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Pierre BOURDIEU L’œuvre de Bourdieu est ordonnée autour de quelques concepts directeurs centralité de l’habitus comme principe de l’action des acteurs.

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1 Pierre BOURDIEU L’œuvre de Bourdieu est ordonnée autour de quelques concepts directeurs centralité de l’habitus comme principe de l’action des acteurs dans le monde social monde social divisé en champs constituant des lieux de compétition structurés autour d’enjeux spécifiques. Monde social où la violence symbolique, la capacité à perpétuer de rapports de domination en les faisant méconnaître comme tels par ceux qui les subissent joue un rôle central.  Bourdieu propose une approche en termes d’espace social et de champs sociaux, c’est se doter de concepts et d’instruments qui permettent non seulement d’analyser la position des groupes et de leurs relations mais aussi de comprendre la tendance à la reproduction de l’ordre social.

2 Théorie d’action social
Pierre Bourdieu, analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales qui donne une place importante aux facteurs culturels et symboliques.  Il a développé une théorie de l’action sociale, autour du concept d’habitus. Selon cette théorie les acteurs sociaux développent des stratégies, fondées sur un petit nombre de dispositions acquises par socialisation. (habitus), adaptées aux nécessités du monde social (sens pratique) bien qu’elles soient inconscientes.

3 Bourdieu héritier de la sociologie classique
Bourdieu a synthétisé de Max Weber : il a retenu l’importance de la domination et du symbolique dans la vie sociale, ainsi que l’idée des ordres sociaux qui deviendront des champs. De Karl Marx : concept de capital, la relation dominants-dominés l’hégémonie des intérêts de la classe dominante. D’ Emile Durkheim : style déterministe, pour montrer comment les représentations mentales sont indissociablement liées aux structures sociales. De Norbert Elias, qui montre comment un microcosme social ondé sur des stratégies de distinction émerge dans les sociétés de cour sous l’Ancien Régime. Il fait référence à la sociologie interactionniste, en utilisant la démarche selon laquelle les pratiques sociales interviennent dans des interactions qui donnent sens aux situations.

4 Sociologie libératrice
Pierre Bourdieu milite pour une sociologie « libératrice » -Sociologie, étant une science non normative, elle doit permettre le dévoilement des stratégies de domination. La sociologie vise décrire la logique de fonctionnement du social. La sociologie fournit des instruments de compréhension du monde social qui permettront aux agents sociaux de lutter contre toutes les formes de domination. La sociologie permet de lutter contre l’effet de naturalisation qui tend à faire passer pour naturelles des constructions sociales telle que la domination masculine fondée sur prétendue supériorité biologique ou encore celle des ainés sur des cadets fondée sur une variable présentant toutes les caractéristiques de l’objectivité :l’age. Ainsi, la description des rapports sociaux n’est pas un simple compte rendu scientifique, mais un instrument de libération des dominés leur permettent de prendre en main leur destinée. Tout en respectant les critères de la démarche scientifique, la sociologie produit des résultats objectivant les inégalités sociales afin de les dénoncer. Ainsi la sociologie peut-etre un contre-pouvoir garant de la démocratie, elle exerce une fonction critique tout à fait déterminante.

5 intellectuel engagé Ancien élève de Normale sup, enseignant à la Sorbonne puis à l'Ecole pratique des hautes études, consacré par le Collège de France en 1981, P. Bourdieu, pourtant, n'avait pas que des amis. Depuis une dizaine d'années, ses positions d'« intellectuel engagé » auprès des chômeurs et des grévistes (en 1995) ou des leaders de l'antimondialisation, ne laissaient pas d'excéder une partie de la communauté intellectuelle. Beaucoup lui reprochaient d'être passé du statut de sociologue à celui de « prophète dominateur ». Ce à quoi il répondait que la sociologie devait fournir les outils pour comprendre le monde et agir sur lui, s'opposant à ces savants qui « se croient doublement savants parce qu'ils ne font rien de leur science » ( Le Monde diplomatique ). Pour lui, donc, la sociologie était « un sport de combat » , selon le titre du film de Pierre Carles : « Il faut, pour être un vrai savant engagé, légitimement engagé, engager un savoir. Et ce savoir ne s'acquiert que dans le travail savant, soumis aux règles de la communauté savante », affirmait-il. A l'aide de quelques concepts-clés - les champs, le capital culturel, le pouvoir symbolique, l' habitus - Bourdieu veut dévoiler les mécanismes de domination qui s'exercent entre les individus dans les différentes sphères (qu'il nomme les champs) du macrocosme social. L'école, par exemple, pénalise les enfants de milieux populaires en véhiculant une culture qui s'acquiert naturellement, dans les milieux cultivés. Le capital culturel, par ailleurs, induit une hiérarchie des pratiques culturelles, régies par les critères de « la distinction » : les cadres supérieurs jouent au golf, les ouvriers au football ; les milieux populaires aiment l'accordéon, les classes moyennes, le jazz... Notre culture, nos goûts, nos manières d'être, de faire, de penser, constituent nos habitus , qui orientent nos comportements sociaux. Il découle de cette analyse que les dominants exercent sur les dominés une violence symbolique « douce et masquée », qui peut prendre par exemple l'allure d'un discours d'autorité condescendant du maître envers ses élèves.

6 Structuralisme-constructiviste
Il essaye de dépasser une série d’oppositions qui structurent les sciences sociales (subjectivisme/objectivisme, micro/macro, liberté/déterminisme) par le concept d’habitus, de capital, de champ… Une structuralisme constructiviste, dépassant structuralisme qui affirme la soumission de l’individu à des règles structurelles et constructivisme qui fait du monde social le produit de l’action libre des acteurs sociaux Le monde social est constitué de structures qui sont construites par les agents sociaux (position constructiviste) mais une fois constitué conditionnent à leur tour l’action de ces agents (position structuraliste). "Par structuralisme ou structuraliste, je veux dire qu'il existe, dans le monde social lui-même, [...] des structures objectifs indépendantes de la conscience et de la volonté des agents, qui sont capables d'orienter ou de contraindre leurs pratiques ou leurs représentations. Par constructivisme, je veux dire qu'il y a une génèse sociale d'une part des schèmes de perception, de pensée et d'action qui sont constitutifs de ce que j'appelle habitus, particulier de ce que j'appelle des champs

7 Capital le capital économique : constitué par les différents facteurs de production et l’ensemble des biens économiques 5(revenu ; patrimoine, biens matériels) le capital culturel : l’ensemble des qualifications intellectuelles produites par le système scolaire ou transmises par la famille. 3 formes : à l’état incorporé comme disposition durable d corps (l’aisance d’expression en public), à l’état objectif comme ben culturel (possession de tableaux), à l’état institutionnalisé (titres scolaires). Le capital social : l’ensemble des relations sociales dont dispose un individu ou groupe, nécessite un travail de sociabilité : invitations réciproques, loisirs en communs, etc. Le capital symbolique : l’ensemble des rituels liés à l’honneur et à la reconnaissance.

8 habitus Pour Pierre Bourdieu, toutes nos manières d’agir, penser et sentir sont le produit de notre socialisation (famille, éducation), qui inscrit en nous un habitus, c’est-à-dire un ensemble de dispositions qui guident nos choix dans tous les domaines de l’existence. L’habitus est devenu une seconde nature : nous avons tellement intégré ces dispositions nous n’avons pas besoin de réfléchir pour faire des choix ajustés à notre condition. « L'habitude est une seconde nature. » Les habitus sont les gestes, les pensées, les manières d'être que l'on a acquis et incorporé au point d'en oublier l'existence. Ce sont des routines mentales, devenues inconscientes qui nous permettent d'agir « sans y penser».

9 habitus . On prend conscience de l'existence des habitus lorsqu'on se trouve plongé dans un milieu qui n'est pas le sien (par exemple, un ouvrier qui serait invité dans une soirée mondaine) et qui ne connaît pas les règles du jeu : les façons de parler, de se tenir. Le langage châtié de l'aristocratie ou le franc-parler populaire sont des habitus linguistiques. Les habitus sont des forts marqueurs de l'origine sociale, ethnique, nationale d'un individu. Le terme a une longue tradition philosophique et sociologique qui, d'Aristote à Norbert Elias, a précédé l'emploi qu'en a fait Bourdieu. Emile Durkheim utilisait ainsi la notion d'habitus pour désigner les façons d'être homogènes et stables que l'on trouve dans des sociétés fermées comme les « sociétés traditionnelles » ou dans les sociétés modernes, les univers clos comme les monastères.

10 hysterisis Les dispositions constitutives de l’habitus ont pour première propriété d’être durables, c’est-à-dire de survivre au moment de leur incorporation. Pour penser cette durabilité des dispositions, Bourdieu introduit le concept d’hystérésis de l’habitus. Ce concept cherche à désigner le phénomène par lequel un agent, qui a été socialisé dans un certain monde social, en conserve, dans une large mesure, les dispositions, même si elles sont devenues inadaptées suite par exemple à une évolution historique brutale, comme une révolution, qui a fait disparaître ce monde. Un exemple mythique, cité par Marx comme par Bourdieu, est celui de Don Quichotte. Chevalier dans un monde où il n’y a plus de chevalerie, et inapte à faire face à l’effondrement de son univers, il en vient à chasser les moulins à vent qu’il prend pour d’immenses tyrans. Bourdieu donne un autre exemple dans Le Bal des célibataires : les stratégies matrimoniales perdurent comme habitus à une époque où elles ont perdu leur sens, provoquant une crise matrimoniale dans la société paysanne béarnaise.

11 Ethos versus hexis 2 composantes de l’habitus
Ethos : les principes ou les valeurs à l’état pratique, la forme intériorisée et non consciente de la morale qui règle la conduite quotidienne : ce sont des schèmes en action mais de manières inconsciente. L’hexis corporelle correspond aux postures, dispositions du corps, rapports au corps, intériorisés inconsciemment par l’individu au cours de son histoire. A travers l’habitus nous percevons et jugeons la réalité et le producteur de nos pratiques. L’habitus est au fondement de ce qui dans le sens courant définit la personnalité d’un individu. Nous avons l’impression d’être nés avec ces dispositions, type de sensibilité, façon d’agir réagir, manières et styles. Aimer la bière plutôt que le vin, les films d’actions que les films politiques, voter à droite qu’à gauche sont es produits de l’habitus. Marcher le buste droit ou courbé ou aisance dans les relations interpersonnelles sont des manifestations de l’hexis corporelle. Considéré tel individu petit, mesquin, ou généreux, brillant relèvent de l’ethos.

12 Habitus primaire, secondaire
Habitus primaire, du groupe familial. D’intériorisation de l’extériorité. Habitus secondaires, scolaire qui redouble l’habitus familial. L’habitus est une structure interne toujours en voie de restructuration. Le produit de notre expérience passé et présente, habitus n’est pas totalement figé. Cela implique que nos pratiques et représentations ne sont pas totalement déterminées (les agents font des choix) ni libres (choix orientés par l’habitus). Chaque individu n’est qu’une variante d’un habitus de classe. « chaque système de disposition individuel est une variante structurale des autres, où s’exprime la singularité de la position à l’intérieur de la classe et de la trajectoire. Le style personnel n’est qu’un écart par rapport au style propre à une époque ou à une classe.  En simplifiant on peut affirmer que les différences de personnalité individuelle ne sont qu’une variante d’une personnalité sociale, elle-meme n’étant que le produit d’u habitus de classe. L’écart par rapport à l’habitus « normal » est lié à la position et l’histoire (la trajectoire) individuelle.

13 Le sens pratique L’habitus s’interpose comme une médiation entre les relations objectives et les comportements individuels. Nos pratiques ne sont pas des simples exécutions des normes explicites, mais traduisent un sens de jeu que nous avons acquis par le biais de l’habitus : le sens pratique. Le sens pratique : l’aptitude à se mouvoir (bouger), à agir et s’orienter selon la position occupée dans l’espace social, selon la logique du champ et de la situation dans lesquels on est impliqué, sans recours à la réflexion consciente, grâce aux dispositions acquises fonctionnant comme des automatismes Il n’y a pas de sujet, d’acteur, d’individu, conscient et calculateur, mais des actions sociales dont le sens échappe, au moins en partie, à celui qui les met en œuvre. Les actions sociales ne renvoient ni à des structures, ni à un volonté consciente mais à un sens pratique intériorisé par les agents. Comme on dit que la personne a « ça dans le sang », « dans la peau ». Dans le jeu social le sens pratique des agents varie en fonction de leur appartenance de classe. Selon l’habitus, le déterminant de l’action n’est plus simplement la recherche de l’intérêt économique. Ainsi pour Bourdieu l’individu est un agent social qu’acteur social. L’agent social est agi (de l’intérieur), autant qu’il agit (vers l’extérieur) : « dans les pratiques pas un calcul explicite ni des déterminations extérieurs aux agents, mais leur habitus »

14 Style de vie L’homogénéité des habitus au sein d’un même groupe est au fondement des différences de styles de vie au sein de la société. Un style de vie est un ensemble de gouts, de croyances et de pratiques systématiques caractéristiques d’une classe ou d’une fraction de classe donnée. (opinion politiques, croyances philosophiques, convictions morales, préférences esthétiques, pratiques sexuelles, alimentaires, vestimentaires, culturelles). « comme les positions dont ils sont le produit, les habitus sont différenciés ; mais ils font aussi des différences entre ce qui est bien et mal, distingué et vulgaire… Le même comportement peut apparaître distingué à l’un, prétentieux ou m’as-tu-vu à l’autre, vulgaire au troisième ».

15 distinction Les membres de la classe dominante sont dotés d’un habitus fondé sur la notion de DISTINCTION. Il s’agit de faire distingué, tant par son hexis (aisance corporelle) que par son langage (langue chatiée), le choix de l’ameublement intérieur (meubles anciens)… Les détenteurs de capital économique manifestent leur aisance par la détention de signes culturels légitimes tels que les voyages, possession des œuvres d’art ou voitures de luxe. Les détenteurs de capital culturel par la lecture, penchant sur la musique classique et théatre. (aristocratisme ascétique). Nouvelle bourgeoisie – morale hédoniste de consommation.

16 Petit bourgeois 2° L’habitus des membres de la petite bourgeoisie, « est la pente de la trajectoire sociale, individuelle et collective, devenue penchant par où cette trajectoire ascendante tend à se prolonger et à s’accomplir ». Leur habitus se repose sur le devoir de plaisir et se traduit par une hexis corporelle fondée sur l’écoute du corps, la relaxation, alimentation saine et équilibrée. La petite bourgeoisie en déclin – plus traditionnelles, le travail, l’ordre, la rigueur (fermeté), minutie (attention)

17 Classes populaires Les classes populaires ont un habitus fortement marqué par le sens de la nécessité et de l’adaptation à cette nécessité. La soumission à l’urgence les incline à des goûts ou choix refusant la gratuité des exercices esthétiques. Les ouvriers préfèrent les intérieurs « nets et propres », les vêtements « simples ». La valorisation de la force physique comme dimension de la virilité. Choix des forts nourritures

18 Aristocrates et les milieux populaires
Terme introduit en sociologie par Pierre Bourdieu, l'habitus renvoie à des dispositions acquises dans un milieu social donné permettant d'agir, de penser et de se conduire en rapport avec les attentes et les contraintes de ce milieu. Dans Ce que parler veut dire, P. Bourdieu montre ainsi qu'il existe une façon de parler (accent, construction de la phrase, fluidité verbale) typique à chaque milieu social. La Distinction, autre ouvrage majeur de P. Bourdieu, est consacré à l'analyse des goûts (culinaires, vestimentaires, décoratifs, musicaux) adoptés selon les milieux sociaux. L'habitus « populaire » valorise par exemple dans ces choix tout ce qui relève de la nécessité : goût pour la simplicité, l'efficacité, et dédain à l'égard de ce qui est « inutile », « artificiel ». Ainsi, dans la façon de se vêtir, on valorise les vêtements « faciles à entretenir », « résistants », « bon marché »; on dénigre les conduites « maniérées ». P. Bourdieu insiste sur le fait que l'habitus, sorte « d'inconscient social » profondément intégré, ne se réduit pas à des conditionnements. Ce sont des schèmes de comportement permettant d'agir (« générateurs de conduites ») de façon adaptée à un milieu donné. L'habitus produit donc à la fois des attitudes et des aptitudes. « Une des fonctions majeures de la notion d'habitus est d'écarter deux erreurs complémentaires (...) : d'un côté, le mécanisme, qui tient que l'action est l'effet mécanique de la contrainte de causes externes ; de l'autre le finalisme qui, notamment avec la théorie de l'action rationnelle, tient que l'agent agit de manière libre, consciente » (Méditations pascaliennes, Seuil, 1997).

19 Champs sociaux La société est un ensemble de champs sociaux, autonomes, traversés par des luttes entre classes. Le monde social est le lieu d’un processus de différenciation progressive. Le processus de différenciation par des fonctions religieuses, économiques, juridiques, politiques. un champ peut etre considéré comme un marché où les agents se comportent comme des joueurs. Un champ peut se concevoir comme un marché avec des producteurs et des consommateurs de biens. Les producteurs, individus dotés de capitaux spécifiques s’affrontent. L’enjeu de ces luttes est l’accumulation de la forme de capital qui permet d’assurer la domination du champ. Le capital est le moyen et la fin. Il existe une homologie entre la structure sociale et champs sociaux. Interpénétration des champs ainsi la logique de fonctionnement du champ économique tend de plus en plus à investir d’autres champs : le champ artistique (œuvres peintes). Le champ bureaucratique – pouvoirs économiques. Champ: Un écrivain, un scientifique, un homme politique évoluent dans un microcosme, un monde clos qui réunit tous ceux qui partagent la même activité. Ce sont ces mondes que Pierre Bourdieu appelle des champs. Les membres d’un champ partagent tous un intérêt pour le « jeu » qui s’y déroule. Le sociologue nomme illusio le fait d’être « pris » dans le jeu et ses enjeux, tel le scientifique qui rêve du Collège de France et du prix Nobel… Les champs sont structurés avec des positions dominantes et des positions dominées. D’où des luttes permanentes pour maintenir ou renverser les hiérarchies établies. Pour Bourdieu, comprendre l’action d’un individu, c’est reconstituer les positions existantes dans le champ considéré, par rapport auxquelles cet individu oriente son action.

20 Champ économique Champ économique : dans les sociétés traditionnelles la production et l’échange sont fondamentalement des activités sociales. Les échanges non monétaires, visent au maintien des liens sociaux, des dons, payés en retour pas forcément immédiatement ni par le même individu. Le champ économique s’est progressivement autonomisé (sociohistorique – l’émergence de la bourgeoisie et de la naissance des valeurs au fondements de capitalisme, économie et philosophie libérale, homo economicus une construction historiquement et socialement située. Aujourd’hui le champ économique est structuré par de multiples organisations et institutions.

21 Champ culturel Le champ de culturel fonctionne comme un marché.
Les producteurs ont pour tache de produire des « codes symboliques » organisés en systèmes culturels différenciés. Des manières de voir, de sentir, raisonner. Le travail d’élaboration de « codes symboliques » suppose une autonomisation d’agents dont la pratique sera attachée à cette production culturelle, qui tend à se spécialiser. L’émergence historique de « l’intellectuel », une culture autonomisé de l’Eglise, 17e siècle la figure de l’écrivain professionnel qui s’oppose à tous ceux qui limiteraient sa liberté. La culture est une élaboration de perceptions du monde, une manière particulière de la décrire et comprendre. La culture est un ensemble de schèmes de perception. Ils sont élaborés ou formulés par des individus qui ont un capital culturel élevé et une autorité légitime reconnue… Les croyances, valeurs, constructions doctrinales, théories sociales se développent donc initialement au sein de milieux restreints.  La culture dominante suppose un travail de légitimation qui passe par des conflits symboliques. L’enjeu de ces luttes est l’imposition de la définition légitime du monde social qui permet d’assurer la reproduction de l’ordre social. Il s’agit de comprendre comment l’arbitraire culturel d’une classe s’est transformé en culture légitime. La thèse de Bourdieu révèle que la culture dominante est la culture de la classe dominante qui par un long travail de légitimation, a fait oublier toute la part d’arbitraire qui est à son fondement. La lutte des classes prend la forme d’une lutte symbolique Qui visent à imposer une vision du monde conforme aux intérets des agents ; cette vision du monde porte tant sur la position objective dans l’espace social (le coté objectif) que la représentation que les agents se font du monde social (le coté subjectif)

22 Habitus /champs Chaque champ est marqué par des agents dotés d’un habitus identique. Si l’habitus est le produit de l’appartenance sociale, il se structure en relation avec un champ. « la relation entre l’habitus et le champ est d’abord une relation de conditionnement, le champ structure l’habitus…. Il existe des champs fondés sur un habitus qui suppose des propriétés très particulières : ceux de la production des biens symboliques tels les champs religieux ou artistiques. Tous supposent que les agents qui s’y investissent soient « désintéressés ». pas des échanges monétaires. L’habitus de l’artiste en relation avec un champ qui considère les réussites commerciales comme secondaires, le capital symbolique.

23 Changement social - habitus
L’habitus est également sensible au changement social Lorsqu’il apparaît un désajustement entre les conditions de production de l’habitus et les conditions dans lesquelles il est amené à fonctionner. Si les conditions objectives viennent à se modifier, le mouvement inertiel de l’habitus l’empêche de se modifier de la même façon. On parle d’hystérésis (de retard). Des maladresse, des bourdes.

24 Espace social

25 Espace social La position des agents dans l’espace des classes sociales dépend du volume et de la structure de leur capital Il s’agit une double dimension : la dimension verticale, les groupes sociaux selon le volume de capital dont ils disposent. Les agents fortement dotés en capital, tant économique que culturel, aux agents faiblement dotés en capital, tant économique que culturel, aux agents faiblement dotés. Elle place les patrons, membres des professions libérales, et les professeurs d’université au sommet alors que les plus démunis en capital économique et culturel, les ouvriers et les salariés agricoles, se situent en bas d’échelle. La seconde opère une distinction selon la structure du capital, l’importance respective des deux espèces de capital dans le volume total de leur capital. Des différences secondaires permettent de rendre compte de clivages internes au sein de groupes qui occupent structurellement la même position dans la dimension verticale de l’espace social. Sous cette angle, les patrons de l’industrie s’opposent aux professeurs. Dans la Distinction (1979) il expose les spécificités des différentes classes sociales En premier lieu, les classes dominantes ou supérieures sont caractérisées par l’importance du capital dont disposent leurs membres. Cette classe sait jouer de la distinction pour affirmer une identité propre et imposer à tous, en la légitimant, une certaine vision du monde social. La bourgeoisie ancienne, et nouvelle (cadres supérieurs), la petite bourgeoisie trouve son unité dans sa volonté d’ascension sociale mais traversée par divers clivages. Les pratiques et les représentations des individus qui la composent s’expliquent par leur volonté d’ascension sociale. En ce qui concerne elle respecte profondément l’ordre social établi, elle témoigne d’une « bonne volonté culturelle » qui repose sur l’imitation de la culture de la classe dominante. -petite bourgeoisie en déclin -d’exécution (les employés) -petite bourgeoisie nouvelle (à fort capital culturel, mais manquant du capital social pour tirer pleinement parti de leur capital culturel), ou d’agents issu de la bourgeoisie n’ayant pas acquis dans l’institution scolaire les titres leur permettant de se maintenir dans la classe dominante. (métiers artistiques, intellectuels, de conseil)   3) Les classes populaires se caractérisent par leur dépossession quasi-absence de capital. « choix du nécessaire ». La virilité. Leur unité se fonde également sur l’acceptation de la domination (ouvriers et petits agriculteurs, les petits salariés)

26 Violence symbolique Dans Les Héritiers, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron mettent en évidence le fait que l’école favorise, par la culture et le rapport au savoir qu’elle privilégie, les enfants des classes supérieures. Pourtant, ces derniers ne contestent pas les verdicts qu’elle émet. C’est pour Bourdieu un exemple typique de violence symbolique : un rapport de force (entre groupes sociaux) est converti en rapport de sens (on est plus ou moins « doué » pour l’école) avec la complicité active des dominés qui le reconnaissent comme légitime (« c’est vrai que je suis pas très fort en français »).

27 Domination masculine Tout au long de son œuvre, Pierre Bourdieu s'est attaché à décrire les rapports de domination qui s'exercent entre les individus dans tous les domaines de la société. Selon sa théorie, les dominants (groupes sociaux, ethnies, sexes) imposent leurs valeurs aux dominés qui, en les intériorisant, deviennent les artisans de leur propre domination. C'est, pour P. Bourdieu, parce que les structures de domination sont « le produit d'un travail incessant de reproduction auquel contribuent les différents agents: les hommes (avec des armes comme la violence physique et la violence symbolique), les femmes victimes inconscientes de leurs habitus et les institutions : famille, Eglise, école, Etat ». La démonstration commence par un long détour sur la tradition kabyle que l'auteur a étudiée lors de ses premiers travaux d'ethnologue en Algérie. Cette culture méditerranéenne lui sert de matrice pour comprendre comment une division arbitraire entre les sexes devient « une construction sociale naturalisée ». …P. Bourdieu dresse toute une série d'«oppositions mythico-rituelles»: haut/bas, dessus/dessous, sec/humide, actif/passif, droit/courbe... dont l'usage métaphorique lui permet d'illustrer ce qui devient un « ordre des choses ». Ainsi, la morale de l'honneur masculin incite l'homme à « faire face », regarder l'autre dans les yeux dans une posture droite, alors que la femme kabyle montre sa soumission et sa docilité par des postures courbes en regardant ses pieds. « Ces habitus féminins, note au passage P. Bourdieu, se retrouvent encore dans nos sociétés où les manières de tenir le corps _ s'asseoir jambes serrées, marcher à petits pas... _ attestent toujours de la tenue morale qui sied aux femmes. »

28 Domination masculine Quand les femmes œuvrent à leur domination
Par une causalité circulaire, la construction sociale des genres permet d'interpréter les différences biologiques comme les principes « naturels ». A travers les rapports de domination et d'exploitation, chacun des sexes intègre ce que P. Bourdieu nomme les habitus (conduites, jugements, habitudes) qui s'inscrivent jusque dans les manières d'utiliser son corps et dans les pratiques sexuelles. Ayant intégré ceux de leur sexe, les femmes œuvrent inconsciemment à leur domination : les « pratiques soumises », les comportements séducteurs ou possessifs attestent de véritables « dispositions incorporées » qui vont jusqu'au mépris de leur propre condition. Pour P. Bourdieu, « cet artefact de l'homme viril et de la femme féminine » existe de façon tout aussi puissante dans nos sociétés. Mises au travail dans les sociétés préindustrielles ou cantonnées aux tâches domestiques, aux pratiques religieuses et au bénévolat dans la famille bourgeoise, de toutes façons les femmes restent des objets d'échange dans «l'économie des biens symboliques »... Une sociologie pessimiste ? Au total, ce livre de P. Bourdieu apparaît décalé. Gageons qu'il y a trente ans, il aurait, malgré ses excès, remporté un grand succès, de la même manière que Les Héritiers et La Reproduction, ces analyses critiques du système éducatif qui agirent comme de véritables révélateurs pour expliquer certaines causes des inégalités scolaires. Aujourd'hui, il n'a plus l'attrait de la nouveauté. Les travaux de P. Bourdieu sur l'école, les jugements sociaux, la « noblesse d'Etat », la misère sociale nous ont familiarisé avec sa théorie, à tel point que ses concepts (l'habitus, la violence symbolique, etc.) sont pour ainsi dire entrés dans « le sens commun ». Depuis le surgissement du mouvement féministe des années 70, les études sur le « genre » se sont multipliées. Elles ont démontré, souvent à l'aide des concepts bourdieusiens, les mécanismes cachés et la construction sociale et historique de la hiérarchie des sexes. Pour lui, la force des habitus fait que les femmes demeurent toujours en charge de la majorité du travail domestique, restent cantonnées à des métiers bien spécifiques qui d'ailleurs se dévalorisent lorsqu'ils se féminisent, n'accèdent que très peu aux meilleures sections des grandes écoles et aux professions les plus prestigieuses, ce qui n'est d'ailleurs pas faux... Quelques pages finales sur les vertus de l'amour, fondé sur des relations de « pleine réciprocité » et l'abandon de «la lutte pour le pouvoir symbolique »

29 Ecole L’Ecole : une instance cruciale de la socialisation culturelle
L’Ecole cherche à inculquer le « culte » de culture, de « devoir aimer ». Les familles plus dotées en capital culturel considèrent celle-ci comme une « bien de famille », les enfants deviennent héritiers. L’école sanctionne et renforce les inégalités initiales en jugeant les élèves sous le critère de ce qu’ils ont acquis en dehors de l’école. Il s’agit une interaction entre famille et Ecole La culture scolaire fonctionne en France comme une culture de classe puisqu’elle contribuait à reproduire les inégalités culturelles en légitimant leurs effets de sélection sociale. Le sociolinguistique anglais Basil Bernstein a établi un lien entre classe sociale mode de socialisation et compétence linguistique. Il distingue le « code linguistique restreint » des classes populaires et celui qu’il qualifie d’élaboré des classes sociales supérieures. Malgré la démocratisation de l’enseignement, les enfants qui appartiennent à un milieu dit « favorisé » connaissent ainsi plus de chances de réaliser une scolarité heureuse que leurs camarades issus de milieux populaires. Le succès dans les concours… Le travail de l’héritage., une position d’héritier ne saurait suffire à l’appropriation d’un patrimoine culturel qui ne peut s’approprier sans travail. La tension entre les habitus créent de l’échec scolaire.


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