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Le menuisier et le dragon
Texte de Muse
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Ghafoor était un jeune garçon qui travaillait dans l’atelier de menuiserie de son père. C’était son école à lui ; il ne savait ni lire ni écrire, par contre il savait utiliser les outils de menuisier avec adresse. Avec sa scie, il coupait les planches de bois, avec son rabot il nettoyait les planches de leurs impuretés, son papa façonnait les pièces à l’aide de ciseaux à bois, avec les bédanes il préparait l’assemblage des pièces de bois. Ghafoor et lui pouvaient alors assembler le meuble désiré à l’aide de maillets. Les meubles de bois brut pouvaient alors être peint et vernit avant d’être livré au palais du roi. Il faut préciser que le papa de Ghafoor était menuisier auprès du palais de la capitale. Chaque milieu de matinée, la fille du roi passait devant l’atelier de menuiserie pour aller suivre ses leçons à l’école royale. Ghafoor se postait devant la fenêtre pour la regarder passer. Il voyait les yeux brillants de la princesse se tourner subrepticement vers l’ouverture de l’atelier pour s’assurer de la présence de l’apprenti menuisier. Alors son père lui disait « ne rêve pas trop, mon garçon, une fille de roi ce n’est pas pour le fils d’un menuisier » Alors, avec un soupir de regret Ghafoor reprenait son travail.
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Un jour, Ghafoor devait livrer une chaise au palais royal
Un jour, Ghafoor devait livrer une chaise au palais royal. Les gardes, le connaissant bien le laissèrent passer. Comme il traversait la salle du trône, il vit le gouverneur des royaumes du nord s’entretenir avec le roi. Curieux, comme doivent l’être les enfants de cet âge, Ghafoor tendit l’oreille « Majesté, un dragon d’une force terrible terrorise les paysans et les soldats de vos royaumes, mais nous ne parvenons pas à nous en débarrasser » Le roi prit un ton solennel en s’adressant au Grand Vizir et annonça « Faites savoir à travers l’empire que la personne qui nous débarrassera du dragon épousera ma fille, la princesse Djamil ». Ghafoor laissa la chaise à l’intendant du palais, fila à l’atelier de son père, rassembla ses outils et, sans rien dire à personne, partit pour les royaumes du nord. Il était prêt à tout afin d’épouser la belle Djamil. Ghafoor marcha pendant plus de deux semaines, et comme il approchait des royaumes du nord, il rencontra un brave paysan qui accepta de l’avancer. Le paysan lui demanda s’il ne s’ennuyait pas à voyager tout seul. Ghafoor ne répondit pas, mais il souffrait d’être seul et commençait à trouver folle son idée d’aller seul affronter un dragon qui terrorisait tout une région.
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Arrivé dans les royaumes du nord, Ghafoor remarqua les regards apeurés des paysans et la désolation des paysages. Les champs et les villages étaient brulés par endroits, les récoltes et les chemins avaient été détruits et écrasés. Le feu et la force du dragon étaient la cause de ces dévastations. Ghafoor devant de telles catastrophes, voulu prendre les jambes à son cou, et retourner dans l’atelier de son père. Mais le souvenir des beaux yeux de la princesse Djamil lui redonna du courage et il reprit son chemin. Traversant une forêt aux taillis épais, Ghafoor cherchait un endroit où dormir lorsqu’il entendit des sons graves. Cherchant d’où provenaient ces bruits, il aperçut, à travers les arbres de la forêt, le dragon couché au sommet d’une colline. À sa grande surprise il vit que le dragon pleurait. Ghafoor s’éloigna à bonne distance de l’antre de la bête en se demandant se qui pouvait bien faire pleurer ce dragon Alors le jeune homme se souvint que, le long de la route, il avait eu lui aussi envie de pleurer, parce qu’il était seul, et qu’il n’est rien de plus triste que l’impression d’être seul au monde. Peut-être que le dragon, lui aussi, souffrait de solitude. Alors, Ghafoor se demanda comment profiter de cette solitude pour chasser le dragon.
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Ghafoor, tapis dans les fourrés profonds de la forêt, passa deux jours pleins à observer le dragon. Il notait ses habitudes et ses comportements. En fin de matinée le dragon s’envolait et disparaissait à l’horizon. Il revenait le soir. Le dragon mangeait puis émettait des sons graves et gutturaux pareils à des grognements humains. Puis il poussait des cris profonds, que Ghafoor pensait être des appels. Ces cris étaient désespérants. Parfois, le jeune garçon avait pitié du monstre. Enfin, Ghafoor mit au point une idée qui lui permettrait peut-être de se débarrasser du monstre. Il s’éloigna de la colline du dragon sans quitter la forêt. Il coupa un arbre, y tailla des planches, et les façonna à son idée. Profitant d’une absence du dragon, Ghafoor assembla les planches au milieu des arbres à proximité de la colline, et attendit. Ghafoor était fier de son travail, à travers les arbres le dragon pouvait croire que trois dragons était là, assemblés. Au retour de la bête, Ghafoor se mit à imiter le bruit de discussion de dragon « Agou profou calaprout ! » Le dragon cherchait d’où venaient les voix de ses congénères. Il essayait de pénétrer dans la forêt mais ses ailes, beaucoup trop grandes l’empêchaient de passer entre les arbres. Ghafoor était satisfait, la première partie de son plan fonctionnait.
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Deux soirs durant, Ghafoor répéta le même manège
Deux soirs durant, Ghafoor répéta le même manège. Il faisait bouger les trois faux dragons en imitant leurs sons gutturaux, et, le dragon ne pouvant pas pénétrer dans la forêt rejoindre ses frères, il poussait des cris déchirant de tristesse. Le lendemain matin du troisième jour, Ghafoor pris son courage à deux mains et sortit de la forêt pour se présenter face au dragon. La bête avait pleuré toute la nuit. En voyant Ghafoor arriver, il pensa que ce jeune humain ferait un excellent petit déjeuner. Alors que le dragon s’apprêtait à lancer ses terribles flammes, Ghafoor cria « non, non dragon, ne me grille pas, je t’apporte un message. Trois dragons étaient prisonniers de la forêt et grâce à mes outils je les ai libérés et leur prison de bois. Ils m’ont laissé la vie sauve » Le dragon écoutait le garçon avec attention. Ghafoor poursuivit « Ils m’ont demandé de te dire qu’ils avaient dû repartir pour le royaume des dragons et ils te proposent de les rejoindre » Ghafoor eu la surprise de voir le dragon esquisser ce qui ressemblait à un sourire. « Tes frères m’ont dit que tu devais voler au-delà de la mer et que là tu les retrouverais et tu n’aura plus à vivre seul » Le dragon sembla hésiter, puis remerciant Ghafoor d’un signe de tête, il souleva ses lourdes ailes et s’envola puis disparut au-delà de l’horizon.
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Ghafoor prit alors le chemin de retour
Ghafoor prit alors le chemin de retour. Il marcha de nouveau pendant deux longues semaines. Sur son chemin, une rumeur se propageait, le dragon aurait été vu volant au-delà des royaumes du nord et loin au-dessus de la mer. Cette rumeur disait aussi qu’un jeune homme avait été vu allant sur le territoire du dragon. Mais qui était donc ce garçon ? se demandait les gens. Lorsque Ghafoor se présenta au palais du roi, les gardes le laissèrent passer, et Ghafoor vit le gouverneur des royaumes du nord s’entretenir avec le roi et lui faire part de cette rumeur. Et le roi demanda « Grand Vizir, qui est donc ce jeune garçon ? » Le Grand Vizir haussa les épaules, il n’en savait rien. Alors Ghafoor se présenta devant le roi et conta son aventure. Le Grand Vizir émis un doute « Mais comment un jeune homme pourrait-il vaincre un dragon que mille soldats n’ont pu battre ? » Ghafoor expliqua au roi, « Souvent la ruse est plus puissante que mille épées et mille lances » Le roi fut convaincu par les dires de Ghafoor, alors le roi prit un ton solennel en s’adressant au Grand Vizir et annonça « Faites savoir à travers l’empire que le jeune Ghafoor épousera la princesse Djamil » Le mariage eut lieu en présence du père de Ghafoor qui fut nommé ministre des bois, des champs et des chemins. Ghafoor et Djamil, eux, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
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