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1. Étymologie / Définitions
Vocation 15ème année / 131ème Café-Philo agathois préparé avec Thérèse et Jean-Pierre Roques 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies Notions / Concepts : Théorie de l’akène / Inné vs. Acquis 4. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question 5. En guise conclusion
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Étymologie et définitions
Vocation vient du latin vocatio, action d’appeler, appel, de vocare, appeler. La vocation a longtemps désigné l'appel à s'engager dans une vie religieuse (prêtrise, vie monacale, etc.) Définitions : Dictionnaire Larousse sur internet (extrait) : Destination privilégiée ou naturelle de quelque chose, de quelqu'un, d'un pays, d'un groupe, du fait de sa nature, de ses caractéristiques : La vocation touristique d'une région. Inclination, penchant particulier pour un certain genre de vie, un type d'activité : Avoir la vocation du célibat. Avoir une vocation artistique. Acte par lequel Dieu prédestine tout homme à un rôle déterminé, qui constitue sa fin personnelle, en particulier destination, appel au sacerdoce ou à la vie religieuse. Synonymes : But, destination, mission, objectif, rôle, goût, inclination, passion, pente. Dictionnaire de philosophie Christian Godin (extrait) : Au sens premier, appel lancé par Dieu à un individu (la vocation d’Abraham) ou à un collectif pour qu’ils réalisent une fin déterminée. Fait d’être appelé par. Destination de tout homme dans le cadre d’une doctrine de la nature humaine. Fait d’être voué à. Inclination, penchant qu’un individu ressent ou imagine en faveur d’un certain style de vie ou d’un certain type d’activité. Fait d’être appelé à.
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Citations choisies Par Thérèse : Par Jean-Pierre : Par Jean-Paul :
« Méfiez-vous des gens qui ont une vocation, il leur faut des victimes.» de François Proust (Consultant français ex professeur de philosophie) Par Jean-Pierre : « La vocation de l'humanité n'est pas la souffrance mais la joie, elle n'est pas la culpabilité du péché, mais la liberté de la jouissance réfléchie et partagée.» de Robert Misrahi (Philosophe français né en ). Par Jean-Paul : « Une vocation ne se nourrit pas de grands rêves. » de Louise Marchand (Auteure / La fille balafrée)
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Notions / Concepts La théorie de l’akène Inné vs. Acquis
Tel le gland (l’akène du chêne) qui porte en lui la destinée du chêne ; le psychologue américain James Hillman propose une théorie sur Le Code caché de notre destin (J’ai lu, 2002) Selon Hillman « Chaque personne porte en elle-même une unicité qui demande à être vécue et qui est déjà présente avant de pouvoir être vécue ». Chaque être humain viendrait au monde avec une image primordiale, un paradigme tel qu’il est défini dans le mythe d’Er de Platon (La République) Avant de naitre, aurions-nous déjà en nous l’âme potentielle de notre personnalité et de notre vocation ? Inné vs. Acquis "La génétique" montre que, dans les espèces sexuées, le lien entre géniteurs et descendants est caractérisé par l'intervention du hasard : chaque géniteur n'envoie que la moitié des informations biologiques (ADN) qu'il avait reçues lors de sa conception, et cette moitié est choisie par hasard. Chaque procréation fait apparaître un être nouveau. On ne peut plus parler d'évolution mais de création. Le concept d'évolution n'a de sens qu'au niveau d'une population : ce qui évolue n'est ni un organe, ni un individu, mais la répartition statistique des divers gènes dans la collection possédée par l'ensemble de l'espèce. Ainsi, si le concept lamarckien d'hérédité des caractères acquis n'est plus pertinent, en revanche, le concept darwinien de sélection naturelle est conservé (capacité des individus à parvenir à l'âge procréateur). Le généticien Richard C. Lewontin n’aurait-il pas raison de penser : "Il n’y a pas de « part » respective des gènes (inné) et de l’environnement (acquis), pas plus qu’il n’y a de « part » entre la longueur et la largeur dans la surface d’un rectangle"? Ainsi, tout individu ne serait-il pas à la fois 100 % inné et 100 % acquis ? Autrement dit, un être nouveau, tout autant pétri par son milieu (sa culture) que par ses gènes (sa nature) ? Partant : la vocation est-elle innée ou acquise ? Prédéterminée ou librement choisie ? Transcendante ou immanente ? Naturelle ou culturelle ? Fruit du hasard ou de la nécessité ?
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QUESTIONS Vocation : Destinée ou choix libre ? Passion ou raison ?
Rapport à soi ou aux autres ?
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Vocation : destinée ou choix libre ?
Animation Thérèse Roques Sommes-nous prédestinés ? Nos choix sont-ils libres ?
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1. Vocation : destinée ou choix libre ?
Sommes-nous prédestinés ? Si le destin est l’ensemble de tout ce qui arrive, ne se limite-t-il pas au seul passé, au réel même, qui est ce qu’il est indépendamment de ce que nous voulons ici et maintenant (auquel donc nous ne pouvons rien changer) ? Si, de ce point de vue, tout passé est fatal, pourquoi serait-ce aussi le cas de l’avenir ? Au fond, la question n’est-elle pas de savoir si le destin est écrit d’avance, ce qui en ferait plus une destinée qu’un destin ? Si tout individu est un être nouveau, tout autant pétri par son génome (sa matière) que par son milieu (la culture dans laquelle sa pensée se structure), comment pourrait-il être prédestiné dès lors que, l’un comme l’autre, sont en partie dus au hasard ? N’en va-t-il pas de même pour des vrais jumeaux (même génome) qui se différentient ensuite par leurs acquis ? Ni prédéterminé ni indéterminé, tant par notre génome que par notre milieu, sauf à croire en une prédestination transcendante intuitu personae qui nierait le hasard, comment pourrions-nous être prédestinés ? Nos choix sont-ils libres ? Pour répondre à cette question ne faut-il pas éviter de confondre désir et volonté ? Moins spontanée que le désir, la volonté ne suppose-t-elle pas une capacité de recul, de distanciation par laquelle, dans la conscience, le désir peut être confronté à d’autres désirs sous l’arbitrage de la raison ? Par suite de cette confrontation avec des désirs moraux et/ou de compréhension de la situation, la volonté ne permet-elle pas ainsi de ratifier le désir (y consentir) ou, au contraire, s’y opposer, autrement dit choisir ? N’est-ce pas pour cela que l’Homme, par sa pensée, sa raison et sa volonté, n'est pas comme les choses ou les animaux, mécaniquement ou instinctivement déterminé par sa nature avant de passer à l’acte ? Capable d’anticiper les conséquences de ses actes et de juger les objets et buts vers lesquels ses désirs le font tendre, l’Homme n’a-t-il pas ainsi le pouvoir de choisir librement, ce qui en fait un être responsable de sa destinée ? Ni totalement libres au sens du libre arbitre sartrien : « Le pouvoir de se déterminer soi-même sans être déterminé par rien » comme dit Marcel Conche. Ni prédestinés car, n’ayant rien choisi par nous-mêmes, nous serions irresponsables…. Ainsi n’en va-t-il pas de la vocation : un choix libre dans un contexte naturel et culturel donné ? 7 7
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Vocation : passion ou raison ?
Animation Jean-Pierre Roques La destinée est-elle une passion ? Faut-il suivre ses passions ?
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2. Vocation : passion ou raison ?
La destinée est-elle une passion ? Destinée, de même étymologie que destin, vient du latin destinare, fixer : A la différence du destin qui s’écrit au fil du temps de façon immanente; la destinée n’est-elle pas écrite d’avance, comme une fatalité transcendante qui aurait un sens ? Autrement dit, une force incontrôlable venant de l’extérieur que l’on subirait ? Passion vient du latin passio, ce qui est subi (pathos en grec) : Dans la philosophie classique, la passion, c’est ce qui est subi par quelqu'un, ce à quoi il est lié ou par quoi il est asservi, comme une fatalité immanente à sa nature. Autrement dit, une force incontrôlée venant de l’intérieur que l’on subirait ? En tant que soumission à une force (incontrôlée ou incontrôlable), la destinée n’est-elle pas vécue comme une passion ? Faut-il suivre ses passions ? La passion n’est-elle pas souvent considérée comme néfaste par les philosophes qui estiment qu’elle est une soumission contraire à la liberté du sujet responsable ? Pour Platon, la passion est une soumission aux désirs et pulsions qui destitue la raison de sa position de maîtrise. Chez Kant, seule la morale par laquelle la raison s’oppose volontairement aux passions peut donner à l’Homme le statut d’un être libre, autonome et responsable. Ne faut-il pas attendre Hegel (fin XVIII s) selon lequel « Rien de grand ne se fait sans passion » pour que la passion soit en partie réhabilitée et qu’émerge son côté positif : une énergie qui fortifie l’action ? « Si la raison est la boussole, les passions sont le vent. » dit Alexander Pope (Poète anglais ) Ne faut-il pas déduire de cette métaphore que la raison est un complément strictement nécessaire aux passions dès lors que : sans vent le voilier reste en place mais que sans boussole il ne peut que voguer au gré des aléas du vent dans l’incapacité de suivre le moindre cap ? Ne devons-nous pas rester à l’écoute de nos passions tout en les contrôlant par la raison ? Sans renoncer à notre puissance d’agir, n’en va-t-il pas de notre liberté de sujet responsable ? Si Stendhal n’a pas tort de dire « La vocation, c'est avoir pour métier sa passion. » . . . Pour avoir complètement raison n’aurait-il pas du ajouter « [..] légitimée par la raison » ? 9 9
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Vocation : rapport à soi ou aux autres ?
Peut-on se connaître soi-même ? Ne pouvons-nous nous connaître qu’au travers d’autrui ?
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3. Vocation : rapport à soi ou aux autres ?
Peut-on se connaître soi-même ? Pour Socrate, la connaissance de soi est une méfiance à l’égard de la vérité : « Je sais que je ne sais rien .» Le Soi n’est-il pas en effet le Moi considéré dans son objectivité, ce qui ne se peut ? Notamment chez Kant et Freud, le Soi (l’Etre qui dit « je ») et le Moi ne se confondent pas : Chez Kant : La conscience de soi, ce n’est pas la connaissance de soi. Chez Freud, le Moi est en édification permanente entre le ça (l’énergie psychique / la libido) et le surmoi (le contrôle des débordements impulsifs du ça) « On ne peut se mettre à la fenêtre pour se regarder passer » disait Auguste Comte. N’avons-nous pas conscience d’être sans pouvoir vraiment savoir ce que nous sommes ? Dans ces conditions, n’est-il pas illusoire de chercher sa vocation par introspection ? Ne pouvons-nous nous connaître qu’au travers d’autrui ? Pour Platon, la connaissance de soi n’est pas la conquête infinie du magma des désirs, mais la sculpture d’une âme qui donne accès à la vérité. Pour Nietzsche, ce n’est pas dans l’introspection qu’il faut s’engager mais dans l’épreuve du monde en toute chose. Il faut « Danser sur les crêtes » pour se connaître soi-même sans s’égarer dans la caverne mentale. Pour Sartre, « Connaître, c’est s’éclater vers, s’arracher à la moite intimité gastrique pour filer là-bas, par- delà soi, vers ce qui n’est pas soi. » Croire en l’existence d’un soi profond et inaliénable, c’est renoncer à la fondamentale liberté. Il faut se jeter hors de soi dans le monde et au milieu des autres pour se connaître. Le Moi n’est-il pas un grand mystère qui n’existerait que pour autant qu’il se raconte en interagissant avec autrui ? Ne serions-nous pas ce que nous devenons par nos actes en confrontant nos désirs à la réalité ? Si la vocation est essentiellement un rapport à soi pour ceux qui croient en la destinée… Pour ceux qui n’y croient pas, n’est-elle pas seulement le fruit d’une volonté d’adéquation de leurs aspirations à la réalité des choses en particulier des autres ? 11
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Tout le problème de la vocation n’est-il pas de savoir :
En guise de conclusion Tout le problème de la vocation n’est-il pas de savoir : Si je dois attendre qu’elle s’impose à moi comme une révélation providentielle ou transcendante ? Ou si je dois la trouver de façon empirique en testant mes aptitudes naturelles ou culturelles à la réalité du monde, en particulier autrui ? Cette seconde solution, à l’évidence plus pragmatique, n’est-elle pas moins risquée parce que moins porteuse de désirs chimériques ?
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Prochaines réunions MDS Agde de 18h30 à 20h : Salle Terrisse Maison du cœur de Ville "Féminisme" : mardi 12 mars "Perfection" + choix des thèmes de la saison prochaine : mardi 9 avril "Libre-arbitre" : mardi 14 mai N’oubliez pas de réserver vos places et d’annuler vos réservations si vous ne pouvez pas venir ou MAM Béziers de 18h30 à 20h : " Racisme : erreur ou faute ?" mercredi 20 mars "L’amour" Conférence d’André Comte-Sponville : vendredi 12 avril à 18h30 Palais des Congrès (Avenue des Sergents) Accès gratuit. Réservation : ou Informations et documents sont disponibles sur : 13
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Restaurant Le Ponton 19 quai Cdt Méric
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