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Ministère de la Culture et des Communications
Les pratiques culturelles : d’une culture institutionnelle à une culture citoyenne Interrogations sur les changements survenus à la fin du 20e siècle Rosaire Garon Ministère de la Culture et des Communications Québec, 16 décembre 2002
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Structuration des pratiques à partir :
des produits et services des institutions culturelles de l’industrie et de l’engagement personnel
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Les trois assises de la politique culturelle
Institutionnalisation Industrialisation Responsabilisation civique 1961 1978 ± 1996 Émergence d’une action culturelle menée sur les principes de la démocratie et de la citoyenneté Création de la SODIC (Société québécoise de développement des industries culturelles) Création ministère des Affaires culturelles
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La lecture Une baisse du lectorat de l’imprimé sur ses supports traditionnels et augmentation des non lecteurs. Les lecteurs occasionnels de naguère sont devenus des non lecteurs Vieillissement du lectorat La lecture est perçue principalement comme une activité de divertissement par la population (fiction, histoires de vie). Elle est concurrencée à ce titre par les autres activités de loisir
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Les non lecteurs des quotidiens, des revues et magazines et des livres en progression
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Vieillissement du lectorat
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Lectorat du livre : les écarts ont disparus entre les générations
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Principale raison de lire des livres en 1999
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Genres de livres lus le plus souvent en 1999
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Le spectacle Un élargissement du public du spectacle, en général, au cours des vingt dernières années Mais stabilité voire régression de l’audience des genres plus traditionnels Auditoire âgé des spectacles à caractère traditionnel Vieillissement plus rapide que la moyenne québécoise de certains auditoires
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Élargissement du public du spectacle en général
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L’assistance aux spectacles à caractère plus traditionnel
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L’âge moyen du public des arts d’interprétation, 1999
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Le vieillissement des publics, 1989 - 1999
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Le spectacle L’enchantement du grand écran
Les festivals : nouveaux lieux de sociabilité et de contact avec les arts d’interprétation
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Le cinéma
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Les festivals L'assistance à des spectacles lors de festivals, 1999
70,0 60,0 52,3 50,0 40,0 % 25,2 30,0 19,1 16,8 20,0 13,0 8,9 8,0 7,7 10,0 0,0 Jazz Chanson Western Humour Film Autre Autre Tous culturel populaire festivals
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La fréquentation des établissements culturels
Augmentation généralisée de la fréquentation des bibliothèques et des librairies Chez les hommes et les femmes, les jeunes et les personnes plus âgées Parmi la population active mais aussi inactive Les bibliothèques et les librairies sont de plus en plus fréquentées par des personnes qui lisent peu Mais elles sont moins fréquentées maintenant qu’en 1979 par les étudiants et les personnes plus scolarisées
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La fréquentation des établissements du livre
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La fréquentation des établissements du patrimoine et le marché des œuvres d’art et des métiers d’art
La fréquentation des établissements du patrimoine est à la hausse, musées d’art notamment, sites et monuments historiques Mais le marché des œuvres d’art et des métiers d’art est à la baisse et la relève s’annonce difficile
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La fréquentation des établissements du patrimoine
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La fréquentation des musées
Grands musées : Musée des beaux-arts, Musée d ’art contemporain, Musée du Québec Musée de la civilisation, Musée des civilisations
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L’achat d’œuvres d’art et des métiers d’art
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Les équipements culturels
L’accessibilité aux équipements culturels demeure encore problématique dans certaines régions, périphériques aux grands centres ou éloignées
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Score d’accessibilité des équipements culturels selon les régions,1999
Bibliothèque publique Salle de spectacle Cinéma Musée ou centre d ’exposition Centre d’archives Moyenne québécoise
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Les équipements culturels
La mise en place d’infrastructures culturelles accroît l’accessibilité Exemple: sur la Côte-Nord, en 1989, seulement 2 personnes sur 10 trouvaient que les salles de spectacles étaient accessibles. En 1994, après la construction du Théâtre de Baie-Comeau et de la Salle de spectacle de Sept-Îles, 7 personnes sur 10 les trouvent accessibles La construction de la bibliothèque centrale de Québec (Gabrielle-Roy) et celle du Musée de la civilisation (Québec) a produit un achalandage plus grand des bibliothèques publiques et des institutions muséales sur le territoire de la Communauté urbaine de Québec
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Fréquentation de la bibliothèque publique et des musées, CUQ, 1979 - 1999
Ouverture du Musée de la Civilisation (1987) Ouverture de la bibliothèque Gabrielle-Roy (1983)
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L’enregistrement sonore, la vidéocassette et la télévision
Renouvellement de la discothèque familiale avec l’adoption du lecteur de disques compact. Le visionnement de vidéocassettes louées : une pratique répandue, complémentaire à la sortie au cinéma La télévision : du jeu à l’information
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L’enregistrement sonore et la vidéocassette
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La télévision
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Les pratiques engagées
Dans la pratique amateur Dans le perfectionnement artistique Dans l’adhésion à des regroupements culturels et artistiques Dans le bénévolat Dans la philanthropie
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Les pratiques engagées
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La pratique en amateur et les autres pratiques culturelles
Importance des pratiques en amateur comme moyen de sensibilisation à d’autres modes de consommation culturelle. Elles favorisent l’insertion sociale et l’engagement dans la société Cumul des pratiques: plus les pratiques amateur sont nombreuses, plus les autres pratiques sont nombreuses et diversifiées La pratique en amateur comme mécanisme d’engagement social et culturel : plus les pratiques amateur sont nombreuses, plus grand est l ’engagement dans le développement communautaire
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Le cumul des pratiques amateur avec les autres pratiques culturelles
Taux d'assistance aux spectacles professionnels et amateur au moins une fois au cours des douze derniers mois selon le nombre d'activités artistiques pratiquées en amateur*, 1999.
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La pratique amateur et l’engagement social et culturel
Nombre d’activités en art pratiquées en amateur* et autres pratiques engagées, 1999.
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: le domicile, lieu d’accès à la culture
Le domicile, avec les nouveaux équipements audiovisuels, est devenu un lieu de divertissement et d’accès à la culture Le sur-équipement des ménages n’entraîne pas une augmentation des pratiques casanières; c’est dans les ménages les plus équipés que les sorties sont les plus élevées
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: persistance des disparités et des exclusions
Des disparités et des différences de pratique encore très marquées selon les groupes sociaux : sexe, âge, scolarité, situation par rapport au marché du travail et à la profession Un groupe de Québécois demeure frappé de l’exclusion culturelle, laquelle coïncide avec une exclusion sociale et économique: surtout les femmes, les personnes à la retraite et à faible revenu. Cette exclusion semble toutefois s’atténuer au fil des ans
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: le déclin de la culture humaniste
Déclin de la culture humaniste et importance grandissante de la culture véhiculée par les industries culturelles et les médias Il demeure cependant une forte hiérarchisation des pratiques associées à la culture humaniste (art et littérature), selon la scolarité et le statut socioprofessionnel: la culture comme facteur de distinction La scolarité demeure toujours le facteur le plus déterminant mais elle a perdu de son influence depuis 1979 Le noyau dur des pratiques à caractère humaniste se transforme, surtout chez les étudiants et les diplômés universitaires
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: la culture populaire et la cohésion sociale
On observe par ailleurs un certain «égalitarisme» dans la participation aux activités plus populaires offertes par l’industrie (cinéma, discothèque, spectacle de musique populaire, spectacle présenté dans des bars, vidéocassette) : la culture comme facteur d’identité et de cohésion sociale
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Score de participation à la culture humaniste et à la culture populaire selon la scolarité, 1999
Moyenne québécoise
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Score de participation à la culture humaniste et à la culture populaire selon la catégorie socioprofessionnelle, 1999 Moyenne québécoise
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: le vieillissement de la population
Vieillissement des publics et émergence d’un pouvoir culturel gris : les baby boomers vont former une masse critique qui va modifier le marché de la consommation culturelle. Ils auront les avantages du nombre, de l’argent et du temps libre. La place des jeunes?
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: les disparités territoriales
Les niveaux de participation aux activités culturelles varient de façon appréciable selon les régions, certaines montrant des signes d’anémie culturelle (régions de l’est), d’autres de vitalité (Capitale-nationale, Montréal, Outaouais La vie culturelle est plus intense dans les régions fortement urbanisées et dans les régions périphériques aux grands centres que dans les régions éloignées La vie culturelle des citadins est plus intense et plus diversifiée que celle des ruraux
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Indicateur global de participation aux activités culturelles dans les régions (établissements du livre, établissements du patrimoine, sorties, festivals) Moyenne québécoise
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Pour comprendre la dynamique du développement culturel: une structuration des pratiques à partir des champs d’intérêts Les pratiques s’articulent autour de dimensions ou de pôles d’intérêts qui témoignent des influences de la culture institutionnelle, de la culture industrielle et d’une culture citoyenne On peut distinguer cinq types différents de Québécois selon leurs centres d’intérêts : l’humaniste, l’engagé, le fêtard, le musicman et le replié Ces types se distribuent inégalement selon l’âge, la scolarité, le revenu, la catégorie socioprofessionnelle, la situation maritale et la langue parlée
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Les types de participation aux activités culturelles, 1999
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Les types de participation aux activités culturelles, 1999
Le musicman: il assiste à des spectacles musicaux (jazz, chanson, rock, western, groupes populaires). Il est surtout de sexe masculin, assez jeune (38 ans), fait partie de la population active et a une scolarité post-secondaire L’engagé: il organise des activités culturelles dans son milieu; il fait partie de clubs ou d’associations artistiques ou culturelles, il cherche à se perfectionner en suivant des cours en art, il fait du bénévolat dans le domaine de la culture et s’adonne à des pratiques artistiques ou scientifiques en amateur. Il est surtout de sexe féminin, assez jeune (40 ans), fait partie de la population active ou est aux études et a une scolarité post-secondaire
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Les types de participation aux activités culturelles, 1999
L’humaniste: il fréquente les établissements du patrimoine (musées, galeries, salons des métiers d’art, sites et monuments), il assiste à des spectacles musicaux (opéra, opérette, comédie musicale…); il achète plus souvent que les autres des œuvres des métiers d’art. Il a également un penchant prononcé pour la lecture et la fréquentation des établissements du livre. On le retrouve aussi au concert classique, au théâtre. Il est surtout de sexe féminin, plus âgé que la moyenne (49 ans), il fait partie de la population active et est le plus scolarisé
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Les types de participation aux activités culturelles, 1999
Le replié: comme son nom l’indique, ce type participe peu à la vie culturelle. Il écoute davantage la télé et la radio que les autres. On y retrouve autant d’hommes que de femmes. Ce type est le plus âgé (52 ans). On y retrouve une bonne proportion d’inactifs. C’est le moins scolarisé de tous les types Le fêtard: il aime les sorties au cinéma, aux spectacles dans les bars-spectacles et fréquente les discothèques. Il visionne souvent des vidéocassettes, participe aux festivals et écoute souvent de la musique. On y retrouve un peu plus d’hommes que de femmes. Avec 34 ans, il est le plus jeune de tous les types. Il fait partie de la population active mais on y retrouve une proportion plus grande que la moyenne d’étudiants. La scolarité de ce type correspond à celle de la moyenne
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Conclusion Les Québécois, à la fin du XXe siècle, ont adopté des pratiques modelées par l’offre institutionnelle, par l’offre industrielle et par des pratiques d’engagement. Quelles leçons pouvons-nous en tirer dans la révision des politiques culturelles?
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