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Cours d’Economie Industrielle

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Présentation au sujet: "Cours d’Economie Industrielle"— Transcription de la présentation:

1 Cours d’Economie Industrielle
Mlle Nezha KHALAF M Yassine BOUYACOUB 2010/ Université d’Artois

2 Plan du cours Introduction
Chapitre 1 : Structure de marché, pouvoir de marché; Chapitre 2 : Concepts de base, théorie du monopole; Chapitre 3 : Les caractéristiques de l’oligopole; Chapitre 4 : La coopération entre les firmes au lieu de relation verticale; Chapitre 5 : Relation verticales entre les firmes; Chapitre 6 : Contrats interentreprises; Chapitre 7 : Théorie des jeux.

3 Références DennisW. Carlton et Jeffrey M. Perloff ( 1998), Economie Industrielle. Edition De Boerck Université (Traduction française par Fabrice Mazerolle). Jean Tirole (1993), The Theory of Industrial Organization, Edition MIT Press Version française: Théorie de l’Organisation Industrielle, Tome 1 & 2, Edition Economica. Luis Cabral, Introduction to Industrial Organization, Edition MIT Press.

4 Introduction Définition de l’économie Industrielle
La question centrale de l’économie industrielle Méthodes et écoles de l’économie industrielle Limites de l’économie industrielle traditionnelle Caractéristiques de la nouvelle économie industrielle

5 Définition de l’économie Industrielle
L’´economie industrielle s’intéresse: - au fonctionnement et à l’organisation des marchés et des industries, - à la façon dont les firmes se font concurrence sur ces marchés.

6 Définition de l’économie Industrielle
C’est aussi l’objet de la microéconomie, mais... - L’´economie industrielle approfondit l’analyse de la concurrence entre firmes en mettant l’accent aussi sur les variables non tarifaires (stratégies de publicité, de différenciation, investissements en R&D...). - L’économie industrielle se concentre sur l’analyse des situations de “concurrence imparfaite”, entre la vision utopique de la concurrence pure et parfaite et le contre-exemple du monopole. Double approche positive (explicative des faits) et normative (construction de théories, analyse du bien- être)

7 Domaines d’application
L’EI est à la fois schéma et un outil de prévision et d’action qui sert à différents acteurs: aux entreprises, pouvoirs publics, banques et autres apporteurs de capitaux, fournisseurs de biens et services, syndicats professionnels, syndicats de salariés et à toute personne intéressée.

8 Les méthodes d'analyse de l’économie industrielle
Les méthodes micro-économiques  Les différentes approches de la gestion  Les modèles stratégiques  La comptabilité nationale  Le droit et notamment le droit de la concurrence.

9 EI : une méthode d’analyse systémique
Deux optiques de raisonnement : Une optique mécanique : les firmes effectuent leurs calcules économiques et prennent leurs décisions stratégiques dans un milieu immuable et insensible. Une optique systémique : c’est un ensemble d’unités et de relation organisé selon des finalités, doté d’un dynamique autonome et ouvert sur d’autres système.

10 Les premiers développements de l’économie industrielle
Alfred MARSHALL et la loi des rendements décroissants :

11 Les premiers développements de l’économie industrielle
La critique de Piero SRAFFA ( ) : montre que le monopole devient le cas de figure le plus fréquent dans l'économie moderne où chaque unité supplémentaire produite coûte moins cher que la précédente « rendements croissants » C’est le cas, par exemple, du local qui héberge un restaurant : impossible d’en réduire la taille si, un soir, le nombre de clients se réduit de moitié !

12 Les premiers développements de l’économie industrielle
La révolution de la concurrence imparfaite « SRAFFA, MARSHALL et ROBINSON »: ce dernier, développera l’idée que la concurrence est une situation limite et; en revanche, le monopole correspond à la situation économique réelle caractérisée par des rendements croissants. Par exemple : Kodak a contrôlé le marché de la pellicule photographique ; Xerox celui de la photocopie sur papier ordinaire (brevet) ; IBM celui de l'informatique avec la maturité de son Système 360.

13 Les premiers développements de l’économie industrielle
La concurrence imparfaite est caractérisée par : l'atomicité des marchés n'existe pas; l'homogénéité des produits n'existe pas non plus car les entreprises cherchent constamment à échapper à la concurrence en modifiant sans cesse leurs produits ( KIA Motors est le seul constructeur automobile à proposer une garantie de 7 ans sur l’ensemble de sa gamme); les entreprises entretiennent une dynamique pour être, en situation de leader de façon à pouvoir fixer leurs prix qui servent alors de référence aux autres; accord tacite entre la firme dominante et les firmes dominées.

14 Les premiers développements de l’économie industrielle
E. CHAMBERLIN montre que la firme essaie d'échapper à la concurrence pure et parfaite qui lamine ses marges. Elle va différencier son produit, le présenter comme unique et distinct des autres ; elle va segmenter le marché pour se trouver en situation de concurrence monopolistique, J. ROBINSON s’intéresse davantage au développement des économies industrielles. Elle considère que c'est la nature même de la production industrielle imprégnée de progrès technique qui ouvre des possibilités de rendements croissants.

15 Les nouvelles théories de l’économie industrielle
A partir de 1970, deux courants de pensée vont s’attaquer à la logique des travaux précédents : L’école de Chicago conduite par George J. STIGLER ( , Nobel 1982) ; L’école de la contestabilité.

16 Les nouvelles théories de l’économie industrielle
L’Ecole de Chicago: L’affirmation principale est que si une entreprise prédomine, c’est qu’elle est la plus efficace. Une innovation ou une meilleure gestion procure à la firme des profits plus élevés et une position dominante sur le marché. L’école de la contestabilité: l’efficience d’un marché ne dépend pas du nombre de ses agents mais de la concurrence potentielle.

17 Les nouvelles théories de l’économie industrielle
Les théories des asymétries de l’information: On parle d'asymétrie d'information lors d'un échange quand certains des participants disposent d'informations pertinentes que d'autres n'ont pas.

18 Les nouvelles théories de l’économie industrielle
Le modèle S-C-P : MASON a établi les éléments de la chaîne de raisonnement qui sera reprise par tous ses successeurs: dans une activité donnée, plusieurs conditions de base caractérisent des structures-types de marché qui induisent des stratégies, celles-ci permettant la réalisation des performances (modèle formalisé en 1973 par F. M. SCHERER de l'université de Chicago). Cette démarche est connue sous le nom de modèle SCP (pour structure, comportement, performance).

19 Un premier exemple : la publicité sur les chaînes publiques
Le contexte : Décision de supprimer progressivement la publicité sur les chaînes publiques et de financer la télévision publique par une taxe sur le CA des FAI et des chaînes privées. Après l’annonce faite par Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008, les cours de bourse de TF1 et de M6 s’étaient envolés, de 10% et 4,5% respectivement. Cette envolée était-elle justifiée ? Pour la presse d’alors, TF1 et M6 allaient se partager les 800 millions d’euros environ de recettes publicitaires de France Télévision : « L’effet d’aubaine de cette éventuelle réforme pour les deux chaînes privées n’a échappé à personne. Elles récupéreraient, dans ce cas, une bonne part des recettes publicitaires engrangées par France Télévisions millions d’euros en 2007” »(Le Monde du 9 janvier 2008).

20 Un premier exemple : la publicité sur les chaînes publiques
A votre avis... Est-ce une bonne analyse de l’économie du marché de la télévision ? Quels pourraient être les effets de la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publique ? D’autres chaînes pourraient attirer les annonceurs ? TNT... D’autres supports médias ? Presse ? Internet ? Effet sur le prix d’un espace publicitaire ? Prise en compte des « contraintes de capacité » (espaces publicitaires limités) ? Effet de la suppression de la publicité sur l’audience du service public ? L’´economie industrielle fournit des outils qui permettent d’analyser ce type de question : modèles de concurrence, de réaction stratégique, etc.

21 Un premier exemple : la publicité sur les chaînes publiques
Un  « effet d’aubaine » ?

22 Chapitre 1 : Structure de marché, pouvoir de marché
LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE : En vue d ’analyser le contexte concurrentiel, l’économie industrielle s’est dotée d’un paradigme de base dit S-C-P (structure, comportement, performance). Un paradigme étant une démarche organisée pour l’accomplissement d’une tâche donnée. Dans notre cas, l’analyse du contexte concurrentiel.

23 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE :
La démarche du modèle S-C-P (structure, comportement, performance) consiste à déterminer un secteur d’activité donné. Une fois choisi, la démarche consiste à classer les informations recueillies sur ce secteur par groupe de catégorie et ce dans le but de déduire les relations de cause à effet pour expliquer les comportements et la performance de ce secteur

24 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE :
Entre ces différents groupes, le paradigme pose des relations de cause à effet: 1- Les conditions de base déterminent la structure: Éléments sur lesquels l’entreprise n’a aucun pouvoir. Il y a deux principaux types d’éléments : Conditions d’offre : limites technologiques, les prix des facteurs de production, etc. Conditions de demande : Sensibilité aux déterminants de la demande, taille et évolution du marché

25 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE :
2- La structure (du marché) détermine le comportement (des entreprises) «  Portrait d’une industrie »: différenciation du produit, innovation, segmentation, économies d’échelle, concentration de marché, barrière à l’entrée/à la sortie…. 3- Le comportement affecte la performance essentiellement la rentabilité du secteur. Ce que les firmes font et la manière dont elles le font, notamment en terme de Prix, produit, promotion, distribution Pratiques collusives Activités de fusion et d’acquisition

26 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE :
4- Les résultats atteint d’un point de vue privé et social. Privé : Rentabilité des firmes Social : Innovation, création de valeur, etc. L’État peut notamment : imposer certaines normes dans le processus de production Union des artistes réglementer la concurrence loi antitrust Loi de nature environnementale

27 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE :
4- Les résultats atteint d’un point de vue privé et social. Privé : Rentabilité des firmes Social : Innovation, création de valeur, etc. L’État peut notamment : imposer certaines normes dans le processus de production Union des artistes réglementer la concurrence loi antitrust Loi de nature environnementale

28 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE
Il est important de remarquer qu’il existe aussi des effets de retours (ou des relations de cause à effet dans le sens contraire) dans la mesure où le comportement détermine aussi la structure. En effet, le prix, la publicité, la différenciation, l ’intégration, la R&D créent des barrières à l ’entrée (éléments de la structure) De ce fait, les effets de retour rendent le paradigme nécessairement dynamique d ’où la problématique suivante:

29 LE MODELE SCP: UN MODELE CONTROVERSE
Eléments de la structure, de la conduite et de la performance des marchés. Structure Comportement Performance -Types d’intermédiaires -Typologie des marchés -Types des circuits de commercialisation -Nombre d’acteurs -Instruments de mesures -Infrastructures physiques du marché (état des routes, lieux de stockage) -Organisation du marché -Relation entre les divers acteurs (achat/relations avec les fournisseurs, vente/ relation avec les clients) -Techniques de vente et d’achat -Circulation de l’information -Politique de prix -Méthode de transport -Méthode de stockage Financement -Evolution des prix dans le temps et dans l’espace -Degré d’intégration des marchés -Marges et couts de divers acteurs -Analyse des différences de prix entre les différents segments du marché

30 Limites de la relation SCP
Dans l ’évaluation de la performance d’un marché ou d’une industrie, faut-il s ’intéresser aux structures ou plutôt concentrer son attention sur les comportements? Il est difficile de donner une réponse qui tranche dans un sens ou dans l ’autre dans la mesure où les structuralistes et les béhavioristes détiennent chacun une partie de la vérité!

31 Limites de la relation SCP
Industrie multi-produits et rendements croissants: Dietsch (1992) considère que les limites fondamentales du modèle SCP traditionnel reposent sur le fait qu'il échoue à rendre compte du fonctionnement d'une industrie composée d'entreprises multi-produits et produisant en situation de rendements d'échelle croissants Exemple : Unilever France

32 Limites de la relation SCP
Les fondements de la théorie des marchés contestables: L'idée fondamentale de cette théorie est que la concurrence est gouvernée par les conditions d'entrée et de sortie de l'industrie, non pas par le nombre d'entreprises, comme c'est le cas dans le modèle Structure-Comportement-Performance.

33 Exemple : la 4ème licence mobile
Le contexte une quatrième licence mobile a été attribuée à Free en décembre 2009. L’entrée d’un quatrième opérateur est vu comme une bonne chose pour stimuler la concurrence sur le marché des mobiles, un marché souvent considéré comme ”peu dynamique”. Mais ce quatrième entrant partira en retard par rapport aux 3 premiers Investissements nécessaires... Réactions des 3 premiers opérateurs pour ralentir le développement de ce quatrième entrant ? En Economie Industrielle, on considère d’autres dimensions dans la concurrence que le prix : les investissements en capitaux, en R&D, ... Pour « stimuler la concurrence” » on laisse se construire un 4ème réseau : Cette duplication des équipements est-elle souhaitable ? Le critère d’efficacité : le bien-être social

34 Le marché pertinent Définition du marché pertinent:
Avant toute analyse, il faut pouvoir délimiter les contours du marché pertinent Pour y parvenir, il faut analyser le marché sous deux angles: produit et territoire (extension géographique)

35 Le marché pertinent Dimension du produit : tous les biens et services qui constituent des substituts proches font partie du même marché (élasticité-prix croisée) Si la demande du bien X est caractérisée par une élasticité-prix croisée positive et « élevée » par rapport au prix du bien Y, alors les deux biens font partie du même marché. Exemple : l'augmentation du prix du ticket de cinéma augmente la demande en lecteur DVD.

36 Le marché pertinent Dimension géographique : territoire sur lequel les consommateurs peuvent s’approvisionner; Le bien/service produit par une entreprise dans la région X peut-il être substitué, sans hausse excessive de coût, par le même bien/service produit par une entreprise située dans une autre région ? Exemple « marché du béton »: Le coût du transport par route devient équivalent au coût du produit au-delà de 300 km (25 t de charge utile par camion) et limite donc le rayon utile de l’acheminement terrestre. Cette contrainte fait du marché du ciment un marché régional. 

37 La concentration et collusion
La concentration industrielle  La concentration recouvre deux éléments : - Le nombre de concurrents : combien de firmes sont présentes dans une industrie ? - Le pouvoir des entreprises : il témoigne de leurs performances et de leurs capacités à manipuler les conditions de concurrence. Il est simple et usuel d’utiliser ce que l’on appelle le CR (concentration ratio)

38 La concentration et collusion
mécanisme de concentration: - La concentration technique : qui concerne avant tout les établissements, exemple : Renault, Peugeot et Volvo passent un accord pour concentrer la production de leurs moteurs sur un seul établissement. -La concentration économique : elle vise l’accroissement des parts et donc du pouvoir du marché. La CGE, devenue Alcatel-Alsthom, en rachetant en 1986 la plupart des filiales européennes de ITT , pour la fabrication du matériel de télécommunication , est passé du 7 eme rang mondiale au eme et à améliorer sa position stratégique. -La concentration financière : a pour objet la formation de groupes financiers qui à pour conséquence la volonté de la part des groupes d’être leur propre banquier, finançant les activités prometteuses mais déficitaires.

39 La concentration et collusion
Formes et condition de collision: « Les gens d’une même profession se réunissent rarement, même pour s’amuser et se distraire, sans que la conversation n’aboutisse à une conspiration dont le public fait les frais ou à une machination pour accroître les prix. »Adam Smith.

40 La concentration et collusion
Définition de la collusion On parlera de collusion (ou de cartel) lorsque des firmes sur un marché s’entendent pour réaliser des profits supérieurs aux profits « normaux » qu’elles devraient obtenir en situation de concurrence. Les profits ”normaux” sont ceux de l’´equilibre de Nash non coopératif (Bertrand, Cournot...). La collusion peut être : Explicite : les firmes s’entendent explicitement sur des prix, mais aussi des quantités, des capacités de production, des investissements en R&D, etc. -Tacite : comportement qui permet `a des firmes de réaliser des profits supérieurs aux profits ”normaux”, sans qu’il y ait entente explicite.

41 La concentration et collusion
Pourquoi les cartels se forment-ils ? Les firmes sur un marché sont tentées de s’entendre pour augmenter leur pouvoir de marche (leur profit)... On suppose qu’en situation de concurrence, les firmes « maximisent leur profit ». Différentes formes de collusion : - Fixation de prix en commun - Fixation de quantités en commun (plus rare) - Répartition géographique - etc. (d’autres idées ?)

42 La concentration et collusion
les ententes sont plus faciles à réaliser dans les industries présentant de fortes économies d’échelle, car les gains potentiels de l’entente sont plus importants. M. Glais signale les conditions nécessaires à des ententes : 1- un petit nombre d’entreprise 2- un produit homogène 3- une faible élasticité prix de la demande 4- indivisibilités techniques dans l’utilisation du capital 5- un processus de production avec des couts irrécupérable élevés 6- le déclin ou la fluctuation de la demande.

43 La concentration et collusion
La collision est elle un comportement stable ? Selon Stigler, les situations d’entente engendrent naturellement des situations dites « du dilemme de prisonnier ». Deux suspects sont arrêtés par la police. Mais les agents n'ont pas assez de preuves pour les inculper, donc ils les interrogent séparément en leur faisant la même offre. « Si tu dénonces ton complice et qu'il ne te dénonce pas, tu seras remis en liberté et l'autre écopera de 10 ans de prison. Si tu le dénonces et lui aussi, vous écoperez tous les deux de 5 ans de prison. Si personne ne se dénonce, vous aurez tous deux 6 mois de prison. » On résume souvent les utilités de chacun dans ce tableau : Chacun des prisonniers réfléchit de son côté en considérant les deux cas possibles de réaction de son complice. « Dans le cas où il me dénoncerait : Si je me tais, je ferai 10 ans de prison ; Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans. » « Dans le cas où il ne me dénoncerait pas : Si je me tais, je ferai 6 mois de prison ; Mais si je le dénonce, je serai libre. » « Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt à le dénoncer. » Se tait Dénoncer (-1/2; -1/2) (-10; 0) (0, -10) (-5; -5)

44 Un exemple de collusion
Le cartel du diamant : La société DeBeers, fondée en 1870, domine le marché mondial du diamant. Plus un contrôle de la commercialisation que de la production : Central Selling Organization (CSO). Plus de 80% de la production mondiale passe par CSO. Intérêt de passer par CSO pour les producteurs : Expertise, publicité, stabilisation des prix. Peur de représailles en cas de « déviation ». Une déviation : Zaire/Mobutu a essayé de d´evier (en 1981). Deux mois plus tard, une grande quantité de diamants non identifies ont envahi le marche : chute des prix de prés de 40%.

45 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Les barrières d’ordre légal; Supériorité absolue dans les coûts de production; Economie d’échelle et barrière à l’entrée; La surcapacité comme barrière à l’entrée; Différenciation des produits et barrière à l’entrée.

46 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Les barrières d’ordre légal: on peut distinguer : Accès à une profession avec numerus clausus ou accès réglementé. En France de multiples professions sont soumises à des numerus clausus : médecins, pharmaciens, avocats, taxis, etc.... Règlement technique: Ce type de barrière donne une définition très précise d’un produit, empêchant un producteur extérieur au marché de rentrer sur celui- ci.

47 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Supériorité absolue dans les coûts de production: Les entreprises implantées sur le marché, peuvent produire dans des conditions plus avantageuses que leurs concurrents potentiels parce qu’elles maîtrisent mieux les techniques de production, soit en raison de leur expérience passée (effet d’apprentissage), soit parce qu’elles utilisent une technique de production inconnue des entrants, ou protégée par un brevet. En outre, leurs installations anciennes sur le marché leur permet de s’approvisionner à des coûts inférieurs que les entrants.

48 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Economie d’échelle et barrière à l’entrée: La barrière provient du fait que les concurrents potentiels ne sont pas assurés d’obtenir une part de marché suffisante pour tirer pleinement avantage des économies d’échelle. Par conséquent, ils connaîtront un niveau de coût unitaire supérieur à celui des firmes en place. De fait, il existerait une taille efficiente pour entrer sur un type de marché donné.

49 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
La surcapacité comme barrière à l’entrée: Un constat empirique met en lumière le fait que la plupart des firmes n’utilisent pas leur capacité de production à 100% et ce pour diverses raisons, au rang desquelles la possibilité pour la firme de les utiliser en cas d’entrée sur le marché de nouveaux concurrents, afin d’augmenter la production et par la même de diminuer le prix, empêchant ainsi les entreprises entrantes de réaliser des profits.

50 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Différenciation des produits et barrière à l’entrée: On distinguer deux types de barrières à l'entrée : barrières à l'entrée naturelles (innocent barrier to entry) qui résultent des caractéristiques de production. barrières à l'entrée stratégiques qui sont le résultat d'une stratégie délibérée de la firme établie sur le marché.

51 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
« Raising Rival’s Costs » (Hausse des coûts des entreprises rivales) Ce type de barrière à l'entrée recouvre l’ensemble des pratiques qui visent à créer des barrières artificielles. Elles peuvent être de deux types différents : discrimination formelle (licence spécifique, contrôle de tous genres. Souvent de type réglementaire). création de contraintes verticales : entente avec les consommateurs ou avec des fournisseurs sur des pratiques de prix.

52 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
barrières à la sortie: Paradoxalement la possibilité de quitter le marché est un facteur important pour comprendre la décision d’entrée d’une entreprise sur un marché. S’il est couteux de quitter une industrie, les incitations à y rentrer sont moindre. Il est onéreux de quitter une industrie si certains coûts sont irrécupérables. Supposons par exemple qu’une entreprise qui souhaite entrer dans une certaine industrie ait besoin d’équipements très spécialisés et difficiles à revendre. L’entreprise risque de ne pas entrer si elle à l impression que le profit inhabituellement élevés qu’elle observe sont transitoires.

53 Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Exemple: Apres avoir passé onze mois et dépensé au moins 5000 $, JUST DESSERTS a finalement décidé de renoncer à sa demande de permis d’ouverture d’un café et d’une pâtisserie dans le district de BERKLEY ELMWOOD. Pour obtenir ce permis, il aurait fallu que l’administration de BERKLEY annule une loi autorisant un quota géographique concernant le nombre autorisé de restaurants de ce type, fixé à 9. Ce quota était explicitement destiné à protéger les 9 établissements de la concurrence des grandes chaines de restauration rapide. l’échec de JUST DESSERTS s’explique en particulier par l'opiniâtreté du propriétaire de NABOLOM BAKERY, l’un des restaurateurs concerné, qui a su fédérer l’opposition au projet de changer la réglementation.

54 Chapitre II: Théorie du monopole
Définition : Le monopole est l’unique producteur d’un bien sans substituts proches. Il détermine son prix sans concurrence. Sa courbe de demande est décroissante et le prix fixé supérieur au coût marginal. Par conséquent , la quantité vendue est moindre que sur un marché concurrentiel ( ou le prix est égal au coût marginal) et la société subit une perte sèche. Comportement du monopole: L’objectif d’un monopole est de maximiser ses profits. Confronté à une courbe de demande décroissante, il peut fixer un prix supérieur au coût marginal et réaliser ainsi des profits. La capacité de devenir un monopole et la possibilité de le demeurer dépendant à la fois du comportement des entreprises et du gouvernement.

55 Le monopole Raisons de l ’existence d ’un monopole:
législation du gouvernement brevets économies d ’échelle associées à un petit marché Pour qu’un monopole survive il faut qu’il n ’y ait pas de substitut proche qu’il y ait des barrières à l ’entrée

56 Le monopole € par unité d’output, p(y) Plus le niveau d’output (y)
sera élevé, plus le prix du marché p(y) sera bas. Niveau d’output, y

57 Le monopole Supposons que le monopole cherche à maximiser son profit :
Quel niveau d’output y* maximise son profit ?

58 Au niveau y* qui max le profit du monopole:
Le monopole Au niveau y* qui max le profit du monopole: Donc pour y = y*,

59 Le monopole RT(y) = p(y).y y

60 Le monopole RT(y) = p(y).y c(y) y y

61 Le monopole Profit-Maximization RT(y) = p(y).y c(y) y P(y)

62 Le monopole Profit-Maximization RT(y) = p(y).y c(y) y* y P(y)

63 Le monopole Profit-Maximization RT(y) = p(y).y c(y) y* y P(y)

64 Le monopole Profit-Maximization R(y) = p(y)y c(y) y* y P(y)

65 Profit-Maximization Le monopole R(y) = p(y)y c(y) € y* y P(y)
En y*, les pentes de la courbe des recettes et de la droite des coûts sont égales : Recette marginale (y*) = Coût marginal (y*). P(y)

66 Recette marginale La recette marginale (MR) correspond à la recette supplémentaire obtenue lorsque le monopoleur augmente son output d’une unité :

67 Recette marginale dp(y)/dy est la pente de la courbe de la
fonction de demande inverse, donc : dp(y)/dy < 0. Par conséquent :

68 Recette marginale Exemple :
Si p(y) = a - by alors R(y) = p(y)y = ay – by² Et donc : MR(y) = a - 2by < a - by = p(y) pour y > 0.

69 Recette marginale a p(y) = a - by y a/2b a/b MR(y) = a - 2by
Représentation graphique de notre exemple : a p(y) = a - by y a/2b a/b MR(y) = a - 2by

70 Coût marginal Le coût marginal (Marginal Cost) correspond au coût supplémentaire supporté par le monopoleur lorsqu’il produit une unité supplémentaire d’output : Exemple : si c(y) = F + αy + βy² alors:

71 Coût marginal € c(y) = F + ay + by2 F y MC(y) = a + 2by a y
€ par unité d’output MC(y) = a + 2by a y

72 Exemple d’une maximisation du profit d’un monopole
UNISTAR est le seul producteur de chaussures présent sur le marché. Sa technologie de production donne lieu à la fonction de coût total suivante : CT(Y) = Y²/ où Y désigne la quantité produite. UNISTAR a 50 clients, qui ont une demande individuelle moyenne : D = 9 – 0,5.P où P désigne le prix unitaire. 1- Déterminez la production optimale, le prix de vente, le profit d'Ugolin, le surplus des consommateurs. 2- Représentez cette situation sur un schéma simple.

73 Définition des oligopoles
Un marché est un oligopole lorsqu’il comprend un petit nombre de vendeurs. Situation fréquente : automobile, agroalimentaire, électronique, ciment, etc. Par rapport au monopole, il faut prendre en compte un élément supplémentaire: le comportement des concurrents. Chaque entreprise doit en tenir compte. Elle adoptera un comportement stratégique, de nature coopérative ou conflictuelle.

74 Causes des oligopoles La présence de barrières à l’entrée pour les entreprises qui désirent entrer sur le marché (entrants potentiels). De nature réglementaire ou institutionnelle Présence d’économie d’échelle élevant la taille minimale efficiente de l’entreprise Différentiels absolus de coûts (intégration verticale, réseau efficace d’approvisionnement et de distribution, etc.) Différentiation des produits et stratégies des firmes (gamme de produits, niches, etc.)

75 L’équilibre coopératif
Quand les entreprises en situation d’oligopole s’entendent entre elles, on parle d’entente oligopolistique. Par exemple, un cartel est une organisation d’entreprise indépendantes, créant des produits similaires, qui collaborent pour augmenter les prix et limiter la production (pratique souvent illégale!!) Quand les entreprises d’un oligopole peuvent s’entendre pour maximiser leur profit collectif, elles pratiquent un prix et une production de monopole et obtiennent le profit d’un monopole.

76 L’équilibre coopératif
Cmg Prix CM Rmg Demande inverse de l’entreprise A q p G Quantités

77 L’équilibre non-coopératif
Quand les entreprises en situation d’oligopole ne s’entendent pas, il y a «équilibre non-coopératif ». Par rapport au monopole, Il devient difficile de caractériser l’équilibre de marché: un changement de production de la part d’une entreprise modifie les profits de ses compétiteurs, qui vont réagir en conséquence. La stratégie optimale de l’entreprise dépend donc des stratégies de compétiteurs: il y a autant d’équilibres possibles que de combinaisons de stratégie.

78 L’équilibre non-coopératif en duopole
Le duopole est le cas le plus simple de concurrence oligopolistique. Il correspond à une situation avec deux producteurs et des barrières à l’entrée. Exemples possibles d’équilibre de duopole L’équilibre de Cournot Concurrence en quantités L’équilibre de Bertrand Concurrence en prix L’équilibre de Stackelberg Existence d’une entreprise dominante.

79 Le duopole de Cournot (1838)
C’est l’équilibre de duopole le plus simple: Chaque firme considère la production de son concurrent comme donnée. Les entreprises choisissent simultanément ce qu’elles vont produire en prenant le niveau de production de l’autre comme acquis.

80 Le duopole de Cournot (1838)
Le profit de la firme 1 est Π1 = P(q1 + q2).q1 – c1.q1 Comme pour toute entreprise, la condition de maximisation du profit est : δ Π1 / δq1 = 0 Principe central: cette condition permet de déterminer une « fonction de réaction »: q1 = f(q2) Cette fonction donne la quantité q1 qui maximise les profits en fonction de la quantité q2 produite par le compétiteur.

81 Equilibre non-coopératif et Théorie des jeux
L’existence et la stabilité d’un équilibre de marché en oligopole dépend des anticipations que font les entreprises sur les stratégies de leur compétiteurs. Plusieurs équilibres sont possibles en fonction des situations et des stratégies possibles. Le plus souvent les outils de l’économie classique ne permettent pas de déterminer les solutions d’équilibre. C’est en réponse à ce problème que s’est développée la théorie des jeux.. Voir séance suivante

82 Exemple d’une maximisation du profit d’un monopole
On suppose que la demande d'un bien et les fonctions de coût des deux seules entreprises qui interviennent sur le marché sont données par : P = 60 – Y, où Y désigne la demande totale ; CT1 = 0,5. Y1²+ 270 ; CT2 = 10. Y 1. Déterminez les quantités, le prix et les profits d'équilibre de Cournot.


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