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Publié parJoel Fradette Modifié depuis plus de 6 années
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Les femmes dans la Révolution Française et l’exemple du parcours d’Olympe de Gouges.
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Problématique: Les femmes ont-elles joué un rôle significatif au cours de la période révolutionnaire? Ont-elles été considérées comme des citoyennes? Quels droits ont-elles obtenus?
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Portrait d’une femme de la Révolution: Olympe de Gouges (1748-1793)
Autres œuvres présentant Olympe de Gouges, expliquées et commentées: Pastel d’Alexandre Kucharski, issu de Wikipédia.
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Notice biographique du dictionnaire Larousse: « Femme de lettres, Olympes de Gouges est la première à instituer les sociétés de femme. Elle se bat pour des causes diverses, dont la libération des esclaves, la création d’un théâtre national pour femmes écrivains ou encore la construction de maternités. Auteur, Olympe de Gouges fait entendre avec courage ses idéaux politiques progressistes. Elle revendique l’égalité des droits pour la femme, aussi bien dans la sphère publique que privée, plaidant notamment pour la reconnaissance du droit de vote pour les femmes. En 1791, elle publie son œuvre la plus célèbre : la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Devenue la cible des dirigeants sous la Terreur, elle est poursuivie et arrêtée pour ses écrits sur l’égalité des sexes et la démocratie. Elle est guillotinée en »
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Femme écrivain, elle affiche ses convictions politiques dans ses œuvres littéraires:
Dans cette pièce de théâtre, à l’instar des philosophes des Lumières, elle s’oppose à l’esclavage alors qu’il ne sera abolit en France qu’en 1848. Source : BNF
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Dans une autre de ses pièces, elle dénonce la place réservée aux femmes dans la société de son époque. Elle-même mariée contre son gré par sa famille mais veuve très jeune, elle refuse par la suite de se remarier, préférant garder son indépendance. Source: BNF
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Elle diffuse aussi ses idées politiques par des affiches placardées sur les murs de Paris.
Cette affiche écrite en juillet 1793 est celle qui lui a valu d’être emprisonnée. Le texte est précédé d’un titre « Les Trois urnes ou le salut de la patrie » et d’une signature : « Par un voyageur aérien ». La révolutionnaire y prône le vote populaire pour choisir la forme de l’Etat : « Que chacun se prononce librement sur le gouvernement qu’il prétend adopter. La majorité doit l’emporter. Il est temps que la mort se repose, et que l’anarchie rentre dans les enfers. »
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La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.
Dans ses écrits Olympe de Gouges se bat contre la pauvreté, l’esclavage, la peine de mort… En 1791, elle rédige et envoie à la reine Marie-Antoinette son œuvre la plus célèbre et dans laquelle elle milite ardemment pour la reconnaissance de l’égalité des droits entre hommes et femmes: la Déclaration des Droits. Celle-ci est fondée sur le même modèle que la DDHC.
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Article 1 La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits
Article 1 La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Article 2 Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l’homme. Ces droits sont : la liberté, la prospérité, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression. Article 3 Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la femme et de l’homme ; nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. Article 4 La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. Article 5 Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société ; tout ce qui n’est pas défendu par ces lois sages et divines ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas. Article 6 La loi doit être l’expression de la volonté générale : toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous ; toutes les citoyennes et citoyens étant égaux à ses yeux doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse. Article 8 La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nulle ne peut être punie qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée aux femmes. Article 9 Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. Article 10 Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir celui de monter à la tribune, pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi. Article 11 La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers leurs enfants. Toute citoyenne peut donc dire librement : je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans des cas déterminés par la loi. Article 12 La garantie des droits de la femme et de la citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de celles à qui elle est conférée. Article 13 Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions des femmes et des hommes sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles, elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie. Article 14 Les citoyennes et citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique. Les citoyennes ne peuvent y adhérer que par l’admission d’un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l’Administration publique et de déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée de l’impôt. Article 15 La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. Article 16 Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution. La constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction. Article 17 Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés : elles sont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne peut être privé comme vrai patrimoine de la nature, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. L’intégralité du texte est repris dans une BD consacrée à Olympe: Olympe de Gouges par Catel et Bocquet aux éditions Casterman
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« Les femmes ont droit de monter à l’échafaud
« Les femmes ont droit de monter à l’échafaud. Elles doivent avoir celui de monter à la tribune. » Olympe de Gouges. Condamnée à mort pour s’être opposée dans ses écrits aux idées véhiculées par Robespierre et la politique de la Terreur, elle est guillotinée le 3 novembre Olympe de Gouges a payé de sa vie l’audace de ses idées pionnières sur l’égalité hommes/femmes et sur le progrès social. Source : lavis de Mettais, représentant l’exécution d’Olympe de Gouges, 1793 (Wikipédia, article Olympe de Gouges)
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Au delà de cet exemple singulier, quel a été la place des femmes dans la Révolution Française ?
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Les femmes en France avant 1789
Depuis le XVI° siècle la femme est considérée comme ayant un statut de mineur, au même titre que les enfants. Elle est donc de la naissance à la mort dépendante des hommes, sous l’autorité de son père puis de son mari. « Toute l’éducation des filles doit être relative aux hommes. Leur plaire, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands (…) leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès leur enfance […] Elles ne cessent jamais d’être assujetties ou à un homme ou au jugement des hommes. » J.-J. Rousseau, Émile, ou de l’éducation
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Durant la période révolutionnaire
La rédaction des cahiers de doléances préalables à la réunion des Etats généraux convoquée par Louis XVI pour mai 1789 est donc parfois pour les femmes une occasion de revendiquer un autre statut: Extrait d’un cahier de doléances : « Etant démontré avec raison qu’un noble ne peut représenté un roturier, […]les femmes ne pourraient donc être représentées que par des femmes » Une Madame B.B du pays de Caux Le plus souvent les demandes concernent leur vie quotidienne et le manque d’instruction.
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Elles semblent absentes des luttes politiques de l’été 1789 puisqu’il n’y a aucune députée au sein des Etats Généraux puis de l’Assemblée Nationale Constituante. Mais, déjà présentes lors de la prise de la Bastille le 14 juillet, elles se révèlent en groupe social incontournable lors des luttes populaires. Elles sont d’ailleurs à l’origine de pétitions et les femmes sont les investigatrices de la marche sur Versailles du 5 octobre 1789 qui force le roi à rentrer définitivement à Paris.
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LA MARCHE SUR VERSAILLES
Copie d’une gouache de Lesueur, vers 1789, musée Carnavalet, Paris LA MARCHE SUR VERSAILLES 5 octobre 1789 D’abord, les femmes manquant de pain sont allées à Versailles armées de haches et d’épées. Elles réclamaient du pain parce que celui-ci était rare et cher à Paris. Ensuite, après une nuit passée devant les grilles du château de Versailles, les femmes réclament « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » (Louis XVI, Marie-Antoinette et leur fils). Ceux sont forcés à revenir vivre à Paris au palais des Tuileries.
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Dès lors, certaines d’entres elles profitent des opportunités offertes par la toute nouvelle liberté d’expression. A Paris comme en province, des clubs sont créés. «... Les femmes jouissant du droit de cité comme les hommes, doivent avoir leurs entrées dans toutes les assemblées de la commune, et même dans celles de la nation constituante ou législatrice. Ils ont prétendu que les femmes avaient tout autant que les hommes le don de la parole... » Révolutions de Paris. Troisième année n° 83 (février 1791). Source: site Internet de l’Assemblée Nationale
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Gouache de Lesueur, 1791, musée Carnavalet
Les femmes se regroupent en clubs à Paris et en province. Elles y tiennent des séances régulières ponctuées par la lecture des lois et des journaux, discutent des problèmes politiques et s'occupent des tâches philanthropiques. A partir de 1792, l'activité des clubs se radicalise, et aux côtés de Jacobins ces clubs prennent part à la vie politique de leur région. Parmi les plus réputés à Paris on peut citer la Société Patriotique et de Bienfaisance des Amies de la Vérité ( ). Fondé par Etta Palm d'Aedlers, ce club de femmes plaide pour l'éducation des petites filles pauvres puis réclame le divorce et les droits politiques.
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Ce document, issu des Archives du département du Doubs, montre un compte-rendu du Club des Amies de la Vérité et de l’Egalité dont la première réunion s’est tenue à Besançon en octobre 1792, deux ans après l’apparition des premières sociétés populaires féminines à Paris.
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Elles continuent aussi à manifester pour l’amélioration des conditions de vie de la société toute entière. Aux Archives municipales de Pontarlier, on a retrouvé ce document qui relate une révolte féminine contre le prix et la qualité du blé. (2 juillet 1794)
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Cependant, comme elles ne peuvent pas prendre part aux délibérations des assemblées politiques, les femmes prennent place dans les tribunes ouvertes au public. Elles y acquièrent le surnom de " tricoteuses " (1795): " postées dans les tribunes, elles influencent de leurs voix enrouées les législateurs assemblés ". Dans la mentalité populaire, ces tribunes ont une fonction politique capitale et y prendre place signifie exercer une part de souveraineté. Document commenté sur: « Les Tricoteuses jacobines » Gouache de Lesueur, 1793, Musée Carnavalet
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Même si les femmes ont un rôle officiel très restreint, elles sont donc un acteur indéniable de la période révolutionnaire. Elles obtiennent d’ailleurs quelques droits, en particulier le divorce. Cependant, elles n’ont pas l’égalité politique puisque le droit de vote ne leur est jamais acquis. Acte de divorce trouvé aux Archives municipales de Pontarlier, daté du 19 pluviose an VIII (8 février 1800). Dans cet acte, Marie Françoise Guyon obtient le divorce pour cause d’abandon du domicile par son époux.
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Cependant, les femmes sont peu à peu exclues des droits politiques : : droit de vote refusé aux femmes. 30 octobre 1793: fermeture des clubs féminins 23 mai 1795: interdiction pour les femmes militantes de se rassembler dans la rue. Mais l’égalité civile est reconnue: mariage civile, divorce, égalité dans les droits de succession…
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Sous le Ier empire, un statut qui reste inférieur à celui de l’Homme
On ne pouvait guère espérer de Napoléon un progrès sur le terrain de l'égalité quand on sait que celui ci avait dit à la veuve de Condorcet : " je n'apprécie pas les femmes qui se mêlent de politique " Le Code civil (1804), ou Code Napoléon donne aux femmes un statut discriminatoire et régit de façon inégalitaire les relations entre les sexes. La femme est un être de second rang si elle n'est pas mariée, un être mineur et incapable si elle est mariée. Nuls droits politiques ou civils ne lui sont accordés. Ce code institutionnalisait en droit l'infériorité de la femme. Cependant, l'égalité demeurait totale face à l'impôt et à la prison. Ainsi, les femmes n'avaient que des devoirs . Art. 213: « Le mari doit protection à sa femme, la femme doit obéissance à son mari »
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BILAN Bien qu’ayant participé activement à la Révolution Française, les femmes en demeurent les grandes oubliées. Leurs acquis sont très minces et il faudra attendre 1944 pour qu’elles obtiennent l’égalité politique par le droit de vote.
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Références bibliographiques et sitographie
Olympe de Gouges, BD de Catel et Bocquet aux éditions Casterman écritures en Brochure: La Révolution dans les archives comtoises (disponible en ligne sur le site académique La Documentation photographique n° Préambule de la DDFC : Assemblée nationale sur les droits des femmes : musée Carnavalet portrait : Histoire par l’Image autre portrait : BNF, textes de ODG : procès de ODG : Wikipédia, portrait : Sur le rôle des femmes en général : revendication et communication : histoire par l’image, les Tricoteuses napoléon et code civil
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