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United Nations Population Fund (UNFPA) République Centrafricaine

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Présentation au sujet: "United Nations Population Fund (UNFPA) République Centrafricaine"— Transcription de la présentation:

1 United Nations Population Fund (UNFPA) République Centrafricaine
International Symposium on Sexual Violence in Conflict and Beyond (21-23 June 2006, Brussels) Violences sexuelles en situation de conflit : Identifier et faire parler les victimes en RCA United Nations Population Fund (UNFPA) République Centrafricaine

2 Plan de présentation Identification des violences sexuelles
Situation des violences en RCA Stratégie de collecte Quelques résultats Leçons apprises Conclusion

3 Identification des violences sexuelles
Avant d’aller plus loin, disons quelques mots sur les différentes approches habituellement utilisées pour identifier les cas de violences sexuelles.

4 Trois approches Approche médico-thérapeutique Approche psychosociale
Milieu hospitalier Conséquences des violences conduisent à une consultation Soupçons par le médecin de violences comme vrai motif de la consultation Counseling pour faire parler la victime Notification auprès de services adaptés et prise en charge Approche psychosociale Enquête populationnelle Identification des victimes par la méthode ‘boule de neige’ Exploitation des registres de police et tribunaux Les différentes approches utilisées peuvent être regroupées en trois grandes catégories selon que l’identification est faite en milieu hospitalier (Approche médico-thérapeutique), au niveau des ménages et de la communauté (Approche psychosociale) ou en dépouillant les registres de police et de tribunaux (Exploitation de registres). L’approche médico-thérapeutique est mise en œuvre en milieu hospitalier. Les conséquences sanitaires des violences poussent certaines victimes à consulter. Un personnel médical formé est à même de soupçonner des violences comme causes du motif de consultation et amener ainsi, par un counseling adapté, la patiente à avouer la vraie raison derrière le motif de consultation. Dans les contextes ou existe une collaboration entre les services de santé et de prise en charge judiciaire et psychologique, le médecin procède à la notification du cas de violence. À l’instar des enquêtes populationnelles classiques, l’approche psychosociale procède à l’identification des victimes de violences au sein des ménages et des communautés. Elle consiste à rechercher les victimes de violences en utilisant des points d’entrées (victime connue, association de victimes, organisme de prise en charge…). L’exploitation des registres consiste à identifier parmi les plaintes déposées dans les postes de police et les cas traités devant les tribunaux celles qui relèvent de violences sexuelles.

5 Limites des trois approches
Approche médico-thérapeutique Faible couverture, notamment en temps de conflits Non-spontanéité de la démarche Approche psychosociale Sensibilité extrême du phénomène Difficulté d’en parler au sein du ménage Homogénéité liée à la méthode ‘boule de neige’ Exploitation de registres Faible couverture, surtout si des hommes armés/en tenue ont été les principaux agresseurs Accès limité au dossier du fait de la confidentialité Les deux approches présentent certaines limites. La principale limite de l’approche médico-thérapeutique est qu’elle ne permet d’identifier qu’une infime partie des victimes de violences du fait de la faible disponibilité des services de santé dans les pays en développement, leur faible fréquentation, la faible compétence technique du personnel soignant dans l’identification et la prise en charge des violences. De plus la non-spontanéité de la démarche (la victime a été ‘forcée’ à avouer la vérité) qui caractérise cette approche fait que les victimes ne se livrent pas entièrement. Quant aux limites de l’approche psychosociale, elles sont de trois ordres. La sensibilité extrême du phénomène, le déni et la dissimulation qui l’accompagnent empêchent une identification facile des victimes. Même identifiées, les victimes ne se sentent pas souvent à l’aise et en sécurité pour en parler au sein du ménage. Enfin, du fait que les victimes sont identifiées à partir d’une même source (boule de neige), elles risquent d’avoir des caractéristiques communes et donc conduire à un échantillon plus ou moins homogène. L’exploitation des registres ne permet d’identifier qu’un nombre très limité de victimes du fait que : très peu de victimes se portent plaintes, surtout devant des hommes et femmes en tenues, les principaux responsables des violences qu’elles ont subies. Le respect des règles de confidentialité limite l’accès des dossier de plainte. Aussi bien pour l’approche médico-thérapeutique que pour l’approche psychosociale, des ajustements sont nécessaires pour maximiser les chances d’identifier le plus de victimes et de leur faire parler.

6 Situation des violences en RCA
Même si les violences existent en temps de paix, elles sont plus fréquentes en temps de crises. Avant d’aborder cette relation, nous décrirons brièvement la situation de de la RCA par rapport à ces deux éléments pris séparemment : les violences à l’égard des femmes et les crises militaires.

7 Violences à l’égard des femmes : une réalité de tous les jours
% de femmes âgées de ans ayant déclaré subir une violence Violences RCA Urbain Rural Violences corporelles 45,4 42,8 47,3 Violences morales 51,6 50,7 52,1 Viol sexuel 32,2 25,5 37,4 Les violences à l’égard des femmes sont une réalité de tous les jours en RCA. En effet, les résultats d’une enquête nationale menée en 2000 (enquête MICS) ont révélé que les femmes âgées de ans souffrent de différentes formes de violences à des proportions extrêmement élevées. Un peu plus de la moitié d’entre elles (52%) ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, 45 % des violences corporelles et près du tiers ont déclaré avoir été violées au moins une fois. Il faut noter que la très grande majorité de ces violences sont perpétrées par le conjoint/partenaire. Source: MICS 2000

8 Contexte militaro-politique national et sous-régional instable
: Mutineries ayant plus ou moins épargné la population : Crise militaro-politique Pillage et destruction de biens privés et publics Population directement touchée Violences sexuelles massives : Insécurité persistante Contexte sous-régional tendu 4 pays frontaliers sur 5 ravagés par de longues guerres civiles (Congo, RDC, Tchad, Soudan) Situation toujours précaire Les violences décrites précédemment ont eu lieu avant 2000, une période où le pays connaissait déjà des cirses militaro-politiques, mais qui n’avaient pas encore touché directement les populations civiles. La prévalence de ces violences, quoique très élevée, traduit donc indirectement l’ampleur des violences subies par les femmes centrafricaines en temps normal, en temps de paix. Cette période correspond à la première phase des crises ( ) caractérisée essentiellement par des mutineries ayant épargné plus ou moins les civils. Par contre la deuxième phase, qui va de 2002 à 2003, a directement touché les populations, entraîné la destruction de biens privés et publics et surtout donné lieu à des violences sexuelles massives, dont les femmes principalement, mais aussi les hommes ont été victimes. Avec la prise de pouvoir par les autorités actuelles, une période de relative accalmie a débuté, même si l’insécurité persiste avec comme conséquences des agressions commises par des bandes armées sur les populations (enlèvement, viols, vol de bétail…) dans certaines zones du pays. Le contexte national est donc marqué par une paix précaire ayant entraîné de nombreuses violences sexuelles. Le contexte sous-régional très tendu a également joué un certain rôle dans l’instabilité du pays: 4 pays frontaliers de la RCA sur 5 ont connu de longues guerres civiles (RDC, Congo, Tchad, Soudan) dont trois ont été directement protagonistes dans les différents conflits que le pays a connus (RDC, Tchad et Soudan). La paix précaire dans ces pays frontaliers combiné avec l’instabilité interne constituent un risque potentiel de reprise des conflits et des violences sexuelles qui les accompagnent habituellement.

9 Justification Absence de données récentes sur les violences sexuelles
Faible prise de conscience du phénomène Paix précaire avec risque de reprise des violences Nécessité de cerner le phénomène pour mieux prendre en charge les victimes et le prévenir Malgré la fréquence des violences en temps de paix et leur exacerbation par les récentes crises, très peu de données sur les violences liées au conflit existent. On note de plus une faible prise de conscience de l’ampleur, de la gravité et des conséquences du phénomène à tous les niveaux. Pourtant le risque d’une réédition de ces violences sexuelles massives demeure compte tenu de la précarité de la paix dans le pays et dans la sous-région. Afin de prendre en charge les victimes des violences passées et de prévenir d’éventuelles rééditions, il est important de cerner le phénomène de violences sexuelles, ses causes, ses manifestations, le profil des agresseurs et les conséquences sur les victimes. Tels étaient les objectifs de l’analyse de la situation qui a été menée en RCA et dont nous allons partager avec la démarche méthodologiques et les leçons que nous en avons tirées.

10 Stratégie de collecte

11 L’analyse de la situation en bref
Objectif: Identifier et faire parler les victimes des violences sexuelles liées au conflit de Type d’enquête : rétrospective Mode de collecte : qualitatif avec entretiens semi-directifs Période de collecte : mai 2006 Sites : certaines zones touchées par les conflits de Comme déjà mentionné, l’objectif de l’analyse de la situation était d’identifier les victimes des violences sexuelles des crises de et de les faire parler de leur vécu.

12 Zones couvertes par l’enquête
VAKAGA HAUTE KOTTO HAUT MBOMOU BASSE KOTTO OUAKA KEMO BAMINGUI BANGORAN NANA GRIBIZI OMBELLA M’POKO LOBAYE OUHAM PENDE MAMBERE SANGHA MBAERE 100 200km MAMBERE KADEI BANGUI République Démocratique du Congo République du Congo Tchad Soudan 7 Cameroun Zones d’enquête Zones touchées par les conflits de enquêtées Zones touchées par les conflits de non enquêtées Zones touchées par les conflits actuels

13 Un choix judicieux de l’équipe de recherche
Intégration de victimes parmi les encadreurs et les enquêteurs Identification des victimes facilitée Plus grande ouverture des victimes Victimes se sont livrées plus facilement Parmi les stratégies adoptées pour identifier le maximum de victimes et optimiser la qualité et la fiabilité des données recueillies, l’une réside dans le choix judicieux de l’équipe de recherche (enquêteurs et encadreurs) et l’autre la minutie apportée à la collecte des données sur le terrain. Concernant le premier point, en plus d’une équipe multidisciplinaire expérimentée dans la collecte de données qualitatives sur des sujets sensibles, des victimes de violences ont été intégrées. Cela afin de faciliter l’identification des victimes, de les mettre plus à l’aise afin qu’elles se livrent entièrement. Une des victimes faisant partie de l’encadrement avait de plus suivi une formation en interview thérapeutique organisée par le CPI.

14 Collecte minutieuse sur le terrain
Combinaison interview thérapeutique et interview approfondie 3 canaux pour identifier les victimes (victimes, ONG spécialisée, leaders communautaires) Interview hors ménage dans des lieux tenus confidentiels Adaptation constante de la méthodologie Les autres enquêteurs étaient formés à ce type d’interview qu’ils devaient combiner avec l’interview approfondie classique. Afin d’identifier le plus grand nombre de victimes différentes, trois canaux ont été utilisés: des victimes connues, une ONG spécialisée dans la prise en charge des victimes des violences sexuelles liées aux crises passées ainsi que les leaders communautaires. Les interviews ont eu lieu en dehors des ménages dans des lieux tenus confidentiels. Enfin, la méthodologie utilisée était très souple avec des adaptations constante en cas de besoin.

15 Quelques résultats

16 Résultats (1) 1.596 victimes de violences sexuelles d’une extrême cruauté identifiées Les violences ont touché Tous les 2 sexes, majoritairement des femmes (64%) Toutes les nationalités Tous les groupes d’âges Toutes les catégories socioéconomiques Aussi bien les femmes instruites que non instruites

17 Résultats (2) Types d’actes de violences sexuelles identifiés
Viol individuel ou collectif : 1 ou plusieurs agresseurs, une victime Viol en présence de tierces personnes (parents) Inceste forcée Viols répétés sous séquestration Violences cruelles : introduction d’objets dans les parties génitales Conséquences physiques, psychologiques et sociales désastreuses et persistantes Prise en charge faible et inadéquate Violences cruelles : introduction d’objets dans les parties génitales (bâtons, bouteilles, bananes vertes, pilons enduits de poivre…)

18 Leçons apprises

19 Leçons apprises (1) Prise en compte de la sensibilité des enquêtés dans le choix de l’équipe Réticence des enquêtés face à la position sociopolitique des encadreurs et enquêteurs Intérêts inavoués poursuivis par certains membres de l’équipe de recherche Inclusion de victimes dans l’équipe de recherche comporte des avantages et des inconvénients Fragilité psychologique des victimes constitue une menace pour l’enquête Notre expérience a permis de tirer plusieurs leçons pour d’autres chercheurs qui voudraient répliquer une pareille étude : Pour un sujet aussi sensible, la constitution de l’équipe de recherche ne devrait pas se faire uniquement sur la base des compétences techniques, mais devrait aussi tenir compte, entre autres, de la coloration politique et de la position sociale des membres ainsi que de la sensibilité et des perceptions des victimes. Dans le cas de notre enquête, l’une des encadreurs/enquêteurs était rejetée par certaines victimes du fait de sa proximité avec le régime actuel. Certains membres de l’équipe d’encadrement avaient également des visées inavoués (tentative d’utilisation des données à des fins autres que celles de l’enquête). Pour un sujet aussi sensible, l’intégration dans l’équipe de recherche de victimes constitue un couteau à double tranchant, compte tenu de la fragilité psychologique de ces dernières. En effet, l’une des victimes avait des réactions imprévisibles qui ont compliqué la tâche à l’équipe d’encadreurs et créer quelques difficultés sur le terrain.

20 Leçons apprises (2) Nécessité de prévoir une prise en charge pour les cas urgents Expliciter les objectifs de l’enquête durant La formation des enquêteurs La sensibilisation des enquêtés et des facilitateurs Difficulté de concilier confidentialité et questionnaire nominatif Nous avons rencontré sur le terrain des cas dont l’état nécessitait une prise en charge immédiate. De mauvais souvenirs ont également été réveillés chez des victimes par l’enquête. Malheureusement rien n’a pu être fait pour ces deux types de cas, parce que non prévu par l’enquête. Il serait judicieux à l’avenir d’incorporer dans l’équipe d’enquête un ou des professionnels en prise en charge médicale et psychologique pour les cas les plus urgents ou au moins des bons de consultation à distribuer aux victimes les plus nécessiteux. Le nombre élevé de cas rencontré lors de l’enquête tient en partie au fait que des victimes avaient spontanément demandé à faire partie de l’enquête parce qu’elles auraient appris qu’une prise en charge leur serait assurée. Afin d’éviter de tels faux espoirs, il est impératif de bien expliciter les objectifs de l’étude lors de la formation des enquêteurs, de la sensibilisation des facilitateurs et dans la fiche de consentement éclairée. Enfin, notre enquête a permis de montrer que malgré les dispositions prises, il était difficile de concilier confidentialité et questionnaire nominatif. Nous recommandons qu’à l’avenir les questionnaires ne portent pas le nom des victimes et qu’un autre moyen soit trouvé pour les identifier de manière anonyme pour pouvoir les retrouver pour une éventuellement prise en charge.

21 Conclusion Il est possible d’identifier et de faire parler les victimes, longtemps après La prévention du VIH/SIDA devrait prendre en compte les violences sexuelles en situation de crise Les victimes continuent d’entretenir l’espoir, jusque là illusoire, que justice leur sera faite Nécessité de mobiliser des ressources En conclusion, notre analyse situationnelle montre qu’en dépit du déni et du traumatisme profond créé par les violences sexuelles cruelles subies par les victimes, il est possible, sous certaines conditions, de retrouver les victimes et de les faire parler de leur expérience et de manière sereine bien après les conflits. Les conséquences des violences liées aux conflits sur la propagation du sida implique que les programmes de prévention devraient intégrer ces violences dans leurs stratégies. Il est également ressorti de l’analyse de la situation que les victimes continuent d’entretenir l’espoir que justice leur sera rendue malgré l’absence de signaux positifs allant dans ce sens. Le fait que deux ans après elles s’accroche à ce qui semble bien être une illusion traduit l’état de désespoir dans lequel elles se trouvent. D’où la nécessité de mobiliser des ressources pour transformer cette illusion en réalité.


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