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Publié parChrestien Pierron Modifié depuis plus de 10 années
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Français 8 Madame Lisette Valotaire École du Carrefour 2014
La poésie Français 8 Madame Lisette Valotaire École du Carrefour 2014
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Au Champ d'honneur (Adaptation du poème: In Flanders Fields, de John McCrae) *Adaptation française du major Jean Pariseau Au champ d'honneur, les coquelicots Sont parsemés de lot en lot Auprès des croix; et dans l'espace Les alouettes devenues lasses Mêlent leurs chants au sifflement Des obusiers. Nous sommes morts Nous qui songions la veille encor' À nos parents, à nos amis, C'est nous qui reposons ici Au champ d'honneur. À vous jeunes désabusés À vous de porter l'oriflamme Et de garder au fond de l'âme Le goût de vivre en liberté. Acceptez le défi, sinon Les coquelicots se faneront
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Au Champ d'honneur Au champ d'honneur, les coquelicots Sont parsemés de lot en lot Auprès des croix; et dans l'espace Les alouettes devenues lasses Mêlent leurs chants au sifflement Des obusiers. In Flanders Fields In Flanders fields the poppies blow Between the crosses, row on row, That mark our place; and in the sky The larks, still bravely singing, fly Scarce heard amid the guns below.
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Au Champ d'honneur Nous sommes morts Nous qui songions la veille encor' À nos parents, à nos amis, C'est nous qui reposons ici Au champ d'honneur. In Flanders Fields We are the Dead. Short days ago We lived, felt dawn, saw sunset glow, Loved, and were loved, and now we lie In Flanders Fields.
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Au Champ d'honneur À vous jeunes désabusés À vous de porter l'oriflamme Et de garder au fond de l'âme Le goût de vivre en liberté. Acceptez le défi, sinon Les coquelicots se faneront Au champ d'honneur. In Flanders Fields Take up our quarrel with the foe: To you from failing hands we throw The torch; be yours to hold it high. If ye break faith with us who die We shall not sleep, though poppies grow In Flanders Fields.
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In Flanders fields the poppies blow Between the crosses, row on row,
John McCrae In Flanders fields the poppies blow Between the crosses, row on row, That mark our place; and in the sky The larks, still bravely singing, fly Scarce heard amid the guns below. We are the Dead. Short days ago We lived, felt dawn, saw sunset glow, Loved, and were loved, and now we lie In Flanders Fields. Take up our quarrel with the foe: To you from failing hands we throw The torch; be yours to hold it high. If ye break faith with us who die We shall not sleep, though poppies grow In Flanders Fields. Traduction littérale Dans les champs de Flandres, les coquelicots ondulent Entre les croix alignées Qui marquent notre place; et dans le ciel Les alouettes chantent toujours bravement, volent On les entend à peine au milieu des tirs en dessous Nous sommes les morts. Il y a peu de temps Nous vivions, ressentions l'aube, regardions la lueur du soleil couchant Nous aimions et nous étions aimés et maintenant nous sommes allongés Dans les champs de Flandres. Reprenez notre querelle avec l'ennemi : Que nous vous envoyons de nos mains défaillantes Il vous appartiendra de tenir la torche élevée Si vous brisez la foi qui avec nous se meurt Nous ne dormirons pas, pourtant les coquelicots poussent
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Les figures de style
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Allitération (f. ) : C’est la répétition de sons identiques
Allitération (f.) : C’est la répétition de sons identiques. À la différence de l’assonance, le terme « allitération » est réservé aux répétitions de consonnes. « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Racine, Andromaque, V, 5) « Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. » (Rimbaud, « Le Dormeur du val ») « Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ou archisèches ? » (virelangue classique)
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Assonance (f.) : C’est la répétition d’une même voyelle dans une phrase ou un vers.
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages. (Lamartine) Les vendredis sanglants et lents d’enterrements. (Apollinaire)
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Comparaison (f.) : Une comparaison est une mise en relation de deux termes à l’aide d’un terme comparant (comme, tel, semblable à, etc.). Cet enfant est blanc comme un cachet d’aspirine. La terre est bleue comme une orange. Le poète est semblable à un prince.
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Hyperbole (f.) : Elle consiste à mettre en relief une idée au moyen d’une expression exagérée. L’hyperbole est donc une exagération exprimée par l’accumulation, par l’emploi d’intensifs ou par l’emploi de mots excessifs. Dire je meurs de faim pour exprimer sa grande faim. Dire un géant pour désigner un homme de très grande taille. Dire c’est à mourir de rire pour dire que quelque chose est vraiment très drôle.
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Ironie (f.) : Elle consiste à dire le contraire de ce qu'on pense, pour souligner combien l'idée ou le fait exprimé est absurde ou contraire à la réalité. Souvent, pour ironiser, on utilisera un trait positif afin d'exprimer une opinion négative. Entrer dans la cage du lion, quelle bonne idée! Il vit dans un château sans électricité ni eau courante.
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Métaphore (f.) : Elle consiste à établir une comparaison entre deux réalités, comparaison qui est fondée sur une analogie que l’on instaure entre les deux référents. Elle ne comporte aucun élément grammatical, par exemple comme, ainsi que, tel, semblable à. L'œil d'un homme est une fenêtre. Cet homme d’affaires est un requin.
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Oxymore (m.) : L’oxymore est une figure d’opposition qui consiste à réunir deux termes de sens contraires. « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles […] » (Corneille, Le Cid, acte IV, scène 3)
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Personnification (f.) : La personnification attribue à une chose abstraite les propriétés d’un être animé (homme, animal). Le cactus dressait ses épines et attendait patiemment le lézard qui tenterait de lui voler sa fleur. La musique habitait cette maison depuis trois générations.
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Les types de poèmes
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A) Le haïku Le haïku, terme popularisé par Shiki ( ), est une forme classique de la poésie japonaise dont la paternité est attribuée à Bashô ( ). Le haïku est une forme japonaise de poésie permettant de noter les émotions, le moment qui passe et qui émerveille ou qui étonne. Le haïku est un poème de trois lignes, généralement avec 17 syllabes (5 dans la première ligne, 7 dans la deuxième et 5 dans la troisième).
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Dans la vieille mare, une grenouille saute, le bruit de l'eau. (Bashō)
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furuike ya (古池や) (fu/ru/i/ke ya): 5 kawazu tobikomu (蛙飛込む) (ka/wa/zu to/bi/ko/mu): 7 mizu no oto (水の音) (mi/zu no o/to): 5 vieil/ancien étang(s) ah grenouille(s) tomber/plonger bruit(s) de l'eau Dans la vieille mare, une grenouille saute, le bruit de l'eau.
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ce bleu au centre de l'œil étang qui attire les oies en partance (Micheline Beaudry)
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Cohue du métro - sur ce manteau bleu marine un cheveu blanc (Henri Chevignard)
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Dévoré par un chat - L’épouse du criquet Crie son deuil
Dévoré par un chat - L’épouse du criquet Crie son deuil. (Takarai Kikaku)
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parc viennois sifflant un air de Mozart gamin sur patins (Janick Belleau)
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algue flottante dans bain bouillonnant ta chevelure (Janick Belleau)
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clair de lune son corps au seuil de la mort plus blanche la neige (Janick Belleau)
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B) Le calligramme Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte. Le calligramme stimule l'imaginaire autant par son aspect visuel que par ses mots.
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C) L’acrostiche L’acrostiche est un texte poétique dont les premières lettres de chaque vers forment un mot lorsqu’on les lit à la verticale. Ce mot peut être le sujet du poème, le nom de l’auteur ou encore de la personne à laquelle il est destiné. L’acrostiche peut aussi être utilisé si l’on veut cacher un message dans un poème.
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D) La fable Une fable est une histoire imaginaire généralement en vers dont le but est d’illustrer une morale. Héritée de l’Antiquité, la fable a souvent pour héros des animaux, chargés alors de représenter les hommes (Fables de La Fontaine, par exemple).
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Le corbeau et le renard - Jean de la Fontaine (1621-1695)
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie, Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le Corbeau honteux et confus Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
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LE CORBEAU ET LE RENARD (version traduite d’Ésope)
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne lui manquait pas, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. » Cette fable est une leçon pour les sots.
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La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf Jean de la Fontaine (1621-1695)
Une Grenouille vit un Bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille Pour égaler l'animal en grosseur, Disant : Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ? Vous n'en approchez point. La chétive Pécore S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
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Les marques du registre lyrique :
E) Le poème lyrique La poésie lyrique aborde généralement des émotions et des sentiments liés à l’existence : les thèmes récurrents sont l’amour, la mort, la nature, etc. Le poète évoque alors ce qu’il ressent, mais aussi ce que peuvent ressentir tous les hommes. Le lyrisme exprime toujours une émotion, un bouleversement de la sensibilité. Les marques du registre lyrique : l’emploi de la première personne du singulier ; le vocabulaire des émotions et des sentiments ; une ponctuation expressive (points d’exclamation, points d’interrogation) ; la présence d’adverbes d’intensité ; l’emploi de figures de style (comparaisons, métaphores, …)
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Pâle étoile du soir Alfred de Musset (1810-1857)
Pâle étoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine? La tempête s'éloigne et les vents sont calmés. La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère; Le phalène doré, dans sa course légère, Traverse les prés embaumés.
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Que cherches-tu sur la terre endormie
Que cherches-tu sur la terre endormie? Mais déjà, vers les monts, je te vois t'abaisser; Tu fuis, en souriant, mélancolique amie, Et ton tremblant regard est près de s'effacer. Étoile qui descends vers la verte colline, Triste larme d'argent du manteau de la Nuit, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit,
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Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense
Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense? Cherches-tu, sur la rive, un lit dans les roseaux? Ou t'en vas-tu, si belle, à l'heure du silence, Tomber comme une perle au sein profond des eaux? Ah! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête; --- Étoile de l'amour, ne descends pas des cieux!
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F) La prose Le poème en prose est né au XIXe siècle avec le recueil de poèmes Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand. Le poème en prose représente pour l'écrivain une grande liberté d'expression et se distingue des autres poèmes habituels principalement en raison du fait qu'il contient des procédés issus de la façon usuelle de parler (vers inégaux, pas de rimes, pas de strophes). En d'autres mots, le poème écrit en prose ressemble à première vue à un texte courant, mais renferme une langue poétique qui cherche, entre autres, à surprendre et à émouvoir.
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Guerre Enfant, certains ciels ont affiné mon optique : tous les caractères nuancèrent ma physionomie. Les Phénomènes s'émurent. - À présent, l'inflexion éternelle des moments et l'infini des mathématiques me chassent par ce monde où je subis tous les succès civils, respecté de l'enfance étrange et des affections énormes. - Je songe à une Guerre, de droit ou de force, de logique bien imprévue. C'est aussi simple qu'une phrase musicale. - Arthur Rimbaud
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Vous brûlerez Au pays de pierre fendre, l'année commence par une infinité de matins couchés en rond de chien sous les poêles, sourds à ce qui monte dehors, même à l'appel cassé des vieilles corneilles. Les heures sont figées au fond des bols. Un diamant trace et trace sur les vitres une flore impossible et superbe. Dans cette maison-là vous pensez souvent à la solitude et à la santé des territoires. En ce moment, immobile à la fenêtre, vous vous demandez. Plus tard, vers les quatre heures, les lointains s'enflammeront, la plaine frisera de vent, un fleuve de farine déferlera dans les plis de la neige durcie. Vous deviendrez peu à peu la force de l'horizon, glisserez hors de vous, filerez sur le totalement neuf, contre l'écume qui éveille. Vous brûlerez. - Pierre Morency
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G) Les vers libres Un poème en vers libres est un poème qui ne présente aucune structure formelle régulière : ni vers mesurés, ni rimes, ni strophes. Cependant, et là se trouve sa principale différence avec le poème en prose, le poème en vers libres respecte certaines règles de disposition : une mise en page dégagée laissant plusieurs zones blanches, la présence (habituellement) de majuscules en début de ligne, des échos sonores (qui ne sont pas uniquement des finales rimées), des longueurs métriques variables, des séquences de vers à dimension variable séparées par un saut de ligne (simili-strophes), etc.
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Automne Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux Et s'en allant là-bas le paysan chantonne Une chanson d'amour et d'infidélité Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise Oh! l'automne l'automne a fait mourir l'été Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises
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L'Albatros Charles Baudelaire (1821- 1867)
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à coté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
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H) Le sonnet Le sonnet est l'une des formes poétiques et classiques les plus strictes de la poésie. Le sonnet doit respecter plusieurs règles strictes : Il doit être composé de 14 vers. Il doit contenir deux quatrains (strophe de quatre vers) suivis de deux tercets (strophe de trois vers), entièrement formés d'alexandrins (vers de douze syllabes). La disposition des rimes composant la finale de chacun des vers doit épouser la structure suivante : ABBA ABBA CCD EDE. Les rimes masculines et les rimes féminines doivent alterner et ne devraient pas se répéter. Aucun mot ne doit apparaître plus d'une fois (sauf les pronoms, les prépositions, les conjonctions et les interjections); la richesse du vocabulaire est primordiale. Chaque strophe doit être cohérente et constituer une unité de sens complète; une idée ne peut être complétée dans la strophe suivante, c'est-à-dire que les quatrains et les tercets doivent représenter deux blocs distincts, non seulement dans la forme, mais aussi dans le contenu. Le dernier vers doit être constitué d'une chute (vers final) qui clôt le poème de manière à marquer fortement le lecteur. Il faut que le sonnet soit cohérent et ait une signification.
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La forme du sonnet est apparue en France au 16e siècle, pendant la Renaissance. Cette forme serait probablement d’origine italienne. C’est l’une des formes les plus strictes de la poésie. Les règles classiques sont nombreuses et sévères. Le sonnet a été très populaire au 16e siècle et c’est à cette époque que toutes ses règles se sont développées. Plusieurs auteurs l’ont redécouvert au 19e siècle. Bien que des auteurs de plusieurs pays aient écrit des sonnets, les règles variaient d’un endroit à l’autre. C’est pourquoi les sonnets de Shakespeare ne sont pas composés de la même manière que ceux des auteurs français.
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Le dormeur du val Arthur Rimbaud (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit
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Renouveau Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Le printemps maladif a chassé tristement L'hiver, saison de l'art serein, l'hiver lucide, Et dans mon être à qui le sang morne préside L'impuissance s'étire en un long bâillement. Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau, Et, triste, j'erre après un rêve vague et beau, Par les champs où la sève immense se pavane Puis je tombe énervé de parfums d'arbres, las, Et creusant de ma face une fosse à mon rêve, Mordant la terre chaude où poussent les lilas, J'attends, en m'abîmant que mon ennui s'élève.., - Cependant l'Azur rit sur la haie et l'éveil De tant d'oiseaux en fleur gazouillant au soleil.
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Après trois ans Paul Verlaine (1844-1896)
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu: l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent; comme avant Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même, j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, - Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
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Absurdité Georges Perros (1923-1977)
L'arbre sentait le vent qui naissait dans ses branches Et le vent donnait âme aux bourgeons du printemps L'oiseau se demandait si c'était le dimanche Ou un huitième jour pour les adolescents. Le ciel ne respirait plus que par habitude Sa chemise lavée au grand air du levant Le bûcheron trouvait que la vie était rude Mais l'arbre tenait bon, en tremblant doucement. La vache dans le pré regardait l'œil humide Le dernier train du soir sans aucun voyageur Le passage à niveau conjura le malheur Restant obstinément horizontal. C'est là Qu'un homme et qu'une femme aimèrent pour la vie L'arbre, le vent l'oiseau la vache sans envie.
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