fel’dman (1928) adapté des schémas de la reproduction de Marx *** qui était Feld’man + schéma reproduction Réflexion à long terme sur les processus d’accumulation du capital et la croissance économique. Comment faire pour qu’ils soient les plus rapides possibles ? Question centrale en économie qui a occupé beaucoup de penseurs depuis les physiocrates et leur tableau économique. On la trouve aussi chez Rostov (dernière partie du texte sur les cheminements sectoriels). Elle se pose autant dans une économie planifiée (réflexion a priori) que de marché (a posteriori). Cependant ce sont les penseurs soviétiques / socialistes en général qui sont allés le plus loin dans cette modélisation. Souvent modèles complexes. L’an dernier, tableau économique et matrice de Leontief grosses difficultés… Cette année, modèle le plus simplifié possible = celui de Fel’dman inspiré des schémas de la reproduction de Marx. Ces schémas raisonnent de manière plus complexe sur le même problème. Le modèle de Fel’dman évacue la théorie de l’exploitation pour raisonner seulement sur l’accumulation. Pour ceux qui sont intéressés, se reporter à ces schémas dans le livre II du capital. Grigorii Alexandrovic Fel'dman, "Reflections on the Structure and Dynamics of the National Economy of the USA from 1850 to 1925 and of the USSR from to ", 1927, Planovoe khozyaistvo "On the Theory of Rates of Growth of the National Income", 1928, Planovoe khozyaistvo. "On the Limits of Industrialization", 1929, Planovoe khozyaistvo. "An Analytical Method for Constructive Perspective Plans", 1929, Planovoe khozyaistvo. Electrical engineer, founder of the socialist economic growth theory. Employed two-sector growth models to analyze the impact of growth on economic structure. Eventually purged by Stalin and shot. ( TC Économie du développement - IUED 5e séance
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Objectifs de la présentation
Comprendre à partir d’un modèle simplifié la dynamique d’interaction entre les secteurs de l’économie Savoir l’appliquer à une réflexion théorique à long terme sur l’accumulation du capital et la croissance économique Pour réfléchir sur l’accumulation du capital, nécessaire de se pencher sur l’interaction entre les secteurs de l’économie. Si on imagine un découpage simple entre industrie lourde, légère, de biens de consommation, on voit que ces secteurs sont inter reliés par leurs produits et intrants : Le secteur de l’industrie lourde fournit des intrants au secteur de l’industrie légère qui fournit à son tour les intrants du secteur de l’industrie de biens de consommation Pour accumuler dans le temps du capital de production et faire croitre la quantité de biens de consommation, il faut que les articulations entre les secteurs se fassent bien, qu’il n’y ait pas de blocages. Objectif de la présentation : comprendre comment raisonner sur ces articulations à partir d’un modèle simple = de Fel’dman pour l’appliquer à notre problème initial qui est celui de l’accumulation et de la croissance.
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Plan de la présentation
À quoi sert cet outil ? Comment fonctionne cet outil ? Quelles questions cet outil soulève t-il ? Conclusion
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À quoi sert cet outil ? (1) Raisonner sur l’articulation entre secteurs de l’économie Industrie lourde, légère, de consommation … en fonction des arbitrages entre consommation et investissement et sur l’influence à long terme de cette articulation sur : l’accumulation du capital ; les taux de croissance de l’économie ; la quantité de biens de consommation disponible. On retrouve les différents éléments : articulation des secteurs détermine accumulation du capital et croissance économique. On va voir de plus comment cette réflexion mène a faire apparaître l’arbitrage entre consommation et investissement. Accumulation = investissement net c’est-à-dire la part de l’investissement qui excède l’amortissement (+ en fait les stocks éventuels, ici ceux de blé)
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À quoi sert cet outil ? (2) Quantités disponibles pour la consommation
Industrie de consommation Capital accumulé – taux de croissance Industrie légère Investissement / consommation ? Industrie lourde
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Comment fonctionne cet outil ? (1)
On distingue : Un 1er secteur qui produit des biens de production - pour lui même : secteur 1a (industrie lourde) - pour le 2nd secteur : secteur 1b (industrie légère) Un 2nd secteur qui produit des biens de consommation Secteur 1a Machine Machine Schématisation : On se focalise sur l’investissement technique (stock de capital) donc on évacue le problème de la main d’œuvre (on suppose qu’il y en a suffisamment pour faire fonctionner les machines) et celui des intrants industriels et agricoles (on ne fait pas apparaître par exemple le fait qu’il faut du blé pour faire du blé mais seulement les machines pour faire le blé). Question de regard, de choix des variables. Si on fait abstraction de tout cela, le secteur 1a est finalement un secteur qui produit des machines à partir de machines, le secteur 1b aussi mais les machines produites servent finalement à produire des biens de consommation. Schéma : machines vertes = machines pour produire n’importe quelles autres machines (vertes ou bleues) (machines outils) machines bleues = machines pour produire des biens de consommation, par exemple du blé (moissonneuses-batteuses qui coupent et battent les céréales). Secteur 1b Machine Machine Blé Machine Secteur 2
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Comment fonctionne cet outil ? (2)
Hypothèses : Durant chaque période, le secteur 1a dégage un produit net qui peut être investi dans le secteur 1a ou 1b lors de la période suivante De même, le secteur 1b dégage un produit net, qui peut être investi dans le secteur 2 Chaque secteur a assez de main d’œuvre pour faire fonctionner le stock de machines Il n’y a pas de progrès technique L’accumulation du capital correspond ici à l’augmentation des stocks de machines Hypothèse sur le produit net ou surplus : il reste quelque chose lorsqu’on a compensé l’usure des machines et c’est ce quelque chose qui va permettre l’accumulation et la croissance. Toute la question est de savoir comment affecter ce produit net de manière optimale de façon à ce que l’accumulation du capital / la croissance soient les plus rapides possible. Hypothèse sur l’absence de progrès technique : hypothèse de simplification, même si peu compatible avec raisonnement sur de longues périodes de temps. (On s’intéresse aux volumes physiques de blé produit et aux machines accumulées. On imagine que tout le blé est consommé, sinon les stocks de blé feraient aussi partie de l’accumulation. Mais comme raisonnement en volume et on ne peut pas sommer des machines et du blé, on imagine que ce dernier est entièrement consommé.)
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Comment fonctionne cet outil ? (3)
Par exemple, une fois tenu compte de l’usure des machines, on a au cours d’une période : Produit net Secteur 1a 10 000 machines 2 000 machines À investir dans 1a ou 1b? Secteur 1b 2 000 machines 10 000 machines À investir dans 2 Raisonnement dans le temps. On imagine pour raisonner qu’on peut découper le temps en périodes de production qui seraient les mêmes pour tous les secteurs. Vous arrivez à la fin de la période 1 et il vous reste un produit net dans les secteurs 1a et 1b. Vous allez le réinjecter dans l’un ou l’autre secteur pour les période suivantes mais selon quelle clé de répartition ? Ce qui reste du secteur 1b est clair : ce sont des machines bleues pour faire du blé (moissonneuses batteuses) donc elles ne peuvent aller que dans 2. A la période suivante vous aurez donc dans le secteur machines de plus donc en tout. Ce qui reste du secteur 1a – 2000 machines vertes (machines outils) – peut être affecté selon des proportions variables soit à 1a soit à 1b. C’est là toute la question, l’élément qui va déterminer l’allure que va prendre l’accumulation / la croissance. 20 000 unités de blé 20 000 machines Secteur 2
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Comment fonctionne cet outil ? (4)
Question : quelle proportion du produit net du secteur 1a investir dans 1a (et non dans 1b) à chaque période pour obtenir la plus grande quantité de blé possible ? Réflexion à long terme : investir plus maintenant pour consommer plus dans 10, 20, 30… ans ? Qualitativement : si on affecte une proportion plus grande au secteur 1a la capacité de production va croître au détriment de la consommation immédiate, et inversement. Idée de cheminements sectoriels à optimiser. Si on formalise, le choix porte donc finalement sur un seul paramètre : la proportion … Qualitativement, plus on affecte une proportion élevée à 1a, plus le nombre de machines dans l’industrie lourde va être important capacité de production, mais restriction présente à la consommation. Inversement : priorité à la consommation présente mais capacité de production croit d’autant moins vite. La clé de répartition peut varier dans le temps idée de cheminements sectoriels optimaux.
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Comment fonctionne cet outil ? (5)
Exemple : = 0,5 Période 1 Période 2 1a = 0,5 10 000 machines 2 000 machines 11 000 machines 2 200 machines 1- = 0,5 1b 2 000 machines 2 200 machines 10 000 machines 11 000 machines Imaginons un exemple : clé de répartition moitié – moitié 20 000 blé 22 000 blé 20 000 machines 22 000 machines 2
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Comment fonctionne cet outil ? (6)
Entre les périodes 1 et 2, le taux de croissance de tous les secteurs a été de 10% La quantité de blé est passée de à Le stock de machines dans 1a et 1b est passé de à L’économie avance sur une voie de croissance constante de 10% tant qu’on continue d’appliquer = 0,5 à chaque période Le rapport de l’investissement au stock de machines est constant La croissance est constante parce que le rapport de l’investissement au stock de machines est constant (l’exemple numérique est construit pour réaliser, de manière simple, cette condition).
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Comment fonctionne cet outil ? (7)
Possibilité de croissance accélérée : > 0,5 pendant une certaine période pour accroître la capacité de production. Le stock de machines croît à plus de 10% par an La quantité de blé à moins de 10% => restriction de la consommation présente pour investir. Lorsque la capacité de production est suffisante, on diminue ( ≤ 0,5) et bénéficie au bout d’un certain temps d’une quantité absolue de blé plus élevée que si on avait suivi une croissance constante.
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Comment fonctionne cet outil ? (8)
Croissance accélérée Par exemple : = 0,5 Croissance constante = 0,5 durant toute la période Tonnes de blé produites (échelle logarithmique) On voit les quantités disponibles pour la consommation sur l’axe des ordonnées On voit le rythme de croissance de la consommation dans la pente des courbes. On calcule que : Le taux de croissance de la production de blé Est inférieur à 10% et décroissant jusqu’à l’année 12 (= point d’inflexion), puis il recommence à croître … jusqu’à dépasser le cap des 10% (à l’année 22) Et il augmente encore, jusqu’à plus de 17% (la pente est de plus en plus verticale ; elle finit par se stabiliser) La quantité de blé produite dépasse celle obtenue dans le cas d’une croissance constante (à l’année 30). => L’effort initial d’investissement permet une consommation plus élevée à long terme. = 0,75 10 20 30 40 50 Périodes de production
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Quelles questions cet outil soulève t-il ?
Ce modèle est très simplifié pour raisonner au niveau théorique ; son application concrète est limitée. Dans une économie réelle, il permet tout au plus de déterminer le sens d’un changement, mais non son intensité. Dans une économie non planifiée, résulte de l’action de l’ensemble des agents économiques et non d’une politique économique centralisée. Toutefois, le modèle permet de réfléchir a posteriori sur les tendances induites par la résultante de ces actions. Simplifications pas réalistes : main d’œuvre toujours suffisante ; pas de progrès technique sur une longue période. 1e critique est en fait celle de Robinson et Eatwell *** voir quel est le modèle élargi
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Conclusion Un modèle très simplifié et élaboré pour une économie planifiée, mais qui pose des questions centrales sur l’interaction entre les secteurs de l’économie et sur leur lien avec l’accumulation du capital et la croissance économique à long terme. Effort d’investissement ou priorité à la consommation ?
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