Le risque psycho-social: Environnement humain & psychopathologie

Présentation au sujet: "Le risque psycho-social: Environnement humain & psychopathologie"— Transcription de la présentation:

1 Le risque psycho-social: Environnement humain & psychopathologie
Professeur Philippe Corten Université Libre de Bruxelles

2 Il n’y a pas psychopathologie propre au travail
Mais des manières pathologiques de travailler (workholisme) Des contraintes et des astreintes => décompensations psy Exception: Burn-Out

3 Le travail c’est la santé!
Support social Nucléarisation de la famille Disparition des autres réseaux 90% des amis 2/3 des mariages Économie parallèle Structuration du temps Pouvez-vous dire quel jour on est après 5 jours de vacances? Mémoire métonymique (proximité, avant-après) Stimulation de l’attention Rôle de l’anticipation dans la mémoire Exemple: 2 groupes d’étudiants face à 100 diapositives représentant des maisons (l’une d’elle n’a pas de porte) Groupe 1: Voir et consigne après: 15% OK Groupe 2: Consigne avant et voir: 75% OK Effet sur le QI Caisson d’isolation sensorielle (Maximum 48h): perte de 1à points au QI

4 L’histoire d’une grande méprise
Travail = Tripallium (instrument de torture par écartèlement) => français: femmes en couche => punitions (travaux forcés, camps de travail) => « tarés » (dégénérés, esclaves) Œuvre = activité en tant que réalisation de soi Chef d’œuvre (Compagnons) Bonnes œuvres Heures ouvrables Aliénation au travail Moyen Age: servage Soit guerrier ou seigneur Soit alius => dîme pour payer la protection Au XIXième siècle Travail = activité permettant de vivre mais dont on abandonne le droit de propriété  œuvre Au XXième siècle Travail = œuvre (Freud) = leurre Tout travail n’est pas épanouissant Tout le monde ne désire pas s’actualiser

5 Environnement et psychopathologie
Différencier Environnement physique = conditions de travail Environnement humain = organisation du travail Christophe Dejours « Les conditions de travail prennent le corps pour cible, alors que l’organisation du travail prend le mental comme cible »

6 Pourquoi l’organisation du travail fait-elle souffrir ?
« L’organisation du travail c’est toujours, d’une manière ou d’une autre, l’intrusion de la volonté d’un autre dans l’appareil psychique » Christophe Dejours L’organisation du travail implique toujours une relation d’autorité. La relation d’autorité est antithétique avec la satisfaction individuelle des besoins.

7 Besoins individuels et autorité sont antithétiques
Abraham Maslow: pyramide des besoins

8 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins physiologiques: Dormir Manger Boire Ne pas avoir froid … Les besoins doivent être satisfaits Satis = assez Ni trop peu, ni trop Si vous mourez de soif dans un désert, que vous importe d’avoir le prix Nobel Si vous avez mangé à satiété, vous n’aurez qu’une envie: faire une sieste. Physiologie

9 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins de protection Ni trop peu, ni trop Trop peu: on sauve sa peau Trop: on n’a plus d’audace Sécurité Physiologie

10 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins de stimulations physiques et mentales Ni trop peu, ni trop Trop peu: privation sensorielle => le cerveau va créer ses propres stimulations (hallucinations…) Trop: tendance à déconnecter, à se replier dans sa bulle (Burn-out) Stimulation Sécurité Physiologie

11 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins d’appartenance Famille Bande de copains Equipe de travail … « Un homme seul est un homme mort » Dans toutes les sociétés, deux sentences maximales: Mise à mort Exil Appartenance Stimulation Sécurité Physiologie

12 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins d’amour et de sympathie Ni trop, ni trop peu Trop: on étouffe Trop peu: on se dessèche Amour sympathie Appartenance Stimulation Sécurité Physiologie

13 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins d’estime Etre reconnu et apprécié comme différent des autres S’estimer soi et être estimé par les autres => besoin de reconnaissance Intrinsèque : faire quelque chose qu’on réussit (et recevoir à faire des choses qu’on peut réussir) Extrinsèque : félicitations, médailles, rémunérations… Estime Amour sympathie Appartenance Stimulation Sécurité Physiologie

14 Pyramide des besoins pour se réaliser
Besoins d’actualisation Actual = Maintenant Agir « What you can be, you must be » Réalisation Soi Estime Amour sympathie Appartenance Stimulation Sécurité Physiologie

15 Besoins individuels et autorité sont antithétiques
Besoins physiologiques

16 Les 3 variables de l’autorité
Direction (Obligation Initiative): variable de personnalité (Ascendant) Pouvoir (Menace  Sécurité): variable de situation Contrôle (Punition  Gratification): variable de statut

17 L’organisation du travail correspond à une nécessité: la survie du groupe
Initiative: si tout le monde prend des initiatives sans direction, c’est le chaos (exemple: pousser une voiture) Protection: les systèmes ouverts tendent à se refermer sur eux- mêmes. Or leur survie dépend de leur possibilité d’échanger avec l’extérieur. Gratification: Les gratifications sont des renforcements positifs et elles sont indispensables. Mais si il n’y a que des renforcements positifs, le système s’emballe et meurt de sa propre inflation.

18 Il y a donc un conflit entre les nécessités inhérentes à la survie du groupe (lois des systèmes ouverts) et la satisfactions des besoins indispensables à l’épanouissement physique et mental de l’individu.

19 Stress et psychopathologie
Ce n’est pas le stress en soi qui rend malade, mais la manière dont il est géré et organisé.

20 4 environnements humains pouvant générer un stress pathologique.
Mac Grath: Capability / Demand Laborit: Fight – Flight – Freeze Karasek: Support-Demand-Autonomy Siegriest: Effort/Reward

21 Modèle Mac Grath (1970) Demand/Capability

22 Modèle Laborit (1976) Fight-Flight-Freeze

23 Modèle de Karasek (1985) Demand – Support - Control
- Demande + +Support - --- - Latitude + +++

24 Modèle de Siegriest (1996) Effort/Reward

25 4 compétences personnelles permettant de mieux gérer le stress
Attributions causales et locus de contrôle Les copings L’intelligence émotionnelle L’assertivité

26 Attributions causales (Kelley 1972) et locus de contrôle (Rotter 1954)
Attribution causale A cause de qui ou de quoi cela arrive-t-il? De moi: internaliste De l’environnement ou des autres: externaliste Locus de contrôle Qui ou qu’est-ce qui pourrait faire changer le cours des choses? Moi: internaliste L’environnement ou les autres: externaliste Résistance au stress

27 Copings (Lazarus 1984, Paulhan 1992)
Copings centrés sur: Emotions (Humour > râler) Résolution de problèmes Soutien Retrait

28 Intelligence émotionnelle & Alexithymie (Sifneos 1970)
L'alexithymie est une difficulté à: identifier différencier exprimer et affronter ses émotions et celles d’autrui

29 Assertivité (Wolpe 1966) Etre assertif est : « un comportement qui permet à une personne D’agir au mieux de ses intérêts, De défendre son point de vue sans anxiété exagérée, D’exprimer avec sincérité et aisance ses sentiments, D’exercer ses droits sans dénier ceux des autres » (Alberti & Emmons, 1974). Etre assertif n’est pas toujours la seule position valable. Dans certaines circonstances il faut pouvoir avoir une position: Passive: « Fermer sa gueule, attendre que ça passe » Agressive: « Taper du poing sur la table, claquer la porte, faire une scène »

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