Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) et conséquences en milieu scolaire AESH 2017-2018 Module 1 : Notions de base Stéf. BONNOT-BRIEY, consultante et.

Présentation au sujet: "Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) et conséquences en milieu scolaire AESH 2017-2018 Module 1 : Notions de base Stéf. BONNOT-BRIEY, consultante et."— Transcription de la présentation:

1 Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) et conséquences en milieu scolaire AESH Module 1 : Notions de base Stéf. BONNOT-BRIEY, consultante et formatrice en libéral et au pôle cœur de métier d’AFG autisme Laëtitia SAUVAGE, enseignante spécialisée, formatrice INSHEA :

2 Caractéristiques des TSA :
Plan Caractéristiques des TSA : I/ Rappels généraux II/ Une approche perceptive III/ Conséquences sur le fonctionnement cognitif  Premières pistes d’action en classe

3 I/ rappels généraux pour démonter les idées reçues…
La vision des « neurotypiques » (NT)

4 un syndrome à l’étiologie complexe et aux manifestations variées
LA RÉALITÉ DES TSA : un syndrome à l’étiologie complexe et aux manifestations variées Une dimension génétique neurologique biologique Pour en savoir plus : GEPNER B., Autismes. Ralentir le monde extérieur, calmer le monte intérieur, Odile Jacob, Paris, 2014. MOTTRON L., L’autisme : une autre intelligence, Mardaga, Sprimont (Belgique), 2006. YVON D. (dir.), À la découverte de l’autisme. Des neurosciences à la vie en société, Dunod, Paris, 2014. environnementale

5 TRIADE AUTISTIQUE Image adaptée de : , extrait de FROEHLICH W. & FUNG L. K., « Autism Spectrum and Neurodevelopmental Disorders », 2012,

6 TROUBLES DU SPECTRE DE L’AUTISME

7 LES TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE : un continuum
TSA sévère TSA moyen TSA léger Autisme de Kanner Syndrome d’Asperger Autisme de Haut Niveau

8 LES CAUSES DES PARTICULARITÉS TSA
aspect socio- communicatif symptômes Particularités neurosensorielles Spécificités de Mentalisation Fonctionnement cognitif particulier syndrome

9 LE Fonctionnement sensorimoteur
+ système vestibulaire + système proprioceptif 1) Hypo et Hyper sensibilités 2) Autostimulations 3) Défaut de Transmodalité

10 1) Hypo / Hyper Sensibilités des 5 sens
Les personnes TSA perçoivent différemment les stimuli environnants ; elles ont du mal à moduler le traitement de leurs perceptions. Cette acuité perceptive, ou au contraire son inhibition, ne répond pas toujours à la cohérence environnementale et perceptive des personnes neurotypiques. Exemples : Hypersensibilité Hypo-sensibilité. Un système de ventilation pourra devenir une source sonore intolérable Pas de réaction au bruit causé par un marteau piqueur...

11 Exemples d’hypersensibilité Exemples d’hyposensibilité
Ouïe Une personne TSA entrain de se déplacer en ville peut soudainement se retrouver immobilisée sur place suite à un bruit de klaxon. Le son produit par un ventilateur dans un pièce peut l’empêcher de réaliser une tâche. - Une personne TSA en train de s’adonner à son intérêt particulier peut vous sembler complètement coupée de son environnement sonore et ne pas répondre lorsqu’on l’appelle. - Certaines collent parfois leur oreille sur une enceinte. Vue - Une personne TSA pourrait refuser de travailler sur un support ou avec un matériel d’une certaine couleur. - Elle pourrait aussi être en incapacité de s’actionner à cause d’un reflet. - Elle peut chercher à se stimuler avec des reflets, des jeux de lumière, de manière excessive, pour ressentir des sensations liées à la vue. Odorat - Une personne TSA pourrait refuser de communiquer avec une personne dont le parfum l’indispose. - Alors que les gens ordinaires sont parfois indisposés par des odeurs nauséabondes de déchets, ou de produits d’entretiens, une personne TSA pourrait sembler y être complètement insensible. Toucher - Certains textiles provoquent des sensations « épidermiques » pouvant rendre complexe l’habillage d’une personne TSA. - Certaines personnes TSA semblent insensibles à la douleur physique. Goût - Une personne TSA hypersensible sur ce plan recherchera des aliments fades, tièdes… - Une personne TSA hyposensible sur ce plan recherchera des aliments acides, épicés…

12 Exemples d’hypersensibilité Exemples d’hyposensibilité
La douleur Une simple prise de sang peut se révéler intolérable. - Une personne TSA peut poursuivre son footing après s’être fait une entorse à la cheville. La température. Impossibilité de supporter une légère hausse ou baisse de température externe. Refuse de toucher un bouteille sortant du réfrigérateur. Porte une écharpe et un col roulé sur la plage… Peut s’ébouillanter dans un bain ou manger des éléments chauffés à l’extrême. Peut sortir en tee-shirt en plein hiver.

13 2) Autres sens potentiellement impactés
Source de l’image :

14 SYSTÈME PROPRIOCEPTIF
La proprioception, ou « sensibilité profonde », est la capacité à percevoir, consciemment ou pas, la position des différentes partie du corps (sans recourir à la vue). Le système proprioceptif associe : des récepteurs musculaires et ligamentaires ; les voies et centres nerveux impliqués dans l’analyse de signaux reçus. Ex. : ajustement spontané et immédiat de la main à la forme de l’objet que nous nous apprêtons à saisir.

15 SYSTÈME VESTIBULAIRE Il nous permet de connaître la position notre de tête dans l’espace lorsque nous sommes en déplacement (même si le reste du corps est immobile ; ex. : en voiture). Il est ainsi le centre de l’équilibre, conditionne notre sens du mouvement, et règlemente nos mouvements ainsi que nos ajustements aux mouvements extérieurs.

16 Le système vestibulaire est fréquemment impacté chez les sujets porteurs de handicap.
Il peut être stimulé par le balancement, des mouvements rotatifs ou giratoires… On peut essayer de rediriger ce mouvement de balancement, en utilisant des supports adaptés, mais il est nécessaire et relève d'un plaisir perceptif pour de nombreuses personnes TSA. Source des images : et

17 On récapitule… le « Bonhomme Hypersensible » A. d’Ignazio http://www

18 ON RECAPITULE Extrait du guide Hoptoys de printemps 2017, p. 18 sq. « J’ai des particularités sensorielles »

19

20 Pour une plongée immersive dans le monde sensoriel d’une personne autiste :
Sensibilisations (gratuites) par l’expérimentation proposées par le CRAIF à partir du Kit ABC (mis au point par le centre de Communication concrète) Voir présentation vidéo ici. Vidéo « Sensory overload » : D’autres vidéos sur Site « Dis-moi Elliot » : Témoignages de la série « L’autisme vu de l’intérieur » : TSARA, un serious game sur tablette et PC :

21 2) AUTOSTIMULATIONS Même si elles n’ont pas de sens apparent pour l’entourage, elles répondent toujours à un besoin ressenti par le sujet. Peuvent prodiguer une stimulation sensorielle chez les sujets ayant un profil hyposensible. Peuvent aider à canaliser une surcharge sensorielle chez les sujets ayant un profil hypersensible Peuvent aider le sujet à se concentrer… ou au contraire, l’envahir tellement que rien n’existe plus pour lui en même temps ! Distinguer Autostimulation envahissante vs B) Autostimulation organisante

22 Quelques exemples d’autostimulations
visuelles fixer les lumières, cligner des yeux, passer à répétition les doigts devant les yeux, « flapping »… auditives claquer des doigts, claquer de la langue, produire des sons de manière répétée, répéter des sons ou des mots, écholalie différée, taper sur un objet, se tapoter les oreilles… tactiles Se frotter la peau avec les mains ou un objet, grattages, frotter des surfaces, rechercher le contact avec certaines textures… olfactives renifler des objets ou des personnes gustative lécher des objets ou les mettre en bouche vestibulaire tourner sur soi-même, se balancer ou hocher la tête de droite à gauche ou d’avant en arrière, sautiller proprioceptive garder les muscles contractés, serrer poings, se tordre / se serrer les mains ou une partie du corps, se frapper… Source : Autism-Help, « Self-stimulatory behavior (stimming) »; URL : (consultée le 15/06/16).

23 ET VOUS ?

24 Source de la dernière image : http://janus. free
Et pour ceux qui veulent pratiquer au niveau compétition, taper « pen spinning tutorial dans un moteur de recherches » … : ;

25 Des exemples dont on peut s’inspirer sur le site d’Hoptoys : http://www.hoptoys.fr/
Avec dossier sur la sensorialité :

26

27 S. COTE, Favoriser l’attention par des stratégies sensorielles
S. COTE, Favoriser l’attention par des stratégies sensorielles. Outils et exercices pour aider tous les élèves, Chenelière éducation, Présentation sur

28 Comment réagir ? a) Autostimulations envahissantes Analyser Occuper Comprendre Rééduquer

29 B) Autostimulations organisantes
= s’adapter en respectant le fonctionnement de la personne et en veillant à : son autonomie sa qualité de vie son inclusion sans stigmatisation  Notion de régulation

30 POUR RÉSUMER Routine organisante - autonomie - aide à la régulation - qualité de vie Rituel envahissant - contrainte subie, irrépressible - isolant - stigmatisant

31 3) LE DÉFAUT DE TRANSMODALITÉ
Définition : c'est la difficulté à activer plusieurs sens à la fois (par exemple regarder et écouter en même temps). Vidéo disponible sur : Témoignage de B. HARRISSON, vidéo « L’autisme vu de l’intérieur » (9mn sq.)

32 LIENS ENTRE FSM et FC : De l’hyper-perceptivité à l’hyper-sélectivité
Approche PERCEPTIVE de l’environnement + HYPERSÉLÉCTIVITÉ des sens PENSÉE en IMAGES PENSÉE en DÉTAILS RIGIDITÉ MENTALE SPÉCIFICITÉS DE MENTALISATION

33 Fonctionnement COGNITiF
1) Pensée en images 2) Pensée en détails 3) Rigidité mentale 4) Spécificités de mentalisation (Théorie de l’esprit)

34 1) Pensée en images " Les mots sont comme une seconde langue pour moi. Je traduis tous les mots, dits ou écrits, en films colorés et sonorisés ; ils défilent dans ma tête comme des cassettes vidéo. Lorsque quelqu'un me parle, ses paroles se transforment immédiatement en images. Ceux dont la pensée est structurée en langage ont souvent du mal à comprendre ce phénomène mais, dans mon métier - je conçois des équipements pour les animaux d'élevage -, penser en images est un formidable atout. » , Temple GRANDIN

35 attachement au concret, au visible
Chez les autistes, cette « pensée en images » semble majoritairement prédominante.  CONSÉQUENCES : attachement au concret, au visible difficultés avec les concepts abstraits, difficilement représentables difficultés de généralisation ou de transposition Le penseur visuel reste attaché à une image sans toujours parvenir à imaginer une même réalité sous une forme légèrement différente. Ex. un même vêtement dans une autre couleur Peut aussi être un atout majeur dans toutes les activités où le sens visuel est sollicité.

36 IL FAUT EN TENIR COMPTE POUR LES APPRENTISSAGES !
Meilleure compréhension lorsque le sens visuel est sollicité (seul ou en renfort). Peut être aidé par les supports visuels : Ex. : pictogrammes et système de communication visuels, schémas, cartes mentales, utilisation de couleurs, mise en page adaptée pour une meilleure visualisation…

37 « Je ne comprends que ce que je vois. »
Une personne TSA qui a un mode de pensée « en images » n’aura pas forcément des facilités à se créer ses propres images pour se représenter des données initialement présentées verbalement ou abstraitement. Cette capacité à « créer des images », dépend en effet des capacités d’abstraction et de création, variables chez tous les individus. * Pour comprendre, le penseur visuel a besoin de voir. * Certains sont capables de transposer en images. * D’autres ont besoin qu’on leur « fasse voir » Pour paraphraser, Saint Thomas « Je ne comprends que ce que je vois. »

38 2) Pensée en détails Source : Blogparfait, URL : (consultée le 15/06/16). Vue de Londres dessinée de mémoire en quelques heures par Stephen Wiltshire, autiste « surdoué » du dessin

39 Cherchez les différences !

40 PENSÉE EN DÉTAILS 1. Voir les détails d'abord.
2. Mettre ensuite les détails ensemble. 3. Voir quel est l'objet. 4. Enfin, voir la fonctionnalité, la signification de l'objet.  D'où une plus grande difficulté à gérer les êtres que les choses (notion de stabilité).

41 3) Rigidité mentale Source de l’image : Cette rigidité mentale est en lien direct avec la pensée en détails ( et dans une moindre mesure, avec la pensée en images).

42 Conséquences Des difficultés, pouvant aller jusqu’à la panique, pour :
- changer d’habitudes ou de « routines » - faire face à l’imprévu en adaptant sa conduite réorienter son action /changer de stratégie en cours de tâche (en prenant en compte de nouveaux paramètres) accepter les remises en question et modifier son comportement en conséquence  besoin de PRÉVISIBILITÉ et d’ANTICIPATION

43 prévus imprévus prévus imprévus imprévus
C’est ce que je peux anticiper en me basant sur mes catalogues d’expériences et de connaissances.  J’utilise mes cartes « joker ». Ce sont les évènements exceptionnels que je n’ai vraiment pas pu anticiper  Je dois activer une demande d’aide.. C’est ce que j’ai anticipé. Cela correspond à mes prévisions, mon EdT…  Je suis mes procédures habituelles.

44 4) Spécificités de mentalisation Théorie de l’esprit (ToM)
Définition : La « théorie de l’esprit » désigne la capacité du sujet à attribuer à autrui des états mentaux différents des siens, comme des croyances, des désirs, des sentiments ou des intentions. Elle permet de comprendre, de prédire et d’anticiper les comportements. Fonction cognitive essentielle permettant de produire les hypothèses qui autorisent à se mettre à la place de, à imaginer ce que ressent ou pense l'autre. Elle est donc essentielle pour la régulation des interactions sociales. Pour aller plus loin : Wikipédia, « Théorie de l’esprit », URL : (consultée le 16/06/16). DORTIER J.-F., « Quand l’enfant acquiert la « théorie de l’esprit » », Sciences humaines, 01/10/2005, URL : (consultée le 16/06/16). Participate Autisme, « Hypothèse de la théorie de l’esprit », URL : (consultée le 16/06/16). DEHAENE St., Cours au collège de France, « Liens entre métacognition et théorie de l’esprit », à télécharger sur URL : (consultée le 16/06/16). NADER-GROBOIS N., La théorie de l’esprit. Entre cognition, émotion et adaptation sociale, De Boeck Supérieur, 2011, présentation sur (consultée le 16/06/16).

45 L’adaptation sociale au croisement de la cognition et de la cognition sociale (d’après NADER-GROBOIS N., 2011). Source de l’image :

46 LES 3 NIVEAUX DE LA THÉORIE DE L’ESPRIT
1er niveau : Je pense que l’autre pense. Ex. test de fausse croyances de Sally et Ann. Selon moi, il va chercher la bille dans le panier. Autre exemple. 2ème niveau : Je pense que l’autre pense que je pense. Selon moi, il croit que je vais chercher la bille dans le panier Exemple. 3ème niveau : Je pense que l’autre pense que je pense qu’il pense. Selon moi, il croit que je pense qu’il va chercher la bille dans le panier. Résumé

47 Exemple de tâche de 1er niveau: le test de Sally-Ann
Image adaptée de Uta Frith, 1996, et disponible sur Science étonnante, « Les enfants savent-ils lire les pensées des autres », URL : (consultée le 16/06/16) Retour

48 Autre exemple de tâche de niveau 1
Source : Duval C., Piolino P., Bejanin A., Laisney M., Eustache F., Desgranges B., « La théorie de l’esprit : aspects conceptuels, évaluation et effets de l’âge. », Rev Neuropsychol , 2011 ; 3 (1), p , fig. 3, disponible sur URL : (consultée le 16/06/16). Retour

49 Exemple de tâche de niveau 2
Source : Duval C., Piolino P., Bejanin A., Laisney M., Eustache F., Desgranges B., « La théorie de l’esprit : aspects conceptuels, évaluation et effets de l’âge. », Rev Neuropsychol , 2011 ; 3 (1), p , fig. 3, disponible sur URL : (consultée le 16/06/16). Retour

50 Résumé : les niveaux cognitifs de la Théorie de l’Esprit
Source : Duval C., Piolino P., Bejanin A., Laisney M., Eustache F., Desgranges B., « La théorie de l’esprit : aspects conceptuels, évaluation et effets de l’âge. », Rev Neuropsychol , 2011 ; 3 (1), p , fig. 2, disponible sur URL : (consultée le 16/06/16).

51 Conséquences possibles des déficits en théorie de l’esprit.
Stratégies de remédiation Expliquer leurs propres comportements Comprendre les émotions Enseigner le concept et la réalité affective des sentiments et des émotions Anticiper les comportements ou l’état émotionnel de l’autre Rendre conscient du fait que les autres ont leurs propres états d’esprit Comprendre le point de vue des autres Enseigner comment lire les signes non verbaux Déduire les intentions des autres Revoir différentes perspectives sur une même situation Liens entre les comportements, pensées et sentiments des autres Pratiquer diverses situations sociales Attention conjointe et conventions sociales Faire des jeux de rôle Distinguer la fiction de la réalité Expliciter les concepts abstraits avec des scripts sociaux Tableau adapté de SMITH MYLES Br. Et SOUTHWICK J, Asperger Syndrom and Difficult Moments, et repris sur le site du Geneva Centre for Autism, URL : (consultée le 16/06/2016).

52 Pour résumer : liens entre FSM, FC et « symptômes » socio-communicatifs

53 AMÉNAGEMENTS ET ADAPTATIONS DE BASE EN MILIEU SCOLAIRE :
Voir fiche de synthèse communiquée 