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Histoire du christianisme
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The Catholic Origins of Quebec's Quiet Revolution, 1931-1970
On behalf of the Newman Centre, the McGill Catholic Studies Programme and McGill-Queen’s University Press, you are cordially invited to help us launch The Catholic Origins of Quebec's Quiet Revolution, By Michael Gauvreau _____________________________________________ Bishop Anthony Mancini, V.G., Archdiocese of Mtl will be responding to Michael Gauvreau’s Presentation of Catholic Origins of Quebec’s Quiet Revolution Mardi 11 avril, 2006 Newman Centre 3484 Peel Street Montreal, Quebec Lancement à 5pm Refreshments will be served ~ Copies of the book will be available for sale ~ Louis Rousseau
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Question cours 13 On peut dire que, globalement, les chrétiens occidentaux sont restés silencieux, indifférents ou ignorants de l’entreprise de liquidation de tous les Juifs d’Europe. Une minorité a voulu protéger les Juifs, une autre les a attaqué au motif de son antijudaïsme ou de son antisémitisme. Quels sont les principaux facteurs qui expliquent le silence des chrétiens allemands, catholiques et protestants, et celui des autorités catholiques? Louis Rousseau
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Plan du cours Les Églises en Allemagne de 1919 à 1939
Les Églises sous la République et au début du régime national-socialiste Politique nazi à l’égard de l’Église catholique Politique nazi à l’égard des Églises protestantes La papauté, le régime nazi et la Shoah Vatican, racisme, génocide Explications historiques du silence catholique Le Juif, bouc émissaire des chrétiens ? Louis Rousseau
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1919 : début d’un régime républicain
La république de Weimar oblige à redéfinir les rapports Église-État Constitution, article 137 § 1. « Il n’existe pas d’Église d’État » § 3. « Chaque association religieuse ordonne et administre ses affaires en toute indépendance à l’intérieur des limites fixées par la loi applicable à tous. » Sans prince-gouverneur, les Églises protestantes se dotent d’institutions de gouvernement : Landessynode, Consistoire Des « traités ecclésiastiques » viennent réguler les relations entre les États provinciaux allemands et les différentes Églises États s’efforcent d’obtenir un droit de regard sur les nominations Une « clause politique » permet des objections par les États lorsque les Églises interviennent dans le champ général de la politique (domaine de la « loyauté ») De 1924 à 1933 toutes les Églises protestantes et catholiques et tous les États signent pareils traités ecclésiastique, y inclus le fameux « concordat » général de Rome avec l’État allemand de 1933 (Pie XI - Card. Pacelli - Hitler) Louis Rousseau
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L’État nazi et les catholiques
Scène politique Scène religieuse Sept : Vote nazi passe de 2,6% à 18,3% Évêques n’ont pas de position commune : Bavière : condamnation du nazisme en termes vagues (Card. Beltram) Ailleurs : mise en garde du clergé contre conception incompatible avec enseignement catho. (Card. Freisig, 10 février 1931) Provinces de Cologne, Paderborn, Frigourg condamnent nazisme et militants engagés Août 1932 : Nazi principale force politique avec 37,4% des suffrages Un courant dans le parti catholique (Zentrum) tente d’apprivoiser le parti Nazi Faveur croissante pour l’arrivée d’un homme fort pour sortir de la crise 30 janvier 1933 : Nazi au pouvoir, coalition nationaliste 5 mars 1933 : Élections gagnées par Hitler 17 août 1932 : Sous la pression d’intellectuels, de la presse et des organisation catho. Les évêques rejettent publiquement l’enseignement erroné du nazisme 20 février 1933 : évêques appellent à élire des députés catho. Le Zentrum maintient sa proportion d’électeurs (11,2%) en mars Louis Rousseau
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L’État nazi et les catholiques
Scène politique Scène religieuse Zentrum vote unanimement l’octroi des pleins pouvoirs à Hitler 4 juillet 1933 : les partis catholiques annoncent leur dissolution Épiscopat leurré par l’ouverture de Hitler en faveur des principes chrétiens. Pressions laïcs 28 mars : Card. Beltram publie déclaration de la Conférence épiscopale qui maintient les condamnations doctrinales, mais ne juge plus nécessaires les interdictions et mises en garde antérieures : « les catholiques doivent respecter l’autorité légitime » Avril à 20 juillet 1933 : négociations du Concordat à Rome Hitler cherche à légitimer son régime sur la scène internationale et à obtenir un succès politique intérieur Automne 1933 : attaques contre organisations et Presse catho. (« catholicisme politique ») qui disparaîtra. Été 1937 : campagne anti-religieuse Fin mai 1933 : Épiscopat approuve l’ensemble, mais réservé sur l’exclusion du clergé des partis politiques. Heureux des concessions scolaires. Pie XI n’a plus confiance aux Nazis, mais espère limiter leur actions grâce au Cdat Rome signe avant entente sur liste des organisations catholiques permises! 14 mars 1937: Pie XI Mit brennenger sorge Jugement général : « L’épiscopat est divisé sur l’attitude à adopter vis-à-vis du régime : protestation publique et fermeté ? Série de requêtes en vue d’obtenir quelques concessions ? Entre ces deux pôles les évêques hésitent. La majorité d’entre-eux, derrière le cardinal Bertram (Munich), est pour la seconde formule. » Jean-Marie Mayeur, p. 581 Louis Rousseau
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L’État nazi et les protestants
Diversité du protestantisme allemand Églises luthériennes (16 m) Églises réformées (peu) Églises unies (24 millions) dans Sept Églises territoriales Libérale Tendances théologiques ‘32-’33 : mouvement de création d’une Reichskirche, l’Église protestante allemande participant au renouveau de l’Allemagne derrière Hitler : L. Müller élu évêque du Reich, 23/7/33 « allemande » Échec Églises Unies : « Issues de la volonté de Frédéric Guillaume III de Prusse en 1817 d’unir luthériens et réformés. Cette réforme, se heurtant à l’opposition des luthériens et d’une partie des réformés, donna naissance en fait à une troisième dénominations. » Mayeur 586 Hitler abandonne son soutien à Muller le 26 octobre L’État abandonne son projet pour l’Église protestante et s’oriente vers une politique de déchristianisation qui sera brutale. théologique Socio-culturel Dialectique Déclaration de Barmen (31 mai 1934) Louis Rousseau
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Déclaration de Barmen (14 juillet 1933)
Préambule : « unis dans le Synode confessant de l’Église évangélique allemande nous déclarons publiquement que les fondements des Églises évangéliques allemandes sont sérieusement menacés par les méthodes d’enseignement et d’action des Chrétiens allemands (chefs et porte-paroles) [ ] qui les remplacent par des propositions étrangères qui font disparaître la réalité d’Église valide ». Nous confessons les vérités évangéliques suivantes : Jésus Christ, selon le témoignage de l’Écriture Sainte, est la seule Parole de Dieu que nous dussions entendre, à laquelle nous devons confiance et obéissance à la vie et à la mort. Nous rejetons la fausse doctrine que l’Église puisse et doive reconnaître comme source de sa proclamation, au-delà et à côté de la seule Parole de Dieu, d’autres événements et pouvoir, figures et réalités à titre de révélation de Dieu. Jésus annonce la Seigneurie de Dieu sur la totalité de nos vies Nous rejetons la fausse doctrine qu’il puisse exister des domaines de nos vies où nous n’appartiendrions pas è Jésus Christ, mais à d’autres Seigneurs, domaines où nous n’aurions pas besoin de justification et de sanctification à travers lui. L’Église chrétienne est la communauté des frères au sein de laquelle J. C. agit présentement en tant que Seigneur dans la Parole et les sacrements par l’Esprit Saint Nous rejetons la fausse doctrine que l’Église pourrait avoir la permission d’abandonner la forme de son message et son ordonnancement à loisir ou se laisser entraîner par les idéologies dominantes et les convictions politiques actuelles. 4-6 Commentaire : « C’est l’affirmation radicale d’un refus : refus que l’Église puisse tirer son témoignage d’autres sources que la parole de Dieu, refus que des domaines de la vie humaine ne soient pas soumis à Jésus-Christ, refus que l’Église puisse mettre en accord son message avec les idées philosophiques ou politiques dominantes, refus que l’Église puisse « se donner ou laisser donner des chefs munis de pouvoirs dictatoriaux », refus de voir l’Église devenir un des organes de l’État, et mettre la Parole du Seigneur au service de celui-ci. C’est bien l’affirmation intransigeante du primat de l’Évangile, du refus de tout asservissement à l’État qui donne à la déclaration de Barmen son ton propre. [ ] ..en ce qui concerne la conception de l’Église et celle de l’État, [la déclaration de Barmen] « a plus transformé l’Église protestante que tout événement depuis la réforme », formule fondée tant il est vrai que Barmen affirme dans le protestantisme allemand une nouvelle conception de l’Église et conteste le Staatskirchentum (le statut d’Église chrétienne d’État). » Mayeur 591. Louis Rousseau
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Vatican, racisme, génocides
‘38 1937 : Pie XI Mit brennender sorge, contre racisme 1938, sept. Pie XI « Nous sommes spirituellement des sémites » 1939, février Pie XI brouillon d’encyclique contre l’antisémitisme allemand [mort du pape] ‘39 1 ‘40 H. envahit la Pologne : projet de génocide des Pol.; camps de déportation de Juifs allemands Silence du Vatican sur la situation polonaise jusqu’à Noël 1942, neutralité politique. 1 ‘41 2 H. envahit la Yougoslavie et la démembre au printemps Le mouvement fasciste catholique croate, l’Oustacha, assassine de milliers de Serbes avec participation clergé ; déportation de juifs en Lithuanie morts. Mgr Stépinac critique, mais la volonté de créer un État catholique l’emporte 3 2 ‘42 4 Au lieu de condamner le génocide allemand en Pologne, Pie XII cherche à faire dérailler le régime nazi en usant de la diplomatie clandestine. [ ] Négligeant les supplications des dirigeants de l’Église polonaise, il opte pour une approche diplomatique plutôt qu’une approche morale. Phayer, 61 « au lieu de protester publiquement, le Saint-Siège préféra exercer une pression diplomatique sur le gouvernement de l’Oustacha. Les émissaires diplomatique de Pavelic au Saint-siège étaient simplement tancés par Mgr Tardini et Mgr Montini. Sous-entendu : le Vatican procédera à la reconnaissance diplomatique officielle de l’État croate lorsque, par sa conduite, le gouvernement de l’Oustacha le méritera. [ ] En s’abstenant de s’élever publiquement contre le génocide, le Saint-Siège laissa passer une occasion de le condamner, en 1941, quelques mois avant le début de la Shoah. » Phayer, 75 et 4. « À la fin de 1943, il n’est tout simplement plus possible pour le Vatican de nier que l’Allemagne procède à un génocide. Dès le printemps, Mgr Maglione (secrétaire d’État) lui-même écrit que des 4,5 millions de Juifs polonais (le chiffre est de lui) qui habitaient la Pologne avant la guerre, il n’en demeure que : Après des mois et des mois de transports de milliers et de milliers de personnes don’t on ne sait plus rien, la mort est la seule explication[…] Des camps de la mort spéciaux près de Lublin et de Brest-Litovsk. On dit qu’ils sont enfermés par centaines dans des chambres où ils sont achevés au gaz ». Phayer, 89 ‘43 Phase initiale de la Shoah : groupe mobile d’extermination des Juifs, lié à l’offensive de l’Est. 1 à 1,5 millions de Juifs exterminés. Silence de Pie XII ‘44 3 ‘45 Phase de la solution finale visant à exterminer tous les Juifs d’Europe par chambres à gaz et fours crématoires. Rome étouffe l’information depuis début 1942. 4 Louis Rousseau
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Explications historiques du silence catholique
Les évêques allemands Peur que la critique contre la guerre par une Église minoritaire ne réveille l’accusation d’ennemis civiques (mémoire du Kulturkampf) Le respect du Concordat garantit l’organisme catholique à condition de ne pas intervenir publiquement dans la politique. Épiscopat timoré qui ne cherche pas à s’informer précisément du génocide juif et qui ne reçoit pas d’aide du Vatican Seul l’évêque de Berlin, Mgr von Preysing, pousse à l’affrontement moral, sans appui de la majorité ni du Pape. Pie XII :deux préoccupations Volonté de jouer un rôle de diplomate pacificateur, sauveur de l’Europe occidentale menacée par le communisme russe. Ne pas rompre avec ni affaiblir l’Allemagne.Paix négociée lui permettrait de demeurer rempart Peur que Rome et le Vatican, absolument sans défense, ne soient rayés de la carte avant la fin de la guerre Garder debout le centre visible de la catholicité (pas antagoniser H. en dénonçant la Shoah). Rester neutre « Beaucoup d’évêques auraient sans doute protesté si Pie XII lui-même l’avait fait et les avait encouragé à suivre son exemple. Les limites de Pie XII chef de l’Église apparaissent clairement ici car, tout en déclarant que lorsque les évêques parlaient, ils le faisaient pour lui, le Pape omettait de les informer de l’existence des camps de la mort en Europe de l’Est. En l’absence de guide du Vatican, pas un évêque européen n’eut le courage de suivre l’exemple du prêtre berlinois, Bernard Lichtenberg, et de protester publiquement. […] Toutefois il ne faut pas exagérer ce qui aurait pu être accompli. Mise à part la personnalité du souverain pontife, la tradition séculaire d’antisémitisme, qui remonte aux pères de l’Église, si ce n’est aux Évangiles, n’aurait pu être éliminée assez rapidement pour prévenir la Shoah ou faire que la majorité des catholiques se mobilisent au secours des Juifs. [..] Néanmoins il demeure navrant que le massacre des Juifs ait occupé une place si mince dans les préoccupations de Pie XII. La politique de la guerre froide du pape, qui situait le danger du communisme au-dessus du jugement des criminels de la Shoah, en dit long sur ses priorités. Si le prédécesseur de Pie XII ou son successeur avait mené l’Église pendant la Seconde Guerre mondiale, les historiens auraient proféré plus d’éloges et moins de regrets sur l’histoire de l’Église pendant la Shoah. » Phayer, Louis Rousseau
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Le Juif : bouc émissaire des chrétiens ?
« Certes, le nazisme, nourri de la pensée morbide de Nietzsche, se définit comme l’antithèse du judéo-christianisme. À ce titre, le juif Jésus focalise la haine du faible, élément constitutif de l’idéologie du IIIe Reich, pour qui la régénérescence et la réconciliation de la race aryenne passe par l’extermination de la victime coupable. Pour comprendre à quel point l’antisémitisme trahit le christianisme, il faut voir justement que ce dernier ne s’accomplit que dans la lutte contre l’illusion des boucs émissaires, dans ces fausses justifications qui s’achètent toujours aux dépens d’autrui et qui, en deçà de toute violence réelle, se perpétuent dans notre psychologie .» René Girard, Nouvel Observateur, hors série 40, 2000, 88 Crise Fin des Empires Prusse et Austro-Hongrois La « révolution sociale » de 1918 et le compromis de la République de Weimar Violence réciproque (cf. René Girard. La violence et le sacré ) Un pour Tous L’antisémitisme chrétien et nazi Sacrifice La Shoah Restauration de la vie Le millénaire aryen Louis Rousseau
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