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L’ART.

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1 L’ART

2 INTRODUCTION : PEUT-ON DÉFINIR L’ART ?
● Deux significations du mot « Art » : Sens ancien et large : du latin « ars », synonyme de « technique » Mais la Renaissance a marqué un tournant important. Le rôle et le statut social des lettrés a déterminé une évolution dont les peintres ont également été les bénéficiaires, et qui leur a permis de distinguer leur activité des activités artisanales. Elle est marquée par un nouveau type de revendication de la part de l’artiste qui veut désormais pratiquer les « arts libéraux ». Distinction arts libéraux/arts mécaniques. Alberti, De pictura. Evolution du statut des artistes. Alberti, à la fois le témoin et l’un de ceux qui y ont contribué de celle-ci. Cette évolution s’accomplit à travers l’émergence de conceptions qui font de la peinture une « science », et à la faveur d’une conscience nouvelle des finalités de l’art. → distinction ars mechanicus/ars liberalis. Le peintre a pour objectif la gloire et non le gain. Vinci, Traité de la Peinture, « Les œuvres que tu laisseras t’honoreront bien plus que l’argent […] La gloire du riche s’en va avec sa vie, et il ne reste que la gloire du trésor, non celle du thésauriseur. La gloire de l’excellence – virtuoso – dépasse chez les mortels celles de leurs richesses. Combien d’empereurs et de princes sont morts sans laisser aucun souvenir, après avoir recherché Etats et richesses afin de laisser un grand nom ? Et combien vécurent pauvres en argent pour s’enrichir en excellence ? ». Naissance d’un nouveau type d’artiste, conscient de ses facultés créatrices et intellectuelles. Production/création. Processus d’autonomisation de l’artiste qui entraîne l’autonomisation progressive du domaine de l’art. Distinction entre les arts libéraux (beaux-arts) et les arts mécaniques (artisanat).

3 peinture, dessin, sculpture (arts plastiques) La musique, la danse
2) Sens moderne : Activités comme peinture, dessin, sculpture (arts plastiques) La musique, la danse L’architecture Les arts littéraires : poésie, roman… Théâtre Les « beaux-arts » La scission entre l’artiste et l’artisan, la coupure entre l’art et la technique seront consommées au XVIIIe siècle : l’invention de l’expression « beaux-arts » (par opposition aux arts et métiers) en est le signe.

4 • extension moderne des bx-arts :
Cinéma Video Sculpture → Installation Arts plastiques→ collage • arts décoratifs et arts appliquées : Joaillerie Orfèvrerie Ebénisterie - ameublement Tapisserie verrerie Céramiques Mosaïques Mode (vestimentaire) Costumes, maquillage Arts du « design » (design industriel) Graphisme Webdesign… • arts populaires : Chanson Danse folklorique; hip hop Graf slam • autres : arts du jardin cuisine parfum

5 Une définition (vague): l’art désigne l’ensemble des pratiques dont les œuvres (ou les performances) ne sont pas simplement utilitaires mais stimulent … des émotions (notamment esthétiques) … et/ou l’imagination … parfois l’intellect sans rapport immédiat avec notre vie pratique.

6 L’art exprime souvent quelque chose, un contenu.
(contenu : sens exprimé forme : comment s’est exprimé) Qu’exprime l’art ?

7 Est-ce qu’il dit quelque chose de la réalité ?
il exprime la subjectivité ? il réinvente la réalité ?

8 1. L’art comme représentation mimétique de la « réalité »
1.1. mise en place du principe mimétique • L’art est au centre de la culture grecque de la période « classique »

9 • les artistes grecs font des progrès dans les techniques de représentation :
forme en relief : modelé des contours par le jeu de la lumière et des ombres perspective : le raccourci et autres techniques du trompe –l’œil Zeuxis ou Zeuxippos est un peintre grec d'Héraclée qui aurait vécu de 464 à 398 avant J-C.. Jouant sur les couleurs et les contrastes d'ombres et de lumière, il excellait à donner l'illusion de l'espace. On dit que c'est lui qui a introduit l'esthétique du trompe-l'oeil dans la peinture grecque. Il était en concurrence avec Parrhasius d'Ephèse, autre excellent peintre dont on disait qu'il était inégalable dans la finesse des lignes et des contours. Pour se départager, ils se mirent d'accord sur un "duel pictural". Chacun aurait à peindre une fresque, et un jury les départagerait. Zeuxis utilisait tous les trucs du trompe-l'oeil. Ses tableaux frappaient dès le premier regard, tandis que Parrhasius apparaissait comme le challenger car il fallait du temps pour apprécier sa peinture. Zeukis se présenta donc le premier, sûr de lui. Il souleva le rideau qui cachait sa peinture, et l'on découvrit une simple coupe de fruits, avec des poires et du raisin. Pendant un long silence, le jury contempla l'oeuvre, quand soudain un oiseau se posa à côté d'elle et commença à picorer la grappe. Se heurtant au mur, il tomba sur le sol. Tout le monde était stupéfait. Le jury n'aurait pas à se prononcer, car l'oiseau lui-même avait pris la décision. C'est alors que Parrhasius se présenta. Chacun se tourna vers le mur et attendit. Parrhasius restait parmi la foule. Allons, regardons! dit Zeukis. Il faut que Parrhasius soulève le rideau, mais ce dernier ne bougeait pas. La foule commença à grommeler. Mais alors, qu'est-ce qu'il attend? Le jury insistait. C'est alors que Parrhasius répliqua : Je n'ai rien à faire, vous regardez déjà l'oeuvre. Alors seulement, on se rendit compte qu'il avait peint un rideau de manière tellement réaliste que personne ne s'en était rendu compte. Zeukis ne discuta pas la victoire de Parrhasius. Ce dernier avait réussi à tromper des êtres humains, c'est-à-dire des personnes qui s'attendaient à être trompées, et non pas un animal, qui ne cherchait qu'à s'alimenter. Extrait de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien : "[Zeuxis] eut pour contemporains et pour émules Timanthès, Androcyde, Eupompe, Parrhasius. Ce dernier, dit-on, offrit le combat à Zeuxis. Celui-ci apporta des raisins peints avec tant de vérité, que des oiseaux vinrent les becqueter; l’autre apporta un rideau si naturellement représenté, que Zeuxis, tout fier de la sentence des oiseaux, demande qu’on tirât enfin le rideau pour faire voir le tableau. Alors, reconnaissant son illusion, il s’avoua vaincu avec une franchise modeste, attendu que lui n’avait trompé que des oiseaux, mais que Parrhasius avait trompé un artiste, qui était Zeuxis.«  à l’inverse, les silhouettes égyptiennes semblent aplaties Femme assise jouant de la cithare, fresque de la Villa de P. Fannius Synistor à Boscoreale, 30 av. J.-C.)

10 • Platon et Aristote : le principe de l’art comme est celui de la « Mimesis », l’imitation/représentation d’une réalité perceptible, effective ou possible

11 Platon critique l’art pour cette raison
Objet : apparences ≠ réalité ( → reprise judéo-musulmane) Effets néfastes possibles sur les citoyens

12 Aristote s’oppose à Platon

13 ● par nature, la mimesis est au cœur des apprentissages
« Dès l’enfance les hommes ont, inscrites dans leur nature, à la fois une tendance à imiter – et l’homme se différencie des autres animaux parce qu’il est particulièrement enclin à imiter et qu’il a recours à l’imitation dans ses premiers apprentissages – et une tendance à trouver du plaisir dans l’imitation. Aristote, Poétique

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15 Les images imitatives nous permettent d’accroitre nos connaissances
planches de naturalistes au 19ème s. Perception et images mentales sont en effet à la base de la connaissance selon Aristote ( ≠ Platon)

16 • ce n’est qu’une représentation, ce qui neutralise ses effets négatifs possibles
« nous avons plaisir à regarder les images les plus soignées des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, par exemple les formes d’animaux parfaitement ignobles ou de cadavres » Rembrandt, Bœuf écorché

17 → La chose laide est souvent stylisée voire idéalisée dans l’art
« nous avons plaisir à regarder les images les plus soignées des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, par exemple les formes d’animaux parfaitement ignobles ou de cadavres »

18 → l’oeuvre permet la catharsis :
la purification des passions mauvaises l’apprentissage des bonnes émotions « l’art imite la nature » : il la « re-présente », c’est-à-dire à la fois qu’il l’imite, qu’il la présente à nouveau, et qu’il en tient lieu. La mimèsis chez Aristote, pas un vulgaire trompe-l’œil, mais une véritable représentation avec ses propres codes artistiques. L’art imite la nature et même, « il achève ce qu’elle n’a pu mener à bien ». En tant que production artificielle, l’art se distingue radicalement de la nature, mais ne même temps il s’inscrit en elle, la prolonge, la parachève en l’idéalisant; l’art donne en quelque sorte une forme idéale à la nature.

19 Platon et Aristote vont fixer les principes de l’art pour les siècles à venir

20 1.2. la tradition mimétique en peinture : quelques étapes
Une histoire qui suit aussi une logique : De la mimesis idéalisante À la mimesis réaliste. Repère : Idéal / réel

21 • La Renaissance italienne
« Les peintres sont dans la dépendance de la nature ; elle leur sert constamment de modèle ; ils tirent parti de ses éléments les meilleurs et les plus beaux pour s’ingénier à la copier ou à l’imiter. Cette dépendance éternelle, c’est à Giotto, peintre de Florence, qu’on la doit. Car, après tant d’années de guerres et de malheurs, les règles de la bonne peinture et des techniques qui s’y rapportent avaient été oubliées et Giotto seul, bien que né parmi des artistes médiocres, les ressuscita et, par un don de Dieu, les ramena des erreurs où elles se perdaient vers une voie que l’on peut considérer comme la meilleure ». Vasari (XVIème s.) La peinture occidentale fut la seule qui tendit à représenter non seulement la forme de s objets mais leur volume et leur matière, comme si un tableau devait être fait aussi pour le toucher : l’ombre et la perspective furent conçues comme des conquêtes de la vérité en peinture, puisque celle-ci doit décrire les choses et les êtres du monde. On redécouvre certaines techniques perdues depuis l’antiquité Giotto, La Foi, vers 1305, détail de la fresque de la chapelle Santa Maria dell’Arena à Padoue

22 -L’art du raccourci , le jeu de la lumière et des ombres
L’Annonciation vers 1150, miniature d’un évangéliaire souabe, Stuttgart. Giotto, La Foi, vers 1305, détail de la fresque de la chapelle Santa Maria dell’Arena à Padoue

23 L’Annonciation vers 1150, miniature d’un évangéliaire
La perspective géométrique : donner l’illusion de la profondeur L’Annonciation vers 1150, miniature d’un évangéliaire

24 - Mais la réalité représentée est idéalisée
«  Les peintres (…) sont dans la dépendance de la nature ; elle leur sert constamment de modèle ; ils tirent parti de ses éléments les meilleurs et les plus beaux pour s’ingénier à la copier ou à l’imiter». Vasari (XVIème s.) Titien, La venus d’urbin (1538)

25 Le Caravage, David avec la tête de Goliath, (1607)
• un pas vers le réalisme : la peinture Baroque du Caravage Le Caravage, David avec la tête de Goliath, (1607)

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28 Le Caravage détourne motifs religieux ou mythologiques
pour peindre la réalité prosaïque : notamment la vie dans ce qu’elle a de laid

29 • Le réalisme (mi XIXème)
Courbet, « bonjour Monsieur Courbet… »

30 Courbet, L’origine du monde (1866)
Courbet et Manet rejetaient la peinture académique et ses nus lisses, idéalisés, mais s'attaquait aussi directement à la bienséance hypocrite du Second Empire, où l'érotisme voire la pornographie étaient tolérés lorsqu'il s'agissait de peinture mythologique ou onirique. Courbet, L’origine du monde (1866)

31 S’oppose au néoclassicisme
La peinture académique second empire: sujet mythologique, corps et posture idéalisés, … (Tony Robert-Fleury, Le dernier jour de Corinthe, 1870, Orsay)

32 Baudelaire : critique du néoclassicisme (cf. éloge du costume moderne)
Des Fleurs du mal aux petits poème en prose : Du sujet prosaïque à la forme et au contenu prosaïque.

33 ? un progrès dans les techniques de la représent° mimétique.
Mais : doit-on juger une œuvre selon cette aptitude à imiter le réel perçu ? ?

34 • critique 1 : toute représent° ne se veut pas mimétique
1. 3. critiques du principe de la mimesis • critique 1 : toute représent° ne se veut pas mimétique - La caricature Une représentation n’est meilleure qu’une autre qu’en relation à la fonction qui leur est attribuée. Les codes et les conventions qui régissent les représentations varient et dépendent des fonctions que l’on a assignées aux représentations. Cela n’aurait pas de sens de critiquer les dessins d’un caricaturiste sous prétexte que ses dessins ne seraient pas ressemblants. La fonction de la caricature n’est pas de représenter de la manière la plus « réaliste » possible les choses, mais au contraire d’accentuer exagérément certains traits pour faire ressortir l’aspect grotesque du sujet représenté » Gombrich p. 60 Pablo Picasso jeune coq, 1938, fusain sur papier, 76 X 55 cm. Collection particulière

35 De même pour les arts primitifs
… musée du Quai Branly, Paris

36 cela dépend → de l’usage auquel est destiné les images du contexte culturel → des buts de l’artiste

37 ● critique 2 : l’idéal réaliste se base sur une conception naïve de la perception : comme si celle-ci nous montrait le réel tel qu’il est. Joseph Jastrow, psychologue, 1900 Le canard-lapin

38 Interprétation par le cerveau à partir
de concepts, (lapin / canard … ) Perception Donné oculaire

39 Voir qqch = voir quelque chose comme quelque chose
interprétation dans la vision.

40 reproduit en fait une certaine perception du réel
Donc : Le peintre qui cherche à reproduire ce qu’il voit (l’objectivité) reproduit en fait une certaine perception du réel Bref : il exprime nécessairement sa subjectivité Avant d’essayer de dégager plus précisément quelles sont les conditions nécessaires à la compréhension d’une œuvre, il nous faut tout d’abord commencer par aborder la question de la représentation en art et la relation qu’elle entretient avec la notion de vérité : d’une part, parce que toute une tradition a voulu voir dans la capacité « représentative » le modèle de tous les arts et d’autre part, parce que cette conception est directement dépendante de ce que Gombrich a appelé le « mythe de l’œil innocent ». Le mythe de l’œil innocent suppose que les observateurs humains reçoivent passivement des impressions visuelles. Or, parmi ces observateurs, il y aurait les artistes qui se seraient assignés pour tâche de rendre compte de leurs impressions visuelles de la façon la plus fidèle, la plus correcte, la plus juste, la plus vraie possible, ce, par le biais de techniques de représentation. Mais est-ce que cela a un sens de parler d’une représentation « vraie » ?

41 • critique 3 : Hegel : pourquoi vouloir reproduire la réalité (ses apparences) quand on peut créer ?
Trivial. Cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue (…) L'homme devrait éprouver une joie plus grande en produisant quelque chose qui soit bien de lui, quelque chose qu'il lui soit particulier et dont il puisse dire qu'il est sien. Tout outil technique, un navire par exemple (…) devrait lui procurer plus de joie, parce que c'est sa propre œuvre, et non une imitation. Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux; il peut être fier d'avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées. L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l'esprit qu'en imitant la nature. HEGEL

42 2. Le modèle de l’expression
2.1. la thèse hégélienne : le sujet s’exprime et prend conscience de lui-même dans la création cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert (…) dans ses rapports avec le monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme lui-même, dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme d’une réalité extérieure. On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions de l’enfant : il veut voir des choses dont il est lui-même l’auteur, et s’il lance des pierres dans l’eau, c’est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son œuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui-même. Ceci s’observe dans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses, jusqu’à cette sorte de reproduction de soi-même qu’est une œuvre d’art. HEGEL, Esthétique (1835 post.)

43 2.2. l’expression de la subjectivité
• certaines œuvres parlent directement des états d’âmes de l’artiste poésie lyrique Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo, « demain dès l’aube… », Les Contemplations

44 • en peinture : le fauvisme puis l’expressionnisme
« La Raie verte tente de nous amener à voir ce que Matisse a ressenti face au sujet qu'il montre, sa propre femme  » (Danto) Les peintres « fauves » inventent une manière de peindre : recherche de l’effet émotif que les couleurs sont susceptibles de provoquer. Henri Matisse, Portrait de madame Matisse, dit aussi la Raie verte, 1905, huile sur toile, 40,6 x 32,4 cm, Copenhague, Statens Museum for Kunst.

45 « Pour aboutir à une traduction directe et pure de l'émotion, il faut posséder intimement tous les moyens, avoir éprouvé leur réelle efficacité. (…) Ainsi quand je faisais mes études je cherchais tantôt à obtenir un certain équilibre et une rythmique expressive rien qu'avec des couleurs, tantôt à vérifier le pouvoir de la seule arabesque. Et lorsque ma couleur arrivait à une trop grande force d'expansion, je la meurtrissais - ce qui ne veut pas dire que je l'assombrissais - afin que mes formes parviennent à plus de stabilité et de caractère. » Henri Matisse, 1943

46 L’artiste expressionniste exprime la réalité perçue telle qu’elle est influencée par ses émotions
Heidegger : analyse de l’émotion Edouard munch, le cri, 1895

47 Nosferatu, Murnau, 1922

48 • distinction représentation / expression

49 Object° : comment une œuvre peut-elle plaire et parler à autrui si elle exprime seulement la subjectivité de l’artiste ? Pour la thèse subjectiviste : beaucoup d’artistes ne sont pas compris de leur vivant : leur originalité, leur audace, etc, rompent de trop avec les habitudes de leur époque Contre : ceux dont on parle - étaient reconnus par certains de leurs pairs (ex : Van Gogh par son frère Theo) - ont fini par être reconnus par le grand public

50 2.3. l’œuvre d’art exprime la conscience d’une société (Hegel)
L’œuvre d’art peut exprimer la conscience commune d’une société. Le sens exprimé « parle » à la société. Elle fait partie du « langage » propre à cette société (Hegel)

51 L’invention de cette individualité plastique [la statue anthropomorphe] ne put naître avec cette perfection inégalable que chez les Grecs, et elle avait son principe dans la religion elle-même. Une religion spiritualiste [comme le christianisme] eut pu se contenter de la contemplation intérieure et de la méditation. Les ouvrages de la sculpture n’auraient alors été regardés que comme un luxe superflu. Tandis qu’une religion qui s’adresse aux sens, comme la religion grecque, doit produire sans cesse de nouvelles images, parce que, pour elle, cette création et cette invention artistique sont un véritable culte, le moyen par lequel se satisfait le sentiment religieux. Et pour le peuple, la vue de pareilles œuvres n’était pas un simple spectacle, elle faisait partie de la religion elle-même et de la vie. En général, les Grecs faisaient tout pour la vie publique, dans laquelle chacun trouvait sa satisfaction, son orgueil et sa gloire. Aussi l’art grec n’était il pas un simple ornement, mais un besoin vivant, impérieux; de même que les Vénitiens, à l’époque de leur splendeur. Hegel, Esthétique ( ) Autre texte de Hegel : l’esprit germanique dans la peinture allemande et hollandaise (voir manuel STG p 51. extrait de Esthétique III)

52 En fait, l’œuvre peut exprimer plus précisément l’idéologie propre d’une classe sociale (Marx)
Ex : « comédie de mœurs ». Molière, Le bourgeois gentilhomme de Molière

53 L’art est une forme de langage de la société.
-les artistes produisent du sens que les spectateurs saisissent par l’interprétation. -plus on est éloigné de la société en question et de son époque, plus on doit faire un effort d’interprétation

54 L’art est une forme de langage de la société.
-les artistes produisent du sens que les spectateurs saisissent par l’interprétation. -plus on est éloigné de la société en question et de son époque, plus on doit faire un effort d’interprétation

55 2.4. interpréter et juger une œuvre d’art
une œuvre d’art baroque Palette.

56 Interpréter une œuvre d’art du passé :
- un travail d’historien : connaissance du contexte social, religieux, etc des autres œuvres d’époques connaissances biographiques - un travail de connaisseur de l’art (composition, techniques) intuitions, imagination Ici le sens est plus social que subjectif

57 2.4. 2. une œuvre d’art contemporaine
souvent suppose une maîtrise de codes complexes une connaissance de l’art contemporain des discours des critiques d’art Merda d’artista, Piero Manzoni, 1961

58 - mais des œuvres accessibles au grand public
Frank Steiner, le repos du consommateur (1983)

59 2.4.3. la question du jugement de gout
Le problème : - d’un côté : subjectivité évidente des goûts d’un autre côté: comment tomber dans un complet relativisme ? cf. différence entre … œuvres simplement commerciales / œuvres à vocation purement artistiques … œuvres amateurs / œuvres « pro », œuvre de talent

60 Définition du goût : ambigüe : faculté d’apprécier…
→ peut-être purement subjectif : affection, préférences →peut-être objectif : savoir apprécier… Prenons l’exemple/analogie du goût du vin

61 • thèse de l’objectivité de la valeur artistiques des œuvres
arguments : la perception s’éduque, s’affine l’interprétation s’étoffe par l’acquisition de connaissances l’appréciation évolue au rythme des connaissances → On peut apprendre à voir la beauté d’une œuvre son intérêt esthétique à comprendre ce qu’elle apporte à l’art à comprendre son sens

62 • thèse de la relativité de la valeur artistique
Relativité culturelle et historique rôle des institutions culturelles, des critiques, du milieu et du marché dans l’habilitation et la hiérarchie = part d’arbitraire Mêmes les critiques ne sont pas d’accord - sur l’intérêt - sur l’interprétation - sur l’appréciation …

63 • une position médiane : le rôle de l’Histoire (recul historique)
stabilise les jugements

64 Retour à notre problématique initiale.
L’art n’exprime-t-il que la manière de voir d’un sujet ou d’une société ? Peut exprimer quelque chose d’universel (notamment les grandes œuvres).

65 3. l’art exprime un sens universel
3.1. l’œuvre d’art peut incarner l’universel (Hegel) Certaines œuvres ne parlent pas qu’à la société qui les a vu naître. Elles peuvent parler à tout homme. Selon Hegel, les grandes œuvres expriment des vérités – notamment la réalité humaine.

66 - œuvres ayant une portée « documentaires »
- ou œuvres « à message » (souvent l’art engagé) : Banksy, fillettes aux ballons - Palestine

67 Critique de Hegel : le medium (pierre, couleurs, sons, etc
Critique de Hegel : le medium (pierre, couleurs, sons, etc.) n’est qu’un prétexte pour faire passer un message Le rapport forme / contenu est ici contingent → ex de Hegel : la poésie de Lucrèce

68 Au contraire, l’œuvre peut incarner un sens
que le medium ne soit pas qu’un prétexte que les formes choisies soient la seule manière d’exprimer le sens voulu.

69 Le but de l’art, son besoin originel, c’est de produire aux regard une représentation, une conception née de l’esprit, de la manifester comme son œuvre propre; de même que, dans le langage, l’homme communique ses pensées et les faits comprendre à ses semblables. Seulement, dans le langage, …

70 Hegel : la grande œuvre est la synthèse
- de la forme et du contenu -« l’universel » (le sens) et du « particulier » (l’œuvre originale)

71 La Pieta, Michel Angelo (1499) : l’expression de la maternité
arts littéraires ou cinématographiques Ex : Shakespeare, Othello, exprime la jalousie La Pieta, Michel Angelo (1499) : l’expression de la maternité Le deuil dans la dignité L’humilité dans la douleur, l’acceptation de la volonté de dieu

72 3.2. l’artiste révèle le réel (Bergson)
Il y a depuis des siècles des hommes dont la fonction est de voir et de nous faire voir ce que nous n’apercevons pas naturellement. Ce sont les artistes. A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces, ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur-et-à-mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotions et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révèlera. Le poète est ce révélateur. Mais nulle part la fonction de l’artiste ne se montre aussi clairement que dans la peinture. Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou deviendra la vision de tous les hommes. Henri Bergson

73 En bref, l’art ne copie pas, ne reproduit pas : il révèle
nous apprend à voir (arts plastiques, sculpture, photo) nous fait comprendre (arts littéraires)

74 4.l’art nous éloigne du réel.
4.1. l’art est un divertissement L’art comme moyen d’évasion : oubli de la réalité quotidienne oubli de soi (ex : identification au héros) L’artiste est créateur de mondes probables possibles quasi impossibles (ex : Lewis Caroll ; Escher) Divertissement : une occupation (et donc un temps) par laquelle nous sortons de nos tâches quotidiennes et routinières, pour faire autre chose (s’amuser, prendre du plaisir, se divertir de spectacles inhabituels). Associé à l’idée de loisirs (cf.scholé, en grec, qui a donné école…). Etymologiquement, se divertir, c’est aussi se détourner de quelque chose. C’est en ce sens que pour Pascal, le divertissement est un moyen de se détourner de l’idée effrayante de la mort pour oublier que l‘on est mortel, et donc le travail (dans lequel on peut s’étourdir et s’abrutir) devient paradoxalement un divertissement… si le propre de l’œuvre d’’art est bien de nous détourner du réel (mais lequel et à quel niveau ?) n’est-ce pas pour mieux nous y ramener, pour renouveler notre regard sur les choses qui nous entourent et que nous finissons par ne plus voir, sous l’effet de l’accoutumance, plutôt que de nous rendre aveugles ?

75 Escher, Relativity, 1953

76 Dali

77 Un cinéaste quasi surréaliste : David Lynch
Twin Peaks

78 4.2. l’imagination créatrice
Deux conceptions de l’imagination - Conception moderne (Descartes) Conception romantique. Baudelaire « reine des facultés » Dans ces derniers temps nous avons entendu dire de mille manières différentes: « Copiez la nature ; ne copiez que la nature. (…) Et cette doctrine, ennemie de l'art, prétendait être appliquée non seulement à la peinture, mais à tous les arts, même au roman, même à la poésie. A ces doctrinaires si satisfaits de la nature un homme imaginatif aurait certainement eu le droit de répondre : « Je trouve inutile et fastidieux de représenter ce qui est, parce que rien de ce qui est ne me satisfait. La nature est laide, et je préfère les monstres de ma fantaisie à la trivialité positive. » Mystérieuse faculté que cette reine des facultés ! (…) Elle a créé, au commencement du monde, l'analogie et la métaphore. Elle décompose toute la création, et, avec les matériaux amassés et disposés suivant des règles dont on ne peut trouver l'origine que dans le plus profond de l'âme, elle crée un monde nouveau, elle produit la sensation du neuf. Elle est positivement apparentée avec l'infini. Baudelaire, 1859

79 • ce que dit Baudelaire : l’imagination plus puissante que la raison
L’analyse : décomposer le réel la synthèse : recomposer selon des règles inventées • ce qu’on peut ajouter : on peut créer de nouveaux matériaux sensoriels : couleurs (bleu Klein); sons (ex : électroniques) concrets : alliages; molécules synthétiques

80 4.3. critiques de l’art-divertissement
critique négative : Pascal Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses, dont on n'admire point les originaux ! … le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable … rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près. De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés …

81 critique positive L’art peut nous faire supporter la dureté de la vie Sans divertissement, la vie serait insupportable.

82 4.4. l’imaginaire comme « détour » plus que comme divertissement
La fiction est souvent un détour pour nous faire comprendre notre monde - Les mondes possibles de la littérature ou du cinéma sont souvent les nôtres ou proches des nôtres La pure fiction transpose souvent des idées sociologiques ou psychologiques crédibles dans des univers fictifs L’imagination créatrice de Baudelaire ne vise pas à nous détourner du réel mais à mieux le comprendre

83 Ernst Gombrich, Histoire de l’Art
Conclusion : Retour à la question « peut on définir l’art ? » A la vérité, « l’Art » n’a pas d’existence propre. Il n’y a que des artistes. En des temps très lointains, ce furent des hommes qui, à l’aide d’un morceau de terre colorée, ébauchaient les formes d’un bison sur les parois d’une caverne ; de nos jours ils achètent des couleurs et font des affiches ; dans l’intervalle, ils ont fait pas mal de choses. Il n’y a aucun inconvénient à nommer art l’ensemble de ces activités, à condition toutefois de ne jamais oublier que le même mot recouvre cent choses diverses, se situant différemment dans le temps et dans l’espace, à condition aussi de bien comprendre que l’Art avec un grand A n’existe pas. Ernst Gombrich, Histoire de l’Art

84 Gombrich : pas d’essence (de concept défini) de l’ « Art »
Essence : ce qui définit un ensemble de choses qui partagent une nature commune L’art est plutôt un ensemble indéfini de pratiques se modifiant en fonction des époques et des sociétés = thèse de Wittgenstein sur les jeux.

85 Considère par exemple les processus que nous nommons « jeux »
Considère par exemple les processus que nous nommons « jeux ». Je veux dire les jeux de pions, les jeux de cartes, les jeux de balle, les jeux de combat, etc. Qu'ont-ils tous de commun ? - Ne dis pas : « Il doit y avoir quelque chose de commun à tous, sans quoi ils ne s'appelleraient pas des jeux'' - mais regarde s'il y a quelque chose de commun à tous. - Car si tu le fais, tu ne verras rien de commun à tous, mais tu verras des ressemblances, des parentés, et tu en verras toute une série. Regarde les jeux de pions par exemple, et leurs divers types de parentés. Passe ensuite aux jeux de cartes ; tu trouveras bien des correspondances entre eux et les jeux de la première catégorie, mais tu verras aussi que de nombreux traits communs aux premiers disparaissent, tandis que d'autres apparaissent. Si nous passons ensuite aux jeux de balle, ils ont encore beaucoup de choses en commun avec les précédents, mais beaucoup d'autres se perdent. - Sont-ils tous divertissants'' ? Compare le jeu d'échecs au jeu de moulin. Y a-t-il toujours un vainqueur et un vaincu, ou les joueurs y sont-ils toujours en compétition ? Pense aux jeux de patience. Je ne saurais mieux caractériser ces ressemblances que par l'expression d'air de famille'' ; car c'est de cette façon-là que les différentes ressemblances existant entre les membres d'une même famille (taille, traits du visage, couleur des yeux, démarche, tempérament, etc.) se chevauchent et s'entrecroisent. Wittgenstein

86 Wittgenstein : il peut y avoir air de famille sans propriété commune
Identité / ressemblance : éclaircissements : -Identité : même chose ou même sorte de choses -Ressemblance au sens 1 : diverses choses partageant une ou des caractéristiques communes -Ressemblance au sens 2 : A ressemble à B qui ressemble à C sans que A ressemble nécessairement à C

87 L’air de famille selon Wittgenstein :
Exemple : la ressemblance en chaîne Ensemble 1 Ensemble 2 Ensemble 3 Ensemble 4

88 Opposé : il existerait une essence de l’art (ex : Hegel : l’essence de l’art c’est de représenter des vérités spirituelles dans la matière) L’Art La peinture La littérature Etc. renaissance Peinture baroque Etc. Caravage Velasquez Rubens Etc.

89 CONCLUSION L’œuvre d’art n’a pas qu’une seule fonction : ● Parfois une fonction de représentation (mimesis) des apparences du réel idéalisante ou réaliste Mais toute représentation est aussi : ● une expression de la subjectivité individuelle (ou collective) ● Elle peut aussi prétendre signifier des idées et vérités : dire le réel, pas que les apparences ● Ce qui peut se faire par le divertissement, Ce dernier pouvant être aussi purement ludique

90 Mimesis Vérité Divertissement
réaliste / idéaliste Expression Vérité Divertissement

91 Mimesis idéaliste réaliste Vérité expression divertissement musique Peinture réaliste Expressionnisme Sculpture Antique Sculpture baroque/ moderne Cinéma photographie


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