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Les préparations injectables
Dr. Sarra ABBAD PhD in Pharmaceutics Département de Pharmacie, université Abu Bekr Belkaid, Tlemcen, Algérie.
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Définition et généralités
Avantages et inconvénients Voies d’administration Propriétés des préparations injectables Fabrication des préparations injectables Contrôles
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I – Définition et généralités sur les préparations injectables :
« Ce sont des solutions, des émulsions, des suspensions, des liposomes, des microsphères/microcapsules et des nanosystèmes, stériles, destinées à être introduites dans l’organisme par voie transcutanée. Elles sont conditionnées dans des récipients clos et transparents. On peut leur ajouter les poudres destinées à être mises en solution ou en suspension au moment de l’emploi ainsi que les implants ». On distingue : Les solutions sont limpides et pratiquement exemptes de particules. Exemple : Perfalgan®. Les émulsions sont stables physiquement (elles ne déphasent pas). Exemple : Diprivan® (propofol) Les suspensions: le sédiment éventuel facilement dispersible. Exemple : Diprostène®, Depocyte®.
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Poudre à reconstituer au moyen d’un solvant approprié, donnant rapidement après agitation avec le volume prescrit une solution ou une suspension. Par exemple : Extencilline® (benzathine pénicilline). Les implants sont des préparations solides stériles d’une taille et d’une forme appropriées à l’implantation parentérale. Elles sont injectées en SC. Par exemple : Zoladex®, Implanon®. Les préparations injectables sont présentées sous forme unidoses et multidoses. Les préparations unidoses : Leur contenu doit être injecté en une seule fois. Les préparations multidoses : doivent contenir un conservateur antimicrobien, à moins que la préparation ait des propriétés antimicrobiennes adéquates.
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II – Avantages et inconvénients :
La voie injectable présente de nombreux avantages : Rapidité d’action : surtout par voie I.V Pas d’effets nuisibles de certains médicaments sur le tube digestif Pas de destruction de certains médicaments par les sucs digestifs Pas d’effet de 1er passage hépatique Utilisation en cas de déglutition impossible Absorption intégrale du médicament assurée Utilisation chez les malades inconscients Certains médicaments sont inactifs par voie digestive pas par voie parentérale : sérums, vaccins.
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II – Avantages et inconvénients:
Cependant, elle présente aussi des inconvénients : Administration au moyen d’appareillage adéquat par un personnel qualifié. Exigences particulières / stérilité, absence de substances pyrogènes Voie invasive, parfois douloureuse Risque d’infection, risque d’hématome Coût élevé de fabrication
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III – Voies d’administration :
Trois voies principales sont le plus souvent utilisées : Voie intraveineuse (IV), voie intramusculaire (IM), voie sous-cutanée (SC), voie intradermique (Fig-1). D’autres le sont moins : intraartérielle, intrarachidienne, intracardiaque, intra-articulaire, épidurale, intra-osseuse, intrapéritonéale, intravésicale. Fig-1 : différentes voies d’administration des préparations injectables.
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intra-articulaire épidurale intrarachidienne intra-osseuse
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IV – Propriétés des préparations injectables :
Les préparations injectables devant être au contact des liquides de l’organisme, doivent posséder certaines propriétés. Elles doivent être : limpides, neutres, isotoniques, stériles, apyrogènes. Apyrogénicité Stérilité Isotonicité Neutralité Limpidité
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IV-1-Limpidité : deux aspects principalement :
Les solutés injectables ne doivent pas contenir de particules en suspension. a. Origine et nature des contaminations particulaires: il existe trois sources principales de contamination : Les particules issues de la solution et de ses composants: - Substances actives et excipients - Une dissolution incomplète - réaction de précipitation Les particules issues des procèdes de fabrication: le flux et la qualité d’air utilisés lors de la production et du remplissage des flacons, ainsi que, les filtres, le personnel, l’habillement du personnel, les procédures de nettoyage, contamination particulaire et micro-particulaire des eaux PPI.
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Les particules issues des matériaux pour le conditionnement:
Peuvent être des débris de verre et de plastique, des particules d’élastomères, qui se détachent au cours de la stérilisation ou pendant la manipulation. Les préparations injectables ne doivent pas voir leur aspect initial modifié au cours du temps : ni apparition d’un trouble ni changement de couleur. Un changement de couleur, s’il est prévisible, doit avoir une intensité inférieure à une certaine limite, sinon c’est un signe de dégradation.
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IV-2- Neutralité : Le pH des liquides de l’organisme (sang, LCR, lymphe) étant au voisinage de la neutralité ( ), les préparations injectables devraient avoir ce pH, ce qui les rendrait mieux tolérées et plus stables. IV-2-1-Relation pH-stabilité des principes actifs : On sait que certains principes actifs en solution ne sont pas stables à certaines valeurs de pH, ce qui les rend moins bien tolérés et moins efficaces. Il faut donc opter pour un compromis qui tienne compte de la stabilité et de l’efficacité de la préparation, dans certaines situations par exemple les solutions d’adrénaline, d’insuline et de vitamine C ne se conservent bien qu’à pH acide; il ne faut donc pas les neutraliser d’autant plus que l’organisme supporte assez facilement des variations de pH allant de 4 à 10.
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IV-2-2-Tolérance de l’organisme aux variations de pH :
Cette tolérance est fonction de la présence ou de l’absence de substances tampons dans la préparation. - Les préparations injectables non-tamponnées: L’organisme supporte mieux des préparations non additionnées de substances tampons, possédant lui-même son propre système tampon capable de ramener à la neutralité le pH de la préparation sans trop de douleur et sans risque de lésion des tissus. - Les préparations injectables tamponnées: Quand la solution est tamponnée, les deux systèmes tampons (physiologique, et médicamenteux) entrent en compétition et le rétablissement de la neutralisation dans l’organisme sera plus lent, la douleur plus durable, et le risque de lésion du tissu est accru.
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IV-2-3-Ajustement de pH: Lorsqu’il est nécessaire d’ajuster le pH, deux cas sont à envisager :
Si la stabilité de la substance active exige un pH non physiologique, il est préférable de ne pas tamponner, le titre sera ajusté au moyen d’HCl ou de NaOH. Si toutefois, il est indispensable de tamponner parce que la zone de pH de stabilité est très étroite on optera pour un mélange tampon à faible pouvoir tampon utilisé en faible concentration. Si ce compromis n’est pas applicable, on peut présenter la préparation sous forme de poudre sèche stérile à reconstituer. Si l’optimum de stabilité du principe actif en solution se trouve dans une zone de pH étroite au voisinage de la neutralité, il y a intérêt à ajuster le pH avec une solution tampon. La compétition entre le système tampon du sang et la substance tampon de la solution sera de courte durée et la
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douleur éventuellement induite aussi.
IV-2-4-Mélanges tampons: Compatibles avec les substances actives. Les mélanges de phosphate monosodique et disodique (NaH2PO4/Na2HPO4) pH de 5.4 à 8, les plus utilisés. Les mélanges d’acide citrique-citrate trisodique : pH de 3 à 6 Les mélanges acide acétique-acétate de sodium : pH de 3.6 à 5.6 Carbonate monosodique et carbonate disodique de pH 9.2 a 10.7
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IV–3– Isotonicité: Les préparations injectables doivent avoir la même pression osmotique que le sang c'est-à-dire la même concentration moléculaire que lui pour que les hématies y soient en équilibre. Solution de NaCl à 9‰ : au contact de cette solution, les hématies ne changent pas de forme ni de volume. On dit que cette concentration est isotonique au plasma.
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Solution de NaCl à 50‰ : au contact de cette solution, les hématies s’aplatissent, augmentent de diamètre et se recroquevillent. L’eau interne a quitté l’hématie (phénomène de plasmolyse). On dit que cette concentration est hypertonique. Solution de NaCl à 4‰ : au contact de cette solution, les hématies augmentent de volume (l’eau de la solution pénètre dans les hématies ; phénomène de turgescence) puis finissent par éclater et libérer leur contenu (hémolyse). On dit que cette concentration est hypotonique. Le phénomène d’hémolyse apparaît pour des concentrations en NaCl de l’ordre de 4,8 à 4,4‰ ; il est complet pour une concentration de 3,2‰.
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IV-4-Stérilité: Les préparations injectables doivent être préparées dans des conditions qui garantissent leur stérilité : locaux d’une propreté « absolue » (salles stériles, salles blanches), solvant et conditionnement stériles. Ces précautions doivent être suivies d’une méthode de stérilisation adaptée : chaque fois qu’il sera possible, on utilisera la stérilisation à l’autoclave (20 minutes à 120ºC). En pratique on a recours : - Préparations liquides thermostables: stérilisation à la chaleur humide à 121ºC, on peut diminuer cette température si nécessaire. - Préparation liquides thermolabiles : filtration stérilisante suivie d’une répartition aseptique (addition d’un bactériostatique utile). - Poudres : préparation et répartition aseptiques dans des flacons ou ampoules stériles.
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IV-5-Apyrogénicité : Les préparations injectables ne doivent pas contenir de substances pyrogènes susceptibles de provoquer des symptômes après injections dont le plus caractéristique est une élévation brusque et importante de température. IV-5-1-Origine et nature : Les substances pyrogènes sont d’origine naturelle produites par des champignons, des levures ou des bactéries notamment les bactéries gram négatif. Ce sont des endotoxines thermostables qui résistent à la stérilisation à l’autoclave et passent à travers la plupart des filtres. Elles sont détruites par la chaleur sèche élevée (180°C- 200°C). Leur provenance est le solvant, les substances dissoutes ou le matériel souillé par des microorganismes.
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IV-5-2-Procédés d’élimination des pyrogènes :
adsorption sur charbon actif, traitement par les oxydants, fixation sur des résines échangeuses d’ions, chauffage en milieu acide ou alcalin. Filtration : les substances pyrogènes peuvent être retenues soit par absorption sur des filtres en profondeur soit par ultrafiltration (membrane de porosité : 0.2 à µm).
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V- Fabrication des préparations injectables :
Des précautions particulières doivent être prises lors de la fabrication des préparations injectables, dispositions plus strictes que pour les autres formes. V-1- Les locaux : Les locaux où se pratique la fabrication doivent être stériles. Ce sont des enceintes stériles ou des salles blanches dans lesquelles circule un air stérilisé par passage à travers les filtres HEPA qui éliminent 99,97% des particules de 0,3 µm ou plus, possédant une humidité et une température confortables pour les manipulateurs, à flux vertical ou horizontal. Ces salles doivent être en surpression par rapport à l’extérieur. La fabrication de médicaments stériles doit obligatoirement se faire dans des zones à atmosphère contrôlée ZAC.
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V-2- Le personnel : Le personnel doit être correctement formé et on doit s’assurer régulièrement de sa qualification et de sa motivation. Son comportement dans l’atelier, ne doit entrainer aucun risque de contamination pour les produits. L'uniforme est conçu pour confiner les contaminants rejetés par le corps de l'opérateur, empêchant ainsi leur entrée dans l'environnement de production. Le personnel doit être propre, en bon ordre, et fiable. Il doit être en bonne santé et exempt de conditions dermatologiques qui pourraient augmenter la charge microbienne.
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V-3- Les matières premières:
Stérilisées séparément, sont introduits par la suite dans les ateliers par l’intermédiaire d’un sas. V-3-1-Véhicule: Eau pour préparation injectable (eau PPI): solvant de premier choix, le plus utilisé, stérile et apyrogène. La pharmacopée distingue l’eau pour préparations injectables en vrac et l’eau stérilisée. Le plus souvent c’est de l’eau distillée ou bidistillée utilisée moins de 3 heures après sa fabrication (pour empêcher le développement de pyrogènes) sinon la conserver, moins de 24 heures dans des citernes en acier inoxydable chauffées à 70 – 80ºC. B. Solvants non aqueux: Utilisés lorsque les substances actives sont peu solubles ou insolubles dans l’eau.
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Solvants non aqueux miscibles à l’eau:
Ethanol, Glycérol, Propylène glycol, Macrogols 200 – 400 (Polyéthylène glycols), Polyoxyéthylène glycols de faible mass molaire). Utilisés à des doses limitées vus leurs effets secondaires. Solvants non aqueux non miscibles à l’eau: Huiles naturelles: arachide – soja – olive-sésame. Huiles semi-synthétiques: glycérides à chaine moyenne, oléate d’éthyle Benzoate de benzyle – alcool benzylique – lactate d’éthyle. L’utilisation de solvants non aqueux par voie parentérale est assez réduite du fait qu’il y a toujours des inconvénients à injecter dans l’organisme un liquide non physiologique. V-3-2- Les adjuvants: Tensioacifs : lécithine, Tween 20, Tween 80, pluronic F-68, Span 85, Cremophor, Solutol HS-15.
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Agent de suspension : polyvinylpyrrolidone (PVP), sodium CMC, gélatine, monostéarate d'aluminium.
Les émulsifiants: lécithine, laurylsulfate de sodium LSS etc. Antioxydants: Hydrophiles: acide ascorbique, bisulfite et métabisulfite de sodium, sulfoxylate formaldéhyde de sodium. Lipophiles: ester de l'acide ascorbique, hydroxytoluènebutylé BHT, tocophérol. Agents chélatants: acide éthylène diamine tetra-acétique (EDTA). Substances tampons: acétates, citrates, phosphates. Isotonisants: NaCl, KCl, dextrose, mannitol, sorbitol…etc. Conservateurs antimicrobiens: indispensable pour les préparations difficilement stérilisables et les préparations multidoses.
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Pour les préparations unidoses, ces conservateurs sont interdits si le volume à injecter en une seule fois>15 ml ou si la voie d’injection donne accès au LCR. Exemples: alcool benzylique, phénols, chlorobutanol, méthylparabène, propylparabène, chlorure de benzalkonium. V-4- Conditionnement des préparations injectables : C’est les verres de type I et II qui sont utilisés pour contenir les préparations injectables aqueuses. Le verre de type III est réservé aux préparations à solvant non aqueux ou sert à contenir les poudres pour préparations injectables. Les poches en PVC ont supplanté les flacons en verre pour perfusion. Le conditionnement des préparations injectables se fait dans des ampoules, des flacons, seringues et carpules.
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Les ampoules: peuvent se présenter sous deux formes : L’ampoule à deux pointes, cylindrique se terminant à chaque bout par une pointe étirée (peu utilisée actuellement). L’ampoule bouteille à fond plat et à col étiré. Les flacons pour préparation injectable (5ml à 1L): récipients à paroi plus ou moins épaisse, obturés par un bouchon en élastomère dont l’étanchéité est renforcée par bague sertie en aluminium. Les seringues pré-remplies dénommées auto-injectables avec ou sans aiguille montée, qui sont prêtes à l’emploi.
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Les flacons et poches en matière plastique de larges et petits volumes, elles offrent plusieurs avantages comparés au verre, y compris la durabilité, facilité de stockage et d'élimination, un poids réduit et une meilleure sécurité. Le stylo auto-injectable contient une cartouche remplie de liquide injectable.
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V-5-1- Solution injectables:
V-5-Techniques de fabrication des préparations injectables: V-5-1- Solution injectables: A- Solutions injectables aqueuses: les plus courantes, pouvant être administré par toutes les voies parentérales. Les étapes principales de la fabrication de solutions injectables aqueuses sont les suivants: - Les composants de la formulation sont dissous dans de l'eau pour préparation injectable (ou bien des mélanges d'eau avec des alcools, des glycols, ou d'autres solvants non aqueux) dans les cuves de mélange à l'intérieur de la zone de fabrication suivis d’ajustement du pH si nécessaire. Si le principe actif est thermostable, la formulation est répartie dans les récipients définitifs et scellée. La stérilisation est ensuite effectuée en utilisant la stérilisation à la chaleur humide (Fig-3).
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Fig-3: Fabrication des solutions injectables aqueuses à PA thermostable stérilisées dans le récipient final.
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Si le principe actif est thermolabile, le produit est stérilisé par filtration (Fig-4). Dans ce cas, les conservateurs sont normalement inclus. Fig-4: Fabrication des solutions injectables aqueuses à PA thermolabile stérilisées par filtration.
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B-Solutions injectables huileuses:
Les médicaments insolubles dans l'eau mais solubles dans les lipides peuvent être formulés sous forme de solutions par dissolution dans les huiles végétales. Ces solutions couramment utilisées pour la libération ralentie du principe actif sont réservées exclusivement à la voie SC ou IM et ne devraient pas être injectées par voie IV. La stérilisation à la chaleur humide ne peut pas être utilisée pour stériliser des solutions à base d'huile. Les principales étapes impliquées dans la fabrication de solutions parentérales à base d'huile sont les suivantes : - Stérilisation du véhicule à base d'huile (contenant des excipients solubles divers) à la chaleur sèche. Si l'agent thérapeutique est stable dans les conditions de stérilisation à chaleur sèche, il peut être incorporé (dissous) à ce stade. Ce produit est ensuite prêt pour le remplissage dans le récipient final (qui est ensuite scellé).
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Si le PA n’est pas stable dans les conditions de stérilisation ci-dessus, le médicament stérile doit être dissous dans le véhicule à base d'huile stérile en utilisant des équipements de mélange normal. Ce produit est alors prêt pour le remplissage dans le récipient final, qui est ensuite scellé. V-5-2-Les émulsions: Les types courants d'émulsions injectables : - Eau dans l'huile (E/H) utilisées dans la libération prolongée de stéroïdes et de vaccins par injection intramusculaire. - huile dans eau (H/E) ou émulsions lipidiques peuvent être administrés par diverses voies parentérales (SC, IM et intra-artérielle), mais sont principalement injectées par voie IV dans des applications de nutrition parentérale. Généralement, les émulsions injectables sont des émulsions huile-dans-eau. Elles sont d'aspect blanc laiteux et ont une taille moyenne des globules <5 µm.
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Fig-5 : Exemple du processus de fabrication d’émulsion injectable.
La figure 5 représente les principaux processus impliqués dans la production d'émulsions lipidiques injectables. Fig-5 : Exemple du processus de fabrication d’émulsion injectable.
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Assurer la stérilité des émulsions injectables est cruciale:
La méthode préférée est généralement la stérilisation terminale à la chaleur humide. Si les composants d'une formulation entravent l’autoclavage en raison de problèmes de stabilité, on procède par stérilisation individuels des composants et la fabrication dans des conditions stériles. La filtration stérile du produit final peut être une autre alternative viable, mais cette derrière nécessite que les gouttelettes d'émulsion passent à travers un pore de 0, 22 µm. Deux procédés ont été utilisés pour incorporer les médicaments dans des émulsions parentérales: dissolution du PA dans la phase huileuse avant émulsification (de novo émulsification, préférée), ou ajout direct d’une solution concentrée du médicament à une émulsion lipidique (addition extemporanée).
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V-5-3-Les suspensions injectables :
Cette forme est choisie lorsque le principe actif est insoluble dans l’eau et qu’une solution non aqueuse n’est pas sans inconvénients. On y a aussi recours lorsqu’on désire un effet prolongé ou contrôlé du médicament, il peut s’agir donc d’une suspension aqueuse ou huileuse. La stérilisation par la chaleur n’est pas applicable aux suspensions terminées car elle risquerait de provoquer la croissance des cristaux et la modification du colloïde protecteur. La filtration stérilisante n’est pas à envisager aussi. Il ne reste donc que la possibilité de la préparation aseptique. La préparation de la suspension et la répartition sont réalisés aseptiquement en enceinte stérile. Deux méthodes de base sont utilisées pour préparer les suspensions injectables:
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A. Combination aseptique des substances actives et du véhicule principal :
Ce procédé implique la dispersion de manière aseptique des substances actives pulvérisées et stériles dans un véhicule stérile (solvant+ excipients nécessaires); broyage de façon aseptique de la suspension obtenue selon les besoins, suivi de remplissage aseptique de cette dernière dans des récipients appropriés. Un schéma du processus de fabrication est représenté sur la Fig-6. Exemple: pénicilline G procaïne. Fig-6: Schéma de la fabrication de suspensions injectables utilisant une technique de combination aseptique.
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B. Formation in situ de cristaux en combinant des solutions stériles :
Dans ce procédé, les substances actives sont solubilisées dans un solvant approprié, un véhicule stérile ou un contre-solvant est ajouté ce qui provoque la cristallisation de la substance active, le solvant organique est éliminé de manière aseptique, la suspension résultante est broyée de façon aseptique si nécessaire, puis introduite dans des récipients appropriés (Fig-7). Exemple: production des suspensions parentérales de testostérone et d'insuline. Fig-7 : Schéma du principe de procédé de recristallisation pour la fabrication stérile de suspension injectable.
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V-5-4-Poudres injectables:
Les formes solides sont très courantes pour administrer les principes actifs qui sont souvent instables chimiquement en solution. Elles doivent être de ténuité suffisante pour être facilement remises en solution ou en suspension. Les poudres sèches pour reconstitution en tant que produit injectable peuvent être produites par plusieurs méthodes: A. Le remplissage en tant que liquide suivi de lyophilisation : La forme la plus commune de poudre stérile pour injection (Fig-8). La quantité ainsi introduite dans chaque flacon est plus précise que de remplir des médicaments dans des flacons sous forme de poudre.
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Fig-8: Fabrication des lyophilisats stériles.
B. Cristallisation aseptique et remplissage de poudre sèche: Dans la cristallisation aseptique, le PA est dissous dans un solvant approprié et stérilisé par filtration. Un deuxième solvant non solubilisant du PA et qui est préalablement stérilisé par filtration est ensuite ajouté à une vitesse contrôlée, provoquant la cristallisation et la précipitation du médicament.
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V-5-5-Répartition des liquides :
Les cristaux sont recueillis, lavés si nécessaire, et séchés sous vide. Après séchage, il peut être nécessaire de broyer ou mélanger les cristaux du médicament. La poudre est ensuite transférée dans des équipements adaptés pour le remplissage des flacons. C. Séchage par atomisation (nébulisation): La solution de médicament filtrée est introduite dans l’atomiseur pour être transformé en une poudre desséchée. La poudre est ensuite introduite dans des flacons en utilisant un équipement de remplissage conventionnel. Bien que plus économique que la lyophilisation, elle présente beaucoup de limitations et de défis de stérilisation et est de ce faite moins utilisée. V-5-5-Répartition des liquides : Le remplissage se fait avec des seringues de précision qui dosent exactement la quantité de liquide à introduire dans chaque ampoule ou flacon et qui fonctionnent comme des pompes aspirantes et refoulantes (Fig-9/10). Elles sont en verre, en matière plastique ou en acier inoxydable.
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Fig-10: Machine pour remplissage unitaire des ampoules.
Fig-9: Machine de remplissage de flacons (vue lointaine et rapprochées). Fig-10: Machine pour remplissage unitaire des ampoules.
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V-5-6-Répartition des poudres :
Elle se fait soit par pesée à l’aide de balances spéciales, soit par dosage volumétrique. Fig-11: Machine de remplissage de poudre stérile
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VI- Contrôles: VI-1- Contrôles préliminaires: • Contrôle des matières premières: contrôle analytique, chimique, biologique visant à vérifier l’identité, l’activité, et la pureté de tout produit entrant dans la composition et la fabrication d'un médicament. • Contrôle des matériaux de conditionnement: contrôle analytique du type de verre (I, II, III), contrôle de la transparence, la neutralité, et recherche des pyrogènes et essai de toxicité des récipients en matière plastique. • Contrôle du milieu de travail: la désinfection des locaux, les conditions climatiques, essais microbiologiques. VI-2- Contrôles du produit fini: VI-2-1- Contrôle de la limpidité et changement de coloration éventuel: Particules Visibles: Inspection visuelle (mirage) :
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Fig-12: Appareillage pour les particules visibles.
Les ampoules et flacons contenant ces solutés injectables sont tous examinés, après légère agitation, par des techniciens expérimentés dans des conditions bénéficiant d’un éclairage adéquat (Fig-12). Cet examen se fait à l’œil nu. La limite de taille des particules détectées est de 50 à 100 µm. En milieu industriel, l’inspection visuelle est couramment effectuée de manière automatique. Certaines entreprises pharmaceutiques disposent aussi d’appareils semi-automatiques et pratiquent également l’inspection visuelle de manière manuelle. Fig-12: Appareillage pour les particules visibles.
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Particules non-visibles:
La Méthode par blocage de la lumière: Cette méthode est basée sur des essais de comptage des particules dans un liquide, par blocage de la lumière. Il y a interception d’un rayon lumineux, permettant ainsi la détermination automatique de la taille des particules et du nombre correspondant à chaque taille. Totaliser les particules> à 10 et 25 μm dans un volume donné. La méthode microscopique : Consiste à recueillir les particules sur un filtre approprié et d’examiner ce dernier à l’aide d’un microscope. Cette méthode permet le comptage de particules de taille>10 μm. -N.B. Selon la pharmacopée internationale, lorsque la méthode par blocage de la lumière n’est pas applicable, par exemple, dans le cas des préparations ayant une clarté réduite ou viscosité élevée, le test doit être effectué selon la méthode microscopique. Emulsions, colloïdes et préparations de liposomes sont des exemples.
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VI-2-2- Contrôle de la neutralité et mesure du pouvoir tampon:
Le pH des solutés injectables peut être modifié au cours de la filtration ou de la stérilisation par la chaleur, d’où l’intérêt du contrôle du pH avant et après stérilisation. Mesure du pH par les méthodes classiques Mesure du pouvoir tampon Essais de conservation à différentes température en fonction du pH et en fonction des agents utilisés pour l’ajustement du pH. VI-2-3-Contrôle de l’isotonie: il se fait sur les globules rouges humain. Deux méthodes utilisables : A. Méthode par hémolyse : Le soluté à étudier est mis en contact avec le sang humain défibriné suivi d’agitation. Après un temps, le mélange est centrifugé et la couleur du surnageant mesurée par calorimètre. La coloration du surnageant est fonction du degré d’hémolyse et peut être comparée à une gamme étalon
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obtenue avec le même sang mélangé avec des concentrations croissantes de NaCl : de 3,2 à 5,2 ‰.
Surnageant limpide : pas d’hémolyse. Surnageant coloré en rouge (par Hb) : hémolyse, donc soluté hypotonique. B. Méthode à l’hématocrite : 1 ml de purée globulaire est mis dans un tube en présence de plasma. 1 ml de purée globulaire est mis dans un tube en présence d’un volume équivalent de la solution à étudier. On mesure, au bout d’un certain temps, le volume occupé par les hématies dans les deux tubes. Si le volume est le même dans les deux tubes : la solution injectable est isotonique au plasma.
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Si le volume des hématies dans le tube contenant la solution injectable est plus important : la solution est hypotonique au plasma. Si le volume des hématies dans le tube contenant la solution injectable est moins important : la solution est hypertonique. VI-2-4- Contrôle de la stérilité : Le contrôle de la stérilité se fait sur quelques unités prélevées d’un lot. Le test est mené par la technique de filtration sur une membrane d’ester de cellulose de porosité 0.2 ou 0.22 µm. Celle-ci est mise à incuber dans deux milieu de culture : l’un au thioglycolate de sodium, convenant aux bactéries anaérobies, et aérobies, a 30-35ºC, l’autre à l’hydrolysat de caséine de soja, convenant aux bactéries aérobies, aux levures et aux moisissures, à ºC, pendant quatorze jours.
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Les limites sont données dans les tableaux suivant :
VI-2-5- Recherche des substances pyrogènes : contrôle de l’apyrogénicité : Deux méthodes permettent de mettre en évidence la présence ou l’absence de substances pyrogènes : Méthode basée sur l’élévation de la température chez le lapin à qui on a injecté dans la veine marginale de l’oreille un volume précis de la solution à tester. L’élévation, éventuelle, de la température constatée ne doit pas dépasser certaines limites pour conclure à l’absence de substances pyrogènes. La mesure de la température se fait en plaçant des sondes thermiques dans le rectum des lapins d’expérience. Les limites sont données dans les tableaux suivant : Nombre de lapins La substance satisfait à l’essai si la somme des réponses n’excède pas : La substance ne satisfait pas à l’essai si la somme des réponses>à : 3 6 9 12 1.15° 2.80° 4.45° 6° 2.65° 4.30° 5.95° 6.60°
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Méthode basée sur la coagulation d’un lysat de protéines d’amébocytes d’un crabe d’Amérique (LAL : Limulus Amebocyte Lysat). La préparation injectable est mise en contact du lysat de protéines : en cas de présence d’endotoxines issues de substances pyrogènes, le mélange des deux liquides donne naissance à un gel ferme. VI-2-6- Uniformité de masse: Essai réalisé sur les poudres pour administration parentérale. Consiste à calculer par différence entre le flacon plein et le flacon vide et sec, la masse du contenu. Si la masse est inférieure à 40 mg cet essai est remplacé par celui d’uniformité de teneur. VI-2-7- Uniformité de teneur: Basé sur la détermination de la teneur individuelle en principe actif des unités composant l'échantillon. de la teneur moyenne. Si une valeur sort
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de ces limites et se trouve entre 75 et 125%, recommencer sur 20 autres
unités, sur les 30, aucune valeur ne doit se trouver en dehors de 75 à 125%. VI-2-8- Évaluation du volume extractible Récipients unidoses: - Volume nominal ≥10 ml: prélever 1 récipient - 3 ml < Volume nominal < 10 ml: 3 récipients - Volume nominal ≤3 ml: prélever 5 récipients Prélever le contenu de chaque récipient individuellement, à l’aide d’une seringue sèche de volume n’excédant pas 3 fois le volume à mesurer, évacuer le contenu de la seringue dans une éprouvette sèche (capacité / volume occupe au moins 40% du volume d’eprouvette). Le volume ne doit pas être inferieur au volume nominal dans le cas de récipients examiné individuellement.
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Récipients multidoses:
Prélever un récipient et procéder comme pour les récipients unidoses, en utilisant autant de seringues que de doses spécifiées. Le volume libéré par chaque seringue n’est pas inférieur au volume nominal. Cas des seringues pré-remplies: - Volume nominal ≥10 ml : prélever 1 récipient - 3 ml < Volume nominal < 10 ml : 3 récipients - Volume nominal ≤3 ml : prélever 5 récipients Transvaser le contenu de chaque récipient individuellement dans un récipient taré sec, peser et déduire le poids du contenu. Le volume est calculé à partir de la masse volumique. VI-2-9- Contrôle d’étanchéité des récipients après scellage: L’intégrité des récipients reflète leur capacité à conserver le produit et
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de le protéger contre les sources des contaminations existantes et potentielles. Il existe plusieurs essais à titre d’exemple : • Inspection visuelle: méthode utilisée pour les préparations injectables de grand volume. L’inspection visuelle peut être couplée avec l'application d'un vide pour rendre les fuites plus facilement observables. • Test à la bulle : Les récipients à tester sont immergés dans une solution pouvant contenir un tensioactif. Toute fuite est mise en évidence après l’application d’une pression dans l’enceinte par la formation de bulles. • Essai au colorant: Le récipient d'essai est immergé dans un bain de solution colorante principalement à base de bleu de méthylène soumis au vide et à la pression. Le récipient est ensuite inspecté pour déterminer la présence de colorant soit visuellement, soit à l'aide de la spectroscopie UV.
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