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Publié parFrançois Drapeau Modifié depuis plus de 6 années
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Université Populaire du Pays Salonais CYCLE HISTOIRE DU MONDE : Le destin chaotique des Etats d’Amérique latine Mercredi 8 Novembre 2017
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1830, Bolivar : La fin du rêve panaméricain
« L’Amérique est ingouvernable. Qui sert une révolution ne fait que labourer la mer. Le pays tombera infailliblement aux mains de la populace et passera ensuite à des tyranneaux presque indomptables, de toutes couleurs et de toutes races. » En 1825 en Amérique latine, partout s’instaurent des Etats et des constitutions européennes, sur la base d’élections censitaires. Mais presque partout, ces Etats s’instaurent avant les nations. Sauf au Chili et au Paraguay, à Saint-Domingue et - plus tard - à Cuba. Partout, l’idée de nation est étirée entre deux extrêmes. D’abord, la patria chica, le régionalisme, un ensemble de libertés et de droits acquis à l’ombre d’une audiencia, voire d’une ville plus petite. Avec en prime cette tradition coloniale et antiétatique des liens personnels. C’est la fragmentation. A l’opposé, le panaméricanisme, cher à Bolivar, qui appartient au XVIIIe siècle. Il s’associe aux Lumières, à la découverte d’une communauté continentale originale. Et il prend évidemment comme exemple l’indépendance et le fédéralisme nord-américain. Pour Bolivar, la Grande-Colombie est un simple premier pas vers l’unité.
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Mais dès 1826, le panaméricanisme est déjà en échec
Mais dès 1826, le panaméricanisme est déjà en échec. Les Etats-nations sont en gestation. Il faudra au moins un siècle pour en fixer les frontières définitives (1942 et 1998 pour la frontière entre l’Equateur et le Pérou…). Les Etats fixés dans des limites, il faudra attendre l’après-1945 pour que ces Etats acquièrent une certaine stabilité ( , l’Equateur connaît 11 constitutions…). Et incluent de véritables nations. En attendant, en ces années , au lendemain des guerres d’indépendance et jusqu’au XXe siècle, c’est la fragmentation qui prévaut. C’est le temps de la barbarie américaine (les écrivains Andrés Bello et Domingo Sarmiento), de l’anarchie permanente, des coups d’Etat et des dictatures. C’est le temps des chefs locaux, des caudillos et des coroneis (Brésil) qui commence. C’est le temps des luttes entre libéraux anticléricaux et conservateurs catholiques. C’est enfin le temps des grands propriétaires, maîtres absolus chez eux, dans leurs haciendas au Mexique, leurs estancias ou leurs fazendas sucrières au Brésil.
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Les colonisations espagnole et portugaise de l’Amérique 1492 : Découverte de l’Amérique espagnole 1536 : Vice-Royauté de Nouvelle-Espagne à Mexico Guadalajara Nouveau-Mexique Capitaineries générales : Guatemala, divisée en 6 provinces : Chiapas, Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa-Rica Saint-Domingue Cuba-Floride-Louisiane Porto-Rico Manille 1542 : Vice-Royauté du Pérou, à Lima Audience : Cuzco 1717 : Vice-Royauté de Nouvelle-Grenade à Santa Fe de Bogota Panama, Quito Capitainerie Générale de Caracas 1776 : Vice-Royauté du Rio de la Plata à Buenos Aires Haut-Pérou avec accès au Pacifique 1789 : Capitainerie générale du Chili à Santiago, rattachée au Pérou 1500 : Le Brésil portugais 1548 : Gouverneur à Salvador de Bahia 1720 : Vice-royauté 1763 : Rio de Janeiro
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: Les indépendances : Haïti ; conquête de Saint-Domingue en 1822 : Napoléon envahit le Portugal et l’Espagne ; Jean VI s’enfuit à Rio ; Sécessions des colonies espagnoles 1813 : José de Francia : Paraguay, 1er Etat indépendant : San Martin : Provinces-Unies du Rio de la Plata (Argentine) et Chili : Bolivar : Grande-Colombie, Pérou et Bolivie : Iturbide : Mexique ; Provinces-Unies d’Amérique centrale 1822 : Pedro 1er, fils de Jean VI : Brésil Uruguay 1816 : Occupation brésilienne en 1816 : Guerre entre le Brésil et l’Argentine 1828 : Indépendance (grâce à la pression britannique)
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L’Amérique latine en 1828 11 nouveaux Etats, nés dans la violence (sauf au Brésil) L’Amérique coloniale, ce qu’il en reste : Espagne : Cuba, Porto Rico Grande-Bretagne : Bahamas, Jamaïque, Belize, Trinité et Tobago, Guyane, Petites Antilles Pays-Bas : Curaçao, Guyane, Petites Antilles France : Guyane, Petites Antilles 1828 : 11 nouveaux Etats Vers l’unification fédérale (avec Bolivar) ?
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1826, Le congrès de Panama Bolivar adresse le 5 décembre 1824, de Lima, une lettre aux gouvernements d’Amérique les invitant à une conférence dont il donne ainsi l’objectif. Après quinze ans de sacrifices consacrés à la liberté de l'Amérique, le jour est enfin arrivé où les Républiques américaines autrefois colonies espagnoles doivent avoir dans leurs intérêts et relations, une base fondamentale qui fasse éternelle, si possible, la durée de ces gouvernements. Il appartient à une autorité suprême qui dirige la politique de nos gouvernements, d'établir ce système et de consolider le pouvoir de ce grand corps politique, autorité dont l'influence puisse maintenir l'uniformité de ses principes et dont le nom suffise à calmer nos tempêtes. Une si haute autorité ne peut exister que dans une Assemblée de plénipotentiaires nommés par chacune de nos Républiques et réunis sous les auspices de la victoire obtenue par nos armes. Le temps des luttes pour l’indépendance est terminé. Vient le temps de l’unité.
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1826, Le congrès de Panama Les participants Deux représentants de chaque pays participent : Grande Colombie (qui comprenait la Colombie, l'Équateur, Panama et le Venezuela ), le Pérou, le Mexique et les Provinces-Unies d'Amérique centrale (Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica). L’Argentine, le Chili et le Brésil, ce dernier peu enclin à appuyer l’unification hispano-américaine, déclinèrent l’invitation. L’Angleterre et les Pays-Bas, envoyèrent des observateurs. Le représentant des États-Unis arriva à Panama après les travaux du Congrès, et cherchait essentiellement à accroître les échanges commerciaux avec le Sud. L'échec des Etats-Unis d’Amérique latine Le traité fut tout de même signé mais il ne fut pas ratifié par tous les États signataires et il n’entra jamais en vigueur. Néanmoins, ainsi que l’écrit J. M. Yepes, en 1954, dans le Monde diplomatique : L’esprit fédéraliste et démocratique de ce traité a été pendant plus d’un siècle la source d’inspiration de tous les hommes d’État, publicistes et diplomates américains.
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Décolonisation en Amérique
Décolonisation en Amérique ? Plutôt des indépendances-colons… (Marc Ferro) Colonisation-décolonisation en Asie XVIe-XVIIIe siècles : De simples comptoirs européens pour s’insérer directement dans le commerce asiatique : Les Européens deviennent les maîtres de l’Asie ; pas de colonisation de peuplement ; de simples intrus mais qui imposent en partie leurs civilisations et parfois leurs structures étatiques : Monde arabe, Inde, Malaisie-Indonésie, Philippines, Australie : Les intrus sont chassés… Colonisation-décolonisation en Afrique XVIe siècle-1875 : Méconnaissance, commerce de comptoirs … et traite des esclaves : Colonisation rapide, brutale et imparfaite ; pas de véritable colonisation de peuplement (sauf Algérie, Afrique du sud, Rhodésie, Kenya,…) ; de simples intrus mais qui imposent partout leurs structures étatiques et en grande partie leurs civilisations : La colonisation s’installe pour toujours : assimilation française, self-government britannique : Les intrus sont chassés…
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Colonisation et indépendances-colons en Amérique
XVIe siècle : Colonisation ibérique au centre et au sud XVIIe siècle : Colonisation anglaise et française au nord XVIe siècle : Catastrophe démographique en Amérique latine : 50 millions d’Indiens en 1500, 8 millions en 1650 Espagnols et Portugais, maîtres d’un monde riche, … mais vide (traite des esclaves noirs d’Afrique) Immigration ibérique limitée ( ) et naissance chez ces colons d’une oligarchie créole blanche, maîtres d’une société métissée : Les colons-créoles chassent leurs maîtres espagnols, puis portugais Le pouvoir passe aux riches minorités créoles américaines, descendantes légitimes des colons ibériques : Nous avons fait ce continent.
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