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Publié parLucien Blanchard Modifié depuis plus de 7 années
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UTLM 2016-2017 Nicolas Danglade CPGE ECE Camille Vernet - Valence
Les conséquences du progrès technique sur l’emploi et les inégalités : le cas français UTLM Nicolas Danglade CPGE ECE Camille Vernet - Valence
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Un livre récent : Pierre Veltz « La société post-industrielle. Le nouveau capitalisme productif » La République des idées
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L’impact du PT sur l’emploi
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La théorie du déversement
A.Sauvy dans « La machine et l’emploi » (1980)
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Déversement ? Secteur où croissance productivité > croissance demande = diminution des emplois Secteur où croissance productivité < croissance demande = augmentation des emplois
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Quelles sont les conséquences de la numérisation / automatisation / robotisation sur l’emploi ?
Conséquences sur le volume des emplois ? Conséquences sur la structure des emplois ? Conséquences sur la nature des métiers ? Conséquence sur les inégalités de revenu ? Conséquence sur les inégalités territoriales ?
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La disparition de certains métiers
l’automatisation de certaines tâches (notamment les plus « routinières »); le développement de l’intelligence artificielle commence à concerner des professions plus qualifiées qui, tels les avocats ou les médecins; le report sur l’utilisateur final : par exemple, l’achat en ligne affecte la profession de vendeur en magasin ; le report sur la multitude : Le « travail gratuit » des individus tend à évincer certaines professions (TripAdvisor, Wikipedia, …) ; la concurrence des amateurs : (par exemple, AirBnB)
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L’apparition de nouveaux métiers
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L’emploi total progresse
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Puisque certains métiers sont fragilisés et disparaissent tandis que d’autres émergent = l’impact du progrès technique n’est pas que quantitatif, il touche aussi la structure même des emplois et de la population active
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La structure des emplois change
Les emplois peu qualifiés automatisables sont remplacés par des « machines » = ouvriers non qualifiés + secrétariat Mais apparaissent des emplois peu qualifiés non automatisables ! Employés non qualifiés Développement des métiers très qualifiés
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Assiste-t-on à une dynamique de polarisation de la population active ?
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Étude de Catherine, Landier et Thesmar (2015)
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Quelles conclusions ? Il est erroné de dire que le progrès technique détruit des emplois non-qualifiés sans les remplacer Les emplois non qualifiés détruits le sont à la fois dans l’industrie (ONQ) et dans les services (secrétaires) On assiste à une recomposition des PCS « ouvriers » et « employés » = déformation de la structure des rémunérations vers le tertiaire où salaires sont plus faibles; la partie « haute » des catégories ouvriers et employés décline au profit de la partie « basse » La part des professions intermédiaires continue de croître La part des cadres continue de croître Dynamique de polarisation « à la française » (le graphique de Catherine, Thesmar et Landier introduit un biais visuel : on «dirait » que les emplois intermédiaires sont laminés, or ce n’est pas du tout le cas, la frontière avec les emplois en déclin se situe juste au-dessus de la profession secrétaire)
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Différence France / USA
Aux Etats-Unis, les emplois des « classes moyennes » (professions intermédiaires) sont davantage soumis à la destruction des emplois qu’en France : impact plus important de la décomposition des chaînes de valeur (mondialisation) La polarisation des emplois aux USA, c’est aussi la crise des classes moyennes américaines Cette dynamique d’éclatement des classes moyennes ne s’observe pas en France, au contraire Deux « polarisations » différentes
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Ubérisation ?
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Le contenu des métiers change aussi
Une complexification généralisée Un essor des compétences analytiques et relationnelles Adaptation des métiers dans un contexte de progrès technologique : recentrage des métiers sur les tâches les plus difficilement automatisables
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Les conséquences du PT sur les inégalités de revenu ?
Des conséquences différentes aux Etats-Unis et en France Aux Etats-Unis : la polarisation du marché du travail s’accompagne d’un éclatement des classes moyennes Le marché du travail est flexible : pas de frein à la création/destruction d’emplois L’impact des transformations des emplois induites par le PT sur les inégalités y est important
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Les conséquences du PT sur les inégalités de revenu ?
En France : Les destructions nettes concernent essentiellement les OQ, ONQ et certains emplois d’EQ Le marché du travail est moins flexible car le salaire minimum est élevé (+CS) : cela pénalise/freine la création d’emplois non qualifiés (pas d’impact sur les emplois qualifiés) Il y a un chômage / sous-emploi élevé pour les emplois les moins qualifiés C’est la contrepartie à des inégalités plus faibles
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Rappel: le marché du travail en France est segmenté entre emplois qualifiés et emplois non qualifiés
Les emplois qualifiés = « plein emploi » Les emplois non-qualifiés = chômage, sous-emploi, contrats courts = pénurie Dualisation du marché du travail «insiders » / « outsiders »
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Les conséquences du PT sur les inégalités territoriales
Le progrès technique a pour conséquences de détruire certains métiers et à en créer d’autres Où se trouvent les métiers « fragiles » et les métiers « à fort potentiels »? Sont-ils répartis uniformément sur tout le territoire ?
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Les métiers les plus fragiles se trouvent dans les petites agglomérations : elles concentrent les emplois non qualifiés et ceux de l’industrie traditionnelle facilement automatisables Les métiers à fort potentiels se trouvent dans les grandes agglomérations qui concentrent les emplois les plus qualifiés et les secteurs innovants Conclusion: la dynamique des emplois et du chômage n’est pas la même sur tout le territoire; certains territoires tirent profit du PT, d’autres non
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Le début du XXIe siècle est marqué par un mouvement de concentration de l’emploi dans une douzaine de métropoles françaises Creusement des inégalités territoriales et concentration géographique des « problèmes économiques et sociaux » Ce phénomène constitue un tournant par rapport à la seconde moitié du XXe siècle, où l’expansion de l’emploi salarié avait profité à toutes les villes, petites et grandes.
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« La fin du travail » ? On assiste au retour du discours sur la « fin du travail » Déjà présent durant les années 1990 : J.Rifkin par exemple Arguments : PT + mondialisation = une pénurie d’emplois + précarité plus grande (chômage, sous-emploi, temps partiel subi) = le travail ne peut plus être le « Grand intégrateur » (Y.Barel)
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Portée empirique de cette argumentation ?
Pas de disparition des emplois mais changement de la structure de l’emploi - Le CDI représente toujours 85% des salariés Les salariés représentent plus de 90% des actifs Les emplois non qualifiés sont remplacés par d’autres emplois non qualifiés Pas d’ubérisation: la majorité des indépendants sont très qualifiés Pas de déstabilisation générale des salariés : le marché du travail est dualisé = la précarité au travail touche avant tout les outsiders = suscite crainte du chômage et du déclassement forte chez les insiders
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Il faut s’interroger sur les raisons d’une pénurie d’emploi chez les non qualifiés:
Années 1970/1980 : hausse du SMIC / salaire médian Années 1980/2000 : hausse des cotisations sociales Conséquence: un coût relatif du travail croissant chez les « bas salaires » Réaction des employeurs : incitation à utiliser des contrats courts et à durée déterminée pour optimiser la gestion de la main d’œuvre / partie de la population active très sensible aux variations de la conjoncture Conséquence : développement d’une protection sociale très incomplète chez les outsiders = le travail ne permet plus de se protéger de l’insécurité
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Situation paradoxale aujourd’hui : la croissance est trop faible pour créer davantage d’emplois en CDI à temps plein chez les moins qualifiés car les gains de productivité sont « trop » faibles : la croissance n’est pas assez intensive
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Le paradoxe actuel : s’il y a du chômage, c’est qu’il n’y a pas assez de productivité !
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Que penser d’une nouvelle politique de réduction du temps de travail ?
La RTT peut se justifier si les gains de productivité permettent d’augmenter la croissance et le bien-être = tendance séculaire de réduction du temps de travail (divisé par deux) = progrès social Aujourd’hui, productivité faible = ne permet pas de réduire le temps de travail en améliorant le produit à partager Le véritable enjeu économique : renouer avec des gains de productivité élevés
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Que penser de la proposition de revenu universel ?
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