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Anthologie poétique des 2ndes E
10/30/2017 Anthologie poétique des 2ndes E Eloge de la Nature 1 1
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« Le Printemps », Charles d’Orléans. Rondeaux.
Le temps a laissé son manteau. De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête, ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : "Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie" Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie, Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.
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« Voeu », Victor HUGO- Les Orientales, 1829
10/30/2017 « Voeu », Victor HUGO- Les Orientales, 1829 Si j'étais la feuille que roule L'aile tournoyante du vent, Qui flotte sur l'eau qui s'écoule, Et qu'on suit de l’œil en rêvant ; Je me livrerais, fraîche encore, De la branche me détachant, Au zéphyr qui souffle à l'aurore, Au ruisseau qui vient du couchant. Plus loin que le fleuve, qui gronde, Plus loin que les vastes forêts, Plus loin que la gorge profonde, Je fuirais, je courrais, j'irais ! Plus loin que l'antre de la louve, Plus loin que le bois des ramiers, Plus loin que la plaine où l'on trouve Une fontaine et trois palmiers ; Par delà ces rocs qui répandent L'orage en torrent dans les blés, Par delà ce lac morne, où pendent Tant de buissons échevelés ; Plus loin que les terres arides Du chef maure au large ataghan, Dont le front pâle a plus de rides Que la mer un jour d'ouragan. 3 3
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10/30/2017 (suite) Je franchirais comme la flèche L'étang d'Arta, mouvant miroir, Et le mont dont la cime empêche Corinthe et Mykos de se voir. Comme par un charme attirée, Je m'arrêterais au matin Sur Mykos, la ville carrée, La ville aux coupoles d'étain. J'irais chez la fille du prêtre, Chez la blanche fille à l’œil noir, Qui le jour chante à sa fenêtre, Et joue à sa porte le soir. Enfin, pauvre feuille envolée, Je viendrais, au gré de mes vœux, Me poser sur son front, mêlée Aux boucles de ses blonds cheveux ; Comme une perruche au pied leste Dans le blé jaune, ou bien encor Comme, dans un jardin céleste, Un fruit vert sur un arbre d'or. Et là, sur sa tête qui penche, Je serais, fût-ce peu d'instants, Plus fière que l'aigrette blanche Au front étoilé des sultans. 4 4
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« Aux champs », Victor HUGO- Toute la lyre, 1893
10/30/2017 « Aux champs », Victor HUGO- Toute la lyre, 1893 Je me penche attendri sur les bois et les eaux, Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ; J’ai la pitié sacrée et profonde des choses ; J’empêche les enfants de maltraiter les roses ; Je dis : N’effarez point la plante et l’animal ; Riez sans faire peur, jouez sans faire mal. Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies, Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ; J’erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ; Je les entends chanter, je songe, et je me dis Qu’ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages, Au bruit sombre que font en se tournant les pages Du mystérieux livre où le sort est écrit, Et qu’ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ. 5 5
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Poème posthume de Victor HUGO
10/30/2017 Poème posthume de Victor HUGO Je ne demande pas autre chose aux forêts Que de faire silence autour des antres frais Et de ne pas troubler la chanson des fauvettes. Je veux entendre aller et venir les navettes De Pan, noir tisserand que nous entrevoyons Et qui file, en tordant l'eau, le vent, les rayons, Ce grand réseau, la vie, immense et sombre toile Où brille et tremble en bas la fleur, en haut l'étoile. 6 6
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« La nature est pleine d’amour », Victor HUGO- Chansons des rues
« La nature est pleine d’amour », Victor HUGO- Chansons des rues et des bois, 1865. La nature est pleine d’amour, Jeanne, autour de nos humbles joies ; Et les fleurs semblent tour à tour Se dresser pour que tu les voies. Vive Angélique ! À bas Orgon ! L’hiver, qu’insultent nos huées, Recule, et son profil bougon Va s’effaçant dans les nuées. La sérénité de nos cœurs, Où chantent les bonheurs sans nombre, Complète, en ces doux mois vainqueurs, L’évanouissement de l’ombre.
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Juin couvre de fleurs les sommets,
Et dit partout les mêmes choses ; Mais est-ce qu’on se plaint jamais De la prolixité ? L’hirondelle, sur ton front pur, Vient si près de tes yeux fidèles Qu’on pourrait compter dans l’azur Toutes les plumes de ses ailes. Ta grâce est un rayon charmant ; Ta jeunesse, enfantine encore, Éclaire le bleu firmament, Et renvoie au ciel de l’aurore. De sa ressemblance avec toi Le lys pur sourit dans sa gloire ; Ton âme est une urne de foi Où la colombe voudrait boire.
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« Nuit de juin », Victor HUGO. Les Rayons et les Ombres,1840.
L'été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte La plaine verse au loin un parfum enivrant ; Les yeux fermés, l'oreille aux rumeurs entrouverte, On ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent. Les astres sont plus purs, l'ombre paraît meilleure ; Un vague demi-jour teint le dôme éternel ; Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
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« À Aurore », George SAND. Poème dédié à sa petite-fille.
La nature est tout ce qu'on voit Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime. Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit, Tout ce que l'on sent en soi-même. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne à celui qui l'aime, Elle est juste quand on y croit Et qu'on la respecte en soi-même. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle t'aime. La vérité c'est ce qu'on croit En la nature c'est toi-même.
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« Correspondances », Charles BAUDELAIRE- Les Contemplations, 1857.
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. II est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
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« Chanson d’automne », Paul VERLAINE-Poèmes Saturniens, 1866
10/30/2017 « Chanson d’automne », Paul VERLAINE-Poèmes Saturniens, 1866 Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon cœur D'une langueur Monotone. Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte. 12 12
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« Le dormeur du val », Arthur RIMBAUD. Poésies, 1870.
C’est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
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« Matin d’octobre », François COPPEE. Le Cahier rouge, 1892.
C’est l’heure exquise et matinale Que rougit un soleil soudain. À travers la brume automnale Tombent les feuilles du jardin. Leur chute est lente. On peut les suivre Du regard en reconnaissant Le chêne à sa feuille de cuivre L’érable à sa feuille de sang Les dernières , les plus rouillées, Tombent des branches dépouillées; Mais ce n’est pas l’hiver encore. Une blonde lumière arrose La nature, et, dans l’air tout rose, On croirait qu’il neige de l’or
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