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Publié parBénézet Jacquet Modifié depuis plus de 10 années
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Café-Philo à la médiathèque de Béziers le 28 avril 2009
Admettre la fin des certitudes, est-ce renoncer à la vérité ? Café-Philo à la médiathèque de Béziers le 28 avril 2009 1. Étymologie / Définition : Certitude / vérité 2. Notions / Concepts : La fin des certitudes ? Questions / Discussion : Trois questions préalables (20 mn environ par question) Tentative de conclusion
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Étymologie et définitions
Certitude : du latin certitudo, de certus, certain Vérité : du latin veritas, de verus, vrai Définitions : Le Robert : Certitude : Ce qui est certain. Ce dont on ne doute pas. Vérité : Connaissance conforme au réel. Opposé à erreur, illusion. Dictionnaire de philosophie Durozoi / Roussel : Certitude : Etat d’esprit de celui qui, donnant pleinement son assentiment, tient un jugement pour certain et croit, de ce fait, posséder la vérité. Vérité : On distingue en général : d’une part, la vérité formelle d’un énoncé démontrable et doté de cohérence logique (c’est le cas en logique et en mathématiques) d’autre part, la vérité matérielle de phénomènes expérimentaux dont on prétend rendre compte (c’est le cas dans les sciences expérimentales ou sociales). Toute vérité scientifique est dès lors nécessairement temporaire.
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La fin des certitudes ? Le démon de Laplace (mathématicien, physicien, ) : Une intelligence qui connaîtrait toutes les forces de la nature dans ses moindres détails pourrait tout prévoir ! C’est environ un siècle après Laplace, vers 1910, que Poincaré jeta le premier pavé dans la mare du déterminisme absolu . Sa théorie des 3 corps (3 seulement !) en attirance gravitationnelle, montre toute l’incertitude qui s’attache à la prévision à long terme des trajectoires, en raison de leur extrême sensibilité aux conditions initiales. L’incertitude quantique d’Heisenberg (1927) montre qu’on ne peut à la fois connaître avec précision la position et la vitesse d’un électron. Comme si la nature se refusait au déterminisme absolu. En 1974, les théories sur les fractales montrent que la complexité chaotique se niche dans les choses les plus simples (parfaitement définies). En 1970, la théorie du chaos décrit des systèmes à petit nombre de degrés de liberté, souvent très simples à définir, mais dont la dynamique nous apparaît comme très désordonnée. Un battement d’aile de papillon dans les Philippines peut déclencher un cyclone à Rio ! Ce qui émerge aujourd’hui est donc une description médiane, située entre deux représentations aliénantes, celle d’un monde déterministe et celle d’un monde arbitraire soumis au seul hasard. Ilya Prigogine ‘’La fin des certitudes’’
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Admettre la fin des certitudes, est-ce renoncer à la vérité ?
Questions : Les sciences nous disent-elles la vérité ? Toute vérité est-elle éternelle ? Que rien ne soit certain, cela prouve-t-il que tout soit faux ? Admettre la fin des certitudes, est-ce renoncer à la vérité ?
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Les sciences nous disent-elles la vérité ?
Qu’est-ce qu’une science ? Qu’est-ce que la vérité ? Entre Ptolémée, Newton et Einstein la vérité a-t-elle changée ? Si les sciences ne disent pas la vérité intrinsèque de l’être, que nous disent-elles ?
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1. Les sciences nous disent-elles la vérité ?
Qu’est-ce qu’une science ? Mieux vaut en parler au pluriel qu’au singulier. La science n’existe pas : il n’y a que des sciences. C’est un ensemble de connaissances, de théories et d’hypothèses historiquement produites. Karl Popper estimait que les sciences ne progressent pas de certitude en certitude, comme on le croit parfois, mais par ‘’conjectures et réfutations’’ : hypothèses et expérimentations. Les sciences décrivent, expliquent mais ne commandent pas. Les sciences disent ce qui est et non ce qui doit être. Les sciences sont amorales. Une science est un ensemble de connaissance en progression. Qu’est-ce que la vérité ? La vérité est une abstraction ( il n’y que des faits et des énoncés vrais). La vérité est-elle une adéquation entre la pensée et le réel (veritas) ? Ou la vérité intrinsèque de la chose qu’elle soit connue ou pas (alèthéia), la vérité silencieuse de l’être ? Que connaissons-nous de l’être, dès lors que nous n’en connaissons que les phénomènes. Une vérité scientifique est une adéquation entre la pensée et le réel sur la base des phénomènes. Les sciences ne nous disent pas la vérité de l’être (alèthéia), mais l’adéquation phénoménologique (veritas) entre pensée et réalité. Entre Ptolémée, Newton et Einstein, ce n’est pas la vérité qui a changé mais la connaissance que nous en avons.
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Toute vérité est-elle éternelle ?
La vérité a-t-elle besoin d’être connue pour être vraie ? Qu’est-ce que l’éternité ? Si la vérité n’existait pas pourrions nous penser ? Que tout change toujours est-ce une vérité éternelle ? Que rien ne change qu’au présent, est-ce l’éternité vraie ?
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2. Toute vérité est-elle éternelle ?
Qu’est-ce que l’éternité ? Est-ce un temps infini ou un présent qui reste présent ? Qui a jamais vu le présent cesser ou disparaître ? Que tout change est une vérité éternelle. L’éternité n’est pas l’immuabilité. L’éternité peut se penser de 2 façons : Selon l’étendue, l’éternité ne fait qu’un avec le devenir: c’est le toujours présent du réel Selon la pensée, l’éternité ne fait qu’un avec la vérité : c’est le toujours présent du vrai. Le réel et le vrai ne coïncident qu’au présent. « L’éternité n’est pas un autre monde; c’est la vérité de celui-ci. » dit ACS Comment la vérité pourrait-elle changer ? Ce n’est pas parce que la connaissance que nous en avons évolue que la vérité change. Qu’on ne puisse jamais connaître la vérité tout entière ou absolument (ce qui est aujourd’hui une évidence scientifique), ne prouve pas qu’elle n’existe pas. S’il n’ y avait rien de commun entre 2 propositions vraies, il n’y aurait aucune différence entre un délire et une démonstration; tous les discours se vaudraient et ne vaudraient rien. « La vérité est norme d’elle-même et du faux » disait Spinoza Sans la normativité immanente de la vérité, il n’y aurait aucun moyen de se tromper ni de ne se tromper pas, aucun moyen de mentir ni de ne mentir pas. La vérité ne change pas, même quand elle est la vérité d’un univers où tout change.
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3. Que rien ne soit certain, cela prouve-t-il que tout soit faux ?
Scepticisme, sophisme, nihilisme est-ce la même chose ? Que l’on puisse douter de tout, cela prouve-t-il que rien ne soit vrai ? Admettre la fin des certitudes, est-ce renoncer à la vérité ? Renoncer à la vérité, n’est ce pas renoncer à l’être ? Si la vérité est l’être ou l’adéquation à l’être, comment pourrait-elle le juger ou savoir ce qui doit être ?
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3. Que rien ne soit certain, cela prouve-t-il que tout soit faux ?
Scepticisme, sophisme et nihilisme. Pour le sceptique, rien n’est jamais certain. Le sceptique doute toujours des ‘’vérités établies’’. C’est l’esprit scientifique ou philosophique même qui cherche toujours à s’approcher davantage de la vérité. Pour le sophiste, rien n’ est vrai. Comme le voulait Nietzsche, qu’un jugement soit faux, cela ne constituerait même pas une objection contre ce jugement. Du sophisme au nihilisme (tout se vaut donc rien ne vaut) il n’y a qu’un pas ! Que tout soit douteux, cela ne prouve pas que rien ne soit vrai. Etre sceptique, douter de la vérité, ce n’est pas être sophiste pas plus que nihiliste. Admettre la fin des certitudes, est-ce renoncer à la vérité ? Si la vérité est l’être (alèthéia), ou l’adéquation à l’être (veritas), renoncer à la vérité, c’est renoncer à l’être ou à ce qui nous sépare du monde où nous sommes et du seul lieu du salut possible. Mais si la vérité est l’être comment alors pourrait-elle juger ce qui doit être ? : Une vérité est l’objet au moins possible d’une connaissance (ordre théorique). Une valeur; l’objet au moins possible d’un désir (ordre pratique). Disjonction des ordres donc. Est-ce à dire que nous serions voués à la schizophrénie entre valeurs d’une part et vérité de l’autre ? Non pas dit ACS puisque le contraire de cette schizophrénie, c’est l’amour de la vérité qui est à la fois une vertu morale et une exigence intellectuelle. Il n’y a que la connaissance qui libère et qui sauve. A la gloire d’Epicure et de Spinoza. « L’éternité, c’est maintenant, le salut c’est le monde, mais pour autant que nous l’habitons en vérité » dit Comte-Sponville
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En guise de conclusion Admettre la fin des certitudes, ce n’est pas renoncer à la vérité, c’est être à même de l’aimer. C’est précisément parce que la vérité est incertaine, que nous pouvons l’aimer librement, sinon nous n’aurions qu’à nous y soumettre.
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sur les sites internet suivants :
Vous pourrez retrouver ce diaporama ainsi qu’une liste de citations sur certitude et vérité sur les sites internet suivants : (Café-Philo agathois) Prochaines réunions à caractère philosophique : Maison des Savoirs d’Agde de 18h30 à 20h (café-philo animé par JP Colin) : mardi 12 mai : ‘’Fidélité’’ et choix des sujets de la rentrée mardi 9 juin : ‘’Amitié’’ et tentative de synthèse saison Médiathèque André Malraux (Béziers) mardi 19 mai de 19h à 21h : café-philo animé par Michel Tozzi ‘’ En quoi la bioéthique nous interroge-t-elle ? ’’ mardi 26 mai de 18h à 20h30 : ‘’Les nanotechnologies ’’ Film, pot, table ronde et débat avec des spécialistes animé par JP Colin. Septi-philo (Narbonne) : "Des origines à l'identité"du 16 au 19 juillet 2009. Dans le cadre du festival des Cultures de la Méditerranée organisé par la ville. Voir programme sur
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