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Alphonse de Lamartine "Ma montagne"....Le Salève Par Nanou et Stan.

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1 Alphonse de Lamartine "Ma montagne"....Le Salève Par Nanou et Stan

2 « Te souviens-tu du jour où gravissant la cime
Du Salève aux flancs azurés, Dans un étroit sentier qui pend sur un abîme Nous posions en tremblant nos pas mal assurés?

3 Tu marchais devant moi. Balancés par l'orage,
Les rameaux ondoyants du mélèze et du pin, S'écartant à regret pour t'ouvrir un passage, Secouaient sur ton front les larmes du matin ;

4 Un torrent sous tes pieds s'écroulant en poussière,
Traçait sur les rochers de verdâtres sillons, Et, de sa blanche écume, où jouait la lumière, Élevait jusqu'à nous les flottants tourbillons.

5 Un nuage grondait encore
Sur les confins des airs, à l'occident obscur, Tandis qu'à l'orient le souffle de l'aurore Découvrait à moitié d'un ciel limpide et pur, Et dorait de ses feux la voile qui colore Des vagues du Léman l'éblouissant azur !

6 Tout à coup sur un roc, dont tu foulais la cime,
Tu t'arrêtas : tes yeux s'abaissèrent sur moi ; Tu me montrais du doigt les flots, les monts, l'abîme, La nature et le ciel... et je ne vis que toi !...

7 Ton pied léger semblait s'élancer de sa base ;
Ton œil planait d'en haut sur ces sublimes bords ; Ton sein, oppressé par l'extase, Se soulevait sous ses transports, Comme le flot captif qui, bouillant dans le vase, S'enfle, frémit, s'élève et surmonte ses bords.

8 Sur l'angle d'un rocher ta main était posée ;
Par l'haleine des vents goutte à goutte essuyés Tes cheveux trempés de rosée, Distillaient lentement ses perles à tes pieds.

9 Des cascades l'écume errante
Faisait autour de toi, sur un tapis de fleurs, De son prisme liquide ondoyer les couleurs, Et, d'une robe transparente, Semblait t'envelopper dans ses plis de vapeurs ! Tu ressemblais.... Mais non, toute image est glacée.

10 Rien d'humain ne saurait te retracer aux yeux ;
Rien..... Qu'une céleste pensée, Qui, durant un songe pieux, Sur ses ailes de feu dans les airs balancés, Et du sein d'un cœur pur vers Dieu même élancée, S'élève, et plane dans les cieux !

11 Je te vis ; je jurai de consacrer la trace De ce trop rapide moment,
Et de graver ici ton nom Ta main l'efface De ce fragile monument.

12 Un jour, quand je te verrai lire
Ces vers dont un regard est le seul avenir, Si tes yeux attendris ne peuvent retenir Une larme aux sons de ma lyre, Ah ! qu'au moins tu puisses te dire : « Ces chants qui m'ont ému, c'est moi qui les inspire, Et sa muse est mon souvenir ! »

13 Alphonse de Lamartine Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine dit Alphonse de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français, l'orateur d'exception qui proclama et dirigea la Deuxième République. Il est l'une des plus grandes figures du romantisme en France. Alphonse de Lamartine naît à Mâcon dans une famille de petite noblesse attachée au roi et à la religion catholique ; il passe son enfance en Bourgogne du sud, en particulier à Milly. Un temps en collège à Lyon, il poursuit son éducation à Belley, où il rencontre Aymond de Virieu. Après son retour à Mâcon, une aventure sentimentale avec une adolescente incite ses parents à le divertir de cette liaison précoce. « Une diversion naturelle [lui] était nécessaire » : ce fut un voyage en Italie, effectué en compagnie de Virieu et évoqué plus tard dans le roman Graziella. Après son voyage en Italie et une éphémère fonction militaire auprès de Louis XVIII, il revient en Bourgogne, où il mène une vie de jeune homme oisif et séducteur. En octobre 1816, il rencontre Julie Charles à Aix-les-Bains et vit avec elle un amour tragique puisque Julie meurt en décembre Il écrit alors les poèmes des Méditations dont le recueil est publié en 1820 et obtient un grand succès. Alphonse épouse Marianne-Elisa Birch, une jeune Anglaise, en 1820, et occupe des fonctions de secrétaire d'ambassade en Italie avant de démissionner en Il publie alors d'autres poèmes comme, en 1823, les Nouvelles Méditations poétiques et La Mort de Socrate, ou, en juin 1830, les Harmonies poétiques et religieuses après avoir été élu à l’Académie française en 1829. En 1830, il entre en politique et se rallie à la Monarchie de juillet mais échoue à la députation. Il voyage alors en Orient visite la Grèce, le Liban et les lieux saints du christianisme. En 1833, il est élu député et le restera jusqu'en 1851 : il évolue du royalisme au républicanisme et prononce des discours remarqués. Il joue un rôle important au moment de la Révolution de 1848, proclamant la République ; il est pendant trois mois chef du gouvernement provisoire, mais se retire de la politique après sa lourde défaite, n'obtenant que 0,26 % des suffrages, lors de l'élection présidentielle qui porte au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1848. ……/…..

14 Lourdement endetté, il doit vendre Milly en 1860 et écrire des œuvres alimentaires comme de nombreuses compilations historiques (peu solides aux yeux des historiens d'aujourd'hui) ou son Cours familier de littérature ( ) à côté de textes plus réussis mais mineurs comme Le Tailleur de pierre de Saint-Point (1851). Son dernier grand poème La Vigne et la Maison est écrit en Alphonse de Lamartine meurt en 1869 presque octogénaire et repose dans le caveau familial au cimetière communal, le long du mur du parc du château de Saint-Point qu'il a habité et transformé depuis 1820. Le lyrisme associé à une expression harmonieuse fait la qualité des meilleurs poèmes de Lamartine, la partie la plus marquante de son œuvre étant constituée par les poèmes pleins de sensibilité inspirés par Julie Charles, avec les thèmes romantiques de la nature, de la mort, de l'amour (Le Lac, L'Isolement, L'Automne...) mais l'œuvre - immense : 127 volumes - est parfois regardée comme en grande partie vieillie avec une forme poétique conventionnelle et de nombreux textes jugés parfois aussi de faible valeur (poèmes religieux et poèmes de circonstances par exemple). Admiré et salué par toute la génération, romantique (Victor Hugo, Nodier, Sainte-Beuve), Lamartine est parfois jugé plus sévèrement par les générations suivantes : Flaubert parle de « lyrisme poitrinaire » et Rimbaud écrit : « Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille » (Lettre du voyant). Lamartine reste cependant largement - et légitimement- admiré pour la puissance de son génie poétique et compte indiscutablement parmi les plus grands poètes français du XIXème siècle. Nanou et Stan le 19/09/2018


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