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Publié parPaul St-Jacques Modifié depuis plus de 6 années
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La monnaie Economie Monétaire et Financière
L2 Economie, Université Paris 1 Jézabel Couppey-Soubeyran
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Principales questions traitées
Qu’est-ce que la monnaie ? A quoi sert-elle ? Quelles sont les formes de la monnaie et comment ont-elles évolué ? De quoi la monnaie a-t-elle besoin pour exister ? Les mesures de la monnaie Qui crée la monnaie et comment? Influence-t-elle l’activité économique ?
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1. Qu’est-ce que la monnaie ?
« La monnaie, c’est comme un éléphant, on sait quand elle est là mais on ne sait pas trop la définir ! » … Joan Robinson La monnaie est un bien ambivalent.
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La monnaie est un bien « ambivalent »
Un bien privé (une offre, une demande, un prix) / un bien collectif : indispensable au bon fonctionnement des échanges, la monnaie est un bien d’intérêt général Un bien exclusif et rival (la monnaie que je détiens m’appartient et prive les autres de son usage) / un bien réseau (son bon usage dépend de celui qu’en font les autres) Un bien économique / un bien historique, social, politique (symbole fort de souveraineté)
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2. A quoi sert la monnaie ? Faute d’une définition claire sur la nature de la monnaie, on s’en tient souvent à une définition fonctionnelle … … on définit la monnaie par ce à quoi elle sert : à exprimer les prix : « étalon » à faciliter les échanges : « intermédiaire des échanges » à conserver la richesse (réserve de valeur)
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Les 3 fonctions de la monnaie
unité de compte (étalon de mesure) : instrument de comparaison des prix de biens et de services hétérogènes intermédiaire des échanges : instrument de paiement permettant d’acquérir n’importe quel bien ou service. Le meilleur de tous car la monnaie = liquidité parfaite réserve de valeur : instrument de conservation de la richesse (actif de patrimoine). Lien entre le présent et l’avenir
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Il faudrait être très doué pour vivre dans un monde sans unité de compte !
Imaginez un monde doté de seulement 4 biens : « pomme, poire, banane, raisin » En l’absence d’unité de compte, avec ces 4 biens dans l’économie, il faut connaitre 6 prix relatifs : Prix pomme / poire Prix pomme / banane Prix pomme / raisins Prix poire / banane Prix poire / raisin Prix banane / raisin Soit n(n-1)/2 prix relatifs : avec 1000 biens, prix relatifs !
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La monnaie réserve de valeur
La monnaie sert à conserver la richesse … … mais pas à s’enrichir elle ne rapporte rien (elle coûte ce qu’elle ne rapporte pas !) et peut perdre de sa valeur (l’inflation réduit le pouvoir d’achat de la monnaie)
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Caractéristiques d’un « bon » intermédiaire des échanges
Bien durable Facile à transporter Facile à standardiser pour qu’on puisse évaluer sa valeur. Être divisible (pour rendre la monnaie) Être largement accepté (effet de réseau).
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Exemples de monnaies-marchandises
Ayant pu servir d’intermédiaire des échanges : Cigarettes Coquilles de coquillages (« Wampums ») Blé Plus vraisemblablement limités au rôle d’unité de compte : Bétail Vin Processus de sélection de l’instrument le plus commode (« institution organique », C. Menger, 1892)
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Hiérarchie ou indépendance entre les fonctions de la monnaies ?
Dans la pensée classique (A. Smith, D. Ricardo, …) : la monnaie est avant tout un intermédiaire des échanges; celle d’unité de compte ne fait qu’en découler. Joseph Schumpeter développe au contraire l’idée d’une indépendance possible entre les fonctions de la monnaie. Joseph Aloïs Schumpeter ( )
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3. Quelles sont les formes actuelles de la monnaie ?
Des pièces et des billets ? Oui … à 10% (= part des pièces et billets dans la masse monétaire) ! « monnaie fiduciaire » Des écritures sur un compte bancaire ? Oui … à 90% ! « monnaie scripturale »
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Un mot sur l’histoire des billets
Première émission de billets de banques en Suède en 1661 Johan Palmstruch est autorisé à fonder la Stockholms banco en 1657, puis à émettre des billets à valeur légale en Emissions >> réserves faillite création de la Riksbank pour remettre de l’ordre dans l’émission de monnaie Sous la dynastie Tang ( ), échange des sapèques contre remise de bons (feiqian ou bianhuan) ; Jiao Zi (commerçants chinois) au XIème siècle XIXème : débat currency principle / banking principle (p111 manuel)
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3. Quelles sont les formes actuelles de la monnaie ? (suite)
La monnaie scripturale se distingue des instruments qui la font circuler : Chèque (environ 14% des paiements scripturaux en France >> moyenne UE = 4%) Virements (environ 19%, < moyenne EU= 29%) Cartes de paiements (48%, proche de la moyenne EU 43%) Porte-monnaie électronique …
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Volume et montant des opérations de paiement scripturaux
Plus de 18,6 milliards d’opérations de paiement scripturaux réalisées en France en 2013 un montant de mds d’euros. Plus de 93 milliards de paiements scripturaux réalisés au sein de l’Union européenne en 2013 mds d’euros (Source : Banque de France – direction générale des Opérations – DSPM)
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Bilan cartographie des moyens de paiement scripturaux | Données 2013 – banque de France
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Bilan cartographie des moyens de paiement scripturaux | Données 2013 – banque de France
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https://www. banque-france
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4. De quoi la monnaie a-t-elle besoin pour exister ?
De quel(s) support(s) la monnaie a-t-elle besoin pour exister ? (cf. Librio « L’économie est un jeu »): ❒ métal ? ❒ papier ? ❒ confiance?
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4. De quoi la monnaie a-t-elle besoin pour exister ? (suite)
Réponse : Le seul support dont la monnaie ait réellement besoin pour exister n’est pas matériel, mais réside dans la confiance de ceux qui l’utilisent ! La valeur d’échange de la monnaie est sans rapport avec celle de son support : Un billet de 500 euros ne vaut pas plus cher à produire qu’un billet de 5 euros : environ 6 centimes !
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4. De quoi la monnaie a-t-elle besoin pour exister ? (suite et fin)
Différent au temps des monnaies métalliques Dématérialisation progressive des formes de la monnaies au cours de l’histoire Mais, même parmi les monnaies marchandises des temps anciens, certaines (wampums, coquilles de cauris) puisaient leur valeur plus dans le symbole que dans leur valeur intrinsèque. Diversification et dématérialisation des instruments de paiements
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3 formes de confiance (Aglietta & Orléan, 1998)
Confiance méthodique : fonde le caractère routinier des transactions Confiance hiérarchique : repose sur un rapport accepté de subordination à une instance supérieure (l’État, la banque centrale) Confiance éthique : repose sur la conviction que les autorités monétaires garantes du bien commun
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bitcoin & confiance Lakomski-Laguerre et Desmedt (2015)
« pour les défenseurs du Bitcoin, la transparence serait suffisante pour assurer la confiance méthodique, tout en évacuant la nécessité d’une confiance hiérarchique ».
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5. Les mesures de la monnaie en circulation
La monnaie en circulation = à plus de 90% une monnaie « scripturale » Plusieurs définition-mesures de la « masse monétaire » : Au sens strict, « pièces + billets + dépôts à vue » = agrégat M1 Au sens large, masse monétaire = agrégat M3 Frontière poreuse entre monnaie et titres
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M2 = M1 + dépôts à court terme M1 = pièces + billets + dépôts à vue
M3 = M2 + titres d’OPCVM + instruments du marché monétaire émis par les IFM M2 = M1 + dépôts à court terme M1 = pièces + billets + dépôts à vue
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http://www. les-crises
Le Blog d’Olivier Berruyer
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M1 : pièces et billets en circulation et dépôts à vue
Agrégats monétaires M1 : pièces et billets en circulation et dépôts à vue M2 : M1 + dépôts avec un préavis inférieur ou égal à trois mois + dépôts à terme d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans M3 : M2 + pensions + titres d’OPCVM monétaires + titres de créance de durée initiale inférieure ou égale à deux ans émis par des IFM Pensions : Convention par laquelle une valeur est cédée à un prix donné tandis que le débiteur obtient simultanément le droit et l’obligation de la racheter à un prix déterminé et à un terme fixé à l’avance.
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Composantes des agrégats monétaires
Encours Composantes des agrégats monétaires en milliards d'euros (zone euro, mai 2015) Billets et pièces en circulation 1007 + Dépôts à vue 5 264 M1 6 270 + Autres dépôts à court terme (M2-M1) 3 644 dont : dépôts à terme d'échéance inférieure ou égale à 2 ans 1 486 dépôts avec préavis inférieur ou égal à 3 mois 2 157 M2 9 914 + Instruments négociables (M3-M2) 650 pensions livrées 112 titres d'OPCVM monétaires 443 titres de créances d'échéance inférieure ou égale à 2 ans 95 M3 10 564 Contribution française à M3 1 920
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Base monétaire et masse monétaire (2013)
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Bulletin mensuel BCE - Novembre 2014.
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Bulletin économique BCE (n°6, 2016)
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Base monétaire et masse monétaire
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Vitesse de circulation de la monnaie
En rapportant le PIB nominal (mesure de la dépense globale) à la quantité de monnaie en circulation (masse monétaire, M3), on obtient la vitesse de circulation de la monnaie : V = PIB / M La vitesse de circulation de la monnaie représente le nombre de fois qu’une unité de monnaie est dépensée pour l’achat de biens et services produits dans l’économie.
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Vitesse de circulation de la monnaie dans la zone euro : ruptures de tendance
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La vitesse de circulation de la monnaie n’est pas constante (contrairement à l’hypothèse de la théorie quantitative de la monnaie) Elle connaît des fluctuations cycliques : tend à augmenter durant la phase d’expansion du cycle et à baisser durant la phase de contraction. Et des ruptures de tendance.
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6. Qui crée la monnaie ? Les Etats ? Ils ne frappent que les pièces qui ne représentent plus qu’une fraction infime de la masse monétaire. Les Banques centrales ? Elles émettent les billets, petite fraction de la masse monétaire. Et hormis les billets, la monnaie centrale qu’elles émettent ne fait pas partie de la masse monétaire. Ce sont les banques qui créent la monnaie !
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5. Qui crée la monnaie ?(suite)
« Les crédits font les dépôts ! » Quand une banque accorde un crédit, elle a la capacité d’émettre une dette sur elle-même ! Donc pour accorder 100 de crédits, la banque n’a pas besoin d’avoir 100 de ressources … Mais … la banque ne peut pas accorder 100 de crédits à partir de 0 !
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5. Qui crée la monnaie ?(suite)
Le pouvoir de création monétaire des banques est extraordinaire … … mais il n’est pas illimité !
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5. Qui crée la monnaie ?(suite)
Ce pouvoir varie en fonction : Des exigences de réserves de la banque centrale Des comportements monétaires Des règlements interbancaires Du degré de concentration du secteur
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Monsieur Dupont obtient un crédit auprès de sa banque
Actif Passif Crédit accordé à Monsieur Dupont : 100 Dépôts de Monsieur Dupont : 100
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Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit
Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit. Son concessionnaire est dans la même banque Actif Passif Crédit accordé à Monsieur Dupont : 100 Dépôts de Monsieur Dupont : 0 Concessionnaire de Monsieur Dupont : 100
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Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit
Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit. Son concessionnaire n’est pas dans la même banque Actif Passif Crédit accordé à Monsieur Dupont : 100 Dépôts de Monsieur Dupont : 0 Emprunt interbancaire : 100 Actif Passif Prêt interbancaire : 100 Concession-naire de Monsieur Dupont : 100 Bilan de la banque de M. Dupont Bilan de la banque du concessionnaire
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Quelques principes de réalités
Pour accorder crédit, une banque doit avoir : des réserves auprès de la banque centrale (2% des dépôts gérés en zone euro) De quoi régler à la BC les billets retirés par ses clients De quoi effectuer ses règlements en monnaie centrale auprès des autres banques Des fonds propres (8% des actifs pondérés par les risques 10,5% avec Bâle 3)
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Un privilège certes, mais limité …
Pour créer 100 de monnaie, une banque doit donc détenir entre 10 et 100 : au moins 2 de réserves obligatoires au moins 8 de fonds propres X pour régler les billets retirés par ses clients Y pour régler ses règlements interbancaires,
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Quelques lumières sur « Y »
Une fois créée, la monnaie circule entre les banques ! Si peu de banques (à l’extrême, banque de Monsieur Dupont en monopole), alors les dépôts sortants seront compensés par les dépôts entrants Si beaucoup de banques composent le secteur, la banque de Monsieur Dupont aura peu de chances que les règlements de Monsieur Dupont lui reviennent elle sera débitrice d’une autre banque
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…. et « limitable » Exiger plus de fonds propres
Élever les réserves obligatoires Plus difficile d’agir sur les comportements monétaires mais la BC peut augmenter les revenus de seigneuriage (↑X) Pour ce qui est des règlements interbancaires, deux leviers d’action (↑ Y) : Conditions de refinancement fixées par la BC Réduire la taille des banques
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La banque centrale a-t-elle la main sur la quantité de monnaie mise en circulation ?
Deux optiques : Celle du multiplicateur répond : « oui ! » Celle du diviseur répond : « non, pas directement ! »
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L’optique du multiplicateur
Globalement, la quantité totale de monnaie en circulation est un multiple de la base monétaire (billets + dépôts des banques à la BC) Les réserves préalables des banques détermineraient la quantité de monnaie qu’elles peuvent créer Dans cette optique, la BC peut parfaitement contrôler la création monétaire des banques (monnaie exogène)
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L’optique du multiplicateur (suite)
Explications : N banques, la première banque a 1000 de dépôts et doit toujours détenir au moins 20% de ses dépôts en réserves obligatoires sur son compte à la BC. Ces 1000 mettront en circulation : … = 1000/0,2 = 5000 de dépôts … = 1000(0,8/0,2) = de crédits
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Valeur du multiplicateur (si fuites limitées aux réserves obligatoires)
Multiplicateur de dépôt = 1/r Multiplicateur de crédit = (1-r)/r Multiplicateur d’autant plus grand que les fuites sont faibles.
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Base monétaire ou monnaie centrale ou M0
monnaie centrale = PASSIF banque centrale: billets en circulation + pièces de monnaie + monnaie centrale scripturale refinancant les banques privées. La Banque centrale joue le rôle de « banque des banques » : Assure la liquidité normale des banques au jour le jour Et la liquidité d’urgence en cas de crise (fonction de prêteur en dernier ressort)
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Relation entre masse monétaire (M1) et base monétaire (M0)
Notons : M1 = B + D M0 = B+R B = bM1 D = (1-b)M1 R = (e+r)D = (e+r)(1-b)M1 M0 = bM1+ (e+r)(1-b)M1 M0 = M1(b+(1-b)(e+r)) Ou encore M1 = m1M0 Avec m1 = 1/(b+(1-b)(e+r)) >1 M1, la masse monétaire M0, la base monétaire B, les billets D, les dépôts R, les réserves des banques à la BC b, la proportion de billets dans M r, le taux de réserves obligatoires e, le taux de réserves excédentaires
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Relation entre masse monétaire et base monétaire
M1 = m1M0 Avec m1 = 1/(b+(1-b)(e+r)) m1 d’autant plus grand que : b faible e+r faibles La masse monétaire (M1) est un multiple de la base monétaire (M0) d’autant plus grand que les fuites contraignant les banques à restaurer leur liquidité sont faibles.
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Quand la fuite « billets » augmente, le multiplicateur m1 diminue
b = Billets/dépôts augmente : Perte de confiance dans les banques par les ménages et les entreprises. r = Réserves/dépôts augmentent après 1933: Perte de confiance entre les banques privées.
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chute de M1 et M2 en 30-33, et augmentation de M0 après 33.
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Multiplicateur et crise financière
Comme les « fuites » augmentent, le multiplicateur m1 diminue fortement, la création monétaire en dépôts M1=m1.M0 diminue fortement SAUF si la banque centrale augmente fortement M0. « Erreur » de la crise des années 30 : Les autorités monétaires ont trop tardé à augmenter M0 (seulement à partir de 1933). Délai avant de restauration de la confiance envers les banques: les « fuites » mettent du temps à revenir à leur valeur normale. Les autorités monétaires ont tiré les leçons des années 1930 pour gérer la crise financière récente.
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Perte de confiance entre les banques: Réserves/dépôts augmente, m1 chute (USA)
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La hausse de M0 compense l’effondrement du multiplicateur m1: M1 et M2 poursuivent leur tendance (USA)
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zone euro (N.B : 2002 billets et pièces d’euros)
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La hausse de la Base compense l’effondrement du multiplicateur m1: M1 et M2 poursuivent leur tendance (zone euro)
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Multiplicateur et crise financière
Les BC peuvent donc essayer de compenser la chute du multiplicateur en temps de crise par l’augmentation de M0 pour maintenir la masse monétaire. Mais réciproquement, quand les BC augmentent M0, l’augmentation de M1 n’est pas mécanique et dépend fortement de l’évolution du multiplicateur. Par exemple, si l’augmentation de M0 se retrouve sous forme de réserves (r↑↑), alors M1 augmentera peu.
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L’optique du diviseur Renverse la logique précédente
Les banques n’ont pas besoin de réserves préalables, elles se procurent après coup les réserves dont elles ont besoin La quantité de monnaie en circulation est déterminé par les besoins de l’économie et la base monétaire est une division de la monnaie créée (monnaie endogène) Mais la BC contrôle indirectement la quantité de monnaie créée via les conditions de refinancement des banques.
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Le diviseur de crédit Optique multiplicateur : M1 = k M0
Optique diviseur : M0 = M1/k k = diviseur de crédit Pour pouvoir créer M1 de crédit supplémentaire, le secteur bancaire doit se procurer M0= M1/k de liquidités supplémentaires en se refinançant auprès de la banque centrale.
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6. A quelle occasion crée-t-on de la monnaie ?
Dans l’exemple « M. Dupont », le crédit obtenu par M. Dupont est la « contrepartie » de la monnaie créée. Un titre émis par une entreprise, par les administrations publiques, par une entreprise non résidente et acheté par une banque (IFM) peut aussi occasionner une création de monnaie
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6. A quelle occasion crée-t-on de la monnaie ? (suite)
En revanche, les Etats ne peuvent plus obtenir d’avances (sans intérêt et sans échéance) auprès des BC : En France, ce droit a pris fin en 1973 Dans l’union européenne, l’article 104 du traité de Maastricht a interdit que les Etats empruntent auprès de la banque centrale Seule solution possible de financement pour les Etats : émettre des titres de dette publique sur les marchés de capitaux (OAT, BTN) qui leur coûtent des intérêts
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6. A quelle occasion crée-t-on de la monnaie ? (suite)
Notons que la crise a conduit les BC à contourner un peu ce principe car : Les BC (la Fed en particulier) achètent des titres de dette publique sur le marché secondaire La question se pose aujourd’hui de savoir si les BC ne devraient pas « assurer » la liquidité du marché de la dette publique en obtenant l’autorisation de souscrire dès leur émission (marché primaire) la dette émise par les Etats.
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Les 3 contreparties de la masse monétaire
Ces « occasions » = contreparties de la masse monétaire Il existe « officiellement » 3 sortes de contreparties : Les créances sur le secteurs privé Les créances nettes sur les non résidents Les créances sur les administrations publiques
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Identité entre les variations de M3 et celle de ses contreparties
ΔM3 = ΔCNR + ΔCAPU + ΔCSP – ΔEFLT CNR: créances sur les non résidents CAPU: créances sur les APU CSP: créances sur le secteur privé EFLT : engagements financiers à long terme
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Encours Taux de croissance annuel (a) Contributions à la croissance de M3 (b) mai-15 Avril Mai Créances nettes sur l'extérieur 1467 14,5 12,4 1,7 Concours au secteur privé 12 661 0,2 Crédits 10 608 0,5 Titres de dette 1 261 -2,3 -5,1 Actions 791 2,7 3,8 Concours aux APU 3 696 4 1,4 1 144 2,4 0,9 2 552 4,5 5,5 Résidu 242 Ressources non monétaires des 7502 -1,3 IFM (à déduire) Dépôts de l'administration centrale 276 -5,6 -2,6 Engagements financiers à long terme 7 226 -3,1 -3,2
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7. La monnaie influence-t-elle l’activité économique ?
Les économistes sont très divisés sur cette question Beaucoup (dont les pères fondateurs) ont réduit la monnaie à un simple instrument d’échange sans incidence sur la production et l’emploi (monnaie « voile », « neutre ») D’autres mettent au contraire en évidence le « pouvoir » stimulant et parfois destructeur de la monnaie.
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7. Influence-t-elle l’activité économique ? (suite)
Dans un monde où La monnaie n’est qu’un instrument d’échange on ne la conserve pas tout ce qui est produit est acheté tout le monde est parfaitement rationnel et raisonne en termes réels L’économie tourne à plein régime Alors la monnaie est neutre, et la politique monétaire ne sert à rien d’autre qu’à la stabilité des prix
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L’analyse classique de l’influence de la monnaie - la théorie quantitative de la monnaie -
Dichotomie réel / monétaire Irving Fisher (1911) : approche classique de la théorie quantitative: Lien offre de monnaie (M), dépenses en biens et services (P.Y) vitesse de circulation de la monnaie : V = P.Y / M d’où l’équation d’échange: M.V = P.Y (la quantité de monnaie existante multipliée par le nombre de transactions effectuées V est égale au montant des transactions). L’équation des échange est au départ une simple identité ; elle ne devient une relation théorique qu’à partir du moment où l’on pose des hypothèses sur ses arguments.
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L’analyse classique de l’influence de la monnaie - la théorie quantitative de la monnaie -
La théorie quantitative repose sur plusieurs hypothèses: V constante Salaires et Prix parfaitement flexibles, d’où un volume de production Y constant à court terme Dans ce cadre d’hypothèses, la théorie quantitative de la monnaie offre une explication des mouvements du niveau général des prix : ces derniers découlent uniquement des variations de la quantité de monnaie. Ce que Friedman exprime par : « L’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire »
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7. Influence-t-elle l’activité économique ? (suite)
Dans un monde où Il y a de l’incertitude les individus ont peur de l’avenir et donc thésaurisent tout ce qui est produit n’est donc entièrement acheté ce sont plus les esprits animaux que la rationalité qui caractérisent les individus Il y a un peu d’illusion nominale et une certaine viscosité des prix Alors la monnaie n’est pas neutre, et la politique monétaire peut favoriser la croissance et l’emploi
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L’analyse keynésienne
Diverses interprétations de l’opposition entre Keynes et les « classiques » John Hicks la situe au niveau de la demande de monnaie : pour les classiques, la monnaie est demandée uniquement pour régler des transactions (ne dépend que de Y). La monnaie non dépensée (l’épargne) est entièrement investie. A tout moment : offre globale = demande globale. Pour Keynes, la demande de monnaie dépend aussi du taux d’intérêt. Une partie de l’épargne est thésaurisée. D’où la possibilité d’une insuffisance de la demande globale et d’un équilibre de sous-emploi.
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L’analyse keynésienne
Franco Modigliani situe l’opposition au niveau du taux de salaire monétaire : parfaitement flexible pour les classiques, rigide ou lentement ajustable pour Keynes. Quand l’offre de monnaie diminue, le taux d’intérêt s’accroît d’abord. La demande de biens et la demande de travail diminuent : pour les classiques, la baisse du salaire nominal permet de rétablir le plein emploi. La baisse des prix fait que les agents ont besoin de moins de monnaie pour réaliser leurs transactions. Le taux d’intérêt baisse et retrouve son niveau initial. La variation de la masse monétaire n’affecte que les prix et les salaires nominaux : la monnaie est neutre et la politique monétaire n’a aucun effet sur l’emploi. pour Keynes, les salaires nominaux sont rigides. Ainsi, quand la réduction de l’offre de monnaie entraîne une diminution la demande de travail, un chômage apparaît et le produit réel diminue.
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La crise et la monnaie La crise a dû faire réaliser aux économistes à quel point, pour la plupart, ils ont eu tort de négliger le pouvoir de la monnaie L’énorme quantité de monnaie en circulation dans les années 2000 n’inquiétait pas parce que l’inflation restait basse. Cette énorme liquidité a en fait nourri une formidable bulle du crédit, des actifs financiers, et de l’immobilier.
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