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Publié parRenard Pelletier Modifié depuis plus de 10 années
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Réunion préparée avec Martine Galibert, Daniel Amat et André Merly
Respect Réunion préparée avec Martine Galibert, Daniel Amat et André Merly 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts : Le respect : un sentiment fondamental chez Kant. 3. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 4. En guise de conclusion
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Étymologie et définitions
Respect vient du latin respectus, égard, considération, et de respicere, regarder en arrière, d’où considérer. Définitions : Petit Larousse : Sentiment de considération envers quelqu'un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards : Manquer de respect à quelqu'un. Sentiment de vénération envers ce qui est considéré comme sacré : Le respect des morts. Considération que l'on a pour certaines choses : Le respect de la parole donnée. Synonymes : considération, estime, piété, révérence. Contraires : désinvolture, impertinence, insolence, irrespect, irrévérence. Dictionnaire de philosophie Godin : i. Reconnaissance faite d’admiration et de réserve d’une valeur plus haute que soi incarnée dans un être ou matérialisée dans une chose. Reconnaissance de la dignité d’autrui en tant qu’elle équivaut à la sienne propre.
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Notions / concepts / Prise de vue
Le respect : un sentiment fondamental chez Kant Du respect résulte le devoir moral Le respect n’est pas chez Kant un sentiment « pathologique » qui relève de la sensibilité -comme tous les autres- c'est-à-dire de la partie passive de notre être, mais de « la représentation d’une valeur qui humilie mon amour-propre » et qui exprime la conscience que j’ai « de la subordination de ma volonté à une loi » émanant de la raison. En conséquence, le respect s’adresse aux personnes et non aux choses dans la mesure où la personne est le support virtuel ou réel de cette loi morale. Le respect : un sentiment d’humilité émanant de la raison qui débouche sur la morale. Agir par devoir Agir par amour de l’humanité, c’est agir conformément au devoir, mais non par devoir. Par contre, quel que soit mon sentiment pour l’humanité, agir en traitant l’humanité en ma personne et en la personne d’autrui toujours comme une fin, jamais simplement comme un moyen, c’est agir par devoir. Agir par devoir, c'est agir par simple respect de la loi morale. Respect et devoir moral concilient obligation et liberté Si la loi morale s’impose à moi et me force au respect, d’un autre côté, elle m’élève au dessus de moi-même, comme auteur d’une législation morale universelle à laquelle je me soumets librement. Ce qui témoigne de la double nature de l’homme, à la fois sensible et rationnelle. La loi morale est donc à la fois, ce qui commande le respect, et ce qui en inspire à l’égard d’autrui, mais aussi de moi-même.
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QUESTIONS Tout être humain a-t-il droit au respect ?
Le respect est-il un sentiment ? Le respect est-il une vertu ?
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Tout être humain a-t-il droit au respect ?
Animation Martine Galibert L’homme vicieux a-t-il droit au respect ? Le respect implique-t-il nécessairement l’estime ? La dignité est-elle une valeur absolue ? Respect et dignité sont-ils liés ?
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1. Tout être humain a-t-il droit au respect ?
Respect / dignité ? Le respect n’est-il pas le sentiment en nous de la dignité de quelque chose ou de quelqu’un ? La dignité n’est-elle pas la valeur de ce qui n’a pas de prix ? Une valeur intrinsèque absolue ? La dignité d’un être humain, n’est-elle pas la part de lui qui n’est pas un moyen mais une fin ? N’est-ce pas en ce sens que Kant dit que « l’humanité elle-même est une dignité » ? « Je ne puis refuser tout respect à l’homme vicieux lui-même, comme homme car, en cette qualité du moins, il n’en peut être privé quoiqu’il s’en rende indigne » écrit-il encore. De quels droits, en effet, pourrions-nous expulser l’homme de l’humanité, lui retirer sa dignité d’homme, par suite de ses erreurs ou de ses fautes ? N’est-ce pas la dignité de l’homme qui fonde le devoir de respecter tout être humain ? Estime ? L’estime n’est-elle pas un respect particulier ? Non pas le respect qu’on devrait à tout être humain, mais celui qu’on réserve à ceux qu’on juge les meilleurs ? Comment pourrions-nous, en effet, avoir de l’estime à l’égard de quelqu’un que nous trouverions vicieux ou qui n’incarnerait aucune des valeurs auxquelles nous attachons de l’importance ? Comment pourrions-nous avoir de l’estime à l’égard de quelqu’un qui incarne des valeurs contraires à celles que nous défendons ? Mais ne pas avoir d’estime pour quelqu’un, ne signifie pas le mépriser, lui refuser le respect. Comme le pense Kant, le véritable objet du respect n’est-il pas l’humanité en chaque être humain ? En effet, de quels droits pourrions-nous en priver certains ?
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Le respect est-il un sentiment ?
Animation Daniel Amat Qu’est-ce qu’un sentiment ? S’il procède de la raison, le respect est-il un sentiment ?
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2. Le respect est-il un sentiment ?
Le sentiment est un affect durable; c’est ce qui le différencie de l’émotion. Il nous structure plus qu’il ne nous emporte; c’est ce qui le différencie de la passion. Les affects chez Spinoza ne sont pas tous passifs : ils sont les indicateurs des variations de la puissance d’exister (le conatus) polarisée entre la joie (passage d’une moindre à une plus grande perfection) et la tristesse (passage d’une plus grande à une moindre perfection). Si pour Spinoza, les affects passifs (la passion, la mélancolie ...) nous asservissent; les affects actifs nous libèrent. Le sentiment n’est-il pas un affect durable qui nous structure plus qu’il ne nous emporte ? Respect ? Le respect n’est pas chez Kant un sentiment « pathologique » qui relève de la sensibilité -comme tous les autres- c'est-à-dire de la partie passive de mon être. Mais au contraire de « la représentation d’une valeur qui humilie mon amour-propre » et qui exprime la conscience que j’ai « de la subordination de ma volonté à une loi » émanant de la raison. Partant, ne peut-on pas penser que le respect constitue comme l’antidote premier de l’égocentrisme qui permet de déboucher sur les valeurs et la morale ? S’il procède de la raison, le respect est-il vraiment un sentiment ? N’est-ce pas parce que le respect procède à la fois de la raison et de la sensibilité qu’il constitue un sentiment fondamental chez l’homme, être à la fois sensible et rationnel ? 8
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Le respect est-il une vertu ?
Qu’est-ce qu’une vertu ? Si le respect n’est pas une vertu, n’est-il pas la conjonction de plusieurs ? Ou au fondement même de la morale donc des vertus ?
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3. Le respect est-il une vertu ?
« La vertu d’un couteau est de couper, … et la vertu d’un être humain est de vivre et d’agir humainement » dit ACS. La vertu est l’effort pour se bien conduire. « On ne naît pas vertueux, on le devient » disait Aristote. On le devient par cet effort joyeux (notamment chez Aristote) à faire le bien pour son bien et celui de l’humanité. Aristote définissait la vertu comme un juste milieu entre deux extrêmes opposés : un sommet entre deux abîmes tous les deux vicieux. Ainsi le courage entre la couardise (voire la lâcheté) et la témérité. Comme un équilibre instable et difficile à atteindre entre des tendances opposées ? Mais toute vertu ne doit-elle pas avant tout être désintéressée pour être conforme à la morale ? Etre vertueux est un effort permanent pour se bien conduire conformément à sa morale. « C’est tendre vers son bien qui est aussi celui de l’humanité et par là le réaliser » dit Spinoza. Respect ? Le respect ne fait pas partie des 4 vertus cardinales de l’antiquité : prudence, tempérance, courage, justice. Ni des 18 vertus du « Petit traité des grandes vertus » d’ACS dans lequel en revanche l’humilité, la compassion et la justice tiennent une place importante. Dire de quelqu’un qu’il est respectueux, ce n’est pas forcément souligner son côté vertueux si c’est pour signifier ses complaisances ou ses courbettes à l’égard des hiérarchies de toute nature pour en tirer profit. Si le respect n’est pas une vertu n’est-il pas la conjonction de plusieurs : notamment l’humilité, la compassion et la justice ? Si le respect n’est pas une vertu, n’est-il pas au fondement même de la morale, comme Kant le pense, donc de toutes vertus ?
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Mais que pourrait valoir le respect sans amour ni générosité ?
En guise de conclusion « Le devoir de respecter mon prochain est compris dans la maxime de ne ravaler aucun autre homme au rang de pur moyen au service de mes fins » Kant (Doctrine de la vertu) * * * Mais que pourrait valoir le respect sans amour ni générosité ?
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Toutes les informations et documents sont disponibles sur :
Prochaines réunions Maison des Savoirs (Agde) de 18h30 à 20h : • « Différence » mardi 8 février • « Démocratie » mardi 15 mars (exceptionnellement 3 em mardi du mois) • « Sciences » mardi 12 avril Médiathèque A. Malraux (Béziers) de 19 à 21h : « La mort : dernier ou grand voyage ? » mercredi 23 février Toutes les informations et documents sont disponibles sur : 12
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Bonne et heureuse année 2011 !
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