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Le consommateur engagé
Dominique Desjeux Anthropologue Professeur à la Sorbonne (Université Paris-Descartes) 2004, Les sciences sociales, PUF, Que sais-je? 2006, La consommation, PUF, Que sais-je? Consultant international Paris, ANVIE, le 16 octobre 2007
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L’échelle d’observation meso-sociale : l’échelle d’observation du consommateur citoyen
Echelle des appartenances sociales Strates, âge, sexes, cultures Macro-social Echelle des organisations et des systèmes d’action Meso-social Echelle des espaces domestiques, des petits groupes des itinéraires et des cycles de vie: importance des effets de situation Micro-social Micro-individuel Echelle des Individus Échelle des « cellules » biologique
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La consommation vue comme un système d’action
A l’échelle meso-sociale la consommation est analysée comme un jeu collectif avec des acteurs qui luttent ou coopèrent pour contrôler les règles de fonctionnement du marché soit pour le fluidifier, soit pour se protéger. On trouve en simplifiant trois grandes sortes d’acteurs: Les acteurs du jeu politico-administratifs, avec des hommes politiques, comme le secrétaire d’Etat Chatel, des directions comme le DGCCRF (répression des fraudes), des ministères spécialisés, des agences de régulation Les acteurs qui parlent « Au nom du consommateur » du genre UFC que Choisir Chatriot A., Chessel M.E., Hilton M. (dir.), 2004, Au nom du consommateur. Consommation et politique en Europe et aux États-Unis au XXème siècle, Postface de P. Fridenson, La Découverte, Paris. Les opérateurs, entreprises ou grande distribution avec leur spécialiste en lobbying et leur réseaux politiques et économiques, leur SAV et leur services de réclamation
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Jean Méynaud et les groupes de pression
En France le premier auteur à avoir travaillé sur les groupes de pression est Jean Meynaud qui en 1964 écrit Les consommateurs et le pouvoir livre dans lequel il essaye de faire passer l’idée que la consommation relève de la régulation politique au même titre que la production. Il montre déjà les enjeux en termes de pouvoir d’achat, de justice social, de limitation du gaspillage et donc de danger écologique comme le fera Michèle Dobré dans L’écologie au quotidien (2002), sur la résistance ordinaire du consommateur. Il constate suite à Joffre Dumazedier, auteur de la Vers un civilisation des loisirs (1962), la montée du poste loisir et santé dans le budget des ménages
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Dans les années 1960, la consommation reste un objet infra-politique
Jean Meynaud décrit les principales actions menées dans les années 1960, qui sont des demandes: d’« étiquetage d’information » sur les produits, de labellisation des critères de qualité de mise en place de normes de sécurité lutte contre les excès de la publicité et pour la protection du « cadre d’existence » toutes mesures qui se sont développées depuis. Les politiques sont plus préoccupés par les questions de production industrielle ou agricole que par la consommation. Les associations mènent des actions auprès de la répression des fraudes ou soutiennent Leclerc contre le refus de vente qui lui est fait de la part de certains industriels. Mais tout ceci d’après Jean Meynaud reste faible et très technique et donc constitue un univers entre experts. Les consommateurs ne sont pas perçus comme une force politique.
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Dans les années 1970, la consommation entre dans le champ politique.
En 1961 l’UFC (Union Fédérale des Consommateurs) lance Que Choisir ? qui possède 5 000 abonnés en 1969 et passe à 50 000 en 1970, puis à 288 000 en 1973 Entre temps il y a eu le scandale du Talc Morhange dont l’usage d’hexachlorophène était déjà dénoncé par la revue Que choisir ? qui en « tira un bon profit publicitaire » d’après M. Wieviorka. 1977, L’Etat, le patronat et les consommateurs, PUF 1976, création du premier secrétariat à la consommation Cela aboutira à la loi Scrivener de 1978, du nom du premier secrétaire d’Etat à la consommation sous Giscard d’Estaing, baptisée aussi « madame consommation ». La loi protège et informe le consommateur quand il prend un crédit et se propose de lutter contre les clauses abusives
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Dans les années 1990, la consommation devient un enjeu plus central dans le champ politique.
La loi Scrivener sera en partie reprise et remaniée par le ministre socialiste Catherine Lalumière en 1983. Ensuite Véronique Neiertz fera passer une loi sur le surendettement en 1989 En 1985, « la direction générale de la Concurrence et de la Consommation fusionne avec le service de la répression des fraudes pour donner naissance à un service important, même s’il est peu connu du grand public, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) Suite à un long processus politique initialisé par Catherine Lalumière un code de la consommation est promulgué en 1993 sur : L’information des consommateurs et formation des contrats La conformité et sécurité des produits et des services L’endettement des consommateurs L’associations de consommateurs Les institutions. » (A. Chatriot)
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Gérer ou supprimer le marché
Aujourd’hui en Europe comme aux USA, les groupements de consommateur, les entreprises et l’Etat sont engagés dans une compétition complexe autour des règles à instituer pour gérer la redistribution des richesses produites entre producteurs et consommateurs. L’apport du livre de Chatriot, Chessel et Hilton est finalement de montrer qu’en fonction des périodes historiques et des cultures politiques la fonction du marché s’inscrit entre deux pôles un pôle qui lutte pour son abolition un pôle qui pense, comme le commerce équitable, que le marché n’est ni bon ni mauvais mais qu’il faut jouer avec.
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La mise en place des Class actions ?
Conclusion : Le pouvoir d’achat, en enjeu central du système d’action de la consommation La mise en place des Class actions ? Le projet Attali : la fin de la loi Galland ? Place de la question environnementale ? A suivre…
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